Invitée : Nathalie ORVOEN, fondatrice des Potageurs
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00:00 Quand on arrive en ville, vous connaissez la chanson, on se coupe de la nature, il est reçu vite balayé par notre invité qui fait du bien à la planète.
00:07 Oui parce que sa mission en fait c'est d'apporter un peu plus de nature en ville justement.
00:11 Bonjour Nathalie, rapprochez-vous bien du micro, vous êtes la fondatrice d'une entreprise qui a 7 ans maintenant qui s'appelle Les Potageurs,
00:20 dont on a déjà eu l'occasion je crois d'entendre parler sur France Bleu Azur.
00:24 On va rappeler ce que c'est mais je pense qu'on l'a dit sur les grandes lignes, c'est apporter de la nature en ville.
00:28 Oui c'est ça, en fait on fait de l'agriculture urbaine, on développe des circuits courts, on utilise les espaces disponibles dans l'écopropriété,
00:35 les entreprises, on est nous-mêmes agriculteurs à cagne sur mer et on implante de la nature comestible.
00:42 L'idée c'est le circuit court, produire ce que l'on consomme au plus proche de son lieu de vie.
00:46 Installer des potagers en ville.
00:47 C'est ça exactement, on prend les espaces à peut-être des toitures, des terrasses mais aussi des espaces verts.
00:53 Je vais poser la question très bête, c'est quoi la différence entre être agriculteur en ville et agriculteur à la campagne ?
00:59 Les parcelles, en fait c'est exactement le même métier au quotidien,
01:02 la différence c'est que l'agriculteur urbain il dispose de plein de petites parcelles,
01:06 on fait plutôt du micro-maraîchage biologique intensif,
01:09 alors qu'un agriculteur rural il va avoir une grande parcelle et peut-être une moyenne ou plusieurs moyennes parcelles ou deux très grandes parcelles.
01:17 Donc en gros c'est la même chose, c'est juste le parcellage qui est différent.
01:22 Donc il y a cette histoire d'espace, moi je pensais qu'il y avait aussi une question de climat
01:25 parce que le fait d'être en ville peut-être, le fait d'avoir beaucoup plus de goudrons à proximité ou selon les toits,
01:30 on a une chaleur qui peut-être absorbe plus et aussi les pollutions.
01:33 Alors oui, ça joue d'être en ville par rapport à la chaleur, effectivement, l'humidité et aussi la luminosité.
01:39 Donc il y a en fait des différences de cultures mais qui sont liées au territoire et qui sont la même différence je dirais entre
01:45 les agriculteurs qui sont installés sur le littoral et ceux du moyen et du haut pays.
01:49 Donc c'est les différences de climat mais ça, le fait de, quand on travaille en terrasse ou en toiture,
01:54 on recrée un écosystème complet donc on prend en compte l'ensemble des paramètres pour pouvoir recréer un espace de biodiversité.
02:02 Alors j'aimerais savoir si c'est de la permaculture ce que vous faites parce que en ville...
02:07 On ne fait pas de la permaculture traditionnelle, la permaculture on part d'un terrain vierge avec un point d'eau
02:12 et on construit tout son écosystème permaculture qui prend en compte l'intégralité de la vie sur un terrain.
02:19 C'est en fait laisser la nature faire, c'est mot d'ordre, pratiquement.
02:22 Alors ça c'est aussi un mythe, on s'imagine que parce qu'on fait de la permaculture tu vas pousser tout seul et qu'on va rien faire.
02:28 Non, ça c'est un mythe aussi, ça demande énormément de savoir, énormément de compétences.
02:32 Donc la permaculture c'est une association de plantes en fonction du territoire mais aussi le positionnement d'une maison,
02:38 des ressources en eau etc. Mais il faut beaucoup s'en occuper et ça prend beaucoup de temps.
02:42 Donc non, avant qu'un potager soit autonome en permaculture il aura fallu bien le bichonner pendant quelques années avant.
02:48 Beaucoup de temps avec des saisonniers bien sûr qui vous prête main forte en fonction des saisons.
02:54 Oui, c'est ça, en fonction des saisons. Là on est en hiver donc on est en saison un peu plus tranquille
02:58 parce que les légumes forcément l'hiver moins de soleil, moins de chaleur, ils prennent plus de temps à pousser.
03:02 C'est normal alors que l'été on a un climat propice donc là ça bosse beaucoup.
03:07 Il y aura du boulot après, entre temps pour les Seins de Glace ?
03:10 Oui, nous effectivement on bosse selon le calendrier biodynamique donc toute notre planning de l'année
03:17 on va dire est calée en fonction des planètes etc. Donc on sait que par exemple tous les vieux paysans
03:22 vous le diront après les Seins de Glace sur la Côte d'Azur, on peut planter tranquillement,
03:25 avant on prend un peu des risques. Donc nous on suit à la lettre un peu les trucs à l'ancienne,
03:30 on se dit que l'expérience prévaut un peu.
03:32 Vous avez partagé sur vos réseaux sociaux le bilan de l'année 2023,
03:37 puisque vous avez des plants qui ont été mis en terre à Cagnes-sur-Mer, à Carosse, à Grasse, à Nice aussi.
03:42 Près d'une tonne deux de légumes et de fraises récoltées, c'est un bon bilan ça pour vous ?
03:46 Oui c'est un bon bilan parce que comme je vous le disais, nous sommes sur des microsurfaces
03:50 donc du coup pour avoir du tonnage, il faut se rendre compte que pour avoir du volume, il faut des surfaces.
03:58 Donc on est très content de cette production cette année, on a fait des bons résultats
04:02 par rapport à nos objectifs et à nos terres en culture.
04:05 Donc oui on était content et tout ça, ça évolue d'année en année, ce qui nous fait plaisir aussi.
04:10 Et que ça perdure justement à portée de la nature, des potagers en ville,
04:14 ce qui n'est pas toujours une mince affaire, c'est la mission des potageurs que vous avez fondé.
04:18 Nathalie, longue vie aux potageurs !
04:20 Merci François Blasieux !
04:21 Vous étiez notre invité qui fait du bien à la planète ce matin.