Meurtre d'Éric Masson : «la parole du policier ne vaut plus grand chose aux yeux de certains parquets» estime Linda Kebbab

  • il y a 7 mois
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Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police-Force Ouvrière répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet du procès pour meurtre du policier d'Éric Masson.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Transcript
00:00 - Europ1, 7h, 9h.
00:02 - Lionel Gougelot.
00:04 - 8h13 sur Europ1, Sonia Mabrouk reçoit la syndicaliste policière Linda Kebab.
00:08 [Musique]
00:13 - Bienvenue et bonjour Linda Kebab. - Bonjour.
00:15 - Et merci de votre présence, c'est votre grande interview ce matin sur CNews et Europ1.
00:19 Vous êtes policière, vous êtes la secrétaire nationale du syndicat et unité SGP Police Force Ouvrière,
00:24 vous êtes l'auteur du livre également "Gardienne de la paix et de la révolte".
00:28 On a appris ce matin, Linda Kebab, qu'un individu, un centrafricain, une sorte d'influenceur
00:34 qui avait incité aux émeutes et aux violences contre les policiers dans la ville de Brest,
00:38 avait échappé à la prison ferme.
00:40 Il a été jugé, il a été coupé d'une peine de prison avec du sursis et puis quelques heures d'intérêt général.
00:46 Comment vous réagissez à une telle information ce matin ?
00:49 - Vous avez posé le contexte, il ne s'agit pas de l'erreur d'un ado de 12 ans mal cadré,
00:54 non, il s'agit d'une personnalité, c'est l'enquête et le procès qui l'ont démontré,
00:58 une personnalité qui a connu la guerre dans sa jeunesse puisqu'il vient de Centrafrique,
01:03 une personne qui a été accueillie en France et une personne qui découvre sur le territoire français
01:07 toute la chance qui lui est donnée et qui a, en guise de remerciement, ces propos juste inacceptables.
01:13 Parce que quand on dit qu'il faut faire du sale aux policiers, on ne parle pas de vol de canette,
01:16 comme on peut parfois le lire ou l'entendre de la part de certaines personnes
01:19 qui dénient l'existence de ces émeutes l'été dernier.
01:22 On ne parle pas de vol de canette, on parle de faire du sale, c'est-à-dire d'agresser,
01:25 voire plus, des forces de l'ordre, de piller, de détruire le pays dans lequel on réside.
01:31 Une policière républicaine ne devrait pas dire ça, mais je vais me permettre, le monde est vaste,
01:35 si les institutions françaises ne lui conviennent pas, il peut partir.
01:39 - En l'espace de "il peut partir", quitter la France ?
01:41 - Oui, bien sûr.
01:42 - Mon appel à attaquer les policiers, c'est qu'on n'aime pas le pays dans lequel forcément...
01:46 - Bien sûr, on a le droit de ne pas aimer un territoire donné ou ses habitants,
01:49 je veux dire, libre à chacun de résider là où il le souhaite,
01:51 mais dans ces cas-là, il faut avoir de la cohérence entre son propos et ses actes,
01:54 et en même temps, de demander un titre de séjour, puisque visiblement,
01:57 ce sont les velléités de ce monsieur, ça n'a pas de sens.
02:00 Et puis en plus, quand on voit la décision de justice,
02:02 une peine avec sursis et des travaux d'intérêt, je m'inquiète un petit peu,
02:06 parce que comme je vous l'ai dit, ce n'est pas un appel à voler des canettes de soda.
02:10 D'autant plus qu'il semblerait que le président, enfin en tout cas le juge qui a traité cette affaire,
02:16 lui a dit qu'il aurait des difficultés à obtenir son titre de séjour.
02:19 Alors personnellement, j'en doute, parce qu'on voit des auteurs parfois de violences conjugales condamnées
02:23 qui obtiennent malgré tout leur titre de séjour,
02:25 mais accessoirement, j'ai envie de me dire, pourquoi est-ce que dans ces cas-là,
02:28 alors que visiblement, le juge prend la mesure des propos qui ont été tenus et leur gravité,
02:33 pourquoi une peine avec sursis ?
02:34 Est-ce que finalement, la justice elle-même ne souffre pas d'une difficulté
02:38 à pouvoir faire condamner fermement des gens ?
02:40 Parce que, encore une fois, on a toujours des circulaires qui encouragent les juges
02:44 à ne prononcer qu'en fonction des capacités hôtelières des établissements pénitentiaires.
02:47 C'est très important ce que vous dites, parce qu'en l'espace de quelques semaines,
02:50 Linda Khebab, nous avons évoqué sur nos antennes l'attaque d'un policier
02:53 dans un commissariat à La Rochelle, attaque avec un couteau, l'agression d'une femme,
02:58 cette fois-ci, c'était la compagne d'un policier qui a été reconnu dans le RER A,
03:01 en gare de Marne-la-Vallée, qui a été violemment agressé par quatre jeunes femmes des pays de l'Est.
03:06 Comment vous analysez de tels faits qui s'accumulent ?
03:08 Là, c'est un espace-temps qui est extrêmement court.
03:11 Écoutez, on a conscience dans notre profession de l'exposition à notre intégrité
03:16 qui est mise en danger lorsque l'on exerce.
03:18 On en a aussi conscience, on n'est pas naïf en dehors de notre service.
03:22 Mais nous avons aussi conscience, particulièrement depuis une quinzaine d'années,
03:25 depuis que finalement le policier, on lui aurait retiré un petit peu cette notabilité,
03:29 vous savez, cet acteur de la cité au sein de notre société française,
03:34 des risques encourus par les conjoints, les enfants et les familles de manière générale.
03:38 On l'a vu lorsqu'il y a eu des grosses crises sociales
03:41 où des policiers étaient suivis jusqu'à leur domicile et leurs conjoints et enfants menacés.
03:45 Malheureusement, cette hausse, elle ne trouve pas de réponse
03:48 parce qu'on constate de plus en plus que ce sont des jeunes délinquants ou criminels
03:52 qui s'en prennent à des forces de l'ordre ou à leur famille.
03:54 Néanmoins, ce parcours délinquant, très très jeune, très juvénile,
03:57 n'est pas arrêté par les institutions et notamment les institutions de justice,
04:00 encore une fois, probablement par manque de moyens, par manque de formation, d'anticipation, je ne sais pas.
04:04 Je pense que c'est un vrai sujet d'État.
04:06 - Moyens, anticipation, vous imitez aussi de l'idéologie de la part de certains,
04:09 je dis bien certains, il ne s'agit pas d'essentialisés magistrats aussi,
04:12 qui ne prennent pas peut-être conscience de la gravité des actes envers des policiers et de leur entourage familial ?
04:17 - Oui, bien sûr, il y a évidemment des magistrats qui adhèrent pleinement à la harangue de Baudot,
04:22 vous savez, un de ces grandes figures éminentes du syndicat de la magistrature
04:26 qui disait qu'il fallait toujours prendre parti pour le voleur que pour le policier.
04:30 Et puis, accessoirement, des personnes qui sous-estiment finalement les faits
04:34 dès lors qu'ils touchent des forces de l'ordre ou même le quidam lambda
04:36 et qui, bizarrement, rencontrent des sanctions beaucoup plus fermes
04:38 lorsque ce sont les magistrats qui sont outragés.
04:40 - Comme quoi, quand on veut, on peut ?
04:42 - Quand on veut, on peut. Et là, dans le cadre de ce procès-là, il y a une attente énorme.
04:46 Là, on parle du procès du meurtrier présumé d'Éric Masson.
04:49 L'individu est soupçonné d'avoir abattu, abattu, le 5 mai 2021, ce policier,
04:54 lors d'une opération sur un point de deal à Avignon.
04:56 Le dossier est très lourd, vous le savez, l'INDAC est pas à le suspendre, ni toujours les faits.
05:00 Tout d'abord, moi, je voudrais rappeler qu'il y a eu un traumatisme profond,
05:02 véritablement, pour les policiers et au-delà.
05:04 Ce policier ne faisait que son travail sur un point de deal.
05:07 - Comment vous le vivez en tant que policière, ce procès qui s'est ouvert hier ?
05:11 - C'est en regardant à nouveau cette photo d'Éric Masson que vous avez la bonté et la décence d'afficher.
05:17 On se rend compte que...
05:19 Enfin, on est encore un peu traumatisés, j'ai envie de dire,
05:22 parce que lorsque l'on apprend finalement ces faits, on a tous été dans le déni.
05:25 Je veux dire, on a appris rapidement les faits et on n'y a pas cru.
05:28 Dans les rangs policiers, même les représentants du personnel, on n'y a pas cru
05:31 parce que souvent, dans l'imaginaire, on imagine que les policiers sont en danger
05:36 lorsqu'ils vont, par exemple, sur une prise d'otage, lorsqu'ils font partie des forces d'intervention.
05:41 En réalité, c'est souvent la police du quotidien qui est confrontée aux risques de blessures graves et de morts.
05:45 Vous savez, on est au cœur de la cité des papes, dans une ville moyenne qui n'est pas, disons les choses,
05:50 la plus criminogène, même si elle rencontre de grandes difficultés, mais la plus criminogène au monde.
05:54 Des policiers qui sont appelés initialement sur un simple différend qu'ils ne constatent pas en arrivant
05:59 et pour lequel, du coup, étant sur place, ils voient finalement qu'il y a un point de stupe
06:03 comme il y en a des dizaines de milliers d'autres en France.
06:05 Ils font un contrôle très lambda et l'un d'eux est abattu, je suis désolée, comme un chien,
06:10 par une arme de guerre, par un homme qui avait été multi-condamné,
06:14 qui n'a pas saisi la chance qu'il avait d'avoir eu face à lui une justice qui finalement a été très clémente
06:21 et qui a décidé non plus d'être un délinquant mais un criminel.
06:25 Évidemment, nous sommes profondément affectés parce qu'on a tous, policiers, commencé comme ça sur la voie publique
06:30 à exercer des missions de contrôle sur du trafic de stupes suite à des différends.
06:35 Et à tout moment, on sait que ça peut nous arriver.
06:37 C'est arrivé à Éric Masson, un policier décrit comme intègre, loyal, courageux,
06:41 un père de deux filles qui aujourd'hui sont orphelines,
06:45 orphelines tout simplement parce que leur père a simplement fait son métier.
06:48 En France, en 2021, je rappelle juste que nous sommes un pays qui est pacifié.
06:51 Nous ne sommes pas dans les favelas d'Amérique du Sud, nous sommes en France,
06:54 au cœur de la cité des papes, dans un quartier historique et ce policier a été abattu.
06:58 Vous dites "nous sommes en France" et vous faites une comparaison avec notre pays.
07:01 Au moment où vous parliez, Linda Kebab, cela me rappelle ce qu'avait dit la mère
07:04 de la jeune Sokhaina, cette jeune fille qui a été abattue chez elle à Marseille.
07:08 La mère avait eu cette phrase très forte, mais elle dit "nous ne sommes pas en Colombie,
07:11 nous sommes en France" et ça s'est passé sur le sol français.
07:15 Est-ce que le suspect, là je parle du procès du meurtrier présumé d'Éric Masson,
07:19 peut garder cette ligne de défense ?
07:21 Linda Kebab, là je vous pose quand même comment vous le ressentez.
07:24 Il affirme qu'il n'était pas sur les lieux d'effet malgré des détails techniques
07:27 quand même assez forts.
07:29 Il affirme qu'il ne savait pas qu'Éric Masson était policier.
07:32 Je précise, et pardon de rentrer dans ces détails, qu'un brassard de police
07:36 a été trouvé à côté du corps du policier et tout le monde sait que la peine
07:40 ne sera pas la même s'il savait qu'il était policier ou pas,
07:42 même si on parle de la mort d'un homme, quoi qu'il arrive.
07:45 Oui, bien sûr, alors que vaut la parole de cet individu ?
07:49 Je vous l'ai dit il y a quelques secondes, 19 ans,
07:51 multi-connu des services de police et de justice, multi-condamné,
07:54 multi-chance de s'en sortir et de faire amende honorable.
07:57 Et finalement, dealer à 19 ans qui a décidé de basculer dans la criminalité
08:02 la plus mortifère qui soit.
08:04 Vous l'avez dit, un brassard a été retrouvé près du corps d'Éric.
08:07 L'acheteuse de ce produit stupéfiant qui est à l'origine du contrôle de nos collègues
08:12 a fini par le reconnaître qu'Éric avait bien son brassard visible dans la main.
08:17 Donc du coup, elle savait qu'elle avait affaire à des policiers.
08:19 Lorsque ces deux policiers ont été abordés par les deux dealers
08:21 dont fait partie le meurtrier,
08:24 là, Éric tout de suite dit qu'il était policier puisque à ce moment-là,
08:28 il estime pouvoir interpeller, étant en flagrant délit,
08:31 les dealers qu'il avait quelques secondes avant, quelques minutes avant,
08:34 identifiés comme étant ceux de la transaction.
08:36 Lorsque, parce qu'on parle beaucoup d'Éric, on oublie aussi Romain,
08:40 qui a été blessé, qui a été victime d'une tentative de meurtre,
08:44 puisque c'est important de le préciser pour ceux qui trouveront encore des excuses vis-à-vis de l'auteur,
08:49 c'est que là où l'auteur dit qu'il ne savait pas qu'il avait affaire à un policier,
08:53 lorsqu'il tue notre collègue Éric, Romain continue de crier "police, police"
08:58 et malgré tout, il fait l'objet de tir.
09:00 Ça m'interpelle ce que vous avez dit tout à l'heure,
09:02 vous avez dit que vaut la parole de cet individu qui a été à de multiples reprises condamné,
09:07 mais au cours du procès, ça va être sa parole contre la parole de vos collègues.
09:11 Et malheureusement, vous savez, on a décliné progressivement,
09:15 j'observe ça depuis à peu près une douzaine d'années,
09:17 où la parole du policier ne vaut plus grand-chose, malheureusement, vis-à-vis de certains parquets.
09:21 Autrefois, la parole du policier, elle était déclinée à travers les procès verbaux,
09:25 notamment ceux que l'on rédige.
09:26 Je rappelle qu'un faux nous rend passibles de la cour d'assises,
09:30 c'est dire la valeur d'un procès verbal rédigé par un policier.
09:33 Et bien aujourd'hui, quand on interpelle quelqu'un,
09:36 lorsque même nous sommes victimes, policiers, d'un outrage, d'une rébellion, des violences à notre égard,
09:40 et bien de plus en plus, les parquets, depuis une douzaine d'années,
09:43 exigent des confrontations entre l'auteur et le policier.
09:44 C'est-à-dire qu'on se retrouve devant l'enquêteur,
09:47 dans une confrontation en tenue, à devoir tenter de convaincre un procureur
09:51 que nous ne sommes pas des menteurs.
09:52 - Vous devez vous justifier davantage depuis une douzaine d'années ?
09:55 - Oui, bien sûr. Moi, j'ai refusé pour ma part, sur la voie publique.
09:58 J'ai toujours refusé les confrontations avec les auteurs.
10:01 Lorsque j'étais au commissariat de Créteil, en disant "mais moi, ma parole,
10:03 elle est dans un procès verbal que j'ai signé, j'ai un policier à sermenter,
10:06 je suis agent de police judiciaire, je n'ai pas de raison de me confronter,
10:09 enfin, en tout cas, que ma parole soit confrontée à celle d'un auteur,
10:12 quand bien même il a une ligne de défense mensongère".
10:14 Après, charge au magistrat d'aller jusqu'au bout.
10:16 Néanmoins, sur cette affaire-là, on a quand même une ordonnance,
10:19 enfin, une mise en accusation qui est claire,
10:21 qui dit que cet homme ne pouvait pas ignorer la fonction de policier d'Éric et de Romain.
10:26 La justice sera faite si, quelle peine ?
10:30 Eh bien, vous savez, cette affaire a ébranlé les rangs policiers.
10:35 Nous avions, moins de deux semaines après, organisé une manifestation
10:38 au pied de l'Assemblée nationale.
10:39 Avec des mots qui ont été aussi prononcés contre vous par certains politiques.
10:42 Oui, bien sûr.
10:43 Je me souviens, c'était, je le rappelle à nos auditeurs et téléspectateurs, factieux.
10:46 Factieux, bien sûr, et je vais y venir avec grand plaisir.
10:49 Et à ce moment-là, nous avions dit aux gardes d'Essoe,
10:52 au président de la République, au Premier ministre,
10:54 nous leur avions dit, nous attendons pour les meurtriers de policiers,
10:57 des peines perpétuitées avec des peines incompréhensibles de 30 ans.
11:01 Une promesse a été faite, un engagement a été pris ?
11:02 Une promesse avait été faite.
11:03 Alors, même si le Code pénal prévoit que déjà,
11:06 les 30 ans de sûreté soient garantis quand il s'agit de la mort d'un policier,
11:11 22 ans pour le quidam lambda,
11:14 malgré tout, les gardes d'Essoe nous avaient dit, c'est une promesse,
11:16 une véritable promesse.
11:17 Eh bien, nous allons voir si cette promesse sera tenue.
11:19 C'est un engagement du garde d'Essoe,
11:21 mais également de l'ensemble des autorités politiques
11:24 qui sont à la tête de ce pays.
11:25 Nous verrons si le 19 février, date du verdict,
11:30 eh bien cette parole sera tenue.
11:31 Et donc, cette manifestation, pour répondre à votre question,
11:34 elle avait fait l'objet finalement de la venue d'un tas de partis,
11:39 d'Europe Écologie Les Verts, les communistes,
11:41 la majorité présidentielle, les Républicains, l'URN,
11:44 tout le monde était présent, sauf un parti, la France Insoumise.
11:48 Pourquoi ? Parce qu'à l'époque, ce parti,
11:51 par la voix notamment de son ex-futur candidat
11:53 à la présidentielle en 2022, M. Mélenchon,
11:56 mais également d'autres députés de cette famille politique,
11:59 avait traité notre manifestation de factieuse.
12:01 Qu'est-ce qu'il y a de factieux à venir au pied de l'Assemblée nationale
12:04 pour appeler à l'aide les députés,
12:05 c'est-à-dire la reconnaissance ô combien forte
12:08 du rôle du législateur dans la défense des policiers ?
12:11 Nul ne remettrait en question l'action des agriculteurs
12:15 ces derniers jours, ces dernières semaines,
12:17 et la légitimité de leur action vis-à-vis du législateur,
12:20 des agriculteurs qui demandent de nouvelles normes
12:22 pour la survie de leur métier,
12:24 survie de leur métier dont dépend notre survie alimentaire.
12:27 Eh bien, la survie de notre métier, à nous policiers,
12:30 c'est votre intégrité physique, évidemment,
12:31 et c'est la survie sécuritaire de notre population.
12:33 Et quand nous demandons des mesures aux législateurs
12:36 pour protéger les policiers qui déjà officient,
12:39 exercent et exposent leur intégrité physique H24,
12:43 il n'est pas non-républicain,
12:45 il n'est pas factieux d'exiger du même législateur
12:48 qu'il puisse nous apporter des garanties,
12:49 faire en sorte que l'on puisse apporter
12:51 une sorte de choc carcéral auprès de tous ceux
12:53 qui sont susceptibles d'attenter à nos vies.
12:55 Il n'y a rien de factieux.
12:56 Et pourtant, ce parti politique qui est très électoralement,
12:59 de manière très calculée,
13:01 aujourd'hui, encourage à juste titre
13:03 les actions des agriculteurs,
13:04 tout en traitant de factieux les mêmes actions des policiers
13:07 qui n'avaient pas d'autre vélité qu'à assurer
13:09 une prestation de sécurité à la population,
13:11 comme les agriculteurs souhaitent
13:13 une prestation alimentaire à l'égard de la population française.
13:16 À la fois votre colère et mêlée d'émotion,
13:17 évidemment, parce que ce procès a une charge émotionnelle
13:19 extrêmement lourde, Linda Keba.
13:21 Vous avez dit choc carcéral,
13:23 là nous sommes dans un cas extrêmement grave.
13:25 Il y a aussi, évidemment, les agressions quotidiennes,
13:28 les cambriolages, les vols,
13:29 et c'est une information européen,
13:31 une très nette augmentation de cette délinquance en tout genre.
13:34 Alors, Europe 1 a eu accès à un bilan,
13:36 c'est très précis, de la sécurité publique
13:38 en zone police sur l'année 2023.
13:40 C'est édifiant, surtout pour les petites et moyennes villes.
13:43 Ce n'est pas une surprise,
13:44 et encore moins pour vous, Linda Keba.
13:45 Mais enfin, c'est quand même...
13:47 Est-ce que cette hyper-violence finalement généralisée,
13:49 est-ce que c'est encore au niveau des forces de l'ordre ?
13:53 Vous savez, ça fait quelques années qu'on a observé
13:55 finalement cette délinquance itinérante,
13:57 pour plusieurs raisons.
13:58 La première, c'est que les grandes villes
14:00 profitent de plus en plus finalement
14:01 de plans de charges, de recrutements au sein de la police.
14:03 Je parle des zones police, pas gendarmerie.
14:05 Et donc, du coup, d'une présence policière
14:06 qui peut-être peut décourager les auteurs de violences
14:10 ou de délinquances acquisitives,
14:12 et qui du coup vont aller s'éparpiller.
14:14 La deuxième chose, c'est tout simplement
14:15 les mouvements urbains.
14:17 De plus en plus, on l'a constaté,
14:18 c'est qu'au profit des grandes villes,
14:20 ce sont les moyennes villes qui se retrouvent
14:21 notamment desservies par les LGV, les TGV,
14:24 qui ont été frappées.
14:25 Je pense notamment à Nantes, Angers, Bordeaux, etc.
14:30 Il y a évidemment l'action de police dans certaines villes.
14:31 Vous savez, Bordeaux, il y a quelques années,
14:33 souffrait très fortement du fléau des MENA,
14:37 des vols avec violence,
14:38 notamment dans les transports et dans l'hypercentre.
14:41 Et puis, il y a eu une décision à l'époque
14:43 du directeur de sécurité publique
14:45 de renforcer les services d'enquête
14:48 au sein du commissariat de Bordeaux,
14:50 qui ont permis d'éclater ces groupes de MENA
14:53 extrêmement violents.
14:54 Mais ces gens-là, ces auteurs,
14:56 sont dispersés aujourd'hui,
14:58 et ils sont aujourd'hui à Agen, Toulouse, etc.
15:01 Et donc, évidemment, cette hausse,
15:02 nous, on l'attendait,
15:04 on l'avait anticipée il y a quelques années.
15:06 Je me souviens de la parole du ministre de l'Intérieur
15:08 il n'y a pas deux ans, trois ans, grand max,
15:10 qui se félicitaient de la baisse de la délinquance
15:12 généralisée en France.
15:14 Sauf que ce qui intéresse nos concitoyens
15:16 et les téléspectateurs et les auditeurs,
15:18 ce n'est pas de savoir qu'ils risquent moins
15:19 de se faire escroquer leur carte bleue
15:22 pour laquelle il y a toujours une assurance.
15:24 Non, c'est de savoir que leur enfant
15:26 puisse être agressé dans les transports,
15:28 leur fille violée,
15:30 eux, saucissonné à leur domicile.
15:31 Bref, c'est leur intégrité physique qui importe.
15:33 Et ce que l'on observe,
15:35 au détriment malgré tout,
15:36 et j'ai eu des mots parfois avec certains sociologues
15:38 qui refusaient de le reconnaître,
15:39 or les chiffres le disent et le confirment,
15:42 il y a une hausse sans précédent
15:44 des tentatives d'homicide et des homicides en France.
15:46 Des tentatives d'homicide et des homicides,
15:48 Madame, vous vous rendez compte ?
15:49 On a passé la barre des 1000 victimes en 2023.
15:54 C'est énorme.
15:54 Je voudrais conclure avec vous, Linda Kepaf,
15:56 c'est important, sur ce qui s'est passé hier,
15:57 la demande d'expulsion de Gérald Darmanin,
15:59 en quelques mots, à l'encontre de cet imam du Gard,
16:01 ressortissant tunisien,
16:02 qui affirmait que le drapeau français
16:03 était un drapeau satanique
16:05 et n'a aucune valeur auprès d'Allah.
16:07 Cet individu affirmait finalement
16:08 que c'était un lapsus.
16:10 Alors, beaucoup de questions
16:10 qu'offront ces individus sur notre salle,
16:12 mais surtout ce sondage, CSA pour CNews.
16:15 Alors, la question est claire et directe.
16:17 Faut-il expulser de France,
16:18 sans recours possible,
16:20 les imams étrangers qui tiennent des prêches antifrançais ?
16:22 C'est le cas de celui-ci,
16:24 sans appel, 92%.
16:27 Oui, toute la question, évidemment,
16:28 c'est l'application de ces expulsions.
16:30 Oui, et les heures qui ont suivi
16:33 le tweet de M. Darmanin,
16:35 le parquet de Nîmes a décidé d'ouvrir
16:36 une enquête pour apologie du terrorisme.
16:38 Donc, on verra ce que ça donnera.
16:40 Je vais être très factuel, Mme Mabrouk,
16:41 il ne pourra pas être expulsé.
16:43 Parce qu'à la différence de l'affaire
16:44 avec M. E. Kwisen,
16:45 en effet, au début, une autorité judiciaire
16:47 administrative, pardon,
16:49 une autorité judiciaire administrative
16:50 avait dit qu'il n'était pas expulsable
16:52 parce que ça contrevenait à l'article 8
16:53 de la Cour européenne des droits de l'homme,
16:55 la Convention européenne des droits de l'homme,
16:56 à savoir le droit à une vie de famille.
16:58 Sauf que derrière, une autre autorité
17:00 a cassé en disant que ces enfants
17:01 étaient tous majeurs et donc,
17:02 ils n'avaient pas besoin de leur père.
17:03 Je vulgarise.
17:04 Là, dans ce cas-là,
17:05 ce monsieur a des enfants mineurs.
17:07 Donc, il sera pas expulsé.
17:08 Fin du game.
17:10 Merci, c'était votre grande interview
17:11 sur C News et Europe 1 et à très bientôt.
17:13 Merci Sonia Mabrouk.
17:14 Merci Linda Kebab.
17:16 On vous retrouve dans un instant.
17:17 Restez avec nous sur Europe 1 dans un quart d'heure.
17:19 La revue de presse de Jacques Serret.
17:21 Et oui, juste après le journal de Christophe Lamarre,
17:23 on retrouvera la chronique de Gaspard Proust.
17:25 Bonne journée avec nous sur Europe 1.

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