Marie-Luce a vécu plusieurs décennies avec des enfants qui n'étaient pas les siens. Elle raconte sans tabou les épreuves du quotidien, les moments de bonheur mais aussi une certaine forme de violence.
#famille #famillerecomposee
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00:00 Alors ça c'est une certitude, le temps est un allié.
00:02 Forcément on avance.
00:04 Je crois que c'est vraiment comme ça qu'il faut prendre les choses.
00:07 Alors ça ne se fait pas toujours dans la facilité.
00:10 Mais la vie est-elle facile pour tout le monde et tout le temps ? Je ne crois pas.
00:14 Mais en tout cas oui, le temps est un allié.
00:17 Donc déjà disons ça aux jeunes Belmère qui là se sentent un petit peu...
00:22 C'est ça, dépassés.
00:24 Ça va prendre du temps mesdames, mais ça va aller mieux.
00:27 C'est ça.
00:27 Est-ce que l'humour aussi est une arme redoutable ?
00:30 Ah oui, moi de manière naturelle je pratique beaucoup l'humour.
00:34 Mais c'est vrai que oui, c'est une manière complètement détournée de dire les choses et de les faire.
00:39 Tout à l'heure, le témoignage qu'on a eu...
00:42 Hélène ?
00:42 Hélène, oui.
00:43 Elle parlait du mot marâtre qui lui faisait peur.
00:46 Mon ex-beau-fils m'appelait sa marâtre préférée.
00:49 Voilà, il y en avait qu'une, il n'y avait que moi.
00:52 Mais ce n'est pas grave.
00:53 Je pense que c'est des petits traits d'humour.
00:55 Et puis c'est vrai que moi quand je dis "je suis votre marâtre", ça les fait rire aussi.
01:00 Les uns et les autres.
01:02 Dédramatiser la situation.
01:03 Mais bien sûr.
01:04 Et c'est l'idée que voilà, on peut trouver un espace qui est le nôtre.
01:10 Et j'aimerais, je lance un appel, aujourd'hui encore, à trouver un mot autre.
01:17 Vous avez une idée ?
01:18 Non.
01:19 Moi je n'en ai pas, mais voilà.
01:22 C'est un concours national.
01:24 On le lance.
01:25 Trouvez-nous un joli mot qui raconte l'histoire et ce que vivent les Bellemères, celles qu'on appelle les marâtres.
01:32 Important aussi, dans la longue liste des conseils à donner, peut-être de nous rappeler qu'on n'a aucune obligation.
01:37 C'est ça.
01:38 Et ça c'est vraiment important de se le dire et de le redire.
01:41 C'est qu'on n'a aucune obligation.
01:42 Ça ne veut pas dire qu'on est obligé de les laisser, de les abandonner.
01:45 Ce n'est pas la question.
01:46 Mais ça veut dire qu'on n'est pas obligé de suivre toujours.
01:49 C'est la petite nuance.
01:50 On a envie de faire quelque chose avec eux, on le fait.
01:52 On n'a pas envie, on ne le fait pas.
01:54 Et on n'a pas d'obligation.
01:55 On a l'obligation de bien les traiter.
01:56 Ça, bien sûr, évidemment.
01:58 Mais sur le reste, non, on n'a pas d'obligation vis-à-vis d'eux.
02:00 Et puis ce droit aussi d'inventer la Bellemère qu'on a envie d'être.
02:03 Exactement.
02:04 Ça, c'est le principal.
02:05 C'est être celle qu'on a envie d'être, dans cette configuration dans laquelle on n'a pas de véritable modèle.
02:10 Et j'allais dire tant mieux, puisque c'est un grand espace de créativité.
02:13 Et on a tout à inventer, on a tout à mettre, on a tout à faire.