Cinquante ans après la disparition de Marcel Pagnol, Nice-Matin réunit Nicolas Pagnol, Vincent Fernandel, Isabelle Nohain-Raimu et Serge Scotto pour évoquer le cinéaste et écrivain provençal. Plus d'une heure d'échanges, de débats passionnés et de rires pour "rendre à notre tendresse" un Pagnol plus vivant que jamais !
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00:00:00 Bonjour à tous, Marcel Pagnol ça ne vous dit pas grand chose, et bien surtout ne bougez
00:00:25 pas vous êtes à quelques secondes de rencontrer un personnage hors du commun.
00:00:28 Dramaturge, cinéaste, romancier, scientifique même, il a tout tenté, tout testé et presque
00:00:34 tout réussi.
00:00:35 Si vous connaissez déjà Marcel Pagnol, alors restez avec nous, vous allez découvrir
00:00:38 des aspects méconnus de sa personnalité et de son oeuvre, et je vous parie qu'à
00:00:42 la fin de l'émission vous l'aimerez encore davantage.
00:00:45 Alors pour l'évoquer, près de 50 ans après sa disparition, j'ai le plaisir d'accueillir
00:00:49 4 invités exceptionnels.
00:00:51 D'abord Nicolas Pagnol, bonjour Nicolas.
00:00:53 Bonjour Lionel.
00:00:54 Vous êtes le petit-fils de Marcel Pagnol, vous gérez depuis 20 ans le patrimoine qui
00:00:57 a fait la gloire de votre grand-père.
00:00:59 Isabelle Noin-Rému, bonjour Isabelle.
00:01:02 Vous êtes la petite-fille de Rému et de Jean Noin, qui fit les beaux jours de la télévision
00:01:06 dans les années 50 et 60.
00:01:08 Vous êtes aujourd'hui la directrice, j'allais dire l'âme du musée Rému qui se trouve
00:01:13 à Marignane.
00:01:14 Serge Scoto, vous êtes l'arrière petit-cousin du compositeur Vincent Scoto, mais vous êtes
00:01:19 surtout aussi le scénariste de toute la collection de bandes dessinées adaptées de Pagnol,
00:01:24 une collection qu'on en parlera plus tard et qui est publiée chez Grand Angle.
00:01:28 Vincent Fernandel, vous êtes le petit-fils de Fernandel, comédien, professeur de théâtre.
00:01:33 Vous venez d'enregistrer en livre CD des morceaux choisis, très bien choisis, des
00:01:38 souvenirs de Pagnol.
00:01:39 Merci à tous de votre présence et avant de vous laisser la parole, je pense que la
00:01:43 meilleure façon de nous plonger dans l'ambiance est de regarder ceci.
00:01:46 Et alors, tu vas résister comme ça jusqu'à demain ?
00:01:54 Voyons capitaine, nous nous attendons.
00:01:55 Ah mon ami, c'est que la chose est importante.
00:02:01 Ils ont 32 et nous...
00:02:03 Nous avons 34.
00:02:04 C'est ce coup-ci que la partie se gagne ou se perd.
00:02:07 C'est pour ça que je me demande si Pagny se coupe à cœur.
00:02:09 Mais si tu avais fait attention au jeu, tu le saurais.
00:02:12 Non, ne te gêne un peu, ne te gêne un peu, Monton, et t'enjoues pas pendant que tu y es.
00:02:16 Je t'ai dit, j'ai pas d'ingrédients.
00:02:17 En tout cas, nous jouons à la muette, il est défendu de Pagny.
00:02:19 Et si c'était une partie de championnat, tu serais déjà disqualifié.
00:02:22 Écoute Pagny, ce mois, j'en ai fait plus de 10 de partie de championnat.
00:02:26 Et j'ai jamais vu une figure au commandant-tienneur des championnats.
00:02:29 Évidemment, je me demande toujours si Pagny se coupe à cœur.
00:02:32 Et je te répète que quand on joue, on ne doit pas parler, même pour dire bonjour
00:02:36 à l'ami.
00:02:37 Je dis bonjour à personne, je réfléchis.
00:02:38 Tu vas réfléchir au silence.
00:02:39 Il a raison, t'as pas besoin de parler.
00:02:41 Ah non, non, non.
00:02:42 Et puis, je te prie de ne pas lui faire de signe, hein.
00:02:43 Tu ne dois regarder qu'une seule chose, ton jeu.
00:02:44 Et toi aussi.
00:02:45 Ah non, si tu continues à faire des grimaces, je fous les cartes en l'air et je rentre
00:02:46 chez moi, hein.
00:02:47 Ne vous fâchez pas, Pagny, ils sont cuits.
00:02:48 Moi, je connais très bien le jeu de la manigue.
00:02:49 Et je n'hésiterai pas une seconde, si j'avais la certitude que Pagny était un peu plus
00:02:50 fort que moi.
00:02:51 Et si tu me dis que c'est un jeu de la manigue, je te répète, je ne suis pas un joueur
00:02:52 de la manigue.
00:02:53 Je suis un joueur de la manigue.
00:02:54 Et si tu me dis que c'est un jeu de la manigue, je te répète, je ne suis pas un joueur de
00:03:01 la manigue.
00:03:02 Et si tu me dis que c'est un jeu de la manigue, je te répète, je ne suis pas un joueur de
00:03:03 la manigue.
00:03:04 Et si tu me dis que c'est un jeu de la manigue, je te répète, je ne suis pas un joueur de
00:03:05 la manigue.
00:03:06 Et si tu me dis que c'est un jeu de la manigue, je te répète, je ne suis pas un joueur de
00:03:07 la manigue.
00:03:08 Et si tu me dis que c'est un jeu de la manigue, je te répète, je ne suis pas un joueur de
00:03:09 la manigue.
00:03:10 Et si tu me dis que c'est un jeu de la manigue, je te répète, je ne suis pas un joueur de
00:03:31 la manigue.
00:03:32 Et si tu me dis que c'est un jeu de la manigue, je te répète, je ne suis pas un joueur de
00:04:00 la manigue.
00:04:02 Et si tu me dis que c'est un jeu de la manigue, je te répète, je ne suis pas un joueur de
00:04:15 la manigue.
00:04:16 Et si tu me dis que c'est un jeu de la manigue, je te répète, je ne suis pas un joueur de
00:04:17 la manigue.
00:04:18 Et si tu me dis que c'est un jeu de la manigue, je te répète, je ne suis pas un joueur de
00:04:19 la manigue.
00:04:20 Et si tu me dis que c'est un jeu de la manigue, je te répète, je ne suis pas un joueur de
00:04:21 la manigue.
00:04:22 Et si tu me dis que c'est un jeu de la manigue, je te répète, je ne suis pas un joueur de
00:04:23 la manigue.
00:04:24 "Si on met ce panis, si je me promets de vivre dans la gandard, tu m'apprends le coeur !"
00:04:31 Alors Isabelle, "Marius" n'est pas le premier succès de Pagnole au théâtre.
00:04:35 Avant il y a eu "Jazz" et puis surtout "Topaz" quelques mois auparavant, mais c'est la pièce qui lui a permis de rencontrer Rému.
00:04:40 Absolument.
00:04:41 Et donc est-ce que vous pouvez nous raconter déjà cette rencontre ?
00:04:44 Une belle rencontre, mon grand-père était dans sa loge, il était habillé en femme puisqu'il jouait une pièce qui s'appelait "Les Amis de Pension".
00:04:51 Donc quand Pagnole a ouvert la porte, "Oh, pardon madame !" Et puis là il a entendu une grosse voix qui dit "Cherchez-vous ? Qui cherchez-vous ?"
00:04:57 Et il a réouvert, il a dit "C'est vous que je viens voir parce que j'ai écrit une pièce, voilà.
00:05:04 Je m'appelle Marcel Pagnole, je viens d'écrire une pièce et il y a un rôle pour vous."
00:05:09 Et mon grand-père le regarde, il dit "Vous savez, je nomme moi des pièces de théâtre, j'en ai plein."
00:05:14 "Ah mais..." Il dit "Mais quand même, non, non, je vais vous la laisser à lire.
00:05:19 Ma pièce s'appelle Marius et je vous ai réservé le rôle principal."
00:05:24 Donc il s'en va et quelques jours plus tard il revient et là mon grand-père lui dit "Écoutez, j'ai lu votre pièce, elle m'a beaucoup plu.
00:05:32 Mais je ne serai pas Marius, je serai César."
00:05:35 Et Pagnole le regarde et il dit "Mais enfin, c'est pas un rôle."
00:05:37 Vous voulez dire que vous ne serez pas Panis ? Le film qu'il proposait c'était le rôle de Panis ?
00:05:41 Voilà, le rôle de Panis, absolument.
00:05:43 Et qui était effectivement le rôle principal à l'époque ?
00:05:44 À l'époque c'était le rôle principal, tout à fait.
00:05:47 Et mon grand-père lui avait dit "Non, non, donc je veux être César."
00:05:53 Et Pagnole lui regarde, il dit "Mais c'est pas un rôle."
00:05:55 "Ah mais ça n'a aucune importance, moi j'en ferai un rôle, vous vous l'êtes offré un..."
00:06:00 Bon. Et pourquoi voulez-vous absolument être César ?
00:06:04 Eh bien parce que toute l'action se déroule chez César, on se rend chez César
00:06:10 et vous ne croyez tout de même pas que c'est moi qui vais faire l'effort de me déplacer
00:06:15 pour aller rendre visite aux autres.
00:06:17 Et voilà comment ça a commencé.
00:06:18 Un sacré caractère.
00:06:20 Alors Nicolas, on raconte que la scène, l'une des scènes les plus connues de Marius
00:06:24 qu'on vient de voir sur la partie de carte, Pagnole avait décidé de l'enlever.
00:06:27 Oui, il avait décidé de l'enlever parce que c'est un sketch cette scène.
00:06:31 C'était vraiment une scène qu'il avait écrite pour Rémus,
00:06:34 pour qu'il puisse s'adonner à ce qu'il adorait, le cabotinage par moment.
00:06:39 Mais elle apporte rien à la dramaturgie de sa pièce.
00:06:44 Et comme tout auteur, avant de la monter, il essaye de condenser, d'épurer sa pièce.
00:06:48 Il décide de couper cette scène tout simplement.
00:06:51 Et c'est Rémus avec Charpin et Frénet qui vont la répéter en secret
00:06:57 et la présenter le soir de la Générale sans que Pagnole ne le sache.
00:07:01 Alors quelles étaient vraiment les relations entre Rémus et Pagnole ?
00:07:05 On a écrit beaucoup de choses, on a lu beaucoup de choses.
00:07:06 Est-ce que c'était des amis ? Isabelle peut-être ?
00:07:10 Oui, non, non. Mais bon, c'est vrai qu'ils s'entendaient finalement.
00:07:13 Ils s'entendaient très bien. Ils poussaient leur petite gueulante.
00:07:16 Bon, c'est vrai que mon grand-père n'avait pas un caractère très facile,
00:07:19 mais ils s'entendaient très bien. Pagnole avait un caractère beaucoup plus facile.
00:07:24 C'était de fortes têtes, on peut dire ça.
00:07:25 Clairement, c'était de vrai caractère.
00:07:27 C'était de vrai caractère.
00:07:28 Mais Rémus, c'est de notoriété publique, adorait faire des scandales
00:07:34 parce qu'il pouvait s'exprimer pleinement.
00:07:36 Il avait une voix. Mon grand-père disait qu'il avait, c'est pas un trombone,
00:07:38 qu'il avait, c'était deux trombones, qu'il avait.
00:07:41 On l'entendait lorsqu'il chuchotait au fond de la salle.
00:07:43 Et il adorait se mettre en spectacle de la sorte.
00:07:46 Mais les deux hommes étaient de très grands amis.
00:07:49 Ils ont eu des querelles d'ordre professionnel.
00:07:51 Mais lorsque Rémus va nous quitter, Marcel écrira dans son adjoint à Rémus,
00:07:58 les premières phrases, si on ne peut pas faire un discours sur la tombe d'un frère,
00:08:01 d'un père et d'un fils, tu étais pour moi les trois à la fois.
00:08:05 Je crois que ça résume assez bien.
00:08:07 - C'est fabuleux. - Clairement.
00:08:09 Alors, il parle aussi des lanternes magiques qui rallument le génie, des génies éteints.
00:08:14 - Et il refait danser les danseuses mortes. - Il fait revivre les danseuses mortes, oui.
00:08:18 - Il nous rend le sourire des amis perdus.
00:08:20 Bien sûr, le cinéma les a réunis, le théâtre au tout début,
00:08:24 mais le cinéma les a consacrés.
00:08:26 C'est une rencontre comme il n'y en a peu, celle de Pagnol et Rémus,
00:08:31 parce que Pagnol, lui, va comprendre comment l'écriture va se transformer
00:08:37 en passant du théâtre au cinéma.
00:08:39 Il ne va pas écrire de la même manière.
00:08:40 Et Rémus, lui, va comprendre comment jouer pour le cinéma,
00:08:44 parlant, il va modifier son jeu.
00:08:47 Lui, qui était déjà un comédien très complet au théâtre,
00:08:51 va comprendre les différences qu'il devait apporter à son jeu.
00:08:54 Et cette rencontre, ce couple artistique qui va se former,
00:08:57 va faire exploser leur notoriété, leur réussite et leur talent.
00:09:04 - Ce qui est extraordinaire, c'est que Marius n'est pas le premier film de Rémus,
00:09:07 mais on voit la scène, il est de naturel, absolument confondant.
00:09:10 Ça n'a pas pris une ride.
00:09:12 Alors, je vous propose de regarder une autre scène de notre film,
00:09:15 d'un autre chef d'œuvre.
00:09:17 Évidemment, c'est "La femme du boulanger".
00:09:20 - Ah oui !
00:09:24 La voilà !
00:09:25 La voilà !
00:09:27 Tu l'as vue ?
00:09:28 Tu l'as vue, retournée ?
00:09:30 La pomponette ?
00:09:32 Si !
00:09:33 Garce !
00:09:34 Salope !
00:09:36 Oh, dure !
00:09:38 C'est maintenant que tu reviens, hein ?
00:09:41 Et le pauvre pompon dit,
00:09:42 il s'est fait en mauvaise salle de peste depuis hier.
00:09:45 Il tournait, il virait, il te cherchait dans tous les coins.
00:09:48 Il était malheureux comme les pierres.
00:09:50 Et pendant ce temps-là,
00:09:51 elle avait suivi son chat de cultière.
00:09:54 Un inconnu, un bon à rien,
00:09:56 un passant du clair de lune.
00:10:00 Qu'est-ce qu'il a de plus que lui ?
00:10:02 - Je...
00:10:04 - Oh, mais toi,
00:10:07 tu réponds,
00:10:08 rien.
00:10:10 Mais elle, si elle pouvait parler,
00:10:13 si elle avait pas honte,
00:10:14 si elle avait pas peur de faire de la peine
00:10:17 au pauvre pompon,
00:10:19 elle dirait, il est plus beau,
00:10:22 beau.
00:10:23 Qu'est-ce que c'est,
00:10:25 cette petite différence de l'un à l'autre ?
00:10:28 Les Chinois sont tous pareils,
00:10:31 les Nègres se ressemblent.
00:10:33 C'est pas une raison
00:10:35 parce que les lions sont plus forts que les lapins
00:10:39 pour que les lapines
00:10:41 courent après en cliant de l'œil.
00:10:44 La tendresse, dit.
00:10:47 Qu'est-ce que tu en fais de la tendresse ?
00:10:50 Tu crois que ton berger de gouttière
00:10:53 se réveillerait la nuit
00:10:56 pour te regarder dormir ?
00:10:59 Dis,
00:11:00 tu crois que si tu étais parti,
00:11:04 il laisserait refroidir son four
00:11:06 s'il avait été boulanger ?
00:11:09 Hé,
00:11:10 hé, pourtant,
00:11:12 pourtant, si on pense à tout,
00:11:15 les vieux pompons
00:11:18 et les jeunes,
00:11:20 elle pouvait être sa fille.
00:11:23 Alors,
00:11:24 si la nature l'a voulu.
00:11:26 Et toi,
00:11:27 et maman, et tes soeurs ?
00:11:30 Hé,
00:11:31 hé,
00:11:33 regarde là, hé,
00:11:36 elle a eu l'assiette de lait
00:11:38 de faux pompons.
00:11:40 C'est pour ça qu'elle est retournée.
00:11:43 Elle avait faire froid.
00:11:46 Hein, boire le lait de pompons,
00:11:49 ça lui fait plaisir.
00:11:52 Dis,
00:11:54 est-ce que tu repartiras encore ?
00:11:57 Elle ne repartira plus.
00:12:00 Parce que si tu avais envie de repartir,
00:12:04 il faudrait me repartir tout de suite.
00:12:07 Ce serait moins cruel.
00:12:09 Isabelle, ce film-là,
00:12:10 Rémy a bien failli ne pas le tourner.
00:12:12 Oui.
00:12:12 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:12:14 Ils étaient fâchés à ce moment-là ?
00:12:15 Non, pas du tout, mais bon,
00:12:17 je pense qu'il y avait d'autres choses
00:12:20 et qu'au départ,
00:12:21 le rôle ne l'avait pas séduit
00:12:24 comme il l'aurait voulu.
00:12:26 Mais après, il a adoré.
00:12:28 Attention, il en faisait souvent référence.
00:12:32 Nicolas, c'était qui ?
00:12:32 Non, mais il y a des choses importantes,
00:12:35 comme on voit avec Fernandelle.
00:12:38 Ils disaient, moi, ce qui est bien avec Fernandelle,
00:12:39 c'est que je ne joue pas, je parle.
00:12:42 Et c'était important.
00:12:43 C'est vrai qu'il y avait certains comédiens,
00:12:46 ça ne marchait pas trop, le lien.
00:12:48 Et je pense qu'au départ,
00:12:49 pour la femme du boulanger,
00:12:50 ça avait été un peu ça.
00:12:51 Et puis après, c'est vrai que c'est un énorme rôle.
00:12:54 Prix d'interprétation aux États-Unis, quand même.
00:12:57 Le film est resté neuf ans dans le même cinéma
00:13:00 en version originale.
00:13:01 C'est très important.
00:13:03 Alors, Nicolas, Pagnot, le cinéaste, en tout cas,
00:13:05 n'était jamais aussi grand que quand il était servi
00:13:07 par Rémy, par Fernandelle.
00:13:09 Il savait lui-même que son nom sur l'affiche
00:13:10 était moins important que le nom de ses interprètes.
00:13:12 Il décrit dans une lettre à Gionno,
00:13:14 en leur expliquant, ton nom et mon nom
00:13:16 ont moins d'importance que celui de Fernandelle
00:13:18 ou de Rémy pour faire venir des spectateurs.
00:13:20 Est-ce que vous pensez qu'il en a pris ombrage
00:13:22 à cette époque-là, le fait d'être jamais,
00:13:24 de ne pas être autant suffisant,
00:13:25 que le nom de Pagnot n'était pas suffisant ?
00:13:28 Non, je ne pense pas du tout qu'il en ait pris ombrage.
00:13:30 Pas du tout.
00:13:31 Pour revenir, par exemple, sur la femme du boulanger,
00:13:34 si Rémy refuse à la base,
00:13:36 c'est que Pagnot écrit ce film en 15 jours
00:13:38 parce que ses studios avaient été désertés
00:13:42 par un producteur qui les avait réservés.
00:13:44 Il avait besoin de tourner pour ne pas perdre d'argent.
00:13:46 Il écrit ce film en 15 jours,
00:13:48 d'après une nouvelle de Gionno.
00:13:49 Il le confie à Mopi, qui est l'ami de Rémy,
00:13:52 parce que pour lui, c'est un petit film.
00:13:54 Mais Mopi lui dit, ton film fait 2h30,
00:13:55 c'est un rôle magistral, il faut le proposer à Rémy.
00:13:58 Et Pagnot l'envoie le scénario à Rémy.
00:14:01 Il écrira dans une lettre que Rémy, du coup,
00:14:03 s'est fait prier comme une vieille coquette
00:14:05 parce qu'il n'avait pas pensé à lui en tout premier lieu.
00:14:09 Et Rémy va accepter très rapidement,
00:14:11 par la suite, de tourner dans le film.
00:14:14 Marcel savait quelle était sa place.
00:14:17 C'était la place d'un auteur, producteur, réalisateur,
00:14:21 distributeur de films.
00:14:23 Il n'était pas comédien.
00:14:25 Mais aujourd'hui, il est aussi connu que Rémy ou Fernandel
00:14:31 ou ses autres comédiens,
00:14:32 parce qu'il a su imposer une marque.
00:14:38 Ses écrits ont laissé une trace bien plus considérable.
00:14:42 La malédiction de l'acteur,
00:14:46 c'est la renommée immédiate qu'il connaît dans un temps très court,
00:14:50 parce qu'une fois qu'il a disparu,
00:14:52 il est très vite remplacé, alors que les écrits, eux, restent.
00:14:58 Bien que le cinéma fasse perdurer l'image de l'acteur,
00:15:02 mais l'image vieillit et souvent mal,
00:15:06 alors que le texte, lui, ne vieillit jamais.
00:15:10 - Rémy, ça nous amène à votre grand-père.
00:15:12 Est-ce qu'il y a eu de la rivalité entre Fernandel et Rémy ?
00:15:16 - Je vais vous répondre, mon cher Pauli.
00:15:17 Je fais comme les hommes politiques, je retarde la réponse.
00:15:20 Mais si vous me permettez, en tant que maître de cérémonie,
00:15:23 j'aimerais rebondir sur ce que vient de dire Nicolas Pagnol.
00:15:26 Il est tout assez évident que le génie d'un grand auteur,
00:15:31 c'est de réussir à survivre au médium qu'il l'ont incarné
00:15:36 pendant une période assez longue en ce qui concerne Marcel.
00:15:39 Et c'est d'ailleurs, je trouve, tout à fait justice,
00:15:42 dans le pays qui se dit le pays de l'auteur et du droit d'auteur,
00:15:46 que des gens comme Marcel Pagnol soient reconnus d'abord pour eux-mêmes,
00:15:51 intrinsèquement pour eux-mêmes et pour leur art, nus, si je puis dire.
00:15:55 C'est-à-dire que lorsqu'on lit un scénario de Marcel Pagnol,
00:15:58 qui n'est donc pas une oeuvre terminée, puisqu'elle est censée être tournée,
00:16:01 la saveur, je trouve, avec le temps, en est encore plus grande.
00:16:04 Car en effet, comme tu le disais, Nicolas,
00:16:06 même si la patine du temps a toujours un charme extraordinaire,
00:16:10 on retrouve quand même l'essence même de l'oeuvre.
00:16:12 C'est-à-dire qu'il n'y a plus l'image, le son, l'époque à laquelle ça a été tourné,
00:16:17 même si elle reste encore une fois magnifique et charmante,
00:16:20 qui entoure le précipité et la pureté de l'oeuvre.
00:16:23 Et c'est vrai que c'est là, je pense, qu'on voit les grands artistes,
00:16:26 c'est que dépouillés de leurs oripeaux,
00:16:29 et je ne dis pas ça de manière péjorative,
00:16:30 car des oripeaux comme Rému, Fernandel, Mopi, Charpin,
00:16:34 Oran, Jacqueline et j'en passe,
00:16:36 c'est quand même des ornements magnifiques.
00:16:39 Mais c'est vrai que Pagnol a ce sortilège de survivre
00:16:43 à tout ce qui a pu l'incarner en décors, en chair,
00:16:47 en images et en planches de théâtre.
00:16:49 Et ça, je n'ai pas beaucoup d'exemples en France
00:16:52 de quelqu'un qui s'est fait connaître par un médium
00:16:54 et qui finalement revient au public par l'oeuvre,
00:16:57 encore une fois, nue, dépouillée.
00:17:00 Maintenant, je vais vous répondre, mon cher Paoli,
00:17:03 à propos de Fernandel et Pagnol.
00:17:05 Quelle était votre question ?
00:17:06 Je l'ai oubliée, la vérité,
00:17:07 parce que j'étais focalisé sur Marcel et pas sur Fernand et Marcel.
00:17:10 Prêt pour faire de la politique, mon cher ?
00:17:12 Oh, Dieu m'en garde, vous savez.
00:17:14 Je suis trop moral pour ça, mon cher Paoli,
00:17:16 vous savez, je suis lié aux chrétiens, moi je ne peux pas.
00:17:19 La question était, est-ce qu'il y avait une forme de concurrence
00:17:21 ou de rivalité entre Fernandel et Rému ?
00:17:24 Je pense que de toute façon, dans ses personnalités,
00:17:28 on pourrait aussi citer des acteurs plus proches de nous,
00:17:31 comme les Gassman, les Rizzi, les Sordi,
00:17:34 ces grandes vedettes de la comédie à l'italienne.
00:17:36 C'était des personnalités qui, de toute façon,
00:17:38 dès lors qu'un concurrent existait,
00:17:39 enfin pardon, qu'une autre personne faisant le même métier qu'eux existait,
00:17:43 c'était de facto un concurrent.
00:17:45 La concurrence, encore une fois, était saine,
00:17:47 c'est-à-dire que ce n'était pas une concurrence de petites gens,
00:17:52 comme aujourd'hui, où c'est à qui aura le plus de likes
00:17:55 ou le plus de commentaires sur Internet.
00:17:58 C'était une concurrence saine.
00:17:59 C'était pas à qui serait le plus vu,
00:18:01 mais lequel aurait le plus de travail,
00:18:04 de talent et d'incarnation magnifique,
00:18:07 justement aussi pour pousser l'autre à se dépasser.
00:18:09 Aujourd'hui, le mot concurrence a une connotation tout à fait péjorative,
00:18:11 parce que l'époque est tout à fait péjorative
00:18:14 en termes de connotation sur ce mot-là.
00:18:15 Et puis en France, on n'aime pas ça la concurrence, c'est sale.
00:18:18 Mais ces types-là, pour être un peu plus familier,
00:18:20 se tiraient la bourre tout le temps.
00:18:21 Mon grand-père disait, avec Jules,
00:18:24 on s'appelait les chargeurs réunis.
00:18:26 C'était le dernier qui aurait le fin mot, le dernier effet.
00:18:29 C'était une concurrence saine et il le savait très bien.
00:18:32 De toute façon, c'était des gens avec un égo absolument surdimensionné.
00:18:35 C'est pour ça que je pense à ces grands acteurs de la comédiale italienne
00:18:38 des années 60-70, qui avaient des personnalités extraordinaires.
00:18:41 D'ailleurs, De Sica a dit à très juste titre que Pagnol avait été
00:18:44 l'un de ceux qui, sans le vouloir, avait inspiré la comédiale italienne,
00:18:47 notamment le néo-réalisme rose qui avait été incarné par Comencini
00:18:51 dans des films comme Pain, Amour et Fantasy.
00:18:53 C'est quasi du Pagnol en version italienne,
00:18:56 en déportant un peu les problématiques.
00:18:57 Mais il n'y avait pas de concurrence.
00:18:59 Il y avait surtout de la part de Fernand, je crois,
00:19:03 mais parce qu'il l'a dit toute sa vie et aussi parce que Franck,
00:19:05 mon père, a eu la chance de bien connaître aussi Marcel,
00:19:07 parce qu'il était question à la fin de la vie de mon grand-père,
00:19:11 alors qu'il était déjà souffrant, que Marius soit remonté en couleur au cinéma.
00:19:15 Mon grand-père aurait joué le rôle de Jules, aurait joué César
00:19:18 et mon père était pressenti fortement pour Marius.
00:19:21 Et c'est vrai que mon père me disait que mon grand-père a toujours eu
00:19:25 cette mémoire envers Marcel et cette mémoire que moi j'appelle du ventre.
00:19:30 Il a toujours su que grâce à Marcel, il a franchi un pas dans sa carrière
00:19:34 que peut-être il n'aurait jamais franchi ou peut-être plus tard et pas aussi bien.
00:19:38 Vous savez, c'est rarissime tout de même qu'un auteur
00:19:43 s'empare d'un acteur et fasse émerger un potentiel
00:19:47 que l'acteur peut-être ignorait lui-même.
00:19:50 Il y a peu d'exemples, encore une fois.
00:19:52 Gabin, hure au noir, mais Gabin avait déjà fait des choses sérieuses avant.
00:19:56 Fernandel, non, pas du tout.
00:19:58 Il y a peut-être aussi l'exemple de Vittorio Gassman
00:20:01 qui était quand même toujours pressenti par Dino Risi.
00:20:04 Mais Gassman était aussi quelqu'un qui était sérieux, il venait du théâtre classique,
00:20:07 il avait joué Hamlet par exemple, il était dans des compagnies théâtrales alternatives et classiques.
00:20:12 Mais Fernandel, quand Pagnol le découvre, ce n'est pas encore Fernandel.
00:20:17 C'est un acteur de comique troupier, de film de comédie, commercial.
00:20:24 Et c'est Pagnol qui d'un coup révèle.
00:20:26 Et je trouve que Pagnol avait comme rému.
00:20:29 C'est incroyable de se dire qu'un auteur,
00:20:32 et c'est pour ça je pense aussi que Pagnol avait cette modestie nécessaire à un grand auteur,
00:20:36 de savoir qui allait l'incarner le mieux.
00:20:39 Il avait un talent, Pagnol, de s'entourer des meilleurs.
00:20:41 Tout le monde l'a reconnu clairement.
00:20:43 Je ne sais pas s'il avait le talent de s'entourer des meilleurs,
00:20:46 mais en tout cas il avait le talent de dénicher les meilleurs.
00:20:48 Parce que comme Vincent vient de le dire, il a déniché Fernandel, il a déniché Rému,
00:20:53 il a déniché Charpin, il a même déniché Bourvil, peu de gens le savent.
00:20:57 C'est vrai.
00:20:58 Voilà.
00:20:59 Et la plupart du temps, Nicolas Pardon, envers et contre tous.
00:21:01 Où chacun lui disait, mais en fait, ne prends pas ces gens-là, tu vas au four.
00:21:05 Oui, on disait que Fernandel avait vilissé tout ce qui le touchait,
00:21:09 que Rému allait lui faire les pires ennuis.
00:21:11 Ils n'avaient pas tout à fait tort.
00:21:14 Les deux se sont quand même empaillés assez régulièrement.
00:21:17 Mais il avait ce talent, oui.
00:21:20 Alors là que la collaboration entre Pagnol et Fernandel,
00:21:23 elle est constellée de pépites et on pourrait sortir plein de belles choses.
00:21:26 J'en ai choisi une, de façon totalement subjective,
00:21:29 d'un film qui est un petit peu moins connu que certains grands classiques.
00:21:32 C'est un film tourné juste après la guerre,
00:21:34 réalisé par Raymond Le Bourcier, qui s'appelle Naïs,
00:21:36 avec une scène jouée par Fernandel absolument immense.
00:21:39 On la regarde.
00:21:42 Ne riez pas, Toine, vous me faites de la peine.
00:21:46 Est-ce que je ris comme un bossu ?
00:21:48 Ne pensez pas toujours à cette bosse.
00:21:50 Vous en parlez beaucoup trop.
00:21:52 J'en parle beaucoup parce que je la remarque souvent.
00:21:54 Si je veux dormir sur le dos, j'ai la tête en l'air comme les tortues.
00:21:58 Les tortues, elles ont une chance, elles sont toutes bossues, tandis que nous...
00:22:02 Mais vous, Toine, vous n'êtes pas une tortue.
00:22:04 Et puisque vous avez confiance en ceux qui remplissent leurs devoirs de chrétiens,
00:22:07 pourquoi n'allez-vous pas vous-même à la messe ?
00:22:09 Vous y trouveriez de grandes consolations.
00:22:12 Quand j'étais petit, j'ai eu le premier prix de catéchisme.
00:22:15 Et maintenant, pourquoi restez-vous sur la place à m'attendre,
00:22:18 au lieu de venir prier avec nous ?
00:22:20 Parce que depuis que j'ai compris ma bosse,
00:22:22 j'ai plus voulu aller à l'église.
00:22:24 Compris votre bosse.
00:22:26 Je vais vous dire, Mme Rosten,
00:22:31 quand j'étais petit, mes parents m'adoraient,
00:22:35 et surtout ma grand-mère.
00:22:37 J'étais déjà comme je suis, naturellement,
00:22:40 mais je ne savais pas...
00:22:42 Enfin, je veux dire, je ne savais pas la différence qu'il y avait avec les autres.
00:22:46 La bosse, c'est traître.
00:22:49 Ça revient par derrière,
00:22:51 on ne la voit pas.
00:22:54 Chez les paysans,
00:22:56 il n'y a pas d'armoire à glace.
00:22:58 Et on ne se voit que dans les yeux de sa mère.
00:23:01 Naturellement, on s'y voit beau.
00:23:05 Un jour, un voisin qui était très gentil,
00:23:09 il m'a dit, "Oh, le joli petit bossu."
00:23:13 Alors, j'ai demandé à ma grand-mère,
00:23:17 "Qu'est-ce que c'est, un bossu ?"
00:23:19 Alors, elle m'a dit,
00:23:22 "C'est vrai que tu es un joli petit bossu,
00:23:24 parce que tu as un peu le dos rond.
00:23:26 Et c'est parce que tu es pas comme les autres,
00:23:29 quand tu aimes beaucoup."
00:23:31 Alors,
00:23:33 je lui ai dit même, "Qu'est-ce que ça veut dire, un bossu ?"
00:23:38 Alors, elle m'a chanté une vieille chanson.
00:23:41 Je ne me rappelle pas la musique,
00:23:44 mais les paroles, ça disait comme ça.
00:23:47 "Un rêve m'a dit une chose étrange,
00:23:51 un secret de Dieu qu'on n'a jamais su.
00:23:55 Les petits bossus
00:23:57 sont de petits anges
00:23:59 qui cachent leurs ailes
00:24:02 sous leur par-dessus.
00:24:04 Voilà le secret.
00:24:07 Les petits bossus,
00:24:09 c'est joli,
00:24:12 mais c'est pas vrai."
00:24:15 Moi, j'y ai cru jusqu'à dix ans.
00:24:17 Je croyais que les ailes me poussaient.
00:24:21 Alors, souvent, ma grand-mère, elle me chantait la chanson,
00:24:24 qui était beaucoup plus longue que ça.
00:24:26 Seulement, les grands-mères ont un Madame Rostin.
00:24:31 C'est comme le mimosa.
00:24:35 C'est beau.
00:24:37 Et c'est frais.
00:24:39 Et c'est fragile.
00:24:41 Un matin,
00:24:45 elle n'était plus là.
00:24:48 Une bosse
00:24:53 et une grand-mère.
00:24:59 C'est pas très bien, on peut chanter.
00:25:04 Mais le petit bossu,
00:25:06 il a perdu sa grand-mère.
00:25:09 C'est un bossu trop.
00:25:16 Moi, j'aurais dit un truc.
00:25:18 Parce que c'est la deuxième tirade
00:25:20 que tu as choisie.
00:25:22 Deux tirades, c'est pas par hasard.
00:25:24 Parce qu'aussi bien au cinéma qu'en littérature,
00:25:26 il n'y a rien de plus facile à rater qu'une tirade.
00:25:28 Parce que d'un coup, c'est un tunnel.
00:25:30 Il n'y a plus rien, il n'y a plus aucune agitation.
00:25:32 On est comme ça, sur un plan fixe, très rapproché.
00:25:35 Et on peut mourir la nuit pendant une tirade.
00:25:37 Et moi, les deux tirades que tu as choisies,
00:25:39 celle de la femme du boulanger et celle-ci,
00:25:41 je les connais par cœur.
00:25:43 J'ai eu deux fois encore presque la larme à l'œil.
00:25:45 Tu vois à quel point ça marche.
00:25:47 Et c'est l'exercice le plus compliqué que la tirade.
00:25:50 Et il y réussit toutes, il n'en met pas une à côté.
00:25:55 Tu as raison, parce que ça peut vite paraître
00:25:57 comme une espèce de morceau de bravoure dédié à l'acteur
00:25:59 pour qu'il fasse montre de sa virtuosité.
00:26:01 Et on s'embête beaucoup.
00:26:03 Ce qui est fou en plus, et moi je crois savoir
00:26:05 pourquoi ça marche à chaque fois.
00:26:07 Au-delà du fait qu'effectivement, ça marche un peu plus
00:26:09 peut-être parce que c'est mon grand-père et que ça me touche.
00:26:11 Mais il y a quand même quelque chose.
00:26:13 Moi je rapproche ça aussi de certains films de Claude Sauté par exemple,
00:26:16 que Dabadie écrivait avec Claude Néron,
00:26:18 et Sauté parfois lui-même.
00:26:20 C'est qu'on a l'impression que ces mots simples,
00:26:24 ces mots de tous les jours,
00:26:26 sont des mots qui d'un coup créent une histoire
00:26:30 très quotidienne, très banale.
00:26:32 On a l'impression que ces mots sont naturels.
00:26:35 On se dit "tout le monde parle comme ça".
00:26:37 Mais en vérité, c'est tellement bien fait,
00:26:40 c'est tellement bien tricoté,
00:26:42 c'est tellement magnifiquement organisé,
00:26:44 et choyé, avec cette dentelle autour,
00:26:46 et cette maestria narrative,
00:26:49 qu'en fait, ces mots-là n'ont rien de naturel.
00:26:54 C'est écrit.
00:26:56 Mais la force c'est qu'on a l'impression que n'importe qui pourrait les dire.
00:26:59 Et d'ailleurs ça touche tout le monde.
00:27:01 Mais c'est vrai que bien sûr, il y a l'incarnation.
00:27:03 - Le talent des comédiens, ton grand-père est magnifique.
00:27:05 - Mais si tu dis que mon grand-père est magnifique,
00:27:07 ça passe mieux que si je dis "moi il est magnifique".
00:27:09 - Et quand je dis Nicolas Pagnol est d'un érotisme torride,
00:27:12 et d'une sauvagerie... - C'est faux !
00:27:14 - Ça passe mieux que si tu le dis toi-même, tu comprends ?
00:27:16 On en a déjà parlé Nicolas.
00:27:18 - Mais il y a un texte qui permet de le montrer.
00:27:20 - Il y a un texte qui permet de le montrer, bien sûr.
00:27:22 - C'est vrai que ce qu'on voit c'est du natural.
00:27:24 - Mais n'oublions pas une chose, c'est que Marcel écrivait pour ses comédiens.
00:27:28 Il les connaissait très bien, il connaissait leurs phrasés,
00:27:31 il connaissait leur façon de se comporter,
00:27:34 de lire un texte, de comprendre un texte.
00:27:36 Et c'est pour ça que, bien sûr, il y a un talent immense chez Fernandel et chez Rémy,
00:27:43 et il y a aussi le talent de Marcel de les faire parler,
00:27:46 de savoir comment ils vont interpréter,
00:27:48 et donc d'écrire précisément pour chacun de ses comédiens.
00:27:52 - Oui, la petite musique de...
00:27:54 - Mais Cazavets faisait ça aussi, Cazavets travaillait exactement comme ça,
00:27:57 d'après ce que disaient Peter Falk et Gina Rollands,
00:27:59 il avait justement ce talent de savoir qui allait dire quoi,
00:28:03 et de se servir des personnalités pour justement faire ses films,
00:28:06 qui d'ailleurs font partie des films qui restent encore d'une vivacité
00:28:10 et d'une impression de réalisme très forte.
00:28:12 Pagnol-Cazavets, c'était pas la même chose.
00:28:14 Mais j'aime aussi qu'on insiste,
00:28:17 je ne suis pas en train de dire que les acteurs de Pagnol n'ont pas un mérite immense,
00:28:21 mais moi, vous savez, je suis quand même d'une culture
00:28:25 qui fait que l'auteur est important,
00:28:29 car sans lui, et Pagnol n'était pas que auteur, aussi directeur d'acteur,
00:28:32 il est crisé sur mesure.
00:28:34 Il faut toujours partir du principe que ce qu'on voit
00:28:37 n'est jamais qu'une incarnation qui a dans les coulisses
00:28:40 une racine extrêmement importante, donc il faut le dire.
00:28:43 Et puis c'est l'émission de Marcel Pagnol,
00:28:45 on met un peu Nicolas en avant, ça lui fait plaisir,
00:28:48 on le flatte, c'est un peu comme un goûter à l'anniversaire.
00:28:51 - Ah, mais merci Monsieur Ravelson, merci.
00:28:55 - Le gâteau va pas tarder à arriver.
00:28:57 - Non mais aujourd'hui, c'est pas la Saint-Nicolas, c'est la Saint-Isabelle.
00:29:00 - C'est vrai ? - Ben oui, c'est ma fête.
00:29:02 - Vous avez prévu les cotillons, messieurs ?
00:29:04 On avait prévu d'habiller Scoto en frère Jacques pour te faire un numéro.
00:29:07 - Ah mais tout à fait, j'ai mon costume.
00:29:09 - Voilà, Scoto a toujours un costume sur lui.
00:29:11 - Toujours, oui. - Ça aussi, c'est le talent.
00:29:13 - L'occasion fait le laon. - Bon, les enfants, soyez sages.
00:29:15 On va se faire un petit plaisir encore, que pour les yeux et pour les oreilles.
00:29:20 - Un poème, une chanson ?
00:29:23 - Oui, madame, oui. Mais je ne veux pas vous dire un poème,
00:29:26 ni vous chanter une chanson, ce serait une tricherie.
00:29:28 Parce que si le poème est beau, vous pourriez en attribuer le mérite au récitant.
00:29:31 Je vais donc vous proposer autre chose, qui sera beaucoup plus concluant.
00:29:36 - Ah mais ce qui est très intéressant... - Laisse-le donc parler.
00:29:39 - Merci. Oui. Ce que je vous propose, monsieur,
00:29:42 c'est de vous réciter un article du Code civil, le plus court et le plus net.
00:29:47 Je dirais presque le plus tranchant. C'est celui-ci.
00:29:51 "Tout condamné à mort aura la tête tranchée."
00:29:54 - Oh, c'est pas gay, ça ? - Non, c'est pas gay, c'est pas gay, non.
00:29:57 Mais ça peut le devenir. Je prétends, messieurs, devant votre accueil amical,
00:30:01 vous donner une démonstration complète de mes modestes mérites.
00:30:05 Je vais, avec cette simple phrase, vous inspirer des sentiments les plus divers.
00:30:10 Tout sera dans l'expression.
00:30:14 - Qu'est-ce qu'il doit y avoir comme expression ?
00:30:16 - Ne me louez pas l'avance, monsieur. Attendez.
00:30:19 C'est prêt ? - Oui, oui, absolument.
00:30:22 - Eh bien alors, je commence. Voilà.
00:30:25 Voilà.
00:30:28 La crainte.
00:30:34 "Tout condamné à mort aura la tête tranchée."
00:30:45 - Oh, c'est vraiment génial. - Bravo. Ça, c'est inouï, Anna.
00:30:49 - La pitié. - La pitié.
00:30:53 "Tout condamné à mort aura la tête tranchée."
00:30:57 "Tout condamné à mort aura la tête tranchée."
00:31:01 - Oh, c'est beau. - C'est beau.
00:31:04 - C'est beau. - C'est beau.
00:31:07 - Interrogatif et affirmatif.
00:31:10 - Interrogatif et affirmatif.
00:31:13 "Tout condamné à mort aura la tête tranchée."
00:31:17 "Tout condamné à mort aura la tête tranchée."
00:31:21 - C'est pas mal. - C'est pas mal.
00:31:24 - Et pensif. - Pensif.
00:31:27 "Tout condamné à mort aura la tête tranchée."
00:31:37 - Oh, ne quittez pas l'expression. Gardez l'expression.
00:31:40 - Elle ne peut plus bouger. - Voilà.
00:31:43 - Comique.
00:31:46 - Elle ne peut plus bouger.
00:31:49 - Elle ne peut plus bouger.
00:31:52 - Elle ne peut plus bouger.
00:31:55 - Elle ne peut plus bouger.
00:31:58 - Elle ne peut plus bouger.
00:32:01 - Elle ne peut plus bouger.
00:32:04 - Elle ne peut plus bouger.
00:32:07 - Elle ne peut plus bouger.
00:32:10 - Elle ne peut plus bouger.
00:32:13 - C'est un truc basique.
00:32:16 - C'est un truc basique.
00:32:19 - C'est un truc basique.
00:32:22 - C'est un truc basique.
00:32:25 - C'est un truc basique.
00:32:28 - C'est un truc basique.
00:32:31 - C'est un truc basique.
00:32:34 - C'est un truc basique.
00:32:37 - C'est un truc basique.
00:32:40 - C'est un truc basique.
00:32:43 - C'est un truc basique.
00:32:46 - C'est un truc basique.
00:32:49 - C'est un truc basique.
00:32:52 - C'est un truc basique.
00:32:55 - C'est un truc basique.
00:32:58 - C'est un truc basique.
00:33:01 - C'est un truc basique.
00:33:04 - C'est un truc basique.
00:33:07 - C'est un truc basique.
00:33:10 - C'est un truc basique.
00:33:13 - C'est un truc basique.
00:33:16 - C'est un truc basique.
00:33:19 - C'est un truc basique.
00:33:22 - C'est un truc basique.
00:33:25 - C'est un truc basique.
00:33:28 - C'est un truc basique.
00:33:31 - C'est un truc basique.
00:33:34 - C'est un truc basique.
00:33:37 - C'est un truc basique.
00:33:40 - C'est un truc basique.
00:33:43 - C'est un truc basique.
00:33:46 - C'est un truc basique.
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00:46:37 - Au coeur d'un projet qui a démarré en 2015,
00:46:40 l'adaptation de la totalité de l'oeuvre de Pagnol en bande dessinée.
00:46:43 - Pas quelques albums, pas les oeuvres les plus connues, mais la totalité.
00:46:46 - Est-ce que vous pouvez nous raconter comment c'est né ce projet ?
00:46:49 - Top chrono, 3 minutes.
00:46:52 - Ce n'était même pas une idée, c'était une évidence, voire un manque.
00:46:55 - Moi je m'étais toujours demandé pourquoi ça n'existait pas,
00:46:58 - Marcel Pagnol en BD, tellement il était évident que ça s'y prêterait.
00:47:01 - Parce que c'est un auteur qui pense en images.
00:47:04 - Les souvenirs d'enfance par exemple,
00:47:07 - C'est des images qu'il décrit, il nous dit presque où mettre la caméra.
00:47:10 - C'est un maître de théâtre.
00:47:13 - Et puis c'est aussi un auteur de théâtre, c'est un maître des dialogues.
00:47:16 - Et la BD c'est des images et des dialogues.
00:47:19 - Donc c'est pas pour rien qu'il est un auteur de théâtre et de cinéma,
00:47:22 - C'est tout ce qu'il faut pour faire un bon auteur de BD.
00:47:25 - C'est quelqu'un qui pense en images et qui écrit de merveilleux dialogues.
00:47:28 - Donc c'était évident que ça allait marcher dans la BD,
00:47:31 - Parce qu'on est intellectuel, on peut pas tout adapter à la BD.
00:47:34 - Mais Pagnol c'était parfait, ça n'avait jamais été fait,
00:47:37 - Parce qu'il y avait eu quand même une tentative,
00:47:40 - Qui avait été avortée il y a deux décennies, bientôt trois de ça.
00:47:43 - Il y avait une envie réelle de Jacqueline notamment,
00:47:46 - Parce que Marcel adorait la BD, il ne s'en est jamais caché.
00:47:49 - Il y a plein de références à la BD dans son oeuvre,
00:47:52 - Et parfois très discrètes, il y a des clins d'oeil étonnants,
00:47:55 - Au pied nickelé, à Tintin.
00:47:58 - Par exemple,
00:48:01 - Quand on a écrit "Le temps des amours",
00:48:04 - Il y a cette scène où Pétugne,
00:48:07 - Avec son petit roquet,
00:48:10 - Pétugne nous est décrit comme un rouquet avec une houpe.
00:48:13 - Il a un petit roquet,
00:48:16 - Qui se fait dévorer dans les collines de la Traye,
00:48:19 - Par un serpent de 4 mètres.
00:48:22 - Ça vous rappelle rien ?
00:48:25 - C'est une scène de Tintin au Congo.
00:48:28 - Le culot de Pagnole, c'est qu'il est capable de vous faire avaler des couleuvres.
00:48:31 - C'est vrai, t'as raison.
00:48:34 - Des couleuvres de 4 mètres.
00:48:37 - Dans la partie de boule, par exemple,
00:48:40 - La triplette internationale des Bouches du Rhône,
00:48:43 - Ces joueurs un peu bandits,
00:48:46 - Qui gagnent tout le temps, etc.
00:48:49 - Il nous les décrit, mais on s'est dit "mais c'est les pieds nickelés".
00:48:52 - On a repris les personnages des pieds nickelés,
00:48:55 - D'autant plus qu'aujourd'hui ils sont dans le domaine public, donc on peut.
00:48:58 - Il y a celui qui s'appelle Ficelle, Ficelle, Filochard,
00:49:01 - On s'est dit "la triplette, on sait que Pagnole aimait les pieds nickelés".
00:49:04 - Son amour de la BD, on le retrouve aussi.
00:49:07 - C'est étonnant.
00:49:10 - Vous avez même repéré des erreurs.
00:49:13 - Une erreur, en tout cas dans "La Gloire de mon Père".
00:49:16 - Oui, mais ça c'est normal, parce qu'on repart des erreurs,
00:49:19 - Parce qu'on est obligé de s'y pencher de très près.
00:49:22 - Par exemple, dans "La Gloire de mon Père", il dit qu'il lisait les pieds nickelés,
00:49:25 - Ce qu'il fera certainement plus tard,
00:49:28 - Mais ça se passe en 1903, alors qu'en fait les pieds nickelés
00:49:31 - Sont publiés dans les patents à partir de 1908.
00:49:34 - Donc pour la véracité de l'image,
00:49:37 - On a fait que Petit Paul, dans la BD, lit l'album illustré pour la jeunesse.
00:49:40 - Ce qu'on trouvait à l'époque, on a corrigé 2-3 trucs comme ça.
00:49:43 - Il y a un moment donné, c'est ça, mais c'est la magie de la littérature.
00:49:46 - Moi j'adore ça.
00:49:49 - La littérature c'est plus fort que la réalité.
00:49:52 - Dans "La Gloire de mon Père",
00:49:55 - Emporté par son lyrisme, il fait se coucher le soleil 2 fois.
00:49:58 - Bon, ça se voit pas, parce que c'est à plusieurs pages d'intervalle.
00:50:01 - Mais en BD ça se serait vu.
00:50:04 - Donc évidemment, voilà.
00:50:07 - Moi j'aime ça, parce que vous,
00:50:10 - Franchement, soyons honnêtes,
00:50:13 - Mais la vérité, c'est ce en quoi on croit.
00:50:16 - C'est pour ça que Pagnol dit toujours la vérité, puisqu'on y croit.
00:50:19 - Mais vous y croyez, vous ?
00:50:22 - Par exemple, est-ce que vous, toi,
00:50:25 - Dans la vie on se tutoie, mais là, comme on dit ce matin, on va se le voyer.
00:50:28 - Vous y croyez, vous ?
00:50:31 - Vous pourriez me réciter les conversations que sous vos yeux,
00:50:34 - Lorsque vous aviez 5 ou 6 ans, tenez votre père et votre oncle à table le dimanche.
00:50:37 - Difficilement. Pagnol il vous retranscrit ça,
00:50:40 - Il a inventé tout, les hiéroglyphes,
00:50:43 - Donc en fait il invente tout,
00:50:46 - Tout est prétexte à son invention,
00:50:49 - Tout est vrai, tout est faux, ça n'a aucune importance,
00:50:52 - Parce que la littérature a sa propre vérité,
00:50:55 - Et la littérature de Pagnol, elle se prête totalement à la BD,
00:50:58 - Même si quand on l'applique, on se rend bien compte qu'il y a des choses qui sont énormes,
00:51:01 - La scène de la Barthavelle par exemple,
00:51:04 - J'ai pas envie de détruire le mythe,
00:51:07 - Je lui dis "donnez moi un poulet rôti"
00:51:10 - Je vais essayer de le lancer sur la tête de Vincent,
00:51:13 - Il est à 3 mètres, il faudra que je m'y reprenne à 10 fois pour arriver à le mettre bien sur la tête,
00:51:16 - Or dans la gloire de mon père,
00:51:19 - Et on y a tous cru, le gamin est perdu depuis le matin,
00:51:22 - Il entend deux coups de feu,
00:51:25 - C'est des chasseurs, il a de la chance,
00:51:28 - C'est son père et son oncle, là il a vraiment de la chance,
00:51:31 - Ça commence à défier les lois de la probabilité,
00:51:34 - Il y a Joseph qui tire et il réussit le fameux coup du roi,
00:51:37 - Dont on nous a expliqué pendant tout le bouquet,
00:51:40 - Et c'est ça la gloire de son père,
00:51:43 - Que seul un faible chasseur pouvait l'accomplir,
00:51:46 - Et il le réussit sur des Barthavelles,
00:51:49 - Il réussit le coup du roi sur les Barthavelles,
00:51:52 - Le gibier dont on nous a expliqué qu'il était si rare,
00:51:55 - Et là comme si ça ne suffisait pas, alors qu'il y aurait plus de chances de gagner au loto,
00:51:58 - La Barthavelle tombe sur la tête du jeune Marcel,
00:52:01 - On y a tous cru, et j'y crois encore,
00:52:04 - Alors que c'est impossible, comprenez ?
00:52:07 - Et c'est pour ça que c'est extraordinaire,
00:52:10 - C'est la magie de la littérature,
00:52:13 - Ça crée une réalité,
00:52:16 - J'y ai toujours cru, mais à 50 ans quand j'ai commencé à écrire le scénario,
00:52:19 - Je me suis dit "mais en fait ça ne tient pas"
00:52:22 - Et puis pour la BD on a fait comme au cinéma,
00:52:25 - Et on se rend compte que quand on le raconte avec les moyens de la BD,
00:52:28 - Comme ceux du roman ou ceux du cinéma,
00:52:31 - A nouveau nos lecteurs à nous aussi vont y croire,
00:52:34 - Et ça je trouve extraordinaire, parce qu'il est évident qu'ils mélangent sans arrêt le vrai et le faux.
00:52:37 - Parce que Nicolas, il y en a quelque chose ?
00:52:40 - Oui, la réalité de nos vies est d'une platitude sidérale,
00:52:43 - Pas pour toi, c'est pour ça que tout le monde se rend compte.
00:52:46 - Non, ce que je veux dire par là, c'est que l'auteur doit mettre la loupe,
00:52:49 - Là où il a envie de la mettre,
00:52:52 - Pour créer quelque chose,
00:52:55 - Il doit un peu distordre la réalité,
00:52:58 - Puis Marcel a dit "non, mais moi je ne suis pas un menteur,
00:53:01 - Je vous dis la vérité, mais je l'habille avec les habits du dimanche".
00:53:04 - C'est ça, c'est la parfaite définition de la littérature.
00:53:07 - Sinon ça serait aussi ennuyeux de lire ses souvenirs d'enfance,
00:53:10 - Que lorsque mes parents m'amenaient voir les soirées diapos chez leurs amis,
00:53:13 - Dans les années 70, où chacun projetait ses diapos.
00:53:16 - On en a parlé de celle-là, c'était vraiment chiant.
00:53:19 - C'était d'un ennui mortel,
00:53:22 - C'est pour ça que les vacances de Marcel touchent tout le monde,
00:53:25 - Parce qu'en plus il raconte une histoire,
00:53:28 - Il y met tout ce qu'on peut y mettre d'âme, de poésie, d'amour,
00:53:31 - C'est pour ça que ça touche tout le monde.
00:53:34 - Et comme vous dites, tout le monde s'y retrouve.
00:53:37 - La gloire de mon père, c'est le roman initiatique de la paternité,
00:53:40 - Le château de ma mère, c'est le roman initiatique de l'amitié,
00:53:43 - Et le temps des secrets, c'est le roman initiatique de la découverte de l'amour.
00:53:46 - C'est ça, c'est le moment de la découverte de l'amour.
00:53:49 - Le temps des secrets, c'est le roman initiatique de la découverte de l'amour.
00:53:52 - Il y a des vérités là-dedans, d'ailleurs Marcel dit,
00:53:55 - Il y a peut-être des choses qui ne sont pas vraies,
00:53:58 - Mais ce que je peux vous garantir, c'est que tous les détails le sont.
00:54:01 - Et puis surtout en faisant les BD, on s'est aperçu que,
00:54:04 - Il y avait des univers et des ambiances très différentes chez Pagnol.
00:54:08 - Là on est à une vingtaine de tomes, il devrait y en avoir 40.
00:54:11 - L'idée c'est de faire redécouvrir des oeuvres moins connues,
00:54:14 - Comme Jazz, Topaz, des oeuvres dont on a parlé ici,
00:54:17 - Mais que tout le monde ne connaît peut-être pas.
00:54:20 - Les Pestiférés, La partie de Boule, je cite des titres dont je sais que peu de gens les connaissent.
00:54:27 - Et en fait, chaque fois on cherche des dessinateurs,
00:54:31 - Parce que c'est important en BD, c'est le dessinateur.
00:54:34 - On cherche des dessinateurs qui correspondent à l'univers.
00:54:37 - Il n'y a qu'un seul auteur, c'est Marcel Pagnol, c'est pour ça que c'est toujours les mêmes scénaristes.
00:54:41 - Pour qu'il y ait une seule ligne, que ce soit tenue de la...
00:54:44 - Cohérence.
00:54:45 - Cohérente, qu'il y ait une cohérence.
00:54:47 - Mais par contre, on change de dessinateur pour servir, c'est mon service de Pagnol en fait,
00:54:51 - Servir ses univers, on se rend compte qu'ils sont très différents.
00:54:54 - Quand on passe de Jazz qui est un récit crépusculaire, tu parlais de sa qualité pour faire parler les âges,
00:55:01 - Il a 30 ans quand il écrit Jazz, c'est sa première pièce à succès,
00:55:04 - Et c'est un récit crépusculaire, il parle de quelqu'un qui a mon âge aujourd'hui, 60 balais,
00:55:08 - Et maintenant que j'ai 60 balais, je me rends compte que la façon dont il aborde la soixantaine est juste,
00:55:12 - Alors qu'il a 30 ans quand il a écrit ça.
00:55:14 - Voyez, il y a des choses semi-réalistes, comme "La gloire de mon père",
00:55:18 - C'est du roman autobiographique, la formule est parfaite.
00:55:21 - Comme toutes les autobiographies.
00:55:22 - Donc on a pris un dessinateur semi-réaliste, il y a des farces, comme "Le schpounz",
00:55:26 - On a pris un dessinateur très cartoon, pour servir l'esprit de la langue chaque fois.
00:55:31 - Vous choisissez les meilleurs interprètes en fait, pour chaque...
00:55:33 - Ça revient un peu à ce qu'on disait des comédiens, on essaye de trouver le bon.
00:55:37 - Nicolas, un mot sur un album qui est hors collection, mais qui représente un véritable événement,
00:55:41 - Ça s'appelle "Gabie, où la belle est l'argent", vous pouvez nous expliquer de quoi il s'agit ?
00:55:45 - Ah oui, "Gabie, où la belle est l'argent" c'est une pièce inédite de mon grand-père,
00:55:49 - Une pièce de théâtre inédite que j'ai retrouvée alors que je classais un peu les archives du fonds de dotation Marcel Pagnol,
00:55:57 - Archives qui iront au musée Marcel Pagnol en 2026,
00:56:00 - Et je tombe sur ce manuscrit d'une pièce que je ne connaissais pas,
00:56:04 - Donc je l'ai lu, je l'ai trouvé très mode, très bonne, très drôle,
00:56:09 - Pas du tout dans le ton Pagnol habituel, c'est un ton un peu grivois, parfois même un peu graveleux,
00:56:18 - Et après enquête, il s'avère que cette pièce a été écrite entre 51 et 55, à la période où l'écrient Fabien et Judas,
00:56:29 - Qui sont deux pièces aussi dont le ton est un petit peu grivois,
00:56:32 - Et ces deux pièces n'ayant pas connu de succès au théâtre, Pagnol va arrêter le théâtre pour se mettre à l'écriture de ses souvenirs d'enfance,
00:56:39 - Donc il a écrit cette pièce mais il ne l'a jamais montée,
00:56:42 - Et j'ai été voir mon ami Elsa Laffont des éditions Michel Laffont, je lui propose le projet, elle me fait formidable, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ?
00:56:50 - J'ai préféré faire un roman graphique, parce que j'avais le sentiment que la pièce, même si elle était terminée,
00:57:00 - Marcel n'était pas repassé dessus, et donc je ne voulais pas faire publier le texte in extinso, une collection théâtre, prestigieuse, tout ça,
00:57:13 - Parce que ce n'était pas au niveau, je trouve, de ce à quoi on peut s'attendre en venant de Pagnol,
00:57:19 - Mais l'histoire est tellement bonne, les personnages sont tellement incroyables, c'est croustillant, c'est drôle, c'est méchant,
00:57:31 - Et c'est l'histoire d'une jeune fille qui vit de ses charmes, et son père qui gère sa fortune,
00:57:41 - Donc quand je dis "elle vit de ses charmes" ce n'est pas une prostituée, non, c'est une gourgandine on va dire, voilà,
00:57:46 - De luxe !
00:57:47 - De luxe, voilà, et son père fait des mauvais placements, il dilapide tout son argent, donc il faut vite lui trouver un mari riche.
00:57:54 - Voilà, ça commence comme ça, et s'ensuit une arnaque incroyable, mais incroyable, au titre de noblesse.
00:58:02 - Et donc ça sortira le 18 avril, le jour de son décès, le 18 avril 2024, aux éditions Michel Lafon.
00:58:12 - J'ai eu le privilège de le lire, les dialogues sont absolument extraordinaires, il y en a assez du Pagnol pur jus dans l'esprit, dans la flamboyance.
00:58:20 - Pour moi c'est entre Topaz et La prière aux étoiles.
00:58:24 - Oui, exactement. Alors Marcel Pagnol va revenir au cinéma en 2025 sur Grand Pécran, mais cette fois il est le héros de sa propre histoire,
00:58:31 - C'est Sylvain Chaumet le réalisateur des Triplettes de Belleville qui adapte sa vie en dessin animé, ce qui peut passer assez étonnant,
00:58:38 - ça va s'appeler Marcel et M. Pagnol. Avant toute chose, comment est né ce projet, et pourquoi pas un véritable biopic ?
00:58:47 - Ce projet est né il y a peut-être 10 ans avec mon ami Acharaguine Poiret, qui est producteur.
00:58:53 - Nous voulions faire un grand documentaire sur Marcel, et puis on réfléchissait, et puis après on s'est dit on va peut-être faire un petit peu de reconstitution en live,
00:59:02 - et puis on se disait mais non comment on va faire pour... Qui va interpréter Rémy ? Qui va interpréter Fernandel ? Ce n'est pas possible.
00:59:08 - On réfléchit, et on travaille avec un producteur, ça se passe mal, on lui dit au revoir, on cherche un nouveau producteur,
00:59:15 - mais surtout on trouve un réalisateur formidable, Sylvain Chaumet, donc on va le rencontrer chez lui.
00:59:21 - Je m'aperçois qu'il est passionné de Pagnol, j'avais adoré les Triplettes de Belleville, j'avais adoré l'illusionniste,
00:59:28 - et on devient très amis, et au bout d'un moment on se dit tous bon on va pas faire un documentaire, on fonce sur un long métrage.
00:59:36 - Et pourquoi l'animation ? Mais parce que l'animation permet tout.
00:59:43 - Elle permet de voir Rémy, elle permet de voir Fernandel, non pas singé par des acteurs maquillés auxquels personne ne croirait.
00:59:53 - Elle permet de voir le Paris des années folles, elle permet de voir Marseille et le pont Transborder,
00:59:59 - et les grues du Vieux Port, et le téléphérique qui montait à Notre-Dame-de-la-Gare, voilà.
01:00:04 - Elle permet d'être réellement dans l'époque, et puis surtout, elle permet à Sylvain Chaumet de faire étale de toute sa poésie.
01:00:12 - Parce que l'histoire, je ne vais pas spoiler, comme on dit, le film, mais le point de vue est formidable.
01:00:20 - C'est-à-dire que c'est Marcel Pagnol, vieux, qui écrit la première phrase que tous les jeunes enfants peut-être encore aujourd'hui connaissent,
01:00:26 - "Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le garlabant couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers",
01:00:31 - la première phrase de "La gloire de mon père", et là, son double, enfantin, tombe de la bibliothèque.
01:00:37 - Et ce petit garçon va lui dire "Attention, Marcel, n'écris pas n'importe quoi, parce que partout où tu as été, j'ai été moi aussi."
01:00:45 - Et en définitive, quand j'ai rencontré Sylvain, qu'on a beaucoup parlé, il m'a dit "Mais si tu voulais faire un film sur ton grand-père, qu'est-ce que tu aimerais qu'on te dise, comment tu le vois ?"
01:00:56 - J'ai réfléchi et je me suis rappelé, dans la Bible, "Qu'as-tu fait de ton talent ?"
01:01:02 - Ça, c'est une première chose. Et une deuxième chose, syntaxe, on ne vient pas d'un pays, on vient de son enfance.
01:01:11 - Et ce sont ces deux phrases que je lui ai données, et en fait, comment notre enfance nous guide-t-elle dans notre vie,
01:01:20 - et que reste-t-il de notre enfance, à l'heure où justement, on en a moins devant à vivre que derrière.
01:01:28 Alors le producteur de ce film, Acharguine Poiré, nous a fait un magnifique cadeau, il nous a confié le teaser, le pilote de ce film,
01:01:34 en me demandant de préciser une chose très importante, c'est que ça ne reflète absolument pas l'oeuvre terminée,
01:01:40 notamment les voix des personnages que vous allez entendre, ce ne sont pas les voix définitives, le casting n'a pas encore été fait,
01:01:46 c'est uniquement fait pour présenter ce projet, évidemment pour obtenir des fonds, pour pouvoir mener le projet à terme.
01:01:52 - Oui, les accents ne seront pas ceux que vous entendrez. Je vois déjà tous les Provençaux, vents debout, en train de charger leur calibre 12,
01:02:00 qu'ils ont décroché au-dessus de la cheminée. Je vous en prie, n'attaquez pas les cinémas à la sortie de ce film, nous aurons des vrais accents provençaux.
01:02:09 - Et dans ce que tu dis, ce que tu sous-entends, c'est que tout bon Provençal a le calibre 12 au-dessus de la cheminée, naturellement.
01:02:14 - Oui, oui ! - On est d'accord ? - Oui. - Scotto, vous avez quoi, vous ?
01:02:17 - Ça tombe bien, parce qu'on va bientôt en avoir besoin !
01:02:19 (Rires)
01:02:21 - Vous avez vu comment ça me tourne, en ce moment ?
01:02:23 - Regardez, regardez, c'est magnifique.
01:02:26 (Musique)
01:02:29 - À cette époque, je n'étais encore qu'un petit professeur d'anglais, arraché à sa Provence natale.
01:02:35 J'avais troqué ma plume pour une craie, le soleil de Marseille pour la grisaille parisienne.
01:02:40 Devenir écrivain, il y a des promesses qui sont plus faciles à dire qu'à tenir.
01:02:45 - Un jour, maman, tu seras fière de moi.
01:02:48 - Mais je suis déjà fière de toi, Marcel.
01:02:51 - Mon enfance s'était envolée ce jour-là, et j'ignorais qu'un jour, elle reviendrait dans ma vie.
01:02:57 - Marcel, qu'est-ce que tu fais là ?
01:03:00 - Eh bien, à force de fouiller dans tes souvenirs, tu as fini par me faire tomber de la commode.
01:03:04 Et puis, je ne veux pas que tu écrives n'importe quoi sur nous.
01:03:07 Parce que, partout où tu es allé, je suis allée.
01:03:11 Quand tu es venu à Paris, avec la pianiste, que tu as quitté pour une actrice.
01:03:16 - Et pourquoi tu n'écrirais pas une pièce qui se passerait chez vous, à Marseille ?
01:03:20 - Voyons, Orale, Marseille, sans accent, c'est pas vraiment Marseille.
01:03:23 - Eh bien, justement, Fada, il faut l'écrire en marseillais.
01:03:26 - Et Rému ? - Ah, Rému.
01:03:28 - Ce n'est égal, je veux jouer, César.
01:03:31 - Mais pourquoi ? - Je veux être patronne du bar.
01:03:34 Je veux que la pièce se passe chez moi.
01:03:36 Ce n'est pas M. Rému d'aller chez Charpin. C'est Charpin qui doit venir chez Rému, alors !
01:03:41 - Et notre voyage à Londres, tu t'en souviens ?
01:03:44 - Le cinéma parlant, enfin.
01:03:51 - Où es-tu allé ? - Au boutique de Mr. Birdy.
01:03:54 - Où ? - Au boutique de Mr. Birdy.
01:03:57 - Vous parlez de quitter le théâtre, mais vous n'avez pas le droit !
01:04:00 - Ne serait-ce pas une désertion ?
01:04:02 - Une lâcheté véritable !
01:04:04 - Ne seriez-vous pas déshonoré pour toujours ?
01:04:07 - Après tout ce que le théâtre a fait pour vous ?
01:04:10 - Et fait les Américains.
01:04:12 - La Paramount.
01:04:13 - Enfin, un Français qui parle l'anglais !
01:04:16 Êtes-vous far myself, parlé à le restaurant ?
01:04:19 - Tu me fous le cœur.
01:04:22 - Tu me fous le cœur.
01:04:25 - Oh !
01:04:27 - Il a toujours besoin de plus, non ? Qu'est-ce qu'on fait ?
01:04:30 - A moi, il me semble que... A toi, il te sérit, et à toi, il te sérit grand.
01:04:33 - Très bien !
01:04:34 - J'avais bien dit qu'un jour, je serais millionnaire.
01:04:37 - Est-ce que tu me penses, moi, un imbécile ?
01:04:39 - On a connu des succès monstres,
01:04:41 et de monstrueux échecs,
01:04:44 sans parler des monstres sacrés.
01:04:46 - Je vais le faire, ton boulangier copie.
01:04:49 - Pourquoi as-tu changé d'avis ?
01:04:50 - Parce qu'il faut bien stabiliser ton affaire, et que je suis ton ami.
01:04:53 - Et surtout que tu veux pas que ce soit Fernand qui joue.
01:04:55 - Malheureux, en plus d'être cocu, ton boulanger aurait eu une tête de cheval.
01:05:00 - Il aurait peut-être eu une tête de cheval,
01:05:03 mais c'est tout de même mieux qu'une tranche de Charlot des Garigues.
01:05:07 (Toc, toc, toc)
01:05:09 - Garçon !
01:05:10 - Qu'est-ce que c'est ?
01:05:12 - C'est une bouteille de Pernod.
01:05:15 - C'est-à-dire un Pernod ?
01:05:17 - Une bouteille de Pernod.
01:05:19 - Une demi-bouteille.
01:05:21 - Mais bon dieu, je parle français !
01:05:22 Une bouteille de Pernod, avec un arzoir d'eau qu'il fait pour boire !
01:05:26 - Mais les pires monstres sont venus d'ailleurs.
01:05:28 (Cris de la foule)
01:05:31 - La propagande, je t'en fais, elle n'oublie jamais rien.
01:05:35 - La prière aux étoiles ne sera jamais allemande !
01:05:38 (Cris de la foule)
01:05:41 - Telle est la vie des hommes.
01:05:49 Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.
01:05:53 Mais il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants.
01:06:03 - Ça donne envie, ça donne réellement envie.
01:06:06 Nicolas, vous avez rénové à grand frais les films originaux de votre grand-père.
01:06:10 On n'en parle pas forcément souvent, mais c'est quand même quelque chose qui est très important.
01:06:14 Et qui permet aujourd'hui aux gens de les voir dans des qualités absolues.
01:06:17 Mais ils ne passent quasiment jamais à la télévision, sauf parfois sur Arte.
01:06:20 Et ne sont pas disponibles sur les plateformes. La faute à qui ?
01:06:24 - La télévision, j'ai envie de dire au ministère public.
01:06:29 Parce qu'il pourrait tout à fait choisir d'avoir plus de cases pour les films classiques sur le service public.
01:06:36 Que ce soit France 2, France 3, Arte ou autre.
01:06:40 Donc il y a très très peu de cases.
01:06:42 Et puis les films de Marcel sont atypiques.
01:06:44 Ils durent deux heures et demie, ça ne rentre pas vraiment dans les clous pour les pauses pub.
01:06:47 Tout ça c'est très compliqué.
01:06:50 Pour les plateformes, ça va venir.
01:06:54 J'ai modifié un petit peu ma façon de travailler.
01:06:58 C'est-à-dire qu'aujourd'hui je ne m'occupe plus de la distribution seule, en direct.
01:07:02 C'est maintenant MK2 qui gère la distribution France.
01:07:06 Et Monde aussi, pour mon compte.
01:07:10 Donc ça devrait bientôt changer.
01:07:15 Ils sont disponibles en DVD, en Blu-ray.
01:07:18 Et très bientôt au cinéma.
01:07:20 On va avoir une très belle rétrospective cette année au Festival de la Rochelle.
01:07:25 Une deuxième à la Cinémathèque Française.
01:07:28 Et une ressortie nationale de tous ces films au cinéma.
01:07:32 Grâce à mon nouveau distributeur cinéma.
01:07:35 Parce que j'ai aussi délégué maintenant la distribution, qui est Carlota.
01:07:38 On peut inviter évidemment tous les gens qui nous regardent.
01:07:41 Si vous ne les connaissez pas, si vous avez la chance de ne pas les connaître.
01:07:44 N'hésitez pas à vous replonger là-dedans.
01:07:46 Vous avez des heures et des heures de merveilles qui vous attendent.
01:07:49 Avant de clore cette émission, voici quelques livres qui vous permettront d'aller plus loin.
01:07:54 Si vous souhaitez mieux connaître Marcel Pagnol.
01:07:56 Tout d'abord Marcel Pagnol, l'album d'une vie.
01:07:58 Il est très bon celui-là, je sais.
01:08:00 C'est moi qui l'ai écrit. Il est très très bien.
01:08:03 Et il était à un prix avantageux.
01:08:06 Quand on voit la qualité pour le prix.
01:08:08 Et au kilo, il est vraiment bien.
01:08:13 Il ne faut pas hésiter, il faut l'acheter.
01:08:15 En tout cas, c'est le film à acheter et à offrir aux inconditionnés.
01:08:20 C'est le livre, la Bible.
01:08:21 On découvrira notamment des correspondances entre Marcel et son père Joseph qui sont tout à fait étonnantes.
01:08:30 Un autre livre tout à fait différent, Marcel Pagnol, "Un autre regard" par Karine Anne.
01:08:34 Pour découvrir toutes les subtilités de l'oeuvre et du style de Marcel Pagnol.
01:08:38 Il faut l'acheter aussi. Nicolas touche moins dessus, mais il faut l'acheter quand même.
01:08:42 Il n'y a pas de petites économies.
01:08:44 C'est pas mal non plus.
01:08:45 "Pagnol inconnu" par Jean-Jacques Géloblanc.
01:08:47 Qui retrace les principaux épisodes de la vie de Marcel.
01:08:50 Qui n'est pas tout neuf, mais c'est une bonne synthèse.
01:08:53 Jean-Jacques, le livre n'est pas tout neuf, je ne sais pas.
01:08:55 Les deux, oui.
01:08:56 On le salue Jean-Jacques, comme chez Drucker.
01:08:58 Si tu nous regardes, Jean-Jacques.
01:09:00 Les carnets de cinéma de Marcel Pagnol lui-même aux éditions de La Treille.
01:09:04 Ce sont des textes inédits qui sont présentés par Nicolas ici présent.
01:09:08 Et qui racontent notamment les années de guerre de Marcel.
01:09:10 Et qui sont vraiment absolument passionnants.
01:09:12 J'ai écrit le rôle de Tavi, toujours de Marcel Pagnol.
01:09:15 C'est quelques-unes des plus belles lettres échangées entre notamment Pagnol et ses interprètes.
01:09:19 Rémy Fernandel.
01:09:20 Et comme le disait Serge Skoto, il y a vraiment des petits moments absolument délicieux.
01:09:25 Si vous avez des enfants, ne manquez pas Marcel Pagnol, lu par Vincent Fernandel.
01:09:30 Un magnifique livre CD.
01:09:31 Avec des morceaux choisis, je le disais fort bien choisis.
01:09:34 Des souvenirs d'enfance.
01:09:36 Aux éditions fleurus, il faut acheter aussi.
01:09:38 Parce que quand même, c'est important.
01:09:40 J'attendais que tu rebondisses.
01:09:43 Non, non, non.
01:09:44 C'est important.
01:09:45 Tu préfères ton argent.
01:09:46 Tu n'es donc pas le pitre.
01:09:48 Tu n'es donc pas le pitre que je pensais, Nicolas.
01:09:50 Tu viens de me le prouver.
01:09:51 Merci.
01:09:52 Je dois dire aussi qu'il y a cette magnifique lecture.
01:09:55 Je vais le faire.
01:09:56 Il faut le faire pour Vincent.
01:09:58 Il faut le sortir du RSA.
01:10:00 C'est important.
01:10:01 Ah, tu l'as fait.
01:10:02 C'est une émission.
01:10:03 Je t'avais dit qu'un jour, je le ferais.
01:10:04 Tu l'as fait.
01:10:05 Le blague qu'on se fait entre nous, logiquement.
01:10:08 Ah, le salaud.
01:10:09 La formidable lecture de Jean de Flaurette et Manon Dessources que tu as faite.
01:10:16 C'était ma contribution à ton bien-être.
01:10:18 C'est très gentil.
01:10:19 Nicolas, je dois le dire, me donne des rois cominuts de soupe très souvent quand on se voit.
01:10:23 Il ne me permet pas de manger à stable avec lui, mais j'ai quand même un couvert sur la table basse.
01:10:29 Le couvert du pauvre.
01:10:30 Le couvert du pauvre.
01:10:31 Vieille tradition provençale.
01:10:32 J'apprécie ce que la famille Pagnol fait encore.
01:10:34 Et je vous recommande...
01:10:38 Tu me prends chez l'émission de télé, je te fracasse.
01:10:40 Tu m'as pris de court à la fin en plus.
01:10:42 Ça ne se fait pas.
01:10:43 Il est fort quand même.
01:10:44 Et je vous recommande également le livre d'Isabelle Noaim Rému.
01:10:46 Rému, un grand enfant de génie, pour tout savoir, sur le grand Jules qui a créé César, sans oublier, naturellement,
01:10:53 le magazine hors série publié aujourd'hui par le groupe Nice Matins, Marcel Pagnol, d'un siècle à l'autre.
01:10:58 Vous y retrouverez des dizaines de photos inédites, des manuscrits jamais publiés, des anecdotes à foison.
01:11:03 Tout ce qu'il faut pour mieux connaître et pour mieux aimer Marcel Pagnol.
01:11:06 Et toutes nos merveilleuses BD aux éditions Grand Angle.
01:11:09 Absolument.
01:11:10 Mais je l'avais déjà dit, ça.
01:11:11 Oui, mais il vaut mieux le redire.
01:11:12 Il vaut mieux le redire.
01:11:13 J'ai fait le voyage quand même.
01:11:14 J'ai fait le voyage.
01:11:20 C'est tellement beau.
01:11:21 C'est touchant.
01:11:22 C'est magnifique.
01:11:23 Il me reste à vous remercier tous les quatre pour cette parenthèse enchantée dans le petit monde de Marcel Pagnol.
01:11:27 Merci à toi.
01:11:28 Merci à Sophie Dancy et Philippe Bertigny pour la réalisation de cette émission que vous pouvez revoir ou voir en replay sur Facebook et YouTube.
01:11:35 Merci à vous de nous avoir suivis.
01:11:37 Bonne soirée à tous et à bientôt.
01:11:39 [Musique]
01:11:58 [SILENCE]