ÉDITO - L'IVG dans la Constitution, quel chemin !

  • il y a 8 mois
Regardez L'édito d'Alba Ventura du 29 février 2024 avec Alba Ventura.

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00:02 RTL Matin
00:06 Bonjour Alba Ventura. Bonjour à tous. C'est fait, le droit à l'IVG va être inscrit dans la constitution, les sénateurs ont à leur tour
00:14 adopter le texte déjà voté par l'assemblée on le rappelle.
00:17 Emmanuel Macron va donc pouvoir réunir le congrès lundi prochain, ça se passe à Versailles. C'était pas gagné Alba ?
00:22 C'est vrai mais pas parce que les sénateurs étaient au fond contre l'IVG, je crois qu'il faut le préciser,
00:27 mais parce que chez les sénateurs de la droite et du centre, donc ceux qui ont la majorité au sénat,
00:32 on estime que l'avortement est un droit qui au fond est garantie en France, que personne ne veut le remettre en cause
00:38 et qu'on n'a donc pas besoin d'aller le graver dans le marbre dans la constitution.
00:42 Souvenez-vous de ce que disait le président du sénat Gérard Larcher, il disait "je défend l'IVG, ce droit n'est pas menacé ici"
00:48 et par ailleurs la constitution n'est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux.
00:54 Gérard Larcher a toujours pensé que l'on ne devait toucher à la constitution que d'une main tremblante.
00:59 Oui mais le débat en fait a dépassé l'aspect juridique.
01:02 Ce n'était pas tant "est-ce qu'il faut ou pas l'inscrire dans la constitution ?"
01:06 Le débat c'était l'IVG même, c'était "est-ce que vous voulez protéger ce droit en allant le plus loin possible ?"
01:13 C'est-à-dire en en faisant un droit constitutionnel.
01:16 Alors on a dit notamment que les familles des sénateurs avaient beaucoup pesé pour faire changer d'avis les plus récalcitrants.
01:21 C'est vrai, il y a eu vraiment des pressions familiales.
01:25 Je discutais encore hier avec un sénateur qui a une fille d'une trentaine d'années qui lui a dit "papa t'es ringard".
01:30 Donc oui, les filles, les femmes, les compagnes, les petites filles ont joué un rôle important.
01:34 C'est l'opinion qui a fait abdiquer un certain nombre de sénateurs mais comme souvent vous savez sur les sujets de société,
01:41 l'opinion va toujours plus vite que le législateur, c'est bien connu.
01:45 Puis il y a des hommes politiques de droite qui se sont mouillés.
01:48 Je pense à Xavier Bertrand qui a publié une tribune dans le magazine féminin Elle.
01:51 à l'adresse de ses collègues sénateurs.
01:53 Et puis vous savez, on disait tout à l'heure que pour certains sénateurs, l'IVG était au fond un droit intouchable.
01:59 Certains se sont ravisés après la polémique CNews, la chaîne d'information qui a diffusé une série de chiffres sur la mortalité dans le monde.
02:06 Et l'avortement était qualifié de première cause de mortalité devant le cancer et le tabac.
02:12 Bon, la chaîne a présenté ses excuses mais le mal était fait et surtout quelques sénateurs se sont dit "oh là là, il va falloir peut-être mettre un verrou supplémentaire".
02:20 - Vous diriez Alba que ce vote est historique ?
02:22 - Oui, c'est historique, c'est symbolique.
02:24 On devient le premier pays au monde à protéger ce droit, à le sanctuariser.
02:28 Bon, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas continuer de se battre pour faire baisser le nombre d'avortements.
02:32 Il y en a quand même plus de 200 000 chacune chez nous.
02:35 On doit faire mieux parce qu'avorter n'est pas une partie de plaisir.
02:38 Mais ça c'est un autre aspect du sujet.
02:41 Aujourd'hui, oui, c'est un sacré message que l'on envoie 50 ans après le vote de la loi Veil.
02:46 Souvenez-vous que tout cela vient des Etats-Unis où la Cour suprême a remis en cause en 2022 le droit à l'avortement.
02:52 Et aujourd'hui, il y a 14 Etats qui en sont privés.
02:55 C'est un message que l'on envoie au monde mais c'est aussi un message que l'on envoie ici en France
03:00 où des hommes considèrent toujours que les femmes sont leur objet ou qu'elles n'ont pas le droit de disposer de leur corps.
03:06 Merci.
03:07 [SILENCE]

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