L'International Lille Tattoo Convention ouvre ses portes ce vendredi 16 février à Lille. Jusqu'à dimanche, 500 exposants sont attendus à Lille Grand Palais.
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00:00 Bonjour Jean-Marc Bassan. La première convention à Lille c'était en 2016 à l'époque, environ 180 tatoueurs pour 10 000 visiteurs.
00:06 Désormais on est plus sur du 450 tatoueurs, 20 000 visiteurs l'an dernier, ça veut dire que ça marche forcément ?
00:12 Oui, complètement. On est passé en neuf ans d'une convention qui était plutôt conventionnelle et assez début,
00:18 jusqu'à atteindre un niveau incroyable en termes de nombre de visiteurs, en termes de nombre de tatoueurs.
00:25 On est presque à 500 cette année, 20 000 visiteurs l'année dernière, on peut dire que cette convention de tatouage de Lille a un succès phénoménal.
00:31 Et elle marche particulièrement à Lille, parce que ces salons il y en a partout en France,
00:35 mais à Lille il y a vraiment, j'allais dire un foyer, c'est peut-être pas le bon nom, mais des gens qui ont envie de se faire tatouer qui viennent à cette convention ?
00:40 Oui, je pense que c'est une région qui prouve un véritable engouement pour les arts corporaux, pour le tatouage.
00:46 Le nombre de studios tatou est vraiment énorme ici et ici dans la région.
00:51 Et puis la proximité dans l'Angleterre, du Benelux, je pense que près de Paris aussi, fait que la région elle-même prend vraiment beaucoup d'importance.
00:59 Le sondage le plus récent que nous avons sur les tatoués remonte à 2018.
01:03 A l'époque, un Français sur cinq déclare avoir un tatouage, c'était 8 points de plus à l'époque qu'en 2010.
01:08 Aujourd'hui, 2023, qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur ceux qui se font tatouer ?
01:12 Le public, aujourd'hui, plus jeune, plus âgé ou alors vous avez vraiment toutes les classes d'âge ?
01:16 On a déjà toutes les classes d'âge, ça c'est sûr, mais le public des 18-24 ans est celui qui se fait le plus tatouer.
01:22 A l'heure actuelle, plus de femmes que d'hommes sont tatouées, en tout cas en France, peut-être dans le monde, j'ignore.
01:27 Mais ça ne fait qu'augmenter. Maintenant, on n'a plus peur de se faire tatouer, on a envie de le montrer.
01:33 C'est devenu un véritable fait société.
01:35 18-24 ans, est-ce que ça, forcément, ce public plus jeune, fait évoluer la manière dont on se fait tatouer ?
01:41 Oui, parce que ce public-là, on le sait, les 18-24 ans, est sans arrêt scotché à son téléphone,
01:47 toujours à l'écoute des réseaux sociaux, des dernières tendances.
01:51 C'est eux qui guident un petit peu aussi notre profession et d'autres.
01:55 Je pense qu'ils dictent vraiment une marche à suivre.
01:59 C'est-à-dire, comme vous dites, ils sont à l'affût de ce qui se passe sur les réseaux sociaux,
02:02 c'est-à-dire qu'on se renseigne avant, on impose son modèle, on va voir ailleurs ce qui se fait.
02:06 Et finalement, c'est celui qui a envie de se faire tatouer qui crée la tendance aujourd'hui.
02:10 Ce n'est plus les tatoueurs qui imposent un style.
02:12 Exactement, vous avez raison.
02:13 À une certaine époque, le tatoueur avait un rôle de médiateur, il aimait montrer son art,
02:17 montrer ce qu'il savait faire, donner des conseils.
02:19 Maintenant, le client arrive avec son téléphone ou beaucoup de références en disant
02:23 "Regarde, j'ai vu ce tatoueur japonais sur les réseaux, regarde comme c'est magnifique,
02:26 j'aimerais faire la même chose", et dicte un petit peu la marche à suivre artistique même du tatoueur.
02:31 Et les tatoueurs arrivent à suivre ?
02:32 Ils sont obligés. Ils sont obligés de suivre, ils sont obligés d'être à l'écoute.
02:35 Et même nous, à la convention du tatouage, on voit que tout le monde nous pose des questions
02:39 de plus en plus pointues, c'est ce que tel tatoueur sera là, est-ce que tel style sera représenté.
02:43 Donc on est obligé vraiment de s'adapter à une sorte de vague de gens qui connaissent de mieux en mieux le tatou.
02:47 Et grâce aux conventions et aussi grâce aux réseaux.
02:49 Vous parliez de tendance, c'est quoi la tendance aujourd'hui ?
02:51 Ce public de 18-24 ans, il est demandeur de quoi ?
02:54 C'est du tatouage qui est grand, plus petit, c'est des choses qu'on peut voir à l'autre bout de la planète.
02:59 C'est quoi, si vous pouviez la résumer ?
03:01 Je pense qu'on va partir d'une personne qui voudra un tatouage très petit,
03:07 pour un tatouage très minimaliste, mais qui aura des références à l'actualité,
03:13 peut-être pas l'actualité, mais en fonction des goûts de la personne.
03:16 Par exemple les mangas ou bien les séries ou d'autres.
03:19 On peut vraiment dire que tout ce qui se passe à l'extérieur a vraiment une influence sur le tatou.
03:24 Donc les tendances se font de manière multiple et moins artistique.
03:29 7h48 sur France Blender, nous sommes en direct avec Jean-Marc Basson,
03:32 l'organisateur du salon du tatouage qui débute aujourd'hui à l'Île Grand Palais.
03:36 Jean-Marc Basson, de plus en plus de personnes se font tatouer,
03:39 est-ce qu'il y a aussi de plus en plus de tatoueurs dans le même temps ?
03:41 Comment se porte le métier aujourd'hui ?
03:43 Oui, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de tatoueurs.
03:45 Je pense que ce type d'événement organisé à l'Île, les conventions de tatouage,
03:48 crée aussi la vocation de certains de venir visiter un salon,
03:50 se dire "moi aussi j'aimerais faire partie de ces gens qui tatouent, faire partie de ce monde".
03:54 Et puis c'est une profession qui est peu encadrée,
03:57 donc n'importe qui peut demain se revendiquer tatoueur,
04:00 passer son certificat d'hygiène et s'installer en ayant pignon sur rue.
04:03 C'est un souci que cette profession ne soit pas encadrée,
04:06 ça fait que vous êtes difficilement identifiable, représenté auprès des pouvoirs publics.
04:11 Et le fait qu'il y ait de plus en plus de tatoueurs,
04:13 est-ce que ça ne crée pas de la concurrence ?
04:15 Quand dans une même rue, il peut y avoir deux salons de tatouage,
04:17 est-ce que forcément ils ne sont pas concurrents ?
04:18 Comme vous disiez, que finalement, ceux qui veulent se faire tatouer imposent leur modèle,
04:23 est-ce qu'il y en a qui ne vont pas mettre la clé sous la porte à un moment ?
04:26 Oui, je pense qu'on est dans une société moderne où la concurrence est partout,
04:31 et c'est vrai que le nombre de tatoueurs augmente de manière significative.
04:34 A l'occasion de l'accueil exposant d'hier pour l'installation de la convention,
04:39 on a fait une conférence entre nous, une table ronde,
04:42 et ce sujet est arrivé en premier sur la table.
04:45 Est-ce qu'il y a trop de tatoueurs en France ?
04:47 Est-ce qu'il n'y a plus assez de clients ?
04:48 Mais je pense que les tatoueurs doivent vraiment se concentrer sur ce qu'attendent leurs clients,
04:52 plutôt que de se concentrer sur ses concourants ou autres.
04:56 Mais en tout cas, oui, on voit que de plus en plus de tatoueurs s'installent,
04:59 leur profession est encadrée de manière assez légère,
05:01 et je pense que beaucoup d'entre nous,
05:03 notamment le syndicat national des artistes tatoueurs, essaient de travailler.
05:06 Pour terminer sur cette convention qui ouvre aujourd'hui à l'Île-Grand-Palais,
05:11 la Lille Tattoo Convention,
05:13 alors, des gens qui vont venir pour tatouer, mais il y a aussi des concerts qui sont prévus,
05:16 il y a plein de choses, c'est-à-dire que le tatouage, aujourd'hui,
05:19 ce n'est pas seulement quelque chose qui est sur la peau,
05:21 c'est une culture en plus, au-delà, ça a gardé cette notion-là ?
05:24 Oui, c'est ce qui fait la force de ce salon, au final,
05:26 dans un format festival, et on met en avant toutes les cultures alternatives,
05:30 toutes les sous-cultures dont fait partie le tatouage.
05:32 Donc, vous allez voir des danseurs sur scène,
05:34 vous allez voir des ateliers participatifs liés au dessin,
05:37 liés à la culture du tatou,
05:39 un énorme food court pour se restaurer,
05:42 beaucoup de conférences,
05:45 c'est un vrai festival autour du tatou, qui met le tatou à l'honneur.