Les cercueils du couple ont marqué trois étapes le long de la rue Soufflot, à l’image des trois moments marquants de la vie de Missak Manouchian. Le génocide arménien auquel il a échappé, son arrivée en France en 1924 et son entrée dans la résistance.
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00:00 Février 1943.
00:04 Missak Manouchian rallie les francs-tireurs et partisans de la main-d'œuvre immigrée,
00:09 les FTP-MOI, qui mènent la lutte armée à Paris.
00:14 Un groupe armé communiste clandestin,
00:18 qui participe avec bien d'autres réseaux résistants de toutes obédiences,
00:22 à libérer leur patrie d'accueil.
00:26 Ses camarades sont des Juifs d'Europe centrale et orientale,
00:30 Hongrois, Polonais, Roumains, Bulgares,
00:34 des Républicains espagnols,
00:37 nombre d'Italiens antifascistes,
00:40 et quelques Arméniens, comme Armenak Manoukian.
00:43 Méliné est chargé de transporter et de récupérer des armes sur les sites d'action,
00:48 et surtout de rédiger des rapports sur les actions menées.
00:52 Manouchian, dit Manouche, devient chef militaire du groupe toute fin juillet 1943.
01:00 Il mène une guérilla urbaine, jusqu'à deux ou trois opérations par jour.
01:06 Grenades lancées au milieu de soldats allemands dans la rue,
01:10 exécutions ciblées de hautes personnalités longuement repérées puis filées,
01:15 déraillements de trains de permissionnaires ou de marchandises à destination de l'Allemagne.
01:22 Manouchian est arrêté en gare d'Évry-Petitbourg à l'occasion d'un rendez-vous avec Joseph Epstein
01:28 le 16 novembre 1943, au terme d'une longue filature menée par la police parisienne
01:34 sur ordre de Pétain et Laval.
01:38 Livré avec ses camarades aux Allemands, il est condamné à mort le 18 février 1944
01:44 par le tribunal militaire, à la suite d'un procès sommaire, avec 22 de ses frères d'armes.
01:54 Ce procès sera accompagné d'une campagne de propagande sans précédent,
01:58 dénonçant dans une affiche rouge ce qu'ils appelaient l'armée du crime,
02:03 menée par les Juifs, les étrangers et les communistes.
02:09 Au terme du procès à charge, Manouchian, le chef de bande comme il était désigné sur l'affiche,
02:16 lance aux journalistes collaborationnistes présents dans la salle
02:21 "Vous avez hérité la nationalité française, nous l'avons mérité par le sang versé".
02:30 (Musique)
02:48 (...)