• il y a 11 mois
Au printemps 2017, dans la cour de l'usine GM&S, à La Souterraine, deux bonbonnes de gaz sont accrochées à une citerne du groupe industriel Air Liquide barrée de l'inscription "On va tout péter". Révoltés par la fermeture annoncée de l'équipementier automobile, dont les principaux clients ont pour nom PSA et Renault, lesquels passent désormais commande à l'étranger, les salariés ont équipé leur bombe artisanale d'un détonateur. Yann, Jean-Marc, Vincent, René, Petit Lu et le reste des employés menacent de faire sauter l'usine dans laquelle ils ont travaillé chacun deux ou trois décennies, si rien n'est fait pour sauver les 277 emplois du site...
Transcription
00:00 Et aujourd'hui, on est en train de revendiquer le droit de travailler et de vivre, parce
00:09 que là, on est en train d'engraisser des gros ports.
00:10 Quand vous passez 30 ans dans une usine ou 40 ans, vous savez faire quelque chose.
00:23 Dans cette usine, vous êtes quelqu'un.
00:24 Mais sorti de l'usine, vous ne savez plus rien faire.
00:25 C'est toute notre vie, c'est-à-dire que nous, on ne sait plus rien faire.
00:26 Le mec qui perd son boulot dans un département comme la Creuse, on n'est pas à Lyon, on
00:33 n'est pas à Marseille, on n'est pas à Paris.
00:37 Il sait qu'en ayant 50 ans moyenne d'âge, vous voulez vous dire que vous n'avez pas
00:48 du boulot.
00:49 C'est vrai.
00:50 C'est ça qui est inadmissible.
01:06 Quand vous voyez aujourd'hui les bénéfices qu'on fait PSA et les bénéfices qu'on
01:09 fait Renault, c'est donc la meilleure année depuis presque 10 ans.
01:12 Arrêtez de se foutre de la gueule, les mecs.
01:19 L'engagement qui a été pris par le président de la République est qu'il fallait qu'une
01:24 cellule de crise soit mise en place.
01:26 Et cette cellule de crise va travailler à la mise en œuvre d'une reprise.
01:31 Est-ce que ce n'est pas à une offre de nous repousser et puis attendre, attendre, attendre
01:36 et puis nous emmener à la fin ?
01:37 Mais pour les GMS et les boules !
01:44 Madame, je ne suis pas le Père Noël.
01:47 Je ne suis pas le Père Noël.
01:49 On va être licenciés de toute façon, risque que rien.
01:54 Allez, portez ! Allez ! Portez !
01:59 Bien sûr que le blocage continu.
02:01 On a des collègues, vous croyez qu'ils vont partir comme ça ?
02:03 Vous craignez l'intervention des C.A.S ?
02:07 Vous savez, on risque quoi ? Qu'est-ce qu'on risque ?
02:09 Là, on est tous en sursaut.
02:10 Si on est là, vous croyez que ça nous ferait plaisir ?
02:12 Comment ça s'appelle quand le service public, c'est-à-dire vous, vous faites du gardiennage
02:17 dans des sites privés ?
02:18 Ça s'appelle comment ça, du gardiennage ?
02:20 Eh oui, eh bien, ce n'est pas normal.
02:22 Non, ce n'est pas normal.
02:23 Non, parce que c'est nos impôts qui les payent.
02:24 Aujourd'hui, vous êtes le PDG de la nouvelle société peut-être Lame ou je ne sais pas
02:28 comment elle s'appelait.
02:29 Mais aujourd'hui, monsieur, je ne sais pas si je serai licencié.
02:32 Mais monsieur Martineau, les donneurs d'or qui sont Piregio et Renaud, vous ne pouvez
02:39 pas nous dire, leur demander s'il vous plaît, pour nous, demandez-leur une super légale.
02:44 S'il vous plaît ! C'est tout ce qu'on vous demande, monsieur Martineau.
02:47 Je vois bien que malheureusement, sur le visage de certains, les lettres sont tombées
02:57 que la vie va changer demain.
02:59 Je le répète, ce n'est pas fini.
03:00 Moi, représentant du personnel, je ne sais pas quand ma lettre va tomber.
03:03 Mais qu'elle tombe ou qu'elle ne tombe pas, ce n'est pas le problème.
03:05 Je vais quand même toujours être du côté de ceux qui vont être licenciés.
03:07 Même si je suis gardé, ça ne changera rien.
03:09 Les terroristes, ce sont juste des salariés indépendants de leur emploi, c'est tout.
03:28 C'est tout.
03:29 [Musique]

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