• il y a 8 mois
INVITE - Philippe Lattes, co-fondateur de Leoblue

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Transcription
00:00 Ici, c'est le 6.9 France-Globe, Citany.
00:03 Nous sommes le lundi 4 mars, 7h18, et dans les Côtes d'Issy, on vous présente un Toulousain
00:08 qui travaille sur une solution pour sauver des vies en cas de catastrophe naturelle, Clémence.
00:12 Oui, c'est Philippe Latte, le fondateur de Léo Blue. Bonjour.
00:14 Bonjour.
00:14 Merci d'être avec nous ce matin.
00:16 Vous travaillez donc sur une sorte d'alarme qui fonctionnerait dans toutes les situations,
00:20 notamment les plus graves où bien souvent Internet ne répond plus, c'est ça ?
00:23 Oui, alors en fait, sur les catastrophes naturelles, surtout dans les pays en développement,
00:28 en fait, il y a très peu de pays qui sont couverts par des systèmes d'alerte comme on peut avoir nous en Europe,
00:35 ce qui conduit quand même à des dégâts et des pertes en vie humaine extrêmement importants.
00:40 Alors en fait, pourquoi ? Il y a plusieurs raisons pour lesquelles ces pays n'ont pas de système d'alerte.
00:45 Une des raisons est la difficulté de toucher les gens sur le terrain en l'absence de réseaux terrestres,
00:52 donc dans les zones blanches et/ou parce que les réseaux terrestres ont été détruits ou endommagés par les catastrophes.
00:58 Ça veut dire que vous, ça marcherait même s'il n'y a pas justement de réseaux qu'on a en zone blanche, comment c'est possible ?
01:03 Alors en fait, on a eu l'idée d'utiliser la technologie Bluetooth qu'on utilise tous les jours, tous, à courte distance.
01:10 On a eu l'idée de l'utiliser à partir d'un satellite, alors ce qui paraissait a priori impossible,
01:16 mais en fait, on a montré que c'était techniquement possible.
01:19 On a déposé un brevet d'ailleurs, avec mon associé qui est chercheur dans ces domaines-là,
01:24 et en fait, du coup, on a un moyen extrêmement simple de communiquer depuis un satellite,
01:30 d'envoyer des informations d'un satellite qui passerait au-dessus de nous,
01:34 à l'ensemble des smartphones qui sont dans la zone concernée.
01:38 C'est-à-dire que d'un seul coup, en fait, quand le satellite passe, et pour peu qu'on l'ait programmé,
01:43 il est capable d'envoyer une alerte à une très très large zone,
01:47 qui peut faire des centaines de kilomètres de large,
01:49 et que tous les gens qui sont sur place, il suffit simplement qu'ils aient un smartphone,
01:54 - Qu'il soit allumé. - Qu'il soit allumé, bien entendu,
01:57 mais ils n'ont pas besoin d'abonnement, ils n'ont pas besoin de carte SIM,
02:00 même, en fait, ça marche partout.
02:02 Exactement comme le Bluetooth, vous pouvez l'utiliser n'importe où, même dans un avion, etc.
02:06 - Et donc ce serait les gouvernements, par exemple, qui enverraient ce type de message ?
02:09 - Alors, ça pourrait être des alertes institutionnelles,
02:10 donc ça, c'est les gouvernements qui, eux, décident d'envoyer des alertes.
02:13 Donc l'idée, ce serait de leur mettre à disposition ce canal,
02:17 pour qu'ils puissent informer leur population d'arrivée de catastrophes,
02:22 ou ça peut être des partenaires privés,
02:26 parce qu'en fait, ce qu'on voit aussi apparaître,
02:28 c'est que le marché, en fait, les alertes, en fait,
02:33 deviennent un champ dans lequel des sociétés privées commencent aussi à développer...
02:38 - J'en reçois de mon assurance, moi, par exemple.
02:40 - Par exemple, exactement, c'est l'exemple que j'allais prendre,
02:42 on est dans les locaux d'Allianz,
02:43 et Allianz, par exemple, envoie déjà en France des messages d'alerte.
02:47 Voilà, donc on voit bien que c'est un marché qui est en pleine émergence,
02:50 dû au nombre de catastrophes naturelles en augmentation extrêmement forte.
02:55 - Et cette innovation, donc, est-ce que vous l'avez déjà vendue ?
02:59 Elle est encore en phase de test ?
03:00 - Non, alors, la société vient juste d'être créée,
03:02 vraiment, on a quelques mois,
03:04 donc là, en fait, on est en train de valider complètement le système,
03:09 parce qu'il faut bien vérifier que ça marche dans toutes les configurations,
03:12 donc ça, on va dire, c'est les tâches qui nous restent à mener cette année,
03:16 donc on va voler, notamment, on va faire voler sur un ballon à 30 km
03:21 pour être très représentatif du mode de fonctionnement,
03:25 et l'idée, c'est l'année prochaine d'envoyer un premier satellite en orbite
03:29 pour faire une démonstration réelle,
03:31 voilà, et durant cette année, on va travailler avec un certain nombre de gouvernements
03:35 pour voir lesquels pourraient être intéressés par ce système de communication.
03:39 - Vous savez déjà lesquels ? Vous pouvez nous le dire ce matin ?
03:40 - Non, parce qu'en fait, on est en phase de discussion avec certains.
03:43 - Et le satellite en question, il est fabriqué ici, à Toulouse ?
03:46 - Oui, alors en fait, ça, je ne peux pas vous dire exactement avec qui,
03:49 on discute avec plusieurs fabricants, vous savez que Toulouse est riche en fabricants
03:53 de satellites, de petits satellites, notamment,
03:56 vous avez dû recevoir pas mal d'entreprises qui travaillent dans ces domaines-là,
04:00 donc on a ici tout ce qu'il faut pour développer des satellites petits, pas chers,
04:04 parce qu'en fait, il faut que ce soit un système pas cher,
04:07 c'est là qu'on se différencie.
04:08 - Par exemple ?
04:09 - Alors, le modèle économique, il peut en avoir plusieurs,
04:11 parce que comme on est dans le domaine, effectivement,
04:13 des alertes institutionnelles pour sauver les vies,
04:16 on est sur des modèles qui ne sont pas forcément commerciaux,
04:19 en disant, voilà, il faut trouver les modèles qui permettent à des pays
04:23 de payer ce genre de système.
04:26 - Et je crois que vous vouliez aussi participer à un appel d'offre de l'ONU, c'est ça ?
04:31 - Oui, alors en fait, les Nations Unies ont mis en place un gigantesque projet
04:36 qui s'appelle "Early Warning for All",
04:38 et qui, par l'exemple, vise à assurer une couverture mondiale
04:43 pour les alertes avancées.
04:45 - Projet de 3 milliards d'euros, quand vous avez candidaté.
04:47 - Voilà, donc on a commencé à discuter avec eux.
04:48 - Merci beaucoup, Philippe Latt, fondateur de Leo Blue et Longue Vie,
04:52 à votre projet, votre solution pour sauver des vies en cas de catastrophe naturelle.
04:55 Bonne journée. - Merci beaucoup.

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