• il y a 10 mois
Le président de la Coordination rurale Gers, Lionel Candelon, revient sur la crise agricole qui frappe l’Hexagone depuis plusieurs semaines : «Avec la grippe aviaire, ça fait plus de deux ans que je n’ai pas pu vendre un canard».

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Transcription
00:00 Moi, avec la grippe aviaire, ça fait plus de deux ans et demi
00:02 que je n'ai pas pu vendre un seul canard.
00:04 Je ne sais même plus combien j'ai en coût de production
00:08 et combien aujourd'hui je pourrais en gagner en tant qu'agriculteur,
00:11 en tant qu'éleveur.
00:12 Par contre, ce que je sais, c'est que par exemple,
00:14 l'année dernière, l'État m'a abattu des animaux.
00:16 J'avais un coût de production comptable à 14,91 €
00:20 et une indemnisation à 12,03 €.
00:22 Donc sur mon lot de canards abattus,
00:24 j'ai perdu 25 000 €, grosso modo.
00:26 Mais au-delà de ça, aujourd'hui,
00:30 si vous voulez, par exemple, que les agriculteurs aient un salaire,
00:33 il y a quelque chose de très simple à faire.
00:34 À la fin de l'année, quand la coopérative
00:36 dans laquelle l'agriculteur est adhérent fait son bilan comptable,
00:40 le bénéfice, elle en reverse au moins les 4/5 à tous ces adhérents,
00:43 à tous ces agriculteurs.
00:45 Parce qu'aujourd'hui, les coopératives,
00:47 nos anciennes coopératives qu'on a créées il y a 20 ans, 30 ans,
00:50 sont devenues des groupes financiers,
00:52 comme le groupe Avri, comme le groupe Rallies,
00:54 comme Maïs à Douro, comme Vivadour, etc.
00:56 Et il n'y a pas un centime qui revient aux agriculteurs aujourd'hui.
01:00 Il n'y a pas un centime.
01:01 Sauf que ce qu'on n'a jamais dit sur vos plateaux télé,
01:04 c'est qu'un céréalier va vendre à la coopérative...
01:06 Enfin, la coopérative va lui acheter, par exemple,
01:08 une tonne de maïs, aujourd'hui, à 160 €,
01:11 et va le revendre à l'éleveur de la même coopérative 255 €.
01:15 Donc en fait, la différence, ça va dans les caisses de la coopérative
01:17 et il n'y a aucun reversement aux agriculteurs.
01:22 Et ça, c'est totalement inévitable.
01:23 - Il y a des questions très intéressantes.
01:25 - Juste une petite question pour vous, si vous m'entendez.
01:27 Une petite question.
01:28 Moi, je voudrais savoir si ces coopératives ne jouent plus le jeu.
01:31 Les coopératives, au départ, elles ont été créées
01:33 par les paysans eux-mêmes pour les aider.
01:35 Pourquoi vous ne recréez pas des coopératives ?
01:37 Peut-être que c'était possible, je vous pose la question.
01:39 Je suis ignorant du thème.
01:41 - C'est ce qu'on essaye de faire, mais c'est très compliqué
01:43 de recréer des coopératives quand on a déjà des structures.
01:45 Aujourd'hui, le problème des coopératives,
01:47 c'est que ceux qui les dirigent sont également,
01:49 pour la plupart, présidents toujours du même syndicat,
01:52 sont également administrateurs à la MSA,
01:55 administrateurs à Groupama,
01:56 administrateurs au Crédit Agricole,
01:57 administrateurs...
01:59 Certains sont même des hommes politiques.
02:00 Enfin, voilà, c'est tout mélangé.
02:02 On dirait presque une mafia aujourd'hui.
02:04 C'est quasiment ça.
02:05 Et dès qu'ils ont obtenu...
02:08 "Ah, ben tiens, on détaxe le GNR."
02:10 Oui, d'accord, mais qui c'est qui a voté la taxation du GNR
02:12 il y a cinq mois ?
02:13 Et aujourd'hui, on crie victoire et on demande de lever les barrages
02:15 parce qu'on a obtenu la détaxation.
02:17 Mais c'est une grosse plaisanterie.
02:18 Le GNR, aujourd'hui, il a coté une tente de blé,
02:21 il a été avec nous...
02:22 Il a payé un micro du GNR.
02:23 Je suis obligé de vous couper.
02:24 Vous êtes où exactement dans le GR, Silvanel Candelon ?
02:26 Sous-titrage ST' 501
02:29 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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