Premières Danses : Antoine Dupont, des Copains et un Ballon - Documentaire

  • il y a 7 mois
Premières Danses : Antoine Dupont, des Copains et un Ballon - Documentaire

Premières Danses : Antoine Dupont, des Copains et un Ballon est un documentaire français réalisé par Clémentine Gallot et produit par France Télévisions.

Le film retrace l'histoire d'Antoine Dupont, le demi d'ouverture de l'équipe de France de rugby, et de ses amis d'enfance.

Le documentaire est sorti en 2023 et a été diffusé sur France 2.

Il a reçu un très bon accueil critique et public.

Le film raconte comment Antoine Dupont et ses amis ont grandi ensemble à Auch, dans le Gers, et comment ils ont découvert le rugby.

Il montre également comment le rugby a contribué à les souder et à les aider à surmonter les difficultés de la vie.

Premières Danses est un film touchant et inspirant qui donne un aperçu de la vie d'un jeune homme qui est devenu l'un des meilleurs joueurs de rugby du monde.

Voici quelques informations supplémentaires sur le film :

Titre original : Premières Danses : Antoine Dupont, des Copains et un Ballon
Année de sortie : 2023
Durée : 1h30
Genre : Documentaire
Pays d'origine : France
Réalisatrice : Clémentine Gallot
Producteurs : France Télévisions, Morgane Production
Musique : Fredrika Stahl

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Transcript
00:00:00 On avait l'impression de jouer des phases finales de coupe du monde.
00:00:19 Surtout de vivre ça avec tes meilleurs potes.
00:00:30 J'y ai pensé longtemps, même les années où je jouais en pro, des fois j'y ai repensé
00:00:34 encore.
00:00:35 C'est un match que je pense toute ma vie, et même pour tous les autres, ça va être
00:00:42 qui vient nous rester à travers la gorge parce que même aujourd'hui encore je me dis
00:00:45 c'est un match pour nous gagner.
00:00:50 C'est la vie, de toute façon on ne peut pas refaire le match.
00:00:55 C'est la vie.
00:01:12 C'est pas deux gamins qui quand ils se voient la première fois ils se prennent à les
00:01:29 bras, c'est pas les tempéraments comme ça.
00:01:31 Ça va tout doucement.
00:01:33 Les soirées d'Antony Gelon et d'Antoine Dupont c'est beaucoup de silence.
00:01:37 Plusieurs fois j'ai posé la question, vous vous entendez, je ne comprends pas comment
00:01:42 vous pouvez vous entendre, vous ne dites rien.
00:01:44 Et bien on peut s'entendre.
00:01:45 Il m'a dit Antony, ça ne veut rien dire.
00:01:47 Ah bien oui, ça doit être une nouvelle façon de s'entendre.
00:01:50 Ça c'est les gens qui font que parler aussi.
00:01:52 C'est juste qu'on parle moins que lui.
00:01:53 On ne peut pas parler, on parle avec lui des fois, c'est compliqué quoi.
00:01:58 Si il y en a deux comme lui t'es mort.
00:01:59 On parle normalement.
00:02:00 On parle à qui on a envie de parler.
00:02:02 T'as une petite numéro 9 qui traverse le terrain qui s'appelle Toto, Dupont, Tantô
00:02:23 Jolange qui a une tête de poupon qui est au-dessus des autres.
00:02:25 Et tu les vois jouer.
00:02:26 Dans le jazz souvent les garçons font du rugby et les filles du basket.
00:02:35 Il y a un gymnase et un terrain de rugby et l'église au milieu pour aller vite.
00:02:43 Tu fais un match avec les copains et à la fin du match tu fais la fête avec les copains.
00:02:48 C'est un bon cliché.
00:02:49 C'est un peu ça le rugby.
00:02:51 C'est le cliché mais c'est un peu vrai.
00:02:54 C'est ce qui se passe tous les week-ends.
00:02:56 Chaque club du Gersel qui est représenté par un joueur.
00:03:01 Tous les meilleurs de chaque club étaient venus là en Krabos.
00:03:04 On a créé une équipe comme ça.
00:03:06 1, 2, 3, 4, 5.
00:03:12 Souvent le niveau de compétition est rattaché à un nom.
00:03:15 En l'occurrence c'est René Krabos.
00:03:17 Le championnat Krabos était le plus haut niveau de compétition de la catégorie moins de
00:03:21 19 ans.
00:03:22 Pour arriver en Krabos il faut s'imposer physiquement.
00:03:26 Ça devient plus de recherche à détruire l'adversaire tout en gardant les règles.
00:03:31 On savait que cette saison 2013-2014 on allait avoir beaucoup de joueurs de haut niveau.
00:03:46 Il y avait 22 places.
00:03:47 On était une bonne trentaine.
00:03:49 Tout le monde essayait d'avoir sa place.
00:03:52 On s'entendait super bien.
00:03:53 Ça a super bien pris de suite.
00:03:55 Le Gers est quand même un département pas très grand.
00:04:00 Quand tu fais du rugby, on se rencontre assez souvent.
00:04:03 Sans forcément être amis mais on se connaît de l'autre.
00:04:06 C'est vite.
00:04:07 On a vite senti qu'on était sur la même longueur.
00:04:08 Voilà.
00:04:09 Il faut s'imaginer les fêtes de village dans le Gers.
00:04:21 Tous les week-ends c'est un peu une fête de village différente.
00:04:23 Sauf que les gens c'est toujours les mêmes.
00:04:26 Donc au final tu fais tous les week-ends, tu vois les mêmes têtes partout.
00:04:29 Ça tourne de village en village.
00:04:30 Quand on a été malade avec Greg c'était pour la première édition de la méthode.
00:04:37 J'ai créé une conversation sur Messenger.
00:04:40 Pour leur demander tout simplement d'amener une petite bouteille, un paquet de chips pour
00:04:45 faire la soirée.
00:04:46 Pour qu'on se retrouve tous la soirée.
00:04:48 Quand on était jeunes on s'appelait la Meute.
00:04:50 Parce que la Meute de l'eau on était très soudés.
00:04:54 On était très copains.
00:04:56 Et c'est resté.
00:04:57 Mais toi t'avais pas vomi dans le sac de Clément ?
00:05:17 Si, je sais nager.
00:05:18 On était jeunes donc on avait une ou deux bouteilles d'alcool le premier soir.
00:05:22 Le deuxième soir y'avait plus rien.
00:05:23 Et en fouillant dans les placards y'avait un cubis de villageoise.
00:05:26 Avec Greg on était motivés.
00:05:28 Quand on a vu que t'es scintille t'es au-delà de nos capacités.
00:05:31 Et après ça t'a vacciné pour toute ta vie ?
00:05:33 Ouais, pendant les dernières cuisses.
00:05:35 Je me réveille le soir, je la revois arriver à la fenêtre de ma chambre.
00:05:41 Et elle me dit "c'est toi qui a vomi ?"
00:05:42 Je dis "non, c'est ton frère qui me l'a dit".
00:05:45 Je le croyais.
00:05:46 Je lui dis "mais tu le crois vraiment ?"
00:05:48 Tantôt il était un peu deg mais bon.
00:05:50 Comme il était pas brinqueur, elle était persuadée que c'était pas sa faute.
00:05:55 Quand on bossait on passait au rugby.
00:06:04 Dès qu'on bastule le mercredi sur l'entraînement de Krabos plus la prochaine équipe qu'on
00:06:08 affronte ce week-end, jusqu'au dimanche on parlait rugby, on était focus là-dessus.
00:06:13 On est toujours un ballon dans les mains et au final ça a juste décuplé notre envie.
00:06:23 C'était juste du plaisir, y'avait pas de plan de carrière, d'objectif.
00:06:28 Y'a pas "il pleut, il vente, il grêle, c'est au bourrec, c'est rive droite, ça de
00:06:37 merde" et tu t'entraînes.
00:06:39 Y'a pas une séance annulée, à la dure.
00:06:42 La passion, l'engagement pour ce sport qui fait qu'après derrière, il se passe des
00:06:52 choses.
00:06:53 Le premier match c'était à Mont-de-Marcin, c'était une belle équipe, on gagnait je
00:07:06 sais plus 25, on remet un peu de boost.
00:07:08 On joue 4 points de terrain, on a des essais de 20 derrière.
00:07:11 Le premier match on se met direct à jouer assez bien.
00:07:19 On s'aperçoit vraiment que c'est le début, ça va pas très vite.
00:07:23 Je me suis dit "je pense qu'on peut faire quelque chose cette année, on a une grosse
00:07:39 équipe".
00:07:40 Après moi de là à dire à ce match de Mont-de-Marcin "ça y est on va faire une belle saison",
00:07:43 on fait un rôle, on a été loin.
00:07:46 Ils étaient bien complémentaires tous les trois je pense.
00:07:52 Pour leur qualité technique sur le terrain, Kevin qui était vraiment basé sur les 3
00:07:57 quarts, Sousou qui était vraiment sur la mêlée, le jeu d'avant et Jean-Marc qui
00:08:03 était manager, qui en plus était avec les équipes de France Jeunes à Marcoussis, qui
00:08:07 était formateur pour les entraîneurs pro.
00:08:09 Donc il y avait vraiment une légitimité pour nous.
00:08:12 Dès qu'il disait quelque chose, tout le monde écoutait, il n'y avait pas de discussion.
00:08:16 Je me rappelle, on fait tout le monde râler parce qu'on était déjà avec 18 ans, parce
00:08:33 qu'il arrêtait les entraînements à 10 minutes ou un quart d'heure à chaque fois pour nous
00:08:35 expliquer.
00:08:36 Tout le monde râlait sur le coup, mais en fait il nous a tellement appris techniquement
00:08:40 et municipale.
00:08:41 Le match contre Toulouse, je pense que c'était l'équipe à abattre.
00:08:51 Moi j'étais à Jolimont avec les mecs du stade Toulousain, on était à l'internat
00:08:56 avec eux, au pôle, et c'était Cédric et Mans qui les entraînaient à Grabos.
00:09:01 Pour déconner, quand les poules étaient sorties, ils avaient dit « quand on ira chez
00:09:04 les Bouzeux, à Pau ou à Roche, je mettrai le costume ».
00:09:06 C'était les Toulousains qui disaient qu'en gros les Bouzeux allaient arriver à la ville
00:09:11 contre Guillaumet.
00:09:12 Donc du coup, à la fin, oui.
00:09:15 Nous on n'est pas contents.
00:09:16 Déjà ça nous a remontés.
00:09:18 On m'a dit qu'il avait dit que, voilà, qu'il sert dont on sert ou dont les joueurs
00:09:25 se servent, donc ça branchait.
00:09:26 Au milieu du lycée, il y avait écrit « paysan et fier de l'être ». C'était un lycée
00:09:33 agricole.
00:09:34 Ils avaient tous les sacs à dos, les sacs de sport tous dépareillés, ils avaient tous
00:09:36 les valises Nike assorties.
00:09:38 C'est toujours ça, depuis petit.
00:09:39 Il y avait tout ce côté, même le…
00:09:42 On les détestait.
00:09:43 On les détestait.
00:09:44 Oui, ça c'est sûr.
00:09:45 Jouer au Stade Toulousain, c'était l'affrontement par excellence.
00:10:05 Tu ne pouvais pas jouer contre un plus grand club.
00:10:07 Tu es sûr que tu vas prendre une branlée, normalement.
00:10:09 Eh bien, quand des petits joueurs d'hoche vont au Stade Toulousain, qui jouent sur Synthétique,
00:10:16 nous les jeunes d'hoche, Synthétique, on ne l'avait jamais vu.
00:10:20 Je dis, mais jouer là-dessus, quand même, c'est quand même chouette.
00:10:23 Je dis, je ne sais pas si on va s'adapter.
00:10:24 Je ne sais pas si on va s'adapter.
00:10:50 Antoine Lepaulme a été le leader, le chef.
00:11:02 Et il a montré que lui, il allait très vite sur Synthétique.
00:11:05 Et bien, il a fait suivre ses copains et on a gagné.
00:11:08 Que l'hoche batte le Stade, c'est quand même…
00:11:14 Ça n'arrive jamais.
00:11:15 Et là, on avait gagné chez eux.
00:11:18 Après, on a gagné 15-13.
00:11:19 Le petit hoche qui bat Toulouse, ça avait été…
00:11:22 Énorme.
00:11:23 Et puis bon, vraiment, il y avait la manière.
00:11:25 Franchement, on a fait un très bon match sur Synthétique.
00:11:29 Et c'est vrai que par contre, il valait mieux que sur le match retour, ils n'aient
00:11:32 pas le costard parce que c'est le match où on avait joué à l'Hippodrome.
00:11:37 Et là, ça ne leur a pas plu trop.
00:11:39 Ce n'était pas terrible.
00:11:40 Ce n'était pas terrible.
00:11:41 Ils avaient râlé.
00:11:42 Dans la boue, tout simplement.
00:11:43 Dans le Gers, c'est dans la boue.
00:11:44 Au final, j'ai fait toute l'année à Toulouse, à Jolimand.
00:11:54 La première fois que j'ai dû prendre le train, je crois qu'il y avait quelqu'un
00:11:56 qui m'avait accompagné.
00:11:57 J'étais plutôt inquiète.
00:11:59 C'était déjà un pas en avant aussi au niveau de l'autonomie.
00:12:04 Toulouse, ça faisait loin.
00:12:06 C'était une galère.
00:12:07 Je partais, je transpirais pour prendre mon ticket.
00:12:10 Je me mettais à côté de la borne et j'attendais comme ça avec ma valise.
00:12:12 J'attendais qu'il y ait quelqu'un.
00:12:13 Je disais, excusez-moi, vous pouvez me payer le ticket.
00:12:15 Je vous donne un liquide à côté.
00:12:17 Donc, je fais que j'arrive avant, qu'il y ait quelqu'un qui passe et qu'il veuille
00:12:20 bien me le faire.
00:12:21 Il y en avait qui disaient non.
00:12:22 Les mecs, ils étaient cons.
00:12:23 J'avais 16 ans.
00:12:24 J'étais bloqué là.
00:12:25 J'ai l'impression que c'était un Indien dans la ville.
00:12:28 Je suis le vif de 20 000 habitants.
00:12:37 C'est plutôt un terroir rural, avec des garçons qui sont ruraux, avec tous les clichés
00:12:44 que ça peut avoir.
00:12:46 C'est des leviers qu'on a utilisés.
00:12:48 Ça, c'est l'histoire de vestiaire.
00:12:51 Et qui s'en utilisait encore.
00:12:54 Le petit David contre Gaulle, ça marche toujours.
00:12:58 Ça marche toujours.
00:12:59 Ce qu'on adorait, c'était se resserrer un peu dans les vestiaires.
00:13:06 Et se dire que même si sur le papier, il y a une marche d'écart, on est peut-être
00:13:13 capable de le faire.
00:13:14 Le rugby à Hoche, c'est fait d'une somme de petits joueurs de rugby de clocher.
00:13:21 Quand tu vois dans toutes les équipes qu'il y a un garçon, on te dit quand il y a un
00:13:24 garçon, ça marche.
00:13:25 On a eu des entraîneurs, des hommes avant nous, qui nous ont formés.
00:13:31 Nous, on en a formé d'autres.
00:13:33 Et on n'a rien lâché.
00:13:35 C'est qu'on a eu une chance, on a eu beaucoup de gosses.
00:13:47 C'était le défi de paysans et d'agriculteurs.
00:13:50 C'est-à-dire, on se rend et on fait son truc, c'est les manches.
00:13:52 J'aurais pu aller à Toulouse, au Pôle Espoir, à l'âge de 16 ans ou 15 ans.
00:14:02 Mais j'avais refusé parce qu'il n'y avait pas les études dans l'agricole comme je
00:14:05 voulais faire.
00:14:06 Donc du coup, j'étais venu ici à Beaulieu.
00:14:08 Et après, je suis allé à Miranda pour pouvoir reprendre l'exploitation à mes parents.
00:14:12 Ici, c'est la ferme de mon arrière-grand-père.
00:14:20 Mon arrière-grand-père qui a été agriculteur là, mon grand-père.
00:14:23 Et moi, j'ai repris la ferme après quand ça a été mon tour.
00:14:27 L'agriculteur, il aime que je lui raconte ce que j'ai fait dans la semaine et tout ça.
00:14:35 Anthony, il aime tellement les tracteurs qu'en vacances, quand il a cinq minutes, il vient
00:14:42 conduire le tracteur de Jean-Paul.
00:14:43 Je suis arrivé au Pédale, j'étais assez grand.
00:14:44 Le tracteur de Jean-Paul, je me rappelle.
00:14:45 Oui, ça c'est sûr.
00:14:46 Le tracteur à 7-8 ans.
00:14:47 Je le conduisais à 9-20-10 ans, c'est sûr, j'étais tout seul à la voiture.
00:14:48 Oui, sur la route, oui.
00:14:49 Moi, j'étais à l'agricole, mais c'était pour aller à la piscine.
00:14:50 Si mon père était éleveur, je n'avais pas d'attrait pour le monde agricole.
00:15:01 Il y avait un tracteur qui passait derrière, la moitié de la classe, elle se tournait
00:15:05 pour savoir quel modèle c'était.
00:15:06 Et toi, non.
00:15:07 Moi, je me disais, mais qu'est-ce qu'il fait ?
00:15:08 Toi, t'es pas un bouseux, toi.
00:15:09 Tonton, ça a jamais passé, il a toujours été un peu contraint, parce qu'il fallait
00:15:29 toujours, il y avait toujours des moments où il fallait aider.
00:15:32 Je me rappelle que chez lui, il fallait qu'il donne une botte de fouet.
00:15:35 On arrivait au champ, il y avait le taureau et les vaches qui arrivaient, il avait peur.
00:15:39 Je lui disais, mais elles sont méchantes ou quoi, les vaches ?
00:15:42 Non, mais je suis pas un vache de l'oeil.
00:15:44 Après, il y a toujours ce truc un peu, pas honteux, mais tu vois, ils te foutent toujours
00:15:49 de la gueule.
00:15:50 Moi, je me souviens, quand j'étais petit, quand je mettais le métier des parents, mon
00:15:52 père, je mettais toujours, je mettais hôtelier ou restaurateur, je ne mettais pas agriculteur,
00:15:56 tu vois.
00:15:57 Peut-être qu'il avait un peu honte de dire agriculteur, que ça faisait mal.
00:16:01 Maintenant, il y a ça aussi, c'est qu'à une époque, c'était...
00:16:05 Oui, un peu dévalorisé.
00:16:06 Si tu étais paysan, fils de paysan, c'était vraiment, tu n'avais pas évolué dans ta vie.
00:16:11 Il est né le vendredi soir d'un tempo latino en 96.
00:16:18 4 kilos 300.
00:16:20 Il a toujours été calme, en tout même bébé, c'était un bébé qu'on n'entendait pas,
00:16:25 qu'il était tranquille, comme on dit.
00:16:28 Si on ne lui imposait pas des choses, il restait sur le canapé.
00:16:31 Il est aussi bien sur le canapé que sur un terrain de rugby.
00:16:34 Là où il reste, où il va.
00:16:36 Il avait cette première qualité, il était vaillant, il était en service des autres,
00:16:39 il était, voilà.
00:16:40 Et le mérite vient quand même à l'éleveur.
00:16:43 Antoine, il fallait avoir des bons arguments pour qu'il obéisse.
00:16:52 Voilà, il tenait tête parce qu'il pensait qu'il avait raison.
00:16:56 Ça, ça n'a pas changé.
00:16:57 Il y a des personnes qui ont plus de répondants que d'autres, on va dire,
00:17:00 et à Toto, il ne se laissait pas faire.
00:17:02 Il avait toujours dernier mot.
00:17:03 Il était tout le temps à fond, donc du coup, il fallait en pousser un et retenir l'autre.
00:17:08 Ils se battaient pas mal, ils jouaient beaucoup ensemble, mais souvent ça finissait mal.
00:17:14 C'est plutôt Antoine qui poussait Clément dans ses limites,
00:17:18 qui le provoquait jusqu'à ce qu'il craque.
00:17:25 À un moment donné, quand il m'a rattrapé, j'ai arrêté de jouer
00:17:28 parce qu'il était plus petit, mais il avait plus de force que les autres.
00:17:32 Mais il se mesurait à moi, mais il se mesurait à Anto aussi,
00:17:35 sauf que Anto, au bout d'un moment, il pouvait le calmer.
00:17:39 Depuis tout petit, je jouais plus au basket qu'au rugby.
00:17:43 Je pouvais jouer avec mes soeurs, donc c'était mieux que de jouer tout seul.
00:17:46 Mon père, il voulait que je fasse du rugby,
00:17:49 et il m'avait dit que si j'allais au rugby, il viendrait m'entraîner.
00:17:53 C'était "Casse le bras", la balade du soir.
00:17:55 C'était la première grosse blessure de sportif.
00:17:57 Il m'a dit "ça, il va falloir l'arrêter, cette balade du soir".
00:17:59 Alors je l'ai transformée, c'était facile.
00:18:01 J'ai levé le poteau à l'entravers, j'ai relevé les poteaux,
00:18:04 j'ai fait des petits poteaux, je tapais, et petit à petit, il est arrivé.
00:18:07 Moi aussi, je sais taper, il me dit "Viens, viens, viens".
00:18:09 Là, il s'est inversé un peu les histoires, mais bon, c'est pour la petite histoire.
00:18:13 C'était au toboggan, je m'étais cassé le bras,
00:18:16 mais bon, la balade du soir n'était pas loin.
00:18:18 J'étais sur les liens, donc ils n'allaient pas m'apprendre la musique.
00:18:29 J'ai toujours cette image d'Anthony, quand je l'ai chopé,
00:18:32 c'était jamais sa faute, mais c'était toujours lui que j'attrapais.
00:18:34 Et Toto était derrière, il rigolait, il avait fait faire sa connerie, il était content.
00:18:38 Les classes ici, c'est assez vitré.
00:18:43 J'ai toujours cette image de la table de dos, les bords de dos,
00:18:46 avec le grand et le petit à côté, et toujours ensemble.
00:18:50 Et je sais que peu de temps après, Anthony a écrasé le portable.
00:18:54 Le matin, je me lève, l'écran a explosé, moi je n'avais pas bougé du lit.
00:18:57 Donc forcément, c'est lui qui avait marché dessus.
00:18:59 Je te jure, je ne l'ai pas senti.
00:19:01 Et puis je le crois, parce qu'il ne m'aurait pas menti.
00:19:05 Moi, je me rappelle la première fois que j'ai vraiment vu Antoine,
00:19:09 c'était dans la chambre à Beaulieu.
00:19:12 Il s'était calculé d'être dans la même chambre.
00:19:14 Il y a Anthony qui dit à Antoine,
00:19:16 "Putain, mais t'as grossi !" Il dit comme ça.
00:19:20 "Toi aussi !" Il dit.
00:19:22 Je me rappelle cette réflexion.
00:19:24 Si je ne l'ai pas vu depuis quelques jours, je vais tomber sans marrail.
00:19:29 On ne s'est jamais trop quitté depuis,
00:19:37 donc c'est un couple qui dure.
00:19:40 Dans notre poule, il y avait Agen qui était très fort,
00:19:42 qui avait une super génération.
00:19:44 On perd à la mi-temps.
00:19:46 Et Kevin, il nous descend parce qu'il n'y avait pas la matière de perdre.
00:19:50 On était au-dessus.
00:19:51 Mais là, clairement, on n'était pas des sandwichs du bus.
00:19:54 On se prenait un peu...
00:19:56 On a perdu.
00:19:58 C'est un peu comme ça.
00:19:59 C'est un peu comme ça.
00:20:00 C'est un peu comme ça.
00:20:01 C'est un peu comme ça.
00:20:02 C'est un peu comme ça.
00:20:03 C'est un peu comme ça.
00:20:04 C'est un peu comme ça.
00:20:05 C'est un peu comme ça.
00:20:06 C'est un peu comme ça.
00:20:07 C'est un peu comme ça.
00:20:08 On n'a pas fait les choses comme il en demandait.
00:20:10 Et à la fin du match, à l'inviter, on recadre la chose,
00:20:35 on gagne deux, trente points.
00:20:36 Ça passe tout seul.
00:20:37 Mais bon, ils étaient garants aussi, Kevin, Sousou et Jean-Marc.
00:20:41 C'était bâti un projet de jeu quand même qui était sur le terrain.
00:20:44 Sur le terrain, l'offensive.
00:20:45 C'était joué, quoi.
00:20:46 Joué, joué.
00:20:47 On avait des avants moins lourds que beaucoup d'autres équipes,
00:20:50 doués sur les mains et capables de faire le même jeu de passe que les trois quarts.
00:20:57 Donc c'est vrai que c'était un projet qui était adapté à notre profil d'équipe.
00:21:01 On avait un pack de devant.
00:21:03 On était les plus maigres du championnat.
00:21:06 C'est pour ça qu'on mettait du jeu, on mettait de la vitesse, on mettait du rythme.
00:21:09 On n'était pas très forts à mêlée, mais moi j'étais derrière la mêlée,
00:21:17 je ressortais vite le ballon et on s'en sortait assez souvent.
00:21:20 C'est des combattants qui couraient partout pendant quatre minutes et ça, c'était notre jeu.
00:21:23 Si on compte le nombre de coups de pied qu'on a fait dans l'année,
00:21:28 il n'y en a pas beaucoup, je pense.
00:21:30 C'était vraiment le relance du fond du parking.
00:21:33 On prenait plaisir sur le terrain et puis ça marchait.
00:21:36 Allez, va !
00:21:37 Quand il courait, il ne levait pas les jambes, les genoux en fait.
00:21:45 C'est du talon-fesse quand il courait.
00:21:46 C'est impressionnant, les jambes, elles étaient droites.
00:21:49 Non, je ne levais pas trop les genoux.
00:21:54 Après, j'étais grand, j'étais passé de...
00:21:56 C'était un peu boubouleux, après j'ai grandi un peu.
00:21:59 Du coup, c'était un peu dur au début, mais après, j'ai bien progressé.
00:22:04 Je ne serai jamais le plus beau quand je cours, mais ça va mieux quand même.
00:22:09 Bonjour.
00:22:20 Bonjour.
00:22:21 On est complètement malsous.
00:22:24 Est-ce qu'on peut rouler ? Il y a des flics sur la route ou pas ?
00:22:27 Vous savez ce qu'on va faire ?
00:22:29 Oui.
00:22:30 Allez-y.
00:22:31 Oui, c'est ça.
00:22:35 On faisait un apéro chez quelqu'un.
00:22:42 L'apéro, c'est on buvait trois verres, on se sentait un peu en feu.
00:22:45 C'est là où on rigolait le plus, et après on allait en ville deux heures,
00:22:48 on berrait là où il y avait du monde, et après on revenait deux heures plus tard
00:22:51 se mettre au lit, et voilà, c'était la fin de la soirée.
00:22:54 Anthony était généreux dans la fête.
00:22:56 C'est vraiment la vie.
00:22:58 Antoine n'est pas un gros festaï.
00:23:00 Oui, et puis il est capable de rester jusqu'à 4 heures du matin
00:23:02 avec ses copains pour des périllés.
00:23:04 On se connaît tous de vie plus ou moins, donc c'est vraiment un petit monde.
00:23:09 C'est un peu comme un petit village.
00:23:11 C'est un peu comme un petit village.
00:23:12 C'est un peu comme un petit village.
00:23:13 C'est un peu comme un petit village.
00:23:14 C'est un peu comme un petit village.
00:23:15 C'est un peu comme un petit village.
00:23:16 C'est un peu comme un petit village.
00:23:17 C'est un peu comme un petit village.
00:23:18 C'est un peu comme un petit village.
00:23:19 C'est un peu comme un petit village.
00:23:20 On se connaît tous de vie plus ou moins, donc c'est vraiment un petit monde.
00:23:23 Moi, c'est une terre de rugby.
00:23:27 On était quand même souvent en bande et tout le monde n'était pas habitué à nous voir.
00:23:31 Il y avait deux bars et une boîte.
00:23:34 Au début, tout le monde allait à l'envers.
00:23:35 Et après, vous les rugby, vous avez commencé à vous mettre au 18.
00:23:37 C'est devenu de plus en plus...
00:23:39 Pas "hype", mais c'était un peu plus stylé d'aller au 18.
00:23:42 C'est le lieu pour être, tu sais.
00:23:43 J'ai clairement identifié que j'ai du rugby.
00:23:46 J'ai pas trop souvenir qu'on soit allé dans beaucoup d'autres bars à Roche.
00:23:50 Et Poyotte après, tout le temps.
00:23:52 Merci !
00:23:55 Après, tu rentrais, t'avais...
00:24:04 T'avais le petit... t'avais la banquette à l'entraîneur.
00:24:06 Tu as pris le couloir avec les miroirs.
00:24:08 Le couloir avec les miroirs.
00:24:09 Les pros, ils faisaient des blocs-sauts.
00:24:11 Et ils s'amusaient des fois à arracher des vinyles collés sur le plafond.
00:24:15 Vidar de l'entrée, c'était Taro Tapasso.
00:24:17 C'était un joueur qui jouait en première à Roche, qui faisait vidar tout le temps.
00:24:20 Et donc, il nous connaissait un peu.
00:24:22 On rentrait quand même assez facilement.
00:24:24 Ah ben, on arrivait, on était...
00:24:26 Ça finissait dans les buissons.
00:24:27 Il y a toujours ça.
00:24:28 Hé Berthiaume !
00:24:30 Il y en avait qui étaient là juste pour boire.
00:24:42 Et il y en avait d'autres qui avaient bien les filles.
00:24:44 Moi, je buvais.
00:24:46 Tu t'écrivais aux filles avant sur MSN ou Facebook.
00:24:54 Tu disais "Est-ce que tu viens à la soirée ? Tu dis..."
00:24:56 Facebook, déjà, c'était plus MSN.
00:24:57 Moi, j'avais fait du MSN.
00:24:59 Et t'osais pas leur parler, donc tu restais avec les copains.
00:25:03 On savait pas comment faire danser les filles.
00:25:06 Même... Enfin, à part Thomas qui osait.
00:25:09 Thomas, c'était un bel homme.
00:25:10 T'avais confiance en lui.
00:25:11 Et nous, on était mal dans notre peau.
00:25:13 Comme les ados, on avait des boutons partout.
00:25:15 On avait justement un peu cette image, comme on disait tout à l'heure,
00:25:18 de Rubimène Gersois, parfois un peu rustique.
00:25:21 Et j'avais conscience, moi, de cette image-là auprès de certaines filles.
00:25:24 Et du coup, j'essayais un peu de m'en détacher.
00:25:27 Et je m'en détachais...
00:25:28 - En taillant les autres. - Si, si.
00:25:30 Dis-le, dis-le texto.
00:25:32 J'ai envie de s'y discuter avec, avec nous, on déconnait au coup à côté.
00:25:35 Non, laisse-les, c'est mes potes, ils sont un peu lourds.
00:25:37 Thomas, on lui demandait s'il avait des couteaux sur les aisselles
00:25:40 et dès qu'il rentrait dans le marché, il était content, il rentrait.
00:25:43 J'ai toujours le même problème des filles, qui le tracassent beaucoup.
00:25:46 - Je mets les rencontres. - Oui, les rencontres.
00:25:48 Ce qui nous plaisait le plus, c'est d'être entre nous.
00:25:53 Toute une soirée comme ça, autour d'une table,
00:25:55 à se raconter n'importe quoi.
00:25:56 Des histoires.
00:25:57 Et à se rappeler des histoires.
00:26:00 [Musique]
00:26:03 [Bruit de couteau]
00:26:06 [Bruit de feu]
00:26:08 [Bruit de vent]
00:26:16 Je la marque, je sais pas ce qui s'est passé à la 60ème,
00:26:24 au lieu de sortir un, deux, trois mecs...
00:26:26 - Il sort quatre mecs, je crois. - Il sort quatre mecs,
00:26:28 deux autres de suite après.
00:26:30 Il fait croquer tout le monde, tous les remplace un jour.
00:26:33 Et on perd là-bas.
00:26:35 Je sais pas, la gestion avait été différente des autres matchs.
00:26:40 On n'avait jamais eu un tournoi aussi gros, aussi important.
00:26:44 C'est notre seule défaite de l'année, on est retrouvé en demi-finale.
00:26:46 Je me rappelle aussi des joueurs qui étaient venus nous le dire.
00:26:49 "Mais comment ce match-là, ce match-là, il nous a aidés à préparer la suite."
00:26:55 [Cris et applaudissements]
00:26:59 [Cris et applaudissements]
00:27:25 On allait voir tous les matchs qui étaient à demi-silot de l'équipe de première.
00:27:28 On voulait qu'ils gagnent, on était empoussés derrière eux.
00:27:30 L'autre réflexion de nous, c'était "j'espère qu'ils vont pas descendre,
00:27:33 parce que sinon on va devoir partir".
00:27:35 C'était plus ça, parce qu'on savait qu'on allait avoir 18 ans
00:27:38 et qu'il fallait qu'on soit dans un club pro pour continuer à évoluer, tout simplement.
00:27:44 Parce qu'ils allaient pas garder le sam de formation, l'équipe espoir,
00:27:48 il y avait plein de choses qui allaient changer.
00:27:50 T'as une équipe qui gagne contre le stade Toulousain,
00:27:52 t'as ta première qui galère et qui va descendre.
00:27:55 Je peux même te dire, vivant qu'ils arrivent.
00:27:58 Là, on fait une saison très difficile au niveau de l'équipe première.
00:28:10 Très compliqué de se maintenir à ce niveau-là avec le budget que l'on avait.
00:28:14 On voulait toujours être ces irréductibles petits Gersois
00:28:19 et on avait cette envie de se battre pour exister à ce niveau-là.
00:28:22 Aux entraînements, c'était tendu, il y avait des bagarres.
00:28:26 Ça pète un peu au milieu du groupe, il y a une maladie qui se met en place,
00:28:30 c'est la réunion de crise.
00:28:31 Mais il n'y a rien à dire, il y a une affaire que tout se dépassait.
00:28:40 Il n'y a pas de question d'ancienne, de nouveau.
00:28:42 Là, on est à démission totale et pendant une heure et demie,
00:28:46 on passe dans la machine à l'oeil.
00:28:47 On est là pour le remettre.
00:28:48 59-0, je crois.
00:28:57 Je rentre dans le vestiaire, j'applaudis.
00:28:59 Je lui dis « Vous avez marqué l'histoire du club ? »
00:29:02 Mais tu vois, collectivement, il n'y a rien.
00:29:04 Tu vois des mecs, il y en a un ou deux, franchement.
00:29:07 Tu as mis des tartés, quoi.
00:29:09 Mais c'est dur.
00:29:11 Il y avait le contraste fort avec des équipes jeunes
00:29:15 qui n'avaient jamais été aussi dominatrices que depuis cette saison-là.
00:29:19 Vraiment, c'était compliqué.
00:29:20 C'était maintien, ensuite on était relégable, maintien, relégable.
00:29:24 C'était l'enfer, quoi.
00:29:25 Tu sais que si tu descends de pot des deux,
00:29:27 après, ça pue la merde.
00:29:29 Mais vraiment.
00:29:30 On était tellement bien là-bas qu'on n'avait pas envie de partir.
00:29:32 On a supporté comme on pouvait.
00:29:35 Il y avait beaucoup de concurrence, beaucoup d'émulation.
00:29:43 Tout le monde voulait jouer, progresser.
00:29:45 Mais tout le monde voulait rêver d'être pro.
00:29:47 Chaque joueur se dit « Pourquoi pas ? »
00:29:49 Anton Dupont, il faut le voir comme une exception.
00:29:51 Antoine, c'est cette année-là où il a vraiment explosé.
00:29:57 Parce qu'avant, il était très fort.
00:29:59 Mais là, il a quand même, cette année-là, il a été incroyable.
00:30:02 Antoine montrait déjà des prédispositions.
00:30:04 Il a mené encore à aller beaucoup plus loin et beaucoup plus haut.
00:30:08 Est-ce que c'est de rester au club ?
00:30:10 Est-ce que c'est partir du club ?
00:30:12 Vers où aller ?
00:30:13 Donc, ça veut dire qu'ils étaient sollicités.
00:30:15 On savait que Toto allait partir et qu'Anto allait suivre.
00:30:28 Parce qu'Anto avait dit clairement à tout le monde
00:30:33 « Peu importe où tu vas, moi, je ne peux pas. »
00:30:36 « Où tu seras, j'y serai de toute façon. »
00:30:39 « Parce que tout seul, je ne partirai pas. »
00:30:41 « Donc, si tu choisis un club, je te suivrai. »
00:30:44 « Fais ce qui est le mieux pour toi. » Je lui disais.
00:30:46 Antoine, à ce jeune, c'était un compétiteur et il ne rêvait que de ça.
00:30:50 Et c'est ce qui l'a sûrement vraiment entraîné Antoni.
00:30:54 Il avait besoin d'un copain comme ça, qui l'amène vers le meilleur.
00:30:56 Parce que sinon, il serait resté à la moyenne.
00:30:59 On disait à mon grand-père,
00:31:08 « Dans une table, quand il y a un bon veau, le maquinon y passe. »
00:31:11 « Si le veau n'est pas bon, le maquinon ne s'arrête pas. »
00:31:14 On était un peu submergés quand même.
00:31:17 Et puis, quand tu n'es pas de ce monde-là,
00:31:20 tu ne sais pas qui tu peux faire confiance.
00:31:23 Parce qu'on disait, bon, oui, ils vont le prendre.
00:31:25 Ils voulaient le prendre partout.
00:31:26 Enfin, c'est pas compliqué, avec je ne sais pas combien de clubs.
00:31:29 Mais après, qu'est-ce qu'il va devenir ?
00:31:31 Si ça fait mal ?
00:31:32 C'était beaucoup d'inquiétude quand même, je trouve.
00:31:36 Il me semble qu'ils regardent mon âme
00:31:38 Comme si je n'étais qu'un homme invisible
00:31:40 Qui essaye de devenir un homme.
00:31:42 Moi, je t'avais dit que je ne venais pas.
00:31:44 J'étais en amour d'une fille à cette époque-là.
00:31:46 La mère de ses enfants ?
00:31:47 La mère de ses enfants ?
00:31:48 Non, elle m'a été gâtée.
00:31:49 Notre grand sportiste, c'est le Noël.
00:31:58 En termes d'organisation, énorme pour nous.
00:32:00 On ne savait déjà pas forcément se gérer nous-mêmes.
00:32:02 Alors en plus, une soirée où il y avait 15 personnes
00:32:05 Dans une salle de fête, avec un minimum de responsabilité.
00:32:08 Pour le coup, c'était un peu tendu.
00:32:11 Je m'étais mis quelque chose sur la tête qui brûlait, je pense.
00:32:14 Du coup, je me suis douché.
00:32:15 Il y a des gros lavabos.
00:32:17 Et puis j'étais mouillé, après on n'avait pas de savettes.
00:32:18 Je me suis mis le saut-palais autour avec une ceinture.
00:32:20 T'étais bien, là ?
00:32:22 Ouais, j'étais bien.
00:32:23 On a beaucoup d'énergie, quoi.
00:32:28 En plus, on était excités.
00:32:30 Donc au bout de 3-4 heures, il n'y avait plus rien à boire.
00:32:33 Et là, on se regardait tous dans les yeux.
00:32:35 On dormait au fond de la salle de fête.
00:32:38 On dormait sur des chaises, je me rappelle.
00:32:40 On attendait patiemment qu'on dessoule pour rentrer à l'hôtel.
00:32:43 Ce moment-là, il nous appartient.
00:32:49 Il est à nous et on en profite à 100%.
00:32:51 C'est des moments vraiment dédiés pour mes copains de la Meute.
00:32:55 C'est des moments vraiment dédiés pour mes copains de la Meute.
00:32:56 C'est Anthony Gauthier, Antoine et Pierre Dupouz.
00:33:20 Donc quand t'as 4 joueurs qui jouent à l'équipe de France à ce niveau-là,
00:33:24 ça démontre toute la qualité de la génération.
00:33:27 Quand on était en équipe de France, quand on avait au moins 18,
00:33:29 je ne pense pas qu'on était sur un pied d'estal ni rien.
00:33:31 C'est justement à Roche, on n'est pas du tout comme ça.
00:33:33 On met rarement l'individuel devant le collectif.
00:33:37 De me dire que j'allais à la Morcoussie dormir pour m'entraîner,
00:33:40 pour peut-être être en équipe de France,
00:33:41 après quand je me suis dit que j'allais y être, c'était incroyable.
00:33:45 Je regardais la liste des dotations,
00:33:46 qu'est-ce que j'allais avoir comme t-shirt, comme crampon.
00:33:49 Je me rappelle encore, on avait les costumes,
00:33:51 une espèce de blazer qui était en ligne de cravate.
00:33:54 C'était incroyable, c'était là que notre rêve prenait déjà forme.
00:34:00 Tu joues pour le drapeau, tu joues pour la nation.
00:34:08 C'est un symbole assez fort.
00:34:10 Je sais que toutes les Marseillaises...
00:34:11 Il n'a pas l'air de comprendre qu'il en parle.
00:34:13 Je ne veux même pas te parler, tu vois,
00:34:14 parce que c'est trop d'émotion.
00:34:16 Toujours, quand on est à Paris, même devant la télé, ça me le fait.
00:34:20 Peut-être pas forcément la Marseillaise plus que le reste,
00:34:22 mais le tout, les émotions quand elles sont partagées
00:34:24 avec les gens que tu aimes, ça fait fois mille.
00:34:27 Tous ces gens qui chantent, qui sont là,
00:34:30 qui sentent, qui donnent tout pour les aider.
00:34:33 L'effervescence de tout ça qui fait que ça met les poils.
00:34:37 Quand on est le papa,
00:34:43 si la Marseillaise, pour toi, c'est jouer,
00:34:45 oui, c'est comme ça.
00:34:46 C'est l'équipe de France, c'est la Marseillaise.
00:34:48 Contre une équipe du Pays de Galles,
00:34:50 sur le maillot, c'est pas Roche, c'est les Poirots,
00:34:54 c'est le Pays de Galles.
00:34:56 Ils rencontrent notre nation.
00:34:58 Voilà, il a 18 ans.
00:35:00 Et oui, c'est chouette. On est content.
00:35:02 Et ils avaient gagné.
00:35:08 Et ils ont gagné.
00:35:10 Pendant la saison, il y avait des matchs,
00:35:27 je me disais, on ne pourra pas perdre.
00:35:29 On était tellement confiants que même quand on n'était pas très bons,
00:35:32 on mettait 20 ou 30 points.
00:35:34 On avait ce truc-là qui nous faisait toujours avancer et toujours gagner.
00:35:37 Moi, personnellement, je commençais à me dire,
00:35:39 bon, quand même, il se passe quelque chose.
00:35:43 Et on va aborder la deuxième phase.
00:35:45 Et puis, ce qui peut se passer derrière,
00:35:47 ça peut être quelque chose de fort.
00:35:50 J'ai l'impression que Jean-Marc avait quand même vu un potentiel dans l'équipe
00:35:54 que nous, on ne voyait pas forcément.
00:35:56 Oui, on faisait les cons.
00:35:58 On jouait, on voulait gagner, mais...
00:36:00 On gagnait, on était content.
00:36:01 Après, j'ai envie de février,
00:36:02 il a commencé à nous parler,
00:36:04 c'est la première fois que j'entendais ça, moi,
00:36:06 de management participatif.
00:36:07 Il nous ouvrait la situation et il me disait,
00:36:10 réfléchissez maintenant,
00:36:11 ce n'est pas à moi de vous imposer toujours la même chose.
00:36:14 Tu as la mémoire à toi ?
00:36:16 Et ça, ça a marché, plus la vidéo.
00:36:21 Je pense qu'il n'y avait pas beaucoup d'équipes à 18 ans.
00:36:23 Ça ne se faisait pas, quoi.
00:36:25 Je pense qu'il y a quand même une part de chance.
00:36:28 Au moment donné, il y a eu une génération talentueuse qui a émergé,
00:36:31 qui a trouvé à avoir plein de joueurs de qualité au même moment.
00:36:33 Et après, on a eu la chance d'avoir des structures qui avaient été vises en place,
00:36:37 qui nous ont permis de développer ce potentiel,
00:36:39 de le pousser à son maximum.
00:36:40 On me disait qu'on allait avoir 15 ans
00:36:41 pour pouvoir s'entraîner tous les jours.
00:36:42 Or, pour l'espoir, je ne suis pas sûr qu'en France,
00:36:44 il y ait beaucoup de structures comme ça.
00:36:46 On a le droit à ça, on a le droit !
00:36:48 Je disais avec des gens du Stade Toulousain,
00:37:04 ils disaient "la force que vous avez, c'est que vous n'êtes jamais dans le confort".
00:37:06 Parce qu'au point de vue financier, c'est pareil.
00:37:08 Nous, on n'avait que d'aller.
00:37:09 Il fallait qu'on se débrouille.
00:37:10 Qu'est-ce qu'on a fait ?
00:37:14 On faisait des opérations commerciales,
00:37:15 on vendait du pinard, des trucs comme ça.
00:37:17 Et avec ça, ça nous permettait de faire des soirées,
00:37:21 des sorties, des trucs comme ça.
00:37:25 Donc, ça fait que nous, on savait qu'on devait être indépendants.
00:37:28 Non.
00:37:30 Allô ?
00:37:31 Allô ?
00:37:32 R2, 2, 3, vite, vite, debout !
00:37:38 R2, 5 mètres, on revient !
00:37:39 Allez, ça commence à très vite, on continue !
00:37:41 Et on fait un repas.
00:37:44 Tout le monde, on joue au ballon, on va le prendre.
00:37:46 Les ailiers, les stadeurs, les qui jouent vite, à hauteur, à hauteur, on engage.
00:37:50 Ils sont sur la largeur, c'est pareil qu'en basse-aile.
00:37:52 Axe, des petits duels, relevez les ballons, des petites pluses, des duels.
00:37:56 Axe, axe, axe, axe, axe, encore !
00:37:59 Faites-le !
00:38:00 R2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 !
00:38:02 C'est le pinard !
00:38:03 C'est le pinard !
00:38:05 D'avoir d'autres bons joueurs autour de soi, ça pousse à vouloir être meilleur.
00:38:20 Donc l'équipe est meilleure, ça a poussé tout le monde vers le haut.
00:38:23 Et nous, on s'est retrouvés en haut de cette vague et on a pu émerger grâce à ça.
00:38:27 Donc c'est un alignement de planètes, je pense, qui a fait qu'on avait sûrement un talent aussi au milieu.
00:38:33 Oui, on avait des ovnis sur le terrain, avec des joueurs peut-être un poil en dessous,
00:38:39 certains en devenir, mais ça tirait tout vers le haut.
00:38:42 Antoine n'avait pas une position privilégiée au sein du groupe, ce à quoi nous on était vigilant.
00:38:51 C'est-à-dire qu'il n'y avait personne qui était plus important que l'autre.
00:38:54 Toto comme Anto, comme Pierre Dupuy, comme Paul Pimienta, Max Guignard,
00:39:00 apportaient toute leur qualité au service du groupe.
00:39:04 Ils avaient pris cette habitude-là de fin de saison.
00:39:09 Ils allaient à la pizzeria, ils mangeaient à 20, 22, 25.
00:39:12 Il y en avait un ou deux qui étaient majeurs, qui avaient des appartements, je crois que c'était chez Loic.
00:39:16 Ils s'entassaient, je crois qu'ils dormaient à 15, 16.
00:39:18 Pour vraiment imager le fait de dire qu'ils ne pouvaient pas se quitter, c'était… ils s'aimaient.
00:39:24 On était heureux quand on était ensemble, mais si on dormait pas beaucoup la veille des matchs,
00:39:32 le lendemain, ils nous tardaient de partir et de jouer ensemble.
00:39:36 Je crois qu'il y avait une légende comme quoi les joueurs du racing mangeaient McDo, un truc comme ça.
00:39:40 Nous, il suffit de dire une fois ça, ok, on va faire ça tout le temps.
00:39:44 On avait entendu qu'à une époque, le racing faisait ça.
00:39:47 Alors nous, on avait pris ça à la lettre.
00:39:50 Et tous les veilles des matchs, c'était McDo.
00:39:52 Après, McDo, ça nous prête à sourire.
00:39:55 Pour des éleveurs quand même de poulet, c'est quand même très particulier.
00:39:59 Quand on est passé à la mode phase finale, peu importe qui avait joué,
00:40:15 là, il nous motivait.
00:40:18 Ça venait tout seul.
00:40:19 Avant tous les matchs, Antoine a été l'éternuier.
00:40:27 Parce que c'est pas quelqu'un qui fait du bruit dans la vestiaire.
00:40:30 C'est quelqu'un qui va se mettre un zongoing à l'échauffement.
00:40:33 Mais dès que l'arbitre a donné le coup de sifflet, de petit, il part de vagues.
00:40:39 Très compliqué à arrêter.
00:40:42 On va au 22.
00:40:44 C'est lui qui me fait la passe, je crois.
00:40:52 Il a un but.
00:40:53 Toi, t'as plati, moi, je suis au 22.
00:40:54 Tu me fais la passe, je le joue vite.
00:40:56 Antoine Toujoulon, qui est numéro 8, mais qui ne se pose pas 10 000 questions
00:41:01 et qui envoie de suite le ballon à Antoine.
00:41:03 Derrière, Antoine qui joue.
00:41:05 En plus, il y a deux mecs qui me sautent dessus, mais en fait, ils se télescopent.
00:41:09 Oui, Antoine a fait un exploit avec ses qualités et tout,
00:41:12 mais ça a du sens pour tout le monde.
00:41:14 Du coup, après, je continue.
00:41:16 Et après, ça fait passe, passe, passe, et on finit quasiment toute la ligne de trois quarts,
00:41:19 qui touche le ballon.
00:41:20 Là, j'y étais pas, là.
00:41:21 Si.
00:41:22 Des choses qui ne se feront pas parfaitement.
00:41:32 Mais quand même, toujours l'idée de continuer.
00:41:34 Derrière, d'autres joueurs.
00:41:36 Et là, on voit deux joueurs qui arrivent, qui se projettent.
00:41:39 Et voilà, une action qui est magnifique.
00:41:41 Le joueur, là, c'est Toto qui le joue rapidement.
00:41:46 Tout le monde converge.
00:41:47 Oui, c'est impressionnant.
00:41:48 Et s'il y en a qu'un qui converge, ça marche pas.
00:41:50 [Musique]
00:41:54 [Musique]
00:41:58 [Musique]
00:42:01 [Musique]
00:42:08 [Musique]
00:42:15 [Musique]
00:42:23 [Musique]
00:42:26 [Musique]
00:42:32 [Musique]
00:42:37 C'est ce qui faisait aussi la force de notre équipe.
00:42:44 C'est qu'ils participaient tous à ça.
00:42:47 Et c'est ce qui a fait qu'il y a ce lien fort.
00:42:49 C'est pas trois joueurs qui font l'équipe.
00:42:52 C'est vraiment l'ensemble des joueurs.
00:42:55 On était du papier à musique.
00:42:57 [Musique]
00:43:00 [Musique]
00:43:05 [Musique]
00:43:11 [Musique]
00:43:17 [Musique]
00:43:20 On a marqué énormément en essai.
00:43:22 Beaucoup de joueurs touchent le ballon avant de marquer.
00:43:25 [Musique]
00:43:28 [Cris de foule]
00:43:33 On a une blessure importante.
00:43:37 C'est Gauthier Doubret, ce match à Biarritz, en huitième.
00:43:40 Je me fais en torse du latéral interne.
00:43:43 Gauthier, donc, s'est blessé et est parti.
00:43:46 Moi, j'étais dans les tribunes. Je suis allée voir.
00:43:49 Là, il m'a dit, tu commences pas. Je me suis fait mal. Je me suis fait mal.
00:43:52 Repars t'asseoir. Bon, je suis repartie.
00:43:54 Moi, je pouvais regarder quand même.
00:43:57 Je suis moins inquiète qu'Edith.
00:43:59 Il est plus costaud aussi.
00:44:01 Antoine, je ne l'ai jamais vu baisser.
00:44:03 Il nous a regardés.
00:44:05 Une fois, il a pris le crampon aussi.
00:44:07 [Cris de foule]
00:44:13 [Cris de foule]
00:44:16 Ça me faisait, ça me fait.
00:44:27 Ça change pas.
00:44:29 Oui, bien sûr, quand c'est tes enfants.
00:44:32 Tu réagis épidermiquement avec tes tripes.
00:44:36 Parce que quand t'as tes enfants qui jouent, qui sont blessés sur le terrain,
00:44:41 tu es de suite.
00:44:43 [Cris de foule]
00:44:46 Ce qui nous faisait peur davantage, c'était le protocole commotion.
00:44:57 Parce que bon, c'est vrai qu'un cerveau, on n'en a qu'un.
00:45:00 Après, le reste, ça se répare. Mais la tête, c'est plus compliqué.
00:45:04 [Cris de foule]
00:45:08 On est quand même assez préparés.
00:45:10 Il y en a qui sont plus résistants que d'autres à la blessure.
00:45:12 Et pour l'instant, tous les trois, on a été quand même assez épargnés par les blessures.
00:45:16 Je suis du bon, hein.
00:45:18 Mais Antoine, il n'a eu qu'une blessure aussi.
00:45:21 Enfin, c'est...
00:45:23 Greg, toi, ça fait longtemps aussi que tu n'étais pas blessé, toi.
00:45:26 Tu dois.
00:45:28 [Cris de foule]
00:45:32 [Cris de foule]
00:45:35 Tu sais que ça fait partie du jeu.
00:45:45 Et puis tu les éduques à aller à ce combat-là.
00:45:48 Donc, à un moment donné, il faut être logique aussi.
00:45:51 Tu n'as pas mis qui se blessent.
00:45:53 C'est un sport de combat, mais ce n'est pas de la boxe, quand même.
00:45:56 Voilà.
00:45:59 [Cris de foule]
00:46:02 Tu te rappelles Perpignan, un quart d'année d'âge.
00:46:14 Oui, il était très gros.
00:46:15 Il avait des mammouths.
00:46:16 C'était des mammouths.
00:46:17 C'était des mammouths, mais ils étaient beaucoup plus galères.
00:46:19 Tous les joueurs d'en face faisaient 10, 20 kilos de plus que nous.
00:46:22 Et 10 centimètres. Là, c'était impressionnant.
00:46:26 [Cris de foule]
00:46:29 Jean-Marc, il me montre ces types, des monstres.
00:46:32 Mais je dis…
00:46:34 Il me dit, tu ne fais pas de soucis.
00:46:36 Aucun souci, seulement on va les battre.
00:46:38 Tu te souviens ?
00:46:40 [Musique]
00:46:43 [Cris de foule]
00:46:49 [Cris de foule]
00:46:52 [Cris de foule]
00:46:58 [Cris de foule]
00:47:04 [Musique]
00:47:16 On est hyper contents.
00:47:18 On arrive à Auch et Auch vient de jouer son dernier match et descend de Pro D2.
00:47:22 C'était à la fois super et à la fois…
00:47:24 C'était la fin du club en Pro D2.
00:47:27 C'était un sentiment bizarre, le soir.
00:47:30 Auch, c'est un village.
00:47:32 Là, ça perd.
00:47:34 Là, ça fuite.
00:47:35 Là, ça parle.
00:47:36 Et ça charge.
00:47:37 Et puis, tu te mets comme les vieux cons à leur place.
00:47:40 Et tu commences à…
00:47:42 Tu commences à…
00:47:44 À grincer.
00:47:46 J'ai ce souvenir du dernier discours d'avant-match de Julien Sarraud.
00:47:51 Qui m'a marqué.
00:47:53 Qui était effondré.
00:47:55 Qui perdait.
00:47:56 Clairement, on laissait une mauvaise image du club.
00:47:58 Le club avait toujours été en haut.
00:48:00 Et comme dirait, on était sur la photo du club qui l'a fait descendre.
00:48:03 Je savais très bien toutes les répercussions que ça aurait sur cette génération-là.
00:48:07 Sur tout un club, sur toute la formation.
00:48:09 Et voilà, c'était dommage.
00:48:11 On s'est fait nanner au départ d'Antoni et de Toto.
00:48:16 Qui peut-être, si ça n'avait pas été rétrogradé,
00:48:19 peut-être serait resté un an de plus.
00:48:21 Et j'aurais aimé, moi, qu'ils portent le maillot du FCLG.
00:48:24 C'était un vrai match de phase finale.
00:48:35 Très dur, serré tout le temps.
00:48:37 Ça s'est joué sur des détails.
00:48:39 Il fallait ça aussi pour pouvoir aller en finale.
00:48:45 Là, c'est la joie.
00:48:58 C'est pas comme si on était les champions de France.
00:49:01 C'est la bougeotte !
00:49:03 Ici, c'est la bougeotte !
00:49:06 Il aurait fallu faire au cœur des Rouges et Blancs.
00:49:23 C'était la seule fois de l'année où on partait deux jours.
00:49:29 On payait l'hôtel.
00:49:31 C'est tout ce qu'on avait fait pour payer l'hôtel.
00:49:34 C'était même pas un hôtel, c'était pas un dortoir.
00:49:36 Non, c'était un hôtel.
00:49:38 Partenaire officiel.
00:49:40 C'est qui l'armoire à glace ici ?
00:49:42 Ben, il y en a un.
00:49:56 Il te reste le maillot rouge.
00:49:59 Je vais sortir du cadre.
00:50:01 Je vais te faire la bise comme ça, tu seras indigère avec moi.
00:50:04 Pourquoi ?
00:50:06 Ça va ?
00:50:07 Oui, ça va.
00:50:09 D'abord, on pique-niquait tous ensemble.
00:50:18 Et après, on allait dans les gradins et on se retrouvait.
00:50:21 Et on faisait du bruit.
00:50:22 Oui, on faisait du bruit.
00:50:25 Il y en avait qui avaient du ballon.
00:50:27 Des sifflets, des trompettes.
00:50:30 Et puis on était tous aux couleurs...
00:50:33 Rouge et blanc.
00:50:34 Rouge et blanc.
00:50:35 Le stade était plein, il y avait plein de monde de Doge.
00:50:45 Il faisait grand soleil.
00:50:46 Mais il n'y avait personne du staff pro, par contre.
00:50:48 En face, ils étaient tous là.
00:50:50 Quand tu as Laurenzetti et les coachs des clubs,
00:50:52 quand tu as 18 ans, tu te dis...
00:50:54 Pour nous, ça c'était important.
00:50:56 Ils considèrent leurs joueurs.
00:50:58 C'est pas que nous ils ne nous considéraient pas.
00:51:00 On l'avait un peu mal pris.
00:51:02 On aurait pu croire que le Racing, ce serait l'inverse.
00:51:04 Les maillots, ce n'était pas les...
00:51:08 Non, ce n'était pas les plus jolis.
00:51:10 Il y en avait plein de déchirés.
00:51:12 Il y en avait un qui était différent des autres.
00:51:14 On ne l'avait pas refait.
00:51:16 On était encore dans ce cliché un peu atypique.
00:51:19 Différent des autres.
00:51:21 Le Racing, tous les mêmes survêtes, tous les mêmes trucs.
00:51:24 Et nous, pas les mêmes chaussettes, les mêmes...
00:51:26 Pas le même maillot.
00:51:28 Il y avait un vrai contraste.
00:51:30 Le truc le plus marquant, c'est que Camille Chat
00:51:32 devait partir avec l'équipe de France de rugby
00:51:34 à la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande.
00:51:36 C'est ça, je le mémoire.
00:51:37 Et on se dit, s'il n'y a pas Camille Chat,
00:51:39 ça change un peu les données, les problèmes.
00:51:41 On voit Camille Chat, on dit, mais tu refuses la sélection.
00:51:43 Parce que là, tu pars, c'est...
00:51:45 Non, non, j'ai un avion privé pour me ramener
00:51:47 à Paris. Et là, on s'est dit, ouf,
00:51:49 on n'est pas dans les mêmes budgets.
00:51:51 On avait un gros pack, derrière, ça jouait bien.
00:51:53 On s'est qualifiés facilement pour aller en phase finale.
00:51:56 On ne roulait pas sur tout le monde,
00:51:58 mais on faisait des très gros matchs.
00:52:00 On savait qu'il y avait des stars, Camille Chat, tout ça.
00:52:02 Des stars, oui, ils étaient déjà...
00:52:04 L'équipe de France, jeunes.
00:52:06 Toutes les phases finales, c'était un peu pareil.
00:52:09 C'est Cosa Rua, ils faisaient des montages.
00:52:11 Ce qu'on est capable de faire, ce qu'on est,
00:52:13 pourquoi on est là.
00:52:15 Avec des images de nous pendant la saison.
00:52:17 Jean-Marc faisait les montages
00:52:37 d'avant-match en musique.
00:52:40 C'était le movie-maker, ça y est, je me rappelle.
00:52:43 C'était bien, c'était pas de la grande qualité Powerpoint.
00:52:46 Quand on les revoit maintenant, on se dit "ouais, pas terrible".
00:52:49 Mais quand on les voyait sur le moment,
00:52:51 on se disait "ouais, il est trop bien le montage".
00:52:53 Parce que c'est le dernier,
00:53:03 parce que c'est une finale,
00:53:05 parce qu'on sait qu'on va se quitter,
00:53:07 et qu'il y a des joueurs qui ne participent pas à cette fête,
00:53:10 c'est une finale qui est très importante.
00:53:12 C'est les joueurs qui ne jouaient pas,
00:53:14 qui prenaient conscience qu'ils loupaient quelque chose d'extraordinaire.
00:53:17 Une finale de Championnat de France, ça.
00:53:19 Et c'est dur, c'est dur.
00:53:21 Il y a des garçons qui ont...
00:53:23 - Qui étaient pas dans l'ombre. - Qui craquent complet.
00:53:25 Qui passent toute la séance à pleurer.
00:53:27 Inconsolable.
00:53:29 Même si une fois, ça passe,
00:53:31 pour eux, mais si on y revient sans jamais lâcher,
00:53:34 ils ne s'en sortiront pas.
00:53:36 Je vous l'ai dit, je vous l'ai martelé.
00:53:38 Faites-le, faites-le pour tous ceux que vous êtes,
00:53:40 pour tous les gens qui sont venus.
00:53:42 Vous avez des motivations, vous en avez partout.
00:53:44 Mais celle qui doit venir, c'est celle-là.
00:53:46 Je me souviens qu'il y en a un qui était sorti de la salle en pleurant pendant le discours.
00:53:49 Je pense que les uns, on se retenait tous un peu.
00:53:52 Ou si on se croisait, tu croisais un regard.
00:53:54 Parce qu'on avait l'impression de jouer des phases finales de Coupe du Monde.
00:53:58 C'était énorme pour nous, d'être là.
00:54:01 Et puis surtout, de vivre ça avec tes meilleurs potes.
00:54:04 On sort de la vidéo, on pleure tous déjà d'émotion,
00:54:07 parce que ça y est, on est remonté à bloc.
00:54:09 Le truc de notre vie pour l'instant de 18 ans.
00:54:12 On commence à se changer dans le silence,
00:54:14 on se regarde méchamment parce qu'on est prêt au combat.
00:54:17 Et à côté, on entend une bafle de musique à fond.
00:54:21 Et eux, porte grande ouverte, musique à fond.
00:54:28 Là, il y a un gros levier.
00:54:30 Là, il y a un truc énorme à aller chercher.
00:54:32 C'est parce que nous, pas du tout l'habitude de se préparer comme ça,
00:54:35 en musique, des contracts.
00:54:37 Ils mettaient du rap.
00:54:39 Donc ça nous fait bizarre, normalement, il n'y a pas de musique.
00:54:41 Même pas s'il y avait des écouteurs.
00:54:43 Chaque match, on mettait la musique.
00:54:45 C'était même pas confiné, c'était notre routine.
00:54:47 C'était vraiment en arrivant, le temps de mettre tes chaussettes.
00:54:50 Mais par contre, on mettait la musique fort, c'est clair.
00:54:52 C'était très sérieux.
00:54:53 Ils avaient tous une teinture sur les cheveux.
00:54:55 Ils se têtaient les cheveux.
00:54:57 [Musique]
00:55:07 Si moi, je vois les mecs de Hoche arriver avec des teintures rouges et blanches,
00:55:10 je me dis, j'ai envie de les crever parce que les mecs pensent qu'ils ont déjà gagné.
00:55:14 Donc là, celle-ci...
00:55:16 Moi, je me rappelle, il m'avait marqué R92 derrière la crotte.
00:55:21 Le lendemain, j'étais parti à Nouvelle-Zélande, j'avais été deux cons.
00:55:25 [Bruit de pas]
00:55:27 [Bruit de pas]
00:55:30 [Bruit de pas]
00:55:32 [Bruit de pas]
00:55:48 [Bruit de pas]
00:56:02 Il y avait des mecs qui avaient l'air amusés.
00:56:04 En plus, on s'était mis en ligne, je ne sais plus pourquoi.
00:56:06 Comme si on faisait des hymnes et tout.
00:56:08 On n'avait pas chanté, je crois, pour l'instant.
00:56:10 [Musique]
00:56:12 Tu vois cette petite tribune de stade de village un peu.
00:56:17 Premier match de ta vie que tu joues devant autant de gens, presque.
00:56:20 [Bruit de pas]
00:56:22 [Musique]
00:56:30 La première mêlée, elle était quand même impressionnante.
00:56:33 Inquiétante, surtout, parce que ce n'était pas que d'un point de vue perf.
00:56:36 On était content que tout le monde se relève aussi.
00:56:39 On avait fini dans le parking, non ?
00:56:41 [Rires]
00:56:42 Première mêlée du match.
00:56:45 On s'est fait emporter.
00:56:48 Moi, je n'avais jamais vu un truc comme ça.
00:56:49 C'était un danger, presque.
00:56:50 À peine il y avait le ballon, ça faisait "piii".
00:56:52 C'était dur.
00:56:53 C'était une pièce, au talon.
00:56:54 Il se blesse et là, il voit les cuisses de Camicha.
00:56:57 Apparemment, il était comme ça, il trapelait déjà.
00:56:59 [Bruit de pas]
00:57:01 Là, ils ont eu, je crois, les quadriceps de chat.
00:57:04 Et ils se sont arrêtés. Ils ont dit...
00:57:06 Ils avaient bloqué.
00:57:08 [Rires]
00:57:10 C'était notre point fort.
00:57:11 On s'est appuyé dessus toute la saison.
00:57:12 Et puis, première mêlée, ça se passe très bien pour nous.
00:57:15 [Cris de joie]
00:57:25 Moi, j'avais regardé Soussou.
00:57:26 Je me disais, bon, là, il n'y a rien à faire.
00:57:30 Et là, on se rate un peu tous les trois.
00:57:32 On s'est dit, ça va être long, hein.
00:57:34 [Rires]
00:57:35 [Musique]
00:58:04 C'est un début de match.
00:58:05 Je crois que...
00:58:06 Je ne sais plus si c'est un placard ou un alant percuté.
00:58:09 Mais mon épaule, elle tourne un peu et ça m'a fait mal.
00:58:13 [Cris de joie]
00:58:16 J'étais à 50%.
00:58:18 Beaucoup de joueurs seraient sortis.
00:58:20 Lui, il reste tout le match.
00:58:22 C'était l'un des seuls qui pouvaient révaliser physiquement.
00:58:24 Ça a été encore plus compliqué pour nous de gérer ça.
00:58:27 [Cris de joie]
00:58:32 Ils n'ont pas pu faire.
00:58:33 Ils voulaient faire, mais ils ne pouvaient pas faire davantage.
00:58:35 Jean-Marc Pederec, il lui dit, non, ne sors pas.
00:58:38 Si tu sors, ça va être terrible.
00:58:39 Il ne faut pas sortir.
00:58:41 Ils ont joué un 14, quoi.
00:58:43 Enfin, 14, 14,5.
00:58:44 Pas plus, c'est...
00:58:45 [Musique]
00:58:48 Il reste tout le match, mais un fantôme.
00:58:51 On ne l'a pas vu.
00:58:52 On n'a pas vu du match.
00:58:53 Donc, en fait, chaque mol, chaque mêlée, on se faisait rouler dessus.
00:58:56 Et derrière, on remarque, nous, on remarque trois essiers.
00:58:58 [Cris de joie]
00:59:12 Anthony Dupont, il jouait 10.
00:59:13 Et Doubraire jouait 9, je me rappelle.
00:59:15 Et on l'a regardé, les deux, ils allaient vite.
00:59:17 C'était les deux poisons, Pederec.
00:59:19 Les deux dangereux, quoi.
00:59:20 [Cris de joie]
00:59:23 Après, on sentait qu'ils n'allaient rien lâcher, comme tout à l'heure.
00:59:26 C'était vraiment des deux mecs qui ne lâchaient rien.
00:59:28 [Cris de joie]
00:59:43 Et malheureusement, ils sont quand même devant nous au score,
00:59:45 presque tout le match.
00:59:46 Ils marquent un mol, un pick and go et des drops.
00:59:48 [Cris de joie]
00:59:59 Derrière, j'ai l'impression qu'on n'a pas touché un ballon.
01:00:01 On ne les a pas mis en difficulté.
01:00:03 On a failli prendre des essais.
01:00:04 Enfin, derrière, c'était, on se faisait percer.
01:00:06 Alors que devant, on était souverain, en mêlée, on était bien.
01:00:09 [Cris de joie]
01:00:15 On ne pensait pas, ouais, on va perdre, on va perdre, on peut perdre.
01:00:17 Juste, on était devant, mais on n'était pas vraiment serein.
01:00:20 [Cris de joie]
01:00:27 Mais au final, ça a été un match de très haut niveau,
01:00:30 parce qu'au final, on s'était rendu la balle beaucoup de fois.
01:00:32 On était passé devant, ils passaient devant.
01:00:34 C'était vraiment, voilà, ça se jouait à pas grand-chose.
01:00:36 [Musique]
01:00:59 Des bleus et blancs qui sautent partout, et des rouges par terre.
01:01:03 [Musique]
01:01:09 Et les parents qui rentrent, qui viendraient consoler leur enfant,
01:01:14 l'image de fin de match, elle est là.
01:01:16 [Musique]
01:01:18 On a pleuré à la fin.
01:01:19 Oui, vous étiez…
01:01:20 On a pleuré avec eux.
01:01:21 Ça me faisait penser comme un petit, là, quand ils perdent…
01:01:24 Ah oui, oui, oui.
01:01:25 Ils en étaient…
01:01:26 Qu'ils ont 8, 10 ans, là, et qu'ils perdent et qu'ils pleurent.
01:01:29 Incroyable, c'était…
01:01:30 Oui.
01:01:31 Il y avait une émotion sur ce terrain.
01:01:33 Une fois que c'est fini, des pleurs…
01:01:37 Ah ouais, c'était dur.
01:01:38 Ça m'avait fait mal aussi, parce que je savais que l'année d'après, je partais,
01:01:41 que c'était mes derniers matchs avec mes potes d'enfance et tout ça,
01:01:44 et du coup, il y a tout qui est ressorti là, au dernier match de la saison.
01:01:48 C'était dur, je n'irais pas m'arrêter.
01:01:50 On était dégoûtés, en plus, il y avait vraiment du monde.
01:01:53 Pour nous, c'était ouf, d'arriver jusqu'à là, d'être, au début de la saison, le petit poussé,
01:01:58 d'arriver jusqu'en finale, on était dégoûtés quand des pertes comme ça.
01:02:01 Il y a toujours aussi cette histoire de la dernière action,
01:02:14 qui fait que c'est encore plus frustrant, en fait, sur le scénario,
01:02:17 parce qu'on se dit qu'on était vraiment très, très, très, très, très proche de pouvoir aller la gagner.
01:02:21 Il n'a pas voulu marquer. C'est lui, je pense.
01:02:24 Il peut y aller tout seul. On connaît Antoine, il peut y aller tout seul.
01:02:26 Et non, là, il est trop collectif. Je pense qu'il a servi de leçon, après.
01:02:30 Si tu es sur l'autre côté de la touche, tu as dans la tête...
01:02:34 Il y a un truc qui est marqué.
01:02:35 Moi, je me souviens clairement de la dernière action,
01:02:37 quand j'ai raté mon placage sur Antoine Dupont et que je le vois partir.
01:02:42 Toto, il va passer entre toi et toi, d'accord ?
01:02:45 Au moment où tu te réécartes, tu es pris, en fait, par la vitesse.
01:02:48 Et toi, comme tu es un peu écarté là-bas, il passe à l'intérieur.
01:02:51 Sur les 50, peut-être, ou 40, je ne sais pas, où je break.
01:02:54 Il met un cadrage des bords à l'arrière.
01:02:56 Il met un cadrage des bords, juste derrière.
01:02:57 Un dupichot.
01:02:58 Lely, il arrive de là, je l'ai méconché externe.
01:03:00 Je finis à 5 mètres de la ligne, où le mec me rattrape par le bout du maillot.
01:03:05 S'il ne nous avait pas changé les maillots pour la finale, je pense qu'il ne me reprenait pas.
01:03:10 Et je lève le ballon pour faire une passe au équipier qui arrive,
01:03:15 et qui se fait plaquer sans ballon avant de pouvoir l'attraper et de marquer.
01:03:18 C'était chaud.
01:03:19 Et là, je dis ouf, mais on a failli perdre le match sur ça.
01:03:23 Je m'en serais voulu à toute ma vie.
01:03:25 Le match a été filmé.
01:03:40 On voit tout le match, sauf cette action.
01:03:42 C'est quand même...
01:03:44 Le karma, c'est un truc de fou.
01:03:46 On ne peut pas savoir si vraiment il y a faute.
01:03:48 L'arbitre siffle, il dit pénalité, carton jaune.
01:03:52 Mais il ne met pas d'essai de pénalité.
01:03:53 C'était la dernière action, ou la dernière.
01:03:55 Ils auraient marqué là, ils se gagnaient le match.
01:03:57 Moi, j'aurais été arbitre, j'aurais sifflé "essai de pénalité".
01:03:59 Mais je n'étais pas arbitre.
01:04:01 Quand on est du bord, on le voit, on dit que ce n'est pas très cohérent,
01:04:04 le fait qu'il y ait pénalité, carton jaune, et ne pas aller au bout.
01:04:07 C'est terrible, ça.
01:04:17 Pour les drôles.
01:04:18 Nous aussi, on est déçus.
01:04:19 Mais pour les drôles, il le mérite, ça.
01:04:22 Je crois que je ne lui pardonnerai jamais.
01:04:25 Je ne veux pas discuter avec lui.
01:04:27 Romain, je suis l'arbitre de la finale Krabous 2014.
01:04:38 C'est pour...
01:04:39 Il faut le dire, il faut le dire.
01:04:47 Salut, ça va ?
01:04:49 Bonjour.
01:04:50 Bonjour.
01:04:51 Content de vous retrouver.
01:04:53 Enchanté.
01:04:54 Enchanté.
01:04:55 C'est moi.
01:04:56 Oui, oui, j'ai compris.
01:04:58 Ils font tous des erreurs, c'est pas grave.
01:05:00 Le tout, c'est les assumer.
01:05:01 Oui.
01:05:02 Au rugby, il y a quand même cette tradition,
01:05:04 et à Hoche, ils sont quand même spécialistes,
01:05:06 de dire "on a perdu, c'est la faute d'arbitre".
01:05:08 Pour eux, ça s'en fait voler, clairement,
01:05:10 mais pour nous, non.
01:05:12 Nous, on est méritants.
01:05:13 C'est un match, je pense, toute ma vie,
01:05:16 et même pour tous les autres,
01:05:17 ça va être qui va nous rester à travers la gorge,
01:05:19 parce que, même aujourd'hui encore, je me dis,
01:05:21 on doit le gagner, quoi.
01:05:23 C'est un match qu'on doit gagner.
01:05:24 J'y ai pensé longtemps,
01:05:25 même les années où je jouais en moins,
01:05:27 j'avais pas le temps de me dire "je vais gagner".
01:05:29 Je me suis dit "je vais gagner".
01:05:31 Je me suis dit "je vais gagner".
01:05:32 Je me suis dit "je vais gagner".
01:05:33 Je me suis dit "je vais gagner".
01:05:34 Je me suis dit "je vais gagner".
01:05:35 Je me suis dit "je vais gagner".
01:05:36 Je me suis dit "je vais gagner".
01:05:37 Je me suis dit "je vais gagner".
01:05:38 Je me suis dit "je vais gagner".
01:05:39 C'est un match qu'on doit gagner.
01:05:41 J'y ai pensé longtemps,
01:05:42 même les années où je jouais en pro.
01:05:44 Des fois, j'y ai repensé encore.
01:05:47 Tourne.
01:05:48 Action !
01:06:02 Oh, putain !
01:06:04 Oh, putain !
01:06:06 Oh, putain !
01:06:07 Oh, putain !
01:06:09 Oh, putain !
01:06:11 Oh, putain !
01:06:13 Oh, putain !
01:06:15 Oh, putain !
01:06:17 Oh, putain !
01:06:19 Oh, putain !
01:06:21 Oh, putain !
01:06:23 Oh, putain !
01:06:25 Oh, putain !
01:06:27 Oh, putain !
01:06:29 Oh, putain !
01:06:31 Oh, putain !
01:06:34 Oh, putain !
01:06:35 Oh, putain !
01:06:36 Attention !
01:06:46 Attends, attends !
01:06:48 - Allez, joue ! - Allez, allez !
01:06:49 Allez, allez !
01:07:03 Merci.
01:07:04 J'ai l'impression qu'on l'a presque gagné.
01:07:17 Oui, vraiment.
01:07:18 On l'a fêté comme ça.
01:07:19 On l'a reçu comme si on l'avait gagné au final,
01:07:22 même si, bien sûr, dans les émotions, les moments vécus, les souvenirs, au final...
01:07:27 Parce que la fête d'après, elle était quand même...
01:07:29 On était vraiment une bande de bottes,
01:07:31 c'est vrai que se quitter comme ça, c'était un peu dur.
01:07:33 C'était la fin de l'aventure, quoi.
01:07:34 La fin de l'aventure, on aurait pu se quitter avec un titre,
01:07:37 mais après, je sais pas si...
01:07:38 Au milieu de la nuit, tu savais pas si t'avais perdu ou gagné.
01:07:41 On voulait clôturer, quoi qu'il arrive, la saison par...
01:07:46 comme on l'avait commencé, ensemble, en faisant la fête, en buvant un coup.
01:07:50 C'était sympa, en faisant des mêlées.
01:07:52 Allez !
01:07:55 Vas-y, bon cochon !
01:08:00 Yes !
01:08:01 Pas rapide !
01:08:04 Il s'est foutu !
01:08:10 Au fond de moi, j'avais envie de rester avec les copains, de continuer comme ça,
01:08:17 mais je savais qu'il fallait qu'on parte.
01:08:19 L'opportunité sportive à Castres, pour moi, elle était quand même incroyable.
01:08:23 Quand on voit un club de top 14 qui vient de faire une finale,
01:08:26 qui compte sur un jeune qui a 17 ans pour être sur le 3e demi de mêlée pendant l'année,
01:08:29 sachant qu'il y en a un qui est international, aucun club le ferait.
01:08:32 Du coup, là, derrière, on l'a dit à tout le monde...
01:08:35 Du coup, il me l'a annoncé.
01:08:36 Il est parti, il avait même pas le permis.
01:08:49 Alors je me suis dit, même si ça lui convient pas là-bas, il peut même pas rentrer.
01:08:52 Mais c'est vrai que, comme toute maman, je pense que c'est compliqué, oui, le départ d'un enfant.
01:08:57 Quand ils sont vraiment partis, définitivement, quand on était sur le parc.
01:09:01 Je me rappelle le regard d'Antoine encore derrière le carreau.
01:09:05 On était partis, il avait plus des cordes, on avait dû rouler à 20 à l'heure à tout le périph' à tout le monde, je me souviens.
01:09:13 C'était là que notre rêve, depuis petit, se réalisait.
01:09:19 J'ai l'impression que c'est deux mondes séparés, en fait.
01:09:31 C'est du mal à me dire que je suis à la place des mecs que j'avais en poster dans la chambre.
01:09:37 J'ai pas l'impression d'être à la place de ces gens-là, j'ai du mal à mettre ça en perspective.
01:09:46 Soutien permanent sur le terrain, soutien permanent en dehors de la vie, soutien permanent.
01:09:51 C'est fabuleux, ça.
01:09:52 Après, des fois, quand je suis triste, je regarde ma conversation, je rigole tout seul, après.
01:09:56 Je jouais au rugby, c'était juste pour faire le retour à bus de trois heures et discuter dans le bus.
01:10:02 C'était ça l'objectif de la semaine.
01:10:12 Je voulais douze heures et demie de jouer ensemble sur le même maillot, ça serait énorme.
01:10:16 On jouait pendant deux heures jusqu'à épuisement, on était les plus heureux.
01:10:27 Et c'est gagné !
01:10:29 C'était génial !
01:10:30 C'est parti !
01:10:32 Merci !
01:10:33 Gagne-le !
01:10:36 Merci !
01:10:37 Gagne-le !
01:10:40 Gagne-le !
01:10:41 Gagne-le !
01:10:42 Gagne-le !
01:10:43 Gagne-le !
01:10:44 Gagne-le !
01:10:45 Gagne-le !
01:10:46 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
01:10:49 "La vie est une aventure" - Albert Einstein

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