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ÉducationTranscription
00:00 La vidéoscopie, c'est votre moment préféré de la semaine.
00:02 Et le mien, quand je découvre le logo tricolore.
00:06 Non, pas celui du drapeau français, il est interdit désormais.
00:08 Le bleu, le rouge et le jaune.
00:12 Deux, deux, deux.
00:13 Non, c'est pas le drapeau de la Roumanie.
00:15 C'est Konbini, voilà, ça rime.
00:16 Et alors là, on est en présence de quelqu'un dont on...
00:21 Femme, homme, je ne sais pas là.
00:24 Est-ce qu'il y a eu un changement de genre ? Est-ce que c'est sur le point d'arriver ?
00:29 On est en présence de quelqu'un qui a l'air féminin mais avec une carrière d'homme.
00:32 Que nous réserve-t-il ?
00:35 C'est un nouveau mot qui est apparu dans le petit Robert.
00:38 Yel, ce pronom est la contraction de Y.
00:41 Les sales gauchistes !
00:42 La dépression, c'est un truc de blanc.
00:45 Alors ça déjà, faux et complètement faux.
00:49 Je crois que c'est une croyance limitante qu'on a dans nos communautés afrodescendantes
00:54 et c'est assez triste ce truc de dire en fait que...
00:56 Ouh là là, ça enfreint toutes les règles de bienséance de la vidéoscopie.
01:00 Ça enfreint la condition de Mme Potron qui est de ne pas répondre à la dissertation
01:05 dans l'introduction.
01:06 Une introduction ne doit contenir ni de tout temps, ni oui, ni non.
01:11 Sinon, si on a déjà répondu avant de disserter, il n'y a pas de dissertation.
01:15 Secondo, l'entérination, l'accréditation de la vision totalement communautaire de la France.
01:21 Troisièmement, le concours de souffrance et de repentance, enfin en tout cas de victimisation.
01:27 Et quatrièmement, le petit dictionnaire du développeur personnel, les croyances limitantes.
01:33 Voilà, donc dans deux secondes on va avoir la zone de confort.
01:36 Ça commence très très fort avec Stencia, prénom très français comme il se doit,
01:42 est fondatrice d'une entreprise qui s'appelle Beautiful Pendere.
01:47 Voilà, ça commence bien.
01:49 Avec en plus, si on voulait aller chercher plus loin dans le symbole, le beautiful qui
01:54 est un adjectif lié à l'apparence, à moins que ce soit l'âme, mais j'en doute.
01:59 Donc on est magnifique.
02:00 Et donc c'est toujours ce lien entre sororité, interprétation personnelle de genre, souffrance
02:09 et apparence.
02:10 C'est-à-dire que mon apparence me fait souffrir d'une manière ou d'une autre, ma féminité
02:14 ne s'exprime que par mon apparence, ma masculinité ne s'exprime que par mon apparence.
02:19 Et je suis désolé, l'apparence c'est important, je ne suis pas pour un monde du
02:23 lait, mais ça n'est pas tout non plus, d'accord ?
02:26 La dépression, la santé mentale, aller mal tout simplement, c'est quelque chose
02:30 qui est réservé aux personnes blanches parce qu'on n'a pas eu l'habitude de parler,
02:34 on n'a pas eu l'habitude de dire quand ça va pas, on n'a pas eu l'habitude d'exprimer.
02:37 Alors je connaissais les récriminations pour l'accès aux soins, pour l'accès
02:43 aux papiers, pour l'accès au travail, mais alors désormais dans la fuite en avant inexorable
02:48 vers les inégalités, les récriminations, il y a la récrimination à être malade.
02:52 Je suis malade, complètement malade, privilégié blanc.
03:01 Bien, comme disait l'évangile selon saint Matthieu, les derniers seront les premiers
03:05 ou comme disait Orwell, la guerre c'est la paix, la paix c'est la guerre, le silence
03:09 c'est le bruit, le bruit c'est le silence, les ordres c'est la liberté, tout y contient.
03:13 Ces soldats, puisque ce sont les soldats d'un empire et d'un diktat dont elles reprennent
03:19 les concepts, la langue et dont elles ne se font que les ambassadeurs, ce diktat leur
03:26 fait envier un état de maladie.
03:30 Ce n'est pas faire injure aux personnes en dépression que de dire que ce n'est pas souhaitable.
03:35 Quand même, de quelque manière que l'on présente le problème, on ne peut pas présenter
03:41 la dépression comme un sort enviable.
03:43 C'est une maladie, une souffrance, temporaire on l'espère, c'est une forme de faiblesse
03:49 puisque quand on est déprimé on est faible, on est faible physiquement, on a moins de
03:54 volonté, on est moins actif, on est moins productif, donc ce n'est pas un jugement
03:57 de valeur de ma part, c'est simplement que c'est une faiblesse et que des gens dont
04:04 universellement, à qui le monde entier reconnaissait comme unanime qualité la joie de vivre, la
04:12 volonté d'aller de l'avant, la relativisation des malheurs, c'est à dire les héritiers
04:18 du continent africain.
04:19 Les gens sont surpris de vous voir.
04:20 Ils n'ont pas l'habitude de voir des gens comme nous.
04:23 Au moins grâce à nous il y a des gens qui ont eu le sourire.
04:26 Vous savez quand vous allez au théâtre, vous rigolez.
04:28 Mais la sape aussi permet de rendre une certaine joie aux gens qui n'en ont pas pour x raisons,
04:34 bon je ne suis pas là pour les juger.
04:35 Et je pense qu'aujourd'hui le but c'est celui-là.
04:38 Bien danser comme un noir.
04:40 C'est une qualité ça.
04:41 Il faut prendre le bon qui existe chez chacun.
04:43 Le rythme de la musique nègre est sexuel.
04:52 Même ça, ils sont en train de le nier et de réclamer la dépression hivernale européenne
05:00 telle que décrite par Cheikh Delavier.
05:03 La dépression découlant de l'angoisse.
05:07 L'angoisse qui est une maladie européenne.
05:10 Maladie européenne qui s'est conservée car elle a permis aux européens de survivre
05:19 un mal pour un bien.
05:21 Est-ce que vous vous rendez compte que vous êtes tellement pour une égalité abstraite
05:26 qu'au nom d'une inégalité, en votre faveur, vous réclamez la maladie ?
05:32 Je ne sais pas si tu fais honneur à la carte chérie,
05:39 comment elle s'appelle ?
05:40 Sambia ?
05:41 Stencia, pardon, on dirait le nom d'une agence immobilière.
05:44 Comme négatif, les positifs on les exprime assez facilement,
05:48 mais les négatifs, ça a toujours du mal et on doit toujours faire preuve de résilience.
05:50 Et quand on regarde notre histoire aussi en tant que personne afrodescendante,
05:53 on regarde que...
05:54 Ah, les parents, puis les grands-parents, puis les arrière-grands-parents.
05:57 Donc là, on va nous faire le coup de la dette qu'on ne pourra jamais rembourser
06:02 et qui se transmet par le corps.
06:04 C'est-à-dire que j'ai droit également à ma part du gâteau de la repentance,
06:09 j'ai droit à mes soins de psy offerts par Macron.
06:13 Des consultations de psychologues qui seront remboursées pour toute la population
06:17 à partir de 3 ans.
06:18 J'ai droit à ma tribune sur Kumbini,
06:21 car mes aïeux ont ramé dans le bateau qui a permis aux autres
06:26 d'aller chercher qui la vanille à Madagascar,
06:28 qui la canne à sucre en Guyane,
06:31 ou qui des bananes en Martinique.
06:32 Bon, eh bien, si vous lisiez mes articles, les chéris, dans La Furia,
06:36 vous sauriez que les choses ne sont pas aussi simples,
06:40 que les armateurs des bateaux n'étaient pas tous français et pas que français,
06:45 qu'il y avait également beaucoup d'armateurs arabes.
06:47 - Oh, c'est un malek, c'est chaud !
06:48 - C'est un malek, c'est un malek !
06:51 - Qu'est-ce qu'ils ont dit ? Salam aleykoum ?
06:52 Je mettrai la source à l'écran.
06:54 Mais en plus, on sait que ça ne marche pas.
06:56 Chaque fois qu'à la fin, ils viennent réclamer une cagnotte,
06:59 ils se font débouter.
07:00 Il n'y a qu'un seul peuple qui a réussi à réclamer la cagnotte.
07:05 Donc, je ne sais pas pourquoi vous tentez ça,
07:07 car en réalité, vous allez vous attirer le mépris,
07:11 le racisme, l'inimitié,
07:13 et vous ne toucherez pas les soussous à la fin.
07:15 Toucher les soussous, c'est un talent.
07:17 Vous avez d'autres talents, le sport, la musique,
07:22 une certaine classe pour beaucoup.
07:25 Moi, j'étais fan d'Oswald Botting à l'époque où je mettais des costumes, etc.
07:29 Mais là, ne faites pas dans le concept,
07:31 parce que vraiment, ça ne fonctionne pas.
07:33 - Nos grands-parents ont vécu des choses extrêmement traumatisantes,
07:36 mais ont toujours été obligés de passer, d'aller de l'avant,
07:40 de faire preuve de résilience, justement,
07:42 et de dire "nous, en fait, on n'en parle pas,
07:44 et comme on n'en parle pas, ça n'existe pas, en fait".
07:46 - Oui, alors, je ne sais pas à quel sort de tes grands-parents tu fais allusion,
07:50 car on ne sait pas de quel pays tu es issu à l'origine.
07:54 Peut-être que ton pays était plutôt du côté des armateurs
07:57 que des rameurs.
08:00 Ça aussi, notre sort n'est pas lié par notre couleur de peau,
08:04 car il y avait les vendus, puis il y avait les vendeurs également,
08:07 dans les pays qui participaient aux triangles et aux traites diverses.
08:11 Donc d'abord, on n'en sait rien, généralement, celles qui parlent le plus fort
08:14 sont celles dont les aïeux étaient du côté des vendeurs.
08:16 C'est quand même bizarre, hein ?
08:18 - On marche pour la liberté ! On marche pour la démocratie !
08:21 Aujourd'hui, notre liberté est bafouée !
08:23 [♫ Musique de jazz ♫]
08:27 - Et puis alors, c'est drôle, parce que je croyais,
08:30 enfin, en tout cas, j'ai passé toute ma vie à écouter...
08:33 j'allais dire du jazz, non plus du blues que du jazz,
08:35 je ne suis pas un féru de jazz, contrairement à ce qu'on va me faire croire,
08:38 beaucoup de jazz m'ennuie, mais j'ai écouté beaucoup de blues,
08:43 de blues-funk, de jazz-funk,
08:47 on va dire à partir de la période post-bop,
08:50 jusqu'au bop, je suis un peu timoré,
08:53 mais on va dire du post-bop, hard-bop, jusqu'au label ECM, grosso modo.
09:00 Et j'ai toujours... et j'écoute jazz à FIP depuis à peu près 20 ans, tous les soirs,
09:07 19h sur FIP 105.1 en région parisienne, ou sinon podcast sur internet.
09:11 Je dois avoir 500 vinyles, dont à peu près 450 sur 500
09:19 sont de la musique noire et sont tirés du blues, du funk, de la soul et du jazz.
09:26 Pareil pour les CD, pareil pour mes playlists.
09:28 Universellement, ces musiques font référence à la pauvreté,
09:34 à la souffrance du sous-prolétaire des États du Sud de l'Amérique,
09:39 au fait que les femmes le fuient pour aller vers les riches,
09:43 au fait qu'il s'en sort à la sueur de son front,
09:46 au fait qu'il tombe dans l'alcoolisme, au fait qu'il tombe dans la drogue,
09:50 de par la misère, de par l'exploitation, par les labels,
09:53 par l'industrie agroalimentaire, de par la vie en ghetto, etc.
10:01 C'est le texte de 99% des chansons.
10:04 Donc à quel moment, si c'est bien le passé dont tu te réclames,
10:10 pourquoi, à quel titre, oses-tu dire qu'on n'en parle pas ?
10:14 C'est le sujet unanime d'à peu près toute votre production musicale.
10:19 On ne parle pas. Et comme on n'en parle pas, ça n'existe pas en fait.
10:21 Et c'est ça qui est problématique.
10:23 Aujourd'hui, je pense qu'on arrive à une ère,
10:25 notamment grâce aux personnes de notre génération où en fait...
10:28 Rappelez-vous, je vous avais dit il y a maintenant plusieurs années
10:32 que le projet, et c'était indépendant de l'effroyable pandémie,
10:36 était de mettre en avant une problématique abstraite de santé mentale,
10:42 puis de dire qu'elle touche tout le monde,
10:44 afin de mettre tout le monde chez le psy et tout le monde chez le médecin.
10:48 C'est la même chose, enfin tous les psys ne sont pas médecins,
10:50 mais bon, on joue sur les mots.
10:51 L'idée est de cnoquer l'intégralité des gens corvéables,
10:56 c'est-à-dire des gens qui n'ont pas la superstructure intellectuelle
10:59 de se défendre contre les dictates,
11:01 des gens qui gobbent tout, des bonnes poires,
11:05 et de les foutre sous contrôle médicamenteux ou chez le psy.
11:09 Ce qui est un peu la même chose.
11:11 Dans 250 de ces maisons,
11:15 il s'en faut que nous les voyons toutes à cause de l'éloignement.
11:18 Il y a 250 chambres où quelqu'un confesse la médecine.
11:22 250 lits où un corps étendu témoigne que la vie a un sens,
11:27 et grâce à moi, un sens médical.
11:30 Si vous ne voyez pas ce projet,
11:32 alors on ferait la vue en 2000 et une dizaine d'années,
11:36 d'autres l'ont vue avant, moi je l'ai vue après,
11:38 j'avoue qu'il y a une dizaine d'années je ne l'avais pas remarqué,
11:40 si vous ne voyez pas l'omniprésence des injonctions
11:44 à aller se faire psychanalyser,
11:46 je vous invite à mieux regarder autour de vous.
11:48 Là c'est même écrit en haut de l'écran, pour la santé mentale.
11:51 C'est-à-dire que comme Knock,
11:52 pour qui il n'y avait plus une personne en bonne santé dans le village,
11:54 et qui jouissait de les voir tous alités dans l'obscurité avec une poire dans le c**,
12:00 c'est texto dans le... quasiment...
12:01 pas dans le c** mais...
12:02 c'est quasiment texto dans la pièce.
12:05 "Songez que dans quelques instants, il va sonner 6 heures,
12:08 que pour tous les malades, 6 heures,
12:10 c'est la deuxième prise de température rectale,
12:13 et que dans quelques instants,
12:14 250 thermomètres vont pénétrer, à la fois."
12:18 "Mon cher confrère..."
12:20 Il y a des gens...
12:22 Je ne suis pas complotiste,
12:23 je ne crois pas que ces gens soient tous...
12:26 de la même origine,
12:27 je ne crois pas qu'ils soient tous dans une pièce,
12:29 je ne crois pas qu'ils soient en haut d'une pyramide,
12:31 et je ne crois pas qu'ils nous regardent en surplomb.
12:33 D'accord ?
12:33 Mais il y a quand même des gens
12:35 qui éprouvent un plaisir malsain
12:38 à voir...
12:39 80% de la population mondiale
12:42 réclamer...
12:43 d'aller se repaître de sa tristesse chez le psy,
12:47 et de consommer des antidépresseurs.
12:49 D'accord ?
12:50 Ce n'est pas parce qu'on ne dit pas
12:50 que ces gens ne sont pas dans une pièce,
12:52 en haut d'une pyramide,
12:53 et qu'ils ont un oeil sur le front,
12:54 que ces gens n'existent pas.
12:55 Ou plus.
12:56 Parce que, en fait, on est traumatisé,
12:58 on est mal,
12:59 - qu'est-ce qui t'a traumatisé ? - et on n'a pas le temps de parler.
13:00 Les femmes noires sont fortes.
13:02 Alors ça aussi...
13:03 Qu'est-ce qui t'a traumatisé exactement ?
13:06 On a le droit de savoir,
13:07 ou à minima d'avoir un indice ?
13:09 Parce que la naissance est traumatisante,
13:11 la preuve c'est que quand tu es né,
13:12 tu pleures tout de suite.
13:13 Il y a un postulat qui est complètement faux,
13:15 et dont on subit les conséquences
13:18 en tant que femmes noires,
13:19 dès notre enfance.
13:20 On s'attend d'une femme noire.
13:21 Les femmes noires, elles sont fortes en quoi ?
13:23 Elles sont fortes en maths,
13:24 elles sont fortes à l'école,
13:26 elles sont fortes en quoi ?
13:27 Elles sont fortes en poids, enfin...
13:28 Ah oui, c'est bon, détends-toi Jean-Michel,
13:30 premier degré.
13:31 Je plaisante, d'accord ?
13:33 Moi, alors, je n'ai pas la chance
13:34 d'être une femme noire,
13:35 par contre, je suis un homme à moitié noir.
13:37 Et effectivement, j'ai reçu...
13:39 Mais je vais raconter,
13:39 parce que je pense qu'elle va me tendre la perche
13:41 pour raconter des petites anecdotes de jeunesse.
13:43 J'ai reçu effectivement des conseils bienveillants
13:46 d'adultes à l'époque,
13:48 qui m'ont encouragé à faire mieux que les Blancs.
13:49 Mais je vais vous le raconter
13:51 juste après, juste après, juste après.
13:52 Souviens-toi l'été dernier,
14:00 tonton Stéphane, après t'avoir protégé
14:03 cinq ans de l'inflation,
14:05 avait fini par ouvrir les vannes
14:08 et réindexer l'ensemble de ses trois offres VIP
14:13 sur des prix correspondant plus
14:15 à ce qui se passe dans le reste du monde.
14:17 Alors désormais,
14:19 de par mon grand âge,
14:20 je ne tiendrai pas à chaque fois cinq ans.
14:23 C'est donc annuellement
14:24 que seront réindexés les tarifs de l'offre VIP
14:28 pour les nouveaux inscrits, bien sûr.
14:29 Les inscrits, à l'heure où je vous parle,
14:32 ne verront pas,
14:33 ne verront jamais leur cotisation augmentée.
14:35 Par contre, pour les nouveaux,
14:36 le ticket d'entrée augmentera
14:38 et il augmentera au 1er octobre.
14:40 Voilà, 1er octobre 2023.
14:44 Il vous reste quelques semaines
14:46 pour prendre la décision
14:48 en votre âme et conscience.
14:49 Souhaitez-vous devenir VIP
14:51 et passer du côté du travail ?
14:53 Je ne veux pas bosser,
14:54 arrêtez de me forcer, bande de merde !
14:56 Passer du côté des contenus payants ?
14:58 Souhaitez-vous le faire
14:59 aux tarifs actuels, maintenant ou plus tard ?
15:02 À un tarif plus élevé ?
15:04 Bon, hein, vous connaissez mon dicton.
15:06 C'est vous qui voyez !
15:07 1er octobre 2023.
15:10 Qu'elles soient plus fortes que les autres,
15:12 parce que c'est une réalité,
15:14 on doit se battre plus que les autres,
15:16 parce qu'on est une femme noire, tout simplement.
15:17 Et quand on regarde même nos mamans,
15:19 on voit combien elles ont porté,
15:20 combien elles ont vécu des choses.
15:20 Combien elles ont porté de quoi ?
15:21 D'enfants ?
15:22 Mais ce n'est pas notre faute, ça,
15:23 si vous faites beaucoup d'enfants.
15:24 C'est pour des raisons anthropologiques.
15:28 C'est une chose extrêmement difficile,
15:30 mais combien elles doivent toujours
15:31 se lever et faire bonne figure.
15:33 Et du coup, c'est une charge mentale
15:35 qui est assez considérable
15:36 et qui est juste impossible.
15:37 Et aujourd'hui, en fait, on n'en peut plus,
15:39 on n'y arrive plus,
15:40 parce que nous, en fait,
15:40 on a le droit aussi d'être vulnérable.
15:41 On a le droit...
15:42 Mais tu arrives à être
15:43 encore plus abstraite que ça.
15:44 Donc là, elle est en train de réclamer
15:46 le droit à être faible.
15:47 Et vous connaissez le fameux diagramme
15:49 qui est en train d'advenir.
15:50 Les temps forts créent des hommes faibles.
15:52 Les temps faibles créent les temps...
15:54 Enfin bref, le cycle infernal.
15:57 Donc, cette personne à faible
15:59 coefficient intellectuel
16:01 est en train de réclamer le droit
16:05 à faire partie de la boucle infernale.
16:07 Au lieu de l'interrompre
16:08 et au lieu de se dire
16:09 nous avons besoin d'hommes forts
16:12 et de femmes fortes d'ailleurs, à égalité.
16:14 Nous avons besoin de réinstaurer
16:17 une exigence, car le niveau chute
16:19 absolument dans toutes les matières.
16:21 L'espérance de vie chute.
16:23 Le PIB croît artificiellement,
16:26 mais à tout paramètre égaux, il chute.
16:28 Les universités occidentales chutent.
16:32 Le niveau moyen, à fortiori,
16:34 dans le public chute.
16:35 La salubrité chute.
16:37 Le niveau de propreté général chute.
16:39 Vous regardez votre ville, n'importe laquelle,
16:41 et vous la comparez à votre ville
16:42 dans les années 60.
16:44 Tous les squares étaient propres.
16:45 Il n'y avait pas un papier
16:46 par terre dans la rue, etc.
16:48 Vas-y, filme le vrai Paris, Charles.
16:49 Filme-le.
16:50 Des escrocs, de la crasse.
16:51 C'est ça le vrai Paris.
16:52 C'est fini le Paris des années 50-60.
16:54 Donc, c'est jonché de mégots
16:56 et jonché de capsules.
16:59 Putain, t'as les gens,
16:59 ils font des selfies,
17:00 mais faut qu'ils cadrent bien,
17:02 parce que c'est ça le vrai Paris,
17:03 les amis.
17:04 Tout se dégrade par un civisme,
17:07 par barbarie, par inculture
17:10 et par, également,
17:12 il faut l'avouer,
17:13 une certaine volonté oligarchique
17:15 de monter les gens les uns contre les autres.
17:18 Et toi, tu réclames le droit d'être faible.
17:21 Moi, je vais te raconter
17:22 les anecdotes que j'ai vécues jeune,
17:24 à la fois par mon père
17:25 et à la fois par un monsieur dans le bus,
17:27 j'ai déjà raconté celle-ci.
17:29 Mon père m'avait dit,
17:30 "Bon, t'es moins noir que moi,
17:32 mais t'es quand même un petit peu noir.
17:34 Il faudra que tu fasses mieux.
17:37 Il faudra que tu fasses mieux
17:38 que les autres à l'école,
17:39 car à note équivalente,
17:41 à CV équivalent,
17:42 on prendra un blond.
17:44 Il faudra que tu parles mieux.
17:46 Il faudra que tu te comportes mieux,
17:47 car à bêtise équivalente,
17:50 les gens seront plus durs avec toi."
17:51 Alors, il avait peut-être encore des références
17:53 de la génération, de sa génération.
17:55 Car aujourd'hui,
17:56 on voit bien qu'à délit équivalent,
17:58 c'est avec les blancs qu'on est plus dur.
17:59 Enfin, ça, c'est encore un autre débat.
18:02 À l'époque, nous étions ultra minoritaires.
18:04 Il y avait un noir ou métisse par classe.
18:06 Sur 30-40 élèves,
18:08 il y avait un métisse, un asiatique
18:10 et puis 38 blancs.
18:11 Vous regardez une classe maintenant,
18:12 c'est moitié-moitié.
18:13 Donc, à l'époque,
18:15 nous étions condamnés à faire mieux.
18:16 Et je le remercie pour ce conseil
18:19 qui était plus qu'un conseil,
18:19 qui était un ordre.
18:20 Car en réalité,
18:22 c'est comme ça que je me suis sorti les doigts.
18:24 C'est comme ça que j'ai échappé
18:25 à l'enfer du salariat.
18:26 C'est comme ça que j'ai échappé
18:28 à la condition de pleurnichard.
18:31 C'est comme ça que je suis entrepreneur
18:32 et que je donne du travail aux gens.
18:33 C'est comme ça que j'ai acheté
18:34 et acquis ma liberté.
18:36 C'est en étant obligé de faire mieux
18:38 que les autres.
18:40 Et toi, tu réclames de faire moins bien
18:43 tout en bénéficiant
18:44 de la redistribution
18:46 de mes cotisations sociales.
18:47 D'accord.
18:48 Et ça, je ne supporte pas.
18:49 Tu vois, j'aimerais bien comprendre
18:50 de quoi tu travailles et de quoi tu vis.
18:52 Mais je refuse que ce soit des fruits,
18:54 des impôts qui me sont prélevés
18:56 parce que moi, je ne me suis pas apitoyé
18:59 sous les mêmes injonctions à la faiblesse.
19:01 Voilà.
19:01 Quant à l'anecdote du bus
19:02 que je vous avais promis,
19:03 ce n'est pas la première fois que je la raconte.
19:05 J'étais dans le bus numéro 6 à Nice.
19:07 J'avais 18-19 ans.
19:09 Le bus 6, il allait de cocade
19:10 au lycée Masséna.
19:12 Un jour, je me mets à ma place préférée
19:15 qui était à l'avant-droite
19:16 ou à l'arrière-droite,
19:17 au niveau de la roue.
19:19 La place où on a le siège
19:21 qui nous fait face en...
19:23 et il n'y avait personne.
19:23 Je pose mes pieds sur le siège
19:25 et un monsieur, à l'époque,
19:27 qui me paraissait âgé,
19:28 peut-être aujourd'hui, dirais-je qu'il avait 50 ans,
19:32 pas plus,
19:33 vient me voir en me disant
19:34 "non, toi..."
19:35 et il me casse les pieds, évidemment.
19:36 Il me dit d'enlever les chaussures.
19:38 Je sais ce que je fais,
19:38 parce que je ne suis pas...
19:40 aujourd'hui, sans doute que
19:42 quelqu'un de mon âge à l'époque,
19:43 enfin, quelqu'un de l'âge que j'avais à l'époque,
19:47 aboierait, l'insulterait
19:48 ou lui casserait la figure.
19:49 À l'époque, on s'est exécuté
19:50 quand un adulte vous parlait.
19:52 Il m'a quand même cassé les pieds
19:53 et il m'a dit "non,
19:54 toi, tu n'as pas le droit de faire ça."
19:56 Et je n'ai pas compris sur le moment.
19:58 Mais c'était une forme de...
20:00 pour le coup de sororité intelligente
20:02 qui est
20:04 les petits blancs majoritaires
20:06 peuvent mettre les pieds sur les sièges
20:08 car ça fait chier les adultes
20:10 mais ça ne porte pas à conséquence.
20:13 Si toi, qui représentes une communauté
20:15 encore minoritaire,
20:17 tu mets les pieds sur les sièges,
20:18 tu fais de l'ombre à l'image
20:19 de tous ceux qui te ressemblent.
20:21 Quand on a des marqueurs de reconnaissance,
20:23 tout ce qu'on fait
20:24 retombe sur les autres.
20:25 Ça s'appelle la responsabilité collective.
20:28 Eh bien, je ne dis pas que ce monsieur m'a élevé,
20:30 je l'ai vu 30 secondes dans ma vie.
20:32 Je dis simplement que c'est par ce type d'anecdote
20:36 que quand on a un QI à trois chiffres,
20:38 une colonne vertébrale,
20:39 un peu de volonté, un peu de caractère,
20:40 on se forge.
20:42 Et là, malheureusement,
20:43 à quoi contribue ce média
20:46 toujours bien intentionné,
20:47 Combini,
20:48 à vous enjoindre à une forme de faiblesse,
20:52 à un concours de paresse,
20:55 à vous repètre de votre tristesse.
20:57 Eh oui, les rimes ne sont pas toujours involontaires.
20:59 C'est aussi agréable de parler comme ça,
21:01 par assonance, d'avoir une sconction chaloupée,
21:03 de faire des rimes.
21:04 C'est un peu comme ça qu'on écrit le rap, je pense.
21:06 Et voilà, donc choisissez votre camp.
21:08 C'est Combini ou c'est moi.
21:09 Après, moi, je sais d'où je suis parti,
21:11 je sais où je suis arrivé.
21:13 Elle, je ne sais pas.
21:13 De ne pas être forte tout le temps.
21:15 Et on ne peut pas l'être tout le temps.
21:16 Dans la représentation de la femme noire,
21:18 on est souvent et constamment représenté
21:22 comme des femmes ne pouvant pas être faibles.
21:24 On ne veut pas voir Beyoncé...
21:26 Mais je croyais que vous vouliez être des super-héros,
21:28 comme Catwoman, Alé Berry et compagnie.
21:30 Vous vous plaigniez quand on n'utilise pas
21:31 de super-héroïne à votre image.
21:34 Quand on le fait, vous vous plaignez
21:36 que ce ne sont pas des gens faibles.
21:37 Si tous les noirs des films et des séries étaient faibles,
21:41 vous vous plaindriez que ça porte atteinte à votre image.
21:44 En fait, on voit bien que la limite de la gauche,
21:46 c'est qu'il n'y a pas de limite.
21:47 C'est-à-dire que quelle que soit la victimisation
21:51 ou la discrimination ou l'injustice que vous leur donnez,
21:56 ils vous demanderont toujours l'étape supplémentaire.
21:58 Et ça se terminera à la jugulaire.
22:00 Là non plus, la rime n'est pas fortuite.
22:02 On ne veut pas voir Beyoncé au bout de sa vie,
22:04 qu'elle enchaînait un mois de tournée,
22:06 qu'elle en a marre en fait.
22:07 Elle a mal, elle a mal au dos elle aussi.
22:09 Voilà, donc ça, comme d'habitude,
22:11 les références culturelles de cette communauté,
22:15 c'est Beyoncé, c'est-à-dire c'est une chanteuse populaire.
22:20 D'abord, c'est rarement une musique un peu évoluée.
22:24 C'est toujours vraiment le dernier truc à la mode.
22:27 C'est rarement littéraire, c'est rarement philosophique.
22:30 C'est Beyoncé, quoi.
22:32 Donc oui, c'est une chanteuse avec des grosses fesses,
22:36 dont encore une fois, j'ai un gros doute sur la place
22:40 qu'elle laissera dans l'histoire de la musique
22:42 une fois ses performances en concert achevées.
22:46 Il paraît que ses concerts sont spectaculaires,
22:49 mais rappelez-vous, le spectaculaire est une langue de barbare.
22:52 C'est-à-dire que les concerts de Michael Jackson étaient spectaculaires,
22:55 pas tous.
22:56 À la fin, c'était très faible.
22:57 Moi, je l'ai vu sur la Dangerous Tour, c'était déjà assez faible.
23:00 Il était déjà fatigué, c'était déjà beaucoup de playback,
23:03 très mécanisé.
23:04 Mais bon, musicalement, il y a encore des musiciens,
23:09 des connaisseurs qui écoutent Michael Jackson après sa mort.
23:12 Écoutera-t-on Beyoncé après sa mort ?
23:14 J'ai comme un doute.
23:15 On ne veut pas se la représenter comme ça.
23:16 Ça n'existe pas dans notre imaginaire.
23:18 Donc pourquoi est-ce que ça existerait pour les femmes lambda,
23:20 pour les femmes noires de tous les jours, en fait ?
23:22 Dès lors qu'on commencera à montrer la réalité,
23:26 oui, on est forte, mais on n'est pas que ça.
23:28 Ah d'accord, donc tu ne veux pas être faible,
23:30 tu ne veux pas être fort, tu veux être les deux,
23:32 c'est-à-dire A et non A.
23:33 C'est marrant, qui avait théorisé ça il y a un certain temps ?
23:36 Aller chez le psy peut aussi être une expérience raciste et pas peu safe.
23:40 Dès lors, en fait...
23:41 Alors là, les raisonnements s'intersectionnent dans tous les sens.
23:45 C'est-à-dire qu'on revendique le droit
23:47 à aller se repaître de sa tristesse chez le psy,
23:50 mais maintenant on déclare que, attention, pas tous les psys,
23:53 car certains risquent d'avoir trop de logique
23:58 et risquent de ne pas croire à l'histoire.
24:00 Donc en fait, il faut prendre des psys pré-mâchés, pré-vendus.
24:04 D'accord ?
24:05 Vous comprenez bien ce qui est en train de se passer.
24:06 Donc sur un thérapeute ou une thérapeute qui n'est pas racisée,
24:09 tu t'exposes au...
24:10 Pourquoi est-ce que ces gens s'énervent tous après moi
24:12 quand ils entendent notamment mes études de cas ?
24:15 Parce que dans mes études de cas,
24:16 contrairement à ce qui se passe dans leur logique tribale psychologisante,
24:19 je ne donne pas forcément raison à mon client.
24:22 Je lui donne parfois raison, parfois tort,
24:25 parfois je dis que je n'ai pas d'avis sur la question
24:27 et je poursuis l'analyse.
24:28 Mais l'idée même qu'un professionnel puisse ne pas accréditer un discours,
24:34 là on est en train de dire que c'est peu safe.
24:36 Dans un an et demi, on dira que c'est une forme de violence
24:41 et dans trois ans, ça sera condamné.
24:42 Dans cette situation, les Noirs et les Blancs sont unis par leur propre folie à deux.
24:48 Les Noirs craignant que tous les Blancs soient racistes,
24:51 les Blancs craignant que tous les Noirs les accusent de racisme.
24:55 Et pendant que nous sommes enfermés dans cette folie,
24:58 des innocents comme Anna Kleinby meurent.
25:00 Si vous n'accréditez pas un témoignage d'une personne
25:05 en position d'infirmité, de couleur ou d'obésité ou d'une femme,
25:10 vous serez pénalement responsable d'avoir douté de la parole
25:14 d'une personne en situation d'infériorité.
25:16 Voilà exactement, je vous l'ai dit à l'avance,
25:19 se souviendront les plus braves,
25:21 je vous dis exactement ce que ces soldats de l'Empire bien-pensant
25:26 sont en train de tracer comme route.
25:28 Au risque d'être face à quelqu'un qui ne te comprendra pas
25:30 parce que vous n'avez pas les mêmes intersectionnalités.
25:33 Voilà, je l'avais senti arriver l'intersectionnalité.
25:36 Vous êtes témoin.
25:38 J'ai vu le tilt dans sa tête et j'ai vu la balle de Flipper
25:42 qui tapait toutes les boucliers en même temps.
25:45 En fait, il n'est pas forcément renseigné, déconstruit.
25:48 Il ne veut pas faire ce travail-là de comprendre...
25:50 Voilà, voilà.
25:52 Votre psy, s'il refuse d'accréditer votre gnan-gnan,
25:58 c'est parce qu'il ne s'est pas assez fait déconstruire.
26:00 Parce que je suis qui ?
26:02 Vous voyez le lien entre les Thomas Messiah,
26:06 les racisés, les complaintes d'accès au skatepark.
26:12 Non mais c'est grave dangereux, il faut se calmer.
26:15 Oh, mais quoi ?
26:17 Mais pourquoi tu fais ça ?
26:19 Elles continuent à chasser des hommes au titre qu'ils représenteraient un danger
26:23 alors qu'ils ne sont pas dangereux, ils sont juste meilleurs qu'elles en fait.
26:26 Elles sont débutantes et toutes adipeuses et molles.
26:30 Et il y a un petit jeune qui a l'air adroit, etc.
26:33 Et il est chassé parce qu'il les humilie d'être nuls à mon avis.
26:37 C'est ça la réalité.
26:37 Les complaintes autour de la santé mentale,
26:41 les campagnes du gouvernement, tout est lié.
26:45 C'est une matrice, voilà.
26:47 Je ne suis pas le fier représentant du mouvement PIL,
26:52 ni red, ni blue, ni beige, ni je ne sais quoi.
26:54 Je ne suis pas le plus fier représentant du film Matrix,
26:58 que je n'ai jamais vu, que je me refuse à voir.
27:00 Mais là, si vous ne voyez pas la matrice, vous êtes un peu con, excusez-moi.
27:03 Ce par quoi tu passes, toi, en tant que personne racisée.
27:06 Et donc c'est vrai que l'expérience, elle peut être suffisante
27:08 et tu peux complètement vivre une expérience raciste,
27:12 pleine de préjugés, homophobe, transphobe, peu importe, face à un thérapeute.
27:17 Si aujourd'hui, il y a de plus en plus de personnes qui vont consulter des thérapeutes
27:21 qui sont soit racisés, soit queer friendly, soit muslim friendly, etc.
27:26 c'est justement pour ne pas avoir à expliquer,
27:27 pour ne pas avoir à faire ce travail de déconstruction
27:29 Oui, alors c'est marrant parce que là, on voit vraiment
27:32 à quel degré d'illogisme ils poussent l'analyse.
27:37 Une partie de la résolution du problème, c'est aider l'autre à mettre des mots
27:42 et à mettre, ça c'est la première étape, ça ne suffit pas.
27:44 Condition nécessaire, mais pas suffisante.
27:46 Il ne suffit pas de mettre des mots,
27:47 il faut mettre également de la logique entre les mots.
27:50 C'est-à-dire qu'il faut construire des raisonnements par des phrases
27:53 et il faut que les conjonctions de coordination "mais, où, et, donc, or, ni, car"
28:00 et notamment les deux plus importantes qui sont "donc" et "car" soient dans le bon sens.
28:05 Et encore une fois, pourquoi mes études de cas durent aussi longtemps
28:08 et pourquoi j'ai mis en place la classe préparatoire
28:10 4 personnes, 7 jours sur 7, qui vous aident à formuler les questions.
28:14 Parce que tant que votre question n'est pas formulée en français
28:18 avec des mots qui veulent dire quelque chose, des phrases qui veulent dire quelque chose
28:21 et des conjonctions de coordination qui veulent dire quelque chose,
28:24 tant que ce n'est pas le cas, votre problème n'est pas traitable.
28:29 Car il ne répond pas à la logique de base, il comporte des distorsions
28:35 et on ne peut rien discuter tant qu'on n'a pas une base de bonne foi en commun
28:39 et une base de logique en commun.
28:42 Et là, ce qu'est en train de nous dire Simba,
28:47 c'est que la logique doit s'effacer derrière la désagrégation en micro-communauté.
28:56 Donc si le psy est une femme, ça ne suffit pas encore, il faut qu'elle soit noire.
28:59 Si elle est psy et noire et femme, ça ne suffit pas encore, il faut qu'elle soit "muslim-friendly".
29:05 Je vous laisse réfléchir à ce que c'est d'être "muslim-friendly".
29:09 Et après, si elle est "muslim-friendly", il faudra qu'elle soit également "queer-friendly".
29:13 Et puis là, elle va se rendre compte qu'à un moment, ça va être la limite de l'intersectionnalité.
29:17 Même la superglue ne pourra pas souder certaines fractures.
29:26 "Muslim-friendly", c'est justement pour ne pas avoir à expliquer,
29:28 pour ne pas avoir à faire ce travail de déconstruction
29:30 alors qu'on vient de base consulter parce qu'on va mal.
29:32 Ça permet, quand tu viens consulter, de te sentir complètement existé
29:36 et de te sentir compris.
29:38 Alors "consulter", c'est "exister".
29:41 Elle est en train de dire, entre les lignes, en entrefilé,
29:46 que "exister pleinement", ce n'est pas conquérir la liberté, le pouvoir et la santé,
29:54 ce qui sont à peu près les vœux de n'importe qui de saint d'esprit,
29:58 eh bien désormais, ce que l'on veut, c'est l'inverse de la volonté de puissance,
30:01 c'est se sentir puissant en se sentant vivant, mais on ne se sent vivant que quand on va consulter.
30:07 On ne se sent vivant que quand un soi-disant spécialiste de l'esprit
30:12 vous adoube, vous donne un petit timbre, vous tamponne le front en disant "c'est bon,
30:17 tu t'es acquitté de ta consultation hebdomadaire, tu peux vivre maintenant".
30:23 Les guignols de l'info étaient précurseurs avec cette expression,
30:25 vous savez, qui clouait leur sketch.
30:28 Voilà, maintenant vous pouvez éteindre la télévision et reprendre une activité normale.
30:32 Eh bien désormais, c'est "vous pouvez sortir de chez le psy
30:37 et reprendre une vie normale jusqu'à la prochaine fois".
30:39 - Compris, comprise, de sentir aussi que ta souffrance elle est légitime
30:44 et surtout de ne pas avoir à expliquer, parce que je pense que c'est ça...
30:47 - Mon but n'est pas de souffrir, mon but n'est pas de légitimer ma souffrance.
30:52 Par exemple, si j'étais obèse, c'est-à-dire que si je continuais,
30:56 comme quand j'avais 14 ans, à m'empiffrer un paquet de bichocos à 4 heures,
31:03 ce que je faisais sans problème, on va dire, de 11 ans à 14-15 ans,
31:07 si je le faisais adulte, bon, j'aurais 20 kilos de trop.
31:10 Et là, mon but serait d'arrêter les bichocos,
31:13 de revenir à un point normal et d'être en bonne santé.
31:17 Ça ne serait pas de légitimer ma consommation de bichocos.
31:20 Tu comprends, Samba ?
31:21 - Je pense que c'est ça le plus difficile finalement,
31:24 c'est de devoir expliquer pourquoi, en tant que personne noire par exemple,
31:28 je souffre du racisme à une personne blanche.
31:30 - Pourquoi quand elles disent "noires", elles font toujours ça avec la tête ?
31:33 - "Noires", par exemple, je souffre du racisme à une personne blanche.
31:36 - Je sais pas pourquoi tu fais des grimaces en fait.
31:37 - Non, j'écoute, j'essaye de réfléchir, j'essaye de comprendre.
31:40 - Iseu avait exactement le même stigmate comme ça.
31:44 - Je suis là, ouais, je suis noire, je suis grosse, je suis noire, je suis grosse, je suis noire, je suis grosse.
31:46 - C'est drôle, hein ?
31:48 On en revient toujours au langage corporel et à cette phrase de,
31:51 oh, je ne sais plus qui c'était, c'était pas Menger,
31:53 mais enfin, un de mes profs à Sciences Po qui avait étudié le langage corporel
31:57 des Européens après la Seconde Guerre mondiale,
31:59 et il avait remarqué qu'il se calait sur celui des vainqueurs, enfin, des Américains,
32:03 et que les femmes françaises se mettaient à mâcher du chewing-gum
32:09 et à balancer les hanches comme les Américaines,
32:11 ce qu'elles ne faisaient pas du tout avant, c'est marrant.
32:13 Donc, comme ça, c'est un peu Janet Jackson et Erykah Badu
32:17 qui ont popularisé ce mouvement de tête,
32:19 que je vous mets au défi de trouver chez quiconque en Europe
32:23 avant les années 2000, à force, même, même, même chez des Noirs,
32:27 personne ne bougeait comme ça.
32:28 J'ai moi-même traversé une dépression qui a été assez longue,
32:32 très intense sur la fin, sur la dernière année notamment,
32:35 pendant l'année 2022, now you know.
32:38 Ça a été l'une des épreuves les plus difficiles de ma vie,
32:41 mais qui m'a le plus servi, finalement.
32:43 Il y a une antinomie totale entre les paroles et l'expression.
32:48 L'expression nous dit "je suis super fier d'avoir rejoint le club
32:52 des gens qui ont fait une dépression".
32:54 Moi, ce que je vous dis, c'est...
32:57 je n'ai aucun, aucun, aucun, pas le début de l'ombre d'un mépris
33:01 pour les gens qui ont fait une dépression.
33:02 Par contre, essayez d'éviter.
33:05 Je n'ai pas de mépris pour les gens qui se sont cassés
33:07 une jambe ou un tendon d'Achille, comme moi, par exemple.
33:10 Je vous recommande par expérience d'éviter de vous casser un tendon d'Achille.
33:14 Je vous recommande par expérience d'éviter de faire une dépression.
33:19 Je vous le recommande, je vous suggère d'éviter.
33:23 Ça n'est pas très agréable.
33:26 Mais là, c'est le contraire, c'est présenté comme un passage obligé.
33:30 À se demander si finalement, en dernière instance,
33:34 la vulgarisation et la popularisation des séances de psy,
33:40 des antidépresseurs...
33:43 On peut même tout mélanger, on pourrait même aller jusqu'à dire
33:46 de certaines substances injectées aux gens plus ou moins sans leur consentement.
33:50 Moi, je dis "allons-y", quoi.
33:51 Si le but n'était pas de leur déclencher comme ça, par vague,
33:55 des récurrences de dépression,
33:57 afin de leur permettre de se retirer du monde du travail
34:01 et de compenser ou de lutter de manière un peu maligne ou malsaine
34:06 contre un chômage structurel,
34:09 le fait qu'il y ait trop de main-d'œuvre disponible, par exemple.
34:12 On peut tout imaginer.
34:14 Mais à un moment, ce n'est pas possible.
34:16 Ce faisceau convergent d'invitations à se faire soigner,
34:22 à prendre des médocs, à déprimer, à chialer...
34:27 Ce n'est pas possible autant en même temps.
34:29 Il y a un projet.
34:31 Parce qu'en sortant de ça, je me suis promis
34:34 de transformer tout ce traumatisme et toute cette expérience
34:38 qui finalement m'a foutue en l'air
34:40 en quelque chose de positif et de lumineux pour moi et pour les autres.
34:44 Alors, j'ai lancé Beautiful Pandéry il y a deux ans.
34:48 Et quand j'ai lancé Beautiful Pandéry sur Instagram,
34:51 j'avais envie de donner la parole aux personnes racisées,
34:54 aux personnes de ma communauté, donc aux personnes queer.
34:57 C'est un peu sélectif.
34:59 Alors, il faut des queers, noirs, quoi d'autre ?
35:01 Quel critère ? Il faut une taille également,
35:04 une longueur d'oreille, forme de sourcil ?
35:07 Comment ça se passe ?
35:08 À qui on ne donne pas la parole
35:10 et qui allait parler de leur expérience avec la bouteille.
35:14 À qui on ne donne pas la parole ? On me donne la parole à moi ?
35:16 Je ne suis pas queer, je ne suis pas tout à fait noir
35:19 et je ne suis pas tout à fait une femme.
35:21 Qui me donne la parole en fait, à part celle que je prends moi-même ?
35:25 Tu as Internet, tu as un cadeau de Dieu, disait le pape.
35:28 Exprime-toi, tu n'as pas besoin de combini
35:30 et regarde combien de personnes te suivent chaque semaine
35:33 et tu verras naturellement ton audience.
35:36 Mais pas que, parce que finalement, de la beauté découle la vie,
35:39 découle l'estime qu'on a de soi-même.
35:40 Ah, mais je vous avais dit que ça serait lié aux fringues,
35:43 au maquillage, à la coiffure et à l'apparence.
35:46 Toute cette histoire pour de la fanfreluche.
35:48 Ce qu'on estime bon ou pas pour soi et ce à quoi on aspire
35:53 ou ce à quoi on ne pense ne pas aspirer.
35:55 Parce que c'est ça finalement les limites.
35:57 C'est-à-dire qu'en grandissant, si on dit "bah t'es pas beau",
35:59 ça veut dire que t'es pas capable de ci, t'es pas capable de ça.
36:02 D'abord, on ne te dit pas "t'es pas beau",
36:04 généralement tu t'en rends compte parce que tu as moins d'opportunités
36:07 affectives, sociales et économiques.
36:10 Les gens beaux gagnent plus leur vie en moyenne,
36:12 sans parler des opportunités de rencontre qu'ils ont.
36:14 Et à un moment, si t'es pas beau, en dépit de tes efforts,
36:17 car il y a des gens qui ne sont pas beaux mais qui en plus ne font pas d'efforts,
36:20 si malgré tes efforts t'es pas ouf, eh bien tu génères d'autres capitaux.
36:26 Voilà, le capital intellectuel, le capital économique.
36:29 Et en dernière instance, à partir d'un certain âge, à partir de 35-40 ans,
36:33 entre un mec beau mais no life et sans capital économique
36:39 et un mec totalement anodin avec du capital,
36:43 d'abord économique et après intellectuel,
36:45 celui qui pécho c'est le second.
36:48 Ça c'est pas compliqué à confirmer non plus, Samba.
36:50 Après ça tenait énormément de barrières.
36:52 Et après tout récemment j'ai lancé la saison 3
36:54 sur la santé mentale et sur la dépression.
36:56 Parlons-en.
36:57 Et je pense qu'il faut qu'on crée plus d'espaces safe comme cela
36:59 pour pouvoir parler de ces sujets-là.
37:02 J'ai jamais vraiment exactement compris ce qu'était un espace safe,
37:08 car par définition, normalement si on crée un espace de discussion ouvert,
37:13 on est soumis à la contradiction.
37:15 Après évidemment, ça c'est la loi de l'Internet,
37:18 soumis à des trolls en tous sens.
37:20 Voilà, il y a des gens qui survivent, il y a des gens qui ne survivent pas,
37:23 il y a des gens à qui il faut du safe.
37:26 J'espère une seule chose, c'est que la guerre n'arrivera pas trop tôt,
37:33 parce qu'avec Samba et sa communauté, on n'est pas prêts de la gagner.
37:40 C'est nous la chance pour eux,
37:41 parce qu'ils viennent de pays de chiottes.
37:43 C'est des pays du trou du fond, du fin fond de l'Afrique.
37:48 Pleurniche, le racisme, machin chouette.
37:51 Si on était si racistes que ça, déjà on les empêcherait de venir ici.
37:54 Mais non, parce qu'on a un patronat complètement dégénéré
37:58 qui veut juste de la main d'oeuvre à Bakou.
38:00 Ils veulent des esclaves qui travaillent au McDo.