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00:00 [Musique]
00:13 Ici Moscou, les Français parlent au français, les francophones parlent au francophone.
00:17 Bienvenue dans notre nouveau programme sur RT en français.
00:21 Nous allons parler dans cette émission de la menace russe, cette menace qui plane sur l'Europe,
00:26 en tout cas c'est ce que nous expliquent les médias occidentaux et les classes dirigeantes occidentales.
00:32 La situation sur le front pour l'armée ukrainienne explique sans doute cette montée de la paranoïa en Occident.
00:39 [Musique]
00:44 Mais nous partons tout de suite en Allemagne où le ministre de la Défense allemand Boris Pistorius semble vraiment inquiet.
00:51 Mais l'expérience de l'histoire de la guerre froide et la situation que nous avons actuellement avec ce Poutine est beaucoup plus imprévisible.
00:59 Et seule une dissuasion crédible reste un moyen vraiment efficace de nous prémunir contre un éventuel agresseur en amont.
01:06 Et ce n'est pas le seul, le colonel Ancel à la télévision française nous explique que Vladimir Poutine a décidé d'envahir les pays baltes.
01:17 Écoutons-le.
01:18 Et là avec la guerre en Ukraine, ce qui change tout c'est que ce n'est plus une guerre pour les autres, c'est une guerre à nos portes.
01:23 Alors en particulier quand on en parle avec des polonais ou les pays baltes ou les finlandais, là on sent bien que la menace pourrait être immédiate.
01:29 Fabrice Sorlin, il y a une menace réelle ? La Russie veut envahir la Pologne, les pays baltes ?
01:37 Et puis la Turquie aussi pour conquérir Constantinople. Non mais ça n'a absolument aucun sens en fait de dire cela.
01:45 Tout d'abord Vladimir Poutine a répété à plusieurs reprises qu'il n'avait aucune veilléité territoriale sur les territoires de l'OTAN.
01:55 Or Poutine dit ce qu'il fait et il fait ce qu'il dit.
01:58 C'est une des raisons pour laquelle il est devenu un des interlocuteurs les plus sérieux, pris au sérieux en tout cas,
02:04 par la totalité ou la quasi-totalité, excepté les dirigeants occidentaux, du monde entier.
02:11 Donc ça c'est le premier point. Le deuxième point c'est que c'est un total non-sens militaire.
02:17 La Russie n'a aucune intention de rentrer en guerre ouverte avec l'OTAN.
02:21 Elle le fait déjà par procuration. L'OTAN mène déjà la guerre par procuration contre la Russie en Ukraine.
02:28 Si l'OTAN veut rentrer en guerre contre la Russie, la Russie se défendra mais la Russie n'ira jamais attaquer un pays de l'OTAN.
02:35 C'est un non-sens économique. Les Pays-Bas sont des pays pauvres, dont la démographie est très faible.
02:42 Et en fait ça ne fera que tirer l'économie de la Russie vers le bas.
02:47 C'est un non-sens stratégique. Un des seuls points positifs de ces pays-là c'est qu'ils ont accès aux mers froides du nord.
02:54 Mais la Russie a déjà accès à ces mêmes mers de par ses propres territoires.
03:00 Donc non, ça n'a absolument aucun sens.
03:03 Vous êtes d'accord avec ça ?
03:05 Oui, effectivement, je suis d'accord sur deux points considérables dans cette question.
03:10 Premièrement, il n'y a aucun avantage stratégique.
03:13 Parler militairement, si c'est pour avoir accès à la partie nord, il y a toute la région de l'Éningrade.
03:20 Donc c'est la région de Saint-Pétersbourg. Et puis il n'y a qu'à l'Éningrade. Donc pas d'avantage stratégique.
03:25 Deuxièmement, ces Pays-Bas, ce sont des pays qui vivent sous subsides de l'Union Européenne.
03:31 Alors que la Russie s'est détachée économiquement du soutien qu'elle fournissait à l'Ukraine,
03:36 économiquement, avant cette guerre.
03:38 Qui paye pour les Pays-Baltes alors ?
03:40 Nous, Xavier Moreau, nous !
03:42 Justement, je pense que les Russes n'ont pas excessivement envie de nous remplacer,
03:46 ni Fabrice, ni Cyril, ni vous, ni moi.
03:49 Le colonel Ancel nous dit ça.
03:51 Pourquoi est-ce que Boris Pistorius nous explique que dans 5 ou 6 ans,
03:54 quand c'est-il, la Russie tout d'un coup va être pris d'une envie d'envahir l'Europe ?
03:57 Je pense que c'est une stratégie de diversion.
04:00 C'est un narratif nouveau qui vient d'apparaître.
04:03 Et je pense que ce narratif, quand on regarde bien,
04:07 il arrive pile au moment où il y a de plus en plus de manifestations de grande ampleur
04:12 qui se déroulent en Europe, en Europe de l'Ouest notamment.
04:15 On l'a vu avec les transporteurs polonais, avec les agriculteurs allemands,
04:20 maintenant les agriculteurs français.
04:22 Mais en France, il y a beaucoup d'autres problèmes qui n'ont pas été réglés.
04:25 Bref, il y a des tensions de plus en plus palpables dans ces pays-là.
04:33 Et ce sont des tensions verticales du peuple contre leurs élites.
04:36 Et je pense que tout l'enjeu pour les élites occidentales aujourd'hui,
04:41 c'est d'essayer de transformer ces tensions verticales sur des tensions horizontales
04:46 et de réorienter la colère des peuples européens vers un ennemi désigné.
04:53 Et comme à chaque fois qu'il y a besoin, depuis des décennies,
04:58 à chaque fois qu'il y a besoin de désigner un ennemi,
04:59 ça tombe toujours sur la Russie, la Russie de Poutine.
05:02 On essaie aussi de nous vendre la menace nucléaire.
05:04 Comme quoi, ça fait deux ans qu'on entend que Vladimir Poutine est malade
05:08 et qu'il est dans son bunker, le doigt sur le bouton pour envoyer des missiles nucléaires.
05:13 Ça correspond à une réalité stratégique ça ?
05:15 Quelqu'un peut rappeler un peu peut-être la doctrine de défense nucléaire russe ?
05:19 Elle est très simple en fait. La doctrine nucléaire, c'est une doctrine de défense.
05:27 C'est-à-dire qu'il n'y a sûrement pas d'attaque.
05:29 C'est-à-dire qu'elle ne peut utiliser l'arme nucléaire que si elle a d'abord été attaquée par l'arme nucléaire
05:37 ou que si la nation ou le pays russe est en danger de mort.
05:42 Et dans ces cas-là, c'est une utilisation avec des armes nucléaires tactiques.
05:47 Ce qui se rapproche d'ailleurs très fortement de la doctrine nucléaire française, quelque part.
05:54 Sachant qu'en plus, la Russie dispose d'un armement qu'elle peut utiliser
06:01 et qui lui permet de ne pas utiliser l'arme nucléaire.
06:05 C'est-à-dire ce qu'on appelle les armements intermédiaires,
06:07 comme les missiles hypersoniques et ce genre de choses par exemple.
06:09 Vous voulez dire que c'est un niveau de dissuasion qui n'est pas nucléaire ?
06:12 C'est un niveau de dissuasion qui n'est pas nucléaire, qui est considéré comme intermédiaire.
06:18 Mais il faut savoir qu'un Kinjal à Mach 15 avec une bonne charge explosive, ça fait du dégât.
06:25 Ils ont commencé en utilisant une craine d'ailleurs.
06:26 Ils ont commencé en utilisant une craine, on a vu ce que ça a fait et c'est très bien.
06:30 Le nucléaire, excusez-moi, c'est une supercherie médiatique qui n'a aucune réalité tangible aujourd'hui.
06:40 La Russie, je crois, est assise sur à peu près 5800 ou 5900 têtes nucléaires.
06:46 Les médias et la diplomatie franco-britannique nous rappellent de temps en temps que nous aussi,
06:51 mais en volume moindre, mais suffisant pour de toute façon faire exploser toute la planète.
06:55 Donc personne, même les plus vatanguaires onusiens, personne, je pense, ne prend ça sérieusement.
07:02 Donc en fait, pourquoi on distille ces informations ?
07:05 Donc on revient à notre histoire de la peur, mais pourquoi la peur ?
07:08 Parce qu'à un moment, on vient de dépenser plus de 200 milliards de subventions, notamment en Ukraine.
07:15 Ce sont nos impôts.
07:17 Dans des situations économiques, dans nos pays, Fabrice, c'est à rappeler,
07:21 où les gens sont dans la rue parce qu'ils n'arrivent plus...
07:24 Et puis on ne sait pas trop où est passé l'argent, il y a encore eu des scandales de corruption.
07:27 Et donc, en fait, on est en train de dire, les agriculteurs qu'on n'arrive pas à aider, nous, en Europe,
07:31 voient en face une concurrence.
07:33 Alors là, on ne va pas rentrer dans le sujet, mais ils voient en plus des fonds versés à perte
07:38 de manière insensée en Ukraine, sans qu'il n'y ait aucune limite.
07:41 Donc, à un moment, on est obligé de détourner l'attention des gens
07:44 en créant une peur fictive, comme ce qu'on avait vécu pendant le Covid,
07:47 pour leur faire, excusez-moi, mais l'expression est un peu triviale, passer la pilule.
07:52 Et ça, c'est la première chose.
07:54 Et deuxièmement, ça, c'est sur un volant politique.
07:56 Mais je pense qu'il y a un deuxième effet qui est à prendre en compte aussi,
07:59 c'est que la situation aujourd'hui de l'OTAN est catastrophique.
08:02 Elle n'est pas bonne sur le terrain.
08:04 Dans son opposition à la Russie, il y a beaucoup de ses membres
08:09 ou des pays autour qui commencent à se poser la question
08:12 de quel est l'intérêt de l'OTAN aujourd'hui pour maintenir la paix.
08:16 Et puis surtout, quelle serait la capacité militaire de l'OTAN,
08:19 si elle était non plus en proxy, mais en frontal avec un pays comme la Russie.
08:24 Donc, il y a beaucoup de doutes qui subsistent sur elle.
08:26 Et deuxièmement, si on reprend les déclarations de Donald Trump ce week-end,
08:31 le candidat Trump disait "si je suis élu président,
08:34 je réfléchirai de manière très très précise à continuer ou non le financement de l'OTAN".
08:43 Donc, qu'est-ce que l'OTAN ?
08:45 C'est aujourd'hui un acteur qui est, j'irais, presque en mort clinique,
08:50 et sur le terrain, et éventuellement économiquement,
08:53 et qui joue sa survie dans la désintoxication.
08:57 Xavier, concernant la menace nucléaire,
08:59 je pense que c'est important de souligner que la raison pour laquelle
09:03 les médias occidentaux parlent d'une menace nucléaire russe,
09:07 c'est que la Russie a déposé quelques bombes nucléaires tactiques en Biélorussie.
09:14 Mais je pense que c'est important de rappeler quand même certaines vérités.
09:19 La première, c'est que ça fait des décennies que les Américains,
09:25 en violation du traité de non-prolifération, déposent des centaines d'armes nucléaires,
09:32 des stocks d'armes nucléaires, dans les pays du monde entier,
09:37 dont l'Italie, l'Allemagne, la Belgique, la Turquie et Pays-Bas.
09:41 C'est le premier point.
09:43 Deuxième point, on se rappelle qu'en 2019, c'est Trump qui a retiré les Etats-Unis du traité FNI.
09:51 Des forces intermédiaires.
09:53 Tout à fait.
09:55 Et troisième point, c'est quand même les Etats-Unis qui ont utilisé l'arme nucléaire à Hiroshima et Nagasaki en août 45.
10:05 C'est une inversion accusatoire.
10:07 On est bien d'accord, il s'agit de mettre les populations européennes sous stress vital pour leur faire avaler n'importe quoi.
10:13 Mais il y a quand même quelque chose qui paraît clair,
10:17 c'est que la Russie a étendu son territoire depuis l'automne 2022,
10:22 avec quatre nouvelles régions,
10:24 et il est possible que Vladimir Poutine n'ait pas l'intention de s'arrêter là.
10:29 Écoutons-le.
10:31 La dernière fois, je n'ai rien dit, mais je peux affirmer qu'Odessa est sans aucun doute une ville russe.
10:37 Un tout petit peu juive aussi, comme on vient de dire.
10:39 Un tout petit peu.
10:41 Alexis Tarad, il y a un message, parce qu'on est déjà à quatre régions.
10:46 On en est où exactement sur les buts de guerre russes aujourd'hui ?
10:50 Je pense que c'est plus qu'un message, c'est une annonce.
10:53 Il y a deux choses.
10:55 Il y a les buts de guerre qui étaient ceux que toute personne pouvait, avec un brin de réflexion,
11:00 comprendre aisément fin 2021, début 2022.
11:04 Globalement, moi, je les estime à trois grands axes.
11:07 Le premier axe, c'est l'axe majeur de cette opération militaire spéciale,
11:13 c'est la protection des populations du Donbass.
11:16 Rappelons quand même que depuis 2015, elles sont massacrées par leur propre gouvernement.
11:21 Vous vous y êtes rendu d'ailleurs dans le Donbass ?
11:23 Je me suis rendu en l'occurrence trois fois à Donetsk, effectivement, notamment avec vous.
11:26 Et puis, on a eu la chance d'avoir les feux d'artifice amicaux à l'époque du gouvernement sur sa population.
11:33 Et puis, nous étions effectivement dessous.
11:35 Une fois qu'on a, je dirais, parlé de cette question de protection des populations,
11:41 qui est capitale, qui est vraiment importante, je pense...
11:44 C'est le but de guerre numéro un, en fait.
11:45 Absolument, absolument. Pour moi, il est très important.
11:47 Le deuxième but de guerre, il a été clairement annoncé, c'est la démilitarisation.
11:51 C'est-à-dire que nous, Occidentaux, avons militarisé l'Ukraine,
11:55 outre d'une manière complètement considérable et complètement irréfléchie,
12:02 depuis justement 2015 et depuis le début de ce conflit en Ukraine.
12:07 Et enfin, le troisième point, le troisième point rejoint naturellement le premier point.
12:12 Alors, il a été très, très mal compris en Europe, le fameux terme de dé-na-si-fication.
12:18 Je pense qu'il aurait fallu un peu de pédagogie.
12:20 En fait, très clairement, c'était de retirer le pouvoir politique que s'étaient octroyés post-Maïdan
12:28 des groupuscules néo-fascistes, supranationalistes, comme Azov, comme Pravi Sector, comme Somoda, etc.
12:37 Et donc, c'est d'ailleurs ce pouvoir politique qui a entraîné le massacre des populations,
12:42 qui était le grand point.
12:43 Donc ça, c'était les trois points, j'irais, de départ.
12:45 Maintenant, quand on voit l'évolution à l'international et l'évolution militaire sur le terrain,
12:52 effectivement, le président Vladimir Poutine dit clairement,
12:56 il y a un point de vue économique qui va être le développement des BRICS,
12:59 ça c'est pour la partie économique, et puis après, il y a un plan de vue, j'irais, cartographique,
13:03 qui va être peut-être d'envisager que cette fameuse "Nouvelle Russie", ce qu'on appelle la "Nouvelle Russie"...
13:08 Qu'est-ce que c'est la "Nouvelle Russie", quelqu'un peut m'expliquer ?
13:11 La "Nouvelle Russie", ce sont tous les territoires de l'Est de l'Ukraine,
13:18 tous les territoires qui sont au nord de la mer Noire jusqu'à la Transnistrie,
13:23 qui historiquement sont des territoires russes, où on trouve des populations russophones et russophiles.
13:29 Et ce que disait Alexis tout à l'heure est très intéressant,
13:33 effectivement, au démarrage de l'opération spéciale, l'idée, ce n'était pas forcément d'aller à Odessa,
13:39 mais ce qui se passe, à mon sens, c'est que les Russes ont parfaitement compris à qui ils avaient affaire.
13:47 Ils l'ont compris parce que les accords de Minsk 2, qui avaient été signés notamment par la France et par l'Allemagne,
13:55 on a eu donc Merkel et Hollande qui ont avoué publiquement,
13:59 donc ça, il faut quand même le faire, qu'ils avaient signé cet accord en sachant dès le début qu'ils n'allaient pas le respecter,
14:07 mais que c'était juste pour gagner du temps afin de pouvoir armer l'armée ukrainienne.
14:11 Et donc les Russes savent pertinemment que la parole des Occidentaux ne vaut plus rien.
14:16 Et donc si le but de guerre qui consiste à démilitariser l'Ukraine et à retirer l'idéologie bandériste de l'Ukraine,
14:24 n'ont pas changé. En revanche, les garanties d'application de ces buts-là, eux, ont changé.
14:30 C'est-à-dire que les Russes ne vont pas se contenter d'une signature en bas à droite d'un contrat.
14:35 Ça, non. Et donc la meilleure garantie pour eux...
14:38 Donc vous pensez qu'il est possible que la Russie réunifie d'autres territoires en plus des cas...
14:42 C'est-à-dire que la meilleure garantie pour eux, c'est quand même d'aller à Odessa.
14:45 Pourquoi ? Parce qu'Odessa, c'est l'artère vitale, le poumon économique de l'Ukraine.
14:50 S'ils vont à Odessa, là, ils auront un levier politique et économique très important pour pouvoir...
14:56 Parce que Odessa ne sert pas juste à alimenter l'économie de l'Ukraine, mais aussi d'une partie de l'Europe centrale.
15:04 Et donc pour eux, c'est absolument...
15:05 Oui, le projet polonais d'initiative des trois barrières. Vous êtes d'accord avec ça ?
15:10 Autant au tout début, dans les quelques premiers jours, on n'a rien pensé à l'idée qu'Odessa aurait pu être quelque chose de négociable.
15:18 Autant depuis que Boris Johnson est venu influencer Zelensky pour lui dire "tu te rends pas, on va te fournir tout ce qu'il te faut, tu te bats".
15:27 Je pense que là, Vladimir Poutine a pris pleinement conscience de l'implication des autres sur ce conflit.
15:34 Et que c'était plus possible de négocier, donc là il va y aller. Je pense qu'Odessa redeviendra un territoire de la Fédération de Russie.
15:43 Avec une parenthèse, c'est que justement cette diagonale que l'on trace pour nos téléspectateurs, pour que ce soit plus compréhensif visuellement pour eux,
15:51 c'est-à-dire une diagonale qui irait de Odessa jusqu'à Kharkov, et ce serait les territoires de l'Est,
15:56 ça rabaine un petit peu l'idée du modèle de l'Allemagne post-seconde guerre mondiale, où il y avait une Allemagne de l'Ouest et une Allemagne de l'Est.
16:03 Et cette Allemagne de l'Est faisait tampon. Donc là on peut imaginer que pour la sécurité de la Russie,
16:10 cette nouvelle Russie qui serait intégrée à la Fédération, permettait d'être une zone de sécurité pour elle.
16:16 On nous expliquait que la Russie voulait s'emparer de toute l'Ukraine depuis le 24 février 2019.
16:21 On revient au Pays-Bas.
16:22 Ça, ça les intéresse pas.
16:23 Voilà, on pensait que ça les intéressait pas.
16:24 Ça les intéresse pas parce qu'il y a toute une zone qui est à l'Ouest de l'Ukraine qui n'est absolument pas favorable à la Russie,
16:33 et la Russie n'a aucun intérêt à aller de l'autre côté.
16:36 Et ce sont des zones qui sont d'ailleurs réclamées par d'autres, comme la Galicie, la Réunion, etc.
16:42 À quoi bon intégrer des territoires qu'on ne pourra pas contrôler de toute façon ?
16:45 C'est ça la vraie question.
16:46 Si on part du côté Ouest de l'Ukraine dans les populations des Carpathes, Alvolf, etc., ça sera incontrôlable.
16:55 Il y aura une cinquième colonne tout le temps, des attentats, etc.
16:58 La Russie n'a pas besoin de ça.
16:59 La Russie ne veut pas ça.
17:00 La Russie veut vivre en paix.
17:01 C'est la même chose que la question sur les Pays-Bas.
17:03 La question est identique.
17:05 Il y a une telle détestation que Pays-Bas ou Ouest de l'Ukraine, il n'y a aucun intérêt.
17:10 Et Kiev alors ? Que va devenir Kiev ?
17:13 Kiev, bonne question.
17:15 Ce serait quoi une zone tampon ?
17:16 Justement, je faisais le parallèle avec l'Allemagne post-Seconde Guerre mondiale.
17:21 Rappelons-nous comment a fini Berlin.
17:24 Est-ce qu'en 1989, on a détruit le mur de Berlin ?
17:28 Est-ce qu'en 2025, on construira le mur de Kiev ?
17:30 Bonne question.
17:31 Ça peut aussi être un territoire tampon entre la partie Nova Russia,
17:35 les territoires réclamés par les parties hongroises, polonaises, galiciennes, voulonnières, transvaalaires et roumaines aussi.
17:41 Et l'Ukraine, ce ne sera qu'une petite bande de terre qui sera entre les deux,
17:46 qui sera une zone neutre, démilitarisée, pour être sûr qu'on n'y voit pas,
17:49 et surtout qu'il ne rentrera jamais dans l'OTAN.
17:51 L'Union Européenne, ce n'est encore pas trop un problème,
17:53 bien que ce soit un quand même,
17:55 mais qui servira de buffer zone pour être sûr qu'il n'y ait pas d'armement otanien qui puisse arriver jusque là.
18:02 Parce qu'à l'origine, c'était aussi un des problèmes à la base.
18:05 C'est que dans le fait que l'OTAN rapproche ses frontières de la Russie,
18:09 il y avait toute la partie qui était...
18:12 Enfin, l'OTAN voulait intégrer l'Ukraine dans son alliance,
18:17 de façon à pouvoir y implanter des bases militaires,
18:21 dans lesquelles on aurait eu des sites de lancement de missiles supposés être défensifs,
18:25 mais tout le monde sait qu'en 20 minutes, on reconfigure pour être en offensif.
18:29 Et donc, ça aurait permis aux Américains d'avoir des missiles
18:33 qui seraient à moins de 6 minutes de vol de Moscou,
18:36 ce qui ne permet plus, dans le cas de la dissuasion nucléaire,
18:39 de faire la différence entre une frappe préventive et une frappe préemptive.
18:44 Et c'était une des raisons pour lesquelles la Russie avait toujours dit "l'Ukraine dans l'OTAN, non,
18:49 l'Union européenne, à la limite, si vous voulez, faites ce que vous voulez".
18:53 D'ailleurs, c'est nous qui avons fait en sorte, enfin, c'est l'Union européenne qui a fait en sorte que ça échoue,
18:56 avec José-Emmanuel Barroso à l'époque, puisque ce que lui proposait était largement inférieur à ce que la Russie proposait.
19:01 Donc, il y a cet aspect-là.
19:04 Cette mise sous stress vital, encore une fois, des populations européennes s'explique aussi, peut-être,
19:10 parce que sur la ligne de front, les choses vont plutôt mal pour l'armée OTANO qui est vienne.
19:15 Écoutons ce que dit l'Express, le journal français.
19:18 Si Poutine gagne en Ukraine, ce cauchemar qui guette les Européens par Marion van Renterghem.
19:24 Les Européens ne mesurent pas assez l'ampleur des conséquences
19:27 qu'aurait sur eux-mêmes une victoire de la Russie sur l'Ukraine.
19:30 Ils doivent fédéraliser leur défense.
19:32 Comme le rappelle l'eurodéputé Guy Verhofstadt,
19:35 le budget de défense européen est un scandaleux gâchis.
19:38 L'Union européenne dépense autant que les Chinois et quatre fois plus que les Russes pour la défense.
19:43 Mais elle n'est même pas capable de se défendre elle-même, lance-t-il.
19:47 Alors, on a d'un côté, dans l'Express, mais pas seulement, c'est un discours qu'on entend à peu près partout,
19:52 cette idée que le cauchemar de la victoire russe,
19:55 mais d'un autre côté, on a le général Trinquant qui nous dit que quoi qu'il arrive, la Russie a perdu la guerre.
20:00 Écoutons-le.
20:02 De montrer qu'il gagne, même si sur le fond, et je le répète et je le martèle,
20:07 il a perdu la guerre pour laquelle il s'était engagé.
20:11 Je ne comprends plus vraiment Fabrice Sorlin, il a gagné, il a perdu, le cauchemar de la victoire russe ?
20:18 D'abord, en fait, il parle au présent alors que la guerre n'est pas terminée.
20:23 Donc, il tire déjà des conclusions d'une guerre qui n'est pas terminée.
20:27 Donc, ce n'est pas très crédible.
20:30 Deuxièmement, ce qu'il faut bien voir, c'est que je pense que toutes ces personnes-là sont prises dans leur propre piège de leurs mensonges.
20:43 C'est difficile pour eux, en l'espace de quelques mois, de passer du narratif.
20:49 L'armée russe est une armée en pithoséta qui n'a pas de munitions, qui n'a plus d'obus,
20:55 et qui se bat dans les tranchées avec des pelbes.
20:59 Et donc, complexes militaires ou industriels réquisitionnent les machines à laver pour aller prendre les puces et fabriquer des missiles.
21:06 La Russie est en train de défaire la plus grande coalition armée jamais vue dans l'histoire du monde.
21:15 Et ce qui en fait, de facto, la meilleure armée du monde.
21:18 Donc, ils en sont en ce moment à patauger un peu dans leur...
21:22 Est-ce que vous pouvez nous faire un point rapide sur la situation, sur le front ?
21:24 Oui, c'est assez simple. En fait, tout le monde le reconnaît aujourd'hui.
21:28 Les opérations offensives de l'armée russe sont de plus en plus nombreuses.
21:34 Que ça soit au nord, que ça soit du côté d'Advievka, ou même plus au sud, du côté de la petite poche de la tête de pont de Krinki.
21:44 L'armée russe est à l'offensive. Elle est à l'initiative partout sur la ligne de front.
21:48 Et l'armée ukrainienne, quant à elle, est passée d'une position offensive, on l'avait vu cet été, cette fameuse contre-offensive qui a complètement échoué, à une position défensive.
22:00 Elle est aujourd'hui retranchée, autant elle se retranche.
22:04 Elle essaye de se défendre autant qu'elle le peut.
22:06 Et surtout, elle gaspille son énergie et ses réserves à essayer de colmater les brèches que l'armée russe fait sur sa propre ligne de défense.
22:16 Cyril Delatte, vous êtes d'accord ? L'armée russe est à l'initiative sur toute la ligne de front ?
22:20 En ce moment, oui, l'armée russe est à l'initiative sur quasiment toute la ligne de front, si ce n'est toute la ligne de front.
22:25 Il est vrai qu'au départ, l'armée russe a adopté une ligne de défense.
22:30 Mais cette ligne de défense leur permettait de mener une guerre d'attrition contre l'armée ukrainienne.
22:37 Quand on voit les pertes colossales de l'armée ukrainienne, la façon dont ils sont maintenant en train de récupérer du monde dans les rues pour les emmener de force sur le front,
22:47 non seulement la Russie peut se permettre de rester sur ses positions défensives,
22:52 mais en plus d'aller à l'offensive sans avoir de grosses pertes, en infligeant de pertes très lourdes sur l'armée ukrainienne.
23:01 Ce qui traduit d'ailleurs la situation totalement dégradée de l'armée ukrainienne.
23:07 Manque d'hommes, manque de munitions, des personnels qui ont entre 45 et 50 ans.
23:13 On peut voir, voire plus, à certains endroits, qu'il y a même des commandants de bataillons qui disent
23:20 "Ces mecs-là, je ne sais pas ce qu'ils foutent sur le front, c'est des alcooliques, ils ne savent pas tenir une arme".
23:24 On en est rendu à ce niveau-là. Donc là, pour le coup, cette guerre d'attrition, oui, super succès.
23:29 Et puis, on parle du volant militaire, mais ce qui est complètement mensonger,
23:34 c'est d'occulter la victoire économique et politique de la Fédération de Russie et donc de son président.
23:41 C'est ça le cauchemar, en fait. Le cauchemar dont parle l'expresse.
23:43 Mais bien entendu, parce que qu'est-ce qu'a gagné Vladimir Poutine ?
23:45 Et ça, de manière incontestable, et je dirais, pour le coup, le match est fini.
23:49 Au temps, effectivement, d'un plan de vue militaire, c'est en cours.
23:53 D'un plan de vue politique et économique, là, la question est réglée.
23:57 La Russie est dans une situation économique extrêmement positive par rapport à ce qu'elle l'était.
24:01 C'est-à-dire qu'elle est en croissance. Tous les indicateurs économiques mondiaux l'attestent.
24:07 Malheureusement, pour notre cher ministre Bruno Le Maire, malheureusement,
24:11 tous les acteurs sérieux, effectivement, confirment que la Russie se porte bien économiquement.
24:16 Et puis, surtout, plus important, c'est une victoire politique.
24:20 Parce que la Russie et peut-être son président Vladimir Poutine, c'est ce qu'on voit en Afrique, en Asie,
24:25 et dans plein d'autres pays du monde, qui se sentent depuis des années peut-être traités avec un colonialisme économique,
24:33 de la part de l'Occident, aujourd'hui ont trouvé, je ne vais pas juger à tort ou à raison,
24:38 mais ils ont trouvé en la Russie et en Vladimir Poutine quelqu'un qui combat le système.
24:44 Et ça, ça a inspiré beaucoup, sur un plan de vue politique, beaucoup de mise en relation, de renforcement des liens.
24:53 C'est vrai qu'on parle beaucoup du fait que le soft power en Afrique, notamment, c'est Vladimir Poutine.
24:57 Mais pas qu'en Afrique, d'ailleurs. Vous avez raison.
25:00 Mais le développement des BRICS est extraordinaire.
25:04 Sur ces deux dernières années, le bond qui a été fait par les BRICS,
25:08 avec les opportunités d'ouverture qui sont actuellement faites par les pays qui demandent ou qui postulent, c'est extraordinaire.
25:15 Il y a eu plus d'avancées, finalement, en deux ans, pour les BRICS que sur les autres.
25:18 Jean-Len, je voudrais revenir là-dessus et puis je vous laisserai le mot de la fin.
25:23 J'aime bien ce concept de mondialisation du cauchemar.
25:26 Parce qu'en fait, l'Express nous explique que la victoire russe sera un cauchemar pour l'Europe.
25:30 Mais finalement, pour l'Occident, le cauchemar, il est global, puisqu'on voit, par exemple, ce qui se passe avec les outils, avec l'Iran.
25:37 Plus personne n'a peur de la puissance occidentale, qu'elle soit militaire ou économique.
25:43 L'opération spéciale en Ukraine a révélé, en fait, l'extrême faiblesse de l'OTAN et de l'Occident.
25:51 C'est un géant au pied d'argile.
25:54 Tout le monde avait peur, jusqu'à présent, de tenir tête aux Américains ou aux Européens.
26:00 Donc, lorsque Washington donnait un ordre aux pays, notamment du Moyen-Orient, sur le dollar ou autre,
26:08 tout le monde obéissait le doigt sur la couture.
26:13 Mais ça a changé. Pourquoi ? Parce que maintenant, tout le monde se rend compte qu'en réalité,
26:20 l'industrie, enfin, le complexe militare ou industriel des Européens et des Américains n'est pas capable de suivre une guerre à haute intensité.
26:31 Parce que jusqu'à présent, les guerres d'après 1945, ça consiste à bombarder des pays en voie de développement qui n'ont aucun moyen de se défendre.
26:40 Mais quand il s'agit d'avoir une guerre de haute intensité, l'OTAN n'est pas capable.
26:44 Et l'Europe n'est pas capable non plus.
26:47 Et ce narratif et ce discours s'inscrivent dans un processus politique européen qui est très intéressant.
26:52 Souvenez-vous, au mois de novembre, le Parlement français a voté dans un hémicycle vide la révision des traités européens.
27:00 Nous avons les élections européennes qui arrivent au mois de juin 2024.
27:06 Et la volonté de Macron n'est pas d'avoir une armée française forte et autonome.
27:13 C'est de la diminuer pour justifier d'une armée européenne.
27:17 Et là, on va directement vers ce que les Américains voulaient, une Europe faible, mais une Europe fédéralisée sur la base des États-Unis d'Europe, entre guillemets, quelque part.
27:28 Et ça, on y va.
27:30 Ce sera donc finalement pour Cyril Delattre le mot de la fin.
27:32 Merci Cyril, merci Fabrice Sorlin, merci Alexis Tarrade.
27:35 Merci à vous d'avoir suivi notre programme.
27:38 Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle émission.
27:42 Ici Moscou, les Français parlent aux Français, les Francophones parlent aux Francophones.
27:46 (Générique)