A Bruxelles, une boutique tente de résister à Vinted
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00:00 On croit que pour les vêtements de seconde main, il n'y a plus que vintage qui existe.
00:03 Eh ben non, il y a encore des magasins et même des magasins plutôt conceptuels.
00:06 C'est pour ça que nous sommes venus visiter Osé Concept.
00:09 Bonjour Mélissa.
00:13 Bonjour.
00:14 Alors vous avez carrément une chaîne de boutiques de seconde main
00:16 parce que vous avez trois magasins en région bruxelloise.
00:19 Je viens vous apporter un vieux vêtement.
00:20 Vous me le rachetez direct ou pas ?
00:22 Non. Alors c'est du dépôt.
00:24 Donc nous, on va sélectionner le vêtement qui nous intéresse
00:26 et ensuite on va vous payer une fois que c'est vendu.
00:29 Donc en fait, on paye à la fin de chaque mois.
00:31 Je reviens sur l'argent dans un instant,
00:32 mais je prends le petit chariot avec tous les dépôts que des clients ont fait.
00:35 Comment vous savez que ça, c'est une bonne ou une mauvaise pièce ?
00:38 C'est quoi vos critères de choix ?
00:39 Alors nous, nos critères, c'est les marques et l'état général du vêtement.
00:44 Donc ici, c'est Belle Rose, c'est une marque qu'on vend très très bien chez nous.
00:47 Et l'état du vêtement est super, c'est des super couleurs.
00:50 Donc ça, on sait que c'est une pièce qui va se vendre très facilement.
00:51 Donc vous avez un travail de tri quand même au départ.
00:53 C'est ça la base de l'activité ?
00:54 Oui, on a Elodie qui s'occupe du tri et qui fait tous les dépôts de toutes nos déposantes.
00:59 Je fais une parenthèse, on entend beaucoup que l'application Vinted a pris tout le marché,
01:03 qu'ils prennent tous les vêtements, que c'est là que tout le monde va.
01:06 Vous, vous avez quoi, une baisse de stock potentiel ?
01:09 Vous avez une baisse de qualité dans la marchandise que vous récupérez ?
01:11 Ou ça ne vous impacte pas Vinted ?
01:13 Alors pas du tout.
01:14 Donc nous, au contraire, nos déposantes n'aiment pas utiliser Vinted
01:18 puisqu'elles aiment bien qu'on s'occupe de tout pour elles.
01:20 Donc en fait, elles viennent ici, on s'occupe de tout.
01:22 Donc elles déposent leurs vêtements et à la fin de chaque mois,
01:24 elles ont un virement ou un bon d'achat chez nous.
01:26 Donc c'est vraiment très facile.
01:27 Vous êtes comme un intermédiaire, vous faites le travail à la place.
01:30 Oui, c'est ça, tout à fait.
01:31 Je vais quand même fouiller un peu parce que je ne vois pas de CA,
01:34 je ne vois pas de prix marque, je ne vois pas de bel et beau.
01:37 Est-ce que ça, ce sont des marques qui ont une valeur marchande en deuxième main ou plus du tout ?
01:41 Non, plus du tout.
01:42 Plus du tout ?
01:43 Non. Alors nous, on favorise vraiment des marques qui sont qualitatives
01:45 parce qu'on pense que le taux d'utilisation est très important dans un vêtement.
01:49 Donc nous, nos vêtements sont vraiment de qualité.
01:51 Et donc l'idée, c'est vraiment qu'ils durent dans le temps.
01:53 Alors qu'est-ce qui se passe si mon vêtement que je vous ai donné ne se vend pas ?
01:56 J'imagine que tout part vite quand c'est une belle pièce, mais si ça ne se vend pas,
01:59 vous le gardez combien de temps et que devient ce vêtement après ?
02:02 Alors donc il faut savoir qu'il y a 80% des vêtements qu'on prend qu'on vend.
02:05 Oui.
02:05 Donc le reste des 20%, les déposons, on a le choix soit de venir les récupérer ici
02:08 ou alors on les donne à des associations et on fait aussi des collections d'upcycling.
02:13 On va parler un peu d'argent quand même.
02:14 Donc j'ai bien compris que vous me donniez un sou,
02:16 enfin quand la pièce est vendue, vous me donnez un sou,
02:18 mais vous prenez une commission quand même.
02:19 Vous prenez quoi comme commission ?
02:21 Alors nous on prend une commission de 60%, mais on paye la TVA.
02:23 Donc ça revient plus ou moins à faire du 50/50.
02:26 Et alors elles ont aussi le choix d'avoir une plus grosse somme sur leur e-wallet,
02:30 c'est-à-dire leur portefeuille virtuel chez nous.
02:31 Donc elles rachètent chez nous.
02:33 Et donc en fait c'est vraiment un cercle vertueux comme on l'appelle.
02:35 Elles achètent et elles vendent chez nous et elles font tourner leur dressing comme ça.
02:37 Attendez, j'essaie de me faire un petit calcul dans la tête.
02:39 Imaginons que vous me vendiez une paire de baskets,
02:41 parce que j'ai vu ça dans "Coute que coûte" à la télé.
02:43 Imaginons que vous me vendiez des baskets à 55 euros.
02:46 Je vais récupérer combien moi sur les 55 ?
02:48 Environ 22 euros.
02:50 22 euros ?
02:51 Dans ma poche, effectivement.
02:53 Est-ce qu'on doit vous mettre en compétition ?
02:54 Vous allez me dire que non, mais est-ce qu'on doit vous mettre en compétition
02:56 avec des vinted, avec des marketplaces ?
02:58 Est-ce que vous êtes exactement sur le même créneau ou pas du tout ?
03:01 Pas du tout.
03:01 C'est quoi la différence ?
03:03 Alors la différence c'est que nous c'est un magasin physique où il y a une présentation,
03:05 il y a des vendeuses qui sont là pour conseiller,
03:07 il y a une sélection qui est faite au préalable.
03:10 Et donc ça n'a rien à voir avec vinted,
03:11 puisque tout le travail est fait par nous et qu'il y a vraiment une valorisation des dressings.
03:14 Donc je découvre, et ce n'est pas un hasard évidemment,
03:17 que vous avez un peu soigné effectivement le concept.
03:19 On est dans une boutique chic, quand on passe dans la rue,
03:22 on ne voit pas que c'est du second de main.
03:23 Oui, tout à fait.
03:25 Mais c'est un peu notre objectif aussi.
03:26 Donc l'idée c'est vraiment que quand on rentre dans notre magasin,
03:28 on a l'impression d'être dans un magasin neuf.
03:30 Et donc ce qui est génial, c'est qu'on pousse vraiment les clients
03:32 qui n'ont jamais consommé second de main à consommer second de main.
03:35 Donc c'est très chouette et c'est vraiment l'idée de s'amuser
03:37 avec des fringues qui sont encore en super état
03:39 et voilà, de s'habiller bien en second de main.
03:41 Je faisais semblant, ou pas vraiment semblant de regarder les rayons,
03:45 je vois que des trucs pour femmes et rien en homme.
03:47 C'est parce que la seconde main fonctionne mieux avec les femmes ?
03:50 Alors on pense que l'homme a un gros potentiel aussi
03:53 et on a l'objectif de se lancer bientôt dans l'homme aussi,
03:55 mais pour le moment on se focus sur les femmes qui aiment quand même bien
03:58 acheter des fringues, qui aiment s'amuser avec leurs fringues.
04:01 Ah bah oui, écoute, j'ai tout le temps la même chose.
04:03 C'est vous dire que je n'en achète pas beaucoup.
04:05 Vous pouvez continuer le tri, je vous donne même un coup de main si vous voulez.
04:08 Oui, on va regarder ça.
04:10 [Musique]