Ils sont six riverains de quatre sites industriels bien connus à Fos-sur-Mer - ArcelorMittal, Esso Raffinage, Dépôts Pétroliers de Fos et Kem one – des riverains qui ont décidé de les attaquer en justice pour « trouble anormaux de voisinage » ...
Vidéo publiée le : 13/02/2024 à 19:21:00
Lien vers l'article de Maritima.info :
https://www.maritima.info/actualites/industrie/fos-sur-mer/15881/des-riverains-des-industries-fosseennes-devant-la-cour-d-appel-d-aix.html
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00:00 Les avocats des 4 industriels rappellent qu'il y a près de 300 sites polluants sur la zone de Fos.
00:07 Ils demandent donc aux riverains de prouver que leurs préjudices sanitaires émanent bien de leurs propres émissions polluantes.
00:14 Un argument réfuté par maître Julie Andreux, avocate d'Eplégnan.
00:18 Trop de responsables, pas de responsables. On se bat contre ça bien sûr.
00:21 C'est absolument inadmissible et c'est absolument pas entendable.
00:26 C'est pas parce qu'il y a beaucoup de responsables peut-être ou beaucoup en tout cas d'industriels qui polluent
00:31 que je ne suis pas en capacité de démontrer que les sociétés qui étaient attrées aujourd'hui devant la cour
00:36 participent à une pollution massive et sont bien sûr à l'origine en effet de dépassements qui sont considérables
00:43 et qui donc créent les préjudices que nous défendons.
00:45 Je serais dans l'incapacité de démontrer que c'est telle pollution qui a créé un préjudice à tel riverain.
00:51 C'est impossible. Donc ça serait une preuve impossible.
00:53 Ce que je veux pas demander en effet au juge qui est saisi d'un dossier capital, c'est justement d'aller au-delà
00:58 et compte tenu du faisceau d'indices qui est grave, concordant et qui vont tous dans le même sens,
01:03 c'est-à-dire qu'il y a une pollution extrêmement importante et dans le non-respect,
01:06 de reconnaître que la pollution avait participé et participe toujours en effet aux troubles dans les conditions d'existence des requérants aujourd'hui.
01:14 Parmi les plaignants, Jackie et Bernard Huriot.
01:17 Elle était infirmière libère à la Porte de Bouc, lui technicien de maintenance à Arcelor.
01:21 Pour eux, l'argument selon lequel, en s'installant dans une zone industrielle, on sait à quoi s'attendre n'est absolument pas fondé.
01:28 Par exemple, nous, quand on est descendu de Lorraine, on n'a pas choisi le lieu où on voulait habiter.
01:33 On nous a dit, voilà, il y a des bâtiments là, là, voilà.
01:35 Puis on nous a affecté un logement.
01:38 Donc déjà, dire qu'on savait très bien ce qui nous attendait, on ne savait pas du tout ce qui nous attendait.
01:44 Pour nous, venir à Fos, c'était l'Eldorado, c'était le soleil, la mer.
01:50 C'était merveilleux, on descendait de Lorraine.
01:51 Petit à petit, on s'est aperçu que tout cet environnement industriel polluait.
01:56 Et donc, il y avait sans doute des dangers pour nous à ce moment-là.
01:59 Comme je l'ai indiqué, le contrat entre les riverains et les industriels, ce n'était pas de tomber malade et de mourir.
02:04 C'était de vivre en conformité avec une réglementation qui garantissait en effet qu'ils ne développent pas de pathologie.
02:10 Le fait que le contrat ait été rompu aujourd'hui, c'est qu'il y a des maladies, qu'il y a des morts, qu'il y a des conséquences.
02:16 Parce que ce qui était du domaine de l'acceptable avant, a été en tout cas non respecté par les sociétés,
02:22 qui polluent au-delà en effet de ce qu'elles devraient faire et de ce pour quoi elles ont été autorisées de s'implanter ici.
02:29 C'est là où il y a une confusion en effet de la part des sociétés.
02:32 Vous le saviez, mais non on ne le savait pas.
02:34 On savait parce qu'on nous plaçait là et qu'on nous permettait de vivre à côté d'industriels, qu'on ne prenait pas de risque pour notre santé.
02:40 Et le procès aujourd'hui c'est de dire, ce qui est inacceptable, c'est qu'on meurt en effet, ces émissions pour lesquelles on nous avait garantis qu'il n'y avait pas de risque.
02:48 Les émissions sont quotidiennes et nuit et jour, donc ça fait beaucoup.
02:52 Parfois l'été, on est obligé de fermer les fenêtres parce que ça pue.
02:58 Pour le santé au niveau de la respiration, c'est vraiment invivable.
03:02 En gros pour aérer, il faut fermer ses fenêtres contrairement au reste du monde.
03:06 C'est tout le contraire de la vie, parce qu'on nous emmène vers une mort qui n'est pas naturelle.
03:11 Ce qui est quand même important de dire, c'est que les maladies ne se développent pas immédiatement.
03:16 Et c'est au fil du temps que cancer, problèmes respiratoires, problèmes cardiaques, diabète, se développent et de plus en plus.
03:25 J'étais infirmière sur Port de Bouc.
03:28 Je peux vous dire que dans ma profession, c'était du concret.
03:31 Et bien que ce que j'ai entendu, on ne puisse pas accuser forcément telle industrie,
03:37 les gens n'étaient pas malades avant.
03:40 Donc à force de vivre dans cet endroit, les gens, mais énormément de gens,
03:45 beaucoup de décès et beaucoup de maladies graves se produisent.