Adrien Quatennens, député La France insoumise du Nord, était l'invité de C'est pas tous les jours dimanche, sur BFMTV.
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00:00 Vous pourriez aussi me citer l'extrait, que vous avez peut-être vu d'ailleurs, d'Edgar Morin,
00:03 qui dit, et qui s'est ému il y a quelques jours en disant qu'il comprenait assez mal,
00:07 que des gens dont les ancêtres ont été des victimes de la Shoah
00:12 puissent en quelque sorte eux-mêmes se rendre coupables de colonisation, etc.
00:16 - Et donc ça ne vous choque pas ?
00:17 - Moi ce qui me choque, Benjamin Duhamel, c'est que depuis le 7 octobre, en réponse au 7 octobre,
00:21 c'est un véritable massacre qui a cours à Gaza, dans une relative omerta.
00:26 Vous parlez du fait que vous faites très bien votre travail,
00:28 mais il y a des gens qui se sont penchés sur le travail des médias notamment,
00:32 il n'y a aucun journal télévisé, aucun, qui depuis le début a donné le nombre global de victimes à Gaza.
00:38 Aucun. On en est à 30 000.
00:40 - Je ne sais pas pour les journaux télévisés, ce que je peux vous dire, c'est que ici, sur BFM TV, les chiffres sont donnés.
00:45 - Pardon, attendez, Benjamin Duhamel, c'est moi qui vous demande pardon, et c'est moi qui vous demande d'attendre un instant.
00:50 - Il y a une phrase du président du Brésil, Lula, qui compare ce qui se passe à Gaza avec la Shoah.
00:55 Est-ce que cette phrase vous paraît, est-ce que cette comparaison vous paraît justifiée ?
01:00 - Moi, ce que je vais vous répondre, c'est que je me réfère au droit international,
01:03 plus qu'à une citation que vous venez de me mettre sous les yeux, et que...
01:06 - Sous les yeux du président du Brésil, c'est pas...
01:09 - Non, c'est peut-être pas comparable, mais en tout cas, il y a une chose qui est sûre,
01:11 c'est que la Cour pénale, la Cour de justice internationale,
01:15 et honneur à l'Afrique du Sud d'ailleurs d'avoir fait le travail là-dessus,
01:18 a reconnu le risque génocidaire. Voilà ce qui est en train de se passer.
01:22 - Absolument, la Cour internationale de justice a demandé à Israël de prévenir le risque de génocide.
01:27 - C'est plus que ça, Benjamin Duhamel, parce que ça veut dire que donc,
01:28 sur les cinq critères qui permettent d'établir le fait qu'il y ait un génocide,
01:32 il y en a déjà quatre qui sont établis, mais surtout, ça veut dire que tous les États
01:36 qui sont signataires de la Convention contre le génocide, et notamment la France, sont sommés d'agir.
01:41 Benjamin Duhamel, vous savez, cette semaine à l'Assemblée nationale,
01:45 nous avons reçu des médecins français qui reviennent de Gaza, d'accord ?
01:50 Vous savez ce qu'ils nous disent ? Ils nous disent que sur 100% des gens qu'ils ont eu à soigner,
01:53 ils n'ont vu aucun combattant, que des civils, beaucoup d'enfants,
01:58 des enfants à qui on tire dans la tête.
02:00 Une infirmière a raconté cette histoire d'une petite fille de sept mois,
02:04 toute sa famille a été décimée par les bombardements, on lui a amputé les deux bras,
02:09 et le médecin disait "je l'ai sauvée, je m'interroge sur le fait de savoir si j'ai bien fait de sauver cet enfant".
02:13 Elle a perdu toute sa famille, et elle est amputée des deux bras. C'est un véritable massacre.
02:17 Et en revenant en France, ils disaient "mais ce monde est fou,
02:20 on ne comprend pas qu'il y ait cette espèce d'omerta autour de ce qui est en train de se passer,
02:23 d'autant plus quand on parle de risques génocidaires".
02:25 Et le président de la République a expliqué qu'une offensive israélienne à Rafah
02:30 aboutirait à un désastre humanitaire sans précédent,
02:32 en évoquant il y a quelques jours un bilan humain et une situation humanitaire intéressante.
02:35 Le président de la République maintenant doit passer des mots aux actes, ça suffit.