C'est l'humoriste que personne n'avait vu venir et que personne ne peut plus arrêter : Jeanfi Janssen est l'invité de Télématin. Il nous parle de son deuxième spectacle, « Tombé du ciel », jusqu'au 31 mars au Grand Point Virgule à Paris, puis en tournée dans toute la France.
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00:00 - Salut Maurice ! Que personne n'avait vu venir et que personne ne peut plus arrêter Jean-Phi Janssen et l'invité Télé Matin.
00:07 Bonjour Jean-Phi ! - Bonjour !
00:08 - Vous allez bien ? - Ma foi, très très bien. Avec vous, toujours très bien.
00:12 - Ah bah c'est super ! Alors vous jouez votre deuxième spectacle, "Tombée du ciel" au Grand Point Virgule.
00:16 C'est jusqu'au 31 mars et ensuite en tournée, grande tournée, dans tout le pays, dans toute la France.
00:21 - En tournée internationale dans toute la France, madame, oui.
00:23 - J'avais la chance d'y être samedi dernier. C'était complet, c'était bien, c'était drôle, c'était touchant aussi.
00:28 Et puis Jean-Phi, quelle belle énergie sur scène !
00:31 - Alors pourquoi vous dites ça Samuel ?
00:33 - Bah parce que c'est une phrase, je dis qu'à Paris, quand on fait les premières de presse et que les Parisiens viennent,
00:41 on dit jamais la vérité à Paris. Même si ça vous a pas plu, on dit pas que ça n'a pas plu.
00:45 On dit "Vous avez une belle énergie sur scène".
00:47 - Comme Samuel, voilà. - Ah ça vous en pouvez plus de ça !
00:50 - Ça c'est stop quoi. - Oui c'est stop.
00:53 - Alors pour ceux qui seraient passés à côté du phénomène Jean-Phi, Jean-Senn sur scène, regardez, ça ressemble à ça.
00:59 - Vous m'avez connue il y a 10 ans en pimpante et fringante, et vous allez me connaître maintenant à 50, ménopausante et malvoyante.
01:06 Et puis c'est venu d'un coup. Le 6 juin je voyais, le 7 juin je voyais plus.
01:10 C'est une partie de moi qui est ukrainienne, polonaise et flamand.
01:14 C'est pour ça que je ressemble à Daniel Craig.
01:16 Il y a 10 ans on me disait David Hallyday, aujourd'hui on me dit Daniel Craig.
01:21 J'en profite dans 10 ans de dire Marthe Villalonga.
01:23 Un jour elle va voir une voyante, la voyante elle dit "Madame, vous allez mourir écrasée par un camion".
01:29 Je dis c'est précis quand même tes trucs.
01:33 Elle dit "Oui". Elle dit "Alors qu'est-ce qu'elle a fait ma copine ? Elle reste enfermée chez elle, elle a eu peur de sortir de se faire écraser par un camion".
01:39 Elle dit "Tu me croiras si tu veux, elle habitait dans un virage, il y a un camion qui a loupé son virage, il est rentré dans la maison, elle est morte quand même".
01:47 Dans le désordre, Jean-Phil, dans ce spectacle, vous parlez de vous, de vos parents, de votre homosexualité, de votre chatte Duchesse aussi, un peu de sexe.
01:55 Et puis surtout de votre nouvelle popularité. Votre mère dit de vous que vous êtes une vedette maintenant.
02:00 Oui, oui, je parle de ça. Je parle de ce qui a changé la notoriété dans ma vie et dans celle de mes parents surtout.
02:05 Ça a changé quoi alors ?
02:07 Beaucoup de choses. Ça isole un peu en tant que vedette.
02:10 Mais pour mes parents, ma mère c'est devenue la star au village.
02:13 Pour aller chez le bouchel, elle met sa robe de galop ma mère.
02:16 Et puis il y a le truc de la notoriété. Mes parents me faisaient toujours faire des autographes.
02:22 Chaque fois que j'allais, j'ai les cartes à autographes avec ma photo, je signais "Bisous Jean-Phil".
02:25 Et chaque fois que j'allais chez mes parents, il fallait que j'en fasse, mais pas dix, il fallait que j'en fasse 150.
02:29 Pour les distribuer ensuite.
02:31 J'ai compris récemment ce qu'elles faisaient. Par exemple, ma mère elle va à la boulangerie, elle dit "Je voudrais deux baguettes et un fraisier".
02:36 Et la boulangère elle dit "Oui, avec ceci, vous fallait autre chose ?"
02:38 Elle dit "Ah, j'ai oublié, le gamal a donné ça pour vous".
02:42 Et elle donne une carte à autographes. Et la boulangère elle dit "Ah, ça me fait plaisir, le fraisier, je vous l'offre".
02:48 C'est très malin, il faut changer de boulangerie après.
02:53 Oui, mais ça marche aussi à la boucherie avec du steak à chauffer.
02:56 Et elle a vu le spectacle votre maman ?
02:58 Toujours pas, pas encore. Je voulais pas qu'ils viennent au rodage, et je voulais être en vitesse de croisière pour qu'ils viennent.
03:03 Donc ils viennent là, c'est le souvenir.
03:05 Vous avez un peu d'appréhension ?
03:06 Oui, de leur réaction.
03:08 Puis c'est très émouvant d'avoir ses parents dans la salle, parce que je parle beaucoup d'eux dans le spectacle, c'est un peu un hommage que je leur rends.
03:13 Donc je pense qu'il va y avoir du rire et des trémolos quand même.
03:17 Ça vient de maman, l'art de la punchline ?
03:19 Oui, la répartie c'est ma mère, et puis l'auto-dérision aussi.
03:23 Parce que ma mère est quelqu'un de fort, et donc elle a toujours blagué sur elle avant qu'on le fasse.
03:28 Donc j'ai toujours vu ma mère avec beaucoup de dérision, et je pense qu'elle m'a transmis ça, et ça c'est important je trouve.
03:34 Votre metteur en scène vous compare à Bourville, parce qu'il dit que vous n'avez pas oublié l'endroit d'où vous venez.
03:39 Vous savez jouer plusieurs registres d'humour, un merveilleux comédien populaire, c'est ce qu'il dit de vous.
03:44 C'est très flatteur non ? Ça vous fait plaisir, ça vous touche ?
03:46 Oui, il est très flatteur, au prix de qui l'est payé.
03:49 Il n'a pas eu le choix c'est ça ?
03:52 Non, mais à ce côté j'ai une vie classique avant en fait.
03:56 C'est une carrière tardive, ça m'est arrivé après 40 ans.
03:58 J'ai une vie, même si elle n'était pas classique parce que le steward ce n'est pas très classique, mais c'est quand même une vie de travail.
04:03 Donc je pense que j'ai quand même des bonnes bases.
04:06 J'aurais pu me perdre à 20 ans, mais à 40 ans on sait où qu'on va madame.
04:10 Pourquoi le steward ? C'était une volonté ? C'était un hasard ?
04:14 Les hasards de la vie.
04:16 J'étais avec mon premier petit copain dans le sud, on ouvre des boutiques de fringues, enfin il ouvre des boutiques de fringues à mon nom.
04:22 Et au bout de trois ans il disparaît avec la caisse, et je me retrouve à la tête d'une dette colossale de 90 000 euros.
04:28 Et là je me dis "mon dieu qu'est-ce que je vais faire, j'ai 24 ans" et j'avais un doc d'allemand en blé en poche,
04:33 et c'était la grande période d'Air France, et on me dit "je te verrai bien steward".
04:37 Je ne savais même pas ce que c'était.
04:38 Et donc j'ai regardé sur internet, et j'ai fait la formation de steward,
04:41 mais mon premier vol tentait de faire accroître aux gens que je maîtrisais très bien mon environnement,
04:45 alors je n'étais jamais monté dans l'avion.
04:47 Ils vous ont laissé faire des blagues ? Moi une fois j'ai entendu ça dans l'avion.
04:51 On m'a bizuté.
04:54 Le commandant de bord, c'était avant le 11 septembre, je parle d'une époque parce que je suis une vieille hôtesse de l'air,
04:58 et bien le commandant de bord m'a demandé de sauter au milieu de l'avion pour faire sortir le train d'atterrissage.
05:03 Et donc moi je sautais au milieu de l'avion, personnellement j'allais sauver la vie de tout le monde,
05:06 et le train d'atterrissage allait sortir.
05:09 Tout à l'heure avec Sylvie on parlera de votre passé de steward.
05:13 Il y a un moment très sympa dans le spectacle, c'est l'entracte.
05:15 Oui.
05:16 Parce qu'il se passe quelque chose pendant l'entracte.
05:18 Oui, parce que c'est quelque chose que j'avais mis en place pour la création du spectacle,
05:22 en me disant "ça va me donner des fulgurances de descendre avec les gens".
05:24 Et puis je me suis aperçu que les gens aimaient tellement ce moment,
05:26 et moi aussi, ça fait une bulle d'oxygène, et c'est quelque chose qu'on ne voit pas ailleurs.
05:30 Vous vous allongez sur le canapé, vous regardez une série, vous calculez plus le public.
05:34 Et je leur dis de faire ce qu'ils veulent.
05:36 Exactement.
05:37 Et ils aiment bien.
05:38 Et pourquoi ?
05:39 Ils sont assez désappointés.
05:41 C'est surprenant.
05:42 Et donc il y a un moment, du coup je dis "bon, ils ne vont pas me laisser tranquille,
05:44 donc je vais avec eux, je descends en salle et je les charrie un peu".
05:47 Et c'est une vraie conversation avec les gens, j'adore ça.
05:50 Alors Jean-Philippe, vous êtes très attaché à vos racines, on l'a dit.
05:53 On a une petite surprise pour vous, quelqu'un qui a voulu vous adresser un message,
05:56 et qui vous pose une question.
05:58 Regardez.
05:59 Bonjour Jean-Philippe, je suis heureux de t'envoyer ce message vidéo pour te dire
06:03 que quand je pense à toi, j'ai toujours ce vertige du temps,
06:06 où je te revois, toi l'adolescent, fragile, pâle, et qui doutait tant de toi,
06:11 et puis d'avoir vu quelques temps plus tard ton nom en lettres rouges sur la façade de l'Olympia.
06:16 Boulevard des Capucines.
06:18 On m'a demandé de te poser une question, alors la voilà,
06:20 moi je connais la réponse, mais je te la pose.
06:22 Que reste-t-il de cet adolescent-là en toi ?
06:25 C'est à toi, je t'embrasse.
06:28 Oh c'est touchant, mon prof de français que j'ai vénéré.
06:32 Que reste-t-il de cet adolescent ?
06:35 Oh je pense un côté, ouais, schnappant, voilà.
06:41 J'ai toujours la connerie, et puis je refuse de grandir, enfin c'est vrai.
06:45 Faut la garder.
06:47 Je suis un gamin, je suis ménopausé, mais j'ai envie de rigoler.
06:50 Et ce côté schnappant, ça peut servir sur scène.
06:52 Merci Jean-Phi Jean Sen de partager ce moment avec nous.
06:54 On vous retrouve dans un instant, si vous le voulez bien, avec Sylvia Digard.
06:57 C'est juste après la publicité, à tout de suite.
06:59 *musique*