Selon un rapport de l’OCDE, 578 millions d’euros par an de dépenses de santé pourraient être économisés en France si l’on luttait contre le tabagisme. Un constat qui a motivé la startup KLAVA à fournir aux millions de fumeurs français, le premier traitement numérique destiné au sevrage tabagique. Avec la perspective d’obtenir un dispositif médical remboursé par la sécurité sociale d'ici la fin 2024, ils ont récemment concrétisé une première levée de fonds de 1 million d'euros pour accélérer leurs travaux de recherche et de reconnaissance faciale grâce à l’IA.
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00:00 Je reçois aujourd'hui une startup qui a annoncé une levée de fonds de 1 million d'euros.
00:08 Un fonds qui va servir à délivrer un médicament numérique aidant au sevrage tabagique.
00:13 Bonjour Didier Haddad.
00:14 Bonjour à vous.
00:15 Merci beaucoup d'être notre invité.
00:17 Vous êtes le cofondateur de Klava qui est spécialisé dans le développement de solutions
00:20 numériques innovantes en matière de santé.
00:23 En particulier vous vous attaquez aux problèmes d'addiction, des addictions délétères
00:28 partout dans le monde.
00:29 Est-ce que vous estimez que les traitements médicamenteux actuels ne sont pas efficaces
00:34 pour le sevrage tabagique ?
00:36 D'abord si vous regardez les traitements qui existent actuellement, il y a assez peu
00:40 de traitements.
00:41 Vous avez en pharmacie habituellement le patch, vous avez la gomme, vous avez le spray.
00:44 Il y a eu quelques tentatives d'antidépresseurs comme le Champix mais qui ont malheureusement
00:48 été arrêtés parce qu'ils créent des effets nocifs plus importants que la résue
00:51 tabac.
00:52 Il n'y a pas d'autres traitements aujourd'hui.
00:55 C'est ainsi qu'on a créé une solution.
00:58 Qu'est-ce que ça représente aujourd'hui les addictions ? Parce que c'est votre marché,
01:02 j'imagine que vous le connaissez bien.
01:03 Oui tout à fait.
01:04 Les addictions dans le monde.
01:05 Pour donner ne serait-ce que l'exemple du tabac, vous avez un milliard de fumeurs dans
01:09 le monde.
01:10 En France nous en avons 15 millions.
01:13 On a à peu près 10 millions je crois pour ce qui concerne les addictions à l'alcool.
01:16 Et puis il y a toutes les autres addictions comme les opioïdes, les drogues dures.
01:19 Et puis il y en a d'autres qui peuvent être d'ailleurs les écrans qui sont considérés
01:23 aujourd'hui comme des addictions.
01:24 Et puis enfin il en existe une derrière.
01:26 Pour l'instant on n'en meurt pas quand même.
01:27 Pour l'instant on n'a pas encore démontré un trouble, un danger vis-à-vis des écrans.
01:33 Et encore il y a des études qui seront menées justement au sein du CHU qui fait notre propre
01:38 étude.
01:39 Et puis vous avez l'addiction au sucre aussi également.
01:41 On ne parle pas non plus.
01:43 On se délecte devant une tablette de chocolat mais les conséquences sont parfois désastreuses
01:48 avec le diabète et le cancer.
01:49 Alors dites-nous ce que c'est un médicament numérique.
01:52 Comment ça fonctionne ?
01:53 Comment fonctionne le vôtre ?
01:54 Alors on a une première solution numérique digitale.
01:59 Ça fonctionne tout simplement sur votre smartphone.
02:01 Et en fait tout est basé sur des approches cognitives et comportementales.
02:05 C'est-à-dire que vous allez avoir un compagnon digital sur votre smartphone.
02:08 Tout le monde a un smartphone aujourd'hui.
02:09 Et on va vous aider dans une démarche à modifier votre comportement.
02:13 Alors ce que connaissent bien par exemple les fumeurs c'est le craving.
02:17 Vous savez une envie irrépressible de vouloir consommer une cigarette à un moment spécifique.
02:22 L'une des fonctionnalités, une des briques développées par l'application c'est de
02:25 vous détourner de cette attention.
02:26 Et trois minutes suffiront à vous faire passer cette envie.
02:29 Ça c'est une des briques.
02:31 Je pourrais en citer d'autres.
02:32 Mais vous vous retrouvez dans cette même application.
02:34 Est-ce que ça a nécessité de la recherche ? Un appel à des technologies spécifiques ?
02:38 Alors effectivement ça nécessite plusieurs compétences.
02:41 La première elle est purement médicale puisqu'on travaille avec des médecins, des psychologues,
02:44 des addictologues.
02:45 Et notamment en collaboration avec le CHU Paul Brousse et avec le professeur Amine Beniamina
02:49 qui nous souffle j'ai envie de dire les solutions qui fonctionnent en milieu hospitalier.
02:53 Mais également des compétences purement techniques puisqu'on utilise des algorithmes d'intelligence
02:58 artificielle puisque vous allez avoir des traitements totalement personnalisés.
03:01 Qu'est-ce qu'elle vient faire la raison Lya ?
03:02 Tout simplement elle vient personnaliser votre traitement.
03:04 C'est-à-dire que si vous allez être questionné par l'application, de temps en temps vous
03:08 recevez des notifications qui vont vous dire comment vous vous sentez et pourquoi vous
03:12 vous sentez comme ça.
03:13 Et en fonction des réponses que vous donnez vous allez avoir une thérapie qui est totalement
03:17 personnalisée.
03:18 Une femme enceinte n'aura pas le même traitement numérique qu'une personne qui se sera disputée
03:23 avec son employeur par exemple.
03:25 Donc c'est comme ça que Lya traite l'information.
03:27 Ce sont de la data qui sont...
03:29 Alors je vous demande ce que c'est un médicament numérique.
03:32 En fait c'est pour vous demander la différence entre un coach de bien-être, on va dire santé,
03:38 et ce que vous appelez un médicament.
03:39 Ça veut dire quoi ? C'est vraiment un dispositif médical ? On peut se faire rembourser ce
03:42 dispositif par la sécurité sociale par exemple ?
03:45 Alors effectivement vous avez énormément d'applications aujourd'hui que vous pouvez
03:48 télécharger sur les stores et qui sont qualifiées d'applications de bien-être.
03:51 Et pour être un dispositif médical numérique comme le nôtre, il faut passer les mêmes
03:57 barrières que tous les médicaments.
03:58 C'est-à-dire qu'il faut d'abord être dispositif marqué CE, c'est une première
04:03 brique.
04:04 La deuxième c'est d'avoir des études cliniques qui valident le bon fonctionnement de l'application.
04:08 C'est-à-dire le bon fonctionnement du traitement.
04:10 Et donc quand vous faites une étude en milieu hospitalier, vous faites une étude double
04:14 aveugle avec deux populations et on teste en fonction de ceux qui ont l'application
04:19 et de ceux qui ne l'ont pas.
04:20 Et si vous arrivez à démontrer que ceux qui ont l'application ont obtenu une diminution
04:24 de leur consommation voire un arrêt total, vous arrivez à démontrer le bon fonctionnement.
04:28 Et c'est ça justement un médicament numérique.
04:30 Et c'est le cas aujourd'hui ?
04:31 C'est notre cas puisque on a déjà passé un certain nombre d'étapes.
04:35 C'est-à-dire que nous sommes en cours de marquage CE, c'est pratiquement terminé.
04:38 Et puis nous avons une étude clinique qui est menée au sein du centre hospitalier Paul
04:42 Rousse qui justement, on a les premiers résultats cliniques qui vont apparaître.
04:48 Et puis cette étude va se terminer.
04:50 Et vous avez une réglementation qui est sortie l'année dernière qui est le dispositif PECAN.
04:56 Les pouvoirs publics ont compris que ce type de dispositif avait une efficacité.
05:01 On est en retard par rapport à l'Allemagne.
05:03 L'Allemagne a déjà développé des dispositifs qui s'appellent le dispositif DIGA.
05:07 Mais en France, nous avons le programme PECAN.
05:09 D'accord.
05:10 Et sur ma question sur le remboursement...
05:11 C'est ça justement le programme PECAN.
05:14 C'est ça que ça veut dire.
05:15 Ça veut dire que les autorités ont décidé, si vous répondez à ces critères, d'être
05:19 remboursés à 100% par l'assurance maladie.
05:21 D'accord.
05:22 Et le dispositif s'appelle comment ? Parce que c'était le nom de la start-up Clava.
05:24 Alors c'est Quitoxil, Q-U-I, Quitoxil, c'est le nom d'un médicament, Quitoxil.
05:29 Merci beaucoup Didier Haddad, cofondateur de Clava.
05:32 On va suivre de près ce nouveau médicament.
05:34 On espère, moi, que je ne rechute pas surtout.
05:36 Allez, c'est l'heure de s'intéresser à ces nouvelles menaces cyber, des menaces cyber
05:42 qui pèsent sur l'ensemble des secteurs, mais aussi sur le secteur de la finance.