• l’année dernière
La carrière de Randal Kolo Muani sera à jamais marquée par son tir arrêté en finale de Coupe du Monde.

Anthony Mette, psychologue du sport, alerte sur la santé mentale de Randal Kolo Muani.

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00 T'as 24 ans, déjà la finale de coupe du monde, à mon avis mentalement,
00:04 c'est pas un événement dans lequel on se remet comme ça aussi facilement.
00:06 Parce qu'il s'est vu, je pense, demi-héros à rien du tout.
00:10 Et ça passe comme ça en fait.
00:12 Donc c'est très dur de s'en remettre.
00:13 Alors bonjour Anthony.
00:16 Bonjour.
00:16 Est-ce que tu peux, pour commencer, te présenter ?
00:18 Anthony Mette, je suis docteur en psychologie préparatoire mental.
00:21 Auteur de pas mal d'ouvrages maintenant en psycho-préparation mental.
00:25 Tu travailles beaucoup dans le domaine du sport.
00:27 Quelle est l'importance et l'impact d'une bonne préparation mentale ?
00:31 En fait, il est énorme.
00:32 Et ce que je ne comprends pas, c'est que même à mon âge avançant,
00:35 je ne comprends pas pourquoi dans le sport c'est aussi long à venir.
00:38 Quand j'ai débuté, je me disais franchement, tu vois,
00:41 on a plein de soucis, machin, etc.
00:42 Ce qui marche très bien, on est près de plein de joueurs
00:44 de niveau plus ou moins important, plus ou moins élevé.
00:46 Je me dis, ça va s'avoir, etc.
00:49 J'ai eu pas mal de joueurs pros, ça s'est su aussi, etc.
00:51 Et donc je me dis, les clubs vont prendre en main.
00:53 Mais malgré l'impact qu'on a sur les joueurs en termes de performance,
00:56 donc de business, et quand tu parles de foot, forcément tu parles de business,
01:00 malgré l'impact qu'on a sur eux en termes de récupération,
01:02 de sentimental, tout ça, de bien-être,
01:05 bah, ça ne prend pas.
01:06 Donc les clubs ne sont pas structurés sur le plan psychologique.
01:09 Ils le sont plutôt bien sur le plan médical.
01:12 Tu vas au PSG, tu vas avoir la liste long comme le bras
01:14 de préparateurs physiques et d'intervenants paramédicaux.
01:18 Mais il n'y a pas d'options.
01:19 Et je ne comprends pas...
01:21 Bon, les joueurs, je peux comprendre parce qu'ils sont un peu fatigués,
01:23 qu'ils disent "c'est bon, j'en refais tellement que je ne veux pas m'en rajouter".
01:27 Les clubs, en fait, ils auraient tellement à gagner,
01:29 ne serait-ce que financièrement, que je ne comprends pas.
01:32 Un salaire de psy sur une année,
01:34 c'est rien comparé à ce que ça fait gagner sur une quinzaine de joueurs.
01:38 Par exemple, un mec comme Colomwany,
01:40 on voit qu'en ce moment au PSG, c'est compliqué pour lui.
01:42 Quand t'as 24 ans, bon, déjà la coupe du monde,
01:46 on en parle beaucoup dans les médias,
01:47 et je peux te dire qu'à un moment de vie mentalement,
01:50 ce n'est pas un événement dans lequel on se remet comme ça si facilement.
01:53 Parce qu'il s'est vu, je pense, demi-héros à rien du tout,
01:56 et ça passe comme ça, en fait.
01:58 Donc c'est très dur de s'en remettre.
02:00 Donc forcément, ce joueur-là, comme tous, ce qu'ils font est très dur.
02:03 Nous, enfin, je dis "nous" parce que même moi,
02:04 des fois, je me laisse prendre au jeu de "c'est bon,
02:06 il gagne tellement d'argent que je ne vais pas le perdre".
02:08 Tu vois, concrètement, ça va.
02:10 Mais non, c'est plus complexe que ça.
02:13 [Musique]

Recommandations