« En plus de 60 ans, je n’ai pas raté un seul match. » À 81 ans, Jacqueline Hervoche, alias « Mamie FC Nantes », est la mascotte du club de football nantais.
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00:00 Qu'est-ce qu'il tricote là !
00:02 Hé bouge ton cul !
00:04 Je supporte le Céline Horte depuis l'âge de 16 ans
00:07 et j'en ai 80 et ça doit représenter à peu près 1300 matchs.
00:12 Donne ! Donne-la !
00:15 Donne-la !
00:19 Je pense qu'elle est pas loin d'être une mascotte,
00:21 en tout cas c'est clairement quelqu'un qui compte au club.
00:24 Allez les Jeux !
00:27 Un petit rituel, je vais mettre un cierge avant chaque match,
00:34 à n'importe quelle église où je me trouve, je le mets.
00:37 Des fois ça marche, alors j'y crois, c'est pour ça que je retourne.
00:40 En plus de 60 ans, j'ai pas raté un seul match.
00:48 Je mériterais bien une petite récompense !
00:52 Je vis FC Nantes, je dors FC Nantes.
00:56 Quand je me lève le matin, que je vois ça,
00:58 ça me met de bonne humeur pour toute la journée.
01:01 Je pourrais pas me pincer de tous ces posters et tout ça,
01:04 ça me rappelle trop de bons souvenirs.
01:07 C'est marqué pour Mamie parce qu'on m'appelle Mamie FC Nantes.
01:11 Je suis connue sous le nom de Mamie FC Nantes.
01:15 Je suis connue sous le nom de Mamie FC Nantes.
01:18 Je suis là, et puis qu'est-ce que j'ai encore ?
01:22 Il y en a un que j'y tiens, Jonathan Martin Spirerac.
01:25 Je lui avais dit "si tu marches, je me teins les cheveux en blonde".
01:29 Et à ce match-là, il a marqué.
01:34 Et puis au moment où il a marqué,
01:37 il a couru devant la tribune où j'étais,
01:40 et il fait ça.
01:42 Les gens n'ont pas compris pourquoi,
01:45 mais il faisait ça.
01:48 Donc ça voulait dire qu'il fallait que je sois blonde.
01:52 Mais comme j'avais un lymphome,
01:55 ma coiffeuse ne voulait pas me faire de teinture,
01:58 elle ne pouvait pas me teindre en blonde,
02:01 donc j'ai acheté une perruque et j'ai fait une photo en blonde,
02:04 avec une perruque, avec tous les joueurs.
02:07 Ce qu'il y a maintenant, c'est que les joueurs,
02:10 c'est plus du tout comme avant.
02:13 Ils venaient nous voir, on allait au café qui était en face,
02:16 on buvait un coup avec eux, et on se retrouvait tous.
02:19 Maintenant c'est fini ça.
02:22 Maintenant c'est tout juste, ils s'arrêtent à la sortie des matchs.
02:25 Maintenant il y a trop d'argent en jeu, les joueurs jouent,
02:28 mais les supporters pensent après.
02:31 Et pourtant, sans supporters, ils ne sont rien.
02:34 Là j'ai toutes les cartes des joueurs dédicacés,
02:37 Yosique, Doran,
02:40 Loco, Henri Michel.
02:43 Tout ça, ça m'a fait vivre.
02:46 Là c'est quand on est allé à Arsenal,
02:49 alors ça c'est quand on est allé à Rome.
02:52 On ne s'embête pas, on se fait des restos.
02:55 Là ils ont fait des kilomètres et des kilomètres.
02:58 La chose que je regrette,
03:01 c'est de ne pas avoir compté tous les kilomètres que j'ai fait en carte.
03:04 Je ne m'achète pas beaucoup de vêtements,
03:07 je passe tout dans le foot.
03:10 Je vais à la boutique,
03:13 je ne sais même plus quoi acheter parce que j'ai tout.
03:16 Mes parents à 14 ans m'ont virée.
03:19 Heureusement je sortais de l'école,
03:22 j'avais eu mon certificat d'études
03:25 et la directrice cherchait une bonne dans ce temps-là.
03:28 J'avais dit oui, puis j'ai travaillé
03:31 à 14 ans jusqu'à l'âge de 20 ans,
03:34 j'ai 6 ans chez eux et après je suis rentrée en usine.
03:37 J'ai fait un truc à l'AVC,
03:40 un cancer à l'AVC.
03:43 J'ai été opérée deux fois,
03:46 j'ai failli rester sur la table la première fois,
03:49 j'ai fait un AVC.
03:52 J'ai eu un lymphome, c'est un cancer de la peau.
03:55 Je suis toujours en traitement,
03:58 les traitements sont moins lourds maintenant,
04:01 donc je me réfugiais dans l'UFC Nantes.
04:04 Je me dis "Allez, soigne-toi,
04:07 ça va aller, tu as un match la semaine prochaine".
04:10 Je me dis que si je n'avais pas eu l'UFC Nantes,
04:13 je ne serais plus là.
04:16 Quand j'arrive là, je me dis "Ça y est, j'y suis,
04:23 on va vivre un grand moment, j'espère,
04:26 et puis la victoire au bout".
04:29 C'est tout ce qu'on demande,
04:32 et que les joueurs se défoncent sur le terrain,
04:35 qu'ils ressortent le maillot trempé.
04:38 Mohamed attend le ballon !
04:41 Qu'est-ce qu'il a attendu ?
04:48 Il fallait qu'il tire !
04:51 Il tripote la valve !
04:54 Ils sont à 5 à l'heure.
04:57 C'est un bon barbeau quand même !
05:00 Elle grogne !
05:03 C'est dans la bonne humeur, c'est sympa.
05:06 Ça fait 2-3 ans que l'on connaît l'un de l'autre,
05:09 et c'est toujours un moment très sympa, très spécial.
05:12 On saute dans les bras, quand il y a des buts,
05:15 c'est top !
05:18 C'est un Argentin
05:21 qui ne lâche rien !
05:24 Emiliano Salah !
05:27 Emiliano Salah !
05:30 Je suis née la même année que le club, en 1943.
05:33 Ma mère m'a donné une bonne chose.
05:36 C'est venu tout seul.
05:39 Deux mois, dans ma famille,
05:42 personne ne faisait de foot, rien.
05:45 Allez, Boussa !
05:48 Il n'y a personne !
05:51 Emiliano !
05:54 Tu n'as qu'à siffler, maintenant.
05:57 C'est mort, on ne gagnera plus.
06:00 Pour le meilleur et pour le pire, comme tu dis.
06:03 C'est mort de chez mort.
06:06 [SILENCE]