La députée LFI de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain était l'invitée du 8.30 franceinfo du vendredi 2 février.
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00:00 Les enseignants étaient en grève, 20% de grévistes selon le ministère,
00:03 deux fois plus selon les syndicats.
00:04 Au cœur des revendications, il y a les salaires, les conditions de travail,
00:07 mais aussi la défense de l'école publique,
00:09 après les propos de la ministre Amélie Oudéa Castera.
00:12 C'est l'une des plus fortes, la plus forte mobilisation depuis janvier 2022,
00:17 bien que l'école ait été érigée en priorité par le président.
00:21 Qu'est-ce que cette mobilisation dit, selon vous,
00:24 du climat actuel au sein de l'éducation nationale ?
00:27 Un profond malaise, grave, qui s'ancre année après année,
00:33 et qui se constate par les problèmes de recrutement.
00:37 Et ça allait mieux sous Gabriel Attal ou pas ?
00:39 Mais non, mais c'est une plaisanterie.
00:40 Enfin écoutez, Gabriel Attal, il a été ministre de l'Éducation nationale pendant trois mois,
00:44 il a masqué avec son affaire de la Baya une rentrée
00:47 qui sur le plan des moyens était catastrophique.
00:49 Bon, c'est une plaisanterie, je veux dire,
00:52 Gabriel Attal aurait pu sans doute être un très bon communicant.
00:55 D'ailleurs, il nous a fait un discours de politique général,
00:57 on aurait dit une copie de Sciences Po, fort bien.
00:59 C'est pas le sujet, je veux dire, le sujet là,
01:01 c'est la destruction patiente de tous les services publics
01:05 depuis des décennies, accélérée sous la Macronie,
01:08 qui devient un agent des intérêts privés et un destructeur de l'esprit public.
01:12 Il y aura un projet de détruire le service public, de détruire l'école publique ?
01:16 Oui.
01:17 Alors que les enseignants ont été revalorisés sous Emmanuel Macron depuis 2022.
01:20 Après un gel...
01:21 De 9 à 12 pour prendre en augmentation sur les premières années
01:24 comme professeur des écoles.
01:25 Enculant les indélicités, les poules...
01:27 Oui, dans la fonction publique, il y a 10 ans de gel de point d'indice.
01:30 Il y a un appauvrissement généralisé de tous les agents.
01:33 Les profs, prenons un exemple clair.
01:36 Début des années 80, un enseignant qui démarre sa carrière,
01:40 il a 2,2 SMIC, l'équivalent de 2,2 SMIC.
01:44 Aujourd'hui, vous savez à combien est l'équivalent d'un enseignant qui démarre ?
01:47 1,2 SMIC.
01:49 Vous le voyez là, l'appauvrissement ?
01:51 Donc c'était un rattrapage qu'a fait le gouvernement, mais c'était pas assez.
01:54 Non, c'est un micro rattrapage.
01:56 Là, on a besoin de l'équivalent d'un plan Marshall, vous voyez,
02:01 de quelque chose de très fort, qui permette de remettre debout
02:04 l'Éducation nationale, nos hôpitaux, nos transports...
02:09 Amélie Houdière-Castaner, est-ce que c'est la bonne personne ?
02:11 La ministre de l'Éducation, ce matin, dit qu'elle n'envisage pas de démissionner.
02:15 Est-ce que c'est la bonne personne à la tête de ce ministère de l'Éducation nationale ?
02:18 C'est une question sérieuse ?
02:19 Vous... Enfin, on a le droit de poser toutes les questions, mais enfin...
02:23 Évidemment que madame Houdière-Castaner est une calamité.
02:26 C'est la première fois qu'on voit une ministre, lors de sa première sortie,
02:32 insulter carrément les agents dont elle a la charge, mentir en chaîne,
02:37 et dont on découvre... - Pointer le nombre d'heures par an placée...
02:39 - Et dont on découvre qu'elle est vraiment...
02:42 Vous l'avez vu, quand elle était ministre des Sports, uniquement des Sports,
02:47 elle a fait quelque chose d'assez formidable, c'est qu'elle a...
02:50 Pas quand elle est... C'est d'assez formidable, c'est qu'elle a agi
02:55 pour qu'on ait une école qui soit mise sous contrat,
02:59 c'est-à-dire qu'elle se bat pour l'école privée.
03:01 - Une école de sport, enfin, pour aller très vite, une école de sport payante,
03:05 pour laquelle, en fait, elle a poussé pour...
03:07 - Très bien, vous résumez ce matin mieux que moi. Sur l'agrément.
03:11 Mais c'est symptomatique. L'année dernière, on a eu 9 milliards de plus pour l'école privée.
03:16 Donc, vous faites quelque chose d'assez simple.
03:18 Vous détruisez l'école publique, ensuite vous dites "ça marche pas",
03:21 et donc il faut donner au privé, avec toujours cette idée que le privé ferait mieux.
03:25 Non, le privé ne fait pas mieux. Il faut sortir de là, sa tête de là.
03:28 Et comme disait le Premier ministre, "tu détruis, tu répares".
03:31 Vous savez, c'est ce qu'il a dit aux jeunes.
03:32 - C'est ce qu'il a dit, notamment lors du discours de la politique générale.
03:34 - Ça serait bien que le gouvernement entende ce message.
03:36 Il détruit l'hôpital, il reconstruit. Détruit l'école, il reconstruit.
03:40 Détruit nos transports publics, il les reconstruit.