Après les mesures annoncées par le Premier ministre, les deux principales organisations agricoles, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, s’expriment sur la suite du mouvement.
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00:00 Et priorité au direct, vous voyez la conférence de presse des syndicats qui démarre.
00:05 ...d'une de nos adhérentes et de sa fille, qui ont marqué le début de cette action du mois de janvier.
00:15 Et si vous nous permettez, avec l'ensemble des électeurs qui sont sur le terrain, à ce moment précis,
00:20 nous souhaiterions observer une minute de silence pour Alexandra et Camille.
00:24 ...
00:53 Merci beaucoup.
00:56 Bien.
00:59 Vous le savez, nous sommes depuis quelques mois maintenant au cœur d'une mobilisation historique de nos réseaux.
01:06 Cette mobilisation, elle est historique à plusieurs égards.
01:10 D'abord parce qu'elle a occupé depuis octobre, avec des actions qui ont conduit à retourner les panneaux de la génération et du village.
01:19 Elle a conduit à signifier à tout le monde qu'on marche sur la tête depuis trop longtemps en agriculture
01:25 et que depuis près de 20 ans, nous sommes trop nombreux à ne plus comprendre ce qu'on nous demande dans notre métier quotidien.
01:33 C'est près de 40 000 agriculteurs qui se sont mobilisés depuis octobre, et plus spécifiquement depuis le 16 janvier,
01:42 pour dire finalement leur incompréhension de ce que la société, de ce que nos concitoyens veulent de l'agriculture.
01:50 Finalement, ces 15 derniers jours, c'est l'histoire de nos 20 dernières années agricoles,
01:56 de ces questions que nous posons et qui ne trouvent pas toujours de réponse.
02:01 Alors je voudrais dire que cette mobilisation, elle s'est particulièrement distinguée par son esprit de responsabilité.
02:08 Elle continue à le faire. Que cette manifestation, elle a regroupé énormément d'agriculteurs, et notamment beaucoup de jeunes.
02:16 Ça nous a frappés, qui veulent prendre aussi l'avenir de leur métier en main.
02:21 Et puis elle a fait preuve, je crois, des plus belles valeurs agricoles, celles de la solidarité, celles de la responsabilité,
02:28 celles finalement de la volonté de ne pas se faire récupérer, de ne pas se faire reprendre.
02:33 Et vous avez pu voir que toutes ces semaines, nous sommes et nous continuerons à être des gens indépendants, attachés à notre indépendance.
02:43 Alors notre objectif, il était clair. Il était de dire à la fois au gouvernement français, mais aussi à Bruxelles, qu'il fallait changer de logiciel.
02:55 Changer de logiciel, ça veut dire finalement reconnaître que l'acte de production, reconnaître que la souveraineté alimentaire,
03:04 reconnaître que le revenu sont des éléments intangibles de l'avenir de notre métier.
03:10 Nous avons eu beaucoup de chance parce que face à cette dignité, nous sommes très touchés du soutien que nous apporte l'ensemble de la nation.
03:20 Beaucoup de messages de soutien sur le terrain, beaucoup de messages d'accompagnement, de compréhension.
03:28 Et c'est vrai que pour notre part, qui sommes engagés depuis près de 25 ans, c'est la première fois qu'on perçoit, qu'on ressent de manière quasiment charnelle
03:40 ce soutien des Français. Je veux dire que c'est très touchant, c'est très motivant. Et en même temps, ça nous a donné une force et une détermination sans égale.
03:51 Concernant la France et Bruxelles, nous sommes au moment où je vous parle avec deux situations diamétralement opposées.
04:01 Une écoute de la part du Premier ministre pour essayer de comprendre ce que sont nos enjeux, nous recevoir, échanger, discuter,
04:11 et finalement annoncer en plusieurs salves des mesures d'urgence et réaffirmer que finalement, la souveraineté alimentaire française
04:21 est quelque chose qu'il entend porter avec l'ensemble de son gouvernement. On reviendra sur les mesures, mais je veux dire que dans le même temps,
04:30 nous nous interrogeons sur la sûreté de l'Europe. Or, ce combat de notre agriculture, notre combat à tous, il est intimement lié à l'avenir de ce qui se passe en Europe.
04:43 Nous l'avons dit à plusieurs reprises. L'Europe, c'est notre avenir. L'Europe, c'est l'espace de paix dans lequel nous avons la chance de vivre depuis près de 80 ans.
04:51 En revanche, concernant la question agricole, cette Europe technocratique, nous ne la comprenons pas. Nous n'en comprenons pas ni les ressorts, ni la vision.
05:04 Et nous constatons que les sujets portés autour du Green Deal et singulièrement du Farm to Fork, le fameux de la fourche à la fourchette,
05:14 qui est cela dit que l'illusion agricole, n'est pas au rendez-vous. Constatez que dans toute l'Europe, au terme de ces 5 années de mandat,
05:25 les agriculteurs se lèvent massivement pour dénoncer des politiques ziniques et le symbole de l'incompréhension grandissante entre une technostructure
05:36 mûrée dans ses bureaux à Bruxelles et la réalité de ce que vivons dans nos exploitations. Ça n'est pas tenable. Et donc réaffirmer son attachement à l'Europe,
05:45 c'est aussi réaffirmer notre volonté de combattre cette technocratie, ces décisions prises de loin qui ne respectent pas le travail des agriculteurs,
05:54 qui ont encore une fois la noble mission, celle de produire pour nourrir. Dans nos réseaux, nous avons dit que cette Europe,
06:03 elle n'était pas au rendez-vous sur plusieurs sujets que je voudrais aborder. D'abord sur la question ukrainienne, non pas tant dans son soutien à ce peuple en pleine guerre,
06:12 mais sur le fait que nous avons tergiversé depuis plus d'un an sur les sujets d'importation agricole. Et nous attendons aujourd'hui des décisions fortes qui vont permettre
06:23 de protéger le marché intérieur européen et faire en sorte que sur la volaille, sur les œufs, sur le sucre, mais aussi sur les céréales,
06:33 nous puissions protéger la production européenne. On a redit que sur un certain nombre de directives, nous ne comprenions pas le sens. Je veux par exemple parler
06:43 de la directive IED. Comment expliquer à un élevage familial français qui produit des volailles, des dindes, du porc, qui va être reconnu comme un élevage
06:55 dit industriel, ce qui va l'amener à faire plus d'administratifs et plus d'investissements, alors que ses compétiteurs sont sensiblement plus gros que lui en Europe,
07:04 mais au-delà... Et je veux évidemment parler de l'Ukraine. Cette incompréhension. Je parlais des conditions d'exercice, des bonnes conditions agro-environnementales
07:12 et d'ailleurs nombre d'agriculteurs, à commencer par ce fameux ratio prairie, qui va amener un certain nombre d'agriculteurs, notamment du Grand Ouest,
07:21 à être dans l'obligation de réimplanter des prairies, alors même que pour un certain nombre d'entre eux, ils n'ont plus d'animaux.
07:30 Position de l'Europe sur un certain nombre d'échanges et d'accords commerciaux. Et je veux dire que la position sur le Mercosur est une position ferme
07:39 tenue par la France, qui doit être tenue. La voie de la production, la voie de la souveraineté alimentaire, au mépris de tout ce qui se passe en Europe,
07:50 n'est pas tenable et ne sera pas tenue. Alors on comprend évidemment que les chantiers européens puissent prendre du temps, que ce n'est pas en quelques jours
07:59 qu'on va modifier les règles. Mais quelque part, au moment où on est, il est essentiel que les chefs d'État et de gouvernement entendent que si on veut protéger l'Europe,
08:08 si on veut promouvoir l'Europe, si on veut porter cette idée d'une Europe dans laquelle l'agriculture représente près de 27 à 28 % du budget, le premier budget européen,
08:19 alors il faut qu'on puisse le faire avec des hommes et des femmes qui ont envie d'avancer. Et chacun sait que le commissaire européen à l'agriculture n'a pas été
08:26 à la hauteur de sa tâche. Je le regrette. Nous avons besoin de porter une ambition collective. Elle n'a jamais été rassemblée.
08:34 Alors évidemment, pour nous, l'échéance de juin est une échéance capitale. Je veux parler des élections européennes. Vous savez que nos réseaux ne donnent pas de consignes de vote.
08:44 Mais nos réseaux veulent réaffirmer ici que finalement, entre ce qui se passe aujourd'hui et ce que les Européens décideront au mois de juin, nous allons nous engager
08:53 pleinement pour pouvoir rétablir une vision d'une Europe qui assume sa production alimentaire, qui regarde son marché intérieur avec intérêt,
09:03 qui comprend que le mot "exportation" est aussi finalement un élément de son rayonnement, notamment dans la coopération. Et finalement, nous voulons plus d'Europe.
09:13 Mais vous l'avez compris, ça ne se fera pas sans une totale intransigeance. Alors je vais revenir au niveau français, puisque l'intervention du Premier ministre
09:23 et d'un certain nombre des membres de son gouvernement a quand même donné des gages. Et le gouvernement s'est engagé sur un calendrier.
09:34 Autant le dire, l'exercice de vendredi dernier était un exercice raté, incomplet. Et nous nous réjouissons de l'écoute attentive du Premier ministre
09:46 pour apporter des réponses complémentaires que nous lui avions demandées. Je veux dire qu'au moment où nous sommes, nous avons été entendus sur un certain
09:57 nombre de points avec des avancées tangibles que nous allons vous décrire dans quelques minutes et qui concernent des mesures d'urgence.
10:06 Mais il y a aussi des choses qui ne sont pas au rendez-vous et qu'il faudra éclairer. D'abord, nous sommes sensibles à l'annonce de mesures d'urgence
10:16 qui concernent le GNR, l'indemnisation sanitaire et climatique, le versement rapide des dernières ACPAC qui ne l'ont pas été et qui sont encore aujourd'hui en souffrance,
10:26 et qui attendent urgemment d'être payées par ceux qui, depuis octobre, patientent. Les mesures fiscales, notamment sur le secteur de la viande bovine,
10:34 mais aussi sur les jeunes agriculteurs, un plan d'aide d'urgence pour la viticulture, des mesures sur lesquelles le Premier ministre a rappelé son cap,
10:44 celui de la souveraineté, celui de la production et d'une politique agricole qui s'assume. Nous sommes à ses côtés dans ce cap. Nous voulons avancer.
10:56 — Sur les mesures, notamment en lien avec le pacte et la loi pour le renouvellement des générations d'agriculture, vous aviez entendu le ministre le repousser de quelques semaines
11:08 pour y intégrer de nouvelles mesures, et notamment sur la souveraineté alimentaire qui doit être, et vous l'avez entendu, reconnue comme une agriculture d'intérêt général au niveau français,
11:20 donc d'inscrire comme objectif la souveraineté alimentaire dans le projet de loi. Il inscrira aussi des indicateurs, parce qu'inscrire comme quoi la souveraineté alimentaire,
11:32 c'est une chose, mais il faut avoir des indicateurs pour la mesurer, donc l'inscription dans le projet de loi d'indicateurs permettant de mesurer cette souveraineté alimentaire.
11:44 Sur l'installation et la transmission, nous sommes plutôt rassurés que le Premier ministre, avec sa prise de parole, ait pu corriger son erreur de vendredi dernier
11:54 où il avait complètement omis de parler du renouvellement des générations, parce que quel avenir pour une agriculture sans installation de nouveaux agriculteurs et agricultrices.
12:04 Des mesures fortes pour la transmission, Bruno Le Maire les a détaillées avec des rehaussements de seuil en lien avec les GIA, des exonérations de taxes pour les jeunes agriculteurs
12:18 qui existaient, mais où on demandait l'automatisme depuis de nombreuses années. Le travail qui a été engagé, qui est dès la semaine prochaine pour aller encore plus loin sur des mesures de transmission
12:30 qui permettront à des jeunes d'accéder au métier, de reprendre les exploitations. La possibilité de discuter sur le prêt garanti par l'État de 2 milliards qui a été mis à l'heure actuelle dans le PAC,
12:41 de pouvoir voir ces évolutions possibles vers des prêts bonifiés qui aideront les jeunes à reprendre les exploitations, car vous le constatez tous, mais l'évolution des taux
12:51 représente un handicap pour reprendre les fermes. Donc la porte est ouverte pour discuter sur ces choses-là. Sur les mesures pour le revenu, ça c'est un gros point qui a été demandé par les agriculteurs.
13:07 Le point c'est le contrôle de l'origine France. Ça fait des années, il y a quelques années, on avait obtenu l'origine France, l'obligation de mettre l'origine France sur les produits
13:16 qui nous avaient été cassés en appel au niveau de Bruxelles. La volonté du gouvernement de vraiment contrôler quand il y a un drapeau français et que les produits qui sont sous ce drapeau français
13:26 soient bien d'origine France, donc élevés, nés en France, nous, semble être une bonne voie. Et il faut le faire, parce que jusqu'à maintenant, vous avez des fois une tromperie.
13:37 Malheureusement, des consommateurs en achetant des produits avec un drapeau français, s'ils le contrôlent à la maison, se rendent compte que vous avez peut-être une origine polonaise, ukrainienne, sur un poulet.
13:48 Et donc c'est des tromperies que nous trouverons scandaleuses. Sur les mesures de compétitivité, et notamment les mesures d'emploi de main-d'œuvre, c'était des choses qu'on demande régulièrement.
13:59 Et notamment la mesure TODE, c'est l'exonération des charges pour les travailleurs saisonniers. Et ça, ça pèse beaucoup dans des filières qui sont déjà en tension.
14:08 Je pense à la viticulture, mais je pense aussi à notre filière fruits et légumes. Et donc là, la pérennisation du TODE, avec notamment aussi le relèvement des SMIG.
14:21 Les mesures de production aussi, avec la reconnaissance du travail, comme quoi le métier travaille mis en tension, c'est une bonne chose aussi.
14:32 Sur les conditions d'exploiter, vous savez, ça faisait partie aussi du PAC, de retrouver de la dignité, de retrouver des conditions pour exercer le métier.
14:41 L'inscription dans la loi du principe de "pas d'interdiction sans solution" portée par le président de la République, qui stipule qu'on interdit pas des produits si les agriculteurs sont sans solution,
14:52 qu'on les laisse dans des espaces. Et ça crée à l'heure actuelle un gros désarroi. Et c'est ce qui est porté par de nombreux agriculteurs sur le territoire.
15:00 Le changement d'approche, et ça c'est l'engagement qui est pris sur Ecofito, avec, comme l'a dit le Premier ministre, la mise en arrêt.
15:08 Et d'ici le Salon de l'agriculture, que ça soit retravaillé sur les indicateurs, sur les cartographies, sur les registres, parce qu'on peut pas continuer à avoir des choses
15:17 qui se font indépendamment de ce qui se passe à l'Europe. Et c'est ce qu'on dénonce depuis un moment. Donc c'est une chose qui va dans le bon sens.
15:25 Des mesures sur l'eau, ça a été annoncé. Et notamment l'inscription rapide au Sénat du trouble anormaux des voisinages.
15:33 Le ministre et le Premier ministre l'a réaffirmé très clairement, de dire qu'à un moment donné, quand on vient à la campagne, ben oui il y a des agriculteurs,
15:40 oui il y a des animaux qui font du bruit, et que oui c'est une activité qui se développe et qui des fois prend un peu plus de place que quand on est arrivé.
15:48 Sur notre calendrier syndical, parce qu'une fois ces annonces faites, il faut savoir ce qu'on fait pour la suite et comment on continue dans le moment où on se trouve.
16:01 Après consultation il y a quelques minutes qui viennent de se conclure avec nos deux réseaux respectifs, nous avons décidé qu'à l'heure actuelle,
16:11 au vu de tout ce qui avait été annoncé, à condition que très rapidement une note soit mise à disposition de nos réseaux sur le terrain pour avoir un écrit de tout ce qui a été dit,
16:23 pour que ça soit clair, que ça puisse être digéré, nous considérons qu'il faut qu'on change de mode d'action et donc nous appelons nos réseaux par les voies nationales
16:34 à suspendre les blocages et à rentrer dans une nouvelle forme de mobilisation. Cette nouvelle forme c'est de dire que dès lundi on va se mettre au travail dans les préfectures,
16:43 dans les ministères pour aller travailler tous les points qui ont été annoncés, pour aller voir comment on les met en application, comment on fait pour que ça se concrétise réellement sur le terrain,
16:53 avec plusieurs conditions à cette levée. La première c'est de dire que la première corde de rappel c'est le salon de l'agriculture.
17:01 Et ça a été dit dans le discours du Premier ministre, par certains ministres, il y a des travaux qui vont être lancés d'ici la semaine prochaine,
17:08 et donc il faudra qu'au salon de l'agriculture il y ait les premiers résultats. Ça doit être le marqueur fort du changement de logiciel, du changement de fonctionner de ce gouvernement.
17:20 La deuxième chose, ça a été dit par Arnaud, c'est qu'il y a des travaux qui sont sur du plus long terme, des mesures européennes, des mesures qui vont passer par la loi,
17:31 je l'ai dit, dans la loi d'orientation et d'avenir agricole. Et donc ça, on demande que l'engagement qui a été pris, que d'ici juin ces mesures soient inscrites,
17:40 que cette loi passe au Parlement, que tout le volet européen soit mis en action, sera aussi un marqueur très fort, et que si d'ici le mois de juin,
17:48 nous n'hésiterons pas, si ces marqueurs ne sont pas remplis, à re-rentrer dans un mouvement de mobilisation d'ampleur générale.
17:55 Voilà ce que je pouvais vous dire sur les annonces qui ont été faites. Alors je voudrais conclure notre propos pour vous dire plusieurs choses.
18:05 D'abord, vous l'avez compris, le mouvement débuté en octobre ne cesse pas, il se transforme. Et il sera toujours actif aussi longtemps que nous n'aurons pas gravé
18:17 dans la loi la reconnaissance de la souveraineté alimentaire française, et aussi longtemps que les phrases portées du type "pas d'interdiction sans solution",
18:30 reconnaissance de l'agriculture comme d'intérêt général majeur, ne s'y retrouveront pas. Pour nous, c'est essentiel. C'est essentiel.
18:40 On l'avait dit en démarrant, au mois d'octobre, il nous faut des actes. Il nous faut des choses concrètes. Les agriculteurs ne veulent pas simplement des mots.
18:48 Ce discours, il monte la direction. Il faut maintenant transformer l'essai. Il faut très clairement que l'on puisse mesurer ce que cela change.
18:58 Je le dis aussi parce que j'ai indiqué qu'à Bruxelles, nous n'étions pas en rendez-vous, et je sais que le président de la République entend prendre la parole
19:04 dans quelques minutes. Moi, je l'invite à s'engager pleinement pour dire aux agriculteurs français qui attendent beaucoup de lui comment cette Europe
19:12 va répondre très concrètement à leurs attentes, là, dans quelques minutes, sur le sujet des jachères, avant la fin de l'année, sur le sujet du ratio prairie,
19:23 sur IED, sur la vision que va porter la France sur les sujets agricoles, et puis ensuite, encore une fois, la campagne. Je voudrais évidemment saluer
19:33 toutes les agricultrices et tous les agriculteurs de nos réseaux, mais aussi d'au-delà, parce que ce mouvement, ce n'était pas – je l'ai dit – une querelle de boutique.
19:44 C'était un vrai mouvement profond dans lequel nous avons mis à disposition nos réseaux pour que chacun puisse dire son attachement à l'avenir de l'agriculture.
19:54 Je voudrais très sincèrement vous remercier tous, ceux qui, depuis des jours, des semaines, assurent la logistique, l'encadrement, assurent le suivi médiatique.
20:02 C'est une fierté pour nous d'avoir pu vous compter à nos côtés et de continuer, dans l'avenir, à construire cette ambition collective pour l'agriculture.
20:12 Alors je vous l'ai dit, nous n'allons pas régler en quelques jours ces 20 ans de désarmement de l'agriculture. Mais puisqu'aujourd'hui, plus que jamais, vous avez vu
20:22 la mobilisation du monde agricole pour porter une ambition, je voudrais, en concluant, dire qu'il faut aussi donner de la vision et de l'ambition à l'agriculture,
20:32 parce que l'agriculture est capable de beaucoup, parce que les hommes et les femmes qui font ce métier ont le goût d'entreprendre, aiment la liberté d'entreprendre,
20:38 veulent agir sur les territoires, au quotidien, pour porter, finalement, ce qu'on ignorait trop, mais que tout le monde a vu en France depuis quelques jours,
20:48 une ambition pour la nation, une ambition pour l'agriculture. Merci beaucoup à tous.
20:58 Oui. Allez. Des questions ? Non, non. Pas de questions ? On prend deux ou trois questions, mais garde plus.
21:18 — Certains agriculteurs n'ont pas envie de lever les arêtes, parce que leur but, c'était ce soir... Il faut rentrer chez soi, il faut libérer les routes.
21:26 — On dit aux agriculteurs que d'abord, on attend la synthèse du gouvernement sur l'annonce des propos pour qu'on puisse avoir quelque chose d'écrit et de concret.
21:35 Je vous l'ai dit, c'était les raisons de l'échange qu'on a eues avant. On le fait toujours. Nous sommes revenus vers nos réseaux pour prendre le pouls, mesurer les attentes.
21:46 Et il y a eu des questions, notamment sur l'intervention du ministre de l'Agriculture, dont on peut dire que le rythme de débit était accéléré,
21:54 que nous avions besoin d'éclairer quelques points. Je veux notamment parler du sujet de la suppression du Conseil stratégique phytosanitaire,
22:04 qui doit être acté, qui nous semblait être en mesure d'être annoncé et sur lequel, il me semble-t-il, il y a besoin de précision.
22:13 Moi, ce que je dis aux agriculteurs, c'est la même chose. C'est ce qu'on dit tous depuis le début. Dans nos syndicats, c'est le réseau qui avance, c'est le terrain qui commande.
22:26 Mais il faut aussi que chacun soit conscient que tout ça nécessite beaucoup d'organisation, de discipline, de rigueur. Je crois que nous nous honorons
22:35 d'avoir toujours été très clairs sur les sujets concernant la violence et les atteintes aux biens aux personnes, que beaucoup de commentaires ont été faits
22:42 sur forme de mensuétude dont aurait bénéficié le monde agricole. Je veux dire que je n'ai pas eu écho une seule fois d'un personnel des forces de l'ordre qui aurait été blessé.
22:52 Et si ça avait été le cas, nous l'aurions dénoncé. Donc je veux dire aussi que c'est pas un rapport de force qu'on veut. Et ce qu'on veut,
23:01 c'est pas un rapport de force avec les consommateurs. Nous, notre fierté, je l'ai dit, c'est de produire pour les nourrir. En revanche, je veux que tout le monde
23:09 en responsabilité entende ce cri d'alarme. Ce qui a été dit depuis le mois d'octobre, encore une fois, parce que tout le monde est là depuis 15 jours.
23:16 Mais tout ça est beaucoup plus profond, beaucoup plus ancien. Et je veux dire que personne ne doit considérer que c'est terminé ce soir. On l'a dit,
23:25 le mouvement se transforme, parce qu'on veut montrer aussi qu'en responsabilité, nous allons aller travailler dès lundi pour voir si les annonces faites par le Premier ministre,
23:34 c'est du toc ou si réellement, sérieusement, on peut faire avancer la simplification. Vous savez, nous tous, si on se rend compte que très rapidement,
23:44 tout ça, c'était qu'un effet de manche, l'effet sera catastrophique. Donc je veux donner crédit à la parole du Premier ministre.
23:53 Nous avons toujours été des réseaux responsables. Nous avons toujours été une force de dialogue. Peut-être certains l'avaient-ils oublié ou certains
24:00 auraient-ils voulu l'écarter. C'est pas facile d'être des leaders responsables dans des moments comme ça. C'est même très difficile.
24:08 Mais je crois que c'est notre honneur de l'avoir fait. C'est pas terminé. Et donc là, dans le moment dans lequel on est, on a dit on transforme l'action
24:16 en disant aux gens qu'il y a besoin de rentrer chez soi, parce qu'il y a aussi des gens qui ont du boulot chez eux, parce qu'il y a aussi des gens
24:22 qui sont partis de chez eux depuis très longtemps. Et donc on se met au travail. On a 15 jours pour regarder si tout ça, c'est sérieux, c'est crédible,
24:32 ça tient la route. Et puis ensuite, on a besoin que d'ici 15 jours, sur le cadre législatif, on puisse avoir des premiers éléments de texte.
24:41 Après, le texte suivra sa vie. Les parlementaires feront leur travail. Le gouvernement fait son travail. Et nous, on a dit qu'il faut que ce soit fini
24:48 avant le mois d'octobre. Ça, avant le mois de juin, pardonnez-moi. Je suis précis. Avant le mois de juin. Voilà. Parce qu'après, ce sera les européennes,
24:57 ce sera un autre temps. Et vous avez compris que la question européenne, elle est intimement liée au changement de logiciel.
25:02 Et ce que les agriculteurs veulent mesurer, c'est ça. Je comprends que certains se posent la question de rentrer, parce que – nous l'avons dit –
25:09 c'est tellement profond. Il y a une telle fraternité sur le terrain de gens qui ne se connaissaient pas il y a 10 jours et qui ont tout partagé,
25:18 qui aujourd'hui, finalement, se questionnent sur la robustesse des propos qui sont tenus. Mais encore une fois, nous disons l'action se transforme.
25:27 Elle ne se termine pas. Elle se transforme. Et que personne, que personne ne doute que si jamais les résultats n'étaient pas au rendez-vous,
25:36 la mobilisation pourrait reprendre ce type de forme. Voilà. Donc nous l'avons décidé collectivement. Nous avons informé notre réseau,
25:44 qui nous a donné validation de ça, après fourniture de ce document de synthèse, parce qu'il faut des écrits et il faut les préciser.
25:53 Et ensuite, le terrain, au choix de ceux qui organisent les points de stockage et de blocage, se replie en bon ordre pour entrer dans les fermes,
26:06 en toute sécurité. C'est aussi important pour nous, la sécurité. Faire en sorte que ce chemin retour se passe dans les meilleures conditions,
26:13 c'est une préoccupation. On ne veut pas revivre ce qui a commencé la semaine dernière avec ce drame de l'Ariège. Donc voilà.
26:22 Et puis après, vous savez, il y aura peut-être des endroits où les gens ne voudront pas partir. Eh bien c'est la vie. Tout le monde assume toujours
26:28 toutes ses responsabilités dans nos réseaux. Et ceux qui ne veulent pas bouger, eh bien écoutez, on s'en expliquera avec eux.
26:33 Et encore une fois, on fera en sorte non pas d'expliquer ce qu'est la position du gouvernement, parce qu'on n'est pas là pour expliquer
26:38 la position du gouvernement. Nous, on est là pour trouver les résultats et les solutions.
26:42 — (Inaudible)
26:54 — Non, non. Mais sur la question d'avoir discuté, je l'ai dit sur plusieurs plateaux cette semaine, la semaine dernière, comme l'a dit Arnaud,
27:03 c'est à un moment donné le rôle, quand vous êtes responsable, moi en tant que président des jeunes agriculteurs,
27:07 nous en tant que président de la FNSA, la mission qui nous a été confiée lors de notre élection par notre réseau, c'est d'aller porter leur voix.
27:15 On l'a dit. Le travail avait été fait de collecter l'ensemble des revendications de nos réseaux.
27:21 Ces fameuses nombreuses mesures, 120, 130 mesures. Oui, pendant ces réunions de travail, on a porté la voix des agriculteurs
27:31 sur les sujets d'installation, de transmission, sur les sujets de surtransposition des normes, sur les sujets écofitos,
27:39 sur les sujets EGalim, sur les sujets mesures élevages, sur tous les sujets. Et oui, nous les avons portés, parce qu'en fait,
27:44 c'est les sujets qui remontaient du terrain. C'est les sujets qui étaient attendus. Certains ont le sentiment que pour l'instant,
27:51 ça répond pas à l'entièreté de ce qui était demandé. Et à un moment donné, voilà, on avance. On l'a dit, et Arnaud l'a très bien dit,
27:58 on va pas résoudre en 10 jours, 20 ans, 25 ans de mauvaise prise de décision, de mauvaise orientation, de surtransposition,
28:06 parce qu'il y a aussi des choses qui vont devoir changer au niveau européen. Et la machine européenne, vous la changez pas en 5 minutes.
28:13 Il va falloir aussi qu'il y ait des décisions qui soient prises politiques au niveau européen. Et donc, il y a un moment donné,
28:18 ça va prendre un peu plus de temps. Mais oui, dans les discussions qu'on a eues ensemble avec le gouvernement, que ce soit les ministres,
28:25 le Premier ministre, quand nous y étions avec Arnaud, croisaient une partie des annonces qui ont été faites là, parce que c'est notre rôle
28:33 en tant que syndicat majoritaire, en tant que représentant de nos mandants d'aller porter la voix comme les collègues des autres syndicats le font.
28:43 — Merci beaucoup à tous. Allez, bonne journée. — Merci à vous.