LE MENTAL (ft. MIKE HORN)
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00:00 [Vrombissement du moteur]
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00:29 [Vrombissement du moteur]
00:30 [Musique]
00:55 L'esprit humain est prévisible.
00:57 Il choisit pratiquement toujours l'option confort,
01:01 le mode facile du jeu.
01:03 Et moi, je suis comme tout le monde.
01:05 Je suis frileux, un peu flémard,
01:07 j'aime pas me faire mal.
01:09 Enfin, comme tout le monde,
01:12 mais il y en a pour qui ça semble tout l'inverse.
01:15 On dirait presque que leur mental contrôle leur vie.
01:19 - Hey Seb !
01:21 - Salut !
01:22 - T'es où ?
01:23 - T'es où ?
01:24 - T'es arrivé !
01:25 - Bravo !
01:26 - Attention au glaçon !
01:27 - Bravo !
01:29 - Ouais !
01:30 - Ha ha !
01:31 - Incroyable !
01:32 - On retire ses crampons.
01:33 Alors qu'est-ce que je fais là ?
01:34 Eh bien, je vais tout simplement tenter d'en apprendre un peu plus sur moi
01:37 en passant quelques jours en expédition...
01:39 - Bienvenue !
01:40 - Merci !
01:41 ...avec Mike Horn.
01:42 - Oh, attention !
01:50 - Mike !
01:51 - Oh putain !
01:52 Mike Horn, c'est l'un des explorateurs les plus renommés au monde.
01:55 Il a fait le tour du monde par le cercle polaire,
01:57 par l'équateur,
01:58 par les deux pôles,
01:59 en voilier,
02:00 son petit dej' c'est de monter des 8100 cordes et sans oxygène,
02:03 il a descendu l'ensemble du fleuve Amazon avec un hydrospeed,
02:06 il a traversé le pôle Nord pendant la nuit polaire,
02:08 c'est-à-dire le noir complet pendant deux mois,
02:10 jusqu'à -60° en ressenti.
02:12 Bon, autant te dire qu'il y a plus d'humains qui sont allés sur la Lune
02:16 que de gens qui ont traversé le pôle Nord de cette façon.
02:19 Et au moment où je le retrouve,
02:20 il est à nouveau en expédition.
02:22 Et cette nouvelle expédition est un peu spéciale.
02:32 Elle se déroule sur 4 ans et s'appelle "What's left".
02:36 4 ans durant lesquels il va repasser par tous les endroits qu'il a explorés dans sa vie
02:41 pour témoigner via son regard du changement climatique.
02:44 Et il m'a proposé de le rejoindre sur une étape.
02:47 Donc me voilà au Groenland, à bord de son bateau,
02:50 le Pangaea.
02:52 Première découverte, la vie à bord c'est certaines règles
03:02 dont t'as pas forcément l'habitude.
03:04 Si tu vas aller pisser, il faut quand même dire à quelqu'un
03:08 parce qu'il y a beaucoup de gens qui tombent dans l'eau.
03:10 Petit détail, ne pas tomber au fond d'une crevasse de 200 mètres.
03:13 Voilà.
03:14 Je peux pas toujours arriver au fond d'une crevasse qui fait 200 mètres profond
03:18 et j'ai pas assez de cône.
03:20 C'est un peu dommage.
03:21 C'est cool.
03:22 C'est cool.
03:23 J'espère que tu vas être solide.
03:25 Ah, ouais.
03:26 Ah, merci.
03:27 Bon, mes amis, en vrai...
03:36 Vous savez ce que je peux vous poser là ?
03:39 Je crois que ça c'est des placards du coup.
03:41 Ah bah c'est des livres de Mike.
03:43 Voilà.
03:44 Petit détail, les amis, cette vidéo est sponsorisée par Revolut.
03:49 Pour ceux qui savent pas ce que c'est, c'est une banque en ligne gratuite.
03:52 Ça se trouve, je vous apprends rien parce que c'est juste très connu.
03:55 Mais sachez que déjà de 1, regardez, je ralasse.
03:58 On peut personnaliser les cartes bleues, ça déjà c'est un bon point.
04:01 Pour nous et pour les voyages qu'on fait, ça a du sens
04:03 parce qu'en fait t'as pas de frais sur tes retraits, sur tes paiements.
04:06 Et surtout, le gros avantage, c'est que tu as accès à des taux de change très intéressants.
04:09 En gros, soit tu changes tes euros dans la devise de ton choix dans l'application,
04:12 comme on a pu faire avant de partir,
04:13 ou bien tu utilises directement ta carte car Revolut fera automatiquement la conversion.
04:17 Tu as aussi des cartes virtuelles à usage unique qui sont ultra pratiques.
04:20 En gros, à chaque fois que tu fais un achat en ligne,
04:22 tu génères une carte de paiement dans l'app en quelques clics
04:24 qui ne peut être utilisée que pour effectuer un seul paiement.
04:27 Une fois ton paiement effectué, la carte est détruite
04:29 et donc impossible de te la faire pirater.
04:31 Enfin bref, ils ont plein plein plein de petits paramètres hyper cool.
04:35 C'est vraiment une marque que j'ai vu accompagner énormément de projets
04:37 et c'est un plaisir de pouvoir en faire partie.
04:40 En fait, c'est une vraie plus-value à tous les points.
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04:44 Il y a un petit lien dans la description qui vous offre 20 euros à l'inscription.
04:47 Et Revolut, ils sont vraiment sympas et c'est très malin,
04:50 il faut gagner 1000 euros parmi les gens qui vont s'inscrire pour prendre 20 euros.
04:54 Du coup, trop content et j'espère que c'est le début aussi d'une longue collaboration
04:56 parce que je suis très fier et très content de pouvoir bosser avec des marques pareilles.
05:00 Voilà.
05:09 On va prendre les paddles qu'il y a juste ici là.
05:11 J'en ai fait qu'une fois sur une plage en mode vacances
05:15 où tu peux tomber à l'eau et c'est pas grave.
05:17 Là, un peu moins.
05:19 Même si je tombe, c'est pas grave.
05:22 Ouais, de toute façon, je n'ai pas tombé.
05:32 Tu te mets à genoux et tu ram...
05:35 Mets-toi pas à genoux parce que tu passes pour un blaireau.
05:38 Je suis venu ici il y a 15 ans.
05:53 Il y a un joli glacier derrière.
05:55 On va aller voir s'il est toujours là
05:58 parce que je voulais toujours faire une expédition en montant sur la calotte de glace.
06:02 Pourquoi ça pue ?
06:03 En fait, c'est l'algue.
06:05 Ça pue de la nature.
06:07 Dès que c'est sec, ça fait cette odeur de quelqu'un pété dans ta gueule.
06:14 On va monter sur la colline là-bas derrière.
06:17 Et puis ici, tu vois un peu la glace.
06:20 Tu vois aussi un peu de la flotte.
06:23 C'est inquiétant.
06:25 Ce glacier n'est plus là.
06:28 On y va. On va faire l'inspection.
06:30 Allons voir.
06:31 Pourquoi tu t'appelles Seb La Frite ?
06:40 La frite, c'est d'avoir la pêche ?
06:42 Non, c'est vraiment tout bête.
06:44 C'est que mon nom de famille, c'est Frit.
06:47 F-R-I-T.
06:48 Et du coup, quand j'étais jeune,
06:51 à l'école, même les profs disaient tout le temps "Frit".
06:54 Et moi, j'étais obligé de leur dire "Non, c'est Frit".
06:57 Ah, c'est Frit.
06:58 C'est Frit, quoi.
06:59 Ouais.
07:00 Et c'est devenu un surnom.
07:02 Elle a mis ses pantoufles là.
07:10 Tes pieds sont secs ou quoi ?
07:12 Euh, non.
07:14 C'est le même que tu utilises à Paris, ça ?
07:17 Ouais.
07:18 Tu es au sec ?
07:21 Mais sec, sec, sec.
07:23 La chance.
07:24 Toi, tu as un philosophie de vie, un peu ?
07:32 J'essaie quand même d'être le plus libre possible.
07:34 Oh, ça c'est bien.
07:35 De m'amuser.
07:36 Et je brande autour, quoi.
07:39 Avec ce qui peut arriver.
07:41 Mais je trouve que tu as quand même des bonnes valeurs humaines.
07:44 Les champignons, regarde ça.
07:46 Ils sont beaux.
07:47 Il y a pas une histoire d'alvéoles ?
07:48 Plus tes alvéoles sont mousses, moins c'est risqué.
07:51 Exactement.
07:52 Si ça chauffe ici, ça va devenir un paradis pour cultiver les fruits et les légumes,
08:02 mais d'une manière où on ne touche pas la terre, parce qu'il y a beaucoup d'eau.
08:07 Attends-moi, garde ton contrôle.
08:10 Tu vois bien qu'il y a des trucs là ?
08:12 Où ?
08:14 Autour de nous.
08:15 Tu les vois, là ?
08:16 Les moustiques.
08:18 Tu sais, moi je ne vois pas des choses comme ça.
08:21 Tu ne vois plus les choses, là ?
08:22 Tu as déjà avalé d'eau devant les moustiques ?
08:24 Là, oui, sur le trajet 1.
08:25 Ah ouais ?
08:26 J'étais là, d'heures bonnes.
08:27 C'est pas plaisir, mais...
08:28 Ça, c'est très bien pour la circulation, parce que dès qu'il te pique, ça fait augmenter la circulation,
08:34 et tu restes jeune très longtemps.
08:36 Ah ouais, c'est un secret, toi ?
08:38 C'est ton secret beauté ?
08:48 C'est quoi ta vie ? Parce qu'en fait, tu fais quand même des trucs où 95% des gens se diraient "c'est trop dangereux, je ne le fais pas".
08:56 C'est forcément que toi, tu ne vois pas le risque comme les autres.
09:00 Non, c'est...
09:02 Je n'ai pas peur de mourir.
09:05 Je n'ai pas peur d'échouer.
09:08 Je n'ai pas peur de rentrer comme un con parce que je n'ai pas arrivé.
09:12 Tu sais,
09:14 j'ai perdu ma femme il y a peut-être 8 ans à un cancer.
09:18 Et jamais je pensais que je vivrais plus longtemps qu'elle, parce que c'était moi qui prenais des risques.
09:27 Et puis,
09:29 quand elle était vraiment malade,
09:33 je l'aimais tellement que je voulais mourir avec elle.
09:37 Et puis quand je dis "mais Cathy, j'ai envie de mourir avec toi",
09:43 elle me dit "mais Mike, pourquoi mourir pour moi si tu peux vivre pour moi ?"
09:48 Tout ça, avant jusqu'à un peu par là, c'était un glacier.
10:12 Cet été, la température de l'océan Atlantique Nord était si élevée que des chercheurs ont cru que le système de surveillance par satellite avait un bug.
10:18 L'Arctique se réchauffe trois fois plus vite que le reste de la planète,
10:22 notamment à cause d'un phénomène que l'on appelle l'amplification polaire.
10:26 Normalement, les glaces qui recouvrent le Groenland fonctionnent comme un immense miroir qui renvoie les rayons du Soleil en direction de l'espace.
10:32 Sauf que les glaces sont petit à petit remplacées par de l'océan ou de la végétation plus sombre,
10:38 qui elles, absorbent les rayons du Soleil.
10:41 Résultat, les températures de l'air et de l'eau augmentent,
10:44 ce qui fait fondre à son tour la glace et la neige, et ainsi de suite.
10:48 Le cercle vicieux.
10:51 En fait, en 15 ans, il y a tellement de choses qui changent,
10:59 et je voulais témoin de tout ça.
11:02 Et là, on a décidé de partager cette expédition Watt's Lift,
11:06 un peu avec la génération plus jeune, un peu avec la famille,
11:11 et pour moi, égoïstiquement, pour faire encore des expéditions.
11:17 Et c'est aussi une opportunité pour moi, je peux passer mes temps avec mes filles aussi,
11:23 et avec un équipage, de transmettre en fait aussi ce que j'ai vécu pendant 30 ans avec eux.
11:34 Mike fonctionne en famille, une famille organisée autour de ses aventures,
11:38 qui rythme sa vie depuis maintenant des dizaines d'années.
11:41 Pour lui, l'une des choses les plus importantes, c'est avant tout l'entourage.
11:45 Je suis là parce que j'aime l'aventure, et je voulais essayer quelque chose de nouveau.
11:53 J'ai pris le rôle de cuisinier pour tout le monde.
11:56 Depuis que je suis toute petite, Mike a cette capacité de nous mettre dans des situations inconfortables,
12:01 mais pas dans le but de nous déstabiliser, mais vraiment dans le but qu'on apprenne.
12:05 Il a une sorte de code inscrit dans son ADN, qui est de toujours choisir la difficulté,
12:12 pas par masochisme, mais par conscience de l'enseignement que ça peut apporter.
12:17 Il te met dehors de ta zone de confort, directement dans le fond, et tu dois apprendre et t'adapter.
12:23 Tout le monde a son image de Mike, mais il est tellement mystérieux,
12:26 personne ne sait vraiment ce qu'il fait, personne ne le connaît vraiment.
12:29 Mike, c'est un des meilleurs cuisiniers de la planète.
12:33 Il est un des meilleurs cuisiniers de la planète.
12:36 Il est un des meilleurs cuisiniers de la planète.
12:39 Il est un des meilleurs cuisiniers de la planète.
12:42 Il est un des meilleurs cuisiniers de la planète.
12:45 Il est un des meilleurs cuisiniers de la planète.
12:48 Il est un des meilleurs cuisiniers de la planète.
12:51 Il est un des meilleurs cuisiniers de la planète.
12:54 Il est un des meilleurs cuisiniers de la planète.
12:57 Le plus riche que tu as pris en expédition, c'était au Coriston.
13:02 Le plus riche que tu as pris en expédition, c'était au Coriston.
13:05 Tu peux soit sauter en jambes,
13:08 tu trouves bien notre point d'atterrissage plus ou moins plat.
13:12 Bravo.
13:14 Maintenant, on va planter notre crampon là,
13:17 on va planter notre empiolet là.
13:20 Les choses que tu vas utiliser après, tu vas être beaucoup plus à l'aise.
13:25 Les gens ne peuvent pas dire "mais regarde comment il grimpe".
13:28 Non, il grimpe bien.
13:30 L'entraînement consiste à sauter des crevasses.
13:33 Beaucoup de crevasses.
13:35 Super !
13:37 Bravo ! Putain la vache !
13:41 Alors ?
13:47 Ce n'est pas évident, parce qu'il y a plein de choses auxquelles tu dois penser.
13:50 Donc tu dois être constamment concentré.
13:52 C'est pas dur, c'est juste de la rigueur.
13:56 J'ai l'impression.
13:58 Moi, tu sais, la rigueur...
14:01 Instinctivement, on pourrait se demander pourquoi s'entraîner sans cordes.
14:07 Et bien Mike, dans sa philosophie, c'est un choix.
14:11 Lorsque je lui demande pourquoi il n'utilise pas de cordes, il me raconte.
14:16 Plus jeune, alors qu'il grimpait une montagne,
14:19 il y avait de lui douze hommes en cordée faisaient la même ascension.
14:23 Il a vu l'homme en tête de fil mal planter son piolet,
14:26 perdre l'équilibre et entraîner dans sa chute les onze autres.
14:30 Depuis, il s'est juré que s'il devait avoir un accident,
14:33 ce ne serait ni à cause de quelqu'un, ni de son matériel.
14:37 Dernière petite challenge, Seb.
14:39 Comme tu es ready.
14:41 Ok.
14:43 Ça peut paraître inconscient au premier abord.
14:58 Mais plus tu es concentré à faire les choses bien,
15:01 à adopter les bons mouvements,
15:03 et moins tu aurais de risque qu'il t'arrive quelque chose.
15:06 Personnellement, une fois sur la paroi, plus rien ne comptait autour de moi.
15:10 Je devais m'appliquer.
15:12 C'était bien.
15:26 Ce n'est pas facile cette traverse.
15:28 Parce que c'est engagé, je ne peux pas tomber.
15:31 C'est quand même pas mal raide.
15:33 Il ne faut pas réfléchir.
15:35 Si je tombe, je tombe de la liberté.
15:37 Ma mère ne voudra plus jamais que je fasse ce genre de trucs.
15:40 Ok.
15:42 Initiation finie.
15:44 Bravo.
15:46 En sautant, je me suis cassé l'ombre de pied.
15:52 Ce qui est une blessure ridicule.
15:57 Je ne peux pas me plaindre ici.
15:59 Mais ça fait mal.
16:01 Mike m'a proposé gentiment de me soigner avec une perceuse manuelle.
16:05 Pas chaud, mais résultat...
16:07 Miam.
16:09 En même temps, je suis passé.
16:11 Oncle cassé, pas cassé, je ne suis pas mort.
16:13 Et c'est ça qui compte.
16:15 Tu vas aller un morceau là, devant nous.
16:27 Tu vas aller à droite de ça.
16:30 Et puis, essaye de partir dans la direction de l'iceberg.
16:33 En toute honnêteté, le bateau de Mike est plutôt confortable.
16:36 Mais on n'est pas là pour faire les touristes.
16:38 Puis de toute façon, ce mot n'existe pas dans son vocabulaire.
16:41 Nous nous inclurons dans l'équipage.
16:43 On doit faire nos quarts.
16:45 C'est-à-dire que c'est des veilles où c'est nous qui pilotons.
16:47 Moi, franchement, j'ai une créneau un peu cool.
16:49 Je fais 9h30, 9h30.
16:51 Et tout le monde tourne.
16:52 Il y a des gens, ils doivent se lever à 3h du matin.
16:54 Mais il nous implique à ce point.
16:56 C'est-à-dire qu'on n'est pas vraiment que spectateur.
16:59 Regardez.
17:01 Je ne vais pas le dire à Mike, mais j'ai mis un patch anti-mal de mer.
17:03 Au cas où.
17:04 Et apparemment, si Mike voit ça, il se fout de notre gueule.
17:07 Si tu as le mal de mer en bateau, ça fait partie de l'expérience, selon lui.
17:11 [Musique]
17:14 Tu vas monter au mât.
17:32 Et tu vas sur la troisième barre de flèche.
17:35 Et tu vas faire un pas.
17:37 Et tu vas sur la troisième barre de flèche.
17:40 Par radio, on va communiquer.
17:42 Tu vas me dire, Mike, plus à droite, à gauche, autour de cet iceberg.
17:47 Moi, je suis en fait des instructions.
17:49 Je suis les yeux du bateau.
17:50 Oui, exactement.
17:52 Voilà.
17:54 Par sur la voile.
17:56 Si tu vois, tu vas arrêter le télescope.
18:00 Il ne me l'a pas dit comme ça, mais j'ai compris qu'il m'avait confié la navigation
18:04 et la sécurité du bateau pour me tester.
18:07 C'est bon.
18:08 Mets-toi confortable parce que tu vas passer un moment en haut.
18:11 Tu peux être tranquille comme à la maison en regardant la télé.
18:15 Et me voilà donc installé devant la plus belle télé du monde
18:18 pour les trois prochaines heures.
18:20 Le feuilleton de l'après-midi, c'est une mer infinie
18:23 parsemée d'icebergs.
18:25 Attention, il y a un très gros là, qui est juste en face de nous.
18:30 On va le prendre.
18:33 Tu décides d'y accorder le bouclier et on va avancer doucement.
18:36 Ok, parfait.
18:37 Ça m'a fait stressé.
18:39 J'avais beau trouver ça amusant vu d'en haut,
18:41 comment ne pas penser aux Titanic quand ma mission du jour,
18:44 c'est d'éviter les icebergs ?
18:46 Il y a peut-être un passage.
18:47 Ils sont beaucoup plus petits dans ce sens-là.
18:50 Je ne sais pas si tu vois mon bras.
18:52 Je te vois.
18:53 Il y a un long passage pendant longtemps à tribord,
18:55 mais ce n'est pas le cap.
18:57 Attends, mais il y a un gros truc.
18:59 Je ne sais pas si on aura le temps d'y aller.
19:01 Encore à gauche, à plus, plus, plus.
19:03 Tout passe de justesse à chaque fois.
19:07 C'est impressionnant.
19:08 Comment est la vue des Pyrrhon ?
19:14 Écoute, la vue, c'est magnifique.
19:16 Si on maintient le cap, c'est parfait.
19:19 Tout va bien.
19:20 Merci.
19:27 Bravo.
19:28 Le fils de ronfle.
19:30 Ça a resté des heures.
19:32 Écoute.
19:33 L'orientation, parfait.
19:35 Trop bien.
19:36 Des commentaires qui arrivaient chaque deux secondes.
19:38 Les passages précis.
19:40 Et puis on était vraiment coincés dans beaucoup de glace.
19:44 C'est ultra amusant.
19:45 Je me disais, OK, là, maintenant, là, tac.
19:47 Et je suis devenu précis.
19:48 Je savais qu'il y en avait certains.
19:49 Au début, je me suis dit, ouh là, tout est dangereux.
19:51 Après, tu sais exactement.
19:53 Et puis le passage était, mais tip-top.
19:55 C'est gentil.
19:56 Après, tu verras la tracée qu'on a faite.
19:59 [Musique]
20:12 Ah, les amis.
20:14 Encore une belle journée d'aventure qui s'achève.
20:17 J'ai tellement hâte d'être demain.
20:19 En tout cas, jusqu'ici,
20:21 tout va bien.
20:24 [Musique]
20:27 [Vrombissement du moteur]
20:31 [Bruit de bouche]
20:37 [Vrombissement du moteur]
20:58 OK, je vous explique.
21:00 On était en pleine nuit et tout d'un coup,
21:02 boum, on a monté sur un rocher au plein milieu de la mer.
21:06 Je me suis réveillé, mais en panique.
21:08 Pour moi, ça y est, on coulait.
21:10 J'ai vécu le truc comme si c'était la fin.
21:14 Le moteur continue d'avancer et tout penche.
21:16 Et dans le lit, je tombe contre le mur là.
21:18 Et je me rends compte que la porte, la porte qui est censée être comme ça,
21:20 elle est comme ça.
21:21 Si la coque n'a pas explosé, c'est parce que Mike,
21:23 avec l'expérience, a trafiqué son bateau pour l'exploration polaire
21:27 en y ajoutant des patins à l'avant.
21:29 Ça permet au bateau de glisser sur le rocher
21:31 plutôt que de venir s'exploser dessus.
21:33 Ne m'en demandez pas plus, mais je te remercie Mike d'avoir pensé à tout.
21:37 Et ouah, cette frigueur de furieux !
21:41 Qu'est-ce que t'animes de ça ?
21:52 T'animes ?
21:53 Ouais.
21:54 Qu'est-ce que t'animes ?
21:55 Qu'est-ce que t'animes dans la vie ?
21:59 J'ai toujours le besoin de me challenger,
22:07 de voir de nouvelles choses,
22:09 de partir de quelque chose que je ne comprends pas.
22:13 Et tout ce qui m'anime, c'est tout ce que je ne connais pas.
22:15 Mais est-ce que tu connais vraiment qui tu es ?
22:21 Quand Mike m'a contacté après le Kyrgyzstan,
22:27 j'ai douté qu'il avait une idée derrière la tête.
22:30 D'après lui, tu ne te connais pas vraiment
22:32 tant que tu ne t'es pas mis en danger,
22:34 que tu n'as pas réellement testé tes limites.
22:37 On a donc navigué toute la nuit,
22:38 car Mike a repéré une zone où il n'a jamais été.
22:41 C'est donc le cadre idéal pour mettre en pratique cette philosophie.
22:45 L'idée d'aujourd'hui, c'est d'accéder à un glacier,
22:48 l'escalader, marcher, marcher, encore marcher,
22:52 jusqu'à gravir une montagne qui n'a jamais été grimpée.
22:55 T'es prêt ou quoi ?
22:56 On est là, j'ai maximisé, j'ai l'impression de faire partie des forces spéciales.
23:00 Tout est prêt sur le baudrier, compacté dans le sac,
23:03 il fait trop beau, je suis motivé.
23:05 Et on va grimper une montagne.
23:07 Go, go, go, go, go !
23:09 Good !
23:11 Il y a juste du débit partout, de haut partout.
23:29 C'est assez impressionnant, regarde.
23:31 Juste attendre l'oreille.
23:33 On dirait qu'il pleut dans une forêt tropicale.
23:35 Et non, c'est vraiment le glacier qui est fond.
23:38 Le Groenland est la plus grande île au monde.
23:49 Mais c'est aussi la zone la moins peuplée de la planète,
23:52 avec seulement 56 000 habitants.
23:54 A titre comparatif, c'est la population du 5ème arrondissement de Paris,
23:58 mais dans un espace 1 million de fois plus grand.
24:01 Il faut dire que le 3/4 de sa surface est recouverte de la calotte glaciaire.
24:05 Sortir les crampons.
24:08 Qui sont évidemment tout au fond de mon sac.
24:13 Et mister, je vous mets dedans, salut.
24:15 C'est solide ça ?
24:19 Nickel !
24:27 Ouais, c'est solide.
24:29 On voit les fissures.
24:32 On va voir ce qu'il y a dedans.
24:35 [Musique]
25:01 Regarde, il est vide dans le chemin, il est là.
25:04 C'est juste la tension longue.
25:09 On devrait passer là, c'est même plus simple, non ?
25:12 Je ne fais pas trop confiance à celui-là qui va tomber sur ta gueule.
25:19 [Musique]
25:22 Ça va être bien fraîche, hein ?
25:40 Ouais.
25:47 [Musique]
25:50 L'un des plans d'aujourd'hui, c'est que là, on est enfin sur le glacier.
26:03 C'est un peu plus plat.
26:05 Et apparemment, à partir d'ici jusqu'à l'autre bout de l'île,
26:08 sur 1000 kilomètres, c'est ça.
26:10 Et alors, l'idée potentielle de Mike,
26:15 c'est que quitte à choisir une montagne à monter,
26:17 autant prendre une qui n'a jamais été montée et lui donner un nom.
26:20 Du coup, en lançant cette marche, je vais réfléchir à un nom.
26:22 Faut trouver un nom cool, quoi. Dur.
26:24 Comment tu appelles une montagne ?
26:28 T'as pas de montagne sympa, tu vois.
26:30 Potentiellement, dans ma vie, j'aurais donné un nom à une montagne
26:33 avant un enfant.
26:35 Et je le rappellerais bien à mon gosse.
26:38 En mode, "Eh, t'es pas le premier prénom."
26:44 C'est ton petit frère.
26:46 Ça fait plusieurs fois que je vous parle de mon rapport à la marche.
26:51 Donc je vais pas le refaire.
26:53 Mais j'ajoute juste que c'est quand même un moment privilégié,
26:55 pour te libérer l'esprit.
26:57 Tu vis le moment présent à 100%.
26:59 Et pour moi, ça, c'est une réelle déconnexion.
27:01 C'est rare. Et puis parfois, bah...
27:03 Les idées jaillissent.
27:05 OK, j'ai une idée de fou, je vous explique.
27:07 Imaginez, avec une méga-foureuse,
27:09 je sais pas, on creuse sur 100 mètres de profondeur,
27:11 et dedans, on met que du sirop de grenadine, tu vois.
27:13 Mais au milieu du glacier.
27:15 Si on met une assez grande quantité
27:19 dans un gros trou creusé,
27:21 je pense qu'on peut transformer toute l'eau qui s'écoule de là
27:23 en sirop de grenadine
27:25 et rendre la planète beaucoup plus...
27:27 euh... Coco-junkie.
27:29 Ah, mais t'es un prix en santé nickel, maintenant !
27:31 Prêt ? C'est à manger ?
27:33 Sortez votre petite cuillère.
27:35 Je sens la meuf qui a la dalle, là.
27:37 Alors les amis, le repas à midi, c'est ça.
27:39 Y a des pâtes bolo,
27:41 y a du chocolat noir,
27:43 y a une barre de protéines,
27:45 y a des fruits secs.
27:47 C'est un peu comme un petit déjeuner.
27:49 C'est un petit déjeuner,
27:51 mais c'est un petit déjeuner.
27:53 C'est un petit déjeuner,
27:55 mais c'est un petit déjeuner.
27:57 Y a des fruits secs.
27:59 C'est pas ouf.
28:01 Tout ça dans ça.
28:03 1300 calories, périmées depuis avril.
28:05 Dans ce genre d'expédition,
28:09 un facteur de réussite,
28:11 c'est de se fixer un objectif clair.
28:13 Mais une chose à savoir avec Mike,
28:15 c'est qu'à tout moment de la journée,
28:17 tout peut changer.
28:19 Parce que son principal moteur,
28:21 c'est l'instinct.
28:23 Et donc, on a écouté notre instinct.
28:25 Quand on marche sur le glacier
28:27 pour atteindre cette montagne,
28:29 il change d'avis,
28:31 et on décide de monter cette montagne.
28:33 Est-ce que je me ressemble à un mec épuisé ?
28:37 C'est les 3 heures de marche là-dedans,
28:39 là, pour rien,
28:41 qui m'ont tué.
28:43 On commence là direct.
28:45 J'aurais pu faire un peu genre auprès de Mike,
28:47 "Ouais, bon, trop facile ton truc."
28:49 Là, j'ai l'ego de pas lui dire que ça marche,
28:51 là, dans les glaciers.
28:53 C'est pas lui qui va monter, c'est lui là-bas.
28:55 C'est là où on était de base.
28:57 Voilà, c'est du mental.
29:01 Et il est en train de le tester sur moi.
29:03 Regardez, je ne s'aide pas.
29:05 Et je vais y arriver en haut.
29:07 Mais je suis épuisé, quoi.
29:09 Il m'a baisé.
29:11 Alors, je vous épargne les premières heures de marche.
29:15 Ça reste globalement ce que vous pouvez imaginer.
29:17 Moi, j'ai envie de vous raconter
29:19 les dernières heures.
29:21 Le moment où je laisse l'équipe derrière moi
29:23 pour rejoindre Mike,
29:25 qui marche beaucoup plus vite que moi.
29:27 Mike, on t'envoie Seb.
29:29 Il a deux Ice Axe avec lui.
29:31 On a son sac, comme ça, il monte léger,
29:33 il monte vite.
29:49 Bravo, tu m'as arrivé vers le premier sommet.
29:51 Regarde juste là.
29:55 On est bientôt arrivé.
29:57 J'ai les pieds explosés.
29:59 Mais la tête, elle va trop bien.
30:01 Parfait, à tout à l'heure.
30:03 On va ?
30:05 Attends, mini-pause.
30:07 Donne-moi deux minutes, 30.
30:09 Allez !
30:17 On va là,
30:19 sur le sommet ronde.
30:21 Tout en haut, là-bas ?
30:23 Oui.
30:25 On n'est plus très loin.
30:27 Oui, il est juste là.
30:29 Allez.
30:31 Attends, je souffle un peu.
30:35 On apprécie un peu.
30:45 Moi, de mon côté,
30:47 je ne sais pas ce qui s'est passé.
30:49 J'ai pris une énorme claque.
30:51 Le physique, le mental,
30:53 tout a lâché en même temps.
30:55 Les amis, je suis dans les forts.
30:57 On n'est toujours pas arrivé, en fait, c'est dur.
30:59 Parce que tu as une colline à pique.
31:01 Une colline à pique.
31:03 Je fais une baisse de tension,
31:05 j'ai laissé toutes mes affaires en bas pour monter plus léger.
31:07 Je n'ai rien à mettre sous la dent.
31:09 Je n'ai même plus d'eau.
31:13 J'ai fait toute une journée de marche.
31:15 Je suis trop fatigué.
31:17 Je veux aller jusqu'au bout, mais là, c'est dur.
31:19 Là, il s'est passé quelque chose dans le cerveau.
31:21 C'est à ce moment précis
31:23 que j'ai commencé à flirter avec mes limites.
31:25 Bravo !
31:27 Je suis cuit.
31:29 J'ai envie de vomir, les jambes qui tremblent.
31:31 On ne va pas lâcher, là, maintenant.
31:33 La montagne, c'est dur.
31:35 Putain, la vache.
31:37 J'étais pourtant en forme il y a encore une heure.
31:39 Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
31:41 Mais je n'en sais rien.
31:43 Entre la fatigue, la faim, ma tension qui baisse,
31:45 le physique qui te lâche,
31:47 tu ne sais plus vraiment ce qui t'arrive, ni pourquoi.
31:49 Non, mais encore plus loin, vas-y, c'est bon.
31:59 C'est bon, moi, je suis au bout, là.
32:01 Je connais les limites de mon corps, et là, il est en train de les exploser.
32:03 Sans branle, cette montagne.
32:05 J'étais tellement à bout de force
32:09 que je n'arrivais même plus à me focaliser sur des choses positives,
32:11 alors que c'est maintenant qu'il faut tenir.
32:13 C'est dur.
32:15 Là, je suis en train de souffrir mentalement,
32:17 parce qu'il faudrait juste un morceau de sucre,
32:19 un truc, là. Putain de sa mère.
32:21 Je sens que les jambes laissent trembler, tout.
32:23 Là, ton sommet, il t'attend.
32:27 C'est toi qui monte de première.
32:29 Elle est à toi.
32:31 Putain de sa mère, la pute.
32:33 C'est trop dur.
32:35 Heureusement, après quelques heures d'ascension,
32:37 le sommet n'était plus très loin.
32:39 Allez.
32:51 À toi.
32:53 On va le faire.
32:55 Voilà.
32:59 Voilà.
33:01 C'est là, con.
33:15 Bravo.
33:17 Putain.
33:21 Bravo.
33:23 Putain de la vache.
33:25 Moi, je suis fier de toi.
33:27 Je ne pensais pas que tu aurais eu ça dans les couilles.
33:29 Je suis au bout
33:41 du bout de mon jus.
33:43 Et ça fait 300 mètres que je n'en peux plus.
33:45 Et je suis là en mode
33:47 comment je vais arriver ?
33:49 Je suis content d'être venu.
33:51 Maintenant, ce qui me fait peur, c'est vraiment de descendre.
33:53 Parce que j'ai les jambes fatiguées.
33:55 Et c'est là où justement,
33:57 il faut faire le plus de gaffe.
33:59 La descente, c'est là où on va se blesser.
34:01 C'est là où les gens ont
34:03 le plus d'accidents, en fait.
34:05 Putain, on l'a fait, mec.
34:07 Ouais, mais bravo.
34:09 Je suis trop content d'avoir fait ça avec toi.
34:11 Il est fort, notre petit Seb.
34:13 Maintenant, il faut qu'on descende
34:19 au plus vite.
34:21 Comment on va descendre ?
34:23 Oh !
34:25 Aïe, aïe, aïe, aïe.
34:27 C'est grave, là.
34:29 Ça va ?
34:31 Ouais, j'ai plus de réflexe, en tout cas.
34:33 On est tous attirés par le sommet.
34:37 Mais ce qu'on oublie souvent,
34:39 c'est la redescente.
34:41 Ce moment de fatigue extrême où la majorité
34:43 des accidents ont lieu.
34:45 Un écart, un écart, Mike.
34:51 Mike ?
34:53 Seb, tu peux me lire ?
34:55 Ouais, je peux te lire. Où êtes-vous, les gars ?
34:57 Tout le monde t'attend.
34:59 Non, c'est juste que
35:01 Sébastien est terminé.
35:03 Je vais devoir le porter
35:05 ou quelque chose, mais il a besoin de nourriture.
35:07 Je peux monter en haut.
35:11 Lucas, prends du temps.
35:13 Il est en train.
35:15 OK, parfait. Je vais le laisser monter.
35:17 Ce n'est qu'à ce moment-là que j'ai compris que le mental,
35:19 c'est tout simplement ce qu'il te reste quand tu n'as plus rien d'autre.
35:21 Ou que tu n'as pas le choix.
35:23 Ouais, je frappe partout, mec.
35:25 Je n'ai jamais été aussi mal.
35:27 Moi et toi, on est ensemble, là.
35:31 On va à ta vitesse, parce que
35:33 je ne peux pas te laisser tout seul, là.
35:35 [Bruit de moteur]
35:37 [Bruit de moteur]
35:39 [Bruit de moteur]
35:41 [Bruit de moteur]
35:43 [Bruit de moteur]
35:45 [Bruit de moteur]
35:47 Bref, je suis sauporté de trois tours.
35:50 Désormais, je dois substance.
36:03 C'est ça la construction !
36:13 [Bruit de pas]
36:32 Et... Oh là là... Les réveils sont durs ! J'ai la gorge sèche.
36:46 C'était tellement hard hier. Mike, c'est un fou.
36:54 Je suis en retard pour mon quart, j'ai failli chier.
37:00 Let's go.
37:02 [Musique]
37:06 On a le but, regarde. Je suis trop content, mais j'ai aucune idée de comment ça a commencé.
37:15 Je sais qu'à un moment donné, je regarde au loin, c'est parce que la vue est magnifique,
37:22 mais je crois qu'on se le dit, on se dit "Ah quand même, regarde ça".
37:24 Et tu sais, j'ai l'effet de quand tu te lèves trop vite.
37:27 T'imagines, t'es arrangé et d'un coup, je vois tout qui s'appuie, ça bouge, comme si j'étais défoncé.
37:33 Comme si j'étais sous drogue. Et je commence à me dire "Waouh", je commence à trembler, etc.
37:37 Et à partir de ce moment-là, je ne sais pas comment j'ai fait pour tenir à te suivre,
37:41 mais je ramais des pieds, des machins, des trucs.
37:43 En fait, tu arrives à un point de fatigue physiquement, mentalement, que t'as jamais eu.
37:50 Et toi, tu marchais déjà comme quelqu'un qui a bu quatre bouteilles de pastis, complètement rond.
37:56 Et je dis "Mais maintenant, il faut qu'il se concentre".
38:00 Et ces concentrations et cet engagement,
38:04 re-centrent en fait tes pensées de fatigue et tout ça sur la survie.
38:10 Et là, tu étais en phase de survie.
38:13 Moi, je le ressens pareil aussi, dans les autres altitudes, au Pôle Nord et au Pôle Sud.
38:19 Et si tu n'arrives pas là, ouais, tu fais des balades.
38:23 Là, tu as fait quelque chose qui te fait avancer en fait dans la vie.
38:27 Tu ne peux pas mourir sans voir ça.
38:38 Lorsque le soleil se couche dans l'Arctique, on appelle ça le soleil de minuit.
38:46 Il reste comme suspendu pendant des heures sur l'horizon.
38:50 Il nous offre alors une lumière dorée qui te fait perdre toute notion du temps.
38:55 Regarde, attention, t'es prêt, regarde, il y a le soleil qui arrive là.
39:00 C'est l'un des trucs les plus beaux que j'ai vus de ma vie.
39:05 Et que je verrai potentiellement, c'est ça qui...
39:08 J'ai vu Zidane jouer.
39:17 Et ça.
39:18 C'est bon, tu vois.
39:20 Ça y est.
39:22 Qu'est-ce qui manque ?
39:24 Je crois que c'est l'un, si ce n'est le plus bel endroit que j'ai vu de toute ma vie.
39:42 C'est tellement beau.
39:44 Je suis très très très reconnaissant.
39:47 Ça fait des années que je partage mes trucs avec vous comme ça.
39:51 Ça me permet de vivre des trucs aussi forts et aussi fous.
39:57 Je suis obligé de vous le rappeler de temps en temps.
39:59 Je pense que c'est important.
40:02 Si je vis tout ça, c'est surtout grâce à vous.
40:05 Et je suis obligé de vous le rappeler parce que ce que je vis là,
40:10 la manière dont je me prends une claque,
40:13 j'ai envie que vous en ayez un petit bout.
40:16 C'est toujours différent à travers un écran mais...
40:19 Je sais pas.
40:21 C'est incroyable.
40:24 Si j'ai quelque chose à vous partager et à retenir de cette expérience,
40:28 c'est qu'on a le droit de trouver quelque chose d'insurmontable,
40:31 on a le droit de vouloir abandonner,
40:34 on a le droit de croire que ce qu'on vise est impossible.
40:37 J'ai toujours trouvé que dépasser ses limites, ça veut souvent rien dire.
40:40 Le concept de zone de confort, ça reste un privilège pour une grosse partie d'entre nous.
40:45 Mais en sortir de temps en temps t'encourage à t'ouvrir
40:48 et à comprendre un petit peu plus le monde dans lequel on évolue.
40:51 Et pour moi ça, ça a du sens.
40:54 La chance que j'ai eue c'est celle de vivre un moment d'instinct
40:57 presque primaire que j'aurais du mal à vivre dans mon quotidien.
41:01 Si Mike m'a fait venir ici, c'est peut-être aussi pour montrer tout ça
41:04 en répondant à une question.
41:07 Jusqu'où je peux aller ?
41:09 Il m'a dit une phrase dont je vais me souvenir longtemps,
41:11 c'est "apprends à aimer ce que tu n'aimes pas faire".
41:15 Tu as déjà sauté dans l'eau à 0°C, ici, entre tous les icebergs.
41:25 Ok Seb, écoute, on a un petit iceberg là.
41:32 Toi tu es là et moi je suis là.
41:36 Et puis ici l'eau est à -2°C.
41:41 Et toi tu vas sauter dedans.
41:45 C'est très court, quelques secondes.
41:48 Ok, 1, 2, 3.
41:50 Pourquoi déjà ?
41:52 Tu penses à rester calme, bien chaud.
42:10 Tu restes calme et tu nages un petit peu.
42:14 Wow, c'est beau !
42:24 Calme, nage calmement.
42:26 Il reste quelques secondes.
42:28 Alors je ne sais pas si j'ai plus de mental qu'hier,
42:34 mais je sais qu'à partir de maintenant,
42:36 j'ai envie d'apprendre un peu plus à aimer ce que je n'aime pas faire.
42:39 Grâce à ça, j'espère faire encore plus de choses.
42:42 Donc merci Mike pour la leçon
42:44 et bon courage pour ton expédition.
42:46 A très bientôt j'espère.
42:48 Ah oui au fait, la montagne, on l'a appelée "Le Mental".
42:56 C'est un nom de merde, mais ça fait une belle fin.
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