Descente finale

  • il y a 7 mois
Au début des années 90, un gang des îles vierges américaines introduit illégalement des centaines de kilos de cocaïne aux États-Unis. Police et agents fédéraux mettent alors le gang sous étroite surveillance mais ils sont incapables de découvrir qui le dirige. Dans le cadre d’une enquête qui s’étend de la Georgie à l‘Amérique du Sud, la police, la DEA, le service des douanes américaines et le FBI finissent par démanteler ce gang de narcotrafiquants.
Transcript
00:00 [Musique]
00:08 Les îles vierges américaines sont un véritable paradis pour les touristes.
00:12 L'archipel foisonne de forêts tropicales et de kilomètres de plages.
00:16 Et ce paradis est juste à côté des États-Unis.
00:19 Mais ces îles cachent un lourd secret.
00:22 Les autorités les appellent "l'entonnoir à cocaïne".
00:28 Comme l'archipel est situé à mi-chemin entre l'Amérique du Sud et les États-Unis,
00:32 plusieurs gangs s'y arrêtent pour faire entrer d'énormes quantités de cocaïne aux États-Unis.
00:36 Au début des années 90,
00:40 un gang se faisant appeler les "Island Boys"
00:43 fit entrer des milliers de kilos de cocaïne aux États-Unis depuis les îles vierges.
00:47 Ils avaient choisi la petite ville d'Augusta en Géorgie
00:52 comme point d'entrée principale de la cocaïne sur le continent.
00:54 Une fois au pays,
00:56 ils l'a transformé en crack.
00:59 L'agent spécial Tim Cox du FBI.
01:01 C'est principalement la population de cette localité qui les a attirés à cet endroit.
01:07 À ce moment-là, on y comptait plusieurs quartiers défavorisés
01:11 où des criminels n'attendaient que l'occasion de vendre du crack.
01:14 En outre, ce n'était qu'à deux heures de route d'Atlanta et de Savannah.
01:17 Mais la rivalité entre les Island Boys et les gangs locaux était féroce.
01:24 Eugene Smalls dirigeait les opérations à Augusta pour les Island Boys.
01:28 Ces affaires allaient bien.
01:30 En 1991, le gang rapportait des millions de dollars
01:34 et Smalls était une cible intéressante.
01:36 La rumeur disait qu'il avait toujours un million de dollars en argent liquide
01:40 dans un coffre bancaire dont il gardait la clé autour du cou.
01:43 Le gang a été encore un des plus nombreux à se faire attaquer.
01:48 Le gang a été encore un des plus nombreux à se faire attaquer.
01:52 [Musique]
02:20 Quand la police d'Augusta arriva sur les lieux,
02:22 le coffre d'Eugene Smalls était vide
02:24 et le puissant narcotraficant luttait pour sa vie.
02:27 Il survécut, mais il avait subi de graves blessures.
02:33 L'augmentation du taux de criminalité d'Augusta
02:37 préoccupait la police et les Island Boys en étaient la cause principale.
02:40 La police d'Augusta discuta de ce problème avec le FBI.
02:44 Les enquêteurs commencèrent par dire aux agents ce qu'ils savaient du gang.
02:49 Les autorités locales, par le biais de leurs informateurs
02:52 et de types arrêtés antérieurement,
02:53 savaient qu'il y avait à Augusta de plus en plus d'hommes en provenance des îles vierges.
02:58 Selon des informateurs, ils faisaient entrer
03:01 de plus en plus de grosses quantités de cocaïne dans la région.
03:04 En octobre 1992, le FBI et le service des douanes
03:10 travaillaient de concert pour se constituer un dossier contre les Island Boys.
03:16 Cox les soupçonnait de collaborer avec un important cartel colombien.
03:19 Une chose était sûre, ils étaient aussi mystérieux que dangereux.
03:24 Comme on n'avait pas réussi à infiltrer le gang,
03:27 on devait recueillir le plus d'informations possible, morceau par morceau.
03:30 Les agents recueillirent les photos des présumés membres du gang
03:34 prises par l'escouade locale des narcotiques.
03:36 Voici Larry Sapp, qui était alors agent au service des douanes américaines.
03:40 On ne les connaissait pas tous, on a conservé leurs photos
03:43 en se disant qu'on les identifierait plus tard.
03:46 Les agents examinèrent également tous les rapports en relation avec les Island Boys.
03:50 Un des rapports était particulièrement intéressant.
03:53 Un mois plus tôt, des agents de la DEA avaient aperçu Eugene Smalls
03:59 à l'aéroport d'Atlanta.
04:00 Malgré ses blessures, le trafiquant était venu en personne
04:03 chercher un homme en provenance des îles Vierges.
04:05 Les agents décidèrent de prendre Smalls en filature.
04:10 Ils communiquèrent bientôt avec la patrouille des autoroutes de la Géorgie
04:14 afin qu'un agent arrête Smalls pour excès de vitesse.
04:17 La DEA s'est alors jointe à la police locale.
04:21 Ils les ont fait descendre de voiture, les ont fouillés,
04:24 leur ont confisqué leur argent et ont essayé de les interroger.
04:28 Smalls pouvait à peine marcher.
04:31 Le passeport de son passager, James Springett,
04:37 avait été émis aux îles Vierges américaines.
04:42 Les agents fouillèrent également la voiture mais n'y trouvèrent rien.
04:45 Aucune drogue, aucune arme et, fait étonnant, très peu d'argent.
04:49 Ils photographièrent ensuite les deux hommes,
04:53 leur carte d'identité et leur carte de crédit
04:55 et durent ensuite les laisser partir.
04:57 Maintenant, les agents pourraient suivre à la trace
05:04 les déplacements des suspects grâce à leur numéro de carte de crédit.
05:07 Mais il y avait toutefois un inconvénient à cette arrestation.
05:11 Ils savaient qu'ils étaient surveillés et pouvaient modifier leur comportement.
05:16 Ils seraient dorénavant plus prudents et particulièrement lors de leurs déplacements.
05:21 Les agents se posaient des questions sur James Springett.
05:26 Qui était-il et quel rôle jouait-il dans l'affaire ?
05:28 Eugene Smalls était allé le chercher personnellement à l'aéroport
05:33 alors qu'il se remettait à peine de ses blessures.
05:35 A l'évidence, James Springett était un homme important.
05:40 L'agent spécial Cox contactait le service de police local
05:44 pour savoir si on détenait des informations sur lui.
05:47 L'escouade des narcotiques du bureau du shérif de Richmond County
05:52 luttait contre le gang depuis son arrivée à Augusta.
05:55 Mais n'avait jamais entendu parler de James Springett.
05:58 Pour arrêter les Island Boys,
06:04 les autorités policières devraient recommencer le travail depuis le début.
06:09 [Musique]
06:14 On a commencé dans les rues et effectué des opérations de surveillance
06:19 en plus d'essayer d'infiltrer le gang.
06:21 Les agents rencontrèrent alors un autre obstacle.
06:25 Les Island Boys avaient la réputation d'être si violents
06:28 que même les informateurs payés craignaient de divulguer des informations sur le gang.
06:32 On avait du mal à trouver des informateurs.
06:36 Ceux-ci craignaient de faire affaire avec eux
06:38 parce qu'ils avaient la réputation de s'en prendre aux gens et de les tuer.
06:41 Pendant les opérations de surveillance,
06:47 les autorités fédérales virent des membres du gang
06:49 loués des chambres de motel à plusieurs reprises
06:51 d'où ils effectuaient des transactions.
06:53 Après leur départ, les agents fouillaient les lieux.
06:59 Vous seriez surpris par tout ce qu'on pouvait y trouver.
07:04 Des numéros de téléphone, des photos, etc.
07:06 Dans cette enquête, c'était comme si on avait rempli une pièce de morceau de puzzle
07:10 qu'on essayait d'assembler pour découvrir qui était qui.
07:13 La pression permanente et intense que la police exerçait sur Eugene Smalls,
07:22 le chef des Island Boys d'Augusta,
07:24 finit par avoir raison de lui.
07:26 On ne lâchait pas.
07:33 Eugene Smalls décida alors de s'en aller en Virginie.
07:36 Je crois personnellement que Eugene est parti
07:40 parce que le gang faisait l'objet de trous d'attention à Augusta.
07:43 Après le départ de Smalls, un certain Shaquem Gabriel
07:48 devint le nouveau chef des Island Boys
07:50 et dirigea les opérations à Augusta en Géorgie.
07:53 L'agent Sapp alerta les autorités de la Virginie de l'arrivée de Eugene Smalls.
08:03 Ils se sont mis sur son dos dès son arrivée.
08:05 L'enquête progressait bien.
08:07 Smalls fut arrêté à Virginia Beach pour trafic de narcotiques.
08:11 Il fut finalement inculpé, puis condamné à 90 ans d'incarcération.
08:15 À Augusta, les agents concentrèrent leur attention sur Shaquem Gabriel,
08:20 le nouveau chef des Island Boys.
08:22 Ils soupçonnaient le gang de faire transiter la drogue par l'aéroport d'Atlanta.
08:26 À voir leur train de vie et les énormes quantités de cocaïne qu'ils vendaient,
08:31 il était évident qu'ils en faisaient venir des valises pleines
08:34 et que beaucoup de passeurs de drogue travaillaient pour eux.
08:37 Le 14 juin 1995, des agents d'Atlanta trouvèrent une valise contenant 7 kilos de cocaïne.
08:57 Les enquêteurs interrogèrent le passeur, qui leur avouait que la drogue était destinée à Shaquem Gabriel à Augusta.
09:03 On a pu corroborer cette information grâce à certains appels téléphoniques
09:12 et constater que le passeur disait la vérité.
09:15 En se basant sur la déposition du passeur,
09:20 les autorités obtèrent un mandat d'arrêt contre Gabriel et un mandat de perquisition de sa maison.
09:26 Le 15 juin 1995, les autorités exécutèrent les deux mandats.
09:31 Mais les agents qui arrivèrent chez Gabriel
09:34 ignoraient que celui-ci les attendait derrière la porte de sa maison.
09:37 À Augusta, en Géorgie, le FBI, de même que le service des douanes et la police locale,
09:48 travaillait de concert pour démanteler un dangereux gang de narcotraficants.
09:52 Les enquêteurs arrêtaient Shaquem Gabriel,
09:55 l'homme qu'ils croyaient être à la tête des Island Boys à Augusta.
09:58 Gabriel fut accusé d'avoir tenté de prendre possession de 7 kilos de cocaïne d'un passeur des Îles Vierges.
10:05 On trouva chez lui des documents, des photos et 15 000 dollars en billets d'un dollar.
10:11 L'agent spécial Tim Cox.
10:17 Apparemment Shaquem se trouvait trop bien pour payer avec des billets d'un dollar,
10:20 alors il les mettait dans des pots.
10:22 Pour les autorités, l'arrestation de Gabriel était un succès sur toute la ligne.
10:28 Mais cela n'arrêta pas les Island Boys.
10:30 Dès que Gabriel fut mis en détention, de nouveaux chefs prirent les commandes du gang.
10:38 Dès qu'on procédait à l'arrestation de Gabriel,
10:42 les agents de la police de l'île de l'île de l'eau,
10:44 ils se sont rendus compte que Gabriel avait été en train de se faire arrêter.
10:47 Dès qu'on procédait à l'arrestation d'un membre du gang,
10:52 d'autres types arrivaient des Îles Vierges pour les remplacer
10:54 et assurer la distribution de la drogue dans le secteur d'Augusta.
10:58 Les enquêteurs continuèrent de surveiller de près les Island Boys
11:03 en ayant recours aux techniques qui leur avaient permis d'arrêter Gabriel, mais en vain.
11:07 Il semblait bien que les Island Boys avaient changé leur façon de faire.
11:13 Ils se sont rendus compte que Gabriel avait été en train de se faire arrêter.
11:16 Dès qu'on procédait à l'arrestation de Gabriel,
11:19 de nouveaux chefs prirent les commandes du gang.
11:21 Dès qu'on procédait à l'arrestation d'un membre du gang,
11:24 des agents de la police de l'île de l'eau,
11:26 ils se sont rendus compte que Gabriel avait été en train de se faire arrêter.
11:29 Dès qu'on procédait à l'arrestation de Gabriel,
11:33 des agents de la police de l'île de l'eau,
11:35 ils se rendent compte que Gabriel avait été en train de se faire arrêter.
11:40 Le gang avait échappé aux policiers en se servant de passeurs
11:43 dont le profil ne correspondait pas à celui du passeur habituel.
11:46 Voici Larry Sapp, qui était leur agent des douanes.
11:49 Ils trouvaient des jeunes femmes sans le sou et sans avenir.
11:53 Ils leur demandaient si elles aimeraient aller passer des vacances payées aux îles vierges pendant une semaine,
11:59 à condition qu'elles rapportent un colis dans leur bagage.
12:02 Bien entendu, elles acceptaient toutes.
12:09 C'était des jeunes femmes influençables qui n'avaient vu là qu'une occasion de gagner un peu d'argent.
12:14 Elles avaient bien commis un crime, mais dans un certain sens, c'était aussi des victimes du gang.
12:19 Elles n'ont pas pu nous fournir beaucoup d'informations,
12:22 mais elles nous ont toutefois indiqué qui leur avait proposé ce marché et en quoi il consistait.
12:26 La jeune femme déclara aux enquêteurs qu'elle avait été engagée par la petite amie de Brian Gustave.
12:36 Peu de temps après l'arrestation de Gabriel, Gustave et sa petite amie étaient venues des îles vierges.
12:41 Ils dirigeaient maintenant les Island Boys.
12:44 La jeune femme fournit aussi aux autorités le nom d'autres femmes qui avaient transporté de la drogue.
12:49 Il fallut compter plus d'un an pour recueillir toutes les preuves nécessaires contre les nouveaux chefs du gang,
12:57 mais les enquêteurs furent enfin arrêtés Gustave et sa petite amie.
13:00 Brian Gustave fut reconnu coupable de trafic de drogue.
13:04 Quant à sa petite amie, elle accepta de négocier un aveu.
13:07 Les agents avaient arrêté les chefs des Island Boys encore une fois.
13:10 - Quand on les arrête et qu'on constate qu'ils continuent de plus belle une semaine plus tard, ça devient très frustrant.
13:16 Mais c'est à cause de ça qu'on travaillait fort pour atteindre la tête de l'organisation,
13:20 parce que c'était la seule façon de les arrêter.
13:23 Le fait d'arrêter les vendeurs de drogue d'Augusta n'avait aucune incidence sur la qualité de l'équipement.
13:32 Le fait d'arrêter les vendeurs de drogue d'Augusta n'avait aucune incidence sur la quantité de stupéfiants qui entraient aux États-Unis.
13:37 Les agents savaient qu'ils devaient découvrir qui menait les opérations des Island Boys.
13:41 Le chef devait sans doute se trouver aux Îles Vierges.
13:45 - En 1996, on a désigné les Îles Vierges américaines comme étant un lieu où il y avait un trafic important de narcotiques.
13:54 L'enquêteur Chris Howell faisait partie d'un groupe d'intervention de la DEA
13:59 qui visait spécifiquement les narcotrafiquants des Îles Vierges américaines.
14:02 - Jusque-là, on n'avait pas vraiment ciblé les individus qui avaient des circuits de trafic de cocaïne bien établis.
14:10 Par conséquent, ces trafiquants étaient devenus très puissants et avaient beaucoup de ressources à leur disposition.
14:16 On avait donc beaucoup de rattrapage à faire.
14:20 Les agents commencèrent par interroger des informateurs
14:25 qui leur apprirent qu'une famille aisée de Sainte-Croix était mêlée à des envois de cocaïne en provenance de Colombie.
14:30 - On a appris de certains de nos contacts secrets que l'un des membres de cette famille à Sainte-Croix était la petite amie de James Springett.
14:39 Les enquêteurs reconnurent ce nom.
14:43 En 1992, les agents de la DEA avaient photographié Springett quand Eugene Smalls était venu le chercher à l'aéroport d'Atlanta.
14:55 - Cet informateur nous a indiqué qu'il s'agissait du plus important narcotrafiquant des îles vierges.
15:01 On s'est alors concentrés principalement sur James Springett.
15:05 Les enquêteurs découvrirent que la petite amie de Springett possédait plus d'une demi-douzaine de téléphones portables.
15:12 Ces téléphones constituaient peut-être la clé qui permettrait de démanteler enfin le dangereux gang.
15:17 - On a commencé par examiner les relevés des appels téléphoniques sur ses appareils.
15:23 D'autres noms qui nous étaient déjà connus grâce à nos informateurs sont apparus sur les relevés.
15:28 Il était évident que cette femme jouait un rôle dans l'affaire.
15:32 Pendant que les agents suivaient cette piste, ils continuaient d'interroger des informateurs.
15:39 Ils apprirent ainsi qu'une petite quantité de cocaïne devait quitter San Thomas par hydravion.
15:48 Une équipe de surveillance aperçut un présumé passeur de drogue qui mettait un carton à bord d'un hydravion.
15:54 L'appareil décolla pour se rendre à la plus grande des îles vierges américaines, Sainte Croix.
15:59 - On les a laissés décoller et partir pour Sainte Croix et on a fait surveiller l'endroit où ils devaient amérir.
16:08 Quand l'hydravion amérit, l'agent Chris Howell et la DEA l'attendaient.
16:16 Ils croyaient que le carton était plein de cocaïne.
16:19 Les agents devaient procéder à une arrestation sans histoire mais le plan changea.
16:27 Quelque chose semblait avoir effrayé le passeur de drogue. Les agents devaient passer à l'action.
16:37 - Le type qui transportait le carton a couru jusqu'à la mer où il a sauté.
16:46 - Il a alors ouvert le carton et des sacs de cocaïne se sont mis à flotter sur l'eau.
16:51 Le passeur essayait de détruire les preuves.
16:54 - Il savait que s'il ouvrait ses sacs, la cocaïne se dissoudrait dès qu'elle serait en contact avec l'eau.
17:00 - Mais je n'allais pas le laisser faire. Je voulais récupérer les 7 kilos de cocaïne et l'empêcher de déchirer ses sacs.
17:10 L'agent Howell recueillit plusieurs kilos de drogue et un téléphone portable acheté par la petite amie de Springett.
17:17 Le passeur était en sérieuse difficulté et il le savait. Il refusa toutefois de révéler aux autorités pour qui il travaillait.
17:31 - Dans les îles, il est très rare que les gens collaborent avec nous.
17:36 Quand on arrête un type, même s'il risque plusieurs années de détention, il préfère purger sa peine plutôt que de nous parler.
17:43 À la suite de cette opération, les Highland Boys étaient sur le qui-vive.
17:48 Comme ils savaient que les autorités fédérales les surveillaient, ils changeaient rapidement de tactique.
17:53 - Springett a décidé que le gang ne ferait plus transiter la cocaïne par les îles Virginie-les-Americaines.
18:00 Le gang stockerait plutôt les envois de narcotiques sur l'île de Tortola.
18:06 - Les îles vierges britanniques ne sont qu'à 5 ou 10 minutes de bateau de Saint Thomas.
18:11 On peut donc se trouver en eau britannique et 5 minutes plus tard, on peut être en eau américaine ou dans les eaux internationales.
18:18 L'île de Tortola est britannique, donc à l'extérieur du territoire américain.
18:28 Le 19 juin 1996, les Highland Boys firent venir une tonne et demie de cocaïne sur le rivage de Tortola.
18:35 - On parle ici de chargements qui valaient des millions de dollars.
18:40 Il est très rare qu'un groupe transporte d'aussi grosses quantités de drogue sans avoir de gardien armé.
18:45 Les colombiens, lourdement armés, étaient sur place pour vérifier la cargaison.
18:50 - Ces types ne devaient pas seulement veiller aux intérêts des sud-américains, mais également protéger la drogue.
18:57 La cocaïne fut chargée dans deux véhicules, une camionnette et un pick-up.
19:02 Cette livraison était si importante que James Pringett supervisait lui-même le transfert.
19:08 Les deux véhicules se dirigirent vers l'endroit où l'on devait entreposer la cocaïne.
19:16 Les narcotrafiquants ignoraient alors que la police des îles vierges britanniques les attendait.
19:23 Les agents surveillaient le pick-up depuis plus d'un mois.
19:26 Toutes les deux semaines, le véhicule partait de l'extrémité est de l'île pour se rendre à l'extrémité ouest, lourdement chargée.
19:32 - Ils croyaient qu'il s'agissait de trafic de drogue, mais ils croyaient également que le pick-up avait servi l'ordre de vol commis dans le secteur est de l'île.
19:40 En voyant une camionnette et un pick-up s'approcher, les policiers passèrent à l'action.
19:50 Le pick-up parvint à passer à travers le barrage routier, mais la camionnette, elle, fut contrainte de s'arrêter.
19:56 Les suspects ouvrirent le feu.
20:10 Avec leur arme automatique, leur puissance de tir était nettement supérieure à celle des policiers.
20:15 - La plupart des agents avaient des revolvers qui pouvaient tirer six projectiles ou des fusils de chasse contenant trois balles.
20:22 Et ils devaient se battre contre des types armés de M16 qui tiraient en rafale.
20:27 Un agent fut blessé.
20:31 - Un projectile l'a frappé sur le côté de la tête et il gisait dans une mare de sang dans la rue.
20:38 Ils ont tout fait pour tenter de le garder en vie.
20:43 La camionnette s'enfuit. L'agent blessé fut alors conduit d'urgence à l'hôpital.
20:48 - C'est incroyable qu'il ne soit pas mort.
20:51 Un de ses yeux est sorti de son orbite. Il a perdu un oeil, mais il a survécu.
20:57 Le lendemain, les policiers trouvèrent la camionnette un kilomètre et demi plus loin.
21:02 Les pneus, le radiateur et le moteur étaient criblés de balles.
21:06 À l'arrière, les policiers trouvèrent 1260 kilos de cocaïne.
21:11 Ils trouvèrent aussi des lunettes de vision nocturne, des GPS et des lumières servant à envoyer des signaux aux avions.
21:18 La police des îles Vierges britanniques croyait que les narcotrafiquants tenteraient de s'enfuir sur une autre île.
21:25 Ils contactèrent alors les services de police des îles Vierges américaines et des autres îles avoisinantes et leur demandèrent de l'aide.
21:32 Les autorités devaient localiser au plus vite ces dangereux hommes.
21:36 S'ils avaient osé tirer sur un policier, personne n'était en sécurité.
21:41 Dans les îles Vierges britanniques, une fusillade avait éclaté entre des narcotrafiquants lourdement armés et la police locale.
21:47 Les trafiquants s'étaient enfuis, mais les enquêteurs avaient saisi une camionnette remplie de cocaïne.
21:53 La police avisa ses homologues des îles voisines de demeurer à l'affût.
21:58 C'était comme lorsqu'on envoie un message spécial à toutes les unités.
22:05 Ils ont informé tous les policiers des événements et leur ont dit de surveiller les plages, les marinas, les quais et tous les endroits où ces types pouvaient se trouver.
22:15 Les policiers des îles étaient sur le qui-vive.
22:24 Ils étaient en train de faire des recherches sur les policiers des îles.
22:29 Tôt le lendemain matin, des agents arrêtèrent un bateau suspect.
22:35 Bien qu'il n'y eût pas de drogue ni d'armes à bord, ils trouvèrent une importante quantité d'argent liquide.
22:44 On les a interrogés, puis on les a laissés aller parce qu'on n'avait pas assez d'indices pour les garder en détention.
22:51 Ces individus étaient en train de se faire arrêter.
22:55 On les a laissés aller parce qu'on n'avait pas assez d'indices pour les garder en détention.
22:59 Ces individus étaient, selon nos informateurs, des membres de l'équipage du bateau de Springett.
23:04 Il s'agissait de l'équipage qui avait transporté la cocaïne retrouvée par les policiers à Tortola.
23:10 Quelques jours plus tard, la police des îles vierges américaines trouva le corps de l'un des membres de cet équipage.
23:17 Il avait été tué de deux projectiles à la nuque, comme si on l'avait exécuté.
23:22 Pour moi, cela indiquait que l'organisation de Springett ne tolérait pas l'échec.
23:26 Il fallait que quelqu'un paie pour la perte de cette cargaison, même si cela signifiait qu'ils doivent mourir.
23:31 En Géorgie, l'agent spécial Tim Cox du FBI et l'agent Larry Sapp des douanes américaines suivaient quelques pistes.
23:40 Ils avaient mis sous surveillance un certain Ronnie Pemberton, qui selon lui était le plus récent chef des Island Boys à Augusta.
23:51 Trois mois après l'affrontement de Tortola, l'agent Tim Cox décida d'envoyer un message clair à Pemberton à l'aéroport d'Atlanta.
23:58 J'avais entendu dire par l'un de nos informateurs que Pemberton avait déclaré que j'étais un idiot et que je ne l'arrêterai jamais.
24:05 J'ai alors pensé qu'il serait intéressant de me présenter à lui.
24:08 Je suis allé à l'aéroport à son arrivée et je lui ai dit « Bonjour Ronnie, bienvenue au pays, je ne serai jamais loin ».
24:15 Quelques mois s'écoulaient.
24:20 Au début de 1997, aux Îles Vierges, deux agents eurent le coup de chance qu'ils espéraient.
24:26 Un membre des Island Boys vendait de la cocaïne depuis une chambre d'hôtel de St Thomas.
24:32 Un autre membre du gang et un acheteur qui devaient abattre le vendeur lui rendirent à leur visite sans s'annoncer.
24:38 Le type des Island Boys essaya d'alerter son ami en frappant à la porte d'une façon particulière.
24:43 Le vendeur comprit le message.
24:50 Il s'enfuit par une fenêtre.
24:52 Mais l'île était un endroit bien petit pour se cacher et il y avait des membres du gang un peu partout.
25:00 Le vendeur terrifié se rendit alors aux autorités.
25:04 En échange de sa protection, il accepta de dire tout ce qu'il savait des Island Boys aux FBI et de leurs transactions en géorgie.
25:12 Larry Sapp était alors agent des douanes américaines.
25:16 Il a été le premier à nous décrire toutes les transactions, nous dire qui étaient les chefs et comment ils s'y prenaient pour faire entrer la drogue,
25:23 pour la distribuer et qui s'occupait de la distribution.
25:26 Ça a fait énormément progresser l'enquête.
25:28 Les agents connaissaient enfin le dangereux gang de l'intérieur.
25:33 Ils commençaient à se constituer un dossier contre le présumé chef du gang, James Pringett.
25:40 On a fouillé dans les revêtements de la maison.
25:43 On a fouillé dans les revêts de voyage au service des douanes et découvert qu'il était allé dans plusieurs pays.
25:49 Ensuite, on a tenté de savoir par des opérations d'écoute électronique quand il viendrait et avec qui il s'entretiendrait.
25:56 En faisant cela et en suivant à la trace les envois de drogue, on pouvait savoir où James se trouvait.
26:02 Il s'agissait en fait de preuves indirectes qui impliquaient James.
26:07 James Pringett était prudent et ne se salissait jamais les mains.
26:12 Il faisait faire le sale boulot à ses intermédiaires et se trouvait rarement en contact direct avec la cocaïne.
26:18 Au même moment, sur l'île de Sainte Croix, la DEA convainquit un juge de la cour fédérale
26:24 de lui permettre d'enregistrer les conversations d'une famille connue,
26:27 soupçonnée de trafic de drogue et qui avait des liens étroits avec Pringett.
26:31 C'était la première fois qu'on faisait une telle demande aux îles vierges.
26:36 Les agents de la DEA installèrent secrètement un micro dans une station de commutation qu'ils dissimulaient soigneusement.
26:42 Pendant un mois, au cours de l'été 1997, les enquêteurs purent écouter des conversations téléphoniques
26:50 tout en surveillant les suspects.
26:52 Ceux-ci faisaient souvent référence à la petite amie de Pringett,
26:55 mais sans jamais vraiment dire quelque chose de concret.
26:58 Les Island Boys étaient prudents quand ils parlaient au téléphone.
27:02 Quand la conversation commençait à être intéressante, on les entendait dire « laisse-moi te rappeler ».
27:07 Les agents qui les surveillaient les voyaient alors accrocher, sauter dans leur voiture
27:11 et se rendre à une cabine téléphonique où ils terminaient leurs conversations.
27:15 Dès le début, ces types savaient qu'on les écoutait.
27:18 Quand des criminels savent que leurs conversations sont enregistrées,
27:23 on peut s'attendre à ce qu'ils soient prudents.
27:25 Malheureusement, on ne savait pas ce qu'ils se disaient par la suite.
27:29 Le micro permit toutefois d'obtenir assez d'indices pour faire émettre des mandats de perquisition.
27:34 Le 7 août, les agents lancèrent plusieurs raids simultanément sur 22 maisons et entreprises de l'île.
27:43 Ils devaient amasser assez d'indices pour démanteler à jamais
27:49 l'organisation de trafic du baron de la drogue James Pringett.
27:52 La maison de sa petite amie était une des cibles principales.
27:56 Dans sa chambre à coucher, les agents trouvèrent un demi-million de dollars en argent liquide
28:00 et la carte de visite d'un avocat de Panama.
28:03 Ils trouvèrent également le passeport américain de Pringett.
28:08 Le document avait été estampillé chaque fois que le baron de la drogue s'était rendu dans d'autres îles des Caraïbes,
28:15 en Colombie, au Venezuela et en Europe.
28:18 En comparant ces dates avec les dates des envois de grosses quantités de narcotiques,
28:22 les agents purent constater que Pringett se trouvait toujours dans le pays où la cargaison était livrée.
28:27 L'enquêteur Chris Howell de la police des îles Vierges se rendit à Augusta, en Géorgie,
28:32 pour y rencontrer l'agent spécial Tim Cox du FBI et l'agent des douanes Larry Sepp.
28:36 La rencontre avec Chris Howell a été un autre coup de chance dans cette enquête.
28:43 Chris détenait beaucoup d'informations sur leurs activités à Saint-Thomas
28:49 et nous détenions beaucoup d'informations sur les activités du gang aux États-Unis.
28:53 En comparant nos infos, on a constaté que le départ des suspects de l'île correspondait à leur arrivée chez nous.
28:59 On a ainsi pu corroborer certaines informations.
29:02 Ça nous a été très utile.
29:05 Les autorités avaient enfin assez de preuves indirectes pour épingler James Pringett.
29:12 En travaillant séparément, on aurait probablement pu se constituer un dossier dans les îles
29:17 et les autorités de la Géorgie auraient pu faire de même chez elles.
29:20 Mais en combinant nos deux enquêtes, il nous semblait qu'on était presque invincibles.
29:25 Chris Howell voulait que le procès soit tenu en Géorgie,
29:30 car il serait trop difficile de faire reconnaître Pringett coupable aux îles Vierges.
29:34 Il en était presque rendu au stade de monstre.
29:38 Il avait beaucoup de relations en Amérique du Sud,
29:40 il avait établi ses propres itinéraires pour son trafic ici, aux îles, et il disposait de ressources.
29:46 Il y avait donc un avantage certain pour nous de travailler en Géorgie.
29:50 L'enquête progresserait si l'on établissait un lien direct entre Pringett et les envois de cocaïne.
29:57 Les agents examinèrent les indices une fois de plus.
30:00 Quand on avait perquisitionné la maison de la petite amie de Pringett à Sainte-Croix,
30:06 on avait trouvé la carte de visite d'un avocat panaméen
30:08 et d'autres cartes d'une compagnie qui s'appelait Omega Sea Cargo.
30:15 Selon les registres du service des douanes,
30:17 un cargo qui appartenait à la Omega Sea Cargo avait été arraisonné quelques mois après l'affrontement de Tortola.
30:22 On avait fouillé le navire et l'on y avait trouvé 8 tonnes de cocaïne colombienne.
30:26 En suivant cette piste, les agents firent d'autres recherches sur la compagnie
30:32 et découvrirent qu'elle appartenait à James Pringett.
30:34 C'était un indice très prometteur, on pouvait affirmer que Pringett avait transporté 6000 kilos de narcotiques,
30:41 ça nous a fait très plaisir.
30:43 Les autorités fédérales mirent un plan au point pour démanteler les Island Boys,
30:47 en commençant par le groupe d'Augusta en Géorgie.
30:49 Le 15 décembre 1997, Ronnie Pemberton, le chef du gang à Augusta,
30:57 essaya d'acheter 2 kilos de cocaïne de l'un de ses fournisseurs des Iles Vierges.
31:01 Il était surveillé par le FBI.
31:08 Dans la chambre de motel voisine, l'agent Larry Sapp du service des douanes,
31:12 ainsi que Tim Cox et Mike Veracalli du FBI, enregistrèrent la transaction à l'aide d'une caméra cachée.
31:18 Notre but était de montrer le lien entre l'organisation et le cartel colombien.
31:24 On voulait découvrir à quel moment la drogue était vendue à Pringett et à son organisation,
31:28 de façon à attaquer les narcotrafiquants à l'échelon le plus élevé possible.
31:36 Ronnie Pemberton est venu.
31:38 On pouvait le voir sous-peser les sacs et tenter de déterminer lequel était le plus lourd.
31:43 Pemberton prit tout son temps pour examiner les sacs de cocaïne.
31:48 Finalement, il en a choisi deux.
31:51 [Musique]
32:18 L'agent spécial Tim Cox du FBI arrêta personnellement Pemberton.
32:22 J'ai dit « Bonjour Ronnie, tu te souviens de moi à l'aéroport ? »
32:26 J'ai ajouté « Alors, c'est qui l'idiot aujourd'hui ? »
32:29 Peu de temps après l'arrestation de Pemberton, l'agent Tim Cox fut promu et transféré à un autre bureau.
32:38 J'étais un peu déçu parce que j'enquêtais sur cette affaire depuis le début.
32:43 Je savais qu'on allait enfin coffrer James Springett et que je ne serais pas là pour savourer cette victoire.
32:49 Cox confia l'enquête sur les Island Boys à l'agent spécial Mike Varacali.
32:55 Au cours des mois suivants, Varacali et son équipe continuèrent de consolider leur dossier contre Springett et les Island Boys.
33:03 Plus ça allait, plus on découvrait des choses.
33:07 10 000 kilos de cocaïne sont devenus 20 000 kilos, puis 50 000 kilos.
33:12 Moins d'un an après l'arrestation de Pemberton, un grand jury d'Augusta lut les actes d'accusation contre Springett, sa petite amie et cinq de leurs plus proches collaborateurs.
33:21 La mise en accusation était sous pli scellé pendant qu'on accumulait des indices et qu'on procédait à la reconstitution des faits.
33:29 On préparait notre dossier pour la cour.
33:31 On identifiait les suspects et leurs actifs.
33:34 Les enquêteurs comptaient arrêter tous les suspects simultanément pour les empêcher de s'enfuir.
33:42 Mais il y avait un problème.
33:44 Springett avait disparu.
33:46 C'était frustrant parce qu'on était enfin prêt à régler le cas de ce gang et qu'on ne trouvait pas le suspect principal.
33:53 Pendant deux longs mois, les autorités furent incapables de le retracer.
33:58 Puis à Medellin, en Colombie, l'affaire prit une tournure dramatique.
34:02 Une femme y rencontra les agents de la DEA.
34:08 Elle leur dit qu'elle connaissait un important narco-trafiquant américain.
34:12 Il s'appelait James Springett.
34:16 À Medellin, en Colombie, les agents de la DEA eurent un gros coup de chance lors de leur recherche du narco-trafiquant James Springett.
34:29 Une informatrice avait déclaré savoir où se trouvait le suspect.
34:33 Elle est simplement entrée dans un bureau de la DEA et a proposé de collaborer avec les autorités.
34:38 L'enquêteur Chris Howell.
34:42 Elle a déclaré qu'il avait un penthouse luxueux à Medellin.
34:46 On savait qu'il avait un appartement, mais on ignorait où il se trouvait.
34:49 La femme accepta de dire aux agents où se trouvait l'appartement de Springett,
34:53 en échange de quoi elle voulait que sa famille et elle puissent refaire leur recherche.
34:58 Les agents acceptèrent ce marché.
35:00 La DEA demanda aux FBI et aux services des douanes américaines d'Augusta d'émettre un mandat d'arrêt.
35:08 Larry Sapp était alors agent pour le service des douanes.
35:11 L'agent de la DEA à Medellin m'a appelé et m'a demandé si j'avais un mandat d'arrêt pour James Springett.
35:17 Bien entendu, lui, ai-je répondu avec enthousiasme.
35:19 L'agent de la DEA à Medellin m'a appelé et m'a demandé si j'avais un mandat d'arrêt pour James Springett.
35:24 Bien entendu, lui, ai-je répondu avec enthousiasme.
35:27 Il m'a alors demandé de lui envoyer les empreintes digitales et la photo de Springett.
35:31 Bref, tous les éléments dont il avait besoin pour l'arrêter.
35:34 La DEA contacta également des membres fiables de la police colombienne.
35:41 Deux agents colombiens surveillèrent l'appartement de Springett et attendirent de le voir apparaître.
35:48 Pour les Colombiens, il semblait que Springett partait pour de bon.
35:53 Il devait agir rapidement.
35:59 Ils croyaient qu'ils avaient été repérés et qu'il ferait mieux de l'arrêter et c'est ce qu'ils ont fait.
36:05 Les agents n'avaient pas le temps d'attendre des renforts. Ils patientent à l'action.
36:09 Les deux hommes ont forcé le véhicule à se ranger et ont arrêté Springett et son conducteur par eux-mêmes.
36:16 Ce qui, à nos yeux, était très courageux de leur part.
36:18 L'agent spécial Tim Cox.
36:23 Quand j'ai appris que Springett était en détention en Colombie, j'étais en extase.
36:28 C'était le point culminant d'une enquête de 14 ans qui avait débuté dans la rue au niveau des revendeurs de crack
36:35 et qui se terminait avec les gros bonnets de la mafia colombienne qui s'approvisionnaient en cocaïne directement des producteurs.
36:41 Les agents du FBI, des douanes américaines et de la DEA convergèrent tous vers les îles Vierges pour y arrêter les complices de Springett.
36:52 Les narcotrafiquants de l'île se retranchèrent bientôt derrière les murs de leur manoir fortifié.
36:56 Ces types ont dû se débarrasser de drogue partout à Saint Croix.
36:59 Un manoir de Saint Thomas était si isolé et si bien protégé que les policiers des îles Vierges ne purent l'atteindre qu'en descendant en rappel le long d'une falaise pour l'approcher par l'arrière.
37:09 Il y avait des murs tout autour de la maison et des clôtures électriques.
37:13 On se demandait vraiment comment on accomplirait cette mission sans mettre en péril la sécurité des policiers.
37:19 Maison après maison, la squad arrêta les chefs des Island Boys.
37:23 Même si Springett était finalement en détention, il fut beaucoup plus difficile que prévu de le rapatrier aux Etats-Unis.
37:31 Il était détenu en Colombie et ça nous posait un gros problème car il est très difficile de faire extrader quelqu'un de Colombie, d'autant plus qu'il avait alors obtenu la citoyenneté colombienne.
37:44 Les enquêteurs devraient passer à travers un long processus bureaucratique pour pouvoir enfin faire extrader le suspect aux Etats-Unis.
37:51 Je savais que plus James serait là-bas longtemps, plus les risques qu'il s'échappe ou que quelqu'un le fasse sortir de prison étaient grands.
38:01 Pendant sa détention, Springett payait pour avoir accès à des produits de luxe.
38:11 Il avait des serviteurs qui pouvaient sortir et aller lui chercher ce qu'ils voulaient. Ceux-ci lui rapportaient les choses qu'il leur avait demandées.
38:17 Le 1er mars 2000, quelques jours avant que l'extradition n'ait lieu, Springett demanda qu'on lui achète un nouveau matelas.
38:25 Quand le nouveau matelas est arrivé, il s'est glissé à l'intérieur. Le matelas était juste assez large pour contenir son corps.
38:35 Le type qui lui avait apporté ce matelas l'a alors recousu. Ainsi, il n'y avait pas d'ouverture, aucun indice que quelqu'un était caché à l'intérieur.
38:41 Une enquête révéla par la suite que Springett avait versé plus de 3 millions de dollars en pot de vin pour s'assurer du succès de cette évasion.
38:55 La nouvelle de l'évasion porta un dur coup aux morales des enquêteurs.
39:05 J'avais consacré 10 ans de ma carrière à cette enquête pour arrêter ce type et j'apprenais qu'il s'était évadé.
39:11 J'étais complètement démoralisé. On avait eu tant de mal à l'arrêter la 1ère fois et je craignais qu'on ne me retrouve plus jamais après cette arrestation.
39:19 On était revenu à la case départ. On devait maintenant déterminer ce qu'il faisait.
39:32 On devait maintenant déterminer ce qu'il fallait faire. Mais on ne savait même pas où chercher.
39:36 On n'avait aucune piste. Il aurait pu être n'importe où dans le monde.
39:41 Les agents avisèrent les attachés du FBI qui travaillaient auprès des ambassades américaines d'Amérique du Sud.
39:49 Ils avisèrent également le service des douanes et les agents de la DEA des pays d'Amérique du Sud.
39:55 L'agent spécial Mike Varacali du FBI.
40:00 On a contacté Interpol. On a aussi contacté tous les pays où Springet avait des contacts.
40:05 On les a informés de l'endroit où il avait été vu pour la dernière fois et on leur a envoyé sa description.
40:10 Une rumeur commençait à circuler à l'effet qu'il s'était fait refaire le visage et qu'il était méconnaissable.
40:16 C'est presque devenu une légende urbaine. Vous savez, ce type qui est bien là mais que personne ne réussit à trouver.
40:27 Selon les rumeurs, Springet vivait quelque part en Amérique latine et il continuait de mener ses opérations par téléphone.
40:33 James, comme nous tous, devait avoir des revenus.
40:39 Quand vous dépensez des millions de dollars et que vous êtes habitués à avoir un gros train de vie, vous devez avoir beaucoup d'argent.
40:45 Il a donc recommencé à générer des revenus.
40:49 En avril 2002, le FBI mit le nom de Springet sur la liste des diffugitifs les plus recherchés.
40:57 Le fait de mettre son nom sur cette liste représentait quelque chose d'important parce qu'il se trouvait sur la même affiche que des types comme Oussama Ben Laden.
41:04 Les enquêteurs suivirent également d'autres pistes et surveillaient un vendeur de drogue qui faisait partie de l'organisation de Springet.
41:13 Quand les agents eurent obtenu suffisamment d'indices compromettants contre lui, ils le fouillèrent.
41:25 Ils trouvèrent une importante quantité de cocaïne et le mirent en détention.
41:29 Les enquêteurs exercèrent de la pression sur le vendeur.
41:37 Il décida finalement de parler.
41:45 Il leur dit que Springet vivait maintenant au Venezuela, mais il ne savait pas dans quelle ville.
41:54 Il ne connaissait que le numéro de téléphone du suspect.
41:57 L'attaché juridique du FBI au Venezuela donna le numéro de téléphone à une unité d'élite de policiers locaux fiables.
42:04 Grâce au numéro de téléphone et à des informateurs, la police vénézuélienne put trouver la maison de Springet et la surveiller.
42:13 Springet a offert deux ou trois millions de dollars aux policiers pour qu'ils le laissent partir.
42:17 Il y a beaucoup d'honnêtes policiers qu'aucun montant d'argent ne réussirait à corrompre.
42:27 Mais la police a été très prudente.
42:32 Elle a fait un appel à la police et a demandé à la police de le faire.
42:37 Heureusement, ces policiers vénézuéliens étaient de cette trempe.
42:40 Le FBI, la DEA et les douanes américaines travaillaient de concierge pour que Springet soit rapatrié aux États-Unis le plus rapidement possible.
42:53 Les autorités du Venezuela l'ont déclaré persona non grata parce qu'il était arrivé avec un faux passeport.
43:00 Ils l'ont fait extraire et l'ont fait sortir.
43:04 Le FBI a été très prudente.
43:07 Ils l'ont déclaré persona non grata parce qu'il était arrivé avec un faux passeport.
43:11 Ils l'ont fait extradire du pays immédiatement.
43:14 Moins de 48 heures après son arrestation au Venezuela, les policiers remirent Springet aux mains des agents du FBI et des douanes américaines à l'aéroport.
43:23 Des agents l'accompagnaient dans l'avion qui le ramenaient aux États-Unis.
43:32 Il était en raison de toutes les preuves qu'on avait amassées contre lui.
43:35 La seule chose qu'il pouvait encore faire, s'il voulait recouvrer un jour la liberté, c'était de négocier un aveu.
43:42 Springet plaida coupable à une accusation de complot pour importer de la cocaïne.
43:48 Plus tard, le baron de la drogue fut condamné à 35 ans d'emprisonnement sans possibilité de libération conditionnelle.
43:55 Cette enquête a été très importante pour moi.
44:00 J'ai commencé à enquêter dans la rue et l'on s'est rendu jusqu'à un suspect dont le nom figurait sur la liste des diffugitifs les plus recherchés par le FBI.
44:06 C'est un des moments forts de ma carrière.
44:10 [Générique]

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