À quelques jours du Salon de l'agriculture, les syndicats agricoles maintiennent la pression sur le gouvernement et des actions ont lieu dans plusieurs endroits en France dans l'attente de nouvelles réponses de l'exécutif aux revendications des agriculteurs. Une manifestation sera organisée vendredi devant le parc des expositions de la porte de Versailles
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00:00 Pour l'instant, ils sont surtout réunis ici à Castel-Sarrazin, près de Toulouse, sur l'A62 pour faire blocage.
00:09 L'autoroute est bloquée entre Agen et Montauban sur 70 km.
00:14 Et ce que je peux vous dire, c'est qu'ils sont déterminés à rester plusieurs jours.
00:17 Car comme vous le disiez, ils veulent continuer à faire pression sur le gouvernement, car ils n'ont pas été entendus selon eux.
00:25 Et pour en parler, nous sommes avec Damien Garic, vous êtes président de la FDSEA du Tarn-et-Garonne.
00:31 Le chef du gouvernement, demain, va prendre la parole et évoquer, notamment, entre autres, la question de la grande distribution.
00:37 Vous me disiez tout à l'heure que c'était un enjeu particulièrement important pour vous.
00:41 Qu'est-ce que vous attendez de la grande distribution ?
00:43 Alors la grande distribution, qu'elle arrête d'importer déjà premièrement l'agriculture qu'on n'a pas le droit de produire en France.
00:48 Donc tout ce qui est produit qui ne respecte pas nos normes.
00:53 Donc déjà, si nous, on n'a pas le droit de les produire pour la sécurité du consommateur français, pourquoi on vient l'importer ?
00:59 Ça veut dire que les produits qui rentrent de l'étranger sont moins nocifs que ceux que nous, on pourrait produire en France.
01:04 Et déjà, rien que là, il y a un gros problème.
01:06 Le deuxième problème, c'est au niveau des marges.
01:08 Nous, en tant que producteurs, tout à l'heure, mon collègue m'a montré le prix du lait de chèvre.
01:13 C'est très spécifique.
01:14 Le litre de lait est payé 88 centimes au producteur et revendu dans les magasins BioCop.
01:20 Ils m'ont montré l'étiquette à 4,88 euros le litre.
01:24 Donc rien que là, déjà, il y a un gros problème.
01:26 88 euros pour le producteur qui produit et le distributeur récupère 4 euros sur le dos du producteur.
01:36 Ce n'est plus pensable, ce n'est plus possible.
01:40 On peut prendre aussi l'exemple du lait de vache.
01:42 Aujourd'hui, les éleveurs laitiers croulent sous les dettes.
01:44 Ils se suicident, ils n'en peuvent plus.
01:46 On leur paye leur litre de lait en dessous des 40 centimes et vous l'avez en magasin à 1,30, 1,40 jusqu'à 2 euros.
01:54 Là, c'est pareil, on a un problème.
01:56 On peut prendre pareil le prix des pommes, par exemple.
01:59 Donc concrètement, ce que vous attendez demain, ce sont des mesures sur les marges, c'est ça ?
02:02 Des mesures sur les marges.
02:04 On veut vivre de notre travail.
02:06 On ne veut pas des aides, on veut vivre de notre travail.
02:09 Et on ne veut plus être mis en concurrence avec des produits qui ne respectent pas nos cahiers des charges
02:15 et qui ne respectent pas la législation française.
02:17 Moi, aujourd'hui, si on m'impose un cahier des charges pour produire en France,
02:22 on ne fait pas rentrer un seul produit en France qui ne respecte pas ce cahier des charges.
02:26 Merci beaucoup pour ces explications, Damien Garig.
02:30 Vous l'entendez, ici, les agriculteurs ont des revendications très pressives.
02:34 Ils sont prêts à rester mobilisés au moins jusqu'à samedi, c'est-à-dire jusqu'à l'ouverture du Salon de l'Agriculture.