L'INVITÉ / Les agriculteurs réclament des actes auprès des hypermarchés

  • il y a 7 mois
Transcript
00:00 Il est l'heure à présent d'accueillir le premier invité de ce journal ce soir, Baptiste Dupin.
00:05 Secrétaire général des jeunes agriculteurs d'Indre et Loire, il évoque avec nous ce soir la récente mobilisation du monde paysan
00:11 mais aussi ses attentes après les annonces du Premier ministre.
00:15 Bonjour Baptiste Dupin.
00:16 Bonjour.
00:16 Soyez le bienvenu sur notre plateau.
00:19 Alors on croyait la tension redescendue après les annonces de Gabriel Attal.
00:23 Les syndicats avaient d'ailleurs appelé à mettre fin au blocage.
00:26 Pourtant vous gardez un oeil attentif sur les supermarchés et hypermarchés notamment.
00:31 Alors dans quel but ? Qu'est-ce que vous cherchez ?
00:33 A vous assurer que les produits qu'ils proposent sont majoritairement français locaux ?
00:38 Alors tout d'abord c'est une demande de nos adhérents d'aller sur le terrain, de contrôler ce qu'on a dans les surfaces
00:43 et puis de sensibiliser le consommateur.
00:45 Aussi je pense qu'aujourd'hui les adhérents ont un besoin, les agriculteurs ont un besoin de parler aux consommateurs
00:51 et de leur montrer que voilà sur nos étals aujourd'hui, on a beau avoir une agriculture française qui soit belle
00:58 et avec beaucoup de rigueur, aujourd'hui on a beaucoup de produits étrangers malgré qu'ils soient marqués français dessus.
01:03 Et donc là il y a une certaine incohérence dans ce qu'on retrouve sur nos étals.
01:07 Pourtant c'est le conflit qu'aurait dû régler la loi Egaline dont on a entendu beaucoup parler ces derniers jours.
01:13 Elle garantit des négociations annuelles entre les distributeurs et les industriels.
01:17 Une loi qui est censée garantir une bonne marge aux agriculteurs.
01:20 Ça vous suffit plus aujourd'hui ?
01:22 Aujourd'hui non parce qu'on se rend compte que ça fait plus de cinq ans que cette loi devrait être appliquée
01:26 et aujourd'hui sur nos étals on trouve vraiment une incohérence et on a des éleveurs, des agriculteurs
01:33 qui ne trouvent pas leur rémunération.
01:34 On voit aujourd'hui dans la détresse suite aux revendications, il y a vraiment une détresse du monde agricole
01:40 et donc aujourd'hui non, il n'y a pas le compte sur les rémunérations des agriculteurs.
01:44 Alors cette loi elle interdit également les négociations sur le coût des matières premières agricoles,
01:48 le lait, la viande notamment.
01:50 Alors qu'est-ce qui serait le mieux ? Ça serait augmenter le prix ? Ça serait ça la solution ?
01:54 Augmenter le prix déjà et puis qu'il y ait vraiment une transparence sur le prix de rémunération des agriculteurs.
02:00 Montrer que voilà aujourd'hui les prix qu'on trouve dans nos grandes surfaces
02:04 ce n'est pas le prix qui va directement aux producteurs
02:07 et qu'on voit qu'il y a un petit prix qui rémunère les agriculteurs.
02:12 Et peut-être que cela permettrait d'augmenter la marge de nos agriculteurs.
02:17 Alors on l'a entendu ces dernières semaines, la population semble vous soutenir,
02:21 on avait réalisé des sondages à ce sujet mais augmenter les prix ça serait percuter sur le consommateur,
02:26 vous n'avez pas peur de le perdre dans ces cas-là ?
02:28 Alors on ne peut pas augmenter tous les prix, c'est pour ça qu'on insiste bien
02:32 qu'il ne faut pas non plus interdire l'importation, il faut juste améliorer la traçabilité
02:38 et vraiment montrer que ce qui est produit en France ce soit vraiment marqué français.
02:42 Aujourd'hui le souci qu'on a c'est qu'on essaie de promouvoir de l'agriculture française
02:46 sauf qu'on vend des produits qui sont sous les tic-tac français mais qui ne sont pas du tout de France.
02:51 Donc aujourd'hui il y a vraiment une incohérence et ce qui déstabilise notre marché français.
02:54 Alors la préfecture a également renforcé les contrôles quant au respect de cette fameuse loi EGalim,
03:00 ça vous aide à vous sentir soutenu, écouté, entendu ?
03:03 Alors ça nous aide à nous soutenir, il n'y a pas de souci là-dessus.
03:07 Mais aujourd'hui nos adhérents veulent vraiment continuer pour aller dans les magasins,
03:12 pour vraiment contrôler eux-mêmes ce qui se passe et échanger aussi avec les différents acteurs des grandes surfaces.
03:19 Et aujourd'hui selon les interventions qu'on a faites, les grandes surfaces nous accueillent,
03:24 il y a des échanges qui sont faits et ça se passe très bien mais il faut qu'on continue
03:28 et je pense que les agriculteurs ont leur place dans ces négociations.
03:31 Alors vous allez continuer d'être présent dans les hypermarchés, c'est sans fin non ?
03:35 C'est sans fin mais s'il faut on fera ce travail et nos adhérents ont pris goût
03:39 et en plus l'échange se passe très très bien avec le consommateur
03:42 et je pense que le consommateur apprécie aussi de savoir ce qu'il mange,
03:45 donc c'est vraiment agréable, c'est un moment agréable pour les adhérents
03:48 et on espère continuer et que ça débouche sur quelque chose, c'est vraiment le but.
03:53 Opération sensibilisation.
03:54 Un mot pour terminer sur le salon de l'agriculture de Paris qui débute le 24 février prochain.
04:00 C'est souvent l'occasion, on le voit régulièrement, d'y interpeller les personnalités politiques.
04:04 Est-ce que vous serez de la partie ?
04:06 Est-ce que ça va se dérouler comme prévu d'après ce qu'on sait pour l'instant ?
04:09 Pour l'instant on a 12 jours du salon donc il y a encore du travail à faire.
04:12 On espère que nos politiques vont bouger d'ici le salon de l'agriculture
04:17 mais comme à chaque fois le jeune agriculteur sera présent au salon,
04:23 on fera des négociations avec nos élus politiques mais voilà, nous serons présents.
04:27 C'est aussi une vitrine de l'agriculture française donc nous devons être présents
04:30 et la Touraine et la région Svante seront représentées par les jeunes agriculteurs.
04:34 Affaire à suivre, merci beaucoup Baptiste Dupin d'avoir venu répondre à nos questions.
04:37 Merci à tous !
04:39 Merci à tous !
04:41 [SILENCE]

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