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00:00 En 2016, après sa défaite au G.O., la nageuse Fu Wanhee a dit ça.
00:04 En 2019, l'équipe de foot américaine gagne la Coupe du Monde.
00:11 Et là aussi, ça parle de menstruation, mais pas forcément négativement.
00:14 On a parlé avec Juliana Antero, chercheuse à l'INSEP,
00:18 et on a appris que déjà, le cycle menstruel, dans le sport, c'est comme si ça n'existait pas.
00:22 On manque des données sur notre propre physiologie.
00:26 En prenant les cinq dernières années, les études sur les athlètes hommes et femmes,
00:32 seulement 9% étudient exclusivement les femmes.
00:37 Donc, c'est qu'il est spécifique aux femmes.
00:39 Tandis que 71% des études concernent exclusivement les hommes.
00:46 Dès ces faits, ce que nous savons en termes de physiologie de l'exercice,
00:51 planification de l'entraînement, recommandations nutritionnelles,
00:54 elles sont surtout basées sur la physiologie masculine.
00:58 Aujourd'hui, les sportives s'entraînent comme les hommes.
01:02 Il y a une phase où on va diminuer la charge d'entraînement
01:05 pour bien monter en puissance les jours J.
01:08 Sauf que l'idéal, ça serait de prendre en compte la physiologie féminine,
01:13 qui est différente des celles des hommes, qui est plutôt linéaire.
01:17 Elle est cyclique pour celles qui ont un cycle menstruel naturel.
01:21 Cette équipe américaine, ce qu'elles ont mis en place lors de la Coupe du Monde de 2019,
01:26 c'était justement de comprendre quelles sont les phases du cycle menstruel.
01:31 Leur stratégie était axée sur la nutrition et on favorisait leur récupération
01:39 grâce à une mise en place stratégique nutritionnelle pour chaque phase du cycle menstruel.
01:44 Parce que, qu'est-ce qu'il se passe si on ne tient pas ça en compte ?
01:47 Les lacunes, elles sont au-delà de la science,
01:50 elles vont aussi impacter l'entraînement, les préconisations
01:53 et même les solutions qui existent pour les athlètes.
01:56 C'est très récemment que nous avons, par exemple, des coulottes, des règles pour l'entraînement.
02:01 C'est important déjà que les sportifs puissent s'approprier de leur propre physiologie.
02:07 Comment ça marche leur corps ?
02:09 Un cycle irrégulier, voire abyssant, augmente les risques de blessures pour les sportifs.
02:17 Après l'ovulation, certaines femmes vont avoir très faim.
02:20 Les changements d'humeur vont avoir lieu.
02:22 Il y a un certain nombre de stratégies nutritionnelles qu'on peut mettre en place
02:25 pour que cela ne soit plus un contraint.
02:28 Vient la partie la plus intéressante,
02:30 qui est d'utiliser les cycles menstruels comme sa force et pas sa faiblesse.
02:34 S'il y a un moment du cycle qui est un peu plus difficile,
02:37 ça veut dire qu'il y a des moments où c'est plus facile.
02:39 Et qu'est-ce que je peux mettre en place alors pour tirer profit
02:42 de cette phase plus facile pour optimiser la performance ?
02:46 Et par exemple, pour toi Juliana, qui a été ancienne gymnaste de haut niveau ?
02:49 J'avais un cycle complètement irrégulier.
02:52 Plus on s'entraîne, plus le cycle va devenir irrégulier.
02:56 Et ça, c'est pas bon en fait.
02:57 Mon premier championnat du monde, senior,
03:00 mon entraîneur a décidé que je devrais migrer.
03:03 Au lieu de diminuer encore plus mes réserves,
03:08 en faisant une restriction alimentaire complètement inadaptée à mon niveau de pratique sportive,
03:15 on devrait déjà essayer de régulariser les cycles.
03:18 Et en partant dans la direction opposée,
03:21 j'ai augmenté alors le stress sur mon corps.
03:26 Avec la baisse de cette hormone,
03:28 notamment les estrogènes essentiels à la santé osseuse,
03:32 j'ai beaucoup augmenté les risques de fracture.
03:35 Et c'est ça qui s'est passé.
03:37 Et le jour J ? Avoir les règles le jour d'une compétition.
03:40 C'est perdu d'avance ? Genre tant pis, pas de chance ?
03:42 Non. On a le cas de Paula Radcliffe,
03:45 qui a établi son record au marathon de Chicago,
03:49 lors de son premier jour de règle.
03:51 On a aussi le cas de Lona Salpeter,
03:54 qui avait fait cinq mois avant les Jeux,
03:56 les preuves en 2h17.
03:59 Mais le jour J, elle a eu le premier jour de ses règles,
04:02 et elle a fait les preuves en 2h48.
04:05 Elle était pliée en deux au milieu de la course.
04:08 Il est difficile de mettre tout le monde au même niveau
04:12 au départ dans n'importe quelle compétition.
04:15 Dès le départ, il y a déjà des différences.
04:18 Concernant les cycles menstruels,
04:20 la question est qu'il y a un certain nombre de facteurs
04:23 qui impactent la performance.
04:25 Une fois qu'ils sont connus, ils sont anticipés,
04:29 ils peuvent être maîtrisés.
04:31 Il n'est plus un problème pour la performance.
04:33 On s'interroge sur l'effet du cycle
04:36 en amont d'une compétition,
04:38 qu'on soit une sportive de très haut niveau
04:40 ou qu'on soit une sportive amatrice.
04:42 Sous-titrage Société Radio-Canada
04:45 [SILENCE]

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