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Transcription
00:00 - Et on ouvre donc ce journal avec cette contestation agricole qui se tend, le siège de la capitale se poursuit, le nœud se resserre
00:07 notamment aux abords de Rungis qui est la cible des manifestants de la coordination rurale.
00:12 Alexis de La Féchère, vous êtes porte-parraie, c'est l'une des entrées de ce marché de Rungis,
00:18 un point névralgique où la présence policière a été renforcée.
00:22 - Oui, bonsoir Céline, bonsoir à tous.
00:24 Effectivement, puisque vers 16h30 aujourd'hui, des agriculteurs, une centaine venus d'Agin, se sont garés sur le parking Castorama,
00:32 non loin de là où je me trouve d'ailleurs, ils ont pu pénétrer à pied à l'intérieur de Rungis.
00:37 Un entrepôt a été dégradé, les manifestants sur place ont ensuite, selon nos informations, été encerclés par les policiers
00:45 puis interpellés avec relevé d'identité.
00:47 On ne sait pas encore si les individus vont être placés en garde à vue, on devrait être fixé dans les prochaines minutes.
00:53 Rungis, ligne rouge, franchie déjà ce matin puisqu'une quinzaine d'agriculteurs de Haute-Saône ont réussi à déjouer les barrages des forces de l'ordre
01:01 pour se rendre porte-parraie là où je suis actuellement.
01:04 15 personnes ont été interpellées, 11 placées en garde à vue.
01:07 Frédéric Ferrand, céréalier, membre de la coordination rurale des Haute-Saône, lui n'a pas été arrêté, il est toujours sur place.
01:14 Il demande la libération de ses collègues.
01:16 - Ce qui serait souhaitable, c'est qu'on puisse récupérer les tracteurs,
01:21 qu'on puisse aller dans un lieu sécurisé pour la nuit,
01:24 et puis ensuite, si les autorités le souhaitent, qu'elles nous raccompagnent sur un morceau de la route.
01:29 On n'est pas tout seul, on est venu ici, on a semé une petite graine,
01:33 même si on s'en va à nous et qu'on rentre chez nous, de toute façon il y a plein de graines qui sont prêtes à pousser.
01:37 Voilà Frédéric Ferrand, céréalier, membre de la coordination rurale des Haute-Saône,
01:41 qui aurait été entendu puisque les gardes à vue de ses collègues auraient donc été levés à l'heure où je vous parle.
01:47 En tout cas ici Céline, la tension reste palpable, juste en face de moi j'ai une dizaine de camions de CRS, gyrophares allumés,
01:55 ils sont là pour toute la nuit.
01:57 - Alexis Delaflechère en direct de Rungis pour Europe 1.
02:00 Europe 1 qui a pu interviewer un agriculteur juste avant son interpellation ce soir à Rungis,
02:06 il s'appelle Nicolas, il est éleveur de chèvres dans le Lot-et-Garonne,
02:10 et il était parti lundi d'Agin pour rallier Rungis, écoutez-le.
02:14 - On a trouvé une porte ouverte, on est rentrés tous dans le bâtiment,
02:17 c'était simplement pour montrer qu'on avait réussi à arriver au bout de notre objectif, rentrer dans Rungis.
02:24 Et donc après on est sortis, les CRS nous ont entourés, on leur a serré la main,
02:28 il n'y avait pas de soucis, aucune bagarre, rien du tout.
02:31 Et voilà, donc le MIN a décidé de nous mettre en garde à vue pour soi-disant dégradation,
02:37 mais il va falloir qu'ils l'opprouvent parce qu'il n'y en a pas.
02:39 Je suis tellement député, je me dis que c'est vraiment une situation où on vient se battre
02:44 parce qu'on est à genoux vis-à-vis de tout ce qui se passe.
02:48 Nous on était pacifistes, il n'y a pas eu de dégradation, rien du tout.
02:51 Et là on nous trouve en prison.
02:53 Mais de toute façon même les gens, sur tout le convoi, nous ont applaudi et tout,
02:58 et maintenant j'en appelle à ces mêmes gens qui nous ont aidés sur le convoi à venir nous sortir de prison
03:03 parce que c'est quand même fou quoi.
03:06 - Nicolas, éleveur de chèvres dans le Lot-et-Garonne, réaction recueillie ce soir par Juliette Méli.
03:13 Des agriculteurs stoppés, on l'entend, qui maintiennent malgré tout la pression.
03:16 Cela fait dix jours que le mouvement a commencé.
03:19 Et William Mollinier, pour la première fois, il y a eu des interpellations.
03:23 Alors pourquoi les policiers ont-ils dû intervenir ?
03:25 - Eh bien parce qu'une ligne rouge a été franchie.
03:28 Gérald Darmanin, on avait fixé trois en début de semaine.
03:31 Pas d'intrusion dans Paris, dans les aéroports et dans Rungis.
03:34 Eh bien c'est cette ligne rouge du périmètre autour du marché de Rungis
03:37 qui a été franchie ce matin par des agriculteurs à bord de tracteurs.
03:41 15 gardes à vue, dont on apprend donc à l'instant qu'elles viennent d'être levées.
03:45 Les tracteurs eux prennent la direction de la fourrière.
03:48 Et puis ce soir, 70 interpellations des agriculteurs qui sont entrés à pied dans le marché
03:53 et qui ont détérioré un entrepôt d'une société de logistique.
03:56 Là encore, la place Beauvau avait prévenu qu'elle interviendrait en cas de dégradation.
04:00 Selon les informations d'Europe 1, les personnes interpellées sont jeunes, voire très jeunes,
04:04 âgées de 16 à 38 ans, la majorité à une vingtaine d'années.
04:09 Des profils qui donnent une première indication sur la sociologie des plus déterminés,
04:13 ceux qui sont prêts à forcer le dispositif policier.
04:15 Sans doute des filles et des fils d'exploitants agricoles
04:18 qui sont amenés à reprendre dans quelques années les exploitations familiales.
04:22 Dans la journée, la place Beauvau a envoyé de nouveaux renforts en région parisienne,
04:26 notamment des véhicules blindés et les tout récents centaures de la gendarmerie.
04:30 Les précisions de William Molinier du service Police Justice d'Europe 1.
04:34 Les 19h06 des forces de police qui bloquent aussi la remontée du convoi des agriculteurs du Lot-et-Garonne,
04:41 partie d'Agin lundi, à Château-Neuf-sur-Loire, dans le Loiret, où vous vous trouvez Martin Lange,
04:47 puisque vous avez pris le relais de Caroline Baudry, notre reporter qui avait fait la route,
04:52 on s'en souvient, dans le tracteur d'Arnaud.
04:54 Et les agriculteurs, Martin Lange, commencent à perdre patience.
04:58 - Oui Céline, ils sont bloqués depuis 9h ce matin, blindés.
05:01 Les trois fourgonnettes de la gendarmerie empêchent l'accès au pont, ici à Château-Neuf-sur-Loire.
05:06 Consigne du ministère de l'Intérieur qui ne veut pas que les agriculteurs franchissent la Loire.
05:10 D'ailleurs, c'est tous les ponts autour d'Orléans qui ont été fermés aujourd'hui.
05:14 Certains tracteurs ont quand même réussi à traverser ce matin.
05:17 D'ailleurs, des agriculteurs du Lot-et-Garonne font partie des personnes interpellées à Rungis cet après-midi.
05:21 Vous les avez entendus juste avant.
05:23 Une situation et surtout une attente qui commence à agacer Arnaud, toujours à bord de son tracteur, mais désormais immobile.
05:29 - On en est toujours au même point que ce matin, on ne bouge pas d'un centimètre.
05:33 Et CRS, c'est qu'ils veulent pas qu'on passe, c'est qu'il y a un mot d'ordre de ne pas laisser passer les agriculteurs pour aller à Paris.
05:38 Ça me rend malade, j'ai l'impression d'être un grand délinquant, que je vais tout casser, c'est pas du tout le but.
05:44 Notre but c'est de monter nos revendications à Paris, c'est d'aller à Rungis.
05:47 Non, on perd pas l'espoir, on a le niaque, on est bloqués toute la journée.
05:51 Vous l'entendez, la détermination des agriculteurs est intacte.
05:54 Ils ne veulent pas renoncer à Rungis, leur objectif.
05:57 - Un peu plus tôt dans la journée, des représentants de leur syndicat, la Coordination Rurale, ont été reçus par le Premier ministre Gabriel Attal.
06:03 Pour l'instant, pas d'annonce, mais des tractations ont lieu en coulisses pour savoir quelle suite à donner au mouvement et surtout comment traverser la Loire.
06:10 - Martin Lange en direct de Châteauneuf-sur-Loire avec le Convoi de la Coordination Rurale pour Europe 1.

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