Sénégal : en arrière toute !

  • il y a 7 mois
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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mardi, il s'intéresse à la crise qui se durcit au sénégal après le report des élections présidentielles.

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Transcript
00:00 - Bonjour Vincent Herouette. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:02 - Au Sénégal, Vincent, dans une ambiance électrique, les députés ont voté cette nuit le report de l'élection présidentielle.
00:09 C'était programmé normalement dans trois semaines. Cette élection aura lieu mi-décembre.
00:13 - Oui, il faut un esprit retort pour apprécier pleinement la politique à la sénégalaise.
00:18 À côté des délices et des poisons de la quatrième république en France, c'était des jongleurs amateurs.
00:23 À Dakar, on est dans la haute voltige. Alors imaginez un peu,
00:26 voilà Macky Sall, un président qui aurait bien fait un troisième mandat mais la constitution l'interdit.
00:32 Il s'y résigne, on l'applaudit. Il choisit son premier ministre pour être candidat à sa place, à sa succession.
00:39 Ahmad Ouba ne lui faisait pas d'ombre. Il n'a aucun charisme, aucune expérience d'élu.
00:44 Il n'est pas adoubé par les puissantes confréries qui structurent la vie sociale là-bas.
00:50 Il ne fait l'unanimité ni dans la famille présidentielle, ni dans le parti présidentiel.
00:55 Résultat, à l'ouverture de la campagne, Ahmad Ouba est très très bas dans les sondages,
01:01 au mieux 30% au premier tour, c'est-à-dire 100% de chance de prendre une raclée au second.
01:07 Panique à bord et question, comment descendre de cheval quand vous découvrez au départ de la course
01:14 que votre fragrant premier ministre est un canasson ?
01:17 La réponse est le faux départ pour avoir le temps de changer de monture.
01:21 - Mais encore faut-il un prétexte pour ajourner la course.
01:24 - Oui, heureusement, voilà un parti d'opposition dont le champion n'a pas été retenu parmi les 20 candidats à la présidentielle.
01:30 Karim Ouad a la double nationalité, c'est interdit, il proteste, il accuse la cour constitutionnelle
01:37 d'avoir subi et obéi aux pressions du premier ministre.
01:41 Ni une ni deux, les députés de la majorité s'entendent avec ses opposants.
01:46 Comme on dit en Afrique, ils se parlent la nuit, ils votent ensemble la création d'une commission d'enquête parlementaire
01:52 pour enquêter sur les manigances du premier ministre, le chef de la majorité et la prométhée des magistrats.
01:58 - Alors la manœuvre est un peu grossière mais le président a ajourné le scrutin et le parlement vient d'avaliser la décision.
02:04 - Ce sera mi-décembre quand la commission aura enquêté après la tenue d'un dialogue national, inclusif le dialogue, ça va sans dire.
02:12 Évidemment les manifestants sont dans la rue, la police derrière les gaz lacrymogènes,
02:16 l'internet mobile coupé, la télé censurée, des opposants arrêtés comme le premier d'entre eux en prison depuis des mois, l'ancien maire de Ziegenchor.
02:24 Bienvenue au Sénégal, la seule démocratie encore debout dans l'ancien empire français.
02:29 - Un pays, le seul peut-être, qui n'a jamais connu de coup d'État, Vincent.
02:33 - Au Sénégal comme ailleurs, la démocratie est un combat.
02:35 Il faut se souvenir qu'Abdoulaye Wad a été élu parce que ses partisans comptaient les bulletins dans les bureaux de vote,
02:41 que les premiers téléphones portables ont permis de totaliser les résultats en temps réel et empêcher in extremis Abdou Diouf, le sortant, de lui voler sa victoire.
02:50 Maki Sal, à son tour, a été élu parce que Abdoulaye Wad a dû renoncer sous la pression de la rue à installer son fils Karim à sa place.
02:59 En violent le calendrier, Maki Sal fait du braconnage électoral, mais ce n'est pas un coup d'État.
03:05 Pourtant, autour de lui, c'est une épidémie. Depuis l'océan jusqu'à la mer Rouge, tous les voisins ont succombé aux putschs militaires.
03:14 La Guinée, le Burkina, le Mali, le Niger, le Tchad, le Soudan, les uns après les autres comme des dominos.
03:19 - Et la France, que dit-elle de ce qui se passe au Sénégal ?
03:22 - Depuis qu'elle a laissé Alassane Ouattara enchaîner un troisième mandat à la tête de la Côte d'Ivoire,
03:27 Paris a mis en sourdine ses habituelles leçons de morale républicaines aux Africains.
03:31 D'autant que Maki Sal a de bonnes raisons, il refuse de passer la main au parti de l'étranger,
03:37 au candidat financé par les pétro-monarchies du Golfe, qui tenaient des discours incendiaires contre la France.
03:44 Ses opposants ont peut-être mis un peu d'eau dans leur thé, mais ils ne feront pas barrage à la bourrasque anti-française qui chavire toute l'Afrique occidentale.
03:53 - Signature européen Vincent Herouet, merci beaucoup Vincent. L'édito nécessaire, l'édito internationale.

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