Le directeur de la fondation Hartung-Bergman, Thomas Schlesser, publie un roman sur l’art convoité par les éditeurs du monde entier avant même sa sortie en France.
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00:00 On parle du phénomène littéraire du moment ce matin avec Laurence, ça s'appelle "Les yeux de Mona".
00:10 C'est sorti là pour la rentrée littéraire de fin janvier et vous allez le voir bientôt
00:16 entre toutes les mains ce livre. BFM TV a rencontré son auteur.
00:21 Oui, Thomas Schleser, ça va être le succès littéraire de ces prochains mois.
00:24 Vous allez voir la couverture "Les yeux de Mona" avec, vous reconnaissez, c'est des Vermeer.
00:30 La jeune fille à la perle avec un zoom sur les yeux.
00:33 D'ailleurs, on dit succès littéraire, mais c'est déjà le cas.
00:36 Le livre est sorti il y a une semaine. Dans certaines librairies, il est déjà en rupture de stock.
00:40 Et encore plus dingue, avant même sa sortie en France le 31 janvier, le livre s'est vendu dans plus de 25 pays.
00:48 En fait, le monde entier veut ce bouquin. Qu'est-ce qu'il a de particulier ? Ça parle de quoi ?
00:52 C'est l'histoire de Mona. Mona, elle a 9 ans. Elle va bientôt perdre la vue.
00:57 Il lui reste 52 semaines à peu près. Son grand-père, son dadé, comme elle l'appelle,
01:01 décide alors de lui faire découvrir une nouvelle œuvre d'art chaque semaine.
01:06 Une par semaine, pas plus. 52 semaines, 52 œuvres d'art.
01:11 Je vous lis un extrait. "Si par malheur Mona devenait un jour aveugle à jamais,
01:14 elle jouirait au moins d'une sorte de réservoir au fond de son cerveau ou puiser des splendeurs visuelles.
01:19 Pour sa petite Mona, il imaginait, donc son grand-père, donc mieux que la médecine.
01:23 Là, oui, là où on s'est lieu d'évoluer à la conservation de ce que l'humanité avait fourni de plus audacieux et de plus beaux,
01:29 il trouverait un fortifiant pour sa petite fille." C'est très beau.
01:33 Et donc, on est dans les musées, en fait, avec ce joli duo.
01:37 On est au Louvre, on est au musée d'Orsay, on est à Beaubourg et on découvre, on redécouvre
01:42 Léonard de Vinci ou Magritte ou Botticelli ou Van Gogh.
01:44 Justement, on est allé au musée d'Orsay hier avec Thomas Schleser.
01:49 Vous ne connaissez pas son nom. Il est beaucoup moins connu qu'un Guillaume Musso, qu'un Marc Lévy.
01:53 Il a 46 ans. Il est professeur d'histoire de l'art. Il est directeur de la fondation Arthur Bergman.
01:58 C'est son premier roman, "Les yeux de Mona". Il a écrit des bouquins bien plus pointus sur l'art.
02:04 Il est évidemment heureux, surpris du succès. Et justement, peut-être que la relation du grand-père et de sa petite fille,
02:09 c'est peut-être ça qui fait l'universalité du livre. Écoutez-le.
02:12 Je pense que ça traduit le caractère universel de deux choses. La première chose, c'est le caractère universel du lien
02:17 si particulier, si fort entre petits-enfants et grands-parents. La relation entre un grand-père et une petite-fille,
02:22 c'est quelque chose qui n'est pas très exploré dans le domaine littéraire, alors qu'à mon sens, c'est une des relations
02:29 les plus belles qu'on puisse trouver dans la vie. Ça permet une forme de transmission bouleversante et très fertile.
02:37 Puis la deuxième chose, c'est la qualité universelle du patrimoine, et notamment du patrimoine parisien.
02:42 Un livre dans lequel il y a plusieurs niveaux de lecture.
02:44 Oui, je dirais qu'il y a trois points forts dans ce livre. On le lisait, il le disait très bien, la relation de Dadé et Mona,
02:50 ça fait penser un peu à un conte, le panorama des arts. On apprend avec Mona. Mona pose des questions de petite-fille devant les tableaux.
02:58 Et c'est ça qui est génial. On visite, on est dans les musées avec ces deux-là. C'est génial, c'est toujours pédago,
03:04 c'est jamais condescendant. Ça ne prend pas les gens de haut. Vous voyez Thomas Schleser qui est quand même quelqu'un d'assez pointu
03:12 au niveau de l'art. Maintenant, c'est vraiment pédagogue. Et il y a des leçons à chaque fois apprises à chaque tableau.
03:18 Par exemple, je vous ai donné ce tableau, Le labourrage n'hivernait le sombrage de Rosa Bonheur, qui est un tableau de 1849.
03:24 Vous allez voir les images. Ça, c'est le tableau de Rosa Bonheur. Et elle dit justement, Mona, d'un côté, c'est vrai qu'elle bave.
03:32 Et puis ce sont des boeufs. Et les boeufs, c'est toujours un peu difficile de dire qu'ils sont franchement beaux. Mais eux, ils le sont, je trouve.
03:38 Mais je me trompe peut-être. Et son grand-père répond pas du tout. Et Rosa Bonheur pensait comme toi. Et il y a un message avec ce tableau.
03:45 Écoutez Thomas Schleser.
03:46 Il attire son attention sur cette bête ici, avec l'œil qui nous fixe. Elle vient d'être piquée par le bouvier. Elle est en train de nous regarder.
03:55 Et c'est comme si on était invité à une empathie avec cet animal. Et donc la leçon qu'il tire auprès de Mona de cette œuvre, c'est que l'animal est notre égal.
04:05 Et qu'il n'y a pas de raison de les maltraiter ou de les considérer comme inférieurs.
04:11 Et les tableaux, ils sont reproduits dans le roman ?
04:13 Non, ils ne sont pas reproduits dans le roman. Tu as une description à chaque fois qu'ils s'aventurent dans le musée et qu'ils se retrouvent devant le tableau.
04:21 Et ils sont décrits. Mais c'est vrai que je conseille aussi, après l'avoir lu, pourquoi pas d'être avec son portable et d'aller chercher pour bien observer.
04:29 Et puis comme ça, on peut suivre aussi la pensée de Mona devant chaque tableau. Ça, c'est chouette.