• il y a 9 mois
Le Dr Kierzek nous parle aujourd'hui de l'endométriose, ce mal du siècle qui touche 2 millions de femmes, soit une femme sur dix. 

Category

📺
TV
Transcription
00:00 - Bon, là, ce sont 2 millions de femmes qui souffrent d'endométriose, Dr Kierzak.
00:03 C'est un chiffre vertigineux pour un mâle qui est très, très handicapant
00:06 et une maladie dont encore on parle beaucoup trop peu.
00:10 - Oui, et puis c'est une espèce de vaste fake news
00:12 parce qu'en fait, on a l'impression que quand une femme a mal pendant ses règles,
00:16 c'est normal, en fait.
00:17 Et c'est ça, la fake news, parce que c'est pas normal
00:19 et qu'il faut aller chercher ce qu'il y a derrière.
00:21 2 millions de personnes, c'est énorme.
00:22 C'est une femme sur 10 pendant de l'adolescence jusqu'à la ménopause,
00:26 que c'est ça, la période critique, j'allais dire,
00:29 parce que l'endométriose, en fait, c'est du tissu utérin
00:32 qui est non seulement dans l'utérus et qui va au moment des règles faire mal,
00:35 mais ce tissu utérin, il est un peu partout dans l'organisme.
00:38 Il peut être dans les poumons, il peut être au niveau du péricarde,
00:41 il peut être dans les intestins.
00:42 Et donc, c'est chaque fois la même histoire.
00:44 C'est à chaque période de règles, des règles douloureuses
00:46 et des douleurs et des saignements, parfois dans les intestins,
00:49 parfois au niveau du poumon.
00:50 Et c'est une souffrance.
00:52 Et quand ces femmes vont parler de cette souffrance,
00:54 eh bien, très souvent, il y a une espèce de banalisation,
00:58 y compris du côté médical, en disant "mais non, c'est normal,
01:00 c'est des règles un peu douloureuses, c'est un syndrome prémenstruel".
01:03 Et il y a un retard diagnostique de cette maladie.
01:06 Et donc, ils font parler et l'endométriose, ça existe,
01:09 ça touche beaucoup de monde et il faut aller pousser les examens
01:12 pour être sûr que ce ne soit pas ça.
01:13 Et alors, ça se manifeste comment et surtout pourquoi c'est si sous-diagnostiqué ?
01:17 Il y a deux symptômes essentiellement.
01:19 Un, ce sont les douleurs.
01:20 C'est douleur pendant les règles, mais ça peut être des douleurs
01:22 ailleurs aussi dans l'organisme.
01:24 Et le deuxième symptôme, et c'est pour ça que ça arrive tardivement
01:26 en termes de diagnostic, c'est l'infertilité.
01:28 On parle beaucoup d'infertilité en ce moment dans le débat public.
01:31 Une des grandes causes de l'infertilité, c'est l'endométriose.
01:34 Et quand un couple n'arrive pas à avoir d'enfant,
01:36 c'est au moment du bilan d'infertilité que l'endométriose est diagnostiquée.
01:41 Alors qu'elle aurait dû l'être avant et sur des douleurs, justement,
01:45 sur des signes comme ça qui ne passent pas, qui sont récurrents au moment des règles.
01:49 Eh bien, c'est important d'aller faire les bons examens.
01:52 Et ces bons examens, on les connaît maintenant.
01:53 C'est des échographies spécialisées, c'est éventuellement des IRM,
01:56 il y a des réseaux et notamment il y a le réseau endofrance.org
02:00 qui vous permet d'avoir des centres experts.
02:02 Alors les médecins sont de plus en plus formés quand même, sensibilisés.
02:05 C'est une grande cause endofrance.org, vous allez pouvoir avoir les centres experts.
02:09 Il y a un chiffre qui est effarant, sept ans avant de faire le diagnostic.
02:12 C'est-à-dire que...
02:12 Les médecins refusent.
02:13 Moi, dans ma famille, j'ai eu quelqu'un qui y est atteint.
02:16 Pendant des années, les médecins refusaient de lui faire les examens complémentaires.
02:19 Oui, on n'y pense pas, on l'analyse.
02:21 C'est normal d'avoir mal.
02:22 Elle n'était pas diagnostiquée.
02:23 Exactement.
02:24 Alors c'est une grande cause, puisque c'est une priorité nationale.
02:26 Il y a même une stratégie nationale de lutte contre l'endométriose
02:29 qui avait été annoncée par le président de la République.
02:32 Donc l'idée justement, c'est de sensibiliser les professionnels de santé.
02:36 N'hésitez pas à en parler, à insister pour avoir ces examens complémentaires
02:41 parce que c'est juste scandaleux d'avoir un retard diagnostique de sept ans.
02:44 Même ce mot, on a l'impression qu'on l'a découvert il y a quelques années à peine.
02:47 On n'entendait pas parler de l'endométriose.
02:49 Est-ce qu'il y a des traitements ?
02:50 Est-ce que ces femmes sont condamnées à subir ces douleurs ?
02:54 On peut améliorer les choses.
02:55 C'est une prise en charge qui est multidisciplinaire.
02:57 Déjà, de poser un mot et un diagnostic sur des douleurs ou sur une souffrance,
03:02 c'est déjà important, c'est déjà un premier pas vers du thérapeutique.
03:05 Et puis, il y a une prise en charge qui est une prise en charge parfois hormonale.
03:09 Ça peut aller jusqu'à la chirurgie.
03:10 Donc c'est vraiment un projet multidisciplinaire
03:12 et c'est important d'en faire le diagnostic.
03:14 Et pour améliorer le diagnostic, il y a une start-up française
03:16 qui vient de lancer un test beaucoup plus rapide, beaucoup plus simple,
03:19 un test salivaire.
03:20 Alors, il n'est pas encore remboursé, il n'est pas encore dans les recommandations.
03:24 Mais ça, c'est un vrai soir.
03:25 Est-ce qu'il est fiable ?
03:26 Oui, c'est toute la question et c'est pour ça qu'il est évalué.
03:28 A priori, il est fiable, sensible, spécifique
03:31 et donc il devrait rentrer dans les recommandations.
03:33 Et imaginez la rapidité du diagnostic.
03:35 C'est-à-dire que globalement, on va aller vous faire un petit prélèvement de salive
03:38 au fond de la gorge et puis hop, ça part au laboratoire
03:40 et on va pouvoir dire endométriose ou pas.
03:42 Et ça, ça va quand même accélérer les choses
03:45 et ça fait vraiment partie de la marche en avant sur un meilleur diagnostic.
03:48 Une meilleure mise en charge.
03:49 Des applications qui sont très bien faites à télécharger
03:51 ou qui nous mettent en réseau avec d'autres femmes qui souffrent
03:54 et qui vous aident aussi à trouver les bons lieux pour se faire dépister.
03:57 Merci beaucoup pour cet éclairage ô combien utile, Dr Kerzak.

Recommandations