Politiques, à table ! - Emmanuel Taché de la Pagerie

  • il y a 8 mois
Un déjeuner partagé avec Emmanuel Taché de la Pagerie, député Rassemblement national des Bouches-du-Rhône, pour parler de la star du mois de janvier: la galette des rois. Au menu également : le riz, les français en mangent près de 6 kg par an.

Brigitte Boucher et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.

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00:00 *Musique*
00:17 Bonjour à tous et bienvenue dans "Politique à table" sur LCP, l'émission où on parle cuisine,
00:22 alimentation, agriculture, mais aussi politique. Et cette semaine nous recevons Emmanuel Taché de la pagerie.
00:29 Bonjour et merci d'avoir accepté notre invitation et avec moi pour présenter cette émission, Jean-Pierre Montanay. Bonjour Jean-Pierre.
00:35 Bonjour Brigitte, bonjour Emmanuel Taché de la pagerie.
00:37 Alors vous êtes député Rassemblement national des Bouches-du-Rhône, élu depuis juin 2022.
00:42 Vous êtes entré au Rassemblement national dix ans plus tôt, en 2012, mais votre carrière politique commence dès 95,
00:49 sous les couleurs du RPR puis de l'UMP. Vous avez alors 20 ans, d'abord assistant parlementaire, vous devenez conseiller politique de Palaiso jusqu'en 2001.
00:58 Vous êtes aussi l'un des fondateurs de l'association de défense des droits LGBT, Gay Libre.
01:03 Entre 2018 et 2021, vous êtes chargé de la communication au groupe des eurodéputés RN au Parlement européen.
01:10 Ardent défenseur de la Corrida, dans un excellent magazine de la rédaction d'LCP, vous allez au bout de vos convictions.
01:17 On le retrouve dans le menu du jour.
01:19 Ah oui, et ça dépote de la gardiane, autrement dit de la daube de taureau.
01:24 Olé ! Et en dessert, un tiramisu.
01:26 Dans le dessous des plats, en janvier, la star, c'est la galette. On vous offre la dégustation, il y en aura pour tous les goûts.
01:34 Dans les pieds, dans le plat, les français de plus en plus fans de riz.
01:37 Et dans l'assiette, il n'y a pas que du basmati, mais aussi du grain français cultivé en Camargue. Reportage à suivre.
01:44 Allez, on passe à table, tout de suite, cuisine et confidence.
01:55 Emmanuel Taché de la Pagerie, quel parcours pour vous, l'enfant du 9-3, avec votre silhouette, un fit de toriador.
02:02 Vous avez réussi à vous faire une place au soleil d'Arles, ville de Feria, où tout naturellement, vous avez donc pris le taureau par les cornes,
02:09 pour défendre la Corrida au nom des traditions culturelles.
02:11 Si on connaît tous la stratégie alimentaire de l'Europe, baptisée de la fourche à la fourchette, la vôtre pourrait s'intituler de la banderille à l'assiette.
02:20 Et oui, c'est celui de taureau, victime de mise à mort insupportable, anachronique pour les anticorridas.
02:25 Vous les défendez, quoi qu'il en coûte, et à ce titre-là, votre plat du jour n'est pas innocent.
02:29 Une gardiane de taureau, une viande mijotée dans une sauce au vin rouge comme une cape,
02:34 une façon de nous dire que ces pauvres bêtes ne sont pas mortes pour rien, mais pour la patrie et la défense d'un terroir, la Camargue.
02:40 Ici, nous ne sommes pas, avec Brigitte, des talibans anti-viande, donc nous allons sans doute nous régaler de cette daube aux accents provençaux.
02:47 Mais dites-moi franchement, la viande d'un taureau excité, stressé, mort dans le sang et la poussière,
02:53 a-t-elle pour vous plus de sens et de goût que celle d'un taureau tout simplement sorti d'un abattoir ?
02:58 - Alors d'abord, je tiens à saluer le travail des éleveurs de taureau qui ont permis à ce que la viande de taureau ait la première AOP de viande bovine en France.
03:09 Ça, c'est le fruit d'un long travail, je crois que c'est en 1996, si je ne dis pas de sottise.
03:14 Et le taureau Camargue, en fait, n'existe, et toutes ses exploitations extensives n'existent, que si, j'allais dire, la finitude et la corrida.
03:26 Ces taureaux ne sont pas victimes, ils vivent entre 5 et 7 ans en Camargue, sur 1 à 1,5 hectare par animal,
03:36 font l'objet de tous les soins de la part de nos manadiers qui les chérissent.
03:40 Il faut savoir que chez nous, le taureau, ce n'est pas une bête qu'on envoie à l'abattoir, c'est une bête qu'on envoie au combat.
03:47 Il y a quelque chose de sacré dans le rapport entre l'homme et le taureau.
03:52 - Vous ne pensez pas qu'il y a plus de souffrance en corrida qu'à l'abattoir ?
03:57 - Je ne parlerai pas de souffrance parce que je me garderai de faire de l'anthropomorphisme.
04:02 Nos taureaux respectent les animaux, bien évidemment, les lois de la corrida ont changé, les chevaux sont aussi carapacé et protégés.
04:11 Je comprends qu'on ait... - Le taureau mort, finalement, il a fini.
04:15 - C'est quand même tout le débat sur les antiques. - Il peut être gracieux.
04:19 Mais ce qui m'ennuie, moi, dans le combat que j'ai mené pour le maintien de la corrida et la défense de la corrida,
04:25 ça a été, j'allais dire, l'excès, la méconnaissance de notre culture, la méconnaissance de notre fait agricole,
04:34 parce qu'il y a un vrai fait agricole et économique autour de cela.
04:37 Et puis, moi, je crois profondément que la France est un pays de liberté.
04:42 Je crois qu'il faut qu'on soit capable de défendre nos particularismes.
04:47 Et moi, ce que j'ai entendu, ça peut paraître simpliste, mais je crois que ça résume tout l'amour aussi du peuple et des gens que j'ai le privilège de servir,
04:57 c'est "laissez-nous tranquilles, on ne fait de mal à personne, on ne fait que servir nos traditions".
05:03 Moi, je vois plein... - Bah si, ils disent que vous faites du mal aux animaux.
05:06 - Mais moi, je vois des enfants, et notamment des petits, dans des hameaux reculés de la ville d'Arles, qui est la ville principale de ma circonscription.
05:14 Je vois aussi beaucoup de jeunes, qu'on dit, je n'aime pas cette expression, des quartiers, qui s'en sortent grâce à la course camarguaise, grâce aux écoles taurines,
05:23 en étant au contact des tauréreaux, de leurs professeurs, des taureaux.
05:28 Et tout cela fait un peuple, une nation locale qui...
05:35 Vous savez, nous, on a été épargnés, heureusement, pendant les émeutes qui se sont passées, sur l'entièreté de mon territoire.
05:42 Il n'y a eu aucun méfait, rien. Et je crois que j'ai... - Vous croyez que c'est dû aux cultures du taureau ?
05:49 - Le soir, on m'a appelé pour me dire "Monsieur le député, ne vous rendez pas, là où on était au pic des émeutes, ne vous rendez pas en circonscription".
05:57 Voilà, c'était les ordres qu'on recevait. "Rentrez chez vous".
06:00 Et je me suis aperçu que c'était le soir de la Pégolade à Arles, où il y a eu le pic des émeutes,
06:07 et il y a eu des tentatives de certains groupuscules, et je crois que de voir 3000 Arlésiens en costume,
06:15 de voir les chevaux qui étaient présents, de voir nos taureaux avec nos manadiers,
06:21 je ne crois pas que ce soit quelque chose qui dissuade, mais je crois qu'il y a sur mon territoire un réel respect des uns envers les autres.
06:30 Et je crois que la corrida aussi, la culture taurine, participe... - Oui, il y a un fort attachement à cette culture.
06:35 - Oui, mais participe du fait que chaque partie de la population, et quelle qu'elle soit d'ailleurs, et d'où qu'elle vienne,
06:40 a un profond respect pour nos traditions qui sont fortement ancrées et qui sont vécues.
06:45 Il n'y a pas une semaine où il ne se passe pas quelque chose, soit autour du costume d'Arlésienne, soit autour de nos taureaux, soit autour des chevaux.
06:53 C'est un territoire qui est extrêmement ancré, que ce soit de Tarascon au Saint-Marie...
06:57 - Et ça explique le choix de ce plat, justement. - Absolument.
07:00 - Est-ce que vous voulez bien goûter cette gardienne de taureaux ? - Avec plaisir.
07:03 - Vous nous avez aussi fait le plaisir de nous en apporter, et on vous en remercie.
07:09 Alors, cette gardienne de taureaux, est-ce qu'elle ressemble à celle que vous avez l'habitude de manger ?
07:15 - Hum, écoutez, moi c'est la première fois que je mange du taureau, alors on ne va pas vous faire changer d'avis sur la corrida,
07:20 mais on peut s'accorder pour dire que le taureau, je ne sais pas si celui-ci vient d'une corrida, sans doute non,
07:26 c'est très bon, hein Brigitte ? C'est très parfumé.
07:29 - Très parfumé, la viande est un petit peu plus dure peut-être, il y a moins de tendreté peut-être que dans le bœuf.
07:37 - Oui, la viande est puissante, mais ça sent bien le vin rouge.
07:41 Et alors, pour la précision, pour ceux qui seraient intéressés, c'est un peu compliqué de trouver de la gardienne,
07:46 alors moi je l'ai trouvé, la maison s'appelle Marius, c'est l'épicerie inspirée, ils vendent ça sous forme de bocaux,
07:52 vous pouvez les trouver sur leur site internet, ils vous les expédient ça, de façon très sécurisée,
07:57 et vraiment, cette gardienne de taureau vaut le détour.
08:00 - Vous la trouvez comment ?
08:01 - Écoutez, elle est très bonne et je suis étonné et agréablement surpris que vous ayez pu vous en procurer depuis Paris.
08:08 - Oui, Jean-Pierre a été aux 400 coups effectivement pour bien trouver.
08:11 - Parce que visiblement ça n'a pas été un simple exercice.
08:13 - À Paris c'est difficile, il y a peu de restaurants, même les restaurants provençaux ne font pas de la gardienne,
08:18 et elle a été cuisinée, comme vous l'avez précisé, avec du taureau AOP et du vin aussi.
08:25 - Si on dit que ça ressemble au bœuf bourguignon, que c'est une daube, c'est ça ou c'est...
08:30 - Oui, c'est sur le même principe.
08:32 - Ce n'est pas critique par rapport à la recette et la gardienne ?
08:34 - Non, pas du tout, alors moi je ne serai pas critique sur le bœuf bourguignon, puisque je suis à moitié bourguignon,
08:38 et que c'est l'un des plats que je réussis le mieux.
08:41 Non, c'est le même principe de viande, longuement mijotée,
08:45 - Mijotée en ce moment c'est du vin rouge.
08:47 - Après la typicité elle est sur les épices utilisées, sur le vin local ou non utilisé,
08:53 mais le mode de cuisson est le même principe que la daube provençale.
08:56 - J'ai deux, trois petites choses à vous dire sur la gardienne Brigitte.
08:58 - Alors trois choses à savoir du coup Jean-Pierre, sur la gardienne des taureaux.
09:01 - Alors vous savez pourquoi ça s'appelle gardienne ?
09:03 - Dites-moi.
09:04 - Oui, parce qu'elle doit son nom aux gardiennes,
09:07 le gardien des troupeaux de taureaux élevés en semi-liberté,
09:10 ce qu'on appelle les manades, je parle sous le contrôle du député du Sud.
09:14 - Oui, le député des Bouches-du-Rhône que je suis, vous direz qu'on dit gardien.
09:18 - Gardien, alors, donc son nom aux gardiens, pardon, et les manades,
09:22 et la fleur naturelle est sa principale nourriture,
09:25 ce qui donne à cette viande une saveur unique et parfumée.
09:28 La viande de taureau, et vous l'avez remarqué, est tendre, goûteuse,
09:31 légèrement plus forte que le bœuf, tendre, oui, moins tendre qu'un bœuf peut-être,
09:36 mais elle est moins puissante qu'un gibier, et choisissez bien un taureau à hopper,
09:41 et plutôt un morceau comme le collier ou la joue pour faire cette daube.
09:46 Et pour réussir une gardienne, il faut faire mariner la veille la viande
09:50 dans un mélange de vin rouge, alors ça, vous saurez le choisir, vous Brigitte,
09:53 de vinaigre avec du thym, du romarin, du laurier, des écorces d'orange,
09:57 sel, poivre, oignon, carotte.
09:59 On égoutte les morceaux de viande, on les fait frire,
10:01 et ensuite on rajoute la marinade et on fait cuire très longtemps au four.
10:04 - Un peu doux, j'imagine.
10:06 - Oui, très long, ça doit mijoter très longtemps, 2h, 3h,
10:09 et on rajoute pas dans cette recette, j'ai regardé la recette,
10:11 mais on rajoute parfois de l'ail et des anchois, c'est vrai ?
10:15 - Oui, mais alors après, ça dépend de là où vous êtes,
10:18 sur ce vaste territoire de Camargue, et je crois qu'il y a à peu près
10:24 pas autant de recettes de gardiennes qu'il y a de familles,
10:27 mais après chacun l'incommode en fonction de sa proximité avec le littoral,
10:30 par exemple, pour les anchois.
10:32 - Et alors, vous, votre recette à vous, votre petit truc pour réussir la gardienne, c'est quoi ?
10:35 - Moi, mon petit truc pour réussir la gardienne,
10:37 alors je vais peut-être me faire arracher les yeux par rapport aux citoyens de ma circonscription,
10:42 c'est que je fais comme dans le boeuf bourguignon, je rajoute un carré de chocolat.
10:46 - Ah oui, c'était vrai que c'était une petite astuce.
10:50 - Pas une révolution, mais ça permet d'ajouter un peu de liant et une sorte d'amertume.
10:55 - Et sinon, vous mettez aussi beaucoup de thym, de laurier, je trouve que c'est assez présent,
10:59 on sent bien les herbes.
11:01 - Les herbes sont très présentes.
11:02 - J'ai la chance de vivre dans un village où lors de mes promenades
11:09 pour aller glaner du bois lorsque j'ai le temps, je n'ai qu'à me baisser pour ramasser du romarin,
11:14 du thym dans la colline, donc c'est assez commode et j'en mets énormément aussi.
11:19 - Et alors, vous, vous aimez vous retrouver derrière les fourneaux,
11:21 c'est une passion pour vous de cuisiner ?
11:23 - Ce n'est pas une passion, c'est un plaisir.
11:25 En fait, c'est souvent dit, j'enfonce une porte,
11:27 mais cuisiner, c'est démontrer aux autres, soit qu'on les respecte, soit qu'on les aime,
11:33 et moi, ça me fait toujours plaisir de me mettre trop rarement au fourneau.
11:38 Mais j'aime énormément ça.
11:41 Alors après, j'ai un problème, moi, ce sont les quantités.
11:44 - C'est-à-dire ?
11:45 - C'est-à-dire que si on est quatre, les gens pensent qu'on va être dix à table.
11:48 - Ah, vous cuisinez en très, très grande quantité ?
11:50 - Énormément, mais ça doit être des souvenirs d'enfance.
11:52 - Vous étiez une famille nombreuse, peut-être ?
11:53 - Non, ça doit être des souvenirs d'enfance d'une grand-mère pied-noir oranaise.
11:58 - Généreuse, je pense.
11:59 - Qui partait du principe qu'on se régalait, d'ailleurs, elle le disait,
12:02 "Tu te régales, mon fils", et on se reprenait une louche dans l'assiette,
12:05 ce qui fait que généralement, quand on revenait des vacances d'été ou autre,
12:09 on ne parlait pas que... - Vous avez pris quelques kilos.
12:10 - Oui, moi, j'avais tendance à être un peu bouboule lorsque j'étais jeune,
12:13 et je revenais encore un peu plus ondouillard.
12:15 - Alors si c'est de l'adobe, ce n'est pas le problème,
12:17 parce que ça, c'est très bon aussi une fois réchauffé, deux ou trois jours après.
12:20 Donc si on fait de l'adobe pour dix, quand on en est quatre, ce n'est pas un vrai problème.
12:23 Pour d'autres plats, c'est plus compliqué.
12:24 - C'est le même principe que beaucoup de recettes de famille qui sont faites pour être...
12:27 - C'est quoi, vous, vos plats, justement, signature ?
12:30 Qu'est-ce que vous aimez cuisiner ? Vous nous avez parlé du bourguignon, mais...
12:32 - Alors moi, j'aime beaucoup cuisiner l'adobe provençal,
12:35 parce que j'adore le goût de l'olive en cuite.
12:38 - Pas forcément le taureau, le bœuf. - Oui, le bœuf.
12:41 Le taureau, ça m'arrive. J'aime faire la blanquette.
12:45 Après, j'aime faire des recettes qui sont un peu plus typiques, j'allais dire,
12:49 mais ça, c'est mon éducation du côté de maman.
12:53 J'aime beaucoup faire les tagines, faire ce qu'on appelle la coca,
12:56 faire la frita aussi, alors ça, c'est toutes des recettes
13:00 qui sont d'inspiration espagnole, mais qui sont nées en Algérie.
13:03 Voilà, j'aime beaucoup, mais j'ai peu de temps pour cuisiner.
13:08 Je crois que la dernière fois, c'était pour les fêtes de Noël avec la famille.
13:11 - Et le sud vous a inspiré, le sud où vous êtes maintenant, à Arlepanis, par exemple ?
13:16 Vous cuinez ça ou vous n'avez pas les achetés ?
13:18 - J'étais déjà un petit peu, j'allais dire, conditionné par cette cuisine méditerranéenne
13:23 qui n'était pas une découverte pour moi.
13:25 Tout n'est pas découverte tout le temps, mais oui, ça m'inspire.
13:30 Par exemple, j'aime maintenant faire des choses qui sont un peu plus typiques
13:35 de la région arlésienne.
13:38 Je m'y pique, je me suis acheté un livre, la semaine dernière,
13:41 un petit livret sur la cuisine camarguaise où je découvre des recettes.
13:44 - Vous aimez bien aussi essayer de nouvelles recettes, tenter un petit peu ?
13:47 - Oui, en fait, j'aime bien acheter des petits livrets et sortir de ma zone de confort
13:52 qui sont les plats familiaux.
13:54 - Avec plus ou moins de réussite ?
13:56 - Vous avez les télines, par exemple.
13:58 - C'est délicieux, ça, les télines.
14:00 - C'est très, très bon.
14:02 - Dites aux auditeurs, aux téléspectateurs, parce que tout le monde ne connaît pas.
14:04 - Ce sont des petits coquillages qui sont faits généralement en persillade
14:09 et qu'on mange un petit peu avec les doigts.
14:13 - C'est très local, ça, parce que souvent, on ne mange pas à Paris.
14:15 - Avec un peu de persil, un peu d'ail.
14:17 - Oui.
14:18 - Et j'allais vous demander, parce que vous ne nous aviez parlé que de plats
14:20 avec de la viande, vous aimez aussi le poisson,
14:22 parce que vous êtes effectivement tout près aussi de la mer.
14:25 Vous faites des poissons grillés, vous le cuisinez ?
14:27 - Alors moi, j'aime bien faire des rougets en nage.
14:31 - Alors, c'est quoi, ça, les rougets en nage ?
14:32 - Vous faites les rougets dans un petit bouillon,
14:34 vous rajoutez de la crème fraîche si vous en avez envie.
14:38 - Il n'y a pas trop d'arêtes ?
14:40 - Non, vous demandez à ce qu'elles soient levées par le poissonnier.
14:43 - D'accord, vous demandez les filets.
14:44 - Voilà, et sinon, oui, moi, j'aime les fruits de mer aussi.
14:46 Alors, vous allez dire, j'aime faire les fruits de mer dans les paellas,
14:51 en fait, quand il m'arrive d'en faire, voilà, c'est-à-dire des moules,
14:56 des crevettes, des choses comme ça.
14:58 Mais moi, en fait, je suis plus fan des crustacés que je ne suis du poisson.
15:03 Voilà.
15:04 - Vous êtes un peu conservateur, on pourrait dire, en matière de cuisine.
15:08 - Je crois que je suis français.
15:11 Vous voyez ce que je veux dire ?
15:12 - Vous êtes régulièrement français.
15:13 - Donc, je crois que oui, conservateur, je ne sais pas, moi, j'aime beaucoup découvrir...
15:18 - Vous dites que vous faites du couscous ou du tagine,
15:20 donc vous avez aussi des aspirations.
15:22 - Le couscous, c'est le plat préféré français, je crois.
15:24 C'est venu dans le patrimoine culinaire.
15:26 - Je croyais que dans votre esprit, le français, ça voulait dire très hexagonal et vous êtes déjà...
15:29 - Non, parce que je crois qu'on a la chance d'être un pays aussi qui a accueilli,
15:32 voilà, différentes vagues de populations, qui est lié à son histoire, d'ailleurs.
15:39 Et ces plats, les gens, mais c'est d'ailleurs toute la noblesse de la cuisine,
15:42 c'est qu'à un moment, le plébiscite fait qu'un plat qui peut paraître exotique ou exogène
15:49 rentre dans le patrimoine culinaire français.
15:53 France est grande, c'est la seconde surface maritime internationale.
15:56 On a moult îles qui ont elles-mêmes des influences chinoises, indiennes, créoles.
16:05 - Vous allez chercher justement du côté de ces cuisines-là, du côté de l'Asie, de l'Amérique du Sud ?
16:09 - Alors, à vrai, je vais vous dire, non, j'ai une de mes cousines qui a épousé un médecin hantillais.
16:15 Je crois que la dernière cuisine qui, moi, m'a surpris le palais, ça a été de manger un cabri fait au curry.
16:23 - Bon, on reste en France. - Oui, d'accord, mais c'était aussi encore une influence
16:28 qui peut se faire ailleurs, sur d'autres îles, aux Anguillernes françaises.
16:32 Donc là, oui, ça a surpris mes papiers, mais on va dire que je suis un peu pas chauvin.
16:40 - Donc la cuisine japonaise, la cuisine thaïlandaise, toutes ces cuisines qui sont un petit peu à la mode péruvienne.
16:45 - Alors, moi, j'ai un tropisme pour la cuisine asiatique en général
16:49 et j'ai un vrai tropisme pour la cuisine libanaise que j'adore.
16:54 - Les médzés. - Entre autres.
16:56 - Sans doute une des meilleures cuisines du Moyen-Orient.
16:58 - Juste avant l'émission, Emmanuel Tagé de la pagerie me disait qu'il mangeait pas tellement.
17:01 Donc vous avez l'air d'être gourmand sur le papier, mais est-ce que vous êtes vraiment un mangeur ?
17:06 Est-ce que vous êtes prêt à faire des kilomètres pour aller trouver une recette,
17:09 pour aller trouver un boui-boui ou un grand restaurant ?
17:12 Parce que, vous écoutez, vous mangez pas grand-chose dans la journée.
17:15 - Non, alors ça, vous êtes en train de dévoiler une conversation qu'on a eue tout à l'heure.
17:19 Alors, effectivement, je ne... - C'est Teddy Huff, Jean-Pierre.
17:22 - Je ne collationne pas, je prends pas de petit déjeuner.
17:25 - Le jeûne intermittent. - Oui. - Très bien, très bien.
17:27 - C'est par choix, c'est un jeûne intermittent.
17:29 - Non, en fait, je crois que c'est une très mauvaise habitude qui s'est installée chez moi,
17:32 c'est-à-dire que je ne prends pas de petit déjeuner.
17:34 - Ah bah, pour les nutritionnistes, c'est une très bonne habitude, le jeûne intermittent.
17:37 - Je ne déjeune pas. - Ah, vous ne déjeunez pas ?
17:39 - Non, rarement.
17:41 - Vous n'avez pas faim ?
17:43 - Non, et pourtant, les amis, lorsque je vais chez eux,
17:46 il y a un ami dernièrement, on l'a m'a dit dans les Alpires,
17:48 il vaut mieux t'avoir en photo qu'à table, parce que visiblement, je dévorais.
17:52 - Bah oui, vous n'avez pas mangé ni matin ni à midi, donc le soir, vous...
17:55 - Oui, mais ce n'est pas tous les jours. Alors, je suis gourmand,
17:58 mais si... et ce n'est pas bien, il ne faut pas suivre cet exemple,
18:02 si je saute des repas, c'est quelque chose qui ne me gêne pas.
18:06 - D'accord, mais vous ne déjeunez jamais ?
18:07 - Je n'y trouve pas le feu besoin.
18:08 - Ça veut dire que vous n'avez qu'un seul repas quotidien ?
18:10 - Oui.
18:11 - Le soir ? - Oui.
18:12 - D'accord, à une heure précise, ou... parce qu'avec les horaires que vous devez avoir en tant que député ?
18:16 - Non, c'est le soir, en fait, c'est généralement le soir,
18:17 comme je rentre très tard à la maison, que je suis très présent en circonscription.
18:20 Bon, un repas, c'est un peu... ça va être... et ce n'est pas du tout de la caricature,
18:25 ça va être du saucisson de taureau avec un morceau de pain, un bout de fromage de chèvre et...
18:29 - D'accord, et alors, vous vous sentez en forme ?
18:32 Parce qu'à nous décrire votre menu, votre quotidien, ce n'est pas forcément très équilibré ?
18:38 - Non, ce n'est pas très équilibré.
18:39 - Vous ne ressentez pas de carence ?
18:41 - Non, parce qu'en fait, le matin, moi, je me fais un cocktail de fruits,
18:44 donc je mélange plein de fruits.
18:46 J'imagine qu'ils font le boulot, enfin, j'ose croire qu'ils font le boulot.
18:49 - Ça vous donne des vitamines pour toute la journée ?
18:51 - J'imagine, oui, mais après, je suis quelqu'un qui suis très laborieux, très concentré,
18:57 et j'ai toujours... je ne cours pas après le temps,
19:03 mais j'ai toujours ce souci d'être présent et d'être là,
19:07 et je me dis, et c'est souvent la mine, en fait, de mes collaborateurs,
19:11 c'est soit l'un ou l'autre qui m'accompagne en circonscription,
19:13 quand je vois, par exemple, qu'à l'heure du déjeuner,
19:15 ils voient qu'on enclenche sur une autre série,
19:19 alors maintenant, je prends conscience qu'il faut qu'ils prennent une heure pour déjeuner,
19:24 parce que c'est eux, dans leurs habitudes, et puis qu'ils lui donnent droit,
19:27 mais à chaque fois, je leur dis, écoutez, allez où vous voulez,
19:30 on se retrouve dans une heure, moi, entre-temps, je fais ça.
19:33 Parce que moi, dans ma tête, comme ça, naturellement, ça ne vient pas de me dire,
19:36 à midi ou à 13h, il faut s'arrêter pour déjeuner,
19:38 ou à 19h ou 20h, il faut rentrer dans un restaurant pour...
19:41 - Et dans les circonscriptions, on n'est pas toujours attendu,
19:43 il n'y a pas toujours quelque chose à grignoter, surtout en Provence,
19:45 où on est très hospitalier... - On peut toujours faire plaisir, en fait,
19:48 - Oui, il y a toujours quelque chose... - Ça vous permet peut-être de tenir le coup, ça ?
19:51 - Maintenant, je crois que les gens ont compris comment je fonctionnais,
19:53 c'est-à-dire qu'ils ont pris l'habitude, en me suivant sur les réseaux sociaux,
19:56 de voir ce rythme un peu effréné, qui est le mien, d'aller d'un événement à l'autre,
20:00 et donc, au départ, ils ne comprenaient pas que je ne reste pas,
20:04 donc, excepté une invitation formelle, dans ce cas, je resterais,
20:08 mais la semaine dernière, par exemple, j'étais à une manifestation associative
20:13 de rapatriés de Harkis, qui organisait un grand couscous,
20:17 là, j'ai compris qu'au bout d'un an et demi, ils avaient compris que je ne resterais pas à table,
20:20 mais en revanche, je suis reparti avec deux plats pleins de couscous de la manifestation,
20:25 et d'ailleurs... - Que vous avez congelé, peut-être ?
20:27 - C'était à midi, comme j'ai passé la journée sur le terrain,
20:31 la voiture embaumée, le couscous, qui était délicieux, oui.
20:33 - Oui, parce qu'on peut se vexer aussi, quand on refuse souvent une petite offrande...
20:37 - Maintenant, comme je vous explique, ils comprennent que je...
20:40 comme je veux pouvoir répondre au rendez-vous...
20:43 - D'accord, ils ne se formalisent pas.
20:44 - Ils ont compris la fréquence, en fait, et ce n'est pas comme si je passais en coup de vent,
20:47 généralement, je reste une ou deux heures à chaque événement,
20:50 je ne me montre pas un quart d'heure pour serrer des mains et partir,
20:52 parce que j'aime discuter et qu'on me tienne au courant de ce qui se passe,
20:56 mais maintenant, ils comprennent que je n'ai pas forcément l'après-midi,
20:59 et ça m'est encore arrivé à Arles dimanche dernier,
21:03 où une association traditionnelle m'a invité, parce qu'ils faisaient leur déjeuner,
21:08 et moi, j'avais bien précisé sur Messenger, je suis ravi de votre invitation,
21:12 mais je viendrai partager un soda avec vous, et après, je me sauverai.
21:17 - D'accord. Une question, parce que le Rassemblement national défend le localisme dans sa politique,
21:23 est-ce que vous, à votre niveau, vous consommez toujours local ?
21:28 Vous faites attention à ça ? Et depuis combien de temps ?
21:31 - Depuis que je suis élu, je mets un point d'honneur à quasiment tout acheter dans ma circonscription,
21:37 que ce soit la viande, que ce soit les légumes ou les produits préparés,
21:42 - Qui viennent de la circonscription ?
21:43 - type fromage, saucisson, ce genre de choses.
21:46 Alors, je les achète, si moi, je viens de voir que j'avais un stock de miel invraisemblable,
21:51 parce qu'on fait beaucoup de miel dans la Croix et dans les Alpines,
21:54 notamment, et une partie de la Camargue,
21:57 maintenant, j'ai quand même tendance à...
21:59 Mais c'est bien, parce que j'imagine que, sans prétention, j'assure la promotion du territoire.
22:05 Par exemple, tous les cadeaux que je fais pour Noël ou pour les anniversaires,
22:10 maintenant, sont, j'allais dire, alimentaires.
22:12 Je n'offre que des paniers, donc je vais acheter mon petit panier de mon côté,
22:16 et je le remplis de l'huile d'olive de ma circonscription,
22:19 de fromage qui se garde, de miel, de vin, parce qu'on fait aussi, on l'ignore, beaucoup de vin chez moi.
22:23 - Le meilleur cadeau pour Jean-Pierre.
22:24 - Mais il faudrait que c'est un pays de cocagne, aussi.
22:26 - C'est vrai qu'à portée de main, vous avez de l'huile d'olive, du très bon vin, des fruits, des amandes, des légumes,
22:32 à toute saison, les meilleurs tomates, les meilleures courgettes, les meilleures aubergines.
22:35 - Oui, oui, il y a une vraie tradition agricole.
22:37 - Le poisson, comme l'a dit Brigitte, la viande, il n'y a pas besoin d'aller ailleurs.
22:42 - Et c'est vrai que pour le poisson, on a la chance d'avoir encore quelques pêcheurs au Sainte-Marie-de-la-Mer,
22:46 mais c'est vrai que c'est un pays, une terre bénie des dieux,
22:48 que ce soit les Alpines, la Camargue, la Croix, la Montagnette, qui sont sur mon territoire.
22:55 Moi, je suis... Je vais vous dire, pour moi, c'est pas de la flagornerie.
22:59 Je suis, un matin, comme ça, il n'y a pas très longtemps, c'était avant les fêtes,
23:03 je suis allé rabattre du bétail, justement des taureaux, avec des manadiers à cheval,
23:08 et les gars vous tapent dans le dos, vous tutoient, vous roudoient, même.
23:14 Et je me suis senti, en traversant et en galopant, et en étant avec eux dans ces paysages de Camargue,
23:22 je me suis senti, c'est rare dans la vie, je me suis senti aligné, à ma place,
23:28 et chanceux, voire privilégié, parce que la beauté des paysages...
23:34 - C'est vrai que vous avez une belle circonscription.
23:35 - À un moment, je ne sais plus, je levais la tête, j'essayais de discipliner un petit peu le cheval Camargue
23:39 qu'on m'avait confié parce qu'il n'était pas tendre avec moi,
23:41 et j'ai levé la tête, et là, il y avait un vol de flamants roses dans ce ciel gris,
23:45 le soleil commençait à se lever, et je me suis dit, mais tu as une chance folle, en fait.
23:50 Mais cette chance, il faut se montrer digne, parce que si les gens sont accueillants,
23:55 ils vous attendent, et c'est tout à fait normal, autour, non ?
23:58 - Voilà, c'est pour ça que vous êtes très présent dans votre circonscription,
24:01 c'est pour ça que vous nous avez demandé de la gardienne de taureau,
24:03 un plat politiquement peut-être correct.
24:05 - Avec du riz de Camargue, on en parlera tout à l'heure.
24:07 - Avec du riz de Camargue, on va y revenir, mais surtout avec un vin rouge aussi qui est du coin,
24:10 c'est le Domaine Atillon, donc là, évidemment, c'est région Provence,
24:14 en appellation IGP, Pays des Bouches du Rhône, Terre de Camargue.
24:19 Un terroir argile au calcaire et limoneux, un vin de couleur rouge, évidemment,
24:24 un sépage pinot noir, c'est un mélésine 2020, et il a des arômes de cerise, de framboise,
24:29 une finale assez épicée, c'est un vin qui est donc un peu puissant,
24:32 qui se marie très bien avec la gardienne, c'est un vin que vous connaissez bien,
24:36 parce que vous connaissez cette explanation.
24:38 - C'est un vin que je connaissais déjà avant d'être élu député,
24:44 et puis c'est un vin que j'ai redécouvert, alors là, vous allez dire
24:48 que je ne suis vraiment pas du tout politiquement correct,
24:50 voire très conservateur, que j'ai redécouvert dans un déjeuner de chasseurs
24:53 dans lequel j'étais invité après... - Ah oui, chasseurs, Corrida, ça commence à faire...
24:57 - Après une chasse, et j'avais décrété, comme d'habitude, que je ne boirais pas en journée,
25:02 bon, finalement, ils m'ont convaincue, là, j'ai vraiment vu que ce serait mal vu
25:05 de ne pas partager le verre de l'amitié, et finalement, je suis reparti avec une caisse
25:08 du Domaine de l'Atillon, et c'est un vin que j'apprécie énormément,
25:14 et j'aimerais redire qu'on a une vraie tradition de vin en Camargue,
25:18 dans les Alpies aussi, alors chacun a sa typicité,
25:22 et que ces vins, vraiment, ont le mérite d'être connus et reconnus,
25:26 parce que nos vignerons ont fait un vrai travail sur la qualité des vins
25:29 sur les vins dernières années, où maintenant, il n'est pas rare de voir des vins
25:34 qui sont primés dans des concours agricoles ou des concours généraux,
25:38 qui plus est des vins des Bouches-du-Rhône et de Camargue et des Alpies,
25:43 et je trouve que le travail que nos viticulteurs font est quelque chose de magnifique
25:49 avec la vigne, parce que c'est ce que l'on a dans un verre,
25:53 c'est le fruit de leur travail, mais c'est aussi ce que la terre, les éléments,
25:57 aussi par moments l'eau salée, veut bien vous donner à extraire.
26:03 - C'est tout ce terroir qu'on retrouve effectivement dans ce vin.
26:06 Vous m'avez l'air de bien vous y connaître, on va voir si vous êtes incollable, c'est le quiz.
26:10 Amateurs de Corrida et de Gardia, vous savez que dans le taureau, tout est bon,
26:17 y compris la queue bien sûr, et même les parties intimes.
26:21 Pas de tabou en cuisine, pourriez-vous me dire si ces affirmations sont vraies ou fausses ?
26:25 Pour désigner ces parties intimes comestibles des animaux,
26:29 les cuisiniers, les chefs, n'emploient jamais le mot testicule.
26:33 Vrai ou faux ?
26:35 - Je dirais faux.
26:36 - Non, vrai, visiblement c'est tabou, ou alors ça peut amener à des petites comparaisons douteuses.
26:45 On parle plutôt d'animel, d'amourette ou de rognon.
26:49 Dans le cas des taureaux noirs, on parle de truffes pour les qualifier.
26:53 Vrai ou faux ?
26:55 - Faux.
26:56 - Vrai !
26:57 - Vrai, oui, évidemment.
26:58 - Dans les années 80, la Confrérie des Joyeuses, fondée notamment par le chef Alain Chappelle,
27:04 célèbre la cuisine des rognons de coque.
27:07 Joyeux, c'est aussi un autre nom pour désigner les animaux.
27:10 - D'accord.
27:11 - Alors est-ce que c'est vrai que ça célébrait la cuisine des rognons de coque ?
27:15 - Quitte à avoir tout faux, je ne le crois pas.
27:18 - C'est faux, c'était des rognons blancs de mouton.
27:21 - Là vous avez bon.
27:22 - Enfin, la légende dit que l'épouse du roi Louis XIV préparait des recettes de bouchées à la reine
27:28 aux rognons de coque pour doper ses performances sexuelles.
27:32 Vrai ou faux ?
27:33 - Alors ça m'étonnerait puisque les bouchées à la reine sont arrivées avec Marie Lézinska, l'épouse de Louis XV.
27:38 Alors je ne sais pas si le terme "bouchées à la reine" est juste.
27:41 - Eh bien bravo, parce que c'est effectivement l'épouse du roi Louis XV qui faisait des bouchées à la reine
27:47 avec des rognons de coque pour doper les performances sexuelles du monarque.
27:51 - Bravo, bravo.
27:52 Deuxième quiz.
27:53 Alors vous avez sans doute bu une gorgée d'orangina, un soda dont la fabrication s'est longtemps faite à Vitrolles.
27:59 Sauriez-vous nous dire si ces affirmations sont vraies ou fausses ?
28:03 A) C'est un pied noir Jean-Claude Beton qui fonde Orangina dans la ville de Boufarique en Algérie en 1951.
28:12 - Vrai.
28:13 - Bravo, vous deviez être au courant.
28:15 B) Dans l'orangina, il n'y a que de l'eau gazéifiée, du jus d'orange et de la pulpe d'orange.
28:21 - Je dirais vrai.
28:23 - Alors faux.
28:24 Jus de citron, pamplemousse et mandarine.
28:26 - D'accord.
28:27 - Tout ça dans la bouteille d'orangina.
28:28 - J'aurais l'alliage.
28:29 - En 1972, un clip célèbre, slogan d'Orangina, "il faut renverser la bouteille d'orangina pour bien mélanger la pulpe d'orange".
28:37 Est-ce que c'est vrai ou est-ce que c'est faux ?
28:39 - Mais c'est pas "secoue-moi, secoue-moi".
28:40 - Oui c'est ça, donc c'était faux.
28:42 - Il faut secouer la bouteille d'orangina et pas la remuer.
28:45 - D) La marque n'a jamais pu être lancée aux Etats-Unis à cause de la résistance de Coca-Cola.
28:51 - Il me semble.
28:53 - Alors non, on en trouve et ça a été lancé en 1983.
28:57 - Malgré Coca-Cola.
28:59 - Malgré la résistance de Coca-Cola.
29:01 - Donc vous voyez.
29:03 - "Secouez-moi, secouez-moi", on le connaît tous ce clip quand on est humeur.
29:06 - Oui, puis il y a des générations.
29:08 - Mais même je crois que le slogan, ils l'ont toujours, ils l'ont fait perdurer, il n'y a encore pas beaucoup de...
29:13 - Oui mais...
29:14 - Parce qu'il y a de la pulpe dans l'orangina.
29:15 - Le talent de cette marque, ça a été aussi de renverser la table par l'image, en s'adjoignant aussi le talent de grands réalisateurs.
29:22 - Oui, et puis c'est la forme de cette bouteille aussi, toute ronde, qui n'a pas changé d'ailleurs.
29:26 - Qui n'a pas changé depuis toujours.
29:29 Alors vous savez que c'est souvent autour de la table que se nouent les meilleures histoires, que se font parfois les deals politiques,
29:34 et donc que se fait la petite et la grande histoire, et c'est la brève de comptoir.
29:38 Alors Emmanuel Tagé de La Pêche, on vous a demandé de vous souvenir peut-être d'une anecdote politique autour d'un repas,
29:48 est-ce que vous pouvez nous en raconter une ?
29:49 - Oui, alors écoutez, il n'y a pas très longtemps, c'était l'été dernier,
29:52 j'étais donc à Tarascon, qui est une des principales villes de ma circonscription,
29:57 il y avait un spectacle, alors j'ai découvert l'homme, un spectacle de Patrick Sébastien, mais à grande échelle,
30:04 et le maire de Tarascon avait fait une table avec l'ensemble des élus,
30:10 alors vous savez bien qu'il y a des tendances politiques qui sont différentes,
30:14 moi j'avais, monsieur le maire m'avait fait l'honneur de me mettre à sa droite,
30:17 et en face de moi j'avais Patrick de Carolis, le maire d'Arles, ainsi que d'autres élus qui étaient là,
30:24 et bon, Patrick Sébastien fait son show, l'atmosphère se... voilà, tout le monde commence à tourner les serviettes,
30:31 et à un moment, et j'ai trouvé ça très drôle, parce que moi j'ai voulu que mon mandat se place sous le signe de la concorde entre les uns et les autres,
30:37 je ne veux pas d'affrontement entre mes maires et moi, parce qu'on doit servir notre territoire, chacun à sa façon, mais de façon commune,
30:45 et à un moment l'animateur, donc Patrick Sébastien, dit "lance à la cantonade, faites un bisou à votre voisin",
30:55 alors là vous êtes déçus mais il n'y a pas de deal, mais tout le monde, j'allais dire, s'est claqué la bise en étant surpris,
31:01 mais tellement pris dans l'ambiance que certaines rigidités se sont assouplies,
31:07 et j'ai trouvé ça, je me suis dit que c'était une belle image en fait, ça pouvait paraître trivial,
31:13 et en fait c'était improbable moi lorsque j'ai été élu qu'il y ait cette bonne entente.
31:20 - C'est-à-dire que vous pensiez que vous en tant que RN, il y allait avoir beaucoup d'animosité ?
31:24 - Pas vraiment, en fait je pensais que comme, j'allais dire, nouveau de la bande, nouveauté dans le paysage politique,
31:31 il y avait donc des attentes et peut-être certaines inquiétudes, je ne sais pas,
31:36 et je sais que beaucoup disaient des gentillesses derrière mon dos, bon bref sans me connaître,
31:41 et je me suis dit, là voilà, on est quasiment à un an et demi du mandat,
31:45 me parlant à moi-même, et je me suis dit "tu as réussi ça",
31:51 c'est-à-dire qu'on est capable de tout se mettre autour d'une table,
31:54 il n'y a pas d'acrimonie, je ne me mêle pas de leurs histoires, même si je suis parfaitement au courant de tout ce qu'il se passe,
31:59 je ne juge pas leurs réflexions ni leurs réalisations, je me l'interdis, parce que je respecte trop leur travail,
32:07 et je me suis dit voilà, on peut arriver, bien que les étiquettes ne soient pas les mêmes,
32:13 à un moment, arriver non pas à délirer sur l'état de grâce, mais à un instant de respect mutuel,
32:20 où chacun, quand on travaille sérieusement, est détendu avec l'autre, dépose les armes,
32:27 et ce moment-là, j'allais dire de fête et de liesse avec cet animateur qui dit "faites un bisou à Gouffre",
32:32 moi j'ai été surpris de voir le maire de Tarasconde faire un bisou, et j'ai été surpris de devoir rendre un, voilà,
32:38 mais finalement, je me suis dit, est-ce que ce n'est pas non plus, parce qu'on est observé par nos concitoyens,
32:45 est-ce que ce n'est pas non plus donner un signe que les choses in situ peuvent se passer agréablement,
32:54 et qu'on n'est pas obligé de s'écharper.
32:56 Alors, on va passer à la galette des rois, parce qu'on est en plein mois de janvier, sans aucune transition,
33:01 c'est une tradition bien française, là on aurait pu faire une petite transition, que l'on déguste donc maintenant,
33:07 la traditionnelle est à la fragipène, mais il existe bon nombre de variantes, et c'est le dessous des plats.
33:12 Alors la monarchie est bien révolue, mais les français restent attachés à la couronne,
33:21 pour devenir roi ou reine, et bien il faut avant tout tomber sur la fève, loger dans la galette,
33:26 pour les boulangers, c'est le rush après Noël, car les français en raffolent.
33:30 Marco Pommier et Marion de Vauchelle.
33:32 C'est la star du mois de janvier, elle est partout, la galette des rois, son succès est incontestable.
33:40 C'est bon ma galette ?
33:42 C'est une tradition familiale, et depuis un certain nombre d'années, vous n'étiez pas encore jeune,
33:48 que je suis allé voir, j'avais déjà une petite collection de fèves.
33:52 Dans cette boulangerie parisienne, on en produit entre 80 et 100 par jour, 2000 sur le mois de janvier.
33:58 Ici, le roi de la galette, c'est lui, Vincent Salur, et il y en a pour tous les goûts.
34:04 La spécialité chez nous, c'est la galette 100% pistache, on prend de la pistache moitié de Turquie,
34:09 moitié d'Iran, on fait un mélange, et on fait également la pomme, qui reste assez classique.
34:13 Mais il ne faut pas s'y tromper, la plus populaire reste la galette frangipane.
34:18 Tout se joue au gramme près, alors ne comptez pas sur notre chef pâtissier pour vous révéler les quantités exactes.
34:24 C'est un secret bien gardé.
34:26 Ça c'est une recette qui date d'il y a 17 ans, c'est mon maître d'apprentissage, qui s'appelait Régis Collin,
34:34 il m'a transmis son savoir-faire.
34:36 Trois jours, c'est le temps qu'il faudra à Vincent Salur et ses équipes pour confectionner cette pâtisserie.
34:42 Première étape, la pâte feuilletée.
34:44 Sa fabrication est longue.
34:46 Pétrir la pâte, 24 heures de repos au frigo avant d'incorporer le beurre, puis retour au frais pendant 24 heures à nouveau.
34:54 Plus on laisse dans le frigo, plus il y aura de l'arôme, la pâte va fermenter.
34:59 Après la mise en disque, l'heure de garnir la galette avec la fameuse frangipane.
35:04 Du sucre, encore du beurre, des oeufs et de la poudre d'amandes venue tout droit de Californie.
35:10 - Californie, pourquoi ? Parce qu'elle est très riche en gras, en fait.
35:14 Et ce qui donne le goût, c'est ce qui donne le goût.
35:17 Et la touche du chef, du rhum pâtissier, sans oublier...
35:20 - Cette jolie fève en forme de macaron.
35:22 Encore une heure de cuisson au four, au moins, et ça y est, notre galette est prête.
35:27 Reste un hic pour beaucoup d'entre vous.
35:29 Le prix, 5 euros la part individuelle dans cette boulangerie, 30 euros pour 6 personnes.
35:35 - C'est pour ça que les gens, ils disent "Ah mais la galette en boulangerie, c'est cher et tout".
35:38 Mais en fait, nous, on met 3 jours pour faire la pâte.
35:41 En boulangerie, on aura une qualité de matière première beaucoup plus qualitative.
35:46 Nous, on achète des producteurs directement.
35:48 Un savoir-faire coûteux aux enjeux importants pour Vincent Salur.
35:52 Au mois de janvier, la galette des rois, c'est 50% de son chiffre d'affaires, près de 10% sur l'ensemble de l'année.
36:00 - Emmanuel Taché de La Pagée, est-ce que vous aussi, vous faites partie de tous ces Français qui sont fans de la galette ?
36:05 - Oui, alors comme j'ai pu vous le dire précédemment, moi je fais partie de cette catégorie de personnes
36:09 qui achètent pendant la période de l'épiphanie des galettes des rois à la frangipane
36:14 et qui les mettent au congélateur pour en avoir, pas toute l'année, mais pour en avoir sous la main.
36:19 - Vous faites des parts comme ça et puis vous les mettez dans votre congélateur ?
36:21 - Oui, oui.
36:22 - Ah c'est vrai ? - Oui.
36:23 - Et vous la cuisinez pas ?
36:24 - Je l'ai déjà fait une fois.
36:26 - Pas la pâte feuilletée ? - Pardon ?
36:28 - Pas la pâte feuilletée ? - Non, la pâte feuilletée, je l'avais achetée toute faite.
36:31 - Vous adorez la frangipane en fait, c'est ça ? - Oui, j'adore ça.
36:34 - Vous adorez ça. Mais dans le sud, c'est pas la traditionnelle frangipane, c'est pas la couronne des rois qu'on retrouve ?
36:39 - Non, alors on a la couronne des rois. - Brioche, un peu ?
36:41 - Brioche, la couronne des rois. Et dans ma partie du sud à moi, et c'est très joli, je trouve ce nom,
36:46 on appelle cette brioche, cette couronne des rois, un royaume.
36:50 - Un royaume. Et alors vous, vous préférez quand même la traditionnelle frangipane ?
36:54 - Alors, la frangipane, j'allais dire pour le goûter, parce que ça m'arrive de grignoter le dimanche quand je suis à la maison quand même.
37:00 Et puis le royaume, donc la brioche, j'aime bien, moi je suis quelqu'un d'assez agressif quand même,
37:07 j'ai des réflexes d'enfant, j'aime bien la tremper dans le lait.
37:10 - Ah, c'est le petit déjeuner du dimanche alors ? - C'est ça.
37:13 - Mais est-ce qu'en Arles, à Marseille, il y a une guerre des galettes ?
37:16 Il y a la galette et la brioche ou votre royaume là ? Parce qu'à Paris, on voit pas de brioche du sud.
37:22 - Non, mais c'est très typique, c'est très, j'allais dire, je pense qu'on doit la trouver à partir de la Drôme-Provençale
37:28 jusqu'à Nice, on doit balayer la région en passant par chez moi, mais non, il n'y a pas de guerre.
37:34 Vous trouvez à Paris Galles des royaumes, donc des couronnes de Noël et des galettes.
37:40 - Et alors on voit de plus en plus de variantes aujourd'hui, il y en a au chocolat, il y en avait dans le sujet à la pistache, au fruit rouge,
37:46 vous aimez aussi ces variantes ou vous êtes plutôt attaché à la traditionnelle ?
37:50 - Non, je vais reprendre le terme que vous avez employé tout à l'heure, je suis assez conservateur des traditionnelles,
37:54 donc j'en ai un petit peu marre qu'on change l'origine des recettes,
38:00 et puis, alors peut-être que c'est une part d'enfance qui veut pas partir,
38:05 mais je trouve dommage qu'on réinvente une recette qui, je crois, existe depuis le Moyen-Âge.
38:11 - Parce que c'est pas le progrès de faire avancer une recette, de la retravailler ?
38:14 - De faire une galette des rois à la pistache, je pense que c'est du progrès, on n'est pas dans le cadre de la science.
38:19 - Ça vous plaît pas ?
38:20 - Alors cela dit, il y en a qui redoutent, alors là, on a vu chocolat-pomme aussi,
38:24 il y a des pâtissiers comme Pierre Hermé qui déclinent des gâteaux en galettes, comme l'Hispaen,
38:28 mais les puristes, comme vous, les conservateurs, ont une trouille épouvantable,
38:32 c'est qu'on ait des gens qui la revisitent sous forme de pavé, sous forme de carré,
38:37 parce qu'on a bien vu que Chartin transformait les Paris-Brest, les éclairs,
38:41 est-ce que ça, vous pensez que ça peut arriver un jour, ou qu'elle résistera à ces petites folies ?
38:46 - Je pense que ça résistera, et ça n'empêche pas l'originalité ou l'interprétation,
38:51 mais je trouve que c'est tellement beau le symbole de cette galette,
38:55 alors il y a l'aspect, on peut dire l'aspect spirituel et ce qu'elle doit fêter,
38:58 mais c'est tellement joli, je crois que c'est censé, c'est une tradition romaine
39:03 qui est censée représenter un soleil et l'allongement des jours,
39:06 alors on dit qu'on a colle cela maintenant, cette tradition roi-mage,
39:10 mais je trouve aussi que la symbolique est très belle, finalement,
39:12 si on veut bien s'attarder dessus, de cette base à préparation de beaucoup de beurre et d'amandes,
39:20 qui est censée représenter le soleil, je trouve que c'est quand même très joli,
39:22 après ça n'empêche pas, oui l'interprétation, pourquoi pas,
39:26 moi je le reçois de beaucoup de succès d'ailleurs.
39:29 - Est-ce que vous trouvez qu'elle est chère, comme beaucoup de français ?
39:31 Alors en même temps, on a entendu cet artisan qui disait,
39:34 la matière première est chère, ça prend du temps, trois jours pour la fabriquer ?
39:37 - Il y a un savoir-faire, n'oublions pas que nos commerçants ont pris,
39:40 notamment les boulangers pâtissiers, en plein visage, l'augmentation de l'électricité,
39:44 qu'on n'a pas voulu baisser, c'est la fin des chèques et du quoi qu'il en coûte,
39:48 il y a un savoir-faire, une main d'oeuvre, je comprends que ça puisse surprendre, choquer,
39:55 j'espère que les gens qui ont les moyens de payer 30 euros une galette,
39:59 alors chez moi je crois que c'est plus en moyenne 20 euros,
40:01 le font, ne serait-ce que pour soutenir leur artisan boulanger.
40:05 - Vous seriez pour la politique du chèque ? Il faudrait continuer à provisionner ?
40:09 - Je crois que si déjà on pouvait leur permettre de payer leurs factures
40:15 et si on ne les assommait pas et qu'ils ne soient pas obligés d'éteindre,
40:18 parce qu'il faut imaginer un boulanger, un four c'est des heures et des heures à mettre en chauffe,
40:24 donc ça veut dire des heures et des heures à tirer sur les réseaux électriques.
40:28 Si déjà la France revenait à la raison concernant les prix de l'électricité,
40:32 ça pourrait être une piste, après moi je n'ai pas de jugement sur
40:37 ceux d'entre nous qui n'ont pas d'autre choix que de se tourner vers le traditionnel.
40:43 Tout le monde a quand même le droit de tirer les rois,
40:46 de fêter la tradition quel que soit ses moyens.
40:49 Donc oui, moi je comprends qu'on arrive dans certaines villes à des prix qui frôlent,
40:54 qui tutoient, voire qui dépassent les 30 euros, parce qu'il y a la main d'oeuvre.
40:57 Le monsieur l'a dit il y a plusieurs jours de préparation pour la pâte feuilletée,
41:01 donc j'allais dire oui mais c'est le prix d'un travail bien fait,
41:06 est-ce que je m'en réjouis ? Je ne crois pas.
41:08 - Il faut soutenir les boulangers.
41:09 - Oui je crois qu'il faut dans la mesure du possible les soutenir, oui.
41:13 - Allez on va retourner chez vous en Camargue, où on va parler maintenant du riz.
41:17 Mais cet aliment est en grande partie importé d'Inde, de Thaïlande ou du Vietnam.
41:21 Alors pourquoi ? On en parle et on met les pieds dans le plat.
41:24 - Alors Brigitte, le français aime de plus en plus le riz, il en mange près de 6 kilos par an.
41:34 Alors ce qui n'est rien, ridicule, même par rapport au Birman, le champion du monde,
41:37 qui lui en consomme 170 kilos par an.
41:40 Essentiellement le riz de nos assiettes est importé d'Asie, le reste environ un tiers vient de la Camargue
41:45 et du delta du Rhône où est produit un riz IGP de qualité.
41:49 Reportage "Les pieds dans l'eau" de Clément Perreault, tourné en automne dernier au moment de la récolte.
41:59 On dit du riz qu'il pousse les pieds dans l'eau et la tête au soleil.
42:04 En France, sa terre d'adoption était toute trouvée, la Camargue.
42:09 Alain Giraud est résiculteur dans ce coin du sud-sud singulier où pousse 95% du riz français.
42:15 - Pour faire pousser du riz, il faut des sols plats.
42:18 Donc la Camargue, vu que c'est un territoire qui est assez plat,
42:21 c'est beaucoup plus facile à niveler que si on voulait faire du riz à montagne
42:24 ou alors les planches comme on boit beaucoup en Asie.
42:27 Ensuite, nous avons les devoirs du Rhône qui alimentent en eau douce
42:31 et qui a un grand volume d'eau qui arrive
42:34 parce que le riz nécessite dans sa culture beaucoup d'eau.
42:38 Les champs sont mis en eau au printemps pour 150 jours,
42:43 puis asséchés quelques semaines avant la récolte automnale
42:47 qui a lieu ce jour-là sur cette parcelle.
42:50 Le riz se ramasse avec une moissonneuse batteuse équipée de chenilles
42:54 pour avancer dans la terre humide.
42:56 Les plantes sont comme peignées par la machine.
42:59 Elles en extraient des grains,
43:01 encore recouverts par leur enveloppe naturelle appelée la balle.
43:05 - Voilà, ça, c'est ce que ramasse le riziculteur.
43:07 Après, c'est le rizier qui va faire les opérations pour le blanchir.
43:11 Cette année, la récolte est bonne.
43:13 Les fortes chaleurs que connaît la France
43:15 sont favorables à la fécondation du riz.
43:17 La filière a le potentiel pour se développer.
43:21 - Aujourd'hui, on produit à peu près 13 000 hectares de riz,
43:24 ce qui fait à peu près 70 000 tonnes de riz,
43:27 ce qui couvre à peine 20 % de nos besoins en France.
43:30 L'idée, ce serait quand même de revenir à une souveraineté alimentaire
43:33 pour la ferme France, ce serait très intéressant.
43:36 - Plus que la quantité, le riz made in France
43:42 se distingue par sa qualité.
43:44 Au Sainte-Marie-de-la-Mer, le chef Roger Merlin
43:47 nous donne sa recette du risotto version Camargue.
43:52 - J'ai mis du riz dans la casserole.
43:55 Je vais mettre le riz dedans.
43:58 C'est le riz spécial pour le risotto.
44:01 On va attendre que le vin soit complètement absorbé
44:04 pour après mettre le bouillon.
44:07 Du romarin, du thym, plein d'herbes dedans.
44:12 Toutes les herbes que j'ai et toutes mes épluchures de légumes,
44:15 au lieu de les jeter, je fais un bouillon.
44:18 J'en mets une ou deux cuillères.
44:21 Je vais remuer.
44:24 - En fin de cuisson, le chef ajoute du parmesan
44:27 et de la crème de riz.
44:30 Ce risotto de la terre est accompagné de légumes croquants de saison,
44:33 saucisses de taureau fumé, carpaccio et chorizo de taureau.
44:36 - On est vraiment dans l'identité du terroir de Camargue
44:39 avec des recettes simples.
44:42 - Blanc, noir, rouge, complet, une grande diversité de riz
44:45 est produite en Camargue.
44:48 - On l'a dit, le riz camargué fournit 30%
44:51 de la consommation française à peine.
44:54 Les riziculteurs disent qu'ils peuvent encore faire du riz
44:57 en plus grande quantité.
45:00 Pourquoi on n'essaie pas de développer cette culture
45:03 dans ce delta et en Camargue?
45:06 Il y a des réticences, des résistances, des obstacles?
45:09 - Je crois qu'ils essaient profondément de les développer.
45:12 On est confronté aussi à une typicité de territoire
45:15 et les exploitations, si elles peuvent être extensibles,
45:18 encore faut-il trouver et pouvoir acheter les terres disponibles
45:21 à la culture pour pouvoir augmenter cette production.
45:24 Mais je sais qu'ils y travaillent énormément.
45:27 - Il n'y a pas des questions de protection aussi
45:30 de la biodiversité de la Camargue?
45:33 Il n'y a pas un duel entre la Camargue et le riz?
45:36 - Non, il n'y a pas un duel.
45:39 La Camargue, c'est un parc naturel régional.
45:42 Je me suis battu, notamment avec l'alerte des producteurs de riz
45:45 mais aussi de taureaux Camargue et des éleveurs de chevaux
45:48 pour qu'on n'ait pas le label "parc national".
45:51 Ça aurait été dramatique pour le territoire.
45:54 Il y a effectivement une imprégnation entre deux visions
45:57 de l'écologie et du développement du territoire.
46:00 La Camargue, n'oublions pas, c'est comme la Vénécie,
46:03 c'est une création entièrement humaine.
46:06 Les chantres de l'écologie oublient au passage
46:09 que c'est l'homme qui a décidé de créer une interaction
46:12 entre des éléments tels l'eau douce, l'eau de mer
46:15 et la terre qui est particulière chez nous.
46:18 Tout ça est le fruit de la main de l'homme.
46:21 Mais je sais qu'il travaille actuellement
46:24 à augmenter cette filière-là.
46:27 J'avais insisté l'an passé, j'avais été un peu déçu
46:30 au Salon de l'agriculture de voir que la Camargue
46:33 était un peu plus large que la Vénécie.
46:36 - Il pourrait y avoir une souveraineté alimentaire
46:39 dans le riz, par exemple ? Parce qu'on en importe
46:42 près de 80 %, c'est ça ? - 70 %.
46:45 Non, je ne pense pas qu'on puisse avoir de souveraineté,
46:48 mais augmenter de 10 à 20 % pour moi,
46:51 ce ne serait pas lunaire, ce ne serait pas
46:54 de l'ordre de l'imagination.
46:57 Mais encore, faut-il qu'on puisse...
47:00 Si on a le temps de terrain et la possibilité de s'agrandir,
47:03 ça devient de plus en plus compliqué.
47:06 Sur mon territoire, j'ai été alerté sur les successions
47:09 en domaine agricole qui vont parceller
47:12 parce que les héritiers ne vont pas pouvoir garder
47:15 chez moi son très grand domaine.
47:18 Certains ne sont pas agriculteurs,
47:21 n'ont pas vocation à garder cette terre
47:24 qui est très particulière et coûte très cher.
47:27 Celui qui en a le plus sous le pied peut capter ces terrains-là.
47:30 - Vous voulez dire qu'il y a des étrangers
47:33 qui pourraient, comme on achète des vins de Jean-Rodolphe,
47:36 des Chinois qui pourraient venir nous acheter ?
47:39 - On a de plus en plus de personnes qui sont étrangères
47:42 à notre territoire, qui rachètent
47:45 des parcelles entières, des hectares entiers,
47:48 et pas des petites quantités d'hectares, pour souvent s'y fixer
47:51 en termes de résidence secondaire, qui ne travaillent pas
47:54 dans cette terre camargaise qui est particulière,
47:57 et qui à terme pourrait mener sur une partie
48:00 de nos territoires à la mort
48:03 de nos paysages tels que nous les connaissons.
48:06 Nos paysages sont certes sauvages,
48:09 mais ils ne sont pas sauvages pour faire joli.
48:12 Ils sont sauvages parce que ce sont les sabots des taureaux
48:15 qui les travaillent, parce que ce sont les sabots des chevaux
48:18 qui les travaillent, parce que ce sont les saunailleurs,
48:21 mais je pense qu'à terme on va en avoir besoin.
48:24 On a été interrogé par le ministère de la Transition écologique,
48:27 entre autres, l'année dernière,
48:30 sur spécifiquement la gestion
48:33 de l'eau et le devenir de la Camargue.
48:36 Lorsqu'on voit certaines projections à 100 ans de la Camargue,
48:39 si on ne se dépêche pas de faire quelque chose,
48:42 une bonne partie sera sous l'eau.
48:45 Donc il est temps de se bouger, parce que 100 ans,
48:48 c'est demain, je ne serai plus là,
48:51 et plus personne n'aura souvenir.
48:54 Mais le temps que je suis là, que je suis à ma place,
48:57 et le temps que les uns et les autres acteurs publics sont à leur place,
49:00 je crois qu'il est grand temps de cesser de se payer de déclarations
49:03 et vraiment travailler sur
49:06 que se fixe-t-on à 100 ans pour ce territoire,
49:09 pour qu'on puisse le léguer.
49:12 Moi, je n'ai aucune démarche égoïste,
49:15 je ne suis pas un acteur,
49:18 je ne suis pas un acteur,
49:21 je ne suis pas un acteur,
49:24 je ne suis pas un acteur,
49:27 je ne suis pas un acteur,
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