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Sport
Transcription
00:00 Je me sens très bien, je suis content, j'ai beaucoup apprécié la saison, j'ai apprécié depuis que je suis venu à Tuzla.
00:07 J'ai eu un début un peu plus compliqué, à mon niveau.
00:11 Pour moi, ce n'était pas un problème physique ou technique, c'était un problème de tête.
00:16 En août, quand j'ai commencé à m'entraîner, après les vacances, j'ai commencé à noter que je n'étais pas en train d'apprécier,
00:23 que ça me coûtait de m'entraîner.
00:26 Je me sentais comme ça, j'étais en train de me demander si je devais continuer à jouer ou pas,
00:31 parce que je ne voulais pas continuer à jouer comme ça.
00:33 C'était en août, et finalement, peu de gens s'y sont rendu compte,
00:38 parce que ma femme était à la maison, comme toujours.
00:42 Je m'étais gardé à l'extérieur de la maison quand j'allais m'entraîner.
00:45 Il y avait un ami, qui était Leo, qui s'est rendu compte,
00:48 qui me demandait souvent ce qui se passait, qu'il ne me regardait pas comme toujours.
00:51 Je ne lui ai jamais expliqué, je lui ai dit que ça ne m'intéressait pas, que je m'étais bien, que ça ne m'intéressait pas.
00:55 J'ai même joué au match de Metz,
00:58 où j'ai fait un erreur de but,
01:01 mais ce n'était pas un erreur.
01:03 Après le match, j'ai dit « C'est assez ».
01:06 C'est assez, parce que je ne voulais pas continuer dans cette situation.
01:11 D'abord, pour moi, parce que ça n'avait pas de sens,
01:14 de faire quelque chose qui ne te plaisait pas,
01:16 et que tu n'en appréciais pas.
01:18 Et c'est assez, parce que, comme vous le savez,
01:20 je suis très préféré à Pablo, et il m'a confié.
01:23 Je ne voulais pas le défaudrer.
01:26 Le problème, c'est qu'on était en août,
01:28 il restait toute la semaine à l'avant, et il était fatigué.
01:30 J'ai parlé avec mon assistant,
01:33 il m'a dit « Regarde, Pablo,
01:35 on peut essayer, je ne sais pas, on en parle,
01:37 mais je pense que c'est important que tu puisses parler avec quelqu'un qui peut t'aider,
01:40 parle, si tu peux trouver quelque chose. »
01:43 J'ai parlé avec une fille, elle s'appelle Laia,
01:45 et elle m'a aidé.
01:47 Et à partir de là, un processus a commencé,
01:49 où je me suis retrouvé en moi-même.
01:51 On a commencé à travailler sur le Kill,
01:53 ce qui me faisait heureux.
01:55 Je joue au football, je m'y passe bien.
01:57 Pour moi, l'important, c'est d'être avec ma femme,
01:59 d'être avec mes enfants, d'apprécier mon quotidien avec eux.
02:02 Et j'ai dans la vie à faire d'autres choses.
02:04 Il y a tellement de choses que tu peux valoriser,
02:06 que tu ne valorises pas, parce que tu te dis
02:08 si tu gagnes ou si tu perds.
02:10 Si quelqu'un t'a dit que tu joues mal, ou si tu joues bien.
02:12 Si le journaliste t'a mis un 5 ou un 8.
02:15 C'est le problème du football en général, aujourd'hui.
02:17 Les joueurs pensent plus à ce que disent les autres,
02:20 et plus à ce que pense leur entraîneur.
02:22 Et souvent, c'est compliqué, car le monde du football
02:24 avance, et tout ce que tu as fait en arrière
02:26 ne sert à rien.
02:28 Tu as joué bien l'autre match,
02:30 tu joues mal le prochain,
02:32 et tu oublies tout ce que tu as fait en arrière.
02:34 Et je crois que dans le monde du football,
02:36 et je le pensais avant,
02:38 je crois que la figure du psychologue
02:40 est une figure qui doit être plus présente.
02:42 Parce que parfois, j'ai la perception de dire
02:44 que si je vais à quelqu'un et que je me sens mal,
02:46 que je me sens mal, que je ne sais quoi,
02:48 que je suis faible.
02:50 Pour moi, c'est le contraire.
02:52 T'as la capacité de dire à quelqu'un que tu es mal,
02:54 c'est la version forte.
02:56 C'est facile de te calmer, mais c'est difficile de ne pas compter avec quelqu'un.
02:58 Et pour moi, c'est compliqué.
03:00 Et dans le football, c'est pareil.
03:02 Au football, personne ne t'apprend à gérer tes émotions.
03:04 Personne.
03:06 Ils disent que pour moi, Marseille n'est pas un endroit difficile à jouer.
03:08 Quand je suis touché au terrain de Marseille,
03:10 au match de Lille,
03:12 je passe à l'intérieur,
03:14 je me fais mal, et je me mets à couper.
03:16 Je me dis que c'est normal qu'ils me coupent.
03:18 C'est normal.
03:20 Tu es au milieu du terrain,
03:22 tu passes, personne ne t'apprend.
03:24 C'est normal que les gens ne comprennent pas.
03:26 Je me sens bien quand ils me coupent,
03:28 mais je ne me prends pas comme un attaque personnelle.
03:30 Je comprends que c'est une partie du jeu.
03:32 Quand tu t'inquiètes, les gens s'enfoncent.
03:34 C'est la vie.
03:36 Pour moi, la clé, c'est que quand je vais à un match,
03:38 je ne pense pas à comment ça va se passer.
03:40 Je vais au match,
03:42 faire le travail que le coach m'a demandé,
03:44 et je vais faire ce que je peux.
03:46 Et après, on verra ce qui va se passer.
03:48 Si tu as 4 matchs qui se passent en série,
03:50 le coach va te prendre et te mettre sur le banc.
03:52 Tu veux savoir ce qui peut se passer ?
03:54 Que le coach te mette sur le banc.
03:56 Je suis content de m'être passé à ce moment,
03:58 car je pense que tous les moments mauvais
04:00 te font apprendre des choses.
04:02 Pas seulement au foot, mais dans la vie.
04:04 Pour moi, c'était l'une des meilleures choses
04:06 qui m'ont passé.
04:08 Je suis bien, je suis heureux,
04:10 je m'amuse beaucoup.
04:12 Je suis à une âge où j'ai passé des années,
04:14 et où j'ai appris beaucoup.
04:16 Et tout ça te fait arriver
04:18 à ce point où tout se confluit,
04:20 où tu peux vraiment
04:22 profiter de tout.
04:24 Pour moi, il faut être réaliste.
04:28 Si on veut être au-dessus,
04:30 il faut y aller plus. Ce n'est pas suffisant.
04:32 On a une équipe,
04:34 on a un coach,
04:36 et on verra si on est capable de le faire ou non.
04:38 Mais l'objectif est d'être au-dessus.
04:40 Ça dépend de nous,
04:42 et de faire les choses mieux que ce qu'on fait actuellement.
04:44 [Musique]