• il y a 10 mois
La cour d’assises de Seine-Saint-Denis a condamné à un an de prison avec sursis le policier auteur du coup de matraque qui a grièvement blessé Théo Luhaka à l'anus en 2017 à Aulnay-sous-Bois. Les deux autres policiers jugés pour violences volontaires ont été condamnés à trois mois de prison avec sursisLa cour d’assises de Seine-Saint-Denis a condamné à un an de prison avec sursis le policier auteur du coup de matraque qui a grièvement blessé Théo Luhaka à l'anus en 2017 à Aulnay-sous-Bois. Les deux autres policiers jugés pour violences volontaires ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis

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00:00 C'est évidemment une victoire dans la mesure où les trois prévenus, les trois policiers ont bien été reconnus comme étant coupables de violences volontaires aggravées
00:09 avec toute une série de circonstances aggravantes. Je rappelle que depuis 2017, Théo a été moqué, a été insulté, a été présenté comme un trafiquant de drogue.
00:21 Ce qui est apparu pendant ces deux semaines, et je tiens à le saluer tout particulièrement, c'est la dignité de Théo, la simplicité de ses mots, la sincérité de ses témoignages
00:31 qui ont convaincu le jury évidemment qu'il était bien la victime et que ces trois personnes ont déshonoré l'uniforme de policier en se comportant de la sorte à son endroit.
00:44 Que retenez-vous de ce procès au-delà de son verdict ?
00:49 Ce que je retiens de ce procès, c'est trois éléments. Le premier élément, c'est le fait que Théo Luaka et sa famille ont montré une image d'une très grande dignité.
01:00 Parce qu'encore une fois, je répète, ça fait 7 ans que cette famille est plongée dans cette ambiance, dans ces insultes, dans ces moqueries, dans le fait de vivre avec une personne
01:11 qui a été très durement infectée évidemment par ce qu'elle avait vécu. Et les mots de Théo ont été sur ce plan-là extrêmement poignants.
01:18 La deuxième chose que je retiens, c'est des comportements beaucoup moins dignes de l'autre côté de la barre, si je puis dire, avec des policiers qui ont été incapables du début à la fin
01:29 de concevoir l'illégitimité de leurs actes. Et une fois de plus, des syndicats policiers ou certains syndicats policiers qui, envers et contre tout,
01:40 sont venus expliquer que tout cela était légitime, alors même que nous sommes face à un jeune qui n'avait pas de casier judiciaire, qui s'est retrouvé violemment blessé
01:50 à l'issue d'un contrôle de police. Et la troisième chose que je retiens, c'est que je constate que ce procès aurait dû être aussi l'occasion d'ouvrir un débat plus large
02:02 sur ces faits de violence policière, sur le caractère dysfonctionnel trop fréquent que l'on voit de la police dans les quartiers populaires et auprès des jeunes
02:11 des quartiers populaires, notamment lorsqu'ils sont noirs et arabes. Je regrette que nous ne soyons pas dans un niveau de maturité suffisant dans le débat public
02:20 pour qu'il y ait ce débat qui s'ouvre et pour qu'on réfléchisse à comment on évite de retrouver de tels faits, comment on apaise la situation entre la police
02:32 et les jeunes dans les quartiers populaires, parce que cela renvoie aussi à des décisions institutionnelles, de réformes qui ne sont pas prises depuis trop d'années.

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