LCP mobilise son antenne à l'occasion des grands évènements. Journées parlementaires, grands débats, votes et explications de vote, auditions des commissions d'enquête, congrès, session extraordinaire, discours et grandes cérémonies...la vie politique avec l'analyse des meilleurs experts et politologues.
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00:00:00 Générique
00:00:02 ...
00:00:09 -Bonjour à tous et bienvenue sur LCP
00:00:12 pour une émission spéciale consacrée
00:00:14 à la déclaration de politique générale
00:00:16 du Premier ministre Gabriel Attal.
00:00:19 Il va s'exprimer à partir de 15h
00:00:21 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:00:23 Un discours que vous pourrez suivre en direct et en intégralité
00:00:27 sur LCP. Toutes les équipes de la chaîne
00:00:29 sont mobilisées pour vous faire vivre cet événement.
00:00:32 Nous retrouvons Elzamond Agava et Marco Pommier,
00:00:35 qui se trouvent à la salle des 4 colonnes.
00:00:37 Nous retrouvons Clément Perreault
00:00:39 dans les tribunes de l'Assemblée nationale.
00:00:42 Nous vous ferons vivre en direct l'arrivée du Premier ministre
00:00:45 Gabriel Attal par l'entrée principale du Palais-Bourgmont,
00:00:49 la cour d'honneur. Marco Pommier,
00:00:51 vous êtes à la salle des 4 colonnes.
00:00:53 -Oui, il y a déjà beaucoup de journalistes
00:00:55 dans cette salle des 4 colonnes.
00:00:57 Il y en aura encore plus d'ici une heure
00:00:59 pour suivre la déclaration de politique générale
00:01:02 de Gabriel Attal, le plus jeune Premier ministre
00:01:05 de la Ve République, nommé le 9 janvier dernier.
00:01:08 Ca fait donc 3 semaines que l'on attend ce discours.
00:01:11 Autant vous dire qu'il y a beaucoup d'attentes
00:01:13 alors que le Premier ministre est sous pression
00:01:16 face à la crise agricole. -Vous êtes dans l'hémicycle
00:01:19 de l'Assemblée nationale et c'est là que ça va se passer.
00:01:22 -Oui, Brigitte, c'est là que ça va se passer.
00:01:25 Ca va se passer dans une heure à la tribune de l'hémicycle,
00:01:28 le baptême du feu pour Gabriel Attal,
00:01:30 qui va donc s'exprimer pour faire son discours
00:01:33 de politique générale, un discours qui devrait durer
00:01:35 entre 1h et 1h30. Ensuite, il y aura les présidents
00:01:38 de tous les groupes parlementaires qui se succéderont
00:01:41 à la tribune pour prendre la parole.
00:01:43 Des interventions plus courtes que celles du Premier ministre,
00:01:47 que l'on retrouvera à la fin de la séance.
00:01:49 Il reprendra la parole pour répondre aux orateurs.
00:01:52 -A présent, mes invités pour cette 1re partie d'émission.
00:01:55 Benoît Mornay, bonjour. Vous êtes député renaissance
00:01:58 des Hautes-Pyrénées. Et face à vous,
00:02:01 Guillaume Garraud. Bonjour et bienvenue.
00:02:03 Vous êtes un habitué des déclarations de politique générale.
00:02:06 Vous êtes député socialiste et apparenté de la Mayenne.
00:02:09 On repart dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale
00:02:12 pour vous retrouver. Clément Perrault,
00:02:15 dites-nous comment se déroulera cet après-midi
00:02:17 et qui va prendre la parole.
00:02:19 -Vous le voyez derrière moi,
00:02:21 pour le moment, Brigitte, cet hémicycle est vide,
00:02:24 mais il va se remplir au fil des minutes.
00:02:26 Et à 15h, il sera sans doute plein comme un oeuf
00:02:29 et bouillant pour l'entrée en piste de Gabriel Attal,
00:02:32 le Premier ministre, qui va prendre la parole
00:02:35 pour un discours qui devrait durer entre 1h et 1h30.
00:02:38 Il faut s'attendre à ce qu'il y ait au centre de l'hémicycle
00:02:41 les députés de la majorité qui l'applaudissent,
00:02:44 qui l'encouragent pendant son discours.
00:02:46 A droite et à gauche de l'hémicycle,
00:02:49 les oppositions vont tenter de le déstabiliser.
00:02:51 Après cette prise de parole de Gabriel Attal,
00:02:54 ce sera au tour des présidents de tous les groupes parlementaires
00:02:58 de monter à la tribune pour s'exprimer.
00:03:00 Il y aura Marine Le Pen pour le RN,
00:03:02 Mathilde Panot pour la FI,
00:03:04 et puis ensuite, Gabriel Attal leur répondra.
00:03:06 Il reviendra à la tribune pour conclure cette séance.
00:03:09 -On va retrouver Elsa Mondingava, toujours salle des 4 colonnes.
00:03:13 Elle est l'enjeu politique d'une déclaration de politique générale
00:03:17 pour le Premier ministre et pour Gabriel Attal.
00:03:20 -Une DPJ, comme on dit, c'est un savant mélange
00:03:23 entre le fond, la forme, le concret, le long terme,
00:03:26 le politique et le personnel.
00:03:29 On attend que Gabriel Attal donne les orientations
00:03:32 de son gouvernement avec des mesures concrètes
00:03:34 qui parlent au français, mais aussi un cap fixé.
00:03:37 Le président de la République en a parlé.
00:03:40 Il s'agit du réarmement sur le front de l'autorité,
00:03:43 sur le plan de la souveraineté.
00:03:45 Le Premier ministre va décliner ses priorités.
00:03:48 Il y en a beaucoup. L'école, par exemple.
00:03:50 Il l'a dit en quittant le ministère de l'Education nationale
00:03:54 pour aller à Matignon.
00:03:55 Il a fait des classes moyennes une priorité.
00:03:58 Le coeur battant du pays, ceux qui travaillent.
00:04:01 Il y a une priorité qui s'est un peu invitée dans l'actualité,
00:04:04 la crise agricole.
00:04:05 Le Premier ministre va répondre à ces questions
00:04:08 tout en parlant et articulant avec l'écologie,
00:04:11 alors que ces derniers temps,
00:04:13 le gouvernement a plutôt opposé un peu les deux.
00:04:16 -Cette déclaration de politique générale
00:04:18 se tient dans un contexte particulier,
00:04:20 avec cette révolte paysanne
00:04:22 qui est aux portes de Paris, à quelques kilomètres.
00:04:25 Une forte mobilisation des agriculteurs
00:04:27 depuis plusieurs jours et qui pourrait encore durer,
00:04:30 puisqu'ils attendent de nouvelles annonces.
00:04:33 Est-ce que Gabriel Attal est fragilisé
00:04:35 avant même ce discours ? -Non, je ne crois pas.
00:04:38 En ayant assisté au déplacement qu'il a fait en Haute-Garonne
00:04:42 et en ayant reçu les principaux leaders syndicaux,
00:04:44 il a défini d'abord une méthode.
00:04:46 La méthode que nous devons adopter, en majorité relative,
00:04:50 c'est celle du dialogue transpartisan,
00:04:52 avec les partenaires sociaux,
00:04:54 et ensuite répondre concrètement aux problèmes.
00:04:57 Le sujet dont nous parlent les agriculteurs sur le terrain,
00:05:00 il y en a deux. On veut vivre de notre travail,
00:05:02 et on ne veut pas que vous nous empêchiez de travailler
00:05:06 par des normes contradictoires. -Sauf que Gabriel Attal a fait des annonces.
00:05:10 Il n'a pas encore fait ses preuves.
00:05:12 -Tout ne se règle pas en 5 minutes.
00:05:14 C'est aussi dans chacun de nos territoires
00:05:17 d'identifier les blocages.
00:05:18 Il y a une chose qui me frappe dans ce conflit.
00:05:21 Il y a un malaise général, je le rappelais,
00:05:24 mais les réalités des agricultures sont très différentes.
00:05:27 Les réponses ne peuvent pas être uniformes.
00:05:30 Chez moi, il y a le sujet des couverts végétaux,
00:05:32 il y a les sujets de la prédation sur le côté montagne,
00:05:36 il y a la question du curage des fossés, des retenues collinaires.
00:05:40 -Le problème de ce mouvement, c'est qu'on ne voit pas
00:05:42 quel est le mot d'ordre. -Le mot d'ordre, c'est
00:05:45 qu'on ne veut pas être dénigrés.
00:05:47 Ils ne nous disent pas non plus qu'on veut arrêter
00:05:50 la transition écologique. -On veut vivre dignement
00:05:53 de son travail. -Et que les normes
00:05:55 ne nous empêchent pas de travailler et de jouer à armes égales
00:05:59 avec nos partenaires. -Vous n'en êtes pas
00:06:01 à votre premier mandat de député. Vous en avez vu
00:06:04 des déclarations de politique générales.
00:06:07 Qu'est-ce qui a un caractère particulier
00:06:09 dans le contexte actuel ? -Oui, parce que les Français
00:06:12 attendent, et c'est un point d'accord que j'ai avec vous,
00:06:15 nous en aurons aussi des désaccords,
00:06:17 mais les Français attendent des actes,
00:06:20 c'est bien l'évidence. Mais sur des sujets très concrets,
00:06:23 sur la question du pouvoir d'achat,
00:06:25 quelle a été la première mesure de ce gouvernement Attal ?
00:06:29 Ca a été d'augmenter de 10 % le prix de l'électricité.
00:06:33 On imagine ce que c'est, quand même,
00:06:36 dans la vie des gens, dans la vie des entreprises.
00:06:38 Il faudra beaucoup de convictions au Premier ministre
00:06:41 pour nous dire que là-dessus, sur le pouvoir d'achat,
00:06:44 il sera crédible. Il est permis, au moment où nous en parlons,
00:06:48 d'en douter, d'autant que je n'entends rien, aujourd'hui,
00:06:51 sur la question des salaires dans notre pays.
00:06:54 Comment on fait pour que les salaires soient au niveau
00:06:57 qui permettent de vivre dignement ?
00:07:00 Il y a la question agricole, le revenu des agriculteurs...
00:07:03 -Une déclaration de politique générale
00:07:05 sur un sujet brûlant qui se pose, en ce moment,
00:07:08 avec cette révolte paysanne ?
00:07:10 -Il est attendu, là-dessus, le Premier ministre.
00:07:12 Mais force est de constater que, la semaine dernière,
00:07:15 il a fait des annonces et que ça n'a pas éteint le mouvement.
00:07:19 Il y a toujours des tracteurs aux portes de Paris
00:07:22 et que, sur le terrain, je l'ai vu dans mon département,
00:07:25 la Mayenne, l'attente est grande.
00:07:27 Mais ce qu'on attend, surtout, en matière agricole,
00:07:30 c'est qu'il y ait un cap, et un vrai cap,
00:07:32 qu'on sache où on va.
00:07:34 Alors, qu'est-ce qui se passe ?
00:07:36 -Jusqu'ici, il n'y en avait pas ?
00:07:38 -Sur la politique agricole, il y a des belles proclamations,
00:07:41 des belles déclarations, et puis, il y a la réalité.
00:07:44 On nous dit qu'il faut mettre fin à un libre-échange
00:07:47 tout azimut et faire en sorte qu'il y ait des clauses miroir
00:07:51 pour faire en sorte que les produits...
00:07:53 -Une sorte de réciprocité des contraintes.
00:07:56 -Les produits qu'on importe en France
00:07:58 ne soient pas acceptés s'ils ne respectent pas les normes
00:08:01 que nous-mêmes nous imposons.
00:08:03 Et en même temps, on est en train de négocier sur Mercosur.
00:08:07 -On va revenir sur cette question du libre-échange.
00:08:10 -Il faut de la cohérence et du respect,
00:08:12 parce que les effets de communication,
00:08:14 les effets de manche, ça, on connaît,
00:08:16 et je pense que le Premier ministre,
00:08:19 Gabriel Attal, a un vrai talent pour ça,
00:08:22 mais ce qu'on veut, c'est de la clarté,
00:08:24 savoir où on va et comment ça va se traduire
00:08:27 concrètement dans la vie de tous les jours.
00:08:30 -Vous nous dites que c'est compliqué en Mayenne.
00:08:33 On va voir dans l'Aisne comment ça se passe,
00:08:35 puisque Julien Dive est député Les Républicains de l'Aisne
00:08:39 et il connaît bien le sujet de l'agriculture.
00:08:41 -Vous la suivez, cette crise aiguole.
00:08:43 On attend peut-être d'autres réponses du Premier ministre
00:08:47 sur cette question des agriculteurs.
00:08:49 -Qu'attendez-vous dans son discours ?
00:08:51 -Qu'ils répondent aux attentes qu'ils ont exprimées.
00:08:54 Des propositions sont mises sur la table
00:08:56 par les professions agricoles,
00:08:58 des propositions par les oppositions.
00:09:01 On a un discours demain matin à 10h30
00:09:03 dans lequel nous demandons de dénormer
00:09:05 certaines contraintes qui viennent en plus contraindre
00:09:08 la vie des agriculteurs, certaines charges
00:09:10 qui alourdissent le compte d'exploitation
00:09:13 et qui ne permettent pas aux agriculteurs
00:09:15 de se verser un salaire.
00:09:17 Les agriculteurs sont des chefs d'entreprise,
00:09:19 ils veulent être libérés, vivre de leur travail,
00:09:22 se verser un salaire.
00:09:23 J'espère que le Premier ministre a entendu ce message.
00:09:26 -On entend beaucoup ce discours contre les normes,
00:09:29 qui protègent le consommateur.
00:09:31 Est-ce que c'est un peu démagogique de dire
00:09:33 qu'on va ne plus rien vous demander,
00:09:35 on ne va pas vous contrôler ?
00:09:37 -Il existe toujours un juste milieu.
00:09:40 Il ne s'agit pas de surtransposer,
00:09:42 ni de se mettre à nu.
00:09:43 Il s'agit de garder un cadre qui protège le consommateur.
00:09:46 Ce cadre est bien construit en France.
00:09:48 On a l'une des agricultures
00:09:50 qui est l'une des plus exigeantes au monde.
00:09:53 Il s'agit d'alléger, il ne s'agit pas de régresser,
00:09:56 mais d'alléger ce qui vient en plus des normes européennes
00:09:59 et françaises.
00:10:00 Ce n'est pas uniquement sanitaire,
00:10:02 c'est des normes de fonctionnement,
00:10:04 des normes de mise en implication d'agriculture
00:10:07 au sein des exploitations,
00:10:08 des normes qui viennent contraindre sur la papresserie.
00:10:11 C'est juste ça qu'on demande.
00:10:13 -Merci beaucoup, Julien Divon.
00:10:15 On aura de l'agriculture au menu du discours de politique générale,
00:10:19 mais aussi des réponses des oppositions.
00:10:21 -Benoît Bournet, quelles sont les annonces incontournables
00:10:24 que doit faire Gabrielle Attal pour espérer calmer
00:10:27 la grogne des agriculteurs ?
00:10:29 -Le cap, je crois, il est clair, c'est la souveraineté alimentaire.
00:10:32 La France est un grand pays d'agriculture
00:10:35 et un grand pays nourricier.
00:10:36 Et le 2e élément, on ne peut pas renoncer
00:10:39 à la transition écologique.
00:10:40 Les agriculteurs eux-mêmes le disent
00:10:43 et s'affranchir d'un cadre européen.
00:10:45 C'est ça, les 2 lignes.
00:10:46 -C'est la vision et pour les annonces.
00:10:49 -Ce qu'on attend, c'est des mesures concrètes
00:10:51 sur la production.
00:10:52 La production, c'est défendre le revenu.
00:10:55 Il n'est pas possible qu'il y ait des retards de paiement
00:10:58 pour des histoires de bug informatique
00:11:00 sur le paiement des éco-régimes de la PAC.
00:11:02 Nous nous sommes battus dans la loi de fin de gestion de finances
00:11:06 que nous avons votée tous ensemble
00:11:07 pour 20 millions d'euros sur le mille-dieu
00:11:10 pour nos viticulteurs.
00:11:11 Chez moi, aucun n'a encore touché le moindre euro.
00:11:14 La MHE, je vous en parle des Hautes-Pyrénées,
00:11:16 le département le plus touché de France sur ce sujet.
00:11:19 -Mais là, vous parlez d'aide.
00:11:21 Est-ce que les agriculteurs pourraient vivre dignement
00:11:24 de leur travail, sans forcément être sous perfusion d'aide,
00:11:27 qu'elle soit française ou européenne ?
00:11:29 -C'est la loi EGalim, notamment, que vous avez mise en place.
00:11:32 -C'est là où il faut aller dans les détails.
00:11:34 Ca dépend des filières.
00:11:36 Les céréaliers, le cours est mondial,
00:11:38 les rendements peuvent varier.
00:11:39 Cette année, on a eu de très beaux rendements,
00:11:42 le prix un peu plus bas, mais nos céréaliers gagnent leur vie.
00:11:45 Dans le pastoralisme, ça ne marcherait pas
00:11:48 sans subvention de la PAC pour défendre nos montagnes,
00:11:51 la beauté des paysages au-delà de l'élevage,
00:11:53 et les primes sont à la hauteur.
00:11:55 Le sujet, principalement, il est concentré,
00:11:57 je vous parle de ce que je connais chez moi,
00:12:00 dans le sud-ouest, sur l'élevage de plaines et de coteaux,
00:12:03 où on a des filières insuffisamment structurées.
00:12:05 Il faut pouvoir engraisser davantage chez nous, accompagner.
00:12:09 Et puis, les normes.
00:12:10 Chacun a travaillé avec son préfet, avec sa chambre d'agri,
00:12:13 pour identifier les points blocages, les irritants,
00:12:16 et les lever.
00:12:17 Ensuite, il y a une réponse européenne
00:12:19 et sur la transmission agricole du jour dans les semaines.
00:12:22 -Pour vivre dignement de son travail,
00:12:25 pour équilibrer les échanges entre les agriculteurs,
00:12:27 les industriels et les distributeurs,
00:12:30 vous, vous n'y avez jamais cru, Guillaume Garraud ?
00:12:32 Vous n'avez pas toujours voté.
00:12:34 -J'ai toujours dit, attention,
00:12:36 il n'y a pas de loi magique qui réglerait tous les problèmes.
00:12:39 D'autant que nous sommes dans un marché européen,
00:12:42 nous le savons bien.
00:12:43 Donc, tout ce qui peut être fait, c'était l'ambition de la loi EGalim,
00:12:47 pour améliorer le revenu, améliorer les relations contractuelles,
00:12:50 très bien, mais on voit aujourd'hui que c'est pas bien appliqué,
00:12:54 c'est pas bien mis en oeuvre.
00:12:55 -Il y a des contrôles qui ont été annoncés.
00:12:58 Vous pensez que ça peut véritablement changer les choses ?
00:13:01 -La transparence sur les marges de chaque maillon
00:13:04 de la chaîne alimentaire,
00:13:05 la distribution, la transformation et les producteurs,
00:13:08 on n'y arrivera pas.
00:13:10 Je plaide dans ce sens pour des contrats tripartites,
00:13:13 associant les producteurs, les transformateurs...
00:13:16 -Tout le monde autour de la table.
00:13:18 -Absolument. Et qu'on mette cartes sur table.
00:13:20 -Tout le monde affiche les marges.
00:13:22 On n'entend pas beaucoup M. Leclerc sur les plateaux de télévision.
00:13:26 Il est toujours coutumier
00:13:27 lorsqu'il faut venir défendre son enseigne, sa marque,
00:13:31 mais là, étrangement, on l'entend pas en ce moment.
00:13:34 Je continue. Je disais, il n'y a pas de loi magique,
00:13:38 ce qui signifie que la vraie orientation,
00:13:40 c'est la politique agricole commune.
00:13:42 Qu'est-ce qu'on veut pour notre agriculture européenne ?
00:13:44 Qu'est-ce qu'on veut pour le revenu des paysans ?
00:13:47 Ça, il faut poser la question.
00:13:48 Et se poser la question, c'est y répondre
00:13:50 au moment des élections européennes.
00:13:52 Il y aura un vrai choix à faire pour les citoyens que nous sommes.
00:13:55 Et puis, enfin, moi, je voudrais pas que le débat sur les normes
00:13:58 permette à certains,
00:14:00 et j'entendais Julien Dive au nom de la droite,
00:14:03 de jeter l'agroécologie avec l'eau du bain.
00:14:07 Parce que s'il y a ces normes-là, ça tombe pas du ciel.
00:14:12 C'est parce que la société nous demande
00:14:15 de protéger la santé des consommateurs,
00:14:18 de protéger la santé des sols, la santé de la planète.
00:14:22 Ça a du sens, quand même.
00:14:23 -Mais ce que disent les agriculteurs,
00:14:24 c'est qu'il faut arrêter la surtransposition des normes.
00:14:27 C'est-à-dire que parfois, la France veut être bonne élève,
00:14:30 et devance, ce qui fait qu'on est en distorsion de concurrence
00:14:32 par rapport à nos voisins.
00:14:33 -Est-ce que c'est de la surtransposition ?
00:14:35 Parce que la règle est la même pour tous les pays européens.
00:14:38 Ce qui se passe, en revanche,
00:14:39 c'est que certains pays demandent des dérogations.
00:14:43 Donc c'est plutôt de la sous-transposition
00:14:45 pour certains pays que de la surtransposition
00:14:48 pour nous, la France.
00:14:50 Il faut remettre ça aussi dans le débat, bien évidemment.
00:14:54 Qu'il faille alléger, simplifier,
00:14:57 rendre plus accessible, plus compréhensible,
00:14:59 c'est une évidence.
00:15:01 Mais attention à ce qu'on va faire.
00:15:02 Je dis "vigilance" là-dessus.
00:15:04 Il faut savoir ce qu'on veut.
00:15:05 C'est pour ça que je vous parlais de CAP tout à l'heure.
00:15:07 C'est quoi, l'agriculture ?
00:15:09 Comment on fait pour que, demain,
00:15:10 on ne soit pas dans une agriculture à 300 000 agriculteurs,
00:15:13 300 000 exploitations ?
00:15:15 Je rappelle qu'on était à 1 million
00:15:17 il y a un peu plus de 30 ans.
00:15:19 Comment on fait pour installer davantage d'agriculteurs ?
00:15:21 Comment on fait pour sortir de cette concentration
00:15:24 qui fait qu'on a des outils de production,
00:15:27 des fermes qui sont intransmissibles,
00:15:29 tellement il faut de capitaux pour les acquérir ?
00:15:31 - Là, il y a une proposition de loi,
00:15:32 ou un projet de loi même, qui est en préparation.
00:15:35 Juste une question, parce qu'il y a cette question des normes,
00:15:38 il y a cette question du libre-échange, du Green Deal.
00:15:40 Est-ce que, véritablement,
00:15:42 Gabriel Attal peut apporter des solutions,
00:15:43 c'est-à-dire en France ?
00:15:45 Est-ce que tout cela ne se joue pas au niveau de l'Union européenne ?
00:15:48 Est-ce qu'on n'est pas impuissants
00:15:50 à pouvoir répondre aujourd'hui à cette question ?
00:15:52 - J'ai envie de dire les deux, mon capitaine,
00:15:53 et je rejoins ce qu'a dit mon collègue,
00:15:55 je vous donne un exemple concret.
00:15:57 Le loup est une espèce protégée.
00:15:58 L'Union européenne veut d'ailleurs réduire le niveau de classement.
00:16:02 Mais la France elle-même a imposé des règles de tir de défense,
00:16:05 ubuesques, très complexes, où tout était fait pour ne pas tirer.
00:16:08 Le loup, et derrière, c'est une écologie anti-humaniste,
00:16:11 considérant que l'homme est un nuisible.
00:16:13 On a réussi, à force de se battre,
00:16:15 à faire bouger les lignes dans le plan loup.
00:16:17 C'est la France qui l'a fait.
00:16:18 Aujourd'hui, ce que mènent les agriculteurs,
00:16:19 c'est un combat politique, un combat d'idées,
00:16:21 de reprendre du terrain, non pas pour mettre aux oubliettes
00:16:24 l'écologie ou l'Europe, mais pour dire "on existe",
00:16:27 et si vous voulez qu'on continue à vous nourrir,
00:16:29 il faut nous protéger.
00:16:30 Sur le libre-échange, d'un mot.
00:16:32 Parce que là, il faut être très précis.
00:16:34 Nous nous opposons de toutes nos forces
00:16:36 à la signature du traité Mercosur.
00:16:38 On entend beaucoup de fake news là-dessus.
00:16:40 Et je rappelle qu'un traité de commerce,
00:16:42 il doit être validé, approuvé dans tous les parlements
00:16:44 de tous les Etats membres.
00:16:46 - Ça veut pas dire... - Il doit être voté en Europe
00:16:48 et puis transposé dans les parlements français
00:16:50 ou européens.
00:16:52 - Là non plus qu'on veut mettre à la benne
00:16:55 tous les sujets d'accords commerciaux.
00:16:57 La France est le premier exportateur mondial
00:16:59 sur le vin, sur le fromage.
00:17:01 - Parce que le groupe Rignot, en Europe,
00:17:03 a voté tous les autres accords de libre-échange.
00:17:05 - Le traité CETA, par exemple.
00:17:06 Qu'est-ce qu'il faut ? Ce sont des clauses miroirs.
00:17:10 Quand il y a des clauses miroirs, c'est alimentation
00:17:12 contre alimentation, mais on veut plus
00:17:15 l'alimentation contre les voitures.
00:17:16 Je vous cite cet exemple qui est typique
00:17:18 et caricaturable sur le Mercosur.
00:17:20 - Qu'est-ce que vous avez fait sur le CETA ?
00:17:21 Le traité avec le Canada, Union européenne-Canada,
00:17:25 il a été voté par la précédente majorité.
00:17:29 Et qu'est-ce qui permet d'importer en France
00:17:33 du bœuf canadien qui n'est pas aux normes françaises,
00:17:36 pour le coup, avec des antibiotiques
00:17:38 ou des activitaires de croissance ?
00:17:41 Donc il faut être cohérent.
00:17:42 C'est pour ça qu'il faut être un minimum cohérent.
00:17:45 Je vous en parle d'expérience,
00:17:46 parce que j'avais travaillé sur l'impact du CETA
00:17:49 sur les filières agricoles sensibles,
00:17:50 et sur la filière bovine en particulier.
00:17:52 Le problème de la filière bovine en France
00:17:54 et de sa structuration, c'est pas le problème du CETA.
00:17:56 C'est aussi des problèmes internes.
00:17:58 Et non, il n'y a pas, justement, et c'est faux de dire ça,
00:18:00 des importations de bœufs hormonés ou élevés aux antibiotiques.
00:18:03 Ça, c'est interdit.
00:18:04 - Il y a des contrôles, en tout cas, et la DGCCR...
00:18:07 - C'est la traçabilité qui est en jeu.
00:18:09 En tout cas, ce mode de production,
00:18:10 il est autorisé au Canada.
00:18:12 Il est autorisé au Canada.
00:18:14 - Ce qui veut dire qu'ensuite...
00:18:16 - On ne peut pas importer du bœuf aux hormones.
00:18:17 - Ce qui veut dire qu'ensuite,
00:18:19 lorsque la traçabilité n'est pas garantie,
00:18:21 et c'est parfois le cas, reconnaissez-le,
00:18:25 on a, du coup, un vrai problème de concurrence déloyale
00:18:28 pour nos produits. Donc, ce que j'attends de la majorité,
00:18:31 c'est de la cohérence, parce que je vous entends bien,
00:18:34 chers collègues, sur Mercosur,
00:18:36 sauf que la France, elle a été très ambigüe
00:18:38 dans ces précédents mois,
00:18:40 dans les consignes qui ont été données,
00:18:43 et la discussion, elle continue,
00:18:45 et le stylo n'a pas été levé.
00:18:47 - A été très clair sur le Mercosur.
00:18:49 Maintenant, sur la réciprocité...
00:18:50 - La réciprocité, et notamment avec l'Ukraine,
00:18:52 qui a des droits de douane qui ont été fortement abaissés.
00:18:56 - Sur l'Ukraine, n'esquivons pas le sujet.
00:18:57 - Et les poulets ukrainiens, aujourd'hui,
00:18:59 fragilisent la filière poulet française.
00:19:01 - Tout à fait. Il y a eu une mesure de solidarité
00:19:03 compte tenu du conflit.
00:19:04 Effectivement, aujourd'hui, et je pense
00:19:05 que le Premier ministre en dira un mot,
00:19:08 il y a une question de bornage, peut-être de régulation
00:19:09 sur ce sujet, parce qu'on ne peut pas accepter, en effet,
00:19:12 que ce soit porte ouverte sur des matières
00:19:15 qui rentrent frontalement par rapport à ce que nous sommes
00:19:17 autorisés à faire chez nous.
00:19:19 Ca, je pense que là-dessus, on est absolument d'accord.
00:19:22 On est très à l'aise pour le dire.
00:19:23 Ca se négocie au niveau européen.
00:19:25 Je ne crois pas qu'on veuille sortir du marché commun pour autant.
00:19:28 Les agriculteurs, d'ailleurs, ne le demandent pas,
00:19:30 sûrement pas, au titre de l'export,
00:19:31 mais au titre de la PAC.
00:19:33 Mais arrêtons de surtransposer.
00:19:35 Et le dernier mot qu'on n'a peut-être pas dit,
00:19:37 c'est l'eau consommateur. Vous l'avez esquivé.
00:19:39 La traçabilité, c'est l'info du consommateur.
00:19:41 Acheter français, peut-être moins de produits transformés,
00:19:45 plus de produits de circuit court locaux,
00:19:47 c'est meilleur et moins cher.
00:19:49 Je pense que le consommateur a une responsabilité
00:19:52 dans cette affaire aussi.
00:19:53 -C'est vrai que le consommateur dit qu'il veut acheter français,
00:19:55 mais en réalité, ne le fait pas toujours
00:19:57 pour une question de prix.
00:19:58 -Pourquoi ? Là aussi, il faut être cohérent.
00:20:00 Il faut que la question du pouvoir d'achat soit traitée.
00:20:03 Parce que tout le monde voudrait pouvoir consommer local, bio,
00:20:06 de qualité, je vous assure, tout le monde.
00:20:08 Tout le monde ne le peut pas.
00:20:09 -Ce que vous oubliez de dire,
00:20:10 c'est que dans le panier de consommation moyen,
00:20:13 l'alimentation baisse.
00:20:14 -Si vous ne traitez pas en même temps la question
00:20:16 du pouvoir d'achat des gens,
00:20:18 tout simplement, ce sera uniquement des paroles en l'air.
00:20:21 -Vous attendez en tout cas des annonces cet après-midi
00:20:24 sur le fonds parlementaire.
00:20:26 -J'attends pas que là-dessus.
00:20:27 Sur l'agriculture, mais j'attends aussi sur la santé.
00:20:29 C'est un sujet majeur.
00:20:31 On a un hôpital qui craque,
00:20:33 des soignants qui sont sous pression.
00:20:35 On a la question de la désertification médicale.
00:20:37 Sur le pouvoir d'achat, sur la santé, sur l'agriculture,
00:20:41 on veut un cap, très clair.
00:20:42 Et ce que nous attendons aussi, c'est des actes,
00:20:44 ça a été dit, mais des actes concrets.
00:20:46 -L'agriculture et l'agroécologie,
00:20:48 vous nous en parliez il y a quelques instants.
00:20:50 On va voir ça avec Benjamin Lucas,
00:20:51 qui, lui, est député écologiste des Yvelines.
00:20:54 Comment on concilie finalement
00:20:56 l'environnement et l'agriculture ?
00:20:59 Vaste question, Marco Pommier.
00:21:00 -C'est ce qu'on va lui demander.
00:21:01 Benjamin Lucas, vous êtes dans l'opposition,
00:21:03 donc il y a peu de chance que vous soyez convaincu
00:21:04 par Gabriel Attal cet après-midi,
00:21:06 mais quand même, qu'est-ce que vous attendez de ce discours
00:21:08 sur l'agriculture et sur l'écologie, notamment ?
00:21:11 -Moi, je n'en attends rien, il n'y a rien de nouveau.
00:21:12 Ce n'est pas un nouveau gouvernement,
00:21:13 on a un gouvernement très ancien,
00:21:15 puisqu'il y a même d'anciens ministres,
00:21:16 de Jean-Pierre Raffarin, c'est dire.
00:21:17 Et c'est la même équipe autour du président de la République
00:21:20 qui gouverne notre pays depuis 2017.
00:21:22 Donc je n'ai pas d'attente particulière.
00:21:24 Après, si, quand même, que sur l'agriculture,
00:21:26 le Premier ministre réalise que le sujet aujourd'hui,
00:21:29 c'est un mauvais partage de la richesse
00:21:30 entre ceux qui produisent ce que nous mangeons
00:21:33 et l'agroindustrie,
00:21:35 et qu'il y a là à augmenter considérablement ses bénéfices
00:21:37 pendant que les revenus des agriculteurs
00:21:38 s'effondraient ces dernières années,
00:21:40 que le problème, c'est la concurrence déloyale
00:21:42 et le libre-échange effréné.
00:21:44 Voilà, donc j'espère qu'il y aura cette prise de conscience,
00:21:45 mais elle serait en contradiction
00:21:46 avec tout ce que fait ce gouvernement
00:21:48 depuis maintenant 2017.
00:21:49 -Et Brigitte Boucher le disait à l'instant,
00:21:51 comment on peut réussir à concilier
00:21:52 l'agriculture et l'écologie aujourd'hui ?
00:21:54 -Au contraire, on est obligés de les concilier,
00:21:57 parce qu'en réalité, il n'y a pas d'agriculture possible
00:22:00 sur une planète qui serait totalement ravagée
00:22:02 par le réchauffement climatique et l'extinction de la biodiversité.
00:22:04 On a besoin de préserver le vivant, de préserver la nature.
00:22:07 On a besoin de produire mieux aujourd'hui,
00:22:10 de protéger notre santé, et puis, par exemple,
00:22:12 de protéger nos sols, et donc de lutter ensemble
00:22:14 contre l'artificialisation des sols, la bétonisation à outrance.
00:22:16 Donc je crois qu'il faut changer de modèle,
00:22:18 qu'il faut... Voilà ce que pourrait être
00:22:20 une vision moderne d'un Premier ministre
00:22:21 qui se définit lui-même comme un jeune Premier ministre.
00:22:23 Ce serait de comprendre que le modèle
00:22:25 sur lequel on a construit l'agroindustrie,
00:22:27 l'agrobusiness il y a des décennies,
00:22:28 n'est plus un modèle aujourd'hui adapté
00:22:30 à ce qu'est l'exigence climatique
00:22:31 et à ce qu'est aussi la réalité d'exercice
00:22:33 du métier d'agriculteur.
00:22:34 -Merci beaucoup, Benjamin Moucaille.
00:22:35 On a compris, vous n'entendez pas grand-chose
00:22:37 de ce discours. Merci à vous.
00:22:39 -Benoît Mouranet, c'est vrai que c'est difficile
00:22:41 de concilier l'écologie et l'agriculture.
00:22:43 C'est difficile pour les agriculteurs en ce moment
00:22:45 d'entendre ça alors qu'ils sont en pleine révolte
00:22:47 et en pleine crise.
00:22:49 On sait que Gabriel Attal a fustigé les écologistes
00:22:51 dans l'hémicycle la semaine dernière,
00:22:54 disant qu'ils avaient un amour pour les normes.
00:22:57 Comment il va réussir ce travail finalement d'équilibriste,
00:22:59 ce jeu d'équilibriste, cet après-midi dans l'hémicycle ?
00:23:02 -J'invite M. Lucas à venir sur le terrain
00:23:04 parce que nous sommes avec un modèle d'agriculture paysanne.
00:23:08 Justement, nous autres, dans les Pyrénées.
00:23:10 Donc on ne l'a pas attendu.
00:23:11 Et justement, il faut la préserver,
00:23:12 cette agriculture paysanne.
00:23:13 Donc ne pas dire aux amis de M. Lucas
00:23:16 de ne pas venir s'opposer quand un fermier veut étendre
00:23:19 son bâtiment pour engraisser
00:23:21 ou quand un berger demande de simplifier
00:23:23 les tirs de défense sur la prédation du loup ou de l'ours.
00:23:26 Donc là, il y a quand même beaucoup d'incohérences.
00:23:29 Nous portons un discours qui est difficile, exigeant,
00:23:31 qui est de concilier produire et protéger
00:23:34 et ne pas, en effet, jeter l'agroécologie
00:23:37 avec l'eau du bain pour reprendre votre expression.
00:23:39 Tout à fait, les deux vont de pair.
00:23:41 Mais moi, ce que je dénonce, c'est une écologie anti-humaniste
00:23:44 qui, au fond, considère que l'homme est devenu innuisible
00:23:47 et qu'on ne veut pas voir ce qu'on importe,
00:23:49 et qu'à la limite, quitte à acheter à l'extérieur
00:23:50 ce qu'on ne veut pas voir chez nous.
00:23:51 Nous souhaitons défendre nos agriculteurs,
00:23:53 produire chez nous, et pour ça, il faut qu'effectivement,
00:23:57 on ait, dans le discours public, une prise de conscience
00:24:00 sur le fait que les agriculteurs ne sont pas les ennemis de la nature,
00:24:03 qu'au contraire, ils en sont les premiers défenseurs.
00:24:05 Alors, c'est vrai qu'on parle beaucoup d'écologie côté agriculture
00:24:09 et on dit surtout qu'on ne veut pas de décroissance,
00:24:12 on a besoin de produire pour nourrir la population,
00:24:14 pour avoir plus de souveraineté alimentaire.
00:24:16 On dit 25% de bio,
00:24:18 ça, c'est les objectifs du Green Deal, c'est un problème.
00:24:20 On dit qu'il y a beaucoup de normes,
00:24:22 qu'il faut moins de pesticides.
00:24:23 Est-ce que l'environnement, en fait,
00:24:26 n'est pas vécu comme une contrainte par les agriculteurs aujourd'hui ?
00:24:30 D'abord, moi, je suis un peu surpris, et le mot est faible,
00:24:33 de voir qu'on jette l'opprobre, on s'en prend à l'écologie.
00:24:37 C'était le discours de Benoît Bournet à l'instant,
00:24:41 comme si les écologistes étaient au pouvoir.
00:24:44 Franchement, qui est au pouvoir depuis 7 ans en France ?
00:24:47 C'est quand même Emmanuel Macron et sa majorité.
00:24:51 La Commission européenne n'est pas dirigée par une écologiste.
00:24:55 Et pour aller dans ce sens-là, le pacte vert, le Green Deal,
00:24:58 le pacte vert a été en grande partie vidé de sa substance
00:25:03 depuis novembre dernier,
00:25:04 parce qu'il y a eu un vote au Parlement européen
00:25:06 de tous les conservateurs pour dire
00:25:09 "Non, on fait une croix sur l'écologie
00:25:11 "et la réduction des pesticides."
00:25:13 Donc il faut remettre les choses à leur place.
00:25:15 Moi, je crois, au contraire, qu'on a besoin de l'écologie
00:25:19 pour réussir à rendre notre agriculture performante.
00:25:23 - Il y a un sujet sur les terres en jachères.
00:25:25 Il faut 4 % de terres en jachères.
00:25:26 Est-ce que là, la France a raison de demander une dérogation ?
00:25:29 C'est aussi ce que demandent les agriculteurs.
00:25:30 - Elle a déjà obtenu une dérogation, la France.
00:25:33 Ce qu'il faut, c'est qu'on ait à l'échelle de l'Union européenne
00:25:37 tous les mêmes règles et qu'on ait tous les mêmes objectifs,
00:25:40 en particulier sur les jachères
00:25:42 et sur la protection de la biodiversité.
00:25:44 Quand il y a des jachères qui sont demandées,
00:25:47 c'est pas pour embêter le monde, pour embêter les agriculteurs,
00:25:51 c'est qu'à un moment donné, on se dit
00:25:53 "Qu'est-ce qu'on fait pour protéger nos sols ?"
00:25:55 Alors qu'il faille des compensations,
00:25:56 c'est parfaitement normal.
00:25:58 Et moi, ce que je souhaite, c'est qu'on fasse évoluer
00:26:00 notre politique agricole commune
00:26:02 et qu'on reconnaisse le service des agriculteurs
00:26:06 pour l'environnement.
00:26:08 Tant qu'on ne fera pas ça, on n'y arrivera pas.
00:26:10 Et la 2e chose que je voudrais soutenir...
00:26:12 Si je peux terminer, la 2e chose que je voudrais soutenir,
00:26:15 c'est qu'on a besoin d'une distribution plus juste
00:26:19 des aides de la politique agricole commune.
00:26:22 Parce qu'aujourd'hui, les aides, elles sont attribuées à l'hectare.
00:26:25 Donc plus vous êtes une grosse exploitation,
00:26:29 plus vous touchez d'aides.
00:26:30 Et c'est ça qui accentue les déséquilibres
00:26:32 et les difficultés de nos agriculteurs.
00:26:34 -Voilà, et on sait que le président de la République
00:26:35 sera jeudi au Conseil européen à Bruxelles,
00:26:38 justement, pour négocier des accords sur l'agriculture
00:26:43 avec nos partenaires européens.
00:26:44 Merci, Benoît Mornay, d'avoir été avec nous.
00:26:46 Merci, Guillaume Garraud.
00:26:48 Nous sommes à pratiquement une demi-heure, maintenant,
00:26:51 de cette déclaration de politique générale du Premier ministre
00:26:54 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:26:56 C'est évidemment un événement que nous allons vous faire vivre
00:26:59 en direct et en intégralité sur LCP.
00:27:01 Clément Perrault, on vous retrouve, vous,
00:27:02 dans les tribunes de l'hémicycle.
00:27:04 Comment va se dérouler cet après-midi ?
00:27:06 Qui va prendre la parole ? Dites-nous.
00:27:08 -Vous le voyez, Brigitte, pour l'instant,
00:27:12 l'hémicycle est vide, mais il va monter en température
00:27:14 dans une demi-heure, maintenant.
00:27:15 Gabriel Attal va monter à la tribune
00:27:18 pour sa déclaration de politique générale,
00:27:20 une prise de parole qui devrait durer entre 1h et 1h30.
00:27:23 Elisabeth Borne, par exemple, avait fait un discours
00:27:26 d'une heure et 24 minutes dans la foulée.
00:27:29 Il y aura les présidents de tous les groupes parlementaires
00:27:31 qui vont à leur tour monter à la tribune
00:27:33 pour prendre la parole.
00:27:34 Il y aura notamment Sylvain Maillard
00:27:36 pour le groupe Renaissance, Marine Le Pen
00:27:38 pour le Rassemblement national,
00:27:39 ou encore Mathilde Panot pour la France insoumise.
00:27:42 Ensuite, Gabriel Attal leur répondra.
00:27:44 Il reviendra à la tribune pour conclure cette séance.
00:27:48 -Clément, on sait que le Premier ministre
00:27:50 ne demandera pas de vote de confiance,
00:27:51 qu'il n'engagera pas la responsabilité
00:27:53 de son gouvernement.
00:27:54 Il faut donc s'attendre à une motion de censure.
00:27:57 -Exactement. Cette déclaration de Gabriel Attal
00:28:01 ne sera pas suivie d'un vote de confiance.
00:28:04 C'est une tradition parlementaire,
00:28:05 mais ce n'est pas une obligation.
00:28:07 Elisabeth Borne non plus n'avait pas demandé
00:28:09 un vote de confiance. Pourquoi ?
00:28:10 Parce que le gouvernement n'a pas de majorité absolue
00:28:13 dans l'hémicycle et que donc ce vote pourrait le mettre
00:28:15 en difficulté. Pour marquer son opposition,
00:28:18 le groupe La France insoumise a annoncé
00:28:20 qu'il allait déposer une motion de censure
00:28:22 qui devrait être soutenue par l'ensemble des groupes de gauche.
00:28:25 Cette motion pourrait être déposée dès cet après-midi
00:28:28 et ensuite examinée et votée dans l'hémicycle ce jeudi.
00:28:31 -Merci, Clément Perrault, pour toutes ces précisions.
00:28:35 Vous voyez arriver derrière moi la garde républicaine,
00:28:38 donc dans cette salle d'épas perdus.
00:28:42 La garde républicaine qui s'installe.
00:28:44 Il y aura le passage en revue des troupes
00:28:46 pour accueillir la présidente
00:28:47 de l'Assemblée nationale qui fera son entrée
00:28:49 juste avant 15h pour présider cette séance
00:28:53 et cette déclaration de politique générale
00:28:56 du Premier ministre que vous allez pouvoir suivre en direct
00:28:59 et en intégralité à partir de 15h sur les chaînes parlementaires.
00:29:03 Évidemment, c'est un événement ici à l'Assemblée nationale,
00:29:06 donc un dispositif spécial.
00:29:08 Vous allez retrouver Elsa Mounengava et Marco Pommier
00:29:11 qui se trouvent dans la salle des 4 colonnes,
00:29:13 Clément Perrault, toujours dans l'hémicycle
00:29:16 de la garde républicaine, et puis, image exclusive, LCP,
00:29:19 vous vivrez en direct l'arrivée de Gabriel Attal
00:29:21 pour sa déclaration de politique générale,
00:29:23 et ça, ce sera juste avant 15h.
00:29:25 J'accueille à présent mes invités pour cette 2e partie d'émission.
00:29:29 Pierre Cazeneuve, bonjour. - Bonjour.
00:29:31 - Merci d'être avec nous. Vous êtes député Renaissance des Hauts-de-Seine.
00:29:35 Daniel Obono, bonjour. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:29:38 Vous êtes député de la France insoumise de Paris.
00:29:41 Pierre Cazeneuve, c'est un contexte un peu particulier.
00:29:44 On voit que les agriculteurs manifestent aux portes de Paris,
00:29:48 qu'ils sont partis du Lot-et-Garonne
00:29:50 pour arriver au marché de Rungis.
00:29:52 C'est dans ce contexte que se tient
00:29:54 cette déclaration de politique générale du Premier ministre.
00:29:57 Est-ce que ça le fragilise, Gabriel Attal ?
00:30:00 - Non, je pense que...
00:30:01 On ne se fragilise jamais au moment où on fait sa DPJ.
00:30:04 Il y a une crise importante qui secoue notre pays
00:30:06 avec des revendications légitimes de la part des agriculteurs.
00:30:09 Je pense qu'au contraire, cette DPJ,
00:30:11 c'est une opportunité pour le Premier ministre
00:30:14 de pouvoir aussi répondre clairement
00:30:16 aux attentes des agriculteurs, mettre de la cohérence aussi,
00:30:19 autant sur la simplification, autant sur notre vision de l'Europe.
00:30:22 - C'est le temps des annonces pour résoudre une crise ?
00:30:25 Une DPJ ?
00:30:26 - Je pense qu'il y aura une partie d'annonce très concrète.
00:30:29 Je n'ai pas en avance de phase la déclaration du Premier ministre,
00:30:32 mais ça va permettre de remettre de la cohérence.
00:30:35 Encore une fois, sur le choc de simplification
00:30:37 qui a été annoncé par le président de la République,
00:30:40 sur notre vision de l'Europe,
00:30:42 sur cette vision de l'écologie à la française,
00:30:44 qui n'est pas toujours normative ou punitive.
00:30:46 Je trouve qu'on a aussi, dans la présentation
00:30:49 de ce que voudra faire le Premier ministre,
00:30:51 beaucoup de choses à montrer et à démontrer aux agriculteurs.
00:30:55 Pour moi, c'est un grand exercice de cohérence.
00:30:58 Prenons ça comme une opportunité.
00:30:59 - Daniel Obono, est-ce que vous accordez le bénéfice du doute
00:31:03 à ce tout nouveau Premier ministre de 34 ans,
00:31:05 le plus jeune de l'histoire de la Ve République ?
00:31:08 - Disons que l'effet de surprise a été annihilé
00:31:14 par l'intervention du président de la République
00:31:17 le 16 janvier dernier.
00:31:18 - Lors de sa conférence de presse ?
00:31:20 - Ce à quoi on va assister, c'est la déclaration
00:31:22 d'un porte-parole d'Emmanuel Macron, tout simplement.
00:31:25 Ça aurait eu du sens si ces propos étaient suivis d'un vote.
00:31:30 Parce que je crois qu'en maprisant ainsi
00:31:33 la démocratie parlementaire,
00:31:35 malheureusement, M. Attal s'inscrit
00:31:38 dans l'héritage de Mme Borne,
00:31:41 qui est quand même celui de plus d'une vingtaine de 49 Trois,
00:31:44 quasiment un record sur la Ve République,
00:31:47 et d'affaiblissement de la représentation nationale.
00:31:49 - Aucun Premier ministre en exercice
00:31:52 qui n'avait pas de majorité absolue,
00:31:54 on pense évidemment à Pierre Berregovois,
00:31:56 Edith Cresson ou encore Michel Roca,
00:31:58 n'ont demandé un vote de confiance,
00:32:01 tout simplement parce que la majorité n'était pas relative.
00:32:04 - Oui, et donc c'est bien un aveu de l'illégitimité
00:32:07 de la politique que compte mener ce gouvernement,
00:32:10 vous le dites vous-même.
00:32:12 Et je crois que ça devra aussi montrer
00:32:14 qui est la véritable opposition dans ce pays.
00:32:16 On a vu dernièrement l'arc réactionnaire
00:32:19 qui s'est constitué pour faire voter une loi immigration
00:32:22 qui a été significativement censurée
00:32:25 par le Conseil constitutionnel.
00:32:27 Et on se rend compte qu'il y a un alignement,
00:32:30 aujourd'hui, de LR, du RN et de la Macronie
00:32:34 sur tout un ensemble de sujets
00:32:36 qui vont de la question sociale,
00:32:40 par exemple le refus d'augmenter le SMIC
00:32:43 et par-delà même les salaires,
00:32:44 alors que vous le savez, on a une infraction alimentaire
00:32:47 de plus de 11 % dans le moyen.
00:32:49 Nous avons 10 % de la population qui n'arrive pas à se chauffer,
00:32:53 9 millions de personnes en situation de pauvreté,
00:32:56 et il y a un refus de mener une politique
00:32:58 vraiment de lutte contre l'inflation.
00:33:00 - On a l'impression que vous n'attendez rien
00:33:03 de ce discours de politique générale ?
00:33:05 - Il n'y a rien à entendre.
00:33:06 On a déjà entendu ce qu'a dit Emmanuel Macron
00:33:09 et ça va être juste un discours de souffrance
00:33:14 parce que, justement, il ne répond pas
00:33:17 à la situation de crise.
00:33:20 On le voit avec les agriculteurs et les agricultrices,
00:33:23 dont la colère est légitime et dont les annoncettes...
00:33:26 Je ne sais même pas si on veut parler d'annonce faite jusqu'à présent.
00:33:30 Je ne crois pas qu'il y aura grand-chose de nouveau.
00:33:33 - Ce serait une surprise si, par exemple,
00:33:35 M. Attal nous indiquait que la France allait se retirer
00:33:38 des discussions sur le Mercosur
00:33:40 et s'y opposer fermement,
00:33:42 ou qu'à des temps, il y aurait un vote de l'Assemblée.
00:33:45 Ça serait une surprise très concrète
00:33:47 par rapport à la situation des agriculteurs et des agricultrices.
00:33:51 - Vous allez suivre ces annonces sur le Mercosur.
00:33:54 Pierre Cazeneuve, c'est vrai qu'on a un changement de Premier ministre.
00:33:58 Il dit souvent un cap un peu différent,
00:34:01 mais est-ce qu'il faut s'attendre à quelque chose
00:34:03 comme le craint d'Agnès Lobono,
00:34:05 c'est-à-dire une continuité et pas de réel changement ?
00:34:08 - Pour répondre en 2-3 mois à ce que j'ai pu entendre,
00:34:11 on est typiquement dans une habitude de la France insoumise,
00:34:15 c'est-à-dire être contre tout avant même d'avoir vu ce qui allait se passer.
00:34:19 On annonce déjà qu'on allait voter une motion de censure.
00:34:22 Je pense que même si on avait proposé
00:34:24 la nomination de Jean-Luc Mélenchon en Premier ministre,
00:34:27 par réflexe, la France insoumise aurait déposé une motion de censure.
00:34:31 On est encore une fois dans l'excès,
00:34:33 et ce n'est pas à la hauteur des enjeux qui sont devant nous.
00:34:36 Oui, il y aura évidemment un cap
00:34:38 donné par le Premier ministre Gabriel Attal.
00:34:40 Le président a donné les grandes lignes,
00:34:43 c'est son rôle institutionnel.
00:34:44 On attend du Premier ministre, à la fois de manière très opérationnelle,
00:34:48 nous dire comment va se concrétiser la nouvelle loi
00:34:51 sur le choc de simplification,
00:34:53 sur la nouvelle loi pour retrouver le plein emploi
00:34:56 et le travail 2, sur les annonces qui ont pu être faites
00:34:59 sur la formation des enseignants,
00:35:01 sur l'instruction de l'éducation civique à l'école.
00:35:04 Il y a tout un tas de sujets sur lesquels on attend...
00:35:07 -Les priorités des priorités, c'est quoi pour vous ?
00:35:11 C'est le régalien, c'est l'éducation, la santé,
00:35:13 le logement, l'agriculture ?
00:35:15 -Vous les avez citées. -Il y a beaucoup de priorités.
00:35:18 -Il y a beaucoup de priorités. -Il met souvent en haut de la pile.
00:35:21 -Le président parle de nouveaux régaliens.
00:35:24 Le Premier ministre, sa marque est très forte,
00:35:26 elle est autour de l'école.
00:35:28 Il a dit en arrivant à Matignon que c'est une cause
00:35:31 qu'il emmenait avec lui.
00:35:32 Je suis certain qu'on aura un point très fort
00:35:35 sur la jeunesse et l'école.
00:35:37 Il faudra parler d'écologie, le lien avec l'agriculture.
00:35:40 Le président, comme vous le savez, a décidé aussi,
00:35:43 pour cette suite de quinquennat,
00:35:45 d'en faire un marqueur extraordinairement fort.
00:35:48 Toutes ces choses-là, le Premier ministre
00:35:50 va les décliner et, je le suis sûr,
00:35:53 vous savez à quel point il est combatif.
00:35:55 Sa volonté d'être sur le terrain en permanence,
00:35:58 de continuer à réformer,
00:35:59 parce que c'est ce que les Français attendent.
00:36:02 On est, contrairement à ce que dit Mme Obono,
00:36:04 le pays qui a le mieux résisté à l'inflation.
00:36:07 On fait deux fois mieux que l'ensemble de l'UE
00:36:09 en termes de croissance.
00:36:11 C'est tombé ce matin avec 1 % de croissance en 2023.
00:36:14 Il faut accélérer dans cette voie,
00:36:16 retrouver des leviers, des marges de manoeuvre
00:36:18 pour pouvoir porter toutes ces avancées,
00:36:21 tous ces progrès sur la santé, le logement, l'éducation.
00:36:24 -On va voir ce qu'attendent les députés du groupe Lyott
00:36:27 avec Bertrand Pancher, qui est son président,
00:36:30 et qu'on retrouve au micro d'Elsa Mondingava.
00:36:32 -Il y a beaucoup de priorités, Bertrand Pancher.
00:36:35 Les vôtres, ce sont lesquelles ?
00:36:37 Que souhaitez-vous que le Premier ministre aborde ?
00:36:40 -Le Premier ministre répond aux préoccupations
00:36:42 des Françaises et des Français.
00:36:44 On est un des pays occidentaux les plus riches,
00:36:47 avec les dépenses publiques les plus importantes
00:36:50 et les services publics les moins bons.
00:36:52 Cherchez l'erreur. Un vrai choc de simplification,
00:36:55 de décentralisation, d'écoute de nos concitoyens,
00:36:58 de rééquilibrage du Parlement.
00:37:00 Avec ça, ça fonctionnera mieux.
00:37:02 On s'attaque à ces priorités pour nos concitoyens.
00:37:05 Dans le domaine de la santé,
00:37:07 on veut un vrai plan programme pour les hôpitaux.
00:37:10 Dans le domaine des personnes âgées,
00:37:12 on veut vraiment mettre en place le plan de grand âge
00:37:16 avec des moyens de financement
00:37:18 et des propositions que nous avons faites,
00:37:20 des mesures de simplification qu'on ne réussira jamais à faire
00:37:24 si on ne simplifie pas, si on ne décentralise pas
00:37:27 et on ne donne pas le pouvoir à nos concitoyens.
00:37:29 Nous demandons un pouvoir efficace
00:37:31 et à l'écoute de nos concitoyens.
00:37:33 -A l'issue de sa déclaration de politique générale,
00:37:36 Gabriel Attal ne demandera pas la confiance des députés.
00:37:40 Vous avez déposé une proposition de loi
00:37:42 pour que ce soit obligatoire.
00:37:44 -On n'est pas dans une démocratie adulte
00:37:46 où on ne peut pas faire de la politique
00:37:48 et de la politique de la santé.
00:37:50 On ne peut pas faire de la politique de la santé.
00:37:53 On ne peut pas faire de la politique de la santé.
00:37:56 On ne peut pas faire de la politique de la santé.
00:37:58 On ne peut pas faire de la politique de la santé.
00:38:01 On ne peut pas faire de la politique de la santé.
00:38:04 On ne peut pas faire de la politique de la santé.
00:38:07 On ne peut pas faire de la politique de la santé.
00:38:10 On ne peut pas faire de la politique de la santé.
00:38:13 -Vous allez décliner cet thème et cette envie démocratique
00:38:16 dans votre discours de réponse
00:38:18 au discours de politique générale de Gabriel Attal.
00:38:21 -Vous êtes d'accord avec cette initiative de Bertrand Pencher,
00:38:24 une proposition de loi constitutionnelle
00:38:27 pour qu'il y ait un vote de confiance ?
00:38:29 Ce n'est pas obligatoire quand on fait
00:38:31 une déclaration de politique générale ?
00:38:33 -Tout ce qui va dans le sens de renforcer
00:38:36 la souveraineté nationale à travers le Parlement,
00:38:39 nous y sommes favorables.
00:38:41 Je tiens à rappeler qu'il y a une lecture de la Constitution
00:38:45 qui implique qu'il y ait un vote de confiance,
00:38:50 puisque, de notre point de vue,
00:38:52 le terme est à l'indicatif,
00:38:54 et donc il n'y a pas le terme "oblige".
00:38:57 -Les constitutionnalistes disent que ce n'est pas obligatoire.
00:39:01 -C'est une lecture par ailleurs.
00:39:03 Mais je voulais revenir sur ce qui a été dit précédemment.
00:39:06 Il y a plein de sujets qui préoccupent
00:39:10 et sur lesquels on doit s'atteler,
00:39:12 l'exécutive et le Parlement.
00:39:14 -Vous, les priorités, c'est quoi ?
00:39:16 -On ne peut pas avoir 150 000 priorités.
00:39:18 La priorité, c'est l'inflation, la vie chère.
00:39:21 Quand nous avons proposé un encadrement des prix
00:39:24 qui permettait un revenu garanti
00:39:26 pour les agriculteurs et les agricultrices,
00:39:28 ce texte a été rejeté à six voix.
00:39:30 Ca, c'est l'urgence aujourd'hui.
00:39:32 Mon collègue Cazeneuve a expliqué
00:39:34 qu'on s'en sort pas si mal par rapport à l'inflation.
00:39:37 Je vous invite à aller dans les supermarchés
00:39:40 aux Français et aux Françaises,
00:39:42 qui voient une augmentation de 40 % sur les carottes,
00:39:45 de 20 % sur les légumes,
00:39:46 s'ils pensent qu'ils s'en sortent bien.
00:39:49 On ne s'en sort plus, personne ne s'en sort,
00:39:51 que ce soit les consommateurs ou les agriculteurs.
00:39:54 La première mesure, c'est le blocage des prix
00:39:57 en encadrant les marges.
00:39:58 -Sauf qu'aujourd'hui, l'Etat,
00:40:00 on n'est pas dans une économie administrée.
00:40:02 L'Etat ne peut pas bloquer les prix ?
00:40:04 -Bien sûr que nous pouvons le faire.
00:40:07 Il y a des mesures de ce type dans les Outre-mer.
00:40:09 On a dit que dans 24 heures, à peu près,
00:40:12 il va y avoir une augmentation des tarifs de l'électricité.
00:40:15 Le gouvernement a la possibilité, par un décret,
00:40:18 d'empêcher cette hausse.
00:40:19 -Entre 8,6 et 9,8 %.
00:40:21 -C'est ça, l'urgence aujourd'hui.
00:40:23 Par la suite, il y aura beaucoup de choses à faire.
00:40:27 Et juste, j'espère qu'on entendra du Premier ministre,
00:40:31 puisque vous l'avez dit, la question de l'éducation lui tient à coeur.
00:40:35 Il y a une grève de l'éducation nationale, cette semaine.
00:40:38 On répondra aujourd'hui en répondant positivement
00:40:41 aux revendications de l'ensemble des syndicats.
00:40:44 -Plusieurs questions.
00:40:45 D'abord, est-ce qu'on peut bloquer les prix ?
00:40:48 C'est dans vos intentions ?
00:40:49 Cette proposition de loi avait été rejetée à peu de voix presse.
00:40:53 Est-ce que ça vous paraît possible ?
00:40:55 C'est un bon moyen de protéger le revenu des agriculteurs ?
00:40:58 -Evidemment que non.
00:41:00 On sait que bloquer les prix, c'est arriver tout droit à la pénurie.
00:41:03 Tous les pays du monde qui ont mis en place ces blocages des prix
00:41:07 ont eu des catastrophes économiques derrière,
00:41:11 des supermarchés vides,
00:41:12 parce que ça ne venait plus fonctionner.
00:41:15 C'est le cas au Venezuela, dans un certain nombre de pays...
00:41:19 -Et les sept plaids d'Egypte.
00:41:21 -Ca ne marche pas. Il n'y a pas de baguette magique là-dessus.
00:41:24 -Il faut répondre à la question du pouvoir d'achat,
00:41:27 comme le dit Daniel Obono.
00:41:28 Le Premier ministre s'est plutôt adressé aux classes moyennes.
00:41:32 -Oui, je pense que c'est la bonne cible,
00:41:34 parce qu'on a fait beaucoup pour revaloriser la valeur travail,
00:41:38 pour que tous ceux qui travaillent dans notre pays
00:41:41 puissent vivre dignement du fruit de leur travail.
00:41:45 C'est aussi extrêmement important de voir tout ce qu'on a fait
00:41:49 pour encadrer les prix de l'énergie et de l'électricité.
00:41:53 Ca a été moqué par Mme Obono, balayé d'un revers de main,
00:41:56 mais c'est très important ce que nous avons fait
00:41:59 pour protéger le pouvoir d'achat.
00:42:01 Pour un nombre trop important de Français,
00:42:03 c'est encore difficile.
00:42:05 L'inflation sur les produits alimentaires a été difficile.
00:42:08 -Au 1er février, les prix de l'électricité
00:42:10 vont augmenter d'un peu moins de 10 %.
00:42:12 -J'aimerais vivre dans le monde magique de la France insoumise,
00:42:16 où on peut ne pas remettre, sortir, avoir un blocage
00:42:19 et un bouclier tarifaire qui soit permanent,
00:42:21 avoir la réforme à 60 ans,
00:42:23 ne plus travailler que 2 jours par semaine
00:42:25 et continuer à pouvoir financer tout cela.
00:42:28 Malheureusement, il y a aussi un sujet de dette.
00:42:31 Si on mettait un dixième du programme des insoumis en place,
00:42:34 la notation de la France serait dégradée
00:42:36 et automatiquement, sur les taux d'intérêt,
00:42:38 la pression serait forte sur l'ensemble des ménages français.
00:42:42 Il faut proportionner.
00:42:43 Il reste des choses à faire sur les salaires.
00:42:46 On parlait sur l'alimentation,
00:42:48 sur le sujet de la transparence, autour des marges.
00:42:51 Le président l'avait annoncé
00:42:52 quand il s'est exprimé en octobre dernier.
00:42:55 Tout le travail qu'on a à faire sur les marges
00:42:57 pour mettre la lumière.
00:42:59 Il faut se jouer...
00:43:00 -Il y a eu déjà 2 lois égalimes.
00:43:02 -Et sur le contrôle de la loi égalime.
00:43:04 -Sous Emmanuel Macron.
00:43:06 Il n'y a pas une forme d'impuissance du gouvernement ?
00:43:09 -Non, parce que si tu mets du temps,
00:43:11 on voit que la loi égalime, sur le principe,
00:43:13 va dans la bonne direction,
00:43:15 mais qu'aujourd'hui, ce qui manque,
00:43:17 c'est un contrôle efficace, 360 et complet.
00:43:21 Les annonces qu'a faites le Premier ministre vendredi,
00:43:25 c'est zéro tolérance
00:43:28 sur ne serait-ce qu'un petit entorse à la loi égalime.
00:43:32 -Avec 3 sanctions qu'on attend d'industrielle.
00:43:35 -Avec des montants d'amende gigantesques.
00:43:37 Là, on va pouvoir rémunérer au prix juste nos agriculteurs.
00:43:41 C'est extrêmement important.
00:43:43 Retrouver de la croissance, encore 1 %,
00:43:45 2 fois plus que l'Union européenne,
00:43:47 bien mieux que nos voisins allemands.
00:43:50 Il faut se saisir de cette opportunité-là
00:43:53 pour continuer à atteindre cet objectif de plein emploi,
00:43:57 qui est le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté.
00:44:00 -Il faut plus de pouvoir d'achat.
00:44:03 Le Premier ministre a confirmé
00:44:05 ce qui avait été annoncé par le président.
00:44:07 Pour les classes moyennes, une baisse d'impôts de 2 milliards d'euros.
00:44:11 Ca veut dire qu'il va y avoir
00:44:13 des marges de manœuvre supplémentaires
00:44:15 pour toute une partie de la population ?
00:44:17 -Je ne crois pas.
00:44:19 Si ça, ça marchait, ça fait des décennies
00:44:22 que nous aurions une augmentation du revenu.
00:44:27 En vérité, ça fait des années que la même politique est menée.
00:44:31 Réduire le trésor public
00:44:33 et les sources de revenus du trésor public
00:44:36 n'aide en rien la majorité de la population.
00:44:39 En vérité, il y aurait une réforme fiscale à faire, par exemple,
00:44:43 en augmentant le nombre de tranches.
00:44:45 Il y a une injustice fiscale qui fait qu'il y a une petite catégorie,
00:44:49 les classes moyennes, sur laquelle pèse l'essentiel de la charge.
00:44:53 Par exemple, les très riches échappent par différents subterfuges,
00:44:58 et là, il faudrait revoir la loi,
00:45:00 échappent à l'impôt qu'ils devraient avoir.
00:45:03 Cette réforme fiscale, nous sommes pour, nous avons un programme.
00:45:06 Nous avions d'ailleurs évalué
00:45:08 comment, grâce à notre révolution fiscale,
00:45:11 les dites classes moyennes gagneraient de l'argent
00:45:15 parce que ce serait mieux réparti.
00:45:17 Mais en vérité, nous le redisons, ce qu'il faut,
00:45:20 c'est augmenter le pouvoir d'achat par les salaires,
00:45:24 par la valeur travail que vous prétendez défendre
00:45:27 et que vous ne faites pas
00:45:28 parce que vous avez choisi de laisser faire le marché,
00:45:31 la libre concurrence...
00:45:33 -Parce que ce sont les entreprises qui décident,
00:45:35 ou les syndicats, par branche ou par entreprise,
00:45:38 de cette hausse des salaires.
00:45:39 -Je vous rappelle que nous sommes en France
00:45:42 le champion du monde du reversement des dividendes et des millions.
00:45:47 Et donc ça, c'est un choix aussi politique et économique qui est fait.
00:45:51 Plutôt que de reverser et de distribuer et de partager
00:45:54 le produit du travail des salariés,
00:45:57 c'est accaparer par une minorité.
00:45:59 C'est là que se trouvent les marges de manoeuvre
00:46:02 en termes de politique de justice sociale,
00:46:06 pas en faisant les poches aux Français et aux Françaises.
00:46:09 Parce que, je le rappelle, ce sont les services publics ensuite,
00:46:13 le président Penchère l'a rappelé,
00:46:15 ce sont les services publics ensuite
00:46:16 qui payent le prix des baisses dites d'impôts,
00:46:20 parce qu'en vérité, cet impôt, il sert aux services publics,
00:46:23 à l'école, à l'hôpital, etc.
00:46:25 -Une question.
00:46:26 Evidemment, il n'y aura pas de vote de confiance, on le sait.
00:46:29 Il y aura le dépôt d'une motion de censure de toute la gauche
00:46:32 en cas d'absence de vote de confiance ?
00:46:35 -Nous l'avons annoncé, effectivement,
00:46:37 et donc c'est à l'initiative de la France insoumise,
00:46:40 et c'est soutenu par l'ensemble des groupes de gauche de l'ANIPES.
00:46:44 -Ca vous inquiète, cette motion de censure, Pierre Cazeneuve ?
00:46:47 -Je l'ai dit en rigolant tout à l'heure,
00:46:49 je pense qu'être contre tout,
00:46:51 avant même de savoir ce qui va être dit,
00:46:53 avant même de savoir ce qui va être projeté et proposé
00:46:56 par le Premier ministre, c'est très caractéristique,
00:46:59 c'est une signature de la France insoumise.
00:47:02 -Oui, on est l'opposition, la seule véritable option.
00:47:04 -Aujourd'hui, les sujets dont nous venons de parler
00:47:07 de manière très républicaine sont suffisamment importants
00:47:10 pour, collectivement, trouver les solutions
00:47:13 aux Françaises et aux Français,
00:47:15 afin de maximiser, encore une fois,
00:47:17 toutes ces questions de pouvoir d'achat,
00:47:19 sur la crise du logement, dont on n'a pas encore pu parler,
00:47:22 et qui va être un sujet important, sur l'éducation.
00:47:25 C'est ça que les Français attendent,
00:47:27 pas des oppositions caricaturales.
00:47:29 Je compte sur vous pour vous ressaisir
00:47:31 et, une fois cette motion de censure passera par...
00:47:34 -On va entendre la voix du Rassemblement national,
00:47:37 Thomas Ménager, député RN du Loiret,
00:47:39 au micro de Marco Pommier.
00:47:41 C'est le baptême du feu pour lui.
00:47:42 Qu'applaudissez-vous, le Premier ministre,
00:47:45 à la fin de son discours ?
00:47:46 -On attend un changement sur le fonds,
00:47:49 des réponses immédiates, structurelles,
00:47:51 sur la crise agricole, des changements sur l'inflation,
00:47:54 sur la hausse de 10 % de l'électricité,
00:47:56 des changements sur l'immigration, après la censure du Conseil,
00:48:00 et, au-delà de ces trois sujets,
00:48:02 il y a un changement sur la forme, sur la pratique du pouvoir,
00:48:05 sur la manière dont le gouvernement va travailler,
00:48:08 avec des référendums, et une réelle co-construction,
00:48:11 avec l'ensemble des oppositions,
00:48:12 notamment le RN, qui représente 13 millions de Français,
00:48:15 et qui, sous Elisabeth Borne, a méprisé totalement
00:48:18 notre parti politique et les Français qui sont derrière.
00:48:21 -Gabriel Attal ne va pas solliciter
00:48:23 la confiance des députés de l'Assemblée.
00:48:26 La gauche, en protestation, va déposer une motion de censure.
00:48:29 Qu'allez-vous faire, au RN ?
00:48:31 -Nous allons écouter ce que le Premier ministre a à dire
00:48:34 et nous afficherons la position du groupe,
00:48:36 nous allons en débattre.
00:48:38 Nous ne voulons pas censurer, a priori, un gouvernement
00:48:41 qui n'a pas encore travaillé,
00:48:42 mais force est de constater qu'après presque un mois,
00:48:45 il y a un flottement, il n'y a pas de secrétaire d'Etat,
00:48:48 il n'y a pas un gouvernement complet,
00:48:50 des décisions ont été prises qui augmentent la souffrance
00:48:54 des Français, avec l'inflation et l'électricité.
00:48:56 Il y a un échec de ce gouvernement.
00:48:58 -Merci, Thomas Ménager.
00:49:00 Je vous laisse rejoindre l'hémicycle.
00:49:02 -Vous avez entendu, Daniel Obono,
00:49:04 pas de censure, a priori, de ce gouvernement.
00:49:06 -Vous êtes à côté du RN.
00:49:08 Ca vous arrange ou vous le regrettez ?
00:49:10 -Non, rien du RN, dont nous ne pensons pas
00:49:13 qu'il puisse contribuer quoi que ce soit
00:49:15 dans l'intérêt des Français et des Françaises.
00:49:18 Par contre, là aussi, c'est un aveu du fait
00:49:20 qu'ils ne sont en rien une opposition véritable.
00:49:24 On voit les alliances nombreuses qu'ils ont eues avec la Macronie,
00:49:29 les votes nombreux, toujours contre l'intérêt
00:49:32 des Français et des Françaises.
00:49:34 Et là, leur hésitation, ou valse-hésitation,
00:49:37 ou peut-être pas une hésitation, puisqu'ils ont entendu dire
00:49:40 qu'ils ne participeraient pas à ce vote,
00:49:45 tout est dit, c'est un retour, un remerciement,
00:49:48 après que la Macronie ait adopté la première loi lepéniste,
00:49:52 la loi d'Armand Le Pen... -La loi immigration.
00:49:55 -Contre les immigrés.
00:49:57 Donc, un remerciement de Mme Le Pen à M. Macron,
00:50:00 la bonne entente de la Macronie et de l'extrême droite.
00:50:03 -Pas de censure, a priori, du Rassemblement national,
00:50:07 Pierre Cazeneuve, alors que sur ces images
00:50:10 que vous découvrez en direct sur LCP, images exclusives,
00:50:14 sur les marches du Perron du Palais-Bourbon,
00:50:17 Gabriel Attal, le plus jeune Premier ministre
00:50:20 de l'histoire de la Ve République, à tout juste 34 ans,
00:50:23 va prononcer dans un peu moins de 10 minutes, maintenant,
00:50:27 sa déclaration de politique générale,
00:50:30 un moment très important, fondateur, effectivement,
00:50:33 pour le gouvernement de Gabriel Attal.
00:50:36 Gabriel Attal, donc, qui va prononcer un discours
00:50:39 qui devrait durer environ une heure.
00:50:42 Il est là avec ses conseillers,
00:50:45 qui sera véritablement bien entouré
00:50:48 pour ce moment très solennel
00:50:50 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
00:50:53 que vous allez pouvoir vivre en direct, effectivement, sur LCP.
00:50:56 Pierre Cazeneuve, effectivement, pas de censure, a priori,
00:51:00 mais il y a un soutien du Front national.
00:51:02 Ca veut dire que c'est un soutien dont vous vous seriez bien passé ?
00:51:05 -On ne cherche pas le soutien du Front national, évidemment.
00:51:09 Tout ce que va dire le Premier ministre Gabriel Attal
00:51:12 sera évidemment contre toutes les idées du Front national.
00:51:17 Qu'ils prennent leur décision de faire ou non une motion de censure,
00:51:21 à vrai dire, cela ne nous regarde pas et cela ne nous impacte pas.
00:51:24 Evidemment que nous ne décidons pas de notre politique
00:51:28 et de concevoir les prochains mois de 5e quinquennat
00:51:31 sur la base de ce que pense le RN.
00:51:33 Il faudrait être bien fou pour penser le contraire.
00:51:35 Au contraire, avoir un Premier ministre aussi combattif,
00:51:39 aussi engagé sur cette question, aussi clair sur cette question,
00:51:42 notamment à l'approche des élections européennes,
00:51:45 va permettre de démasquer les incohérences du RN,
00:51:48 qui, à bien des égards, partage une grande partie
00:51:51 du programme économique, du blocage des prix,
00:51:53 des salaires avec la France insoumise.
00:51:56 A ce titre-là, encore une fois, ce sera un moment de clarté
00:51:59 et je pense qu'on va apprécier
00:52:02 comment le Premier ministre va clarifier tous ces points.
00:52:06 -Un moment de clarté, c'est ce que vous espérez.
00:52:09 Merci, Pierre Cazeneuve, d'être venu débattre sur le plateau de l'LCP.
00:52:13 Merci, Daniel Obono, d'avoir été également avec nous.
00:52:16 On va retrouver Marco Pommier.
00:52:18 Marco, quelle est l'ambiance à quelques minutes
00:52:20 de cette déclaration de politique générale de Gabriel Attal ?
00:52:24 -Les députés arrivent progressivement dans l'hémicycle.
00:52:27 Il passe par cette salle des 4 colonnes
00:52:29 où il y a toujours beaucoup de journalistes
00:52:32 qui vont écouter avec attention la déclaration de politique générale
00:52:36 de Gabriel Attal, le plus jeune Premier ministre de la 5e République.
00:52:40 Un discours qui sera aussi écouté par les agriculteurs
00:52:43 sur les points de blocage.
00:52:45 De nouvelles annonces sont prévues pour aujourd'hui.
00:52:48 Gabriel Attal les fera dans l'hémicycle,
00:52:50 à la tribune de l'hémicycle.
00:52:52 -Merci, Marco Pommier.
00:52:53 Vous découvrez sur ces images exclusives LCP
00:52:56 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:52:59 qui vient de faire son entrée, alors que Gabriel Attal
00:53:02 vient également de franchir les portes du Palais-Bourbon
00:53:06 pour prendre quelques minutes avant de prononcer
00:53:09 cette déclaration de politique générale.
00:53:11 C'est son premier discours de politique générale
00:53:14 à 34 ans, plus jeune, Premier ministre de la 5e République.
00:53:18 Bonjour. Merci de nous avoir rejoints
00:53:20 dans cette salle des Pas Perdus.
00:53:22 C'est vrai qu'un discours de politique générale,
00:53:25 c'est un moment important pour un Premier ministre,
00:53:28 c'est un acte fondateur, pratiquement ?
00:53:31 -Oui, évidemment. On le rappelle, c'est un exercice imposé,
00:53:34 puisque c'est une déclaration à la tribune de l'Assemblée nationale.
00:53:38 C'est pas la même chose de faire une déclaration de politique générale
00:53:42 quand on est le premier Premier ministre d'un gouvernement.
00:53:46 Gabriel Attal, c'est le deuxième Premier ministre
00:53:49 de la République, on a moins de manoeuvre,
00:53:51 mais on va pouvoir observer son style à l'oral,
00:53:54 son aisance, éventuellement son interpellation
00:53:57 des oppositions. Est-ce qu'il va être assez mordant
00:54:00 sur les bancs à l'extrême droite et à l'extrême gauche ?
00:54:04 Est-ce qu'il va se livrer un peu, on se souvient d'Elisabeth Borne,
00:54:08 qui s'était livrée sur l'histoire de son père ?
00:54:10 Dans ce genre d'exercice imposé, il y a aussi un petit moment d'intime
00:54:14 où on attend d'en savoir plus sur la personnalité,
00:54:17 mais ce qu'on retient, c'est le fond,
00:54:20 les axes politiques, les priorités.
00:54:22 -Mais c'est vrai qu'il faut aussi se démarquer.
00:54:25 Est-ce qu'il peut y avoir un style ou une méthode, Attal,
00:54:28 qui peut sortir de ce discours, de cette déclaration ?
00:54:32 -Ce qu'il a dit, Gabriel Attal, c'est qu'il voulait prendre le temps
00:54:35 pour faire sa déclaration de politique générale.
00:54:38 Ca fait trois semaines qu'il a été nommé Premier ministre
00:54:41 pour rencontrer des Français, notamment beaucoup d'agriculteurs,
00:54:45 et il a eu l'imposition de construire, un peu co-construire,
00:54:49 son discours de politique générale.
00:54:51 Il va certainement le rappeler, citer, peut-être,
00:54:54 des exemples de personnes qu'il a croisées sur son chemin
00:54:57 ces trois semaines de mandat à Matignon,
00:55:00 imprimer peut-être un style plus direct qu'Elisabeth Borne.
00:55:03 On le verra, une aisance, peut-être aussi à l'oral.
00:55:06 On regarde beaucoup.
00:55:08 Est-ce que le Premier ministre a les yeux sur ses fiches ?
00:55:11 -C'est ce qui caractérisait beaucoup l'ancienne Premier ministre.
00:55:15 -C'est quelque chose qui compte, dit Elsa Mondingava.
00:55:18 On va vous retrouver avec le Premier secrétaire du PS,
00:55:21 Olivier Faure, juste avant cette déclaration de politique.
00:55:24 -On a l'impression que les oppositions
00:55:27 n'attendent pas grand-chose de ce discours de politique générale.
00:55:30 Qu'attendez-vous de ce discours ? -C'est un film sans suspense.
00:55:34 C'est pas comme si M. Attal ne gouvernait pas depuis 7 ans
00:55:37 sous la direction, les ordres de Nicolas...
00:55:40 Il y a l'absurde Nicolas Sarkozy, j'allais dire,
00:55:43 d'Emmanuel Macron.
00:55:44 La réalité, c'est que tout ça, on le sait très bien,
00:55:47 et qu'il n'y a pas beaucoup de suspense.
00:55:50 Nous savons que la politique qu'il va conduire
00:55:53 est la même que celle de Mme Borne,
00:55:55 et même qu'il va chercher à accélérer.
00:55:57 Il n'y a rien à attendre du côté de la gauche.
00:56:00 Nous l'avons rencontré la semaine dernière,
00:56:03 puisqu'il rencontrait tous les chefs de parti et de groupe.
00:56:06 Il a été assez limpide sur ce qu'il avait l'envie de faire.
00:56:09 Son envie, c'est tout simplement de se mettre au service
00:56:13 de la République et d'aller plus vite dans les réformes
00:56:16 qu'il entend mener, sur la réforme de l'assurance-chômage.
00:56:19 Il va continuer l'oeuvre de Mme Borne.
00:56:22 -Merci, Olivier Faure, pour cette réaction.
00:56:24 -Merci, Marco Pommier, pour ces précisions
00:56:28 et pour ces propos recueillis du Premier secrétaire
00:56:31 du Parti socialiste, Olivier Faure.
00:56:33 Je suis toujours avec Elsa Mondingava.
00:56:36 Nous sommes à 2 minutes de l'arrivée
00:56:38 de la présidente de l'Assemblée nationale
00:56:40 et de cette déclaration de politique générale.
00:56:43 On attend le Premier ministre.
00:56:45 De quoi devrait-il parler ?
00:56:46 -Le thème, la structure de cette 2e partie de quinquennat,
00:56:50 c'est le réarmement.
00:56:51 Réarmement par la souveraineté, par l'autorité.
00:56:55 On attend le Premier ministre sur la question des services publics,
00:56:58 de l'école. Il a quitté le ministère de l'Education nationale
00:57:02 en disant qu'il gardait le dossier avec lui.
00:57:04 On l'attend sur les questions d'autorité,
00:57:07 mais aussi sur la question de la crise agricole.
00:57:09 -Evidemment, elle est entrée de plein fouet
00:57:12 dans les premières semaines de son exercice à Matignon.
00:57:16 Mais attention, il ne faut pas que cette déclaration
00:57:19 de politique générale devienne un catalogue
00:57:21 et qu'on n'ait pas l'impression que tout est priorité.
00:57:24 Les classes moyennes, les écoles, l'agriculture, c'est une priorité.
00:57:29 Comment donner un fil directeur ?
00:57:31 -Un cap, une vision, c'est ça qu'on attend du Premier ministre.
00:57:36 Il sera devant quelques ministres,
00:57:38 mais on attend un gouvernement resserré,
00:57:41 puisqu'on attend toujours la nomination
00:57:43 de ministres délégués ou de secrétaires d'Etat.
00:57:46 -Plus personne ne fait de pronostics.
00:57:48 Effectivement, c'est la première partie du gouvernement,
00:57:52 un pacte de 15 ministres.
00:57:53 On attend une quinzaine de secrétaires d'Etat
00:57:56 ou de ministres délégués, mais on ne sait pas quand.
00:57:59 On veut que ce premier parti de gouvernement imprime,
00:58:02 mais on le voit, il peut y avoir aussi des lacunes
00:58:05 quand on voit qu'il n'y a pas de ministre
00:58:08 pour le logement, pour la santé.
00:58:10 Il y a des ministres qui ont des super ministères
00:58:13 avec des petites équipes et qui ne pourront pas gérer
00:58:16 tous les dossiers, qui ne peuvent pas être présents
00:58:19 pour la séance des questions au gouvernement
00:58:21 ou pour les propositions de loi.
00:58:23 On l'attend peut-être à les débuts février.
00:58:26 Je me risque à un pronostic.
00:58:28 -Merci, Elsa Mondagava.
00:58:29 On sait qu'il n'y aura pas de vote de confiance.
00:58:32 C'est ce qu'a dit la porte-parole du gouvernement, Priska Thévenot.
00:58:36 -Il n'y a pas de vote de confiance,
00:58:38 parce qu'il y a une majorité relative,
00:58:40 pas de majorité absolue.
00:58:42 Ca avait été le cas avant pour d'autres Premiers ministres
00:58:45 qui n'avaient pas de majorité,
00:58:47 Pierre Bérégourvois, Edith Cresson, Michel Rocart
00:58:51 et Elisabeth Borne.
00:58:53 S'il n'y a pas de vote de confiance,
00:58:55 il y aura une motion de censure.
00:58:57 C'est ce qui a été annoncé par l'ensemble de la gauche.
00:59:00 Les différents députés de gauche
00:59:04 vont s'allier pour déposer une motion de censure.
00:59:08 Vous pouvez suivre en direct ces images.
00:59:12 La garde républicaine, les tambours qui retentissent.
00:59:15 Yael Broun-Pivet va faire son entrée
00:59:18 dans quelques instants dans cette salle des pas perdus.
00:59:23 Elle va présider cette séance tout à fait particulière,
00:59:27 puisque c'est la deuxième déclaration de politique générale
00:59:32 du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron.
00:59:35 Après Elisabeth Borne, c'est le Premier ministre
00:59:39 Gabriel Attal, 34 ans, le plus jeune Premier ministre
00:59:43 de la Ve République, qui va monter tout à l'heure à la tribune
00:59:47 pour ce discours tout à fait particulier.
00:59:50 (Bruits de la marche)
00:59:54 (...)
01:00:22 -Vous venez de voir la présidente de l'Assemblée nationale
01:00:26 traverser cette salle des pas perdus.
01:00:28 Elle monte les marches qui la séparent du perchoir
01:00:31 pour présider cette séance.
01:00:33 Dans quelques instants,
01:00:35 la déclaration de politique générale de Gabriel Attal.