Invité de France Bleu Paris le 17 janvier 2024, Denis Largehro, maire de Meudon, et vice-président au Grand Paris Seine Ouest (GPSO), qui regroupe Meudon
Boulogne-Billancourt, Chaville, Issy-les-Moulineaux, Marnes-la-Coquette, Sèvres, Vanves et Ville-d’Avray.
Boulogne-Billancourt, Chaville, Issy-les-Moulineaux, Marnes-la-Coquette, Sèvres, Vanves et Ville-d’Avray.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 - 17 janvier, France Bleu Paris, un petit peu de verglas par endroit ce matin, mais surtout la neige annoncée pour ce soir.
00:05 Comment vous organisez-vous ? Restez-vous chez vous ou alors vous avez décalé vos horaires ?
00:10 Vous vous êtes arrangé avec votre patron ? 01.42.30.10.10.
00:13 - Et comme tout va à peu près bien ce matin, notre invité est arrivé sans encombre jusque dans nos studios France Bleu Paris.
00:19 Bonjour Denis Larguero. - Bonjour.
00:21 - Vous êtes le maire de Meudon, vice-président au GPSO Le Grand Paris Seine-Ouest.
00:26 Donc là on parle de Meudon, Boulogne, Biancourt, Chaville, Marne-la-Coquette, ici les Moulinaux, je vais essayer de ne pas en oublier, Sèvres, Venves et Ville d'Avray.
00:33 Déjà ce matin... - Le compte est bon.
00:34 - Le compte est bon. Denis Larguero, déjà ce matin, vous nous confirmez que tout va bien côté verglas dans les Hauts-de-Seine ?
00:40 - Côté verglas, oui, de notre côté tout va bien. Nous avons d'ailleurs, les services ont effectué un salage préventif cette nuit.
00:48 Et donc en effet, ce matin, je descends de la colline de Meudon sans encombre et en effet, la circulation, en tous les cas, en l'état de nos connaissances, est fluide.
00:59 - Et comme là, ce matin, c'est de la pluie normale, c'est ce qu'on dit, on ne parle plus de pluie verglasante.
01:04 Vous allez repasser quand même par prévention ou pas spécialement ?
01:07 - Ce qui est prévu, c'est un passage en fin de journée.
01:10 En effet, puisque les alertes nous indiquent qu'à partir de 18h, 18h30, de nouveaux épisodes peuvent arriver, sans doute peut-être plus tôt vers 20h.
01:20 - C'est même sûr. - C'est même à peu près sûr.
01:22 Voilà, donc on a plutôt programmé un passage maintenant en fin de journée qui permettra effectivement de traiter l'épisode qui est prévu ce soir.
01:32 - Météo France était avec nous en direct sur France Bleu Paris ce matin et nous parlait de 2 à 5 cm attendus sur l'île de France.
01:39 Évidemment, ça dépend des secteurs. À partir de combien de centimètres ça devient vraiment problématique ?
01:44 - Ça devient problématique à partir de 5 cm. - Donc là, on est limite-limite pour vous ?
01:49 - On est limite-limite puisque effectivement, les techniciens sont sereins jusqu'à 5 cm.
01:56 Le salage suffit jusqu'à ce niveau d'enneigement.
02:01 Au-delà de 5 cm, là, effectivement, on passe dans un dispositif où c'est beaucoup plus compliqué,
02:05 où il faut aller au chasse-neige, où il faut mettre en place des dispositifs et des engins qui ne sont pas forcément ceux dont peuvent disposer,
02:14 évidemment, toutes les équipes et toutes les communes de notre région.
02:19 - Ça ressemble à quoi du coup ? C'est des engins plus gros ?
02:22 - Là, on est sur le chasse-neige, après. Nous, sur GPSO, nous sommes équipés d'un certain nombre de...
02:28 - Grand Paris-Seine-Ouest, je veux dire. - Grand Paris-Seine-Ouest, nous sommes équipés d'un certain nombre de ces véhicules.
02:33 Mais évidemment, ça n'est pas le cas de toutes les communes d'Île-de-France.
02:37 Et puis chacun a sa part aussi. L'État, pour les grandes voies de circulation comme les autoroutes ou la N118, typiquement,
02:45 la fameuse, qui maintenant est fermée de manière de plus en plus anticipée par l'État au regard des épisodes précédents.
02:54 - Alors, pas à cette heure-ci, on redit bien pour que les gens comprennent bien.
02:56 Mais alors, c'est vrai que le préfet a déjà évoqué une possible fermeture de la N118 ce soir. Est-ce que vous avez des infos là-dessus ?
03:02 - Pour l'instant et à l'heure où nous parlons, non. Mais je pense que ça fait partie des mesures qui pourraient être prises,
03:08 en effet, dans la journée, pour éviter un phénomène de naufragé de la N118, comme nous l'avons connu il y a quelques années.
03:14 - Oui, 2018, c'est vrai qu'on a encore bien les images de 2018 sur cette N118.
03:18 Vous êtes d'accord, vous, de fermer préventivement ? Parce que ça met quand même beaucoup de gens dans la galère, la fermeture préventive.
03:25 C'est une bonne mesure pour vous ?
03:26 - Alors, ce qui est très difficile, en fait, c'est d'avoir des prévisions qui sont 100% fiables.
03:31 Et on l'a vu cette nuit, typiquement, l'alerte s'est décalée au fur et à mesure du temps.
03:35 Et elle se termine ce matin par un épisode qui est finalement moins terrible que ce qui était annoncé.
03:41 Et donc c'est vrai qu'il est très difficile aussi pour les services de l'État de prendre des décisions
03:45 qui vont ensuite pouvoir être contestées sur le fait que, finalement, l'épisode n'a pas lieu.
03:50 - Si on ferme pour rien, c'est vrai que ça met pas mal les gens en colère, quoi.
03:53 - Exactement, ça met les gens en colère. Mais on voit bien que nous, nous utilisons, par exemple, les services,
03:59 l'application Météo Pro, qui est celle qui est utilisée par la base aérienne de Villacoubler,
04:04 celle d'où décollent les autorités ministérielles et présidentielles françaises.
04:11 Nous utilisons la même application et cette même application, elle peut se tromper.
04:16 Et donc, il faut effectivement être compréhensif.
04:19 Il faut que nos concitoyens puissent accepter le fait que ces prévisions, évidemment, ne sont pas 100% fiables.
04:27 Et donc qu'on puisse être obligé de prendre des décisions qui sont, en effet, désagréables.
04:32 Donc, s'organiser, anticiper, peut-être faire du télétravail cet après-midi, décaler sa journée, s'organiser.
04:38 - S'organiser, justement, les auditeurs s'organisent, Romain.
04:41 - Mais oui, voisin le bretonneux, Etienne s'est organisé, c'est un exemple parmi tant d'autres.
04:45 Vos appels, 01423010, bonjour Etienne.
04:48 - Bonjour.
04:49 - Vous avez anticipé, vous, cette journée d'aujourd'hui, vous restez à la maison.
04:53 - Oui, tout à fait. A vu l'alerte et les nombreux messages diffusés sur votre radio hier,
05:01 disant qu'il y avait un gros risque de pluie verglaçante aujourd'hui sur la région,
05:08 et plus particulièrement autour de mon domicile, sur, on va dire, 50 ans en Yvelines, Versailles et les Yvelines,
05:15 qui sont aussi beaucoup sollicités et touchés.
05:18 On a eu un petit épisode dernièrement sur l'autoroute A13.
05:23 - Petit épisode ?
05:24 - C'était la semaine dernière.
05:24 - Un gros épisode, effectivement.
05:26 - Oui, oui. Et donc, moi, j'ai mon, comment dire, mon déplacement professionnel pour aller à mon bureau,
05:36 et du côté de Rungis, au pied du mine de Rungis.
05:39 Donc, et je circule sur l'île de France, et j'ai déjà subi, il y a très longtemps, comment dire, les intempéries.
05:51 J'ai mis, par exemple, pour faire Saint-Germain-en-Laye, au voisin de Bretonne, plus de 5 heures, un soir.
05:57 Donc là, j'ai préféré, aujourd'hui, me dire, bon, à tout prendre, allez, on se plante et les travaille.
06:04 On travaille depuis chez soi. Et voilà.
06:06 Et ce matin, j'étais en train de regarder, en train de me dire, c'est un peu dommage, j'aurais pu peut-être aller au bureau.
06:11 Mais bon, c'est comme ça, c'est comme ça.
06:12 - Juste, qu'on comprenne bien, Etienne, quand c'est comme ça, quand vous avez demandé le télétravail, que vous vous êtes arrangé,
06:17 vous ne pouvez pas juste repasser un coup de fil en disant, finalement, je vais venir en présentiel ?
06:21 Ce n'est pas possible ?
06:22 - Si, ça pourrait être toujours possible.
06:24 Ça pourrait être toujours possible, mais comme vient de dire votre, comment dire...
06:30 - Notre invité ?
06:30 - Intervenant, votre invité, votre intervenant.
06:35 - De décaler, de dire peut-être cet après-midi, mais ça se trouve, je vais repartir cet après-midi.
06:40 - Oui, c'est la même galère ce soir.
06:42 - Et si cet après-midi, ça va être pour le retour, ça va être peut-être la galère.
06:46 Donc voilà, je préfère peut-être être en télétravail aujourd'hui, voire aussi demain,
06:51 parce que l'épisode neigeux, c'est surtout pour demain, si j'ai bien compris.
06:55 - Cette nuit, pas mal, effectivement, oui.
06:58 - C'est ça.
06:58 Donc voilà, je pense que par rapport aux autres années, le télétravail a été mis en place
07:07 par rapport aux événements du Covid, etc., permet aujourd'hui de simplifier sur la région parisienne
07:16 les déplacements, si on a ces déplacements.
07:19 Bien que je trouve, comme vous l'entendez là un instant, dire que par exemple l'État ferme la N118,
07:27 et comme la portion qui a été fermée la semaine dernière de l'autoroute A13,
07:33 moi, je... Pourquoi sur certains axes, c'est les collectivités, c'est la région qui gère ça,
07:42 et d'un seul coup, du côté de l'État, ils ne savent pas gérer ? Là, j'ai un peu un...
07:47 - Une interrogation.
07:48 - C'est une bonne question, ça, Etienne.
07:50 Je vous propose qu'on la pose aussi à notre invité, Denis Larguero, maire de Meudon.
07:53 C'est vrai qu'il y en a qui se plaignent que finalement les routes, elles ne sont pas gérées
07:56 par les mêmes collectivités selon là où on est. Vous aussi, vous regrettez ces différences ?
08:01 - Oui, c'est la raison pour laquelle, justement, on s'est organisé à huit communes
08:04 pour garantir des itinéraires circulables dans les Hauts-de-Seine, et qui nous permettent
08:11 d'offrir une continuité à nos habitants, qui leur permettent de traverser sur un itinéraire bien précis,
08:16 puisque, évidemment, on ne peut pas tout déneiger en même temps et au même moment,
08:21 mais de garantir ces itinéraires. Et c'est vrai que l'empilement des collectivités
08:25 fait que certains peuvent avoir mis en place une alerte, certains peuvent avoir mis en place
08:31 des moyens, et d'autres avoir pris des décisions différentes, et on se retrouve effectivement
08:37 pour les usagers dans des situations qui peuvent être un peu conflictuelles, un peu compliquées à gérer.
08:41 - Et on l'a vu notamment dans les Yvelines, puisque Etienne est dans les Yvelines avec cette
08:45 portion d'autoroute A13 qui était dans le chaos total la semaine dernière.
08:49 C'était entre Orge Valero et Cancour, et le reste qui roulait bien parce qu'en fait c'était la portion
08:54 gérée par l'État et qu'elle n'avait pas eu visiblement les mêmes consignes, les mêmes alertes.
08:57 Donc pour vous, il faudrait quand même arriver à uniformiser tout ça ou on reste comme ça ?
09:01 - Oui, je pense qu'il faudrait sur la base effectivement de ces alertes météo que derrière
09:07 un dispositif homogène puisse être déployé et qu'effectivement on puisse garantir un certain
09:13 nombre d'itinéraires et une continuité en fait d'action entre nos collectivités, ce qui permettrait
09:19 effectivement pour nos concitoyens d'avoir une lisibilité de l'action publique qui d'ailleurs
09:24 descend jusqu'à leurs trottoirs puisque comme vous le savez, le déneigement de la partie qui est
09:30 située devant chez soi relève de chaque riverain. Et de fait c'est la raison pour laquelle nous nous
09:35 mettons à disposition, notamment devant l'hôtel de ville de Melon, des sacs de sel qui permettent
09:41 qu'ils sont à la disposition en accès libre de nos habitants pour que depuis le trottoir du riverain
09:48 jusqu'à en effet la 118, on puisse avoir cette continuité d'action qui est finalement la clé du
09:56 succès dans ces épisodes de neige et de vergonne. - Et les habitants de Meudon, est-ce que vous devez
10:00 vous battre un peu avec eux pour qu'ils déneigent bien devant chez eux ? Est-ce qu'ils le font ou
10:04 est-ce que vous êtes un peu obligé de le faire ? - Non, je trouve que globalement d'année en année,
10:08 les gens adoptent de plus en plus ce réflexe d'abord parce que c'est leur intérêt et ensuite
10:14 parce qu'on met aussi à disposition les moyens pour le faire et gratuitement et je trouve que
10:20 d'année en année effectivement nous avons plutôt une situation qui va dans le bon sens avec du coup
10:27 des trottoirs qui sont beaucoup plus accessibles. - Une prise de conscience et des messages qui
10:31 passent mieux. Je remercie Etienne qui me permet de rappeler, parce qu'il disait qu'il allait
10:36 anticiper, et qui me permet de rappeler que le préfet conseille à tout le monde de rentrer
10:40 chez soi avant 18h ce soir pour éviter le chaos. Alors évidemment ça concerne bien les Hauts-de-Seine
10:46 puisque il y a pas mal de secteurs en pente chez vous, Denis Larguero, la N118, les Coteaux-de-Sèvres,
10:51 le plateau de Meudon, évidemment tout ça est très compliqué. Il y a un tout autre sujet que je voulais
10:55 aborder avec vous, Denis Larguero, je rappelle que vous êtes maire de Meudon, vous êtes encarté
10:59 à l'UDI et je suppose que vous avez suivi de près la conférence de presse d'Emmanuel Macron.
11:04 - Du début à la fin. - Du début à la fin, c'était un petit peu long, il y en a qui sont peut-être un
11:07 petit peu endormis, pas tout suivis. Il y a une question où on a bien envie de vous entendre,
11:11 c'est le logement. Il y avait eu les émeutes cet été, Macron avait promis de redonner du pouvoir
11:17 aux maires sur ce sujet du logement, sujet très tendu. Est-ce qu'il vous a convaincu hier ou est-ce
11:23 qu'il n'était pas trop convaincant pour vous ? - Disons qu'il est souvent convaincant dans les
11:28 intentions, si vous voulez. Mais après, dans la réalité, dans le concret de ce que vivent les maires,
11:33 là, on est sur une réalité tout à fait différente. - Il y a le discours et il y a les mesures concrètes.
11:39 - En réalité, comme dit l'adage, il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour. Et ces preuves
11:44 d'amour-là, nous les attendons encore. Sur le logement, vous y faites référence. Le président nous avait
11:50 annoncé lors de ses réunions à un poste émeute que le pouvoir devait revenir aux maires, justement pour
11:56 avoir des politiques de peuplement et de logement qui permettent de gérer et d'accepter et d'intégrer
12:03 les populations dans nos communes dans de bonnes conditions. La réalité, c'est que depuis cette réunion des émeutes,
12:09 nous avons eu des réunions sur le logement dans lesquelles l'État est de plus en plus présent, les maires ont
12:14 de moins en moins de pouvoir, notamment en termes d'attribution, et on se retrouve dans des réunions,
12:19 la dernière en date où la grande salle de l'hôtel de ville de Boulogne n'était pas suffisamment grande
12:24 pour accueillir l'ensemble des participants que l'on nous impose dans ce type de sujets qui sont effectivement
12:33 majeurs pour les gens. - Donc Macron fait le contraire de ce qu'il dit ? C'est ce que vous dites ?
12:37 - En tous les cas, je ne sais pas si lui fait le contraire de ce qu'il dit, mais la réalité qui s'impose au niveau
12:44 des mairies, et en tous les cas les services de l'État tels qu'ils appliquent les consignes qui leur sont données,
12:50 nous dépossèdent de la réalité de notre capacité d'action en termes de logement et d'attribution de logement,
12:58 puisque ces réunions grossissent d'année en année avec de plus en plus d'intervenants, de moins en moins de pouvoir
13:06 concret pour les maires, et même des consignes et des obligations réglementaires qui nous sont faites
13:13 qui nous empêchent de loger. Les travailleurs essentiels dont le Président a parlé, il a parlé des professions médicales,
13:20 des professions paramédicales, et bien l'État lui-même ne s'applique pas dans sa capacité d'attribution de logement,
13:27 ce qu'il nous annonce à la télévision. - Donc pas convaincu sur cette question du logement qui a été brièvement abordée
13:35 par Emmanuel Macron hier soir depuis la salle des fêtes de l'Elysée. Merci Denis Larguero d'être venu dans nos studios,
13:40 on surveille bien cet épisode de neige que ce soit pour les Hauts-de-Seine ou pour le reste de l'île de France à partir de 18h ce soir,
13:47 je rappelle que vous êtes maire de Meudon, vice-président au Grand Paris Seine-Ouest. Bonne journée à vous, attention à la neige.
13:52 - Merci, bonne journée à vous tous.