"On n'est pas obligé d'avoir une fréquence de rapports sexuels pour être heureux": l'ancienne actrice X Nikita Bellucci réagit à la sexualité en berne des Français

  • il y a 7 mois
Les Français font de moins en moins l'amour selon un sondage Ifop, en particulier les 18-24 ans. En outre, 24% des 18-69 ans ayant déjà eu un rapport dans leur vie n'ont pas fait l'amour en 2023

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00:00 -Qu'est-ce que vous pensez de cette France qui a moins envie de faire l'amour
00:04 et qui est presque un peu abstinente, surtout chez les 18-24 ans ?
00:07 -Bah abstinente, je pense qu'on en parle plus et notamment,
00:12 on parlait des personnes qui sont asexuées, je pense que c'est quelque chose dont on ne parlait pas avant.
00:19 Après, je rejoins la personne qui parlait précédemment, c'est-à-dire sur le temps d'écran.
00:27 Je ne pense pas que ce soit forcément la pornographie qui soit responsable,
00:32 mais quand, par exemple, dans un couple, vous rentrez dans votre lit avec votre téléphone portable
00:37 en train de consulter des emails, Instagram et tout un tas de réseaux sociaux,
00:42 le désir se crée comment ? À travers un écran et en s'envoyant des textos ? Je ne pense pas.
00:48 Je pense aussi que les gens communiquent de moins en moins face à face et uniquement sur un téléphone portable.
00:56 Je pense que c'est désastreux et je ne pense pas que ce soit forcément à cause de la pornographie.
01:02 -On pointe du doigt la pornographie en disant finalement que les jeunes qui passent beaucoup de temps
01:08 devant un film porno ou des images porno, finalement, ils sont satisfaits.
01:12 En tout cas, leur libido diminue ensuite lorsqu'ils sont en contact avec une vraie personne.
01:17 -Je ne pense pas forcément. Après, si la personne consomme des films porno matin, midi et soir sans cligné de pause,
01:25 oui, je pense que ça va influer sa vie sexuelle, bien évidemment.
01:28 -Parfois, c'est une addiction.
01:29 -Oui, évidemment, mais là, c'est encore une autre problématique.
01:33 Maintenant, si on passe son temps à être sur son téléphone et ne plus aller vers l'autre,
01:38 je pense que c'est ça qui est problématique.
01:40 La violence ne va pas augmenter si vous passez votre temps à jouer à des jeux vidéo.
01:46 Il faut aussi avoir un recul sur sa consommation.
01:49 -Qu'est-ce que vous en pensez, Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la Santé ?
01:54 -Je n'ai jamais été ministre du sexe, mais enfin, vous demandez mon avis.
01:58 Oui, effectivement, on a pointé l'usage des écrans.
02:02 Évidemment, c'est un fléchage de vos activités de loisirs.
02:07 La pornographie, j'y crois aussi parce qu'elle insuffle dans les adolescents en particulier des images.
02:15 J'en ai parlé avec des jeunes qui ont peur parce que le modèle qu'on présente,
02:22 à la fois sur la taille des organes sexuels ou sur les activités sexuelles...
02:27 -Le flux de la performance. -Voilà, entraîne des craintes.
02:30 Ensuite, on a parlé des femmes.
02:33 Oui, bien sûr, les femmes se réalisaient dans le couple il n'y a pas si longtemps.
02:38 Et donc, elles justifiaient leur rôle social par une activité génésique
02:45 qui, évidemment, a été conditionnée par l'activité sexuelle.
02:49 Et puis, je vais faire une citation parce que je l'aime beaucoup.
02:54 C'est la citation de Woody Allen, finalement, la masturbation, c'est faire l'amour avec quelqu'un qu'on aime bien.
02:59 -Nikita Bellucci, le fait que ces jeunes qui, parfois, découvrent l'amour ou l'acte sexuel
03:07 en regardant des pornos avec des performances qu'il est peut-être difficile de réaliser ensuite dans la vraie vie,
03:13 est-ce que ça peut, en fait, coisser certains de ces jeunes ?
03:16 -Les inhiber. -Bien sûr, mais je pense surtout que, de toute façon,
03:21 ce qui est important de faire, c'est de l'éducation au numérique
03:24 et aussi marteler et répéter que des films pornos.
03:28 Ce ne sont pas la réalité, ce sont simplement des films.
03:33 Je pense qu'il faut aussi expliquer aux jeunes que, non, la norme, ce n'est pas d'avoir un sexe de 20 cm.
03:40 La norme, ce n'est pas d'avoir un rapport sexuel pendant deux heures.
03:43 Là, nous, on réalise comme un film comique. On est là pour faire rire.
03:48 -Une fiction. -Voilà, c'est simplement une fiction.
03:51 Mais ce n'est pas la norme et il faut déculpabiliser les jeunes, les hommes, les femmes, là-dessus, surtout.
03:58 Donc, je pense qu'il y a tout à faire.
04:02 -Il y a même aussi, je ne sais pas si vous êtes d'accord, Nikita, une ancienne collègue à vous,
04:06 qui s'appelle Ovidie, qui aussi a été une star du X et qui, dans les colonnes de Libération,
04:11 expliquait que l'effet MeToo, finalement, permettait aux femmes d'assumer leur asexualité.
04:17 C'est-à-dire, je n'ai pas besoin de relations sexuelles.
04:21 Est-ce que tout est difficile avant d'assumer l'asexualité ?
04:25 -Non, mais je pense qu'effectivement, on parlait tout à l'heure de la dette sexuelle.
04:31 Je pense qu'on est passé à une nouvelle étape et la femme, effectivement,
04:36 ne se sent peut-être plus obligée d'avoir des rapports sexuels.
04:40 On assume effectivement le fait de ne pas avoir d'envie, de désir, d'assumer son asexualité
04:47 et qu'on n'est pas obligé d'avoir une fréquence de rapports sexuels pour être heureux.

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