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  • 26/01/2024

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Transcription
00:00 -La prise de parole du Premier ministre Gabriel Attal
00:02 qui est en train de s'exprimer depuis la Haute-Garonne.
00:06 -La 2e chose, c'est que cette rencontre,
00:09 elle veut aussi dire qu'on a décidé de mettre
00:12 l'agriculture au-dessus de tout.
00:14 Au-dessus de tout.
00:16 C'est un jour important pour l'agriculture française,
00:19 pour le monde paysan, pour nos agriculteurs ici,
00:21 dans la région Occitanie, mais partout en France.
00:24 Et je sais que partout en France,
00:26 il y a des agriculteurs, des éleveurs qui attendent
00:29 ce que je vais vous dire aujourd'hui,
00:31 parce que tout le monde, je crois, a envie de pouvoir avancer aujourd'hui.
00:35 Et continuer à se parler, savoir mettre l'agriculture
00:38 au-dessus de tout, au-dessus de tout le reste.
00:41 Voilà ce que notre présence veut dire aujourd'hui
00:44 avec mes 2 ministres, Marc Fesneau et Christophe Béchu.
00:48 Et leur présence à tous les 2, elle est aussi importante.
00:51 Parce qu'elle permet de rappeler une chose,
00:53 c'est que le gouvernement, il parle d'une seule voix.
00:55 Il n'y a qu'une seule vision de l'agriculture.
00:59 Et donc, je vous le dis, je suis venu parce que je sais
01:01 que vous ne pouvez plus attendre, qu'on ne peut plus attendre.
01:05 Je suis venu parce que vous avez voulu envoyer un message
01:08 et je suis venu vous dire que le message,
01:09 on l'a reçu 5 sur 5, que je vous ai entendus
01:13 et qu'on vous a entendus.
01:15 Et surtout que maintenant, l'enjeu, c'est d'y répondre.
01:18 Dès lundi, quelques jours à peine après les premiers blocages,
01:20 vous le savez, j'ai fait le choix de recevoir à Matignon
01:23 l'ensemble des responsables syndicaux.
01:25 J'ai reçu tous les syndicats.
01:27 Je venais d'être nommé Premier ministre,
01:30 mais immédiatement, j'ai souhaité bousculer
01:32 ce qui était prévu dans les premières semaines
01:33 d'un Premier ministre pour recevoir vos représentants
01:36 pour échanger avec eux.
01:39 Et je peux vous dire que ça a été des dialogues
01:42 d'une très grande franchise,
01:44 toujours d'une très grande responsabilité.
01:46 Je veux aussi la saluer et qu'aujourd'hui, l'enjeu pour moi,
01:50 c'est de vous montrer qu'avec les solutions
01:53 que je vais vous présenter,
01:54 nous seulement, le gouvernement vous a entendus,
01:57 mais qu'en plus, il vous a compris.
01:59 Il y a une urgence et je vais vous dire,
02:01 aujourd'hui, c'est un jour de sursaut que je veux.
02:05 Il ne s'agit pas de dire, on va retourner comme avant,
02:08 retourner en arrière, refaire un film.
02:12 C'est un nouveau chapitre qu'il faut ouvrir
02:14 pour l'agriculture française.
02:15 Et il démarre aujourd'hui.
02:17 Et sur tout ce chapitre, on va l'écrire et le construire ensemble.
02:20 Avant de vous parler des solutions que je veux apporter
02:22 aux problèmes que vous avez évoqués,
02:25 je vais vous parler un instant de la vision que je porte
02:27 pour l'agriculture avec mon gouvernement,
02:29 parce que je l'ai aussi beaucoup entendu, ça.
02:31 C'est quoi la vision ? C'est quoi le cap ?
02:34 On a des injonctions contradictoires.
02:36 D'un côté, on nous dit, il faut de la qualité,
02:39 mais de l'autre, on a des pressions pour avoir le prix toujours plus bas.
02:42 D'un côté, on nous dit, il faut de la souveraineté, de l'indépendance,
02:45 mais de l'autre, on a le sentiment que ce que nous, on nous impose en France,
02:49 on ne l'impose pas à d'autres et qu'on permet aux produits des autres
02:51 de venir dans notre pays.
02:54 D'un côté, on nous dit que les agriculteurs sont importants,
02:57 essentiels pour le pays et pour la nature.
02:59 Et de l'autre, certains, dans le débat politique,
03:01 nous présentent comme des ennemis de l'environnement
03:03 et des ennemis de l'agriculture.
03:05 D'un côté, on nous dit qu'il faut produire davantage
03:09 et de l'autre, on en a qui nous expliquent que produire, c'est un problème.
03:12 Moi, je suis venu vous dire de manière la plus claire possible,
03:15 quelle est la vision du gouvernement et du président de la République
03:18 sur l'agriculture.
03:21 Le cap, il est clair, c'est savoir pourquoi est-ce qu'on se bat.
03:25 Ce pourquoi on se bat, c'est tout simplement notre indépendance
03:28 agricole et notre souveraineté.
03:30 On en parle beaucoup du mot souveraineté.
03:32 Souveraineté, ça a un sens.
03:33 C'est dire qu'on veut dépendre moins des autres et plus de nous-mêmes.
03:37 Et c'est vrai dans beaucoup de secteurs.
03:39 On l'a dit pendant la crise Covid, on dépend trop de l'Inde
03:43 pour nos médicaments.
03:44 On dépend trop de la Chine pour nos panneaux photovoltaïques.
03:47 On dépendait de puissance sur notre énergie.
03:51 On ne veut pas dépendre des autres pour notre alimentation,
03:55 comme on ne veut pas dépendre des autres pour beaucoup de sujets
03:57 essentiels pour notre pays.
03:59 Et donc, on doit garder cette souveraineté alimentaire et énergétique.
04:05 On doit toujours garder ça à l'esprit.
04:07 On doit se battre inlassablement pour l'agriculture française,
04:10 avec pour moi, deux mots d'ordre.
04:11 D'abord, protéger notre héritage et notre identité.
04:14 La France, c'est une puissance agricole.
04:17 Elle se définit notamment par ses terres, par ses paysans,
04:20 par ses agriculteurs.
04:21 Je le dis, si le mot pays et paysans se ressemblent tant,
04:25 c'est quand même que les deux sont totalement liés.
04:28 Dans paysans, il y a pays.
04:31 Parce qu'au cœur d'un pays, ce qui permet de faire fonctionner
04:34 un pays, ce qui permet de faire qu'on est une nation,
04:35 qu'on se tient tous ensemble, c'est qu'il y a des hommes,
04:38 des femmes qui se lèvent tous les matins, qui ne comptent pas leurs
04:41 heures et qui travaillent pour permettre à notre pays de tourner
04:44 et aux Français de se nourrir.
04:47 Et ça, je trouve que parfois, on a tendance dans le débat public
04:49 à le perdre de vue.
04:51 On ne peut pas le perdre de vue.
04:52 Sans nos paysans, sans nos agriculteurs,
04:54 ce n'est plus la France.
04:57 Ce n'est plus un pays.
04:58 Défendre notre identité et notre héritage, l'agriculture française,
05:04 l'alimentation française, ça définit profondément et intimement,
05:08 je dirais même, ce que nous sommes, une puissance agricole et un pays
05:12 qui aime ses agriculteurs.
05:13 Et ça aussi, c'est toujours important de le rappeler parce que parfois,
05:16 en ce moment, il y a un mouvement de crise.
05:17 Donc évidemment, beaucoup s'expriment en soutien aux agriculteurs.
05:22 Mais enfin, il ne faudra pas non plus qu'après cette crise,
05:24 on revienne à ce qu'on peut connaître malheureusement assez régulièrement,
05:28 c'est entendre en permanence des personnes, parfois politisées,
05:32 parfois moins, qui dénigrent en permanence nos agriculteurs,
05:35 qui les présentent comme des bandits, qui les présentent comme des pollueurs,
05:40 qui les présentent comme des femmes, des hommes qui torturent leur bête.
05:45 Ce que je souhaite, c'est qu'à l'issue de ce mouvement,
05:48 on n'accepte plus ce type de discours dans les débats publics parce qu'ils
05:52 font mal à nos agriculteurs, parce qu'ils font mal aux Français
05:55 et parce qu'ils font mal au pays.
05:57 Ensuite, ce sursaut, ce n'est pas uniquement l'affaire des politiques,
06:00 c'est l'affaire de tout un pays.
06:02 On doit lancer dès aujourd'hui une mobilisation nationale pour nos
06:05 agriculteurs et pour notre agriculture.
06:07 Il faut dire à tous les Français qui le peuvent, toujours préféré,
06:11 acheter français, bien sûr.
06:14 Il faut aussi dire, et ça a été dit dans les interventions et je le dis
06:17 ici, à tous les responsables de la commande publique de se joindre
06:20 à cet effort.
06:20 Et ça, je le dis de manière très claire en tant que chef du gouvernement.
06:24 Pour moi, des cantines de l'État, je ne parle que pour l'État,
06:30 puisque les collectivités locales, c'est la responsabilité des collectivités
06:32 locales.
06:33 Des cantines de l'État dans lesquelles il n'y a pas de la volaille française,
06:36 de la viande française, c'est un non-sens.
06:38 Je le dis, on va agir extrêmement fermement et clairement sur ce sujet
06:43 pour avancer.
06:44 Nos concitoyens, nos agriculteurs, ils ne comprennent plus.
06:47 On vote des lois, on se fixe des objectifs et qu'on ne les applique
06:50 pas.
06:51 Et je le dis, mon gouvernement sera celui d'un État exemplaire sur
06:54 ses approvisionnements.
06:55 Il faut dire à toutes les entreprises aussi qu'elles ont une responsabilité
06:57 de soutenir nos agriculteurs et notre agriculture.
07:01 Enfin, je vais dire une chose très claire.
07:03 Moi, je ne suis pas là pour dire aux agriculteurs comment faire leur métier.
07:06 Je suis là pour dire comment on va laisser les agriculteurs faire
07:11 leur métier avec un maître mot qui est celui de la confiance.
07:14 Personne ne sait mieux que vous comment faire votre métier au mieux.
07:19 Quand on monte dans un avion, on ne va pas expliquer aux pilotes
07:23 de l'avion comment il faut qu'ils pilotent l'avion.
07:25 Sauf si on est soi-même pilote.
07:27 Et je sais que quand vous visitez vos fermes les uns les autres,
07:30 évidemment, vous donnez des conseils, vous vous interpelez.
07:32 Personne ne sait mieux que vous comment faire votre métier.
07:35 Moi, ce que je veux, c'est déverrouiller, libérer, simplifier
07:38 et laisser nos agriculteurs respirer.
07:42 Au fond, ce qu'on va faire ensemble, c'est produire et protéger.
07:44 Produire, j'assume aussi ce mot parce que tous ceux qui expliquent
07:48 aux Français qu'on peut être une nation, un pays plus fort en produisant
07:53 moins, ils mentent aux Français.
07:55 Ils mentent aux agriculteurs.
07:56 Produire pour nourrir notre pays, pour garantir une alimentation saine
08:01 et durable, produire pour vous permettre de vivre de votre travail.
08:04 Tout simplement, c'est essentiel si on veut que le pays fonctionne.
08:06 J'entends l'inquiétude sur un certain déclassement de notre agriculture,
08:11 de menaces sur notre souveraineté alimentaire.
08:12 Je le dis, je veux avoir d'ici au Salon de l'agriculture un rapport
08:16 précis sur l'état de notre souveraineté alimentaire et de nos dépendances.
08:19 On en connaît un certain nombre, mais je pense que c'est important
08:23 de reposer à plat et de regarder encore plus précisément là où il faut
08:26 qu'on puisse avancer rapidement.
08:28 Ensuite, protéger parce que je refuse de laisser notre agriculture
08:32 à la merci de la concurrence déloyale.
08:35 Et je le dis, ça a été un engagement extrêmement fort du président
08:38 de la République depuis 2017.
08:40 Évidemment que c'est difficile.
08:41 Évidemment qu'il y a des tentatives de contournement.
08:44 Enfin, qui a assumé de dire à partir de 2017 pas d'interdiction,
08:50 sans solution ?
08:51 Qui a assumé de dire qu'il fallait réautoriser un certain nombre
08:55 de produits parce qu'ils avaient été interdits par le gouvernement
08:58 précédent sans qu'il y ait de solution à l'époque, avec tout ce que ça
09:01 a engendré comme débat politique et comme critique ?
09:04 C'est le président de la République et c'est cette majorité.
09:08 Je sais qu'il reste beaucoup à faire et je le dirai dans un instant
09:10 sur les questions de concurrence déloyale et là aussi de close
09:13 miroir et ce sur quoi on doit avancer.
09:17 Mais moi, je le dis, dans les priorités de notre action,
09:21 ne pas laisser notre agriculture à la merci de la concurrence déloyale
09:24 est un enjeu absolument majeur.
09:26 Ça reviendrait à mettre en danger nos agriculteurs et plus largement
09:30 le modèle français.
09:31 Quand on parle de protéger, c'est évidemment aussi protéger
09:34 contre le réchauffement climatique et l'effondrement de la biodiversité.
09:37 Et là, je le dis, je ne comprends pas celles et ceux qui opposent
09:41 la défense de nos agriculteurs et la défense de l'environnement.
09:44 D'abord parce que notre agriculture, c'est ce qui nous permet
09:47 de garder aussi une biodiversité, une ruralité.
09:49 Ensuite, parce que qui sont les premières victimes de la dégradation
09:52 de l'environnement ?
09:53 C'est nos agriculteurs et nos éleveurs.
09:55 Qui se prend le gel, la canicule, la sécheresse, les tempêtes,
10:01 comme on a pu le voir, les inondations encore dans le Pas-de-Calais ?
10:05 C'est nos agriculteurs et c'est nos éleveurs.
10:08 Donc ceux qui expliquent que les agriculteurs sont un danger
10:09 pour l'environnement se trompent totalement.
10:13 Ils en sont les premières victimes de la dégradation de l'environnement
10:16 et ils sont la principale solution pour qu'on puisse préserver
10:20 notre environnement.
10:22 Il faut protéger contre les aléas, contre les concurrences déloyales,
10:25 contre la remise en cause de notre agriculture à la française.
10:27 Produire et protéger, c'est ce qu'on a fait depuis 2017.
10:30 On assume de produire.
10:32 C'est ce qu'on a fait dans les différents plans de filière,
10:34 notamment sur la filière fruits et légumes.
10:36 Pendant dix ans, les responsables de droite, de gauche ont engagé
10:40 un certain nombre d'actions.
10:41 Je ne suis pas là pour expliquer que rien n'a été fait avant l'élection
10:44 du président de la République, mais quand même, on a laissé des
10:46 filières disparaître ces dernières décennies.
10:48 Sur les fruits et légumes, on a assumé un soutien sans précédent
10:52 pour donner des moyens de production.
10:53 On assume aussi qu'il faut produire en donnant les moyens à nos
10:57 agriculteurs de se défendre contre le loup.
10:58 Et un nouveau plan loup va être présenté dans les prochaines semaines.
11:01 Je vous le dis ici, on en parlait encore avec les ministres en venant.
11:05 Évidemment que c'est une très grande priorité.
11:07 On assume aussi de protéger avec EGalim 1 et 2.
11:12 Là, on a encore entendu beaucoup de choses sur EGalim ces derniers jours.
11:16 EGalim, c'est un progrès et personne ne peut dire l'inverse.
11:21 Avant les lois EGalim, c'était quoi ?
11:23 C'était la loi LME de 2009, je crois, qui s'appliquait.
11:26 Là, c'était les pleins pouvoirs à la grande distribution.
11:29 EGalim, ça a été un progrès.
11:31 L'enjeu, et j'y reviendrai, c'est qu'EGalim soit pleinement appliqué,
11:34 que les contrôles soient faits et que les sanctions soient prises.
11:36 Protéger contre les aléas climatiques et les crises sanitaires,
11:40 on l'a fait aussi.
11:40 Le gel, la sécheresse, la grippe aviaire, le Covid, etc.
11:43 Depuis 2017, on a toujours répondu présent pendant les crises,
11:46 avec plus de 3,5 milliards de soutien exceptionnel.
11:49 On prépare l'avenir avec l'assurance récolte, dont le budget a été porté
11:53 à 680 millions d'euros l'année dernière.
11:55 Protéger contre la concurrence des loyades, je le disais il y a un instant,
11:58 avec des mesures de sauvegarde, des mesures miroir.
12:01 C'est un combat, y compris politique et idéologique,
12:04 qu'on est en train et qu'on va continuer à mener à Bruxelles.
12:07 Et c'est le président de la République, à mon avis, probablement le chef
12:11 d'État dans l'Union européenne, qui est le plus mobilisé sur ces questions-là.
12:14 Évidemment, parfois, on n'est pas suivi.
12:15 Évidemment, parfois, c'est dur.
12:17 Mais on n'a jamais dévié de cette ligne depuis 2017 et on continuera
12:21 à défendre cette ligne.
12:22 Donc, produire et protéger, vous laisser respirer et vivre de votre travail,
12:26 être derrière vous à fond.
12:27 C'est les trois mots d'ordre que je suis venu défendre devant vous
12:30 aujourd'hui, parce que la France sans agriculture, ça n'est plus
12:33 la France, parce qu'être agriculteur, c'est résister aux pressions,
12:37 aux contraintes, au travail continu, parce que le débat public,
12:39 ces dernières années, a laissé trop de voix s'élever pour remettre
12:43 en question ce que vous êtes et ce que vous faites.
12:45 Les discours culpabilisateurs qui vous désignent comme des ennemis,
12:48 je le dis, ça suffit et je ne les tolérerai plus.
12:51 Maintenant, du concret, puisque je suis là pour ça et que c'est
12:54 ce que vous attendez.
12:55 Parce que je sais qu'en agriculture, c'est comme en amour.
12:58 Il faut des preuves d'amour.
13:00 Il faut des mesures concrètes.
13:02 Il n'y a pas de déclaration d'amour sans vraie preuve d'amour.
13:05 Ma méthode, vous savez, elle est claire.
13:07 Je l'ai dit dans mes précédentes fonctions et pendant le jour de mon
13:11 arrivée à Matignon, je l'ai dit.
13:12 Moi, ma vision, ma méthode, c'est de dire, assumer, de dire quelle
13:17 est la situation, y compris quand ça fait mal, y compris quand ça conduit
13:20 à s'autocritiquer et assumer de prendre des décisions pour répondre
13:24 à ce constat.
13:25 Poser le constat, dire la vérité et agir sans tarder.
13:28 Ça a été ma méthode en tant que ministre de l'Éducation nationale.
13:31 Ça a été ma méthode dans mes fonctions précédentes.
13:33 Ce sera ma méthode en tant que Premier ministre.
13:36 C'est ce que je suis venu faire aujourd'hui.
13:38 C'est un effort inédit que je vais vous annoncer aujourd'hui.
13:42 Je pense inédit par sa réactivité.
13:47 J'ai commencé à recevoir vos présentants il y a quatre jours.
13:49 Je suis devant vous aujourd'hui. Inédit par son ampleur.
13:52 On va agir sur tous les fronts, sur les normes, sur la simplification,
13:55 sur l'Europe, sur la fiscalité, sur la rémunération du travail,
13:59 avec trois piliers très clairs.
14:01 D'abord, agir tout de suite pour défendre votre revenu.
14:04 Ensuite, simplifier et faciliter votre vie.
14:08 Et enfin, préparer l'avenir de notre agriculture.
14:11 Dès le début du travail qu'on a mené avec le gouvernement,
14:15 j'ai fixé un objectif très clair.
14:16 Je veux des solutions concrètes, maintenant, tout de suite,
14:20 pour des résultats immédiats, maintenant, tout de suite,
14:23 pour les agriculteurs.
14:25 J'ai échangé avec les représentants agricoles,
14:28 j'ai travaillé avec mon gouvernement et je suis venu aujourd'hui
14:30 à offrir le fruit de ce travail.
14:31 Et je le fais avec la méthode qui est la mienne, je l'ai dit,
14:34 dire la vérité.
14:35 Et la première chose, c'est que la vérité m'oblige à dire
14:41 que depuis plusieurs années, les agriculteurs ont le sentiment
14:43 de faire face à un État qui contrôle plus qu'il n'accompagne.
14:48 Je dis, les agriculteurs doivent remplir beaucoup de papiers.
14:53 Vous me l'avez dit, beaucoup de formulaires, faire beaucoup
14:55 de déclarations.
14:58 Et je le dis aussi, nos agriculteurs, ils veulent être dans leur champ,
15:01 pas devant des écrans. Ils veulent faire leur travail,
15:04 ce qui est le cœur de leur vocation et de leur mission.
15:07 C'est pour moi un enjeu essentiel pour vous.
15:10 C'est aussi un enjeu pour une valeur à laquelle on est tous très attachés,
15:13 c'est la liberté d'entreprendre.
15:15 Parce qu'à la fin, à force d'empiler les normes,
15:17 à force de mettre des bâtons dans les roues,
15:19 on empêche de développer son activité et on passe son temps à se battre
15:23 contre des recours abusifs et à ne plus pouvoir travailler,
15:25 ne plus pouvoir avancer.
15:28 Donc, je prends une décision très claire,
15:29 celle de simplifier drastiquement nos procédures et lorsque c'est
15:33 nécessaire, nos normes, quand elles ne font pas sens.
15:35 Ici, en Haute-Garonne, il y a eu un travail que je veux saluer.
15:38 Vous avez eu quelques réunions entre FDSEA, des agriculteurs et le préfet.
15:43 Vous avez déjà, je crois, revu quatre arrêtés préfectoraux
15:47 en seulement quelques jours de réunion.
15:48 Comme quoi, se parler, ça fonctionne toujours.
15:52 Une réunion autour du préfet, on a déjà quatre arrêtés préfectoraux
15:56 qui sont revus.
15:58 Je le dis, cette méthode, je veux la dupliquer partout en France.
16:02 On va lancer ces trois prochaines semaines, ici au Salon,
16:06 un mois de la simplification.
16:08 Et donc, partout en France, il va se passer ce qui s'est passé
16:11 dans ce département.
16:12 Les préfets vont réunir nos agriculteurs, leurs représentants
16:15 pour regarder arrêté préfectoral après arrêté préfectoral,
16:18 norme après norme, ce qu'on peut simplifier.
16:20 À l'échelle nationale, on va continuer à travailler avec
16:23 le gouvernement et les représentants de la profession pour voir
16:25 comment on simplifie au maximum sur l'administration du quotidien,
16:28 la fiscalité, la MSA, avec en ligne de mire le projet de loi qui sera
16:31 porté par Marc Fesneau sur l'orientation agricole.
16:34 Et pour vous prouver que je suis motivé pour que ce travail porte
16:38 ses fruits, ça commence dès aujourd'hui.
16:40 Et dès aujourd'hui, je décide de dix mesures de simplification
16:44 immédiate que je prends immédiatement.
16:47 Je le prendrai par décret pour la plupart à partir de demain.
16:50 D'abord, et je sais que c'est un sujet majeur pour vous,
16:55 la question de l'eau.
16:56 On en a parlé à l'instant.
16:58 Il y a un enjeu local qu'il faut évidemment continuer à travailler
17:03 avec le préfet.
17:04 Il y a une ressource en eau qui se raréfie dans une région.
17:06 Ce n'est pas le Premier ministre depuis Paris ou même en se
17:09 déplaçant qui va vous dire comment est-ce que vous allez gérer.
17:11 Il y a ce travail qui doit se poursuivre.
17:12 Mais il faut lutter contre tous les bâtons dans les roues,
17:16 tout ce qui entrave votre capacité à porter des projets,
17:18 projets de retenue collinaire, de bassines et autres.
17:22 Première mesure, aujourd'hui, quand quelqu'un veut déposer un recours
17:28 contre un projet, par exemple une entreprise qui décide de s'étendre
17:32 dans l'industrie ou autre, il y a un délai de deux mois pour le faire.
17:37 Pour les agriculteurs, sans que ce soit vraiment très explicable,
17:40 c'est un délai de quatre mois.
17:42 Pourquoi est-ce qu'on laisse quatre mois pour déposer un recours
17:45 quand on veut étendre un bâtiment d'élevage ou quand on veut mettre
17:48 en place une retenue collinaire alors que le délai normal, c'est deux mois ?
17:52 Donc j'abroge ce délai exceptionnel de quatre mois et ça passera
17:56 à deux mois pour l'ensemble des agriculteurs et des éleveurs.
17:59 Deuxième chose, il faut accélérer les procédures quand il y a des recours
18:04 pour vous bloquer.
18:05 Très concrètement, on va supprimer un échelon de juridiction pour arrêter
18:09 les allers-retours devant le juge.
18:11 On le fera pour l'eau, mais aussi pour le reste et pour les bâtiments
18:14 d'élevage.
18:15 Ça veut dire que ça ira beaucoup plus vite puisqu'on supprime dans
18:17 la procédure un échelon de juridiction.
18:20 Troisième chose, on va créer une présomption d'urgence pour que
18:23 le juge se prononce en moins de dix mois sur les recours.
18:28 Aujourd'hui, si vous empilez tous les recours, ça peut être parfois
18:31 deux ans de recours qui retardent l'arrivée d'un projet.
18:34 On mettra dans la loi une présomption d'urgence pour dire c'est dix mois
18:38 maximum.
18:39 Vous pouvez multiplier tous les recours que vous voulez.
18:41 Au bout de dix mois, il faut que le projet puisse se faire.
18:44 Quatrième mesure, on va simplifier drastiquement tout ce qui relève
18:48 des curages.
18:50 Aujourd'hui, il faut une autorisation.
18:51 Ça peut prendre jusqu'à neuf mois d'attente.
18:54 Dès la semaine prochaine, on sort un décret pour passer de
18:58 l'autorisation à la déclaration.
19:00 Et donc, ça passera de neuf mois à deux mois pour porter les projets.
19:04 Il faut aussi un changement majeur dans la manière dont l'administration
19:10 travaille avec vous.
19:11 Moi, je ne vais pas faire du bashing sur nos administrations.
19:14 C'est quand même des femmes, des hommes aussi, qui se lèvent tous
19:18 les matins pour servir leur pays dans des conditions qui ne sont pas
19:20 toujours faciles.
19:21 Mais je sais qu'il peut y avoir des tensions et qu'il faut passer
19:24 d'une administration qui est perçue parfois comme tatillonne,
19:27 trop tatillonne, à une administration qui vous aide et qui vous accompagne.
19:30 Il faut refaire du préfet celui qui est capable de coordonner ce
19:34 travail-là en confiance avec vous, qu'il soit votre interlocuteur
19:38 privilégié pour que vous puissiez lui dire quand ça va,
19:40 quand ça ne va pas.
19:41 Je sais qu'on parle beaucoup des contrôles de l'OFB.
19:46 D'abord, il y a eu l'an dernier, je crois, autour de 3000.
19:48 C'est ça Christophe, contrôle de l'OFB.
19:49 Il y a près de 400 000 agriculteurs.
19:51 Tout le monde n'en fait pas l'objet tous les ans.
19:53 Mais je sais qu'il y a un certain nombre de tensions autour de ça.
19:55 Je le dis, les agents de l'OFB, c'est aussi des femmes,
19:58 des hommes qui s'engagent pour leur pays, parfois souvent dans
20:02 des conditions difficiles.
20:03 Mais il faut qu'on arrive à faire baisser la pression dans ces contrôles.
20:06 Donc désormais, l'OFB sera sous la tutelle du préfet, ce qui
20:11 renforcera votre capacité à dire au préfet quand ça va,
20:13 quand ça ne va pas.
20:14 Première chose.
20:15 Je veux qu'il y ait des réunions d'ici au Salon de l'agriculture
20:18 entre le gouvernement, l'OFB et les représentants des syndicats
20:22 d'agriculteurs pour regarder les mesures qu'on peut prendre,
20:25 qui sont des mesures de bon sens pour faire baisser la pression.
20:27 Est-ce qu'il faut vraiment venir armer quand on vient contrôler
20:34 une haie ?
20:35 Ça met tout de suite un peu de pression.
20:37 Voilà, je veux qu'on mette tout ça sur la table et qu'avant le
20:39 Salon de l'agriculture, on prenne des décisions sur le sujet.
20:44 Je prends par ailleurs un autre engagement, c'est le contrôle
20:47 unique pour les exploitants.
20:48 Ça veut dire qu'il n'y aura pas plus, il ne pourra pas y avoir plus
20:51 d'impassage pour un contrôle administratif sur l'exploitation.
20:55 Et ça, c'est le préfet qui coordonnera un plan de contrôle
20:57 pour l'organiser.
20:58 Ce n'est pas facile à mettre en place, mais on va mettre la
21:01 responsabilité sur les préfets pour qu'ils puissent mettre en place
21:03 un plan de contrôle.
21:04 Pour ce qui est contrôle administratif, c'est une fois dans
21:07 l'année, ce n'est pas à répétition.
21:10 Ensuite, on va prendre d'autres mesures que je dis ici,
21:16 de simplification.
21:17 Sur les haies, j'ai découvert ça, il y a 14 réglementations différentes.
21:22 14 réglementations sur les haies.
21:24 Comment, quand on est agriculteur, on peut s'y retrouver quand il y a
21:28 14 réglementations différentes ?
21:29 Et après, on vient vous chercher sur une des 14 réglementations,
21:32 on vous sanctionne, on vous contrôle.
21:34 Mais sur 14 réglementations, vous ne pouvez pas les connaître
21:36 toutes par cœur.
21:37 Donc, on passe de 14 réglementations à une réglementation.
21:41 Ensuite, on va sortir d'un certain nombre d'incohérences.
21:43 Par exemple, sur l'obligation légale de débroussaillement.
21:47 On vous dit d'un côté qu'il faut débroussailler pour éviter
21:50 les incendies et de l'autre, on vous interdit de débroussailler
21:54 pour d'autres raisons.
21:55 C'est perdant perdant, en fait.
21:58 Si vous débroussaillez, c'est un problème.
22:00 Si vous ne débroussaillez pas, c'est un problème dans
22:02 une autre réglementation.
22:03 On va sortir de cette incohérence et on va prendre les mesures
22:07 qui s'imposent.
22:08 J'ajoute une mesure importante qui fait beaucoup parler en ce moment
22:12 sur les zones humides et les tourbières.
22:14 Sur ce sujet-là, je le dis clairement pour tout le pays,
22:18 on fait une pause sur le sujet pour discuter du zonage et surtout
22:23 des principes de non-surtransposition.
22:25 Ça, c'est une décision que je prends aussi aujourd'hui et qui est
22:28 communiquée aujourd'hui à l'ensemble des préfets.
22:32 Voilà pour les premières mesures de simplification qui sont prises
22:35 immédiatement.
22:36 On enlève du décret à partir de demain et la semaine prochaine.
22:38 Et ensuite, il y a tout ce travail qui sera mené au niveau local et
22:41 national pour identifier toutes les autres mesures de simplification
22:44 possibles.
22:45 Et ça rentrera dans le projet de loi qui sera présenté par le gouvernement
22:48 et qui sera évidemment, je l'espère, adopté.
22:51 Deuxième chose, quand je dis la vérité et je regarde la situation,
22:56 la vérité m'oblige à dire que la loi EGalim est un énorme progrès.
23:00 Je le disais il y a un instant, mais que ces progrès ne sont pas
23:02 toujours suffisamment visibles dans la vie des agriculteurs.
23:06 Je suis assez lucide dans les négociations commerciales.
23:08 L'agriculteur n'est pas toujours suffisamment protégé.
23:11 Et là, l'objectif, il est très clair, je le dis, faire respecter partout
23:15 EGalim sans exception.
23:16 Et là, il y a trois actions concrètes.
23:18 D'abord, on renforce les contrôles.
23:21 Il y a 100 agents de la DGCCRF qui ont été déployés.
23:24 On va tout repasser au crible dans les jours qui viennent.
23:26 Ça, c'est la première chose.
23:27 Deuxième chose, on met une pression maximale dans les négociations.
23:30 Vous l'avez vu ce matin, Marc Faineau et Bruno Le Maire étaient
23:34 au comité de suivi des négociations commerciales, justement,
23:37 pour mettre cette pression.
23:38 On va continuer à le faire dans les jours qui viennent.
23:40 Troisième chose, je peux d'ores et déjà vous dire qu'on va
23:43 prononcer trois sanctions très lourdes contre des entreprises
23:48 qui ne respectent pas EGalim.
23:49 Trois situations qu'on a identifiées avec des entreprises importantes
23:53 qui seront sanctionnées lourdement.
23:55 Je le rappelle que ça peut aller jusqu'à une part du chiffre
23:57 d'affaires en sanctions financières.
23:59 On va les prononcer.
24:00 Il faut montrer l'exemple et notre main ne tremblera pas et on
24:03 prononcera toutes les sanctions qui sont nécessaires sur ce sujet.
24:06 Ma détermination est totale.
24:08 Si je regarde toujours les choses lucidement et que j'essaye de dire
24:12 quelle est la vérité et la situation aujourd'hui, la vérité m'oblige
24:16 à dire et vos déclarations l'ont montré aussi, que sur les aides
24:20 d'urgence, on a été au rendez-vous avec ce qui a été annoncé
24:23 au niveau national, mais que tout ça est encore beaucoup trop lent
24:26 et pas assez concret pour vous au niveau local.
24:28 Et ça, je le dis, c'est terrible parce que ça rompt la confiance
24:32 qu'il y a entre vous et l'Etat et les politiques et parce que ça vous
24:35 met dans des situations financières très difficiles.
24:37 Moi, je ne comprends pas qu'il faille 4 mois, 5 mois, voire un an
24:41 pour verser une aide d'urgence.
24:43 Dans aide d'urgence, il y a urgence.
24:46 Et donc, ça veut dire que ces aides, elles doivent être décaissées,
24:49 versées le plus rapidement possible.
24:51 Ce que je vous annonce, c'est qu'on va accélérer à fond
24:52 sur les aides d'urgence qui vous sont dues.
24:54 D'abord, sur la MHE qui frappe les élevages, le guichet pour la prise
24:59 en charge des frais vétérinaires sera ouvert d'ici au 5 février.
25:02 Pourquoi est ce que d'ici au 5 février?
25:05 Parce qu'on va revoir la manière de verser cette aide.
25:08 Au début, c'était quelque chose d'assez complexe.
25:09 On le simplifie drastiquement pour que les versements, j'entendais,
25:12 il ne faut pas que ça soit versé à N+1.
25:14 Mais là, en fait, ça sera versé à partir de février.
25:17 Ça va aller très, très vite.
25:19 On va ensuite rehausser.
25:21 Pour ça, on met un budget de 50 millions d'euros.
25:23 C'est une première mise et on va rehausser ce qui était prévu
25:25 en termes d'indemnisation pour les frais vétérinaires.
25:28 C'était prévu à 80%.
25:29 Plusieurs ont dit ce serait bien qu'on passe à 90%.
25:32 On passe à 90% pour les frais vétérinaires.
25:36 Évidemment, on poursuit l'effort maximal pour trouver un vaccin
25:39 dans les plus brefs délais.
25:41 Tout ça s'ajoute à ce qui a été fait.
25:43 Réouverture des marchés à l'export, etc.
25:46 Ensuite, toujours sur la question de l'urgence,
25:50 on va doubler le fonds d'urgence pour la Bretagne.
25:53 Ce n'était pas le cas ici, mais vous le savez,
25:56 on a des agriculteurs qui se sont retrouvés,
25:57 des éleveurs en très grande difficulté avec la tempête en Bretagne.
26:00 On double le fonds d'urgence pour les accompagner.
26:02 Et je sais aussi que là-bas, il y a des questions de délais
26:04 qui sont réelles et évidemment, ce qu'on met en place ici
26:06 pour accélérer, ça vaudra aussi pour la Bretagne.
26:08 On sera capable de décaisser très vite.
26:10 On met fin aussi à des aberrations.
26:11 Moi, quand on me dit qu'un agriculteur qui a perdu sa serre
26:15 à cause de la tempête, on lui a dit "dépêchez-vous,
26:18 refaire votre serre parce que sinon, vous ne pourrez pas semer,
26:19 vous allez perdre tout un cycle".
26:20 Il se dépêche de faire ses travaux.
26:23 Et quelques semaines plus tard, on vient le voir, on lui dit "désolé,
26:24 vous avez démarré vos travaux trop tôt pour être aidé".
26:27 Ça, ce n'est juste pas possible.
26:29 On va simplifier aussi drastiquement tout ça.
26:32 Sur la viticulture, je sais à quel point c'est important
26:35 ici, dans cette région.
26:36 J'ai demandé à Marc Fenault de revenir dans les tout prochains jours,
26:39 la semaine prochaine, ici, pour qu'il y ait un plan spécifique
26:43 face à la crise que connaît le secteur.
26:45 L'enjeu, c'est de régler l'urgence et de préparer l'avenir.
26:48 Très concrètement, il y aura des mesures de trésorerie
26:52 et des mesures face à la surproduction.
26:54 Et je le dis, je ne laisserai pas des viticulteurs être étranglés
26:58 par des taux d'intérêt qu'ils ont à payer cette année,
27:01 alors même qu'ils sont dans une situation très difficile.
27:03 Vous comprenez bien l'idée.
27:05 Il y aura une enveloppe conséquente.
27:07 Le ministre de l'Agriculture l'annoncera ici, la semaine prochaine.
27:10 On va accélérer à fond sur le versement des aides PAC.
27:14 J'y reviendrai dans un instant.
27:16 On va aussi remettre de l'argent sur l'aide d'urgence,
27:20 sur une aide d'urgence pour le bio.
27:22 La filière bio, ça a été dit, est très en difficulté.
27:25 On va remettre 50 millions d'euros pour la filière bio,
27:28 pour accompagner l'ensemble de nos agriculteurs
27:31 qui sont en difficulté.
27:33 Et encore une fois, c'est toujours adapté face aux difficultés
27:36 à leurs évolutions.
27:38 Ensuite, la vérité aussi me conduit à dire
27:43 que même si l'Europe est notre meilleure protection,
27:45 on doit rester ferme pour ne rien céder sur la préservation
27:49 de notre agriculture à la française.
27:51 Et je le redis ici, je sais que vous en êtes convaincu.
27:53 L'Europe, c'est la PAC.
27:55 C'est 9 milliards d'euros par an qu'on dédie à nos agriculteurs
27:59 pour vivre de leur travail.
28:00 Donc sortir de l'Europe, c'est nous priver de la PAC.
28:03 C'est nous priver et c'est vous priver de 9 milliards d'euros par an.
28:06 Et comble du ridicule, ceux qui vous le proposent,
28:09 ils votent les règles de la PAC quand ils sont à Bruxelles,
28:12 mais ils ne votent pas le budget de la PAC.
28:13 Et ils viennent vous expliquer qu'ils ont toutes les solutions
28:15 au miracle pour régler vos problèmes.
28:17 Il faut simplifier la PAC.
28:19 C'est une évidence.
28:20 Et le président de la République s'engagera à nouveau
28:23 sur ce sujet la semaine prochaine.
28:25 La semaine prochaine, il y a un Conseil européen.
28:27 Je crois que c'est le 1er février.
28:28 Le président de la République va s'engager et demander
28:32 une nouvelle dérogation sur la question des jachères.
28:34 Je sais que c'est très attendu.
28:36 On va aussi continuer à avancer sur la question des prairies
28:40 et porter ce sujet là toujours au niveau de la Commission européenne.
28:43 J'ai bon espoir qu'on y parvienne.
28:45 Par ailleurs, Marc Fesneau va continuer à se rendre à Bruxelles
28:49 pour continuer à demander des simplifications supplémentaires
28:51 au niveau européen.
28:53 On va continuer à travailler avec le Parlement européen
28:56 sur la question de l'IED.
28:57 Il est hors de question de mettre en difficulté nos éleveurs,
29:01 notamment porcins et de volailles, face à ce chantier.
29:06 Donc, on va avancer sur ce sujet.
29:08 Je le dis très fermement puisqu'on parle de l'international.
29:13 La France s'oppose de manière claire,
29:17 comme elle l'a fait depuis le premier jour
29:19 par la voix du président de la République,
29:20 à la signature du traité Mercosur.
29:23 Je le redis ici de manière très claire, très nette.
29:27 Le président de la République s'y est toujours opposé
29:29 et nous continuons et continuerons à nous y opposer.
29:32 Enfin, autre sujet.
29:36 La vérité m'oblige à dire
29:38 que sur la réforme du GNR, ça ne passe pas.
29:43 Alors moi, je vais vous dire quelque chose de très clair.
29:47 Cette réforme du GNR,
29:49 elle a été discutée, travaillée.
29:53 Elle a fait l'objet même d'un accord
29:55 avec une organisation syndicale de la profession.
29:59 S'il y a eu un accord,
30:01 c'est parce que le sens de cette réforme,
30:04 c'est de dire que l'État ne gagne pas un euro avec cette réforme.
30:08 Je vais venir.
30:11 Mais le sens de cette réforme, c'est quoi ?
30:14 C'est de dire que d'un côté, il y a une hausse de la fiscalité
30:17 progressivement dans les années qui viennent,
30:20 mais que tout ce qui est perçu par cette hausse de fiscalité
30:23 est reversé aux agriculteurs.
30:25 Cette année, ça fait 70 millions perçus,
30:27 70 millions versés aux agri.
30:29 L'année prochaine, 140 millions perçus,
30:30 140 millions versés aux agri.
30:32 Et ainsi de suite sur 10 ans.
30:34 Par ailleurs, sur le GNR, on est toujours dans un système
30:40 où vous bénéficiez d'une exonération fiscale,
30:43 mais vous n'en bénéficiez pas tout de suite.
30:45 Vous payez votre GNR.
30:47 Ensuite, vous devez remplir plein de papiers et de formulaires.
30:50 Et l'année suivante, vous recevez de l'aide.
30:53 Objectivement, c'est d'une complexité sans nom.
30:56 Donc moi, je prends déjà une mesure de bon sens.
30:59 On arrête avec ce système qui est kafkaïen, comme on dit.
31:05 Et donc, on va passer à la déduction de votre exonération
31:08 au pied de facture.
31:10 Ça veut dire concrètement que d'ici à l'été,
31:12 parce qu'il faut un peu de temps pour le mettre en place
31:13 avec les distributeurs, mais on l'a acté avec eux.
31:15 D'ici à l'été, quand vous serez livré de votre carburant,
31:18 en fait, la déduction sera faite immédiatement
31:21 et l'État compensera le distributeur pour la déduction.
31:26 C'est à la fois une mesure de simplification
31:28 et c'est une mesure de trésorerie.
31:31 Parce qu'au lieu d'avoir l'exonération plus tard,
31:34 vous la recevrez tout de suite en achetant votre carburant.
31:39 Autre mesure de bon sens,
31:41 qui est aussi une mesure de simplification.
31:44 On va arrêter avec cette trajectoire de hausse sur le GNR.
31:49 Je le dis de manière très claire.
31:51 Une réforme, une hausse de fiscalité
31:55 où l'État ne gagne rien et où en plus, les petits perdent.
31:59 Pardon, mais ça s'appelle peut-être
32:01 probablement le bon sens paysan.
32:03 Mais enfin, il faut savoir dire que ça n'a pas grand sens.
32:09 J'ai beaucoup entendu échanger avec des agriculteurs,
32:11 des éleveurs qui m'ont dit oui, j'entends très bien.
32:14 On ne remet pas en cause le fait que l'État reverse ce qu'il perçoit.
32:18 Mais enfin, moi, ce qui est reversé, je n'en verrai pas la couleur.
32:21 Parce que les dispositifs qui ont été choisis,
32:23 ils ne me concernent pas.
32:25 Mais ça, ce n'est juste pas possible et ce n'est pas acceptable.
32:27 Donc, très concrètement, on arrête ce qui était prévu.
32:31 Évidemment, il y a des mesures qui avaient été prévues
32:34 pour cette année en compensation sur le micro, sur les plus-values.
32:37 Celles-là, on va les maintenir, évidemment, comme c'était prévu.
32:41 Mais c'est une décision que je prends.
32:43 Je pense que c'est être responsable que de la prendre.
32:47 Elle n'a aucun impact sur les finances publiques,
32:49 puisque de toute façon, ce qui a été prévu,
32:51 c'est de reverser ce qui a été perçu.
32:54 Et donc, j'assume totalement cette décision de bon sens.
32:59 Et donc, à la fois, on revient sur cette trajectoire qui était prévue.
33:03 On vous fait la remise à la pompe immédiatement
33:06 de l'exonération.
33:08 Je prends une autre mesure importante en ce moment,
33:10 parce qu'il faut remettre, je le sais, de la trésorerie
33:11 dans les exploitations.
33:14 C'est qu'on va verser dès le mois prochain 50% de la somme
33:18 que vous attendiez, 50% de l'avance qu'on vous fait sur la trésorerie.
33:22 C'est 215 millions d'euros en tout qu'on remet en trésorerie
33:25 dans les exploitations.
33:27 Ce n'est pas 215 millions d'euros de "perdus" pour les finances publiques,
33:31 puisqu'on avance.
33:32 C'est l'avance qu'on vous fait habituellement plus tard.
33:33 On l'avance au mois prochain.
33:37 Donc, voilà ce qu'on va faire sur le GNR.
33:41 Et voilà ce qu'on va faire surtout sur l'ensemble des différents sujets
33:44 que j'ai évoqués.
33:46 Je le redis ici.
33:49 L'enjeu, ce n'est pas de dire on revient en arrière.
33:53 L'enjeu, ce n'est pas de dire on revient à une situation précédente.
33:57 L'enjeu, ce n'est pas de dire on a vécu une crise
34:01 et on refait comme avant.
34:02 L'enjeu, c'est de dire qu'il faut ouvrir un nouveau chapitre,
34:05 qu'il faut changer de mentalité et changer d'état d'esprit,
34:08 qu'il faut arrêter de dire tout et son contraire à nos agriculteurs,
34:16 de leur demander tout et son contraire,
34:18 qu'il faut arrêter de leur promettre des choses en leur disant
34:20 "mais regardez, on a mis une très belle enveloppe pour vous aider
34:21 quand vous êtes face aux crises et qu'il faille six mois pour l'apercevoir",
34:25 qu'il faut arrêter de dire "on veut vous simplifier la vie,
34:27 on vous respecte, mais rajoutez une norme dès que c'est possible
34:30 et dès que quelqu'un a une idée".
34:31 C'est le contraire. On va en supprimer et en supprimer massivement.
34:34 Je vous ai présenté ma vision, ma méthode pour l'agriculture
34:38 et les décisions que j'ai prises, qui sont des décisions importantes.
34:41 Ce que je veux que vous compreniez, c'est qu'il y a un cap,
34:43 qu'il est clair, qu'il y a une méthode aussi.
34:47 Vous l'avez compris, on a décidé de venir ici avec du concret,
34:49 du solide, des réponses pour tout de suite,
34:51 des réponses pour demain, des réponses pour après-demain aussi.
34:55 Tout ce qu'on peut faire dès maintenant, on le fait.
34:58 J'entendais Jérôme Bey ce matin qui disait "on ne va pas sauver
35:02 l'agriculture en deux ou trois jours".
35:04 Évidemment.
35:05 Mais enfin, on peut déjà faire le choix, tous, de changer d'état d'esprit.
35:11 En premier lieu, l'État, évidemment, et d'être dans une logique
35:15 de confiance et d'accompagnement qui, je le sais, a pu faire trop d'efforts.
35:18 Donc je pense qu'aujourd'hui, c'est la fin de certains ennuis pour vous.
35:22 C'est aussi le début d'un sursaut.
35:25 On ne vous lâchera pas.
35:28 Je ne vous lâcherai pas.
35:29 On va avoir des succès.
35:31 On va avoir, vous non plus, je sais, on va avoir des succès.
35:36 On va avoir des échecs, mais on va se battre.
35:39 On va se battre ici, en France, pour prendre toujours les meilleures
35:43 mesures pour vous accompagner.
35:45 On va se battre au niveau européen pour aussi faire bouger les lignes
35:48 quand il y a des projets qui ne vont pas dans le bon sens et qui vous
35:50 mettent en danger.
35:51 On va se battre à l'international pour refuser des traités de libre
35:56 exchange qui sont en réalité la loi de la jungle dont sont victimes
36:00 nos agriculteurs.
36:01 On va continuer à se battre.
36:02 On va se battre avec vous.
36:04 On va se battre pour vous.
36:05 Et je suis sûr, sûr et certain, et vous en êtes sûr aussi,
36:08 sinon vous ne seriez pas là aujourd'hui.
36:09 On va y arriver tous ensemble.
36:11 Merci à toutes et à tous.
36:12 (Applaudissements)

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