• il y a 9 mois
La danse devient un moyen de militer de façon apaisée. « Je souhaite briser ces barrières pour faire rencontrer les cultures et visions ». La troupe kif-kif bledi se réapproprie les danses du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie ou encore du Liban, dont la Reggada, le style de prédilection de @raissa_lei, qui est une danse guerrière historiquement réservée aux hommes. « Avec Kif-Kif Bledi je veux montrer que nous faisons partie intégrante de la société française, mais que cela n’empêche pas un attachement profond à nos pays d’origine »
Transcription
00:00 Hello, voici le studio secret où on prépare les chorégraphies avec Kif Kif Bledi.
00:07 Hello, moi c'est Raïssa Leï, la fondatrice de la compagnie Kif Kif Bledi.
00:11 Nous, on est une compagnie de danse spécialisée en danse traditionnelle du Maroc, d'Algérie, de Tunisie et du Liban.
00:18 Et on a notre propre studio où on est aujourd'hui.
00:20 Kif Kif Bledi, c'est de faire un espace diasporique culturel où peuvent se retrouver des personnes qui s'intéressent aux cultures notamment d'Afrique du Nord.
00:28 Et on propose plein de choses, des conférences, des cours de danse, des événements pour pouvoir se reconnecter à nos racines.
00:34 Alors, je ne me vois pas du tout vivre sans la danse.
00:40 D'ailleurs, j'avais une carrière hyper sérieuse dans la finance pendant 15 ans avant et je dansais quand même tout le temps.
00:47 Quand j'étais petite, j'avais à peu près 6 ans, j'ai vu une danseuse étoile sur l'écran de télé et j'ai dit à ma mère, je veux faire ça.
00:53 Donc, elle m'a inscrite au conservatoire, on avait une bourse.
00:55 Et le deuxième événement, à peu près à la même période, c'est quand j'allais au Maroc, je conscientisais les premières fêtes dans les stah,
01:02 donc les toits des maisons et les mariages où ça y est, je commençais à voir les danses traditionnelles, le Hiddouz, la reggada de chez moi, le Berujda, dans la peau.
01:11 Alors moi, j'ai créé la compagnie Kif Kif Bledi en 2017 et l'objectif était très clair.
01:16 On n'apparaît nulle part en fait.
01:17 Il y a des spectacles incroyables en France et nous, nos danses traditionnelles sont quand même précieuses.
01:22 Elles ont des siècles de vie, de transmission orale et elles ne sont pas valorisées.
01:26 Kif Kif Bledi a eu un impact beaucoup plus gros que ce qu'on pensait.
01:31 Le truc le plus marquant, ça restera quand même, Kif Kif Bledi à Moscou, un mois de janvier 2019.
01:36 Donc évidemment, c'était avant tous les conflits actuels, c'était avant même la crise du coronavirus.
01:41 Donc, on se retrouve nous à -15° à Moscou et puis il y a eu un choc culturel en fait.
01:46 Les gens nous regardaient, on les regardait.
01:48 C'était un festival autour des danses d'Afrique du Nord, donc on était un peu les guests.
01:53 Et là, quand on arrive dans la salle où tout était organisé, il y avait un autre événement.
01:58 C'était un espèce de balmusette russe.
02:00 Il y avait des vieux couples qui dansaient ensemble, qui buvaient et tout.
02:04 Et on s'est dit, nous aussi, on va danser avec eux.
02:07 Donc, on a commencé à danser avec eux en mode marocain et c'était complètement déconnecté, irréel.
02:13 [Musique]
02:18 Je me considère vraiment comme une héritière culturelle très chanceuse d'ailleurs, très privilégiée.
02:23 Parce que j'ai eu la chance de savoir de quelle tribu à Mazir je venais.
02:27 Et de connaître pas mal de rituels venant de mon histoire, même s'il manque pas mal d'informations.
02:34 Et une fois que j'ai conscientisé ça, j'ai conscientisé le rôle et l'importance que je jouais dans la transmission.
02:39 Ça, c'est quelque chose d'assez important, je pense, quand on est issu d'une culture,
02:43 de vraiment prendre la place en tant qu'héritière ou héritier, surtout dans une culture orale.
02:48 Moi, je pense que tout le monde sait danser la danse de ses ancêtres.
02:52 Il faut juste activer la flamme.
02:53 C'est pas possible. C'est là, il faut juste l'activer.
02:56 [Rires]
02:57 *Rires*

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