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Christophe Hondelatte, présentateur de "Hondelatte raconte" sur Europe 1, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Europe 1 vous présente une semaine spéciale du lundi 22 janvier au vendredi 26 janvier de 14h à 15h. Pour la première fois, une radio diffuse un procès d'assises, celui de Fabien Moustrou, accusé du meurtre de son oncle, et celui de sa mère, accusée elle de non-assistance à personne en danger.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-interview-de-7h40
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
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NewsTranscription
00:00 - Sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, ce matin vous recevez un collègue, un voisin de bureau, Christophe Fondelasse.
00:05 - Salut Christophe ! - Salut Dimitri !
00:08 - Bon on relance le générique. - Oui, allez-y.
00:11 - Alors Christophe, on va raconter l'histoire.
00:13 Depuis le 1er avril 2022, en vertu de la loi pour la confiance dans l'institution judiciaire,
00:18 on a le droit en France de filmer les procès.
00:21 Bon, toutes les audiences peuvent faire l'objet d'une demande de tournage
00:24 et nous sommes très fiers Christophe, parce qu'Europe 1, grâce à vous, devient la première radio à plonger.
00:29 Les auditeurs au cœur d'un procès d'assises de A à Z.
00:32 Ce sera tous les jours cette semaine, jusqu'à vendredi, 14h-15h, en 5 épisodes.
00:37 Mais dites-moi, c'est formidable cette avancée de la loi qui vous a permis de poser des micros européens dans un tribunal.
00:44 - Vous connaissez mon côté cash, Dimitri. - Ah oui.
00:47 - J'étais contre. Quand cette loi, parce que cette loi était en préparation depuis des années,
00:52 il y a un garde des Sceaux, il y a une dizaine d'années, qui s'appelait Pascal Clément,
00:57 et qui voulait faire la même chose. Et il avait créé une commission, dont je faisais partie.
01:04 Et j'ai quitté la commission parce qu'on allait vers la mise en ordre des procès, et que ça débectait le citoyen.
01:13 Et puis j'ai bougé là-dessus, parce que n'importe quel procès dans la loi actuelle ne peut pas être diffusé.
01:20 Ça dépend toujours d'une autorisation du ministère de la Justice, et des institutions en général.
01:28 Le président de la Cour d'appel...
01:31 - On vous demande en fait que ce soit... qu'il y ait un intérêt pédagogique en fait, c'est pour ça qu'on ne peut pas enregistrer n'importe quoi.
01:37 Et racontez-nous comment ça s'est passé, les discussions avec la justice, à qui vous vous êtes adressés,
01:42 est-ce que les magistrats ont joué le jeu, et puis quel procès vous avez choisi, Christophe ?
01:48 - Alors c'est le président du tribunal de Bordeaux, en l'occurrence, qui est au quai pour l'application de la loi.
01:55 Et on choisit une affaire qui n'est pas médiatisée.
02:01 Pendant le procès, il y a eu Sud-Ouest, et c'est à peu près tout.
02:05 Il n'y avait personne dans la salle, et c'était une affaire sur laquelle nous ne mettions pas de pression.
02:11 C'est ça qui était important. Il ne faut pas que le média, quand il débarque dans un procès, mette de la pression.
02:17 Par exemple, c'est impensable d'enregistrer le procès d'aval. Absolument impensable.
02:22 Pas souhaitable, ça serait nuisible. Imaginez BFMTV décrochant toute la journée.
02:27 Pas y avoir été au direct, un témoin vient à la barre, etc. C'est impensable.
02:32 - Vous avez placé des micro-européens partout dans la salle d'audience, sous le nez des magistrats, des avocats, de l'accusé.
02:38 On va entendre leur voix cette semaine ?
02:40 - On va entendre tout le monde. Tous les acteurs du procès, tous, sans exception,
02:46 seront dans notre enregistrement. Évidemment, on est passé d'à peu près 30 heures de procès à 5 heures d'émission.
02:54 Il y a du choix. C'est normal. Heureusement, parce qu'il y a quelques longueurs dans un procès.
03:01 Donc oui, on a mis les micros un peu partout. Ils ne sont pas très équipés, au ministère de la Justice, encore,
03:07 pour accueillir ce genre de dispositif. - Ah oui, on en connaît un peu plus, ça.
03:11 - Bon, c'est sonorisé. Les salles d'assises sont sonorisées. Et nous, on a, assez bêtement, pour 90% de notre son,
03:18 collé un micro au parleur du palais de justice. - Ah oui, d'accord. C'est aussi artisanal que ça.
03:24 - Attention, il faut qu'on soit ultra discret. On ne va pas rajouter un micro avec une perche à la barre des témoins.
03:31 Donc on reprend le son de la barre des témoins. Et comme ils n'ont pas un système sur lequel on peut se connecter,
03:38 on pose le micro contre eux au parleur. - Mais tout ça va progresser. Mais alors, ce qui est intéressant, Christophe,
03:43 on va entendre un extrait, parce que vous avez récupéré du matériel d'enquête qui a été diffusé lors des audiences,
03:48 comme par exemple l'enregistrement de ce coup de téléphone de l'accusé aux pompiers. Je vous propose de l'écouter.
03:54 - Je vous donne une adresse, si vous voulez venir. Vous venez, je vous dis qu'il est mort.
04:00 - Mais non, je n'ai pas de désespoir. - Vous habitez à Soulac, à l'Alfalde ? C'est ça qu'elle a, votre enquête ?
04:06 - Oui, il est mort, putain, vous comprenez, putain, il est mort ! - Comment il s'appelle ? - Il est mort !
04:12 - Mais comment, comment ? - Vous comprenez, putain !
04:15 - Voilà, et c'est glaçant de se dire, Christophe, que là... - C'est pas du matériel qu'on a récupéré, c'est du matériel tel qu'il a été diffusé
04:22 pendant le procès. On entend d'ailleurs l'écho de la salle. Je sais pas si vous avez senti ça.
04:27 - Ah bah j'ai cru que c'était la production, j'ai trouvé ça... - Pas du tout ! C'est tel que les jurés et le public,
04:33 le peu de public qu'il y avait a pu l'entendre. - Bon, on va pas raconter en tout cas cette histoire parce que les auditeurs d'Europe 1
04:40 peuvent le découvrir en podcast dès ce depuis ce matin à 6h et ce sera cet après-midi sur l'antenne d'Europe 1 à partir de 14h.
04:46 Mais pour vous, Christophe, le conteur, ça change quoi pour vous finalement cette possibilité de diffuser l'audience telle qu'elle a réellement lieu ?
04:55 - Ah bah ça a un pas de côté pour moi, parce que c'est pas moi qui compte, c'est pas moi qui raconte.
05:00 Les choses se racontent toutes seules. Pour moi c'est un vrai pas de côté. Mais c'est une occasion, on a quand même chez nos auditeurs,
05:09 je pense 95% de gens n'ont jamais vu un procès, ni d'assises, ni au tribunal correctionnel, ni quoi que ce soit.
05:16 Donc c'est un tel privilège de les faire entrer là-dedans que moi évidemment, je fais quatre pas en arrière,
05:25 je me contente de présenter, de donner quelques infos de ci de là, mais pas plus que ça.
05:29 - Et pour le dernier épisode, vendredi je le précise, il y aura un invité exceptionnel, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti.
05:35 - Ouais, il y aura Dupond-Moretti, c'est son projet, il y tenait. Donc oui, on est les premiers à faire ça en radio,
05:43 ça a été fait en télé, mais attention, pas sur cette longueur-là. Nous on offre 5h, 5h de procès.
05:50 À la télé ça va donner quoi ? 52 minutes maximum. 90 minutes si le producteur ou la chaîne est généreuse, ça n'a rien à voir.
05:58 Là on a vraiment toutes les étapes. Les mauvaises plaidoiries, les mauvais témoins, les experts ennuyeux, on les écoute.
06:07 Il faut bien prendre conscience qu'il n'y a pas que virtuosité dans une cour d'assises.
06:12 - Voilà, 5 récits exceptionnels, une affaire à suivre de A à Z, comme si vous y étiez dans la salle d'audience.
06:19 C'est à partir d'aujourd'hui, 14h, tous les épisodes seront évidemment retrouvés en podcast. Merci beaucoup Christophe.
06:24 - Ils sont tous là en podcast, ils sont déjà prêts. Dix numéros.
06:28 - Et bien voilà, vous mettez ça dans les oreilles, vous n'allez vraiment pas le regretter.
06:31 Merci beaucoup Christophe Ondelate et puis bonne émission.
06:33 - Salut Dimitri !
06:34 - Salut, bonne émission, bonne journée.