Sur France Bleu Paris mardi 23 janvier, Aurore Rigail, responsable communication de la gendarmerie d'Ile-de-France, livre ses conseils pour éviter et réagir aux cambriolages.
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00:00 C'est France Bleu Paris.
00:01 23 janvier, aujourd'hui, mardi, un peu plus de 8h15 sur France Bleu Paris,
00:05 quand des cambrioleurs nous dévalisent, nous détroussent, fouillent la maison, fouillent l'appartement.
00:11 C'est toujours très traumatisant.
00:13 Ça vous est arrivé ? Peut-être ça vous inquiète ?
00:15 Vous à la maison ? 0142 30 10 10, on en parle tous ensemble.
00:19 Et on en parle parce que ces voleurs, heureusement, sont très astucieux de plus en plus.
00:23 Bonjour Henri Gaye.
00:24 Bonjour.
00:24 On a besoin de vous ce matin, vous êtes gendarme, responsable communication de la gendarmerie d'Ile-de-France.
00:30 Déjà une question, à chaque fois qu'on ouvre le journal, qu'on écoute la radio,
00:33 on a l'impression qu'il y a des cambriolages partout, tout le temps, en ce moment, en Ile-de-France.
00:37 Est-ce qu'il y en a en général plus que d'habitude, là, en ce moment ?
00:40 Alors en ce moment, il y en a quelques-uns et notamment, bon, il y en a toujours un petit peu au cours de l'année,
00:46 mais c'est vrai que le mois de janvier est assez propice aux cambriolages.
00:50 D'une manière générale, en 2023, on avait également une hausse des cambriolages
00:55 en raison de l'isolement parfois de certaines personnes,
00:59 en raison du fait qu'on est en horaire d'hiver et que la nuit tombe assez tôt
01:02 et que les occupants ne sont pas encore en place.
01:05 Et là, depuis la semaine dernière, on a plusieurs phénomènes qui sont sur la région Ile-de-France.
01:11 Alors expliquez-nous, expliquez-nous ce que c'est.
01:12 Alors les vols par fausse qualité, c'est un vrai cambriolage
01:18 en la présence des propriétaires du domicile,
01:21 mais avec un stratagème préalable qui est celui de revêtir une fausse qualité
01:26 pour gagner la confiance de l'occupant du domicile.
01:30 Donc faux plombiers, faux pompiers, faux policiers.
01:35 Et faux policiers, faux policiers, faux gendarmes.
01:37 Une, on va dire, une qualité qui aspire habituellement à la confiance
01:41 et également qui revêt de l'autorité et qui amène du coup, sur des motifs fallacieux,
01:47 le domicile à rentrer, le voleur à l'intérieur du domicile.
01:50 Et c'est ce que j'allais demander, le scénario, ça n'importe ?
01:53 Ils vous disent quoi généralement ?
01:54 Alors les scénarios, de toute façon, ça dépend des équipes, ça dépend des cambrioleurs.
01:58 Ça peut être, ils peuvent invoquer une vague de cambriolages dans le quartier,
02:02 la nécessité de vérifier s'il n'y a pas eu un cambriolage dans le domicile.
02:07 Ça peut également être, on l'a eu à plusieurs reprises, en deux temps.
02:11 D'abord, un agent des eaux se présente
02:14 qui invoque une fuie, nécessité de vérifier des canalisations.
02:17 Un copain qui arrive en tenue de policier ou de gendarme
02:21 informant la victime qu'il s'est lissé d'un cambrioleur
02:25 et qu'ils doivent rentrer à l'intérieur vérifier si la carte bleue, les bijoux
02:29 et les objets de valeur sont bien présents.
02:31 Et c'est des cambrioleurs ?
02:32 Et donc, c'est eux qui reportent avec les bijoux ?
02:34 C'est une même équipe en fait.
02:35 Et c'est très convaincant parce que des fois, ils ont des brassards,
02:38 ils ont des cartes professionnelles, ça veut dire qu'on ne peut même pas faire confiance
02:41 à quelqu'un en uniforme, un policier avec un brassard, une carte professionnelle ?
02:43 Actuellement, on n'est pas sur un uniforme en entier,
02:48 on est la plupart du temps sur des effets, mais effectivement,
02:51 s'ils ont pu s'en procurer par vol ou par d'autres moyens,
02:55 ils peuvent revenir ou donner une apparence de porte d'une arme.
02:58 Les faux pompiers, les faux bourgeois, maintenant, ça existe ?
03:00 Ça existe aussi, il y en a un peu moins, mais ça existe.
03:03 Et c'est aussi au ressort qui vient de commencer, des faux agents de l'INSEE, ça aussi ça arrive ?
03:07 Ça peut arriver, ça peut arriver.
03:08 Les cambriolages en Paris, Rouen, 2013, 2010, c'est toujours très traumatisant.
03:11 Venez nous dire si ça vous est arrivé, comment vous avez réagi en rentrant chez vous,
03:15 et peut-être avez-vous mis en place un système, un dispositif, des petites caméras ?
03:19 On vous attend vraiment. Jacqueline est à Livry-Gargan, bonjour.
03:22 Bonjour.
03:24 Merci de décrocher votre téléphone ce matin.
03:26 Vous, vous avez été victime d'une tentative d'intrusion à la maison ?
03:30 Ah oui, c'était spectaculaire.
03:33 Racontez-nous comment ça s'est passé, Jacqueline Silvoux.
03:36 Il y a quelques années, il y a 3-4 ans.
03:39 Mais enfin, bon, depuis la mairie, elle a fait tout ce qu'elle peut.
03:43 La maire fait des réunions pour prévenir, pour informer, ça, là-dessus, on est très, très, très bien entourés.
03:51 Jacqueline, c'était à 4h du matin que vous procédez les brioleurs chez vous ?
03:54 Alors, à 4h du matin, c'était beau, c'était printemps, tout était fermé à la maison.
04:00 C'est un pavillon, portage de mérciles, la maison, les volets fermés,
04:06 les renvées de bois percionnées dans le haut, fermés bien.
04:10 Mais il y avait aussi la lumière, puisque c'était un pavillon, et puis, tout d'un coup,
04:17 j'ai un de mes chats qui commence à miauler, mais d'une façon incroyable.
04:27 Ah oui, c'était terrible.
04:29 Et ce chat, c'est un bébère, il est bien tranquille, d'habitude et tout.
04:33 Il y a une porte, celle qui descend vers les escaliers, qui retourne au rez-de-jardin.
04:40 Et puis, j'ai dit, mais non, c'est fermé, et tout, il n'y a pas de problème.
04:45 Alors, il continue, et de plus en plus, je saisis la poignée de la porte, quelque chose derrière, l'autre côté.
04:53 Alors là, évidemment, j'ai compris, j'ai compris qu'il y avait quelqu'un, tout était fermé, la clé, partout.
04:59 J'ai compris qu'il y avait quelqu'un, et le matin, on m'a dit, c'est pas possible, tout est fuitu.
05:04 Et en fait, quelqu'un avait découpé le bas de la porte du bar pour rentrer chez vous ?
05:08 Voilà, le bas d'une porte qui avait son torse.
05:11 Jacqueline, vous avez fait quoi ? Vous avez appelé la police ?
05:14 Tout de suite, oui, tout de suite, tout de suite.
05:16 Et alors, ça a été le 17, parce que c'est enregistré, et ils font l'impossible pour arriver le plus vite possible.
05:23 Le standardiste à la place me dit, ils sont vivants, les policiers, donc ils devaient les suivre.
05:29 Parce qu'auparavant, ils avaient déjà visité plusieurs maisons.
05:34 Jacqueline, vous êtes avec nous, Aurore Régaille, vous êtes responsable comme question de la gendarmerie de France.
05:39 Jacqueline, elle a le bon réflexe, si on entend quelque chose, un bruit suspect, on suit la police, la gendarmerie ?
05:43 Absolument, c'est le premier qui se met en sécurité, ça ne se pose absolument pas.
05:46 Et on prend le plus de renseignements possible, et on contacte le 17 dans la foulée.
05:52 Donc, selon le lieu où vous habitez, vous arriverez sur la gendarmerie ou sur la police, peu importe.
05:57 Et l'opérateur va vous poser un certain nombre de questions, pour essayer de localiser au maximum,
06:04 et donc les forces qui sont sur le terrain.
06:06 Parce que, au cours des nuits, on a des patrouilles qui se sont engagées le plus rapidement possible, avec le plus de cléments possible.
06:12 Pour surtout pas, souvent, ils ciblent les cambrioleurs, que ce soit des faux policiers ou autres,
06:19 ou que ce soit des cambrioleurs tout courts, est-ce qu'ils font des repérages ?
06:22 Alors, il y en a, ça dépend des équipes et des modes d'action.
06:25 Il y a des cambrioleurs qui font du repérage pour identifier les horaires d'allées de nuit des propriétaires,
06:34 La solitude aussi peut-être, la solitude de quelqu'un.
06:36 Qui repèrent également si la maison est occupée par des pagés, plutôt seuls,
06:41 viennent les aides à domicile ou autres.
06:44 Il peut y avoir des repérages, après on cambriole, ou une équipe essaie,
06:48 une rue, forcément avoir fait des repérages,
06:51 et fait à l'opportunité, en clanchant les portes, en regardant si c'est ouvert, s'il y a une opportunité,
06:56 si des clés sont mises sur une porte vitrée, par exemple, ou autre, jamais de rentrée.
07:01 Jacqueline, je vous redonne très brièvement la parole à Livry-Gargan,
07:05 apparemment, vous avez, maintenant, vous échangez pas mal avec vos voisins, c'est ça, par téléphone,
07:10 pour essayer de repérer les cambrioleurs ?
07:13 C'est-à-dire que dès que nous avons un réseau, il y a d'abord les voisins vigilants,
07:19 il y a aussi la police municipale qui fait des rondes,
07:25 il y a quand même beaucoup de possibilités de se protéger en amont des problèmes.
07:32 Il faut échanger. Aurore Régail, on fait quoi, en fait ? C'est quoi les solutions ?
07:36 On n'ouvre plus la porte à personne ?
07:38 Non, on va pas en arriver à ces extrémités, mais c'est vrai qu'il faut être vigilant,
07:43 et surtout se faire confiance.
07:45 À partir du moment où on a le moindre doute sur l'identité ou la réalité des motifs invoqués,
07:51 que quelque chose chez soi, enfin, chez la personne qui se dit être investie d'une mission,
08:00 éveille des soupçons, il ne faut pas hésiter à composer le 17,
08:04 ou appeler l'organisme duquel il se dit appartenir, pour confirmer son identité, pour confirmer la mission.
08:11 C'est quoi qui doit attirer notre attention ?
08:13 Parce que franchement, c'est quand même très bien monté, ces coups avec des faux policiers, des faux plombiers.
08:18 Qu'est-ce qui doit attirer notre attention ?
08:20 Le motif invoqué, déjà, les policiers ou les gendarmes n'insistent pas pour rentrer chez les gens,
08:26 pour vérifier s'il y a eu cambriolage.
08:28 Lorsque nous intervenons chez quelqu'un et lorsque nous sommes habilités à rentrer,
08:34 un petit peu de force, c'est lorsqu'il y a une interpellation, une perquisition domiciliaire,
08:39 avec un mandat sur acquisition du procureur de la République.
08:44 Donc il y a quand même tout un cadre légal très important.
08:47 J'évoquais le quotidien, moi il m'arrive, c'est vrai, lorsque j'arrive, un peu speed,
08:51 de pousser la porte chez moi, de laisser à proximité, sur la tablette, les clés de voiture, le portefeuille,
08:57 quand on arrive, on déballe tout et on laisse à proximité. Très mauvaise chose.
09:01 Il est vrai que là-dessus, il faut essayer d'avoir des réflexes, ou en tout cas des habitudes qui changent.
09:08 Éviter de laisser des clés sur une porte vitrée,
09:13 éviter de laisser des portes ouvertes ou non verrouillées de nuit,
09:20 lorsque l'on fait rentrer quelqu'un chez soi, ne jamais le laisser seul dans une pièce.
09:24 Quand on n'est pas là, laisser la lumière ?
09:26 On peut laisser la lumière, effectivement.
09:28 Il y a des lampes qui s'allument toutes seules d'ailleurs, selon des horaires, ça marche plutôt bien.
09:31 Ça permet effectivement de faire penser qu'il y a des occupants.
09:35 On a Sylvie qui nous rejoint depuis Alfortville.
09:37 Le mois dernier, cambriolage, tentative de vol chez elle. Bonjour Sylvie.
09:41 Bonjour Romain.
09:42 Comment ça s'est passé chez vous ?
09:44 J'étais tranquillement, moi, en train de regarder la télé.
09:51 On est en train de vous perdre, Sylvie. Vous étiez tranquillement devant la télé et quelqu'un a sonné avec insistance.
09:56 Et quelqu'un a sonné avec insistance et puis a essayé d'ouvrir la porte avec le loquet.
10:01 Donc j'ai baissé le son de ma télé, je suis allée voir au Judas, j'ai vu un homme avec une capuche,
10:06 un homme de couleur, excusez-moi, mais un homme de couleur avec une capuche sur la tête.
10:11 Je me suis dit, je n'attends pas de colis.
10:13 Donc je n'ouvre pas. Je suis rentrée dans mon salon et comme il insistait, j'ai pris mon téléphone tout de suite.
10:19 J'ai fait le 17 et il est allé, je suis au rez-de-chaussée d'un petit immeuble, il est allé dans la cour, je donne sur un jardin.
10:26 Il a insisté à frapper à mes carreaux fortement. Je suis rentrée dans ma salle de bain, je me suis renfermée.
10:31 J'en ai encore des frissons. J'étais avec la police, avec une dame charmante qui me disait, est-ce qu'il est rentré chez vous ?
10:38 J'ai dit non, mais il insiste pour rentrer. Et là, je ne savais plus quoi faire.
10:44 Elle me dit, allez voir tout doucement s'il est encore là et je l'ai revu passer devant mes fenêtres.
10:50 Et ne bougez pas, ne bougez pas, on va intervenir.
10:53 Mais là, je pense que c'est, oui on fait le 17, mais il faudrait avoir dans son téléphone le numéro de la police de sa ville.
11:02 - De toute façon, vous faites le 17, vous tombez directement...
11:04 - Tout à fait. En fait, quand vous composez le 17, vous tombez sur un standard qui sont des opérateurs
11:09 dont le métier est d'engager la patrouille la plus proche de chez vous.
11:13 Donc là-dessus, c'est vraiment pour un gain de temps.
11:16 Eux, ils ont la localisation exacte des patrouilles et ils engagent les plus proches pour que ce soit le plus court en temps.
11:25 - Merci beaucoup Sylvie, merci beaucoup Aurore Régaille pour tous ces bons conseils.
11:29 On pourra en parler encore parce que des bons conseils, il y en a plein.
11:31 Et des scénarios, il y en a plein malheureusement dans les cambriolages.
11:33 Responsable communication de la gendarmerie d'Ile-de-France, je parlais de scénario.
11:37 Il y a aussi le home-jacking dont on parle ce matin sur France Bleu Paris.
11:41 C'est chez les stars bien souvent, c'est quand ça devient un peu violent.
11:44 C'est quand le voleur s'introduit pendant qu'on est chez nous.
11:47 Et ça arrive aussi chez monsieur, madame, tout le monde.
11:49 J'avais noté une fois quasiment tous les jours sur Paris la petite couronne.
11:52 - Et on entend le choc aussi pour Sylvie, même plusieurs semaines, plusieurs mois après.
11:55 On rappelle aussi ce conseil qu'on vous a donné depuis 6h ce matin.
11:58 Attention les réseaux sociaux à ne pas mettre trop de photos.
12:02 Je suis en vacances, je suis ailleurs, je suis en week-end.
12:05 Mon appart, il est comme ci, comme ça, parce que ça attire l'œil.