[#Exclusif] Interview avec Jeanne Makimba Eps Mavoungou

  • il y a 7 mois
[#Exclusif] Interview avec Jeanne Makimba Eps Mavoungou

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00:00 Jeanne Makinba, épouse de Mavangou.
00:03 Alors, l'objet justement de votre rencontre, si vous pouvez décrire tout simplement les raisons pour lesquelles vous avez sollicité l'intervention de la FDA.
00:19 J'ai sollicité l'intervention des médias parce qu'il y a de cela, je veux dire sept mois bientôt,
00:28 j'ai perdu ma fille de deux ans et trois mois au niveau de ma laine, structure dans laquelle je travaillais,
00:35 qui est morte de suite d'une négligence inédite.
00:42 Donc, je vais vous épargner les détails de la maladie et tout ça.
00:50 Où se situe la négligence ?
00:55 Déjà, sur la transfusion sanguine, la prescription de la transfusion sanguine,
01:03 les résultats, je les ai, je les raconte à l'hôpital, il est 19h50.
01:08 Le médecin prescrit la poche de sang à 22h.
01:12 Je vais chercher la poche de sang au SINTS, je reviens à l'hôpital, l'infirmière n'est pas là.
01:24 Les infirmiers de garde ne sont pas là.
01:26 Je vais vers le médecin, je toque à sa porte, je lui dis la poche de sang est là.
01:32 A elle de me répondre que je ne suis pas là pour la poche de sang.
01:37 J'ai fait le tour, j'ai toqué à toutes les portes.
01:42 L'infirmière est sortie d'une autre salle, autre que la salle de garde, elle est venue.
01:51 Déjà, je tiens à signaler que la surveillance de la transfusion sanguine est obligatoire.
01:58 La transfusion sanguine est vitale, c'est vraiment vital.
02:03 Donc c'est un soin primordial qui engage les organes vitaux.
02:08 Alors, elle vient, elle adapte juste la poche de sang et elle repart.
02:18 J'ai dû prendre les paramètres, vu que moi-même je suis infirmière, j'ai pris les paramètres de l'enfant.
02:23 Et c'est moi qui lui ai tendu le thermomètre pour lui présenter la température que l'enfant faisait.
02:33 Le déroulement de la transfusion sanguine s'est passé juste moi, l'enfant.
02:40 Donc il n'y a que moi-même qui ai veillé sur la transfusion sanguine.
02:47 Dans la nuit, aux alentours de 3 heures du matin, l'infirmier qui était censé faire des soins est passé.
02:58 Il est juste passé, il a fait juste un tour.
03:01 Il a constaté que la poche de sang était finie.
03:04 Il a désadapté la poche, il a réadapté le solitaire.
03:09 Alors, entre 4h et 5h du matin, ma fille a commencé à se plaindre des douleurs abdominales.
03:19 Le médecin est passé vers 7h.
03:24 Elle a constaté que l'enfant se plaignait des douleurs abdominales.
03:29 J'étais déjà frustrée par le traitement du médecin, par les réponses du médecin, par le comportement de mes collègues.
03:38 Et parmi ces collègues, une avec qui nous avons fait la formation ensemble.
03:45 Donc, de cette frustration, j'ai attendu qu'elle-même vienne vers les patients, qu'elle vienne vers nous.
03:57 Elle m'a posé la question de savoir, l'enfant là, ce tort de douleur comme ça, c'est quoi?
04:02 Je lui ai dit, elle a mal au ventre.
04:04 Elle a mal au ventre, elle a quoi?
04:07 Et là, moi je me suis dit qu'elle n'a pas lu le dossier médical de l'enfant.
04:12 Parce que si elle aurait lu le dossier médical, elle ne devait pas me poser la question de savoir que l'enfant en quoi,
04:20 pendant que l'enfant est déjà en milieu hospitalier.
04:30 Elle m'a rappelé que je m'étais présenté à elle, dans la nuit, lorsque j'étais allé pour la prescription de la poche de sang.
04:38 Et elle m'a demandé d'aller dans mon service pour prendre un produit pour soulager la douleur de l'enfant.
04:44 Je vais chercher, soit le spasfon ou le buscopan comme elle disait.
04:50 Je suis arrivé, on avait une trépa qui était hospitalisée, qui avait ce produit.
04:56 Quand j'arrive, je prends le buscopan chez elle, je prends le buscopan, je reviens.
05:01 Quand je reviens aux urgences, je trouve ma fille inerte sur moi.
05:06 Ma fille ne s'exprime plus.
05:10 Elle a une posture qui interpelle.
05:13 Et on m'a laissé de me dire, ton collègue vient de faire à l'enfant le trabac.
05:20 Donne-moi l'encore le buscopan.
05:24 Ce qui m'importait à cet instant-là, n'était pas de lui remettre l'encore le buscopan ou pas.
05:29 C'était l'état de mon enfant.
05:31 J'ai regardé mon enfant, je me suis précipité de rêve.
05:38 Elle est allée à son bureau.
05:41 Quand elle va à son bureau, en fait, au temps qu'elle parte du lit, au son bureau, les pieds de mon enfant ont commencé à réduire.
05:51 J'ai tenu les pieds de mon enfant, ils étaient tout froids.
05:55 Vraiment un froid glacial, un froid indescriptible.
05:59 Je l'ai interpellé.
06:03 Docteur, les pieds de l'enfant sont froids.
06:05 Elle m'a dit non.
06:06 C'est parce que vous avez dormi avec le split agony.
06:10 Vous voyez ici, on est en pleine nature.
06:18 Et moi et mes enfants, vous nous avez trouvés habillés comme on est parce que vous voulez vie arriver.
06:26 Si je vous montre mon dos, vous allez voir les boutons de chalets.
06:30 Donc nous, on est habitués à dormir à l'air libre.
06:35 Elle m'a juste dit, il faut mettre les chaussettes à l'enfant.
06:41 Elle n'est pas venue regarder.
06:44 Il faut mettre les chaussettes à l'enfant, il faut porter les chaussettes à cet enfant-là.
06:48 Je ne l'ai pas écouté.
06:50 Parce que le froid continuait à monter.
06:54 Je me suis levée, je suis allée chez le boutiquier.
06:59 A l'entrée de Mélène, il y a un boutiquier qui fait le thé tous les matins.
07:05 Du côté de l'administration, il y a même un lavage.
07:09 Je suis allée prendre de l'eau chaude et je suis revenue.
07:12 Quand je reviens, elle est arrivée, elle a mis le saccharomètre sur le doigt de l'enfant.
07:21 En mettant le saccharomètre sur le doigt de l'enfant, il n'y avait pas de valeur sur le saccharomètre.
07:27 Moi, j'ai vu qu'il n'y avait pas de valeur.
07:30 Elle a mis le saccharomètre chez elle.
07:36 Elle a voulu faire ça de façon discrète.
07:41 Elle suivait ses faits et restes.
07:43 En mettant sur elle, les valeurs se sont affichées.
07:48 J'ai massé ma fille.
07:50 Derrière moi, quand j'étais allée chercher de l'eau chaude, elle est passée refaire la même chose.
07:58 Donc, elle a mis le saccharomètre parce que les autres patientes m'ont interpellé.
08:02 Pourquoi elle est venue mettre le truc là au doigt sur ton enfant, après elle a mis sur l'enfant de l'autre, elle l'a remis chez elle.
08:10 Pour ne pas aiguiser la curiosité des autres patients qu'il y avait autour, je n'ai pas répondu.
08:21 Je dis non, c'est normal.
08:23 Mais, en m'amassant ma fille avec la serviette imbibée d'eau chaude, elle est revenue.
08:30 Quand elle l'a remis, les valeurs sont ressorties.
08:36 Moi, ça m'a rassurée.
08:38 Elle m'a dit, je vais faire l'ordonnance parce que l'abdomen de l'enfant était déjà tendu.
08:42 Je m'en vais faire l'ordonnance, j'arrive.
08:46 Lorsqu'elle va faire l'ordonnance, pendant que je masse l'enfant avec la serviette imbibée d'eau chaude,
08:52 elle, j'entends un bruit, grincement de dents.
09:01 Quand j'ouvre les lèvres de l'enfant, je constate que l'enfant est en train de faire des conductions silencieuses.
09:09 Là encore, je l'interpelle.
09:14 Ma voisine, qui avait son bébé aussi hospitalisé, est allée la chercher au docteur.
09:21 L'infirmière dit que l'enfant conduit.
09:23 Parce que vous savez, ceux qui sont dans le domaine, s'ils n'ont pas vu des contractions musculaires,
09:29 ils ne peuvent pas savoir que là, la personne est en jeu.
09:33 Elle est arrivée.
09:36 Moi, j'ai cherché à ouvrir la bouche de l'enfant.
09:41 J'ai pris une cuillère en plastique chez la voisine, parce qu'il n'y avait pas d'abaisse langue dans le service.
09:47 J'ai placé.
09:49 Quand je place, là, elle demande qu'on cherche soit du gazépan ou du gabénal.
09:57 Là encore, je ressors pour aller jusqu'en pédiatrie demander le gazépan ou le gabénal, si quelqu'un en a vu.
10:05 Quand je reviens, je regarde ma fille.
10:11 Il y avait du sang sur le côté.
10:18 J'essuie.
10:21 Je l'interpelle encore.
10:23 Docteur, il y a du sel dans la bouche de l'enfant.
10:26 Je l'interpelle.
10:27 Je l'interpelle.
10:29 Je l'interpelle.
10:31 Je l'interpelle.
10:33 Je l'interpelle.
10:35 Je l'interpelle.
10:37 Je l'interpelle.
10:39 Je l'interpelle.
10:41 Je l'interpelle.
10:43 Je l'interpelle.
10:45 Je l'interpelle.
10:47 Je l'interpelle.
10:49 Je l'interpelle.
10:51 Je l'interpelle.
10:53 Je l'interpelle.
10:55 Et c'est là qu'elle décide qu'on va mettre l'enfant sous oxygène.
10:58 Le brancardier me rapporte la lunette.
11:04 Il vient me balancer ça sur le lit.
11:07 Voici.
11:09 C'est ce que ton collègue a trouvé là-bas.
11:11 Et le collègue est arrivé avec l'appareil à oxygène portable.
11:18 Il a placé la lunette.
11:24 Et comme la lunette était grande, il fallait mettre le sparadrap pour fixer.
11:27 Parce que j'ai quand même fait longtemps en plus de tout.
11:30 J'ai coupé le sparadrap.
11:34 En fixant la lunette, là j'ai encore constaté qu'il y avait une autre quantité de sang dans la bouche de l'enfant.
11:44 J'ai essuyé. J'ai encore interpellé le médecin.
11:49 Le docteur, il y a du sang dans la bouche de l'enfant.
11:53 On va te transférer à Janébori.
11:55 Mais je vous jure, de cette heure,
12:03 que ça se passait,
12:07 c'est à 9 heures qu'on part pour Janébori.
12:16 Entre la période où elle fouillait, je ne sais quoi, je pense,
12:23 vraiment je n'étais pas avec elle dans le bureau,
12:26 et elle est lipée.
12:28 Je pense qu'ils étaient en train de fouiller le dossier.
12:34 Tout devait être fait de même.
12:37 Je mets ça au conditionnel parce que je n'étais pas à l'intérieur.
12:43 J'ai fait les effets qu'on avait, j'ai rangé, je suis arrivé.
12:48 On va déposer les effets à la voiture.
12:51 Quand on revient, on croise le broncardia avec l'enfant sur la cigale,
12:57 mais débranché de l'oxygène.
12:59 Débranché de l'oxygène.
13:03 Pour un enfant qui convulse,
13:07 qui émet du sang,
13:10 d'un rouge sombre,
13:14 lorsque j'ai posé la question au broncardia, je vous jure,
13:22 il était en mode,
13:32 il était en mode d'attaque.
13:35 « Tu me laisses faire mon travail, tu me laisses faire mon travail. »
13:39 On arrive devant l'ambulance et l'ouvre.
13:44 L'ambulance n'est pas appris.
13:47 L'eau distillée dans la barboteuse de l'ambulance n'a pas été changée.
13:56 C'est le broncardia qui a été changé.
14:00 C'est le broncardia qui demande à l'ambulancier et ce devant moi, devant l'IP,
14:06 que tu n'as pas changé.
14:08 Mais tu n'as même pas changé l'eau, tu n'as même pas appris tes...
14:11 « Fais, mets ça là-bas, branche. »
14:14 Il a juste adapté.
14:16 Il a ouvert.
14:18 Je suis montée dans l'ambulance.
14:21 Le broncardia avec moi.
14:24 L'ambulancier est venu ouvrir d'abord,
14:28 pour me dire « Est-ce que tu sais que déplacer l'ambulance d'ici jusqu'ailleurs, c'est payant ?
14:34 Et que tu vas payer. »
14:36 Je l'ai dit.
14:40 Je travaille ici.
14:43 J'ai commencé le travail en janvier, jusqu'en juin.
14:51 J'ai commencé les gardes en février, jusqu'en juin.
14:57 Vous savez à quel moment ces gardes-là ont été payés ?
15:00 En juin.
15:02 La côte part, je pense, si c'est au mois de septembre.
15:07 Si je ne m'abuse, c'est peut-être après le coup d'État.
15:12 De certains mois.
15:15 On part de Mélène, il démarre, l'ambulancier démarre avec l'IP en copie-morte.
15:26 Moi, mon bébé, et le grand gardien.
15:31 On est bien.
15:33 Dans l'ambulance.
15:37 Il démarre, il tourne, il revient.
15:46 « Inside ».
15:48 Il revient ouvrir et me dire « Est-ce que tu sais que c'est payant ? »
15:53 J'ai dit « Oui, je suis ici ».
15:55 Le plus important, c'est qu'on sauve d'abord la vie.
15:58 On sort de Mélène, l'ambulancier n'active même pas la sirène.
16:05 Devant nous, il y avait des véhicules.
16:07 C'est mon mari derrière qui klaxonne, qui klaxonne avec force.
16:14 C'est au onze qu'il démarre la sirène.
16:21 Là encore, pas de soucis.
16:24 On continue.
16:26 On arrive à Jeanne et Bory.
16:28 Jeanne et Bory n'est pas avertie de l'arrivée d'un cas grave.
16:35 Dont ils vont faire la prise en charge de façon urgente.
16:48 Jeanne et Bory, on est aux urgences.
16:50 Je ne pense pas qu'on a fait une heure.
16:56 Automatiquement, ils nous ont envoyés en arrière.
16:59 Et au niveau de l'arrière,
17:03 ils ont fait une prise en charge, comment c'est qu'on appelle une prise en charge ?
17:10 Une rentrée.
17:12 Dès qu'ils ont su que j'étais personnel de santé,
17:17 ils m'ont dit que c'était une priorité.
17:19 Et vu le cas, il faut qu'on sache ce qui se passe.
17:23 Mais après, je me suis vu interpellée par le responsable de la structure.
17:32 Qu'est-ce que l'enfant a pris ?
17:34 Qu'est-ce que vous avez donné à l'enfant ?
17:36 Qu'est-ce que, qu'est-ce que, qu'est-ce que ?
17:38 Cette même nuit-là, il a laissé.
17:44 Il a laissé.
17:45 Il nous a laissés.
17:50 Le lendemain,
17:53 on l'a entré.
17:56 Les collègues de Mélène sont arrivés, ceux de mon service.
18:03 Lorsqu'ils sont arrivés, ils ont commencé à m'interroger.
18:06 Qu'est-ce qui s'est passé ? Comment ?
18:08 Il y a quelque chose qui ne va pas.
18:13 Pourquoi l'état de mon enfant se dégrade seulement
18:16 au moment où le collègue a injecté le soin des autres là-bas ?
18:22 Pourquoi ?
18:26 Oh non, tu sais, c'est des choses qui peuvent arriver.
18:29 On est tous du domaine.
18:31 On fait tous des erreurs.
18:33 Il faut remettre la tue.
18:36 C'est cette phrase qui m'a...
18:42 C'est cette phrase qui m'a revotée.
18:44 Il faut remettre la tue.
18:45 Il faut remettre la tue.
18:47 Dans ma tête,
18:52 j'ai perdu un enfant aujourd'hui.
18:55 Par négrigence,
18:58 par manque d'attention.
19:01 Et je dois remettre cette responsabilité-là à Dieu.
19:06 Le cas deviendrait-il de moi ?
19:10 Mais autres enfants,
19:11 mes frères, mes soeurs,
19:14 la population gabonaise,
19:17 si je me tais,
19:19 ça veut dire que je suis complice
19:22 de ceux-là qui meurent
19:24 à cause de la négligence médicale.
19:27 Certains parents m'ont conseillé de laisser tomber.
19:37 Certains parents m'ont conseillé de laisser tomber.
19:39 La petite ne reviendra plus.
19:41 Je dis,
19:44 la petite ne reviendra plus.
19:46 Est-ce qu'en laissant tomber,
19:49 ça va résoudre le problème ?
19:51 Est-ce qu'en laissant tomber,
19:54 il n'y aura plus une autre négligence médicale
19:57 qui va conduire un autre patient à la morgue ?
20:02 Parce qu'on n'est pas attentif.
20:06 Parce qu'on ne cherche pas à nous remettre en cause
20:08 par rapport à la vie.
20:10 Au niveau de Mélène, il y a une pharmacie.
20:15 Au niveau de chaque service,
20:20 la pharmacie donne le strict minimum.
20:23 Les majors, les services,
20:26 savent comment ils gèrent ce strict minimum.
20:29 Je ne peux parler que du service
20:32 dans lequel moi j'ai exercé
20:35 et ce que j'ai vécu
20:36 dans mon exercice
20:39 au niveau de la médecine interne.
20:41 Dans ce que la major reçoit,
20:44 elle vous remet
20:47 un parfum de gants.
20:49 Au cas où il y a un patient
20:52 qui fait de la fièvre,
20:54 ainsi de suite,
20:56 elle vous remet, en fait,
20:58 s'il y a des gants,
21:01 peut-être deux,
21:04 ou toute une nuit,
21:05 ou trop, ou à peine.
21:07 Quoi d'autre ?
21:12 Le coton, vous devez le gérer.
21:15 Le spharadrap, vous devriez aussi le gérer.
21:19 Sinon, le patient achète.
21:21 Quoique,
21:25 par rapport au drépa,
21:29 et ça,
21:33 bien sûr, je suis aussi là.
21:34 Mélen a à peine quelques bouteilles d'oxygène
21:37 pour les urgences.
21:39 Lorsqu'il décide d'hospitaliser un drépa,
21:43 le drépa doit normalement
21:49 avoir de l'oxygène.
21:52 Normalement, parce que c'est l'oxygène
21:54 qui aide l'hémoglobine
21:56 à faire le tour de l'organisme.
21:58 Mais malheureusement,
22:02 pour Mélen,
22:03 il y a un souci de lunettes,
22:05 il y a un souci de barboteur,
22:07 il y a un souci d'oxygène.
22:09 Mais on hospitalise le drépa.
22:14 On hospitalise les drépas.
22:17 Il fait une période où on s'est retrouvé
22:20 avec quatre drépas hospitalisés.
22:22 Qui avait besoin d'oxygène ?
22:27 Mélen a du mal à transpirer.
22:32 Dans une autre structure.
22:33 Je ne sais pas pourquoi.
22:35 Je ne sais pas pourquoi.
22:38 Ça peut être difficile pour ceux qui sont à Lambaréni.
22:40 Ça peut être difficile pour ceux qui sont à Chibanga.
22:42 Mais,
22:46 Mélen
22:48 est dans Libreville,
22:50 dans le grand Libreville.
22:52 Le chul a l'oxygène.
22:54 Le chouot a l'oxygène.
22:56 Le chouard a l'oxygène.
23:00 Pourquoi garder ?
23:01 Je prends l'exemple des drépas
23:03 parce que ça m'a marqué
23:05 au niveau de médecine.
23:07 Je n'accuse personne.
23:11 Je n'indexe personne.
23:13 Mais les médecins hospitalisés,
23:15 ce sont les infirmiers
23:17 qui s'occupent des patients.
23:19 Les mêmes médecins
23:22 qui disent que les infirmiers
23:24 n'ont pas le droit de prescrire.
23:26 Vous passez la garde,
23:29 vous avez le médecin.
23:30 Le médecin va vous dire
23:32 "Traversez."
23:34 Je défie quiconque à Mélen,
23:36 toutes les gardes que j'ai passées,
23:38 j'ai même dû me faire accompagner
23:40 par des braqueurs
23:42 en partant de la médecine interne
23:44 pour les urgences d'aller chercher un médecin.
23:46 Parce que les urgences,
23:49 à une certaine heure,
23:51 ferment à clé.
23:53 Ils ferment à clé
23:56 de peur
23:58 que les braqueurs
23:59 ne viennent les attaquer.
24:01 Mes collègues de la médecine interne
24:04 avec qui j'ai travaillé
24:06 me sont témoins.
24:08 On a un patient
24:11 qui ne va pas bien.
24:13 Il est 3 heures,
24:15 je dis "Papa, lève-toi,
24:17 on va chercher le médecin
24:19 parce que c'est notre responsabilité.
24:21 On va chercher le médecin,
24:24 le médecin vient."
24:27 À un certain moment donné,
24:28 on m'a interpellé en me disant
24:30 "Toi, tu es arrivé,
24:32 nous on a notre manière de travailler à Mélen.
24:34 Tu veux montrer pourquoi tu t'agites."
24:37 Le corps médical, moi j'interpelle
24:40 le ministre de la santé.
24:42 Il est médecin.
24:44 Le professeur est médecin.
24:47 C'est vrai,
24:50 la plupart des médecins sont dans leur bureau.
24:52 Ils consultent,
24:54 ils prendent visite au malade,
24:56 ils font la visite et après,
24:57 ils s'en vont.
24:59 Mais si les médecins prenaient la peine
25:01 d'écouter le personnel,
25:05 surtout l'infirmier,
25:07 je dis bien surtout l'infirmier,
25:09 je pèse mes mots.
25:11 Ceux qui font la base de l'hôpital,
25:13 c'est l'infirmier.
25:15 S'il y avait le diagnostic infirmier,
25:18 si les médecins au Gabon
25:21 tenaient compte du diagnostic infirmier,
25:23 ça peut aider.
25:25 Encore que l'infirmier, là aussi,
25:26 là aussi,
25:29 j'interpelle encore notre ministre de tutelle
25:31 sur la formation.
25:34 Et dans la formation,
25:37 ils doivent introduire le code pénal.
25:39 Ils doivent introduire le code pénal.
25:43 Ils doivent revenir sur la formation continue.
25:46 Ils doivent revenir sur l'éthique
25:49 et la déontologie.
25:51 Ce n'est un secret pour personne.
25:54 Ce n'est un secret pour personne.
25:55 Je n'accuse personne.
25:57 Ce n'est un secret pour personne.
25:59 Tout le Gabon sait,
26:01 au niveau de l'ENAS,
26:03 à une certaine période,
26:05 on avait des mentions doivent réussir.
26:07 Il y a des gens qui sont rentrés
26:09 à l'école de santé
26:11 avec mention doit réussir
26:13 parce que son parent est bien placé quelque part.
26:15 Mais ces mentions doivent réussir.
26:18 Ce sont ces mentions doivent réussir
26:20 qui s'agitent
26:23 de personnes qui ont de la chance
26:24 et qui n'ont de respect pour personne
26:26 parce qu'ils ont été habitués de la santé.
26:28 Ce sont ces mentions doivent réussir,
26:31 même au cas où il y en a.
26:33 Ce sont ces mentions doivent réussir
26:35 qui passent du temps
26:37 à dégrader la blouse blanche.
26:39 Moi, je suis rentrée
26:42 à l'ENAS pas par vocation.
26:44 Non, non, non.
26:46 Je suis rentrée à l'ENAS par admiration
26:48 sur l'état que ma soeur présentait
26:50 chaque fois qu'elle rentrait de la gare.
26:53 À l'époque, il y a eu les réfugiés du Congo
26:54 qui étaient arrivés à Chibanga.
26:56 Ma donteur, lorsqu'elle perdait un bébé
26:59 pendant la gare,
27:01 lorsqu'elle rentrait,
27:03 on avait deux semaines à la maison
27:05 comme si c'était son bébé.
27:07 Et moi, je m'interrogeais
27:09 comment quelqu'un va prendre le malheur d'autrui,
27:11 le porter et le ramener chez lui.
27:13 Concrètement, concernant les infirmiers,
27:15 je vais ramener encore sur mon camp.
27:17 Je sors de l'ENAS 2 000 fois.
27:21 J'ai appris les cours sur la seringue
27:24 pendant ma formation.
27:28 C'était la seringue en verre.
27:32 Le cours que j'ai reçu,
27:34 c'était la seringue en verre
27:36 qu'on faisait bouillir.
27:38 Les soins infirmiers que j'ai reçus
27:42 lors de ma formation en première année,
27:44 et je pense que nous avons été
27:46 la dernière promotion
27:48 où il y avait des soins infirmiers
27:50 et où il y avait le probatoire.
27:51 On parlait de seringue en verre.
27:54 Entre temps,
27:57 déjà en 2 000 fois,
27:59 on n'utilisait plus la seringue en verre.
28:01 Mais le cours qu'on me montre
28:03 pendant la formation,
28:05 c'est le cours de la seringue en verre.
28:07 Quand je sors, je vais en stage,
28:11 je reviens en deuxième année,
28:13 on me parle de la seringue à usage unique
28:15 mais qu'on peut utiliser
28:17 pour administrer les soins infirmiers.
28:19 Pour administrer les produits en IV.
28:20 Parce qu'il faut tenir compte
28:23 des besoins de la population démunée.
28:26 Ok.
28:29 Je vous dis les cours que j'ai eu à recevoir.
28:31 Est-ce que vous voyez ?
28:34 Alors, je reçois ces cours,
28:36 je vais sur le terrain,
28:38 je trouve autre chose.
28:40 Sur le terrain,
28:42 ceux qui me forment de façon pratique,
28:44 ils sont sortis avant moi.
28:47 Avant moi.
28:48 Est-ce que vous voyez ?
28:50 Ils ont développé des techniques
28:52 d'adaptation sur le terrain.
28:54 Mais ils ne me forment pas
28:57 selon les normes.
28:59 Non !
29:01 Ils me forment selon les moyens
29:03 qu'on trouve sur le terrain.
29:05 Vous voyez que la formation,
29:07 elle-même, elle est déjà tordue.
29:09 Du coup,
29:13 moi je ne peux pas prétendre
29:16 être compétitive avec une Malienne.
29:17 Ah non !
29:20 Ah non !
29:22 Je ne peux pas prétendre
29:24 être compétitive avec une Congolaise.
29:26 Non !
29:28 Je sors de l'école en 2003,
29:30 je commence mon travail
29:33 officiellement
29:35 en 2005.
29:37 Jusqu'à aujourd'hui,
29:39 j'ai tenté les concours internes.
29:41 C'est vrai, je ne les ai pas obtenus.
29:43 La majorité même
29:45 ne les a pas obtenues.
29:46 Mais vous savez combien j'ai formé ?
29:48 Combien sortent
29:50 du CUS ?
29:53 Combien sortent de l'INFAS
29:55 que j'ai dû encadrer ?
29:57 Et j'ai toujours dit
29:59 que je ne pouvais pas donner de notes aux stagiaires.
30:01 Certains majors me disaient
30:03 pourquoi j'ai dit parce que
30:05 on ne répond pas aux normes.
30:07 On va se poser la question
30:09 de savoir aujourd'hui.
30:11 Il y a des hôpitaux canadiens
30:14 qui sont en train de se construire
30:15 avec le personnel,
30:17 avec la formation de quel personnel ?
30:19 Lorsque vous partez acheter un appareil,
30:23 vous avez la notice ?
30:25 Mais là c'est pour l'appareil.
30:28 Si vous ratez,
30:30 il y a une garantie ?
30:32 Mais sur la vie,
30:34 est-ce qu'il y a une garantie ?
30:36 La construction des hôpitaux
30:39 de nouvelle génération,
30:41 oui, c'est louable.
30:43 Mais quelle nouvelle génération ?
30:44 Cette formation va suivre quand ?
30:46 On va se retrouver
30:48 dans la même problématique
30:50 des hôpitaux qui ont du matériel
30:52 gaspillé.
30:54 J'ai été affecté au CHU d'Angonja en 2012.
30:59 Le Dr Slava
31:03 de Vamed
31:07 offrait quelques formations.
31:09 Mais là encore les quelques formations,
31:12 si vous êtes par exemple en chirurgie,
31:14 vous avez la formation sur la seringue.
31:16 Mais ce n'est pas tous les jours.
31:18 Entre temps, nous travaillons sur des vies
31:21 et la médecine évolue
31:23 de jour en jour.
31:25 Nous voulons être aux normes internationales,
31:28 nous voulons ressembler aux autres,
31:30 nous voulons copier les autres.
31:32 Il faut d'abord qu'on puisse nous aider,
31:34 qu'on soit formé.
31:37 Pire encore pour la catégorie
31:41 qu'on appelle les infirmiers assistants.
31:42 Donc nous autres là,
31:45 c'est nous qui sommes dans les hôpitaux,
31:47 c'est nous qui dormons,
31:49 c'est nous qui passons les gardes.
31:51 C'est nous qui formons les sages-femmes impolis
31:53 que vous voyez là.
31:55 C'est nous qui formons les infirmiers impolis
31:57 que vous voyez là.
31:59 Mais ces sages-femmes impolis,
32:01 ces infirmiers impolis,
32:03 ces techniciens en laboratoire impolis,
32:05 pourquoi ils sont impolis ?
32:07 Parce qu'ils ont été parachutés
32:10 par des gens qui ne veulent pas d'argent
32:11 et qui dénigrent ce que nous, nous faisons.
32:13 Parce que la tutelle ne veut pas nous prendre
32:15 en charge de façon technique,
32:17 psychologique, intellectuelle.
32:19 Du coup, tous nos maux,
32:25 on a à la maison,
32:27 on les transporte sur nous,
32:29 on va encore faire comment ?
32:31 Et c'est la population qui prend un coup,
32:33 on s'en prend à la population.
32:39 Si vous allez sur le forum,
32:40 c'est un récenté,
32:42 dénonçant ce qui se passe dans les hôpitaux.
32:45 Vous allez entendre les inerties
32:48 que sortent certains personnels de santé.
32:51 Quelqu'un va dire
32:54 pour non-assistance en danger,
32:57 il n'existe pas un milieu hospitalier.
33:00 Vous pouvez imaginer ça ?
33:02 Ça veut dire qu'il se croit
33:04 tout permis sur la vie de quelqu'un
33:06 et il est à l'abri.
33:09 C'est pour ça que j'ai aussi porté plainte
33:10 pour interpeller le personnel de santé
33:12 que vous n'êtes pas à l'abri de la prison.
33:15 On travaille sur des vies
33:20 et avec la vie,
33:22 il n'y a pas de blancos, il n'y a pas de gants.
33:24 Dès qu'on a raté, c'est une fois,
33:26 la personne est partie.
33:28 On ne peut pas aller passer quelque part
33:30 pour dire qu'on va ramener.
33:32 Voici là où je retiens.
33:34 C'est tout.
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