Clémentine Autain, députée LFI de Seine-Saint-Denis, est l'invitée de BFMTV-RMC ce vendredi.
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00:00 - Quand vous l'entendez lundi soir, qui parle de l'envoi de troupes au sol en Ukraine,
00:06 est-ce que là aussi vous avez eu du mal à suivre ?
00:08 - C'est plus que du mal à suivre, c'est inquiétant, voire irresponsable.
00:13 Au début on a Emmanuel Macron qui dit "attention il ne faut pas humilier Vladimir Poutine"
00:19 et quelques mois plus tard il nous explique, sans aucune concertation avec d'autres chefs d'État,
00:25 que d'un seul coup il faudrait entrer en guerre avec la Russie.
00:27 Ce n'est pas rien, vous vous rendez compte ce que je viens de dire ?
00:29 - Vous avez eu une consultation en revanche des parlementaires, il y aura à nouveau un débat.
00:33 - Il y a très peu de débats à l'Assemblée nationale alors que ça engage la France.
00:38 Moi j'appelle à ce qu'il y ait beaucoup plus de débats.
00:40 - Un débat avec vote ?
00:41 - Sur les enjeux, il peut y avoir des votes, et bien sûr qu'il faut des votes,
00:44 ce n'est pas simplement un débat mais aussi des votes.
00:47 Or là l'opacité, le taux de pouvoir...
00:49 - Est-ce que ce sera simplement sur le soutien à l'Ukraine ?
00:51 Est-ce que ce sera plus précisément sur les 3 milliards ?
00:56 - Le soutien, parce que c'est quand même incroyable qu'au moment où les États-Unis se désengagent,
01:03 ce qui est un vrai problème, on aurait besoin d'une coopération européenne plus grande
01:07 pour intervenir, pour soutenir les Ukrainiens, pour les aider à ce qu'ils gagnent,
01:12 non pas militairement parce que ça ne va pas se jouer comme ça.
01:14 - Les 3 milliards par exemple, vous allez voter pour ?
01:16 - Mais déjà, oui, il faut...
01:20 - Non mais j'ai une question précise, 3 milliards oui, non ?
01:22 - Il faut aider militairement les Ukrainiens, je le crois et j'aimerais bien...
01:26 - 3 milliards d'aide ?
01:26 - Et j'aimerais bien que les engagements pris par le président de la République
01:30 soient suivis d'effet, parce qu'il s'est engagé...
01:32 Maintenant il nous dit "on va envoyer nous-mêmes des troupes",
01:34 mais les promesses qu'il a faites avant n'ont pas été...
01:37 - Les promesses d'obus, et là c'est pas seulement la France, effectivement ne sont pas tenues.
01:40 Mais je vous repose la question, là il y a 3 milliards d'euros sur la table,
01:44 c'est là-dessus précisément que vous allez être appelés à voter,
01:46 allez-vous voter pour l'envoi de 3 milliards d'euros à l'Ukraine ?
01:49 - Je suis favorable à ce que nous soutenions l'Ukraine militairement
01:52 et à ce qu'on investisse pour le faire, parce qu'il faut afficher
01:56 une défaite politique à Pauline de Maler.
01:59 Une défaite politique.
02:01 - Non mais il n'y a pas...
02:02 Je veux juste que vous me répondiez à la question,
02:04 parce que vous aurez un bouton oui et un bouton non,
02:07 est-ce que vous soutenez l'envoi par la France de 3 milliards d'euros d'aide ?
02:11 - Je suis favorable, oui, à l'aide militaire, à ce qu'on aide.
02:16 - Vous demanderez des garanties pour que ce soit bien, des aides militaires, si je comprends bien.
02:20 - Je suis pour qu'on ait une aide militaire, je suis pour qu'on cherche
02:25 non pas à entrer en guerre avec la Russie, et c'est ce qui m'inquiète
02:29 dans ce que vient de dire Emmanuel Macron, c'est-à-dire qu'il décide tout seul
02:33 quelque chose qui tourne le dos à un processus de paix.
02:36 C'est extrêmement grave d'imaginer que nous deviendrions nous-mêmes belligérants.
02:40 Une chose est d'aider les Ukrainiens à faire en sorte qu'ils puissent mener
02:44 le rapport de force pour ensuite pouvoir négocier.
02:45 Si vous voulez négocier, il faut qu'on puisse le faire dans un cadre
02:48 où les Ukrainiens ne sont pas laminés militairement.
02:51 Il n'y aura pas de victoire militaire, jamais d'ailleurs dans les conflits de ce type,
02:54 ça se termine par une victoire militaire. Il y a un moment où on négocie.
02:58 Donc il faut du rapport de force, et c'est très compliqué avec les États-Unis qui n'aident plus.