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Court métrageTranscription
00:00 [Musique]
00:05 Là c'est un personnage que tout le monde connaît, qui s'appelle Staline.
00:11 C'est un film de Marc Duguin qui s'appelle "Une exécution ordinaire"
00:14 et qui est une histoire assez singulière.
00:17 Et c'est à un moment de sa vie où il est très fragile physiquement.
00:20 Tout d'un coup il y a une femme qui a une capacité comme ça de soigner ou d'apaiser les douleurs.
00:25 Mais il ne faut pas que ça se sache, donc elle est condamnée quasiment.
00:28 En même temps il a besoin d'aide.
00:30 Donc on se demande si le tyran va s'humaniser et va la sauver alors que ça doit rester un secret.
00:35 C'était un grand plaisir de reconstituer.
00:37 Là aussi je n'avais pas beaucoup d'éléments, j'avais juste un discours de Staline
00:41 qu'il faisait devant un public déjà conquis par avance.
00:44 Sa manière de se comporter, son regard, sa façon d'être,
00:47 c'était là aussi un élément sur lequel je pouvais m'inspirer pour construire tout le personnage.
00:51 Sur Clemenceau, je remontre comme ça, je pense que vous l'avez vu.
00:56 Sur Clemenceau, on a juste une séquence qui dure à peu près 30 secondes.
01:00 Un film qui a été fait par des Américains où on voit Clemenceau qui évolue,
01:05 qui est bougon, un peu comme on imagine Clemenceau par ses écrits,
01:08 parce que c'était un homme d'esprit, c'était un journaliste au départ.
01:11 Ça m'aidait à reconstituer, parce qu'il fallait que je m'approche du personnage,
01:14 à la fois physiquement mais de l'intérieur aussi, surtout c'est ça le plus important.
01:17 Et dans la manière d'être, la manière de parler, la manière de se comporter.
01:20 Et donc c'est drôle, c'est comme un film qu'on tire comme ça, avec juste un élément.
01:25 Et à partir de là, on construit tout le personnage à travers toute l'histoire
01:28 et toutes les séquences qu'on vous propose de jouer dans le film.
01:31 Ça c'est autre chose, alors c'est un personnage un peu plus proche de moi.
01:36 C'est tiré d'un film de Volker Schlöndorff qui s'appelle "Diplomatie",
01:39 que je tournais avec Nils Arestrup, on l'avait joué au théâtre.
01:42 C'est l'histoire, alors assez fascinante, qu'on ne connaît pas beaucoup.
01:45 Pendant la fin de la Seconde Guerre mondiale, Scholtitz,
01:48 qui dirige l'armée allemande à Paris, occupée, a l'ordre de Hitler de détruire Paris.
01:53 Ce personnage, je joue dans le film, c'est Nordling, c'est un ambassadeur suédois
01:57 qui avait des relations avec le vrai Scholtitz à Paris, dans cette époque-là en 1944,
02:02 et qui a négocié avec lui la libération de certains prisonniers allemands et français.
02:07 Dans la nuit du mois d'août 1944, Nordling débarque chez Scholtitz et lui dit
02:11 "Vous ne pouvez pas faire ça, vous ne pouvez pas détruire Paris".
02:14 Il y a beaucoup d'humour, beaucoup de légèreté entre les deux hommes qui sont des grands esprits
02:18 et qui peuvent se comprendre, alors qu'ils sont dans des camps tout à fait ennemis
02:22 et qu'il y en a un qui doit obéir à Hitler et l'autre peut se battre en tant qu'ambassadeur
02:27 et que représentant de la France pour sauver Paris.
02:29 Moi je suis né en tant qu'acteur en 1972, et c'était l'époque où il y avait tous les acteurs américains,
02:36 Hoffman, de Niro évidemment, qui se métamorphosaient d'un rôle à l'autre,
02:40 et je trouvais que c'était ça vraiment la vocation de l'acteur.
02:42 Et un jour, en assistant à un film de De Palma, tout d'un coup il y avait Sean Penn
02:46 et je ne l'ai reconnu qu'au bout de dix minutes.
02:48 Et ce n'était pas la métamorphose physique seulement, c'était la manière de jouer et de servir le personnage.
02:53 Et c'est ça qui me plaît, c'est ça qui est, me semble-t-il, notre vocation à nous comédiens,
02:58 c'est de s'effacer et de faire vivre un personnage, mais avec notre imagination, nos sensations, nos sentiments,
03:06 notre manière de l'appréhender, voilà, j'aime bien ça, mais c'est vraiment l'exemple américain et il y a été pour beaucoup.
03:12 Alors c'est les miracles du cinéma, on vous propose un jour un rôle,
03:16 là tout d'un coup c'était un rôle qui a déjà été créé et dessiné, puisque c'est un dessin animé,
03:21 et donc on vous propose le scénario, la voix, on n'a pas tant de temps de préparation que ça,
03:26 on voit le film original et puis ensuite avec les voix anglaises, c'était ça la première étape,
03:30 on prétend sa voix un peu comme on imagine, parce qu'avec la voix il faut restituer un petit peu tout.
03:35 Les moments de ce personnage, mais le personnage lui-même, la fantaisie, la légèreté, la gravité,
03:39 enfin tous les moments émouvants aussi qu'il peut vivre, et avec un personnage qui doit être crédible,
03:44 qui correspond à la légende et à l'image qu'on s'en fait, parce que c'est un personnage tellement riche,
03:49 et c'était une belle idée de le faire en dessin animé.
03:51 Ce personnage a tellement fait, peint, dont la vie est racontée comme ça, dans tous les détails, c'est passionnant.
03:57 [Musique]
04:01 Merci.
04:02 [SILENCE]