• il y a 11 mois
Lorsque plusieurs témoins rapportent le même événement, quand un esprit écrit le nom d'une enfant sur les murs et qu'un autre proclame qu'il est le diable, la mystification est-elle encore possible? Des poltergeists se sont même manifestés dans des écoles et un cinéma de Vancouver... Les fantômes ne hantent pas que les cimetières!
Transcription
00:00 Dans un monde rationnel, banal et prévisible, rien n'est aussi intriguant, rien n'est aussi fascinant et angoissant que le sentiment du mystère qui nous envahit lorsque nous faisons face à l'inconnu.
00:13 En 1889, la famille Dagg se retrouve au coeur d'une incroyable histoire de diable et de fantôme.
00:22 Quelle est cette entité qui terrorise la petite Dina ?
00:27 En janvier 1969, en soirée, un prêtre se présente à la résidence des Saint-Onge, une famille pieuse de la paroisse. Ce qui l'y attend le marquera à jamais.
00:47 Nous avons tous de bons et de mauvais souvenirs de nos premières expériences sur les bancs d'école. Rien de plus banal, sauf quand votre école est hantée.
00:57 Ces soirs de première au Vogue Theatre de Vancouver, quelque chose dérange dans ce tableau. Y aurait-il pas un invité indésirable dans la salle ?
01:14 Chaque mystère recèle sa part d'inconnu. Rien n'est si angoissant et fantastique que l'inconnu.
01:21 Ici Michel Dumont, bienvenue à Dossier Mystère.
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02:07 Le petit village de Charville s'adresse à une heure de route à l'ouest d'Ottawa, dans le comté de Pontiac, au Québec.
02:14 À la fin du 19e siècle, cette communauté était majoritairement composée de fermiers et d'éleveurs.
02:20 L'un d'entre eux, George Dagg, s'est retrouvé bien malgré lui au centre d'une affaire étrange, qui plus d'un siècle après les événements, continue d'alimenter la controverse.
02:31 [Bruit de pas]
02:33 En 1889, la famille Dagg habite une ferme modeste située à 7 kilomètres du village de Charville.
02:41 Au moment des événements, la maisonnée compte six personnes.
02:46 George Dagg et sa femme Susan, leurs deux enfants, Mary Susan et Johnny, ainsi que leur fille adoptive, Tina McLean, 11 ans, et un aide de ferme prénommée Dean.
02:58 Dans la matinée du 15 septembre, le jeune Dean trouve un billet de 5 dollars qu'il s'empresse de remettre à George Dagg.
03:07 [Bruit de pas]
03:09 - Il trouvait ça dans la maison.
03:11 Celui-ci le reconnaît comme étant le billet confié à sa femme la veille pour qu'elle le mette en sécurité dans un tiroir de leur commode.
03:18 - Comme ça.
03:19 [Bruit de pas]
03:20 - On va aller à la maison. Tu vas prendre ça.
03:22 - Oui, oui.
03:23 - Allez, vas-y.
03:24 - Ouais, on va mettre ça dessus.
03:26 [Bruit de pas]
03:30 Intrigué, George vérifie lui-même le contenu du tiroir et constate que le billet de 5 dollars a effectivement disparu.
03:38 Il note aussi qu'un autre billet de 2 dollars est manquant.
03:42 Il entreprend alors de fouiller la chambre du garçon, où il ne tarde pas à trouver le billet de 2 dollars.
03:51 Puis, le même jour, Susan Dagg trouve des excréments dans un réduit.
03:57 Évidemment, les soupçons se portent d'emblée sur le pauvre Dean.
04:03 Confronté, l'adolescent nie avoir volé l'argent et jure n'avoir rien à voir avec les immondices trouvées.
04:15 George Dagg n'en croit pas un mot. Il décide d'amener le jeune Dean chez le magistrat de Shawville pour qu'il s'explique au sujet de ses comportements.
04:24 - George et Susan Dagg étaient des gens respectés.
04:29 Un couple de fermiers qui avaient deux enfants.
04:34 Ils prenaient aussi soin de Dinah, une petite orpheline.
04:41 Puis voilà qu'un jour soudainement, des manifestations de type poltergeist ont éclaté.
04:49 - Durant l'absence de son mari, Susan Dagg trouve de nouveaux excréments qui, elle en est certaine, n'étaient pas là un moment plus tôt.
04:58 Si l'innocence de Dean est loin d'être prouvée pour l'histoire du vol des billets, il est clair par contre que le jeune aide de ferme n'a rien à voir avec les immondices étalées sur le pauvre Dean.
05:09 - Avec les immondices étalées un peu partout.
05:11 Dans les jours qui suivent, des meubles se mettent à se déplacer d'eux-mêmes.
05:18 Puis c'est au tour de la fille adoptive des Dagg, la petite Dinah McLean, d'être agressée par une entité mystérieuse.
05:25 De sa chambre, elle hurle qu'on lui tire les cheveux. Sa mère, à court à son chevet, constate que sa tresse de cheveux a presque entièrement été arrachée.
05:33 Les manifestations continuent de se concentrer surtout sur la petite Dinah.
05:39 La nuit venue, son lit fait des bruits étranges.
05:43 Ses bras sont tirés par des mains invisibles. Dinah est réveillée par des murmures et affirme avoir vu une forme noire et menaçante, une entité à forme humaine avec une tête de vache.
05:59 L'enfant jure entendre des voix. Des voix qu'elle est seule à percevoir.
06:05 Ces violentes manifestations ont été observées par des dizaines de témoins, des membres de leur communauté et des amis des Dagg.
06:12 Les Dagg n'avaient rien à tirer de ces manifestations. Elles se produisaient et tous les gens étaient effrayés.
06:20 Il n'y avait aucune motivation financière derrière tout cela. Au contraire, ces événements les faisaient passer un peu pour des fous.
06:26 Conséquence de toute cette attention, les médias ont commencé à s'intéresser à la situation.
06:32 En novembre, ayant eu vent de l'affaire, Percy Woodcock, un artiste ontarien et correspondant pour le Recorder and Times de Brockville, se rend à Charville pour y rencontrer les Dagg.
06:43 Percy Woodcock était un journaliste entreprenant qui travaillait pour un journal local.
06:55 Il a d'abord écrit un premier article qu'il a publié non seulement dans son journal, mais aussi dans le Montreal Standard, le journal le plus important de l'époque.
07:04 L'article a ensuite été repris par d'autres journaux, qui bientôt en ont demandé plus.
07:10 Tant et si bien que Woodcock s'est retrouvé à vivre littéralement chez les Dagg.
07:19 Woodcock est sceptique. Mais un après-midi, la petite Dina l'entraîne dans une remise où elle affirme avoir entendu le fantôme.
07:26 « Êtes-vous là, monsieur? » demande Dina. « Êtes-vous là? »
07:35 À la surprise de Woodcock, une voix gutturale lui répond.
07:40 « Je t'attendais, ma petite Dina. Je suis ta conscience, poète de pacotille, et je vais te casser le cou opportuniste de carnaval.
07:49 Percy Woodcock, tu es venu flirter avec le diable. Pensais-tu vraiment faire fortune sur mon dos? »
08:00 Le fantôme a parlé de manière plutôt malveillante.
08:05 Il s'est présenté comme le diable, leur disant qu'il devait partir.
08:10 Mais, du moins d'après les documents que j'ai lus à ce sujet, il appréciait aussi toute l'attention dont il était l'objet.
08:18 Il a commencé à parler d'une voix grave, annonçant qu'il allait divertir les témoins dès le lendemain à la tombée du jour.
08:26 Le lendemain, un peu après la tombée du jour, la famille Dagg a fait un appel à la police.
08:33 À la tombée du jour, la famille Dagg, accompagnée de quelques villageois curieux et de Percy Woodcock, seraient mis au salon.
08:39 « Toc, toc, toc. Hé, hé, hé, hé. »
08:43 Comme prédit par la voix dans la grange, la présence se manifeste.
08:47 « Celui que vous attendiez est arrivé, avec une foule de petits secrets sur chacun d'entre vous.
08:53 Tu sais ce que je veux dire, George, et toi aussi, Suzanne.
08:59 Je suis un ange venu m'occuper de vos âmes, bigote. »
09:03 La voix se moque joyeusement de son auditoire.
09:06 Elle affirme être plutôt l'esprit désincarné d'un homme mort vingt ans plus tôt.
09:10 « Je reviendrai une dernière fois faire les adieux aux enfants. »
09:16 « Toc, toc, toc. Hé, hé, hé. »
09:18 L'affaire est si extraordinaire que Percy Woodcock rédige sur le vif un document résumant ces manifestations.
09:24 Toutes les personnes présentes l'authentifieront de leur signature.
09:28 « Les gens qui vivaient à Charville, près du parc de l'Agatino, étaient pour la plupart des émigrants écossais.
09:35 Ils étaient sans doute familiers avec ces histoires de fantômes et de poltergeist.
09:40 On peut donc supposer qu'ils avaient des attentes par rapport à ce qui allait se produire.
09:45 C'est ce qui explique aussi pourquoi ces citoyens ont tous accepté de signer un document attestant des phénomènes observés. »
09:51 Finalement, lassé de ces pitreries, l'invité invisible tire enfin sa révérence,
09:59 ajoutant qu'il ne reviendra qu'une seule autre fois pour faire ses adieux aux enfants.
10:04 Le lendemain, Tina, excitée et confuse, rentre précipitamment à la maison.
10:14 Elle raconte qu'au retour de l'école, un ange lui est apparu, lui a murmuré des choses, après quoi...
10:20 « Je suis ton ange gardien, Tina. N'aie pas peur. »
10:25 Il se serait envolé.
10:27 La famille Dagg ne connaîtra plus jamais d'événements semblables.
10:32 Et aucune explication ne sera jamais apportée aux étranges manifestations de Charville.
10:41 En 1957, l'Office national du film du Canada a produit un court métrage sur le poltergeist de la famille Dagg,
10:47 « The Ghost That Talks », le fantôme qui parlait.
10:50 À l'époque, personne n'avait d'explication rationnelle à proposer pour ces phénomènes.
10:54 Aujourd'hui, 50 ans plus tard, le mystère de ces étranges manifestations reste entier.
11:00 Pour les experts, les poltergeists ou esprits frappeurs, comme par exemple dans le cas de la famille Dagg,
11:08 seraient des âmes perturbées qui cherchent désespérément à reprendre contact avec le monde des mortels.
11:14 Comme si ces revenants avaient un ultime message à livrer.
11:18 Mais sommes-nous prêts à les écouter ?
11:21 Actonville.
11:28 En cette soirée de janvier 1969, l'abbé Claude Léveillé se présente au domicile de la famille St-Ange.
11:36 Le père Léveillé a à peine de temps d'y entrer,
11:40 que M. St-Ange l'entraîne aussitôt vers l'une des chambres du deuxième.
11:46 Sur le pas de la porte, l'ecclésiastique est stupéfait.
11:50 Les objets dans la pièce semblent animés par un maléfice invisible.
11:54 En sorceler, un lit en fer tressaute sur le plancher.
11:58 Mais ce qui retient le plus l'attention du père Léveillé, ce sont les couvertures de l'autre lit.
12:03 Celles-ci se roulent et se déroulent sans arrêt.
12:07 Pressentant la présence du malin, le père Léveillé sort de sa poche une fiente au bénite et bénit la chambre.
12:16 « En pensez-vous, mon père ? » demande alors M. St-Ange.
12:21 « Je crois qu'il faudra prier. Beaucoup prier. »
12:24 Vraisemblablement, la maison des St-Ange héberge un visiteur invisible.
12:30 C'est la routine habituelle chez les St-Ange, en cette froide journée de janvier.
12:34 Personne ne se doute que bientôt, leur demeure deviendra le théâtre de phénomènes alarmants.
12:39 Il y a eu des événements dans la maison des St-Ange à Actonville en 1969.
12:44 Moi, j'étais là comme vicaire paroissial depuis à peu près un an et demi.
12:49 Et ce qui est arrivé, c'est que trois soirs consécutifs,
12:55 nous avons reçu un appel au presbytère et un prêtre est allé chez la famille St-Ange pour constater,
13:01 avec d'autres personnes, que les meubles bougeaient, les draps de lit se promenaient, les armoires se vidaient.
13:09 Il y a un cadre de Notre-Dame du Perpétuel Secours qui a fait du planning puis qui s'est drôlement déplacé.
13:15 Enfin, toutes sortes de choses dans ce genre-là.
13:18 Tout a débuté sur le coup des 19 heures.
13:21 Dans la cuisine, un cadre représentant Notre-Dame du Perpétuel Secours se décroche du mur et se déplace dans la pièce sans se briser.
13:29 Dans les chambres, une force immatérielle vide le contenu des commodes et arrache toute la litterie des matelas.
13:38 Au salon, même maléfice, alors que des meubles se mettent à bouger sans que personne ne les ait touchés.
13:47 En moins d'une heure, la maison ressemble à un véritable champ de batterie.
13:51 De sachant que faire, M. St-Ange décide d'appeler au presbytère.
13:56 La famille St-Ange, c'était une famille qui était sur le plan religieux très pratiquante.
14:02 Et puis M. St-Ange, en particulier, était le gérant du cimetière et c'est lui qui creusait les fosses au cimetière.
14:10 Et en plus de ça, il agissait souvent comme maître de la maison.
14:14 Et en plus de ça, il agissait souvent comme maître de la maison à la messe du matin à l'église.
14:20 C'est l'abbé Wilfrid Bérard qui prend l'appel de M. St-Ange.
14:27 A priori, l'affaire lui paraît invraisemblable.
14:30 Mais le jeune vicaire décide quand même de se rendre sur place pour voir de quoi il retourne.
14:39 Dès son arrivée, le père Bérard, stupéfait, voit les armoires de la cuisine s'ouvrir et se refermer d'elles-mêmes.
14:45 Les St-Ange lui expliquent que ces phénomènes perdurent depuis maintenant plus d'une heure, sans qu'il sache pourquoi.
14:51 Au cours de la soirée, le père Bérard est témoin de nombreux autres incidents tout aussi déconcertants.
14:58 Puis, à 22 heures, les manifestations s'arrêtent brusquement.
15:05 L'abbé Bérard quitte les lieux, loin de s'imaginer que ce cauchemar se répétera dès le lendemain.
15:10 Comme la veille, il est 19 heures lorsque les phénomènes se manifestent à nouveau.
15:17 Dans la cuisine, la petite Guilaine fait ses devoirs de catéchèse.
15:22 Soudain, le cadre de Notre-Dame du Perpétuel Secours se décroche et va choir au pied de la fillette qui laisse échapper un cri de stupeur.
15:31 Visiblement, un mauvais sort s'acharne sur la famille St-Ange.
15:34 Cette fois, c'est l'abbé l'éveillé qui est appelé en renfort.
15:37 Madame St-Ange!
15:39 C'est là que j'ai été témoin de certaines affaires.
15:43 Une brosse à linge avec le dos un peu arrondi était installée en équilibre sur une tige où on met des serviettes.
15:57 Ça aurait pris cinq minutes de la placer en équilibre comme il faut pour qu'elle reste là.
16:01 C'était fait instantanément.
16:03 Au fur et à mesure que la soirée avance, l'abbé l'éveillé constate que les phénomènes semblent avoir un lien avec la petite Guilaine.
16:12 Guilaine était une jeune fille qui était à l'école primaire et qui devait avoir 7 ou 8 ans.
16:24 Elle était confiée à la garde de la famille St-Ange par ses parents qui avaient des heures de travail assez difficiles.
16:33 Ils voulaient que Guilaine soit bien surveillée par une famille qui pourrait lui faire faire ses devoirs.
16:41 C'est comme ça qu'elle s'est retrouvée dans la famille St-Ange.
16:45 Le père l'éveillé remarque que les perturbations s'accentuent lorsque Guilaine travaille à ses devoirs de catéchèse.
16:52 Il n'en faut pas davantage pour qu'il y voit une manifestation du malin.
16:56 J'en ai des 800, moi.
17:02 Parce que c'était déclenché à l'occasion de la prière, alors on s'était provoqué par l'esprit du malin.
17:08 Au cours de cette même soirée, un bruit sourd se fait entendre au deuxième étage.
17:13 Les Saint-Ange y accourent pour constater qu'une petite table a été renversée.
17:17 Alors qu'ils s'affairent à replacer le meuble, les draps d'un des lits sont projetés sur le plancher.
17:22 Il est presque 22 heures et, sous widon, comme la veille, les manifestations cessent.
17:30 Le troisième soir, c'est moi qui étais de garde au bureau et j'ai reçu l'appel.
17:36 Et M. Saint-Ange, selon son habitude, me dit au téléphone, il dit « viens dans la maison », il dit « il y a un bédin en cabane ».
17:43 L'abbé Bernier se rend donc chez les Saint-Ange, accompagné de deux autres vicaires.
17:48 Eux aussi seront témoins de l'envoûtement inexplicable du tableau de Notre-Dame.
17:56 Ce qui m'a le plus frappé, c'est qu'à un moment donné, il a fait un bout de chemin, il a comme plané,
18:04 puis il est allé s'accrocher après la poignée de la porte du salon.
18:07 Là, j'ai dit « il y a un problème ».
18:10 Et des fois, il tombait de côté, il allait se placer ailleurs.
18:15 À un moment donné, Mme Saint-Ange était fatiguée de le ramasser et de l'accrocher,
18:21 elle l'a placé en arrière d'une chaise, elle a repoussé la chaise et le cadre s'est mis à sauter en arrière de la chaise.
18:27 Bon, ça là, je vous que c'est ce qui m'a frappé le plus.
18:31 La deuxième chose qui m'a beaucoup frappé, c'est qu'à un moment donné, pendant qu'on était assis au salon,
18:36 on a entendu un bruit comme une danse à claquettes, ça venait de la cuisine,
18:42 on regarde dans la cuisine, la table et toutes les chaises dansaient.
18:48 Là, ça levait, ça sautait, ça dansait, une danse à claquettes.
18:52 Contrairement à ses collègues, l'abbé Bernier jouit d'une formation scientifique.
18:56 Pour lui, ce genre de manifestation relève de la superstition ou de la fraude.
19:01 Il est donc confiant de trouver une explication rationnelle à ces événements.
19:05 Il y avait des brosses qui étaient accrochées au mur, mais des brosses avec manches de bois et le dessus en bois.
19:13 Ces brosses-là se sont mis à battre le mur.
19:16 Ça fait ça fort, comme on dit en bon français.
19:19 On est allé voir et ça a continué un certain temps, puis les brosses sont arrêtées.
19:24 Quand on est sortis de la salle de bain, on a dit « bon, OK, c'est fini ».
19:28 À ce moment-là, toutes les choses qui étaient sur les tablettes de la salle de bain sont parties comme s'ils nous suivaient,
19:34 mais ça tombait à terre et il y avait une petite table basse carrée à côté du bain.
19:41 Et une table sautant le bain. Là, on ne comprend rien.
19:45 Seul constat pour l'abbé Bernier, de même que pour les autres vicaires,
19:50 les manifestations se déroulent entre 19h et 22h et toujours en présence de la petite Guylaine.
19:56 On s'est aperçu que dès que Guylaine commençait à étudier son livre de Catecheses,
20:06 tout ce qui se déclenchait, coïncidence ou quoi, j'en sais rien,
20:10 mais on a remarqué que c'est arrivé à quelques reprises.
20:14 Par définition, les poltergeists sont des esprits bruyants et tapageurs.
20:20 De nos jours, l'hypothèse la plus populaire veut que ces manifestations soient l'œuvre de jeunes filles ou garçons
20:27 qui traversent des bouleversements tant physiques qu'émotifs.
20:32 En fait, on utilise de plus en plus le terme de phénomène récurrent de télékinésie spontanée.
20:38 C'est l'action de l'esprit sur la matière.
20:42 Plusieurs parlent de ce phénomène comme d'une crise de nerfs, mais mentale.
20:48 Si vous vous mettez en colère, par exemple, vous serez peut-être tenté de frapper sur le mur.
20:54 Dans un cas de poltergeist, la personne frappe sur le mur avec son esprit plutôt que physiquement.
21:01 Afin de leur permettre de faire un lien entre Guilaine et les manifestations,
21:04 les prêtres proposent à Guilaine de réciter une prière.
21:08 On lui demandait « Fais ta prière, la prière que tu as apprise en catéchèse en sixième année.
21:18 Jésus dans mon cœur, j'ai pas peur. »
21:21 Elle faisait sa prière, puis au moment où elle faisait sa prière, c'est là que ça déclenchait du tapage.
21:27 Voilà que le chapelet que sert la petite Guilaine lui est littéralement arraché des mains.
21:31 L'incident ne fait que conforter le père l'éveillé dans sa conviction.
21:34 Ces manifestations portent l'empreinte du malin.
21:37 Comme elle était chez des gens très croyants et très pratiquants,
21:46 puis ses parents n'étaient pas pratiquants, je pense.
21:49 Je ne les connaissais pas, ses parents.
21:54 Ça a pu avoir un conflit en elle.
21:59 Enfin, vers 22 heures, comme lors des deux soirées précédentes, les manifestations s'arrêtent d'un seul coup.
22:06 À la différence que cette fois, la calmie sera pour de bon.
22:09 Les Saint-Anges ne rapporteront plus jamais aucune autre manifestation étrange.
22:13 Pour le père Normand Bernier, le scientifique du groupe, ces manifestations demeureront une énigme.
22:20 La table à dîner et puis les chaises ont commencé à danser. Nous étions six au salon.
22:26 Et ça a commencé, il n'y avait personne dans la cuisine.
22:30 On s'est avancé, on a constaté.
22:33 Je ne vois pas comment on aurait pu être dupés là-dessus.
22:39 Il aurait fallu des installations, vraiment, impossibles à camoufler totalement.
22:46 Au-delà de ces constats, il n'existe aucune explication aux phénomènes observés chez les Saint-Anges au cours de ces trois soirées de janvier 1969.
22:54 Pourquoi justement trois soirs? Pourquoi toujours entre 19 et 22 heures?
22:59 Comme si l'étrange n'était pas suffisamment... étrange, sans y ajouter ses singularités.
23:05 L'étude des phénomènes étranges nous force à remettre en question nos croyances et nos préjugés.
23:14 Évidemment, il serait plus simple de les ignorer, de jouer à l'autruche.
23:17 Mais serait-ce réellement souhaitable?
23:19 Après tout, l'aventure humaine n'est-elle pas liée à notre compréhension de l'univers?
23:23 Et le questionnement n'est-il pas la locomotive de la connaissance?
23:28 Les Autres, Le Sixième Sens, Poltergeist, Amis Civil.
23:34 Tous ces films nous racontent de terrifiantes histoires de fantômes.
23:38 Et s'ils ont connu un tel succès au box-office, c'est parce que beaucoup d'entre nous aimons avoir peur.
23:43 Du moins confortablement installé devant un écran de cinéma.
23:47 Il en serait sans doute tout autrement si ces visiteurs d'outre-tombe se présentaient à l'improviste dans nos écoles.
23:54 Sans se presser, les deux hommes finissent la mise en place de la salle.
24:09 Dans le local au dernier étage, le concierge et son assistant ont aligné une soixantaine de chaises.
24:14 Une matinée d'information avec projection audiovisuelle y est prévue pour le lendemain matin.
24:20 Dernier détail, les hommes descendent les stores qu'ils brochent une fois en position.
24:37 Tout est parfait.
24:39 Les employés quittent la pièce en prenant soin de bien refermer la porte derrière eux.
24:48 Puis, enfin, la grande porte du vestibule se referme à son tour.
25:01 L'édifice est de nouveau au désert.
25:06 Mais l'est-il vraiment ?
25:08 Le moindre craquement, le moindre bruit résonne avec écho dans les pièces désertées.
25:20 Peu à peu, les ténèbres envahissent l'école inanimée.
25:26 Un froid glacial se glisse dans l'école.
25:33 Puis, au second, dans la salle de projection, un vacarme vient troubler l'acquiétude des lieux.
25:38 Une force mystérieuse transforme en quelques minutes la salle qui ressemble maintenant à un véritable champ de bataille.
25:45 Construite en 1904, l'école de l'avenue McKay abrite aujourd'hui les archives et le musée de l'éducation publique d'Edmonton.
26:00 Le bâtiment actuel se dresse exactement là où, en 1881, a été construite la première école publique de district de l'Alberta et des territoires du Nord-Ouest.
26:09 Historiquement, l'école de l'avenue McKay est la première école en briques construite à Edmonton.
26:16 Le bâtiment a aussi abrité la première assemblée législative de l'Alberta.
26:23 C'était au tout début du 20e siècle.
26:29 A partir de 1912, la population d'Edmonton a augmenté à un tel point qu'il a fallu doubler la capacité de l'école.
26:36 C'est à cette époque que cette section a été ajoutée, toujours aussi glorieuse.
26:43 À son apogée, en 1916, l'école comptait 456 écoliers.
26:52 Ensuite, la population étudiantile n'a cessé de décroître.
26:57 En 1983, faute d'étudiants, l'école a été fermée.
27:02 Certains de ses élèves sont devenus des personnalités du monde des arts, des affaires et de la politique.
27:10 L'acteur Leslie Nielsen, le juge Ronald Markland de la Cour suprême et l'ancien président de la Ligue nationale de hockey Clarence Campbell sont du nombre.
27:21 Malgré son changement de vocation, l'école de l'avenue Mackay est demeurée le théâtre d'une kyrielle d'événements étranges, voire inexplicables.
27:30 On raconte que le bâtiment est hanté.
27:50 On ne compte plus le nombre de fois que les chaudières ont été allumées ou éteintes mystérieusement.
27:54 Le nombre de fois où des portes verrouillées ont été découvertes déverrouillées.
28:03 Ou encore le nombre de fois où des objets ont été déplacés dans l'école.
28:06 Mais qui serait à l'origine de tous ces phénomènes ?
28:12 En 1912, plusieurs ouvriers d'Edmonton étaient impliqués dans la reconstruction.
28:28 On croit que l'un de ces ouvriers, un certain Peter, aurait fait une chute mortelle du troisième étage.
28:38 Son esprit n'a apparemment jamais quitté l'école Mackay. Il y est toujours.
28:43 Le fantôme de Peter, décédé en tombant du toit le 3 janvier 1912, rentrait-il vraiment ses murs ?
28:51 Les manifestations du musée Mackay sont si notoires que tous les employés refusent systématiquement d'y demeurer seuls.
28:59 Sauf peut-être son concierge, Ron Laddy.
29:06 En octobre prochain, cela fera 21 ans que je travaille ici à l'école de l'avenue Mackay.
29:10 J'y ai vécu plusieurs expériences paranormales.
29:15 Depuis plus de 20 ans maintenant, Ron Laddy voit à la préservation des collections et à l'intégrité du bâtiment.
29:27 Personne ne connaît mieux que lui le musée Mackay, mais aussi ses invisibles locataires.
29:33 [Musique]
29:48 Il y a plusieurs années, devant la récurrence des incidents insolites, Ron a amené au travail une planche Ouija.
29:58 Grâce à elle, il a réussi à entrer en contact avec l'un des fantômes du musée, un certain Peter.
30:04 Grâce à une planche Ouija, j'ai découvert que le principal fantôme ici s'appelait Peter.
30:13 Il m'a dit, par le biais du Ouija, qu'il était un ouvrier et que durant les travaux de 1912, il avait fait une chute mortelle.
30:24 Apparemment, il avait trois filles, dont l'une serait toujours vivante quelque part en Californie.
30:28 Malheureusement, il ne m'a jamais dit son nom de famille. Peut-être en est-il incapable.
30:33 À cette époque, beaucoup d'ouvriers étaient analfabètes et ne savaient écrire que leur prénom.
30:38 D'après la rumeur populaire, une demi-douzaine d'entités erraient dans l'école.
30:44 Une affirmation qui ne surprend guère Ron, compte tenu du nombre de phénomènes observés.
30:53 Malheureusement, seul Peter a accepté de communiquer avec lui par le biais du Ouija.
30:58 J'avais l'impression que Peter n'était pas le seul esprit à hanter l'école de l'avenue McKay,
31:04 ce qui m'a d'ailleurs été confirmé grâce à la planche Ouija.
31:07 J'ai aussi invité plusieurs médiums qui, à leur tour, m'ont assuré qu'il y avait d'autres esprits ici, mis à part Peter.
31:12 Ils sont plusieurs.
31:18 Au fil des ans, des médiums, mais aussi de nombreux chasseurs de fantômes et des étudiants en mal de sensation fortes,
31:25 se sont donnés rendez-vous à l'école de l'avenue McKay.
31:28 Beaucoup en sont partis avec le souvenir d'un événement perturbant.
31:31 Au milieu des années 1990, l'auteur Barbara Smith, qui a signé plusieurs livres sur les fantômes,
31:42 et a elle-même été témoin d'un incident particulier.
31:47 La présence de Peter a bien été documentée.
31:50 En 1990, j'ai invité des médiums, mais Peter ne s'est pas manifesté.
31:57 En revanche, nous avons eu droit à d'autres esprits.
32:02 À un moment donné, par exemple, nous étions réunis dans une petite chambre du bas,
32:08 et une des médiums a dit ressentir une douleur à la mâchoire.
32:14 Ron, qui travaille ici depuis longtemps, lui dit qu'elle était en fait assise dans l'ancien bureau du dentiste.
32:21 Très intéressant, non ?
32:25 L'absence de Peter lors de cette soirée était d'autant plus intéressante
32:30 qu'il entretient une sorte de franche amitié avec Ron.
32:33 Ils sont presque en forme de collègues amicables.
32:36 En octobre 2004, le groupe d'enquête sur les phénomènes spectraux de l'Alberta
32:48 a mené une expérience avec un groupe de bénévoles qui n'avait aucune information
32:52 concernant les manifestations de l'école, sauf peut-être qu'elle avait la réputation d'être hantée.
33:00 Les enquêteurs, qui préconisent une approche scientifique des phénomènes paranormaux,
33:05 ont choisi une trentaine de personnes auxquelles ils ont remis un questionnaire.
33:09 Ils leur ont ensuite demandé de circuler par petits groupes de cinq ou de six.
33:14 Chaque individu était invité à déambuler dans une vingtaine d'endroits et devait décrire ses impressions.
33:22 Ces gens n'avaient aucune information sur ces lieux précis ni sur les manifestations rapportées.
33:28 À l'issue de l'expérience, les enquêteurs du SIGA ont constaté qu'un nombre anormalement élevé de participants
33:34 avait rapporté des sensations d'inconfort en plusieurs pièces.
33:38 70 % des bénévoles ont ciblé des lieux qui, effectivement,
33:44 correspondaient à des endroits où des manifestations avaient été rapportées.
33:48 Si ces données statistiques étaient à prévoir auprès des gens bien au fait des manifestations,
33:56 rien n'aurait pu permettre de les anticiper auprès des sujets qui ignoraient tout des hantises de l'école.
34:01 Pourtant, ceux-ci, dans une très forte proportion, ont ciblé les mêmes pièces.
34:09 L'étude menée par le groupe SIGA ne fait qu'étayer la croyance, une certitude pour plusieurs,
34:17 que l'école de l'avenue Mackey est hantée.
34:20 Il y a plusieurs esprits ici sur l'avenue Mackey.
34:23 Certains sont amicaux, ils se sentent bien, n'ont pas du tout l'intention de partir.
34:27 Pour Ron Leidy, les invisibles locataires de l'école font maintenant partie de son quotidien.
34:34 Il faut dire que le technicien se trouve une certaine affinité avec ses visiteurs d'Outre-Tombe,
34:39 et en particulier avec Peter.
34:42 Peter a fait sa chute mortelle lors des travaux de 1912.
34:49 C'était le 3 janvier.
34:51 L'original, aujourd'hui situé dans la section sud-ouest du bâtiment, a ouvert ses portes le 3 janvier 1882.
34:57 Et je suis né aussi un 3 janvier.
35:00 Une coïncidence pour le moins extraordinaire.
35:03 Une chance sur 48 millions, selon les statistiques.
35:06 Mais est-ce une preuve?
35:09 C'est une tâche impossible que de convaincre un sceptique que les esprits existent, et vice-versa.
35:16 Il faut vivre et laisser vivre.
35:21 À mon avis, l'école Mackey est un très bel édifice, et les esprits continuent sans doute d'y vivre.
35:29 Peter assiste probablement à cette entrevue, et cela me réconforte beaucoup.
35:35 Enquêter sur des manifestations comme celle de l'école de l'avenue Mackey, c'est également plonger dans l'histoire.
35:45 Les enquêtes pour trouver l'origine de ces apparitions révèlent parfois des détails historiques méconnus,
35:50 et peu, à l'occasion, nous permettent de distinguer la fable de la vérité historique.
35:55 À condition, bien entendu, de savoir chercher.
35:59 À en croire la littérature, le Canada compterait des centaines de lieux publics ou d'espaces commerciaux hantés.
36:07 C'est le cas du Musée royal de Toronto, de l'hôtel Fort Garry de Winnipeg et du théâtre Vogue de Vancouver.
36:15 Ce soir, le Vogue Theatre est plein à craquer. La critique est unanime.
36:22 «Unforgettable, the music of Nat King Cole» est un incontournable.
36:27 Shane Macpherson, qui incarne pour l'occasion le mythique couronneur Mel Tormé, fait son entrée sur scène.
36:36 C'est avec une aisance déconcertante que Macpherson exécute son numéro.
36:40 Chacun de ses mouvements est appuyé par les mesures de l'orchestre, dont la musique captive l'audience.
36:46 Le comédien se concentre sur la chorégraphie, tout en s'efforçant de donner au spectateur une impression de naturelle.
36:54 Quelques instants après le début du numéro de Macpherson, un inconnu fait son apparition dans les coulisses.
37:03 Le danseur est surpris par cette présence.
37:08 Personne, autre que les techniciens et les comédiens, n'est autorisé à s'approcher de si près de la scène une fois la représentation commencée.
37:18 Pendant un instant, le comédien détaille l'intrus.
37:25 Il s'agit d'un homme d'une trentaine d'années, avec des cheveux noirs, coupés courts.
37:30 Macpherson le dévisage pendant quelques secondes, puis sous ses yeux, l'homme disparaît.
37:36 Littéralement, comme si on fermait un téléviseur.
37:40 Le comédien est si troublé qu'il doit mettre fin à son solo de danse.
37:44 En coulisses, ses collègues sont surpris.
37:47 Mais lorsque Macpherson leur parle de l'apparition, personne ne semble avoir remarqué cette présence insolite.
37:53 Le comédien est apparemment le seul à avoir vu le fantôme.
37:57 Du moins, ce soir-là.
38:00 En 1940, la famille Riffle entreprend la construction d'un théâtre sur Granville Street, à Vancouver.
38:09 La vocation du Vogue Theater est d'accueillir les meilleurs troupes théâtrales du pays.
38:15 Mais un an après le début de sa construction, l'édifice est vendu et devient un cinéma.
38:24 En ces heures sombres de la Deuxième Guerre mondiale, le Vogue s'impose rapidement comme le nec plus ultra des cinémas de Vancouver.
38:32 En 1941, le Vogue était l'un des trois meilleurs théâtres de l'époque.
38:39 Il possédait l'air climatisé et le meilleur équipement audio de Vancouver.
38:46 Son style Art Deco était aussi très à la mode.
38:53 Dans le public de ce jour.
38:55 Le Vogue Theater changera de main et de vocation artistique à quelques reprises entre 1940 et 1991,
39:04 alors qu'il retrouvera enfin son rôle initial de théâtre populaire.
39:08 Dès la réouverture du théâtre, des employés se plaignent d'incidents insolites.
39:18 On rapporte des bruits de pas dans des corridors déserts et des portes qui s'ouvrent et se ferment toutes seules.
39:24 À une occasion, des affiches qu'une employée avait pourtant soigneusement placées dans une remise fermée à clés
39:41 sont découvertes au petit matin, replacées sur le sol en forme d'éventail.
39:46 Certains parlent aussi d'apparition.
39:48 Quand j'ai commencé à travailler au Vogue, j'ignorais qu'il était hanté.
39:53 Puis quelques mois plus tard, alors que je m'affairais à ranger des outils dans la chambre de menuiserie,
39:58 j'ai ressenti une présence derrière moi.
40:01 Lorsque je me suis retourné, j'ai aperçu ce que je définirais comme une ombre à trois dimensions,
40:09 qui semblait flotter près de la porte.
40:11 J'ai regardé dans le couloir, à gauche, à droite, mais j'étais seul dans le théâtre.
40:15 J'ai tout verrouillé, je suis sorti en vitesse.
40:18 Depuis 1991, les apparitions mystérieuses du Vogue se sont multipliées.
40:30 Visiteurs, comédiens, techniciens, tous affirment avoir vu ce qui semble être le même personnage.
40:37 Hommes dans la trentaine, cheveux noirs et courts, vêtus d'un ensemble d'effraichis.
40:43 Il s'agit très certainement du même fantôme.
40:46 Deux individus peuvent voir une apparition à des moments différents et à des endroits différents,
40:50 mais décrireont le même personnage.
40:52 Un jour, alors que nous allions en groupe à la salle de projection,
40:55 l'une de mes collègues est entrée pour ressortir aussitôt.
40:58 Elle ne nous a rien dit sur le moment, mais quelques jours plus tard,
41:01 elle nous a raconté qu'en entrant dans la cabine, elle avait vu un homme assis dans une chaise,
41:06 de la mi-trentaine, cheveux foncés et vêtus de couleur claire.
41:10 L'homme se serait alors tourné vers elle pour la dévisager.
41:13 Elle nous a confié qu'elle s'était sentie très menacée par le regard de cet homme.
41:18 Dave était en bas, où il s'affairait à ranger après une représentation.
41:27 C'était le lendemain de l'épisode où McCreason avait vu le fantôme sur la scène.
41:32 Dave travaillait donc près de la scène, lorsqu'en levant les yeux vers la salle de projection,
41:37 il a vu un homme avec les cheveux courts, à la mode des années 1950.
41:42 L'individu était de taille moyenne et arborait de gros sourcils.
41:49 Dave l'a regardé un instant, puis le fantôme a disparu, graduellement.
41:56 Au cours des dix dernières années, nous avons vu défiler de nombreux médiums et spectacles.
42:06 Quelques-uns croient qu'il y aurait plusieurs esprits ici.
42:10 Mais pour ce qui a trait au personnage principal, nous pensons qu'il s'agit d'un ancien employé.
42:15 Il se manifeste surtout dans les zones de travail, la scène et le couloir du sous-sol.
42:20 Un couloir où il apparaît d'ailleurs si fréquemment que nous l'avons baptisé l'autoroute du fantôme.
42:25 Certaines croyances populaires veulent que ces apparitions fugaces soient la réincarnation de personnages décédés en ces lieux,
42:31 et qu'ils reviendraient hanter l'endroit de leur mort.
42:36 Il n'existe aucune documentation concernant le décès d'un employé, ni même d'un grave accident.
42:41 J'en ai parlé aux anciens gérants qui n'en savent rien non plus.
42:45 Le théâtre a été construit en 1941, et au départ c'était un cinéma.
42:50 On ignore ce qui a pu se passer durant la construction, mais il y a eu tellement d'employés au Vogue.
42:56 On a beaucoup spéculé sur le fait qu'il pouvait s'agir du projectionniste.
43:02 Bien sûr, quand quelque chose va de travers au cinéma, ou qu'il apparaît un fantôme, on accuse toujours le projectionniste.
43:09 Mais en réalité, nous n'en savons rien.
43:14 Une autre rumeur voudrait qu'il s'agisse du spectre de quelqu'un qui vivait ici avant la construction du Vogue, en 1941.
43:21 Les possibilités sont infinies.
43:30 Aujourd'hui, les gens qui s'intéressent aux fantômes fréquentent les cimetières.
43:35 Avouez qu'un cimetière n'est pas très stimulant comme endroit, même pour les fantômes.
43:40 C'est un endroit extrêmement ennuyeux.
43:43 Penseriez-vous vos temps libres assis au milieu d'un cimetière ? Certainement pas.
43:47 Vous chercheriez un peu plus d'action, et c'est peut-être pourquoi il y a tant d'histoires de fantômes dans les théâtres et dans les pubs.
43:53 Par contre, lorsqu'ils sont déserts, les lieux publics peuvent devenir des endroits inquiétants,
43:58 avec leurs grands amphithéâtres vides, leurs loges inoccupées et leurs corridors qui se perdent dans l'obscurité.
44:04 Dans un tel environnement, il est naturel que nos sens soient aux aguets.
44:08 L'écho de quelques conversations lointaines ou d'une chasse d'eau peut vite être interprétée comme une manifestation surnaturelle.
44:15 Mais pour le moment, il est impossible de faire de la chasse d'eau une manifestation naturelle.
44:20 Mais pour les employés du Théâtre Vogue ou le concierge de l'école Mackay, cela n'explique pas tout.
44:26 L'étude des apparitions de fantômes va bien au-delà d'une simple incursion dans l'univers du paranormal.
44:32 Les légendes ont quelque chose à nous apprendre sur notre propre passé et aussi sur notre futur, même celui au-delà de notre tombe.
44:44 Quand l'inconnu ébranle jusqu'à notre confiance en ce monde, notre imagination s'emballe.
44:52 Mais les vrais mystères, ceux qui défient toutes les explications rationnelles, ne sont-ils pas une porte ouverte sur la véritable connaissance?
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