À 34 ans, Axel Allétru pilote paraplégique s'est lancé un nouveau défi de taille. Il souhaite participer à l'enduropale 2024 du Touquet-Paris-Plage, une course mythique mais exigeante. Découvrez son histoire.
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00:00 [Musique]
00:09 Pour le touquet, vous pouvez me présenter la version dématérialisée, mais on peut pas le vendre par mail.
00:13 Et ça, je vais la recevoir par mail, la version dématérialisée ?
00:17 Oui, tout à fait, ouais.
00:19 Ah ok, donc faut que vous l'envoyez avant le touquet, alors.
00:21 Voilà, vous avez accès à l'adresse mail au 2gmail.com.
00:23 Parfait, bah j'ai toutes mes réponses.
00:26 Bah merci beaucoup, bonne journée, au revoir.
00:30 Ça a été toute ma vie, le sport mécanique, j'ai baigné mon enfance dans les sports mécaniques.
00:37 Alors certes j'ai commencé par le vélo, mais j'ai vite troqué mon vélo pour une moto.
00:41 Déjà petit, j'ai suivi les garde-boue pour nettoyer un petit peu la moto.
00:45 Euh, oui, vous voulez quel rayon, monsieur ?
00:48 Football, c'est pour savoir s'ils ont des chasses vibles.
00:50 Oui, bien sûr, je vais vous mettre en relation, un instant.
00:53 Merci. J'appelle des cadavres pour savoir s'ils ont des chasses vibles.
00:59 Pour en mettre un sur la course pour être identifié.
01:02 Avec un gros logo handicap.
01:05 Je suis là, j'arrive.
01:07 [Musique]
01:28 Quand j'étais petit, maintes fois, j'ai déjà été voir l'enduro.
01:31 Donc ouais, c'est une épreuve, en plus qui est dans le Nord, qui est chez moi, qui est hyper connue, qui rassemble 300 pilotes.
01:39 L'enduro des sables au touquet est bien la première épreuve tout terrain d'Europe.
01:44 Elle n'a d'équivalent qu'aux Etats-Unis.
01:46 C'est quelque chose de mythique.
01:49 Si j'avais parlé de ce projet, je pense en 2012, 2013, 2014, jamais je n'y aurais pensé.
01:54 Parce que je ne me sentais pas prêt, je pense, physiquement avec mon handicap à faire ça.
01:58 Là, on est 13 ans après l'accident et je n'ai pas forcément progressé sur les muscles, mais en adaptation avec mon corps.
02:06 Et donc oui, je fais beaucoup plus de choses.
02:08 Toute ma carrière, BMX, motocross, natation.
02:13 J'avais 20 ans et on est sur le Grand Prix de Lettonie.
02:17 Et là, sur une petite, une bosse, je suis éjecté.
02:23 Je réceptionne sur les fesses et là, je sens un grand crack dans les mollets à pinières.
02:27 Et tout de suite, je sens que je perds l'usage de mes jambes.
02:30 Après, ce diagnostic tombe où le médecin me dit que je ne remarcherai probablement jamais.
02:38 Mais je décide de ne pas me résigner à ce diagnostic pessimiste des médecins.
02:43 Alors, est-ce que c'est la fougue de 20 ans ou l'insouciance ? Je n'en sais rien.
02:47 Mais en tout cas, ça me permettait de rester positif, ce qui était important, pour partir au combat vraiment en rééducation derrière.
02:55 On a toutes sortes de trophées. Ma victoire au Dakar ici en SSV en T4.
03:00 Ça a été une super aventure humaine, déjà.
03:07 J'ai monté ma propre équipe, 25 personnes dans l'aventure.
03:10 On a développé un véhicule pour que je puisse rouler malgré mon handicap.
03:13 Des pièges en voiture, on voit là, à chaque mètre.
03:18 Mais on a terminé.
03:20 En plus de ça, on remporte notre catégorie et je deviens officiellement la première personne au monde handicapée
03:25 à avoir gagné une catégorie sur le Dakar devant l'Evaline.
03:28 À la suite de tous mes challenges, je me suis dit, comment participer à cette épreuve d'une manière ou d'une autre ?
03:34 Faire les trois heures compliquées ? Pourquoi pas faire le départ, un tour ?
03:39 Avec l'équipe Yamaha, ensemble, on a développé une moto malgré le handicap,
03:42 pour passer les vitesses au niveau du guidon, avoir un frein au niveau du guidon et non pas au pied,
03:49 parce que j'ai les pieds qui sont paralysés.
03:51 Aujourd'hui, je pense que déjà, la grosse performance, c'est d'être sur la grille de départ avec les Valides.
03:57 Je pense qu'on peut parler que c'est quand même une grosse performance, on ne se rend pas compte,
04:00 mais j'ai perdu 80% des muscles des jambes, je suis en fauteuil roulant au quotidien.
04:05 Donc, être sur une moto avec les Valides au départ du Touquet...
04:18 C'est le Enduro.
04:19 C'est la messe.
04:20 Beaucoup de personnes font une fois pour dire "je fais une course dans ma vie, c'est le Touquet, parce que c'est le Touquet".
04:26 C'est le Graal.
04:28 Tout le monde voudrait faire la même chose que lui, avec son handicap, ça c'est sûr.
04:33 Axel, ce n'est pas le seul à qui c'est arrivé cette histoire-là,
04:36 mais c'est le seul qui, non seulement se lance là-dedans, il va au bout, et il va complètement au bout.
04:41 Là, on appelle ça le parc fermé, donc ça veut dire qu'on vient mettre la moto
04:46 qui va rester là toute la nuit, et on ne peut plus faire de mécanique, c'est terminé.
04:50 Là, c'est le dernier instant.
04:52 Demain, on peut récupérer les vaches, on enlève les pieds, on récupère la moto à Bermizy,
04:57 et on part directement à la course.
04:59 - Je ne fais jamais ce genre de casque, personne.
05:15 - Ça fait deux ans qu'il le prépare, ça fait deux ans qu'il travaille en disant "je vais le faire, je ne vais pas le faire, je vais le faire, je ne vais pas le faire".
05:21 Du coup, quand il m'a annoncé qu'il allait le faire, j'étais plus ou moins au courant.
05:26 Mais oui, c'est quelque chose qu'il analyse, qu'il prépare.
05:30 Ce n'est pas sur un coup de tête comme ça pour dire de faire les choses. Non, ça, ce n'est pas Axel.
05:34 La moto, c'est toute sa vie, même si c'est elle qui l'a fait chuter.
05:40 Pour lui, c'est vraiment boucler la boucle avec cet enduro parce que c'est la course de la région, on est nordiste, il ne l'a jamais faite.
05:46 Et du coup, tout ce projet lui tient à cœur par rapport à tout ça.
05:50 C'est quelqu'un de déterminé, de sympathique, gentil, et qui adore les gens, qui adore le sport.
05:59 Jamais je n'ai entendu qui que ce soit se plaindre de la situation.
06:04 Ça force le respect et puis surtout, on n'a pas le droit de se plaindre.
06:08 Il ne faut pas être admiratif.
06:11 Écoute, je me sens bien. La pression monte. On sent qu'il y a de plus en plus de monde.
06:18 Donc, oui, ça va être bien.
06:37 C'est incroyable. C'est ce que je lui dis.
06:42 Le fait de remonter sur une moto, même si ça ne va pas très loin, ça ne va probablement pas plus que la ligne droite, c'est déjà une victoire.
06:50 Le plus dur pour moi sur ce Touquet, je dirais, c'est tout ce qu'il y a avant.
06:56 C'est d'aller du parc fermé jusqu'à la grille de départ.
07:00 Là, ça va être la jungle pour moi.
07:02 Les pilotes sont les uns sur les autres. On est serré. On est dans les rues du Touquet.
07:08 Du coup, il n'y a pas de place. Je n'ai pas forcément un bon équilibre.
07:12 C'est ça la principale difficulté.
07:14 [Musique]
07:43 Allez, c'est parti pour tenter d'aller chercher ce fameux Hotshot.
07:48 On va attendre, bien sûr, de revenir un petit peu plus proche.
07:51 Camille Chapelier en troisième position, peut-être un des frères mieux en tête.
07:56 Axel Altrun, effectivement, qui est bien sorti.
07:59 Alors, pour qui le Hotshot ? Où sont les favoris ?
08:02 Cyril Genot, Todd Kelet, Lars Van Berkel, Assu Brossy, pourquoi pas, je le disais, Alexis Collignon.
08:07 J'avais le vent en pleine tête parce que ça soufflait à mort.
08:10 Les bras qui tétanisaient, je n'arrivais plus à tenir la moto.
08:14 Et j'étais à fond, à fond, à fond, à fond.
08:17 Et je me disais, putain, encore 10 secondes à tenir.
08:19 J'étais là 5, 4, 3, 2, 1.
08:22 Et la moto allait super vite. Je rattrapais les concurrents au fur et à mesure.
08:25 La Yamaha, pardon, blanc-orange, ça serait bien Alex Altrun, au milieu de l'écran,
08:30 avec son chasse-huble qu'on a vu un petit peu reconnaissable.
08:33 Incroyable, Axel Altrun, pas Alex.
08:37 Axel Altrun, effectivement, qui est pour l'instant en seconde position sur la plage,
08:42 qui est peut-être en train de réussir ce défi complètement d'un coup.
08:45 Avec l'Enduropal du Touquet, j'espère faire résonner toute cette histoire
08:50 pour que des gens puissent s'identifier en disant,
08:52 moi aussi je vais me lancer ce challenge à mon échelle.
08:55 Axel Altrun qui est en seconde position, qui est en train de tout simplement de faire quelque chose de fou.
09:02 Je le prends comme une mission de vie parce que c'est quelque chose
09:05 qui va, sans être prétentieux, changer la vie de ces gens-là
09:09 et se faire sauter des blocages, etc.
09:12 Donc ouais, c'est juste dingue.
09:13 Depuis quelques secondes.
09:14 Ouais, mais alors Nonda qui revient.
09:16 Nonda qui revient, effectivement.
09:18 Alors le Hullshot, ce sera pour Mathéo Mio. On n'a pas encore vu Todd Kellett.
09:21 Jérémy Occhier avec le numéro 4.
09:23 C'est Jérémy Occhier, là on a Jean-Christophe sur la droite de l'écran.
09:26 Camille Chapelière est là aussi.
09:28 Jérémy Occhier qui va virer deux.
09:30 Le Hullshot donc, pour Mathéo Mio.
09:33 Axel Aletru qui a quand même fait quelque chose de fou.
09:36 On le voit avec son dosse à rouge.
09:38 Alors il devait s'arrêter directement, il est quand même parti.
09:41 Ça y est, il a stoppé sur la droite de l'écran.
09:45 Voilà, il vient de s'arrêter Axel Aletru.
09:47 Paris réussit. Franchement, chapeau à lui.
09:50 Regardez, il est félicité par toute son équipe.
09:53 Quelle image, quelle belle image en tous les cas pour Axel.
09:57 J'ai envie de vous dire, rien n'est impossible.
09:59 Franchement, je suis en fauteuil roulant, j'ai perdu une partie de l'usage de mes jambes.
10:05 C'est une première historique. Partir deuxième.
10:08 J'étais en chaise roulante le 27 juin 2010.
10:11 Mon mécano, jamais il n'y aurait pensé que je fasse un jour le départ de l'Enduropal du Touquet.
10:16 Des défis ? Oui, il y aura d'autres défis.
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