• il y a 11 mois
Transcription
00:00 "Nous te traissons une couronne de mariée"
00:07 Sur la mélodie, "Nous te traissons une couronne de mariée"
00:09 "Nous te traissons une couronne de mariée"
00:15 "Nous te traissons une couronne de mariée"
00:20 Le repas de Nance est excellent et pourrait presque faire oublier la guerre qui fait rage.
00:25 "Nous te traissons une couronne de mariée"
00:31 L'oeuvre est vraiment pléthorique, c'est-à-dire que c'est 1300 gouaches,
00:35 des dialogues, un récit et des annotations musicales, des références musicales.
00:43 Et donc j'ai essayé d'être le plus fidèle possible à retranscrire ça,
00:49 mais les dialogues existaient déjà, donc en fait il a fallu plutôt faire un espèce de digest,
00:54 c'est-à-dire prendre les dialogues, être fidèle à l'oeuvre,
00:59 montrer le maximum de tableaux, mais sans qu'il y ait justement trop d'abondance,
01:05 garder la quintessence de son histoire en fait.
01:08 Et puis il y a eu un gros, gros travail de chercher toutes les références musicales qu'elle nous donnait,
01:14 et ça, ça allait de l'opérette des années 30 à des morceaux plus classiques de Schubert ou Bach,
01:20 et là il y a eu un gros, gros travail pour retrouver tous ces morceaux en fait.
01:49 Quand elle décide de faire ce conte, elle l'écrit elle-même, d'ailleurs c'est un conte en trois couleurs,
01:54 elle dit "le spectacle", le spectacle en trois couleurs commence,
01:59 et là on a du jaune, du bleu, du rouge, des couleurs primaires, mais très pétantes,
02:04 et en fait elle va faire toute son oeuvre avec ces trois couleurs-là,
02:07 et en plus au fur et à mesure que la guerre avance, elle a de moins en moins de matériaux,
02:11 et donc on voit, et ça c'est très poignant quand on est confronté à l'oeuvre,
02:16 c'est qu'elle a de moins en moins de papier canson, il faut se rappeler que ce sont des petites feuilles de A4,
02:22 elle a ces calques sur lesquels elle met ses dialogues,
02:25 elle attache avec un petit scotch le calque qui se pose sur la peinture,
02:31 et plus ça avance, moins elle a de calques, donc elle finit par écrire sur la peinture.
02:36 On sent l'amenuisement, non seulement des matériaux, mais des forces, de l'espoir, etc.
02:43 C'est vraiment très touchant, à chaque instant on est bouleversé par son oeuvre.
02:48 Chaque artiste doit suivre le chemin d'Orphée.
02:57 Il doit entrer dans ses propres profondeurs, percer les mystères du monde.
03:06 Il faut d'abord entrer en soi pour pouvoir sortir de soi,
03:11 se connaître soi-même pour accéder à l'universel, l'éternel retour.
03:17 Ce qui est très étonnant chez elle, c'est que quand elle se lance dans l'oeuvre,
03:21 on voit qu'il y a quelque chose de très précis, les dessins sont presque enfantins,
03:26 à la manière des miniatures du Moyen-Âge.
03:28 Et puis au fur et à mesure qu'elle avance,
03:31 et là on sent qu'elle a des références vraiment costaudes en peinture,
03:37 elle se lâche de plus en plus, on n'a plus que des aplats de couleurs,
03:41 des mouvements très vifs, et à la fin, comme elle n'a plus le temps de dessiner,
03:44 elle écrit seulement.
03:46 Et là on voit des tags, enfin moi j'appelle ça des tags,
03:50 parce qu'on dirait du Basquiat, il n'y a plus aucun souci de réalisme,
03:56 c'est l'émotion pure, voilà ce que je vis, voilà où j'en suis arrivée.
04:00 On a l'impression, au courant de l'oeuvre, d'avoir comme une traversée
04:04 de l'histoire de la peinture, des petites miniatures du Moyen-Âge
04:07 jusqu'à des aplats de la peinture jetées sur le dessin.
04:13 Je ne tiendrai pas une nuit de plus comme celle-ci, je n'en peux plus.
04:19 Nous sommes tous à bout de force.
04:23 Je ne peux plus, je ne peux plus, je ne peux plus.
04:29 C'est pas grave, mais...

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