• il y a 11 mois
En août 1977, l'arrestation de David Berkowitz met fin à la vague de terreur qui déferle sur New York. Mais la vérité n'est pas si simple pour le journaliste Maury Terry.
Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Au cours de l'été 2017, j'ai reçu trois boîtes envoyées par un journaliste d'investigation, nommé Maury Terry.
00:16 Maury avait passé sa vie à fouiller dans les recoins les plus sombres des faits divers criminels.
00:22 Un homme a réussi à reconstituer une nouvelle version des meurtres, il s'agit du journaliste Maury Terry.
00:28 Avec moi le journaliste Maury Terry.
00:30 Merci d'accueillir Maury Terry.
00:32 Pourtant, une affaire continuait de le hanter.
00:35 Il s'agissait d'un des crimes les plus terrifiants de l'histoire de New York.
00:40 À New York, les recherches se poursuivent pour retrouver le tueur au calibre 44.
00:46 C'est l'une des plus grandes chasses à l'homme de l'histoire de cette ville.
00:48 La terreur règne, il a tiré sur 13 personnes, 600 sont mortes.
00:52 Le tueur a nargué les autorités en écrivant deux lettres.
00:55 Toutes deux étaient signées "le fils de Sam".
00:57 La police sait que les gens sont en colère, ils ont peur.
01:00 Voici l'homme que la police pense être le fils de Sam.
01:04 Il s'agit de David Berkowitz.
01:06 Pour beaucoup de New Yorkais, le cauchemar était terminé.
01:12 Mais pour Maury, il ne faisait que commencer.
01:15 Maury a vu quelque chose que personne d'autre n'a vu.
01:20 C'est devenu bien plus qu'une histoire d'un tueur passé aux aveux.
01:25 On n'en a pas fini du fils de Sam.
01:28 Le fils de Sam existe encore.
01:31 Je crois que Maury avait découvert quelque chose de plus important que ce qu'on semblait savoir.
01:36 Ces gens se livraient à des rituels, ils buvaient du sang.
01:39 Cette organisation était colossale.
01:42 Leur théologie consiste à faire le plus de ravages possible.
01:46 Et plus important encore, elle était réelle.
01:49 Y a-t-il un lien entre les meurtres de Manson et ceux du fils de Sam ?
01:53 Il y avait de vraies questions dans cette affaire,
01:55 mais leur réponse a été "on arrête tout, c'est terminé".
01:58 Il voulait que le monde entier sache la vérité, et c'est devenu une obsession.
02:02 Il continuait de creuser les pistes, de plus en plus, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'issue.
02:06 Maury est un peu parti en vrille.
02:08 Dès le début, j'ai su que quelque chose clochait dans l'affaire Berkowitz.
02:12 Il était persuadé qu'il avait raison.
02:14 Vous pouvez prouver le contraire ?
02:16 Non, justement.
02:17 Il a fallu pas mal d'années.
02:19 On a suivi de multiples pistes, emprunté de nombreuses voies sans issue,
02:22 et on est finalement arrivé à une conclusion.
02:24 L'oeuvre de Maury était désormais dans ses boîtes.
02:27 Et la réponse à ce mystère et à l'obsession du journaliste
02:31 se trouvait quelque part au fond de celle-ci.
02:33 Ils ont totalement ignoré la vraie histoire de ce cas.
02:39 Oui, mais c'est vraiment un chemin de mort et de destruction.
02:43 Et une fois que vous avez passé cette ligne,
02:46 parfois, vous ne pouvez pas sortir.
02:49 L'Histoire du Journaliste
02:54 Le journaliste est un homme.
02:59 Le journaliste est un homme.
03:03 Le journaliste est un homme.
03:09 Le journaliste est un homme.
03:15 Le journaliste est un homme.
03:21 Le journaliste est un homme.
03:27 Le journaliste est un homme.
03:31 Le journaliste est un homme.
03:38 Bonsoir.
03:42 Chaque soir, dans tout le pays,
03:44 70 à 80 millions d'Américains s'assoient devant la télévision,
03:47 et le plus souvent, le programme qui les divertit, c'est un crime.
03:51 Et dans ces innombrables aventures,
03:53 même les crimes les plus complexes
03:55 ont tendance à être soigneusement bouclés en 30 minutes ou une heure.
03:59 Ce n'est pas comme ça dans la vraie vie.
04:01 C'était l'été 1977,
04:07 un été dont je me souviendrai toute ma vie.
04:11 J'avais presque 31 ans,
04:14 et je travaillais dans la banlieue de New York
04:16 comme rédacteur en chef du magazine d'IBM.
04:19 Dehors, la ville était en plein bouleversement,
04:23 et l'atmosphère était des plus pesantes.
04:26 J'étais en ébullition, et j'en voulais plus.
04:30 Pourtant, j'ignorais que ma curiosité
04:32 allait bientôt m'entraîner dans l'une des expériences
04:35 les plus étranges et terrifiantes que j'aie jamais connues.
04:39 Un cas de folie qui allait changer ma carrière
04:42 et ma vie à tout jamais.
04:49 La ville de New York a été frappée par une augmentation considérable
04:53 du coût de l'emprunt, du chômage,
04:56 ainsi que de la baisse des revenus en raison de la récession.
04:59 On répète constamment aux New Yorkais que leur ville est la plus sale,
05:02 la plus bruyante, la plus miteuse,
05:04 et la plus infestée de rats et de criminels de tout le pays.
05:07 Et que si nous qui y vivons avions un peu de cervelle,
05:10 nous en partirions.
05:12 Il y a des prostituées, des drogués, ou encore de simples squatteurs.
05:15 Toutes sortes de crimes sont commis ici.
05:18 À cette époque, l'État de New York était en très mauvaise posture
05:21 à de nombreux égards.
05:23 La ville se détériorait, tout comme les relations de voisinage.
05:26 Ce n'était pas le moment idéal pour vivre à New York.
05:30 L'année dernière, près de 11 000 crimes graves ont été signalés ici,
05:36 soit un pour 15 habitants.
05:39 4000 personnes ont été agressées, volées, violées ou assassinées.
05:43 Je vais tuer un mec ! Je vais le tuer ! Je vais le tuer !
05:47 D'accord.
05:49 Je vais le tuer !
05:51 Pour nous, la police, c'était... c'était fou.
05:55 On avait des braquages de banques, des homicides,
06:00 des cadavres à la pelle.
06:02 On ne pouvait plus gérer. C'était une question de temps.
06:05 On surnommait New York "Fun City", la ville où on s'amuse.
06:08 À présent, la police et les pompiers de New York l'appellent "Fear City",
06:12 la ville de la peur.
06:14 Le maire Abraham Beame prévoit de licencier environ 10 000 policiers,
06:18 pompiers et autres agents de sécurité afin d'aider la ville à sortir de la crise.
06:23 Ils ont gelé les embauches.
06:28 Il y a eu des licenciements.
06:30 Le temps de travail a été réduit.
06:32 Il y a eu pas mal de choses qui ont joué contre nous.
06:35 Et puis, tout à coup, dans ce lourd climat ambiant,
06:40 d'une ville des plus vulnérables,
06:43 quelqu'un s'est mis à tuer.
06:45 Le 29 juillet 1976,
06:52 Donna Loria, 18 ans, se trouvait devant sa maison,
06:55 dans une voiture, avec Jody Valenti.
06:57 Deux coups de feu ont soufflé la vitre.
07:00 Donna a été tuée sur le cou.
07:02 Ma femme est arrivée en criant. On l'aura tirée dessus.
07:05 Je suis descendue en courant, mais elle était déjà morte.
07:08 Et il n'y avait personne autour.
07:11 Ma fille avait 18 ans, et ces années-là, il me les a arrachées du cœur.
07:15 Quelqu'un qui tire sur un inconnu sans raison,
07:20 c'est sûr que c'est un acte grave.
07:22 Mais à New York, ça arrive souvent.
07:24 Donc, personne n'y prête vraiment attention.
07:27 Et puis, ça s'est répété.
07:30 C'est un vendredi soir, comme les autres.
07:40 Le bar est plein à craquer.
07:42 On boit, on descend des shots, on s'amuse.
07:45 Rosemary arrive à ce moment-là, elle traverse le bar.
07:48 Elle et moi avions couché ensemble plusieurs fois,
07:51 alors on décide de partir.
07:53 Il doit être à peu près deux heures moins le quart.
07:56 On monte dans sa voiture,
07:59 et on se garde devant cette maison, sur la 159e.
08:02 On a peut-être allumé un joint.
08:06 Et ensuite,
08:10 c'est comme si la voiture avait explosé.
08:12 Les vitres se sont brisées.
08:15 J'avais des petits morceaux qui s'étaient incrustés dans mes mains.
08:18 Je lui ai crié « démarre la voiture, tirons-nous d'ici ! »
08:22 Vers 4 heures du mat', je me réveille,
08:28 et ma tête est enveloppée dans un kilomètre de gaz.
08:31 J'ai une migraine atroce.
08:33 Deux flics arrivent.
08:36 Un des deux me dit « dois-je appeler tes parents ? »
08:39 Je lui réponds « tant que je suis à la maison à 7 heures,
08:41 ma mère ne saura jamais que je suis sorti. »
08:43 C'est là qu'il a ajouté « fiston, t'as reçu une balle dans la tête,
08:45 tu ne vas pas rentrer chez toi. »
08:47 C'était tout simplement un type qui tirait sur des gens.
08:53 Son but n'était pas de tuer pour voler,
08:55 il n'y avait pas de raison précise.
08:57 Mais il frappait de manière aléatoire.
08:59 Deux jours après Thanksgiving, aux alentours d'une heure du matin,
09:05 Donathe Massie et Johan Lomino se tenaient sur le perron de Mademoiselle Lomino,
09:09 à Belle Rose, quand le tireur a ouvert le feu.
09:12 Il a touché Donathe Massie au niveau du cou,
09:14 et Johan Lomino dans le dos.
09:16 Elles ont toutes les deux survécu, mais Johan Lomino est désormais paralysé.
09:19 Après cette fusillade, les enquêteurs ont demandé aux portraitistes
09:23 s'ils pouvaient faire un portrait robot.
09:25 Quand on fait un portrait robot et que la personne est ensuite arrêtée,
09:29 c'est généralement ressemble.
09:31 Et ça n'arrive jamais que ça soit complètement l'opposé ?
09:35 C'est très rare, vraiment.
09:37 Je pense qu'il ressemble plus ou moins à ça.
09:40 C'étaient les jeunes qui étaient les plus touchés.
09:44 Ils étaient seuls dehors, ou à se bécoter dans leur voiture,
09:48 et on leur tirait dessus sans discernement.
09:51 Christine Freund, 26 ans, est morte dans une fusillade
09:58 qui semble ne pas avoir de motif.
10:01 Il y a eu une explosion, et à la seconde où je l'ai entendue,
10:04 je me suis retourné.
10:06 Et là, Chris est tombé sur moi la tête la première.
10:09 Je l'ai soulevé, et je me suis mis à hurler "Chris ! Chris !"
10:12 Pour la police, c'est un meurtre dénué de sens.
10:15 Il n'y a pas de suspect et certainement pas de motif.
10:18 Je travaillais dans la 15e zone d'homicide dans le Queens,
10:22 et on nous a signalé qu'il y avait eu une fusillade
10:26 à l'extérieur de la station de métro de Forest Hills.
10:30 J'ai vu les dégâts causés par le coup de feu.
10:33 J'ai remarqué la taille du trou créé par la balle
10:37 qui a touché le tableau de bord de la voiture.
10:40 Il était plutôt inhabituel.
10:42 J'ai eu l'occasion de voir pas mal de types de balles et leurs effets,
10:46 et c'est la première fois que j'en voyais une de cette dimension-là.
10:50 Ça m'a fait un choc.
10:53 C'est la deuxième fois au cours des derniers mois
10:56 que cela se produit dans le Queens.
10:59 Y a-t-il un lien ? On ne le sait pas.
11:02 Il faisait nuit noire, et j'ai vu plusieurs personnes debout qui s'agglutinaient.
11:12 Puis j'ai remarqué un corps au sol.
11:14 Il était immobile.
11:16 C'était celui d'une belle jeune fille.
11:18 C'est quelque chose qui vous brise littéralement.
11:22 Virginia Voskarychian, 19 ans, étudiante à Columbia,
11:26 a été tuée alors qu'elle rentrait chez elle.
11:28 Le coup de feu a été tiré à bout portant.
11:31 Virginia Voskarychian est tombée,
11:33 le sang jaillissant de sa blessure au visage.
11:36 C'est censé être un quartier calme, à faible criminalité.
11:40 C'est ce que je pensais aussi.
11:42 C'est vraiment un coin où il fait bon vivre, et je m'y plais.
11:45 J'aime ce quartier, mais...
11:47 quand deux incidents comme celui-ci se produisent dans...
11:49 Deux incidents ?
11:50 Oui, vous savez, le dernier tir, il a eu lieu ici aussi, il y a un mois.
11:53 C'était à côté, à quelques mètres au coin de la rue.
11:56 Il y a eu quelques rumeurs qui ont circulé,
11:58 selon lesquelles ce crime aurait un lien avec celui de Madame Freund,
12:03 qui a eu lieu le 30 janvier.
12:05 À vrai dire, à ce stade de notre enquête,
12:08 nous n'avons aucune raison de croire que ces deux affaires sont intimement liées.
12:13 J'ai pris conscience de la situation
12:19 lorsque l'expert en balistique m'a appelé.
12:22 Pour dire que ça concordait.
12:25 L'arme utilisée par le tireur était un Charter Arms de calibre 44.
12:31 C'était la même arme dans les deux affaires.
12:34 Quand j'ai entendu ça, je me suis dit...
12:37 Non, mais c'est fou, c'est une situation inhabituelle.
12:40 Ça a fait sourciller pas mal de gens, ça a provoqué de l'inquiétude.
12:43 Nous avons déterminé qu'un revolver de calibre 44 a été utilisé dans les deux affaires.
12:49 C'est pourquoi, comme l'a mentionné le maire,
12:52 il est important que qui que ce soit ayant des informations
12:55 concernant une personne en possession d'un revolver de calibre 44 nous appelle.
13:00 On se disait à l'époque qu'on avait peut-être affaire à un tueur en série.
13:06 Voici le portrait robot du suspect de l'une des plus horribles affaires de meurtre
13:10 que la police de New York ait eu à traiter depuis longtemps.
13:14 Le tueur que la police recherche est appelé "le tueur au calibre 44"
13:18 en raison de l'arme qu'il a utilisée.
13:20 Le tueur a frappé cinq fois depuis l'été dernier.
13:23 Ces victimes sont pour la plupart des jeunes femmes aux cheveux longs plutôt foncées.
13:27 Une fois qu'on a été certain qu'on avait affaire à un tueur en série,
13:31 il suffisa de lire les journaux. On ne parlait plus que de ça.
13:35 La peur s'est répandue dans cette ville.
13:38 Les rues et les quartiers résidentiels sont désertés tard dans la nuit.
13:41 Les coins où se retrouvaient les amoureux ont été évacués,
13:44 les endroits où les jeunes se réunissaient également.
13:47 La police a tout simplement reçu l'ordre de les mettre en sécurité.
13:51 On traînait souvent devant chez moi et dans mon jardin pour se dire "bonne nuit",
13:55 mais on ne peut plus le faire.
13:57 Ce n'était pas uniquement les quartiers des amoureux qui étaient dangereux.
14:01 Marcher dans la rue l'était tout autant.
14:03 N'importe où on était vulnérable.
14:06 Voilà ce qu'était la vraie peur.
14:08 La peur était devenue omniprésente.
14:11 La peur de voir le tireur frapper à nouveau a perturbé les jeunes femmes
14:15 dans le Queens et dans le Bronx.
14:17 La journée, les jeunes femmes recouvrent leurs cheveux d'un foulard
14:21 ou les relèvent en chignons.
14:23 J'ai peur de prendre la voiture, j'ai peur de faire quoi que ce soit.
14:26 On ne peut pas savoir où il sera.
14:28 J'ai pensé à l'éteindre un peu plus roux ou changer carrément.
14:31 C'est vrai, je pense même à couper mes cheveux courts si je reste brune.
14:35 Vous avez beaucoup de clientes qui viennent pour une coupe courte ?
14:39 Oui, ça m'arrive.
14:41 Je n'aime pas faire couper les cheveux courts, même si ça ne leur va pas très bien.
14:46 Imaginez un peu la portée de ces actes.
14:49 Ils marchaient nonchalamment vers des voitures
14:52 et faisaient sauter la cervelle des gens.
14:55 Il n'y avait aucune raison à cela.
14:58 Cherchait-on une seule personne ? En cherchait-on deux ?
15:02 On n'en savait rien.
15:04 La ville est grande.
15:06 Et trouver un grain de poussière dans une grande ville, c'est difficile.
15:11 New York, 1988
15:13 À New York, les recherches se poursuivent pour retrouver le tueur au calibre 44.
15:17 C'est l'une des plus grandes chasses à l'homme de l'histoire de cette ville.
15:20 Comme tout le monde à New York, j'étais captivé par le crime
15:24 perpétré par le tueur au calibre 44.
15:27 Je n'avais aucune connaissance particulière de l'affaire.
15:30 J'étais un outsider, comme les autres.
15:33 Pourtant, mon esprit s'est retrouvé subjugué par le mystère
15:37 autour de l'identité de ce tueur.
15:40 Ils ne le savent pas.
15:42 Je me suis surtout demandé où exactement il allait frapper à nouveau.
15:47 Maury était quelqu'un de naturellement très bon à tout ce qui était
15:55 jeux de mots, puzzles et messages cryptés.
15:59 Sa mémoire, c'était une éponge.
16:02 À l'époque, on écoutait beaucoup du 45 tours.
16:05 Et Maury pouvait donner le nom de l'artiste,
16:08 le titre de la chanson, la maison de disques
16:11 et quel était son classement dans les ventes à la date du jour.
16:15 Moi, je ne sais même plus ce que j'ai mangé ce matin.
16:18 Maury pouvait rendre compte de toutes les statistiques
16:21 concernant les équipes sportives qu'il suivait, comme les Giants.
16:24 Il avait ce genre de mémoire.
16:26 Sa capacité à mémoriser était impressionnante.
16:29 Il était toujours en train de poser des questions.
16:32 Un jour, je lui ai dit, "Tu sais, je suis très mal à l'aise avec toi."
16:36 Il m'a répondu, "C'est-à-dire?"
16:39 Et je lui ai dit, "Tu es comme un flic."
16:42 Et j'ai ajouté, "J'ai l'impression de subir un interrogatoire.
16:45 Tu m'interroges tout le temps."
16:47 Et il m'a dit, "Je fais ça, moi?"
16:50 J'ai répondu, "Oui, tout le temps."
16:52 C'était sa nature d'être ainsi.
16:55 Il faut avoir un certain esprit pour faire ça.
16:59 Le jour de la première attaque
17:02 Cette nuit, le tueur a encore frappé, revenant ici, dans le Bronx,
17:06 à deux rues de sa première attaque.
17:09 Valentina Souriani, 18 ans, et son petite amie,
17:12 Alexander Isso, 20 ans, étaient dans la voiture du jeune homme
17:15 garé sur la route latérale de la Hutchinson River Parkway.
17:18 À 3h du matin, trois coups de feu ont soufflé la vitre conducteur de la voiture.
17:21 Valentina est décédée d'une balle dans la tête.
17:24 Alexander a reçu deux balles dans la tête.
17:27 Les deux coups de feu ont été faits pour quelques heures après.
17:30 Sur le lieu de l'homicide de Souriani et Isso,
17:36 il a laissé une lettre.
17:39 Elle m'était adressée.
17:41 "M. Joe Borelli, homicide du Queens.
17:44 Je suis profondément blessé par le fait que vous me traitiez de misogyne.
17:48 Je ne le suis pas, mais je suis un monstre.
17:52 Je suis le fils de Sam.
17:55 Quand le père Sam se saoule, il devient méchant.
17:58 Il bat sa famille.
18:01 Sam aime boire du sang.
18:04 Sors et tue, ordonne le père Sam.
18:07 Je suis le monstre Belzebuth,
18:10 le géant potelé.
18:13 J'aime chasser, rôder dans les rues à la recherche de gibier.
18:16 M. Borelli, monsieur, je ne veux plus tuer.
18:19 Non, monsieur, je ne veux plus tuer.
18:22 Mais je dois honorer le père.
18:25 Policier, laissez-moi vous hanter avec ces mots.
18:28 Je reviendrai, je reviendrai.
18:31 Meurtrièrement vôtre, M. Monstre."
18:34 Le langage adopté dans cette lettre,
18:45 je n'avais jamais entendu ni vu auparavant.
18:48 C'était déconcertant.
18:51 Le commissaire Borelli avait quatre filles.
18:54 À l'insu du commissaire Borelli,
18:57 nous avons mis en place une surveillance de sa maison.
19:00 Quand une personne psychotique envoie une lettre démoniaque
19:03 adressée à la police, oui, c'est de la provocation.
19:06 C'était une énorme affaire.
19:12 Et tout le monde était littéralement terrifié.
19:15 La police ne savait pas grand-chose.
19:18 Elle vérifiait tout.
19:21 Mais c'était très difficile de mettre la main sur ce tueur.
19:24 Le Dr. Harvey Schlossberg des services de police de New York,
19:27 l'un des psychologues criminels les plus connus du pays,
19:30 pense que le tueur souffre de dysfonctionnements sexuels.
19:33 Et la seule façon pour lui d'extérioriser son impuissance totale,
19:36 c'est de sortir et de tuer.
19:39 Pour lui, c'est l'équivalent du rapport sexuel.
19:42 Au sens analytique, au sens symbolique,
19:45 c'est l'orgasme.
19:48 Et en soi, le revolver, l'arme elle-même, représente à l'évidence le phallus.
19:51 Dans une lettre à la police, il se fait appeler le fils de Sam.
19:54 Que pensez-vous de ce nom ?
19:57 Nous avons supposé un tas de choses concernant sa signification.
20:00 Beaucoup de gens, pendant la guerre du Vietnam,
20:03 se désignaient comme fils de Sam, sous-entendu, fils de l'oncle Sam.
20:06 Évidemment, il y a aussi un lien avec le satanisme.
20:09 Dans ce cas, Sam, c'est Sam le diable.
20:12 Et on ne sait pas ce qu'il veut dire.
20:15 Pourquoi le tueur écrit-il cette lettre ?
20:18 Premièrement, parce qu'il veut être entendu.
20:21 Il y a une raison pour laquelle je fais ça.
20:24 Vous ne comprenez pas ma raison. Laissez-moi vous donner ma raison.
20:27 Il y a eu cet échange entre le tueur,
20:30 la police,
20:33 et enfin avec un journaliste.
20:36 Vous avez couvert beaucoup d'affaires policières à New York.
20:41 Concernant les policiers qui travaillent sur ce journal,
20:44 sont-ils différents des autres ?
20:47 Oui, non, vous savez, c'est une de ces affaires qui occupe une grosse partie de l'esprit de chacun.
20:50 Ça rend les gens fous.
20:53 Jimmy Breslin était cette voix du Daily News qu'on pouvait identifier.
20:56 Les gens de la ville savaient vraiment à quoi Jimmy ressemblait.
20:59 Et ces gens-là se sont mis à acheter ce journal,
21:02 le Daily News, grâce à lui.
21:08 Jimmy Breslin, du New York Daily News,
21:11 a écrit une chronique sur le tueur.
21:14 Jimmy Breslin écrit alors un article demandant au fils de Sam de tout arrêter.
21:17 Et le fils de Sam a répondu avec une lettre.
21:23 Quand Jimmy Breslin a reçu cette lettre,
21:29 il ne l'a pas remise immédiatement à la police,
21:32 parce qu'il y avait un autre journal auquel on aurait pu la donner.
21:36 Le courrier reçu par Breslin était une lettre terrifiante du tueur.
21:39 "Bonjour, depuis les caniveaux de New York,
21:44 qui sont remplis de crottes de chien, de vomi,
21:47 de vin éventé, d'urine et de sang.
21:50 Monsieur Breslin, ne croyez pas que parce que vous n'avez pas eu de mes nouvelles depuis longtemps,
21:53 je me suis rangé.
21:56 Non, au contraire, je suis toujours là,
21:59 comme un esprit errant dans la nuit,
22:02 ne sachant pas ce que l'avenir nous réserve,
22:05 je dois vous dire adieu,
22:08 et je vous verrai à la prochaine mission.
22:11 Dans leur sang, et depuis le caniveau,
22:14 la création de Sam 44."
22:17 La lettre comprenait une série de surnoms mystérieux.
22:20 Le Duc de la Mort,
22:23 le Grand Méchant Roi,
22:26 et John Wittees, violeur et étouffeur de jeunes filles.
22:29 Un tas d'éléments morbides
22:32 révélant qu'il jouait à un jeu mortel.
22:35 La lettre était très sinistre,
22:38 parce qu'il sait qu'on est au courant qu'il a lu quelque chose que j'ai écrit,
22:41 et il est peut-être là, quelque part dehors,
22:44 en train de le lire à nouveau.
22:47 Le temps que la police ait cette lettre en sa possession,
22:50 Jimmy Breslin avait la mainmise sur les médias.
22:56 Le fils de Sam, c'est un sujet majeur pour tous,
22:59 mais encore plus pour Jimmy Breslin.
23:02 Le tueur l'a choisi comme intermédiaire pour atteindre un public plus large.
23:05 C'était la première fois avec cette affaire
23:08 que la presse prenait part à la création de l'information,
23:11 et non pas nécessairement à la diffusion de cette information.
23:14 C'est l'un des épisodes les plus dégoûtants que j'ai vus dans le journalisme,
23:17 se faire complice d'une série de meurtres.
23:20 Ça vous pose problème qu'on publie cette lettre ?
23:23 C'est un problème dans le domaine de l'information.
23:26 C'était une époque de grands changements,
23:29 probablement la plus grande transformation
23:32 qui ait jamais eu lieu dans le journalisme à New York, ou même ailleurs.
23:35 Il n'y avait que trois journaux,
23:38 le New York Times, le New York Daily News et le New York Post.
23:41 Il faut se rappeler qu'il n'y avait pas d'Internet,
23:44 pas de réseaux sociaux et pas de journaux télévisés sur le câble.
23:47 Évidemment, c'était une excellente opportunité pour le Daily News,
23:50 c'était grandiose.
23:53 Ceux qui n'étaient pas très contents, c'était les gens du New York Post.
23:56 À cette époque, Murdoch construisait son empire.
23:59 Il voulait des gros titres,
24:02 aussi grands, aussi fous et aussi effrayants que possible.
24:05 C'est ça qui faisait vendre.
24:08 La terreur faisait vendre.
24:17 Bien que j'essayais d'ignorer l'hystérie
24:20 qui se manifestait à chaque coin de rue,
24:23 la panique grandissait tout autour de moi.
24:26 Bien sûr, les probabilités qu'une personne soit abattue
24:32 par le fils de Sam étaient immenses,
24:35 mais les chiffres, ça ne fait pas vendre les journaux.
24:38 C'est une leçon que j'ai malheureusement apprise à mes dépens.
24:41 Maury travaillait chez IBM à l'époque.
24:45 Il était rédacteur en chef de leur magazine de recherche
24:48 à Yorktown, à New York.
24:51 Et je me souviens qu'il m'a raconté comment il s'était lancé
24:54 dans le journalisme.
24:57 C'était en 1968, au moment de l'assassinat
25:00 de Martin Luther King.
25:03 Il était jeune reporter pour un journal, un journal local.
25:08 C'était une période très, très stressante aux États-Unis.
25:13 Dans les jours qui ont suivi l'assassinat de Martin Luther King,
25:16 des émeutes ont éclaté dans tout le pays.
25:19 En rentrant d'un tournoi de basket à Portchester,
25:22 dans l'État de New York,
25:25 j'ai découvert qu'un quartier à deux rues du centre-ville
25:28 s'était transformé en champ de bataille urbain.
25:31 Les émeutiers se déchaînaient au rythme des flammes,
25:34 tandis que la police et les pompiers esquivaient briques et bouteilles.
25:37 Cette nuit-là, je suis resté avec tous ces jeunes
25:40 dans la rue, avant de retourner au journal
25:43 pour écrire l'histoire telle que je l'avais vue.
25:46 On a recensé d'importants dégâts matériels
25:52 et 19 arrestations.
25:55 Mais les rédacteurs ont étouffé l'histoire
25:58 et ont choisi leur propre version.
26:01 Ils ont simplement dit que tout était calme,
26:05 que tout allait bien et qu'il n'y avait pas de problème.
26:08 C'était un mensonge.
26:11 Et ils le savaient.
26:14 Et toute cette histoire, ça l'a vraiment démoralisé.
26:17 Il avait écrit ce qui s'était passé.
26:20 Il avait écrit la vérité.
26:23 Et ils ont totalement détruit son histoire
26:26 et ils ont publié un faux récit.
26:29 Tout ça l'a mis un peu en colère.
26:32 Il ne l'a jamais oublié.
26:35 Si il écrivait quelque chose,
26:38 ce serait publié exactement comme il l'avait rédigé.
26:41 Le sens de la justice, c'était, je crois,
26:44 quelque chose qui le motivait.
26:47 Je le pense vraiment.
26:50 Au fond, il a toujours eu cette volonté de dire,
26:53 je vais découvrir la vérité.
26:56 ♪ ♪ ♪
26:59 ♪ ♪ ♪
27:02 ♪ ♪ ♪
27:05 ♪ ♪ ♪
27:08 (sirène)
27:11 ♪ ♪ ♪
27:14 ♪ ♪ ♪
27:17 - Depuis près d'un an, la police de New York
27:20 recherche un meurtrier qui est surnommé "le tueur au calibre 44".
27:23 La nuit dernière, il a frappé à nouveau,
27:26 blessant cette fois-ci un jeune couple dans une voiture garée.
27:29 - Il s'agit de la 7e attaque du tueur en 11 mois.
27:32 Selon la police, un schéma se dessine.
27:35 Cette voiture était garée tôt le matin,
27:38 non loin d'une boîte de nuit.
27:41 Une jolie fille aux cheveux longs et foncés
27:44 et son petit ami ont été touchés par des balles de calibre 44
27:47 tirées à travers la vitre.
27:50 - Je me souviens des tirs près de la discothèque et les faces.
27:53 C'était à Bayside, dans le Queens.
27:56 C'était à 2 ou 3 kilomètres de chez moi.
27:59 Judy Placido avait les cheveux longs et foncés.
28:02 Quand j'ai vu que ça s'était passé à côté,
28:05 j'ai commencé à avoir peur de sortir à nouveau.
28:08 - Les gens ont cessé de sortir dans des discothèques
28:11 de peur de se faire tirer dessus par le fils de Sam.
28:14 Les garçons craignaient que leur petit ami
28:17 ne soit la prochaine victime.
28:20 Les maris étaient inquiets pour leur femme.
28:23 Il y a eu pénurie de spray au poivre.
28:26 Les gens achetaient des armes.
28:29 Tout le monde regardait en permanence par-dessus son épaule.
28:32 Et ça a affecté combien? 8 ou 9 millions de personnes.
28:35 C'était comme un baril de poudre.
28:38 On ne savait pas quand il allait exploser.
28:41 - New York et ses 10 millions d'habitants
28:44 ont été privés d'électricité la nuit dernière
28:47 en raison d'une panne de courant.
28:50 Tandis que certains tentaient de se débrouiller,
28:53 des milliers d'autres ont saisi l'occasion pour piller.
28:56 - Une nuit illuminée par les flammes des pyromanes,
28:59 percée par les rires des pillards
29:02 et branlée par les pleurs de leurs victimes.
29:05 - Des milliers de personnes ont participé
29:08 à une orgie de pillage et d'incendie
29:11 qui a été intentionnée.
29:14 - D'un côté, il y a un tueur en série qui court les rues,
29:17 le fils de Sam, et puis de l'autre,
29:20 il y a des gens qui pillent les rues
29:23 et des quartiers qui brûlent littéralement.
29:26 Tout ça accentuait le sentiment
29:29 que la ville était tout simplement hors de contrôle.
29:32 Et ça n'a cessé d'empirer encore et encore.
29:35 (sifflement)
29:38 - Vous êtes prêts?
29:44 - C'est une question que les New-Yorkais se posent beaucoup
29:47 ces derniers temps. Sommes-nous prêts pour une nouvelle panne de courant,
29:50 un détournement de bus, un attentat à la bombe
29:53 ou un autre meurtre par le tueur au calibre 44?
29:56 - Le pressentiment qu'avaient les policiers chargés de l'enquête,
29:59 c'est que pour l'anniversaire de la première fusillade,
30:02 la police était prête à nouveau.
30:05 - Dites-moi, Jim, que souhaitez-vous pour le 29 juillet?
30:08 Vous ne devez pas oublier Donna Loria.
30:11 C'était une fille très, très douce.
30:14 - Tout a commencé avec la lettre de Breslin.
30:17 On savait que le premier meurtre avait eu lieu le 29.
30:20 Il allait peut-être tuer quelqu'un à la date anniversaire.
30:23 Et je pense que tout le monde, y compris la police,
30:26 est parti sur cette théorie.
30:29 - Le crime s'est changé.
30:32 Pour moi, il met en place une sorte de jeu du chat et de la souris.
30:35 - J'étais censée aller à une fête vendredi soir et j'y vais pas.
30:38 - Pourquoi?
30:41 - Je suis effrayée. Il est fou. Il tue tous ces gens.
30:44 Ce serait vraiment stupide de ma part de sortir.
30:47 Parce qu'il a fait comprendre que quelque chose allait se passer vendredi soir.
30:50 - Il frappe à la pleine lune. Et ce samedi soir, c'est la pleine lune.
30:53 Et vendredi, on est le 29. C'est l'anniversaire de la mort de Donna Loria.
30:56 - Je vais rester tranquille.
30:59 - Au cours des 12 derniers mois,
31:02 un fou furieux s'est attaqué à la ville,
31:05 abattant des jeunes filles et des couples
31:08 alors qu'ils s'enlaçaient dans des voitures garées,
31:11 sur des perrons, ou marchaient de nuit dans les rues.
31:14 Et ce soir, c'est la date anniversaire du début de ce chaos.
31:17 - On a fait tout ce qu'on pouvait.
31:20 On a couvert les ponts, on a couvert les rues,
31:23 on a couvert les rues, on a couvert les rues.
31:26 On a fait tout ce qu'on pouvait.
31:29 On a couvert les ponts, on a couvert tous les parkings
31:32 où les jeunes pouvaient aller, les coins des amoureux.
31:35 On avait un nombre incalculable de flics dans la rue
31:38 et toute la force opérationnelle,
31:41 qui comptait plus de 300 personnes à l'époque.
31:44 Tout le monde était sur le coup.
31:47 - Nous avons affaire à un homme rusé
31:50 qui planifie ce qu'il a l'intention de faire.
31:53 Il le fait, il le fait bien.
31:56 Il prévoit son arrivée sur les lieux,
31:59 il orchestre son passage à l'acte et il programme son départ.
32:02 - On a fini par mettre des perruques à des policiers.
32:05 Certains d'entre eux devaient se faire passer pour des femmes
32:08 dans des voitures. Un des agents a dit à son collègue,
32:11 "Souviens-toi de garder les yeux ouverts
32:14 quand tu m'embrasseras ce soir."
32:17 Parfois, il faut détendre l'atmosphère, n'est-ce pas?
32:20 - La grande métropole est entrée dans la tourmente.
32:23 Une force opérationnelle plus importante que les services de police
32:26 s'est mise à traquer le fils de Sam
32:29 dans l'un des scénarios les plus meurtriers que New York ait jamais connu.
32:32 - Au cours de la nuit, la police envahit les secteurs
32:35 où le tueur a frappé. Déguisé en voyou du quartier,
32:38 il se déplace dans des voitures banalisées
32:41 et contrôle les personnes qui sont encore dehors bien après minuit.
32:44 - Bonsoir. Vous êtes policier?
32:47 - Non. - Vous avez vos papiers?
32:50 - Oui, tenez. - Il y a eu une brève poursuite
32:53 après le signalement d'un conducteur agissant de manière suspecte.
32:56 Il essayait d'échapper à la police.
32:59 En quelques secondes, le conducteur était encerclé
33:02 par une demi-douzaine de voitures de police banalisées
33:05 et une douzaine d'officiers. - On doit faire notre travail.
33:08 C'est difficile, on ne l'a jamais fait de cette façon. On procède comme ça, maintenant.
33:11 - Je comprends. Pas de problème. - Merci.
33:14 - Une nouvelle fausse alerte dans une affaire
33:17 qui en a déjà compté des centaines. Mais chaque piste doit être vérifiée
33:20 pour pouvoir arrêter le tueur au calibre 44
33:23 avant qu'il ne frappe à nouveau.
33:26 - Je pense que c'est dans le centre, sur la carte.
33:31 - C'est quel type d'arme? - Un calibre 38.
33:34 C'est un revolver de service. - Je ne connais personne
33:37 qui a un calibre 44, par hasard. - Cette date anniversaire vous inquiète?
33:40 - On est tout le temps inquiet, mais on sait aussi
33:43 qu'il y a des armes de police et des hommes
33:46 pour couvrir les quartiers du Bronx et du Queens.
33:49 Je suis sûr qu'on va réussir. - Évidemment.
33:52 - On ne peut pas simplement espérer le trouver par chance.
33:55 Il faut aussi provoquer la chance.
33:58 Mais c'est passé.
34:11 Rien n'a produit.
34:14 - Je ne sais pas combien de flics on a fait travailler cette nuit-là.
34:20 On s'est simplement dit "Dieu merci, il n'a rien fait".
34:25 Personne n'a été blessé.
34:28 - Avez-vous déjà rencontré un tueur comme celui-ci?
34:33 - 12, 14, 16, 18 heures.
34:37 Certaines nuits, on ne rentrait même pas chez nous.
34:40 - C'est vraiment épuisant.
34:43 - Qu'est-ce qu'il faut pour que tout ça s'arrête?
34:46 - Beaucoup de chance, être au bon endroit au bon moment.
34:49 Enfin, c'est ce que je pense.
34:52 - Au fond, c'est très frustrant.
34:55 Chaque soir, quand on sort, nous, tous les officiers de police de ce bureau,
34:58 on a l'espoir de trouver ce type, de le repérer dans la rue.
35:01 Et puis, en fait, au bout d'un moment, on se lasse.
35:04 - Il va faire une erreur. - S'il fait une erreur, vous l'aurez.
35:07 On l'aura.
35:10 On va le choper.
35:13 - On a entendu quatre coups de feu.
35:32 On savait que c'était des tirs, ça pouvait être que ça.
35:35 On a commencé à chercher et à continuer, et c'est à ce moment-là que...
35:38 cet homme s'est mis à crier, "Aidez-moi, je vous en prie."
35:41 Ce type avait la peau en lambeaux.
35:44 Il était couvert de sang.
35:47 Et la fille était couverte de sang. Une vision d'horreur.
35:50 - Stacy Moskowitz, une femme blonde de 20 ans, et Robert Virlante, 20 ans lui aussi,
35:56 se sont fait tirer dans la tête alors qu'ils étaient assis dans leur voiture
35:59 dans le quartier de Brooklyn, à New York.
36:02 Un an et deux jours après le premier tir, le fils de Sam a frappé
36:05 pour la première fois à Brooklyn dans des circonstances cruellement familières.
36:08 Au cours de cette année, la police a travaillé avec cinq portraits robots,
36:11 tous différents. Les autorités peuvent à présent s'accorder une pause.
36:14 On recense plusieurs témoins oculaires ce dimanche matin.
36:17 - J'ai vu un type sortir du parc.
36:20 Je peux dire qu'il avait les cheveux clairs et hirsutes,
36:23 et dès qu'il a tiré, il a posé son arme,
36:26 et il s'est mis à courir.
36:29 Il est reparti d'où il venait, dans le parc.
36:32 - La police est clairement préoccupée par le fait que le tueur
36:38 aurait déménagé dans un autre quartier.
36:41 Des témoins décrivent la Volkswagen jaune qui roulait dans le secteur,
36:44 mais elle n'a pas été retrouvée.
36:47 - Ça a été un vrai soulagement quand les experts en balistique ont confirmé
36:50 que cette attaque avait bien été commise par le fils de Sam,
36:53 et non par un autre fou cherchant son propre moment d'infamie.
36:56 Comme me l'a dit un policier, on n'a pas réussi à en attraper un,
36:59 imaginez si on en poursuivait deux.
37:02 - Alors que l'état de l'une des deux dernières victimes du tueur s'aggravait,
37:08 les parents de Stacy Moskowitz ont été convoqués à l'hôpital.
37:11 Lorsque le chirurgien est sorti, il a dit aux Violante qu'il y avait
37:14 de grands risques que leur fils soit aveugle.
37:17 Madame Violante s'est retournée, a frappé le mur et s'est mise à pleurer.
37:25 - Prions pour lui.
37:28 Je lui ai dit de pas aller dans le Queens.
37:31 Il m'a dit, je vais le faire pour toi et maman, je vais traîner à Brooklyn.
37:34 Et c'est là qu'ils l'ont trouvée.
37:37 - L'hôpital a déclaré que Mlle Moskowitz restait dans un état critique
37:40 après huit heures d'opération. Elle n'aurait que 50 % de chance de s'en sortir.
37:43 Anthony Robinson, un ami de Mlle Moskowitz, a voulu s'adresser au tireur.
37:48 - Tout d'abord, vous êtes malade.
37:53 Vous êtes fou.
37:56 Vous tirez sur les mauvaises personnes.
37:59 - La police émet maintenant l'hypothèse que l'homme qui se fait appeler
38:02 le fils de Sam puisse porter une perruque.
38:05 Certains témoins disent qu'il a les cheveux bouclés,
38:08 d'autres les cheveux raides et dernièrement les cheveux clairs.
38:11 Mais la meilleure description de l'homme vient probablement
38:14 du chef des enquêteurs, John Kinnan, qui a décrit le tueur dérangé
38:17 comme un homme intelligent, rusé et qui sait comment planifier un meurtre.
38:21 - Le tueur au calibre 44 en cavale à New York depuis un an et trois jours
38:24 a fait une autre victime.
38:27 Stacy Moskowitz, une jolie blonde de 20 ans,
38:30 est la sixième victime à mourir de la série d'attaques du tueur.
38:33 À l'hôpital, son père était sous le choc.
38:36 - Pourquoi ?
38:39 - Je ne sais pas.
38:42 - C'est un peu bizarre.
38:45 - C'est un peu bizarre.
38:48 - Je le répète, j'ai perdu un être qui m'est très cher.
38:51 Une fille en or.
38:54 - Un animal qui enlève la vie à une jeune fille
38:57 et qui rend aveugle un jeune garçon,
39:00 un animal qui en a déjà assassiné d'autres
39:03 et qui va probablement continuer à tuer,
39:06 c'est un animal qui doit être attrapé.
39:09 - Les gens du quartier ne tolèreront pas tout ça.
39:12 Ils veulent qu'on attrape ce type parce que tout le monde se connaît ici.
39:15 Et moi, je voudrais qu'on le torture,
39:18 pas qu'on l'arrête et qu'on le mette en prison.
39:21 J'aimerais qu'on le torture pour ce qu'il a fait.
39:24 - Je sais qu'ils essaient de faire leur possible, mais c'est peut-être pas suffisant.
39:27 Ils devraient faire appel à une aide extérieure du gouvernement fédéral.
39:30 - Dans tous les quartiers de New York où les amoureux se retrouvent,
39:33 la police aurait dû placer quelqu'un pour surveiller.
39:36 Ça pourrait même être l'un d'entre nous.
39:39 Je pense qu'il est temps qu'on se mette tous à participer
39:42 et je crois vraiment qu'il n'y a jamais eu autant de pression pour résoudre une affaire.
39:46 - Le plus célèbre de tous les tueurs de masse, le plus infâme,
39:49 c'était Jack l'Éventreur.
39:52 Son nom est synonyme de terreur, de mort soudaine et violente.
39:55 Pourtant, Jack l'Éventreur a agressé au total cinq femmes,
39:58 toutes prostituées dans le quartier de Whitechapel à Londres
40:01 pendant une période de trois mois en 1888.
40:04 L'homme qui se fait appeler le fils de Sam
40:07 a déjà tenu plus longtemps que Jack l'Éventreur et l'a surpassé.
40:11 - Vous n'imaginez pas comment les forces de l'ordre ont été sollicitées
40:14 après la mort de Moskowitz.
40:17 Pendant 24 heures, le téléphone n'a pas cessé de sonner.
40:22 - À ce moment-là, où qu'on aille, les gens nous posaient des questions.
40:27 Les voisins, les amis nous interrogeaient.
40:30 Qu'est-ce qui se passe? Est-ce qu'on en fait une affaire personnelle?
40:33 Évidemment.
40:37 - Nous distribuons aujourd'hui le nouveau portrait robot
40:40 du tueur au calibre 44, effectué en s'appuyant sur les descriptions
40:43 fournies par les témoins de l'attaque du 31 juillet.
40:46 - Comment décririez-vous les différences qu'il y a
40:54 entre les anciens et les nouveaux?
40:57 - Je pense que les anciens étaient plus nombreux.
41:00 Ils étaient plus nombreux à se battre.
41:03 - Comment décririez-vous les différences qu'il y a
41:06 entre les anciens portraits et celui-ci?
41:09 - Eh bien, comme vous pouvez probablement le voir,
41:12 il y a des différences, mais nous voyons aussi des similitudes
41:15 entre les anciens portraits et celui-ci.
41:18 Cette fois, il y a plus de gens qui ont vu le tueur
41:21 qu'à aucun autre moment par le passé, et je pense que nous faisons des progrès.
41:24 - Les hommes chargés de cette enquête, ont-ils sérieusement envisagé
41:27 la possibilité qu'il y ait en réalité de nouveaux tueurs,
41:30 que le fils de Sam soit en fait deux personnes différentes
41:33 qui se connaissent et qui travaillent de concert?
41:36 - Non, rien ne nous incite à croire cela.
41:39 - Rien? - Non.
41:42 - D'accord.
41:45 - La chasse au fils de Sam avait été lancée dans le chaos
41:48 et les citoyens perdaient confiance.
41:51 - J'ai vraiment l'impression qu'ils ne font pas ce qu'il faut
41:54 pour trouver ce type. - La police?
41:57 - Absolument, c'est ce que je pense.
42:00 Parce que moi, si je l'avais entre les mains, ce serait une autre histoire.
42:03 - Les hommes politiques étaient soumis à une pression intense.
42:06 - Ne le donnez pas aux flics, ne le donnez pas à ces gamins.
42:09 Donnez-le nous, à nous les maires. On va s'occuper de lui comme il faut.
42:12 - Pendant que la police chassait les fantômes
42:15 dans toute la métropole...
42:18 - Un enquêteur des forces spéciales a résumé la situation actuelle.
42:21 Il a tout simplement déclaré "Nous en savons moins aujourd'hui qu'hier".
42:24 - Les enquêteurs avaient désespérément besoin d'une pause.
42:27 - Après la tuerie de Boklin,
42:44 on m'a demandé de vérifier si je pouvais trouver quelque chose
42:47 sur l'assignation qui avait été délivrée cette nuit-là.
42:52 Je suis donc allé au commissariat,
42:55 j'ai regardé dans le carnet de reçus d'assignation
42:58 et j'ai constaté qu'il y en avait bien une.
43:01 J'ai obtenu le nom et l'adresse du propriétaire.
43:04 David Berkowitz, de Yonkers.
43:07 La première chose à laquelle j'ai pensé, ça a été
43:10 "Qu'est-ce qu'un jeune juif de Yonkers fait dans ce quartier ?"
43:13 Alors j'ai appelé la police de Yonkers
43:16 pour savoir s'il savait quelque chose.
43:19 Le répartiteur qui a répondu à mon appel ce soir-là
43:23 était une fille appelée Whitcar.
43:26 Et dès que je lui ai mentionné le nom de David Berkowitz,
43:31 elle m'a dit "Je vais vous parler de lui, je le connais,
43:36 il habite derrière chez moi".
43:39 Elle m'a aussi informé que Berkowitz avait tiré
43:42 sur leur labrador noir et que c'était le chien de son père, Sam.
43:47 Dès que j'ai entendu Sam, je me suis dit "Hm, d'accord".
43:54 J'ai eu le très bon pressentiment
43:58 que c'était le type que nous recherchions.
44:02 Mon supérieur m'a demandé "Comment ça s'est passé ?"
44:06 Je lui ai répondu "Je crois qu'on l'a, je pense qu'on l'a trouvé".
44:14 Après cela, quatre enquêteurs de Brooklyn ont pris la voiture
44:18 et ont quitté New York pour se rendre à Yonkers.
44:22 Et ils se sont postés pour surveiller le domicile situé sur Pine Street.
44:27 Il faut savoir qu'ils fonctionnaient à l'aveugle dans cette affaire.
44:31 Ils n'avaient aucune idée de ce à quoi ressemblait David Berkowitz.
44:36 Mais ils ont trouvé sa voiture.
44:42 Ils ont regardé par la vitre arrière
44:45 et ils ont vu que sur le plancher se trouvait la crosse d'une arme de poing.
44:50 Les policiers ont pénétré de force dans la voiture, sans mandat de perquisition.
44:55 Ils ont ensuite ouvert la boîte à gants.
44:58 Et à l'intérieur, il y avait une lettre que le fils de Sam avait écrite
45:02 et qui disait qu'il allait se rendre à Long Island pour tirer sur une discothèque.
45:09 Et à ce moment-là, l'adjoint du shérif a débarqué.
45:12 Alors ils lui ont demandé « Vous vivez ici ? » « Oui. »
45:15 « Connaissez-vous David Berkowitz ? »
45:18 « Je sais qui c'est. Je peux l'identifier. »
45:22 Alors ils lui ont dit « Entrez dans la voiture. Si il arrive, prévenez-nous. »
45:27 Vers 8h45, un individu est sorti de l'immeuble.
45:31 Je l'ai observé et j'ai dit aux officiers « C'est peut-être lui. »
45:34 Il se dirige vers la voiture. Il s'est arrêté, il a ouvert la portière.
45:37 J'ai dit « C'est lui. » Et je suis sorti en courant.
45:40 J'ai couru dans la rue, j'ai sorti mon revolver, je l'ai pointé sur lui
45:44 et on a crié « Bougez plus, police ! Coupez le contact ! »
45:48 Puis « Sortez de la voiture, mettez vos mains sur le capot. »
45:51 Ils lui ont demandé « Êtes-vous David Berkowitz ? »
45:57 Et c'est là qu'il a répondu « Non, je suis le fils de Sam. »
46:02 « Vous m'avez trouvé. »
46:06 Bobby !
46:07 Continue de filmer.
46:09 Bob !
46:11 Tu me suis ?
46:13 Il est là.
46:17 Sortez d'ici, dégagez !
46:21 On veut seulement prendre une photo, s'il vous plaît.
46:24 Regardez par ici, s'il vous plaît.
46:26 Arrêtez.
46:27 Ça suffit maintenant. Ça va mal se terminer.
46:35 Pourquoi n'êtes-vous pas passé par l'arrière ?
46:37 On ne pouvait pas.
46:38 Vous l'avez fait rentrer ?
46:42 Personne ne l'a fait entrer par la porte de derrière.
46:44 Il est passé par cette porte.
46:46 Alors me faites pas chier, c'est terminé.
46:48 J'ai une annonce à faire.
46:49 Vous voulez m'écouter ou vous voulez parler ?
46:51 Il mesure 1m77 et si on compte ses cheveux, il fait 1m80.
46:56 On procède à une fouille.
46:58 Les détails, ce sera pour plus tard.
47:00 Vous en saurez plus quand il sera transféré au tribunal.
47:04 Vous avez failli provoquer une émeute dehors.
47:06 Mais qui est l'idiot qui a eu cette idée ?
47:08 Allez vous faire foutre !
47:09 Vous voulez savoir qui est l'idiot ?
47:11 Je vais vous le dire, moi, fils de pute.
47:13 Me faites pas chier !
47:14 On a eu plus d'opportunités ce soir que vous n'en avez eues en 100 ans !
47:18 Frank, voulez-vous refaire votre déclaration ?
47:21 Ne cherchez pas, hein. La dernière ou une nouvelle ?
47:23 Pas la dernière, non.
47:24 Désormais, cette affaire est du ressort du procureur.
47:27 Ce n'est plus la police qui en est chargée.
47:29 C'est clair ? L'homme a été arrêté.
47:31 La police a fait son travail.
47:33 Et à partir de maintenant, c'est entre les mains des procureurs des comtés qui doivent engager des poursuites.
47:38 On ne peut pas vous en dire plus.
47:41 Si vous voulez des photos de lui à sa sortie, ce ne sera pas avant 6 ou 7 heures.
47:45 Peut-être 5 ou 6, on verra.
47:47 Tenez-vous prêts, c'est tout ce que je peux vous dire.
47:49 Voici l'homme que la police pense être le fils de Sam.
47:55 Il s'agit de David Berkowitz, un postier de 24 ans qui vit seul.
48:00 Il souriait lors de son transfert.
48:03 C'est un bulldog de calibre 44.
48:05 Les policiers ont montré un revolver trouvé dans la voiture de Berkowitz.
48:09 Les experts ont déclaré qu'il s'agissait de l'arme utilisée lors du dernier meurtre du fils de Sam.
48:14 Silence !
48:15 Je suis très heureux d'annoncer que...
48:19 les habitants de la ville de New York peuvent enfin souffler ce matin.
48:24 Car c'est un fait, la police a capturé un homme
48:29 qui semblerait bien être le fils de Sam.
48:33 Je suis soulagé.
48:35 Je pense que la police a fait un travail formidable.
48:38 C'est la meilleure police du monde.
48:40 Vous avez vu le fils de Sam lors de son transfert.
48:42 Quel est votre ressenti ?
48:44 Eh bien, j'ai été un peu surpris de voir...
48:46 une personne d'une telle stature.
48:49 Il s'agit d'un homme bien bâti, de forte corpulence.
48:54 Et...
48:55 il ne ressemble pas au portrait robot fait récemment.
48:59 Quand je suis entré, il m'a dit "Je sais qui vous êtes".
49:03 J'ai dit "Qui suis-je ?"
49:04 Il m'a répondu "Le commissaire Borrelli, je vous ai envoyé une lettre".
49:08 Toutes les preuves le désignaient.
49:10 On avait les aveux, on avait la balistique.
49:12 Tout cela correspondait.
49:13 Et je savais au fond de moi qu'on tenait notre homme.
49:17 Le merbime est entré dans mon bureau.
49:21 Je me suis approché de lui et je lui ai dit...
49:24 "Vous savez, les services de police ont un règlement.
49:27 Aucune boisson alcoolisée n'est autorisée à l'hôtel de police."
49:30 Et j'ai ajouté "Je pense que nous allons enfreindre cette règle ce soir."
49:34 Il a plongé sa main dans sa poche et m'a donné deux billets de 100 dollars.
49:37 Et il m'a dit "Amusez-vous bien."
49:40 Abraham Bime avait acheté du whisky, de la bière.
49:44 Ce qui fait que tout le monde a bien bu ce soir-là.
49:47 Et moi, je suis allé dans la pièce à côté.
49:50 Je me suis assis en face de Berkowitz.
49:53 Je ne savais pas à quoi m'attendre.
49:55 Mais il n'aurait pas pu être plus heureux de parler de ce qu'il avait fait et pourquoi.
49:59 Sam, c'était un être de 6000 ans qui lui parlait à travers ce chien.
50:07 Et qui voulait du sang.
50:09 Et il conduisait toutes les nuits...
50:13 En attendant le signe.
50:16 David Berkowitz, 24 ans, postier, est sorti de son appartement de Yonkers la nuit dernière.
50:22 Il a tourné la clé de contact dans sa voiture et s'est retrouvé encerclé par la police.
50:26 "Eh bien, a-t-il dit, vous m'avez trouvé."
50:29 La nouvelle de la capture du fils de Sam a fait le tour du monde.
50:34 C'est fini, comment vous sentez-vous ?
50:37 Je me sens vraiment bien. On est tellement soulagés, toute la famille.
50:41 Mon mari m'a appelé ce matin à 7h30.
50:44 Il m'a dit "Ils l'ont attrapé, c'est bon."
50:47 On se débarrasse d'un gros poids sur nos épaules.
50:49 On a loué. Enfin ! C'est terminé. Oui. On est très heureuse.
50:53 L'affaire était résolue.
50:55 Et c'était la première fois que je voyais une telle réaction des citoyens envers la police.
51:00 Il y a eu de l'adoration et du respect constant pour les services de police après cette histoire.
51:05 Aucun enquêteur n'a pu se payer un verre dans un bar pendant un bon moment.
51:09 Ça a chamboulé la ville.
51:12 Alors que New York célébrait la capture du tueur,
51:16 l'arrestation de David Berkowitz, ce postier de bonne composition,
51:21 ne semblait pas faire l'unanimité.
51:24 Ça vous a fait quoi de savoir que c'était lui ?
51:27 Ça m'a choqué. J'arrivais pas à y croire. J'y crois toujours pas.
51:31 Parce que c'était un gars tellement calme et il faisait son travail.
51:34 Tous ceux à qui j'ai parlé m'ont dit qu'ils ne soupçonnaient pas Berkowitz.
51:38 Le 35 Pine Street à Yonkers, un bel immeuble dans un quartier agréable.
51:43 David Berkowitz, logé au 7ème. Personne ici ne le connaissait vraiment,
51:47 même si presque tout le monde savait qui il était.
51:50 Calme, peut-être un peu étrange, mais certainement pas meurtrier.
51:53 Est-ce que vous le connaissiez ?
51:55 Oui, il était gentil. C'était un homme gentil.
51:58 Il disait toujours bonjour et comment allez-vous.
52:01 Je n'aurais jamais pensé que c'était lui, le fils de Sam.
52:04 Je l'ai peut-être vu dans l'immeuble, il y a beaucoup de passages,
52:08 mais j'ai pas l'impression de le reconnaître sur les portraits.
52:12 Comme beaucoup de mes voisins, j'ai été choqué de découvrir
52:16 que le tueur au calibre 44 vivait sur mon territoire, dans ma ville natale, à Yonkers.
52:23 Maury n'en croyait pas ses yeux.
52:26 Ça se passait dans sa ville natale, à moins d'un kilomètre de là où il vivait.
52:32 Maury, c'était le genre de personne qui se posait tout le temps des questions.
52:38 Alors que la presse s'arrachait la photo parfaite,
52:42 je ne pouvais pas m'empêcher de m'interroger sur ce soi-disant fils de Sam.
52:47 Quand on comparait ses traits avec ceux des portraits robots, rien ne correspondait.
52:52 Comment tous ces témoins et toutes ces esquisses pouvaient-ils se tromper ?
52:58 Je pense qu'assez tôt après l'arrestation, Maury s'est dit,
53:02 certes, la police a arrêté quelqu'un, mais les portraits ne correspondent pas.
53:09 La police l'a ignoré en disant,
53:12 « Oh, vous savez, les témoins oculaires se trompent souvent.
53:15 D'après mon expérience, les témoins oculaires se trompent, mais jusqu'à une certaine limite. »
53:20 On ne va pas confondre Berkowitz avec un homme blond d'un mètre 85.
53:26 Je pense que Maury tenait quelque chose.
53:29 Qu'est-ce qui pouvait se cacher là-dessous ?
53:32 Berkowitz aurait dit à la police qu'il a reçu ces ordres d'un chien nommé Sam,
53:36 un chien qui appartenait à un voisin, Sam Carr.
53:40 Cette maison à Yonkers est la propriété de Sam Carr.
53:43 Elle se trouve sur la colline surplombant la demeure du tueur.
53:47 Bonjour, monsieur. Je suis Jimmy Walker, d'ABC News.
53:50 - Monsieur Carr ? - Non.
53:52 - Désolé de vous déranger. - C'est ça. Il n'est pas là.
53:55 - Il n'est pas là ? - Non. Pardon.
53:58 - Madame ? - La police de Yonkers divulguera toutes les informations.
54:02 Et j'ai cru comprendre qu'elle allait publier une déclaration.
54:05 - Peut-on parler à monsieur Carr ? - Non.
54:07 Mon instinct me disait que ça allait au-delà de cette histoire de chien démoniaque.
54:14 Mais comment les Carr se sont-ils retrouvés dans cette histoire ?
54:18 En me demandant si je devais aller parler à la famille moi-même,
54:21 j'ai cherché leur numéro dans la nuée et j'ai vu le nom John Whitcar.
54:26 Il vivait à la même adresse que Sam Carr.
54:29 Ce nom m'a fait tilt.
54:31 J'ai regardé la lettre du fils de Sam envoyée à Jimmy Breslin,
54:36 et c'était là, noir sur blanc.
54:38 J'étais stupéfait.
54:40 Ce John Whitcar et le pseudonyme John Whitties dans la lettre
54:44 pouvaient-ils être une seule et même personne ?
54:47 Quelques jours plus tard, un ami m'a donné une photo de John Carr.
54:52 J'ai alors mis la photo et le portrait robot côte à côte,
54:55 et j'arrivais pas à croire ce que j'avais devant les yeux.
54:58 Ni ce à côté de quoi la police était passée.
55:04 L'aboutissement de cette enquête illustre une fois de plus la raison
55:13 pour laquelle les services de police de la ville de New York sont connus
55:16 depuis longtemps comme les meilleurs.
55:19 Officiellement, l'affaire était classée.
55:22 La chasse était terminée.
55:25 La police avait son nom.
55:27 Pour le monde entier, Berkowitz était le fils de Sam.
55:32 Je me sens plus en sécurité quand je marche dans la rue à New York.
55:35 Beaucoup plus en sécurité. Et je peux sortir en boîte.
55:38 C'est super, je me sens beaucoup plus en sécurité quand je sors le soir.
55:41 Mais si l'histoire était plus complexe que cela,
55:44 qu'en serait-il si John Whitcar, le vrai fils de Sam Carr,
55:49 était en fait impliqué, et si en réalité,
55:53 ce cauchemar ne faisait que commencer ?
55:58 Sous-titrage FR : VNero14
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