Samuel Tual, membre du club LGV, invité de France Bleu Mayenne
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00:00 La SNCF veut supprimer un TGV Laval-Paris. Tout un département se mobilise pour conserver tous ces trains vers la capitale.
00:07 Stéphanie Deneuveau, vous recevez Samuel Thual, le patron du groupe Actual et membre du club LGV.
00:12 Bonjour.
00:13 Bonjour Stéphanie.
00:14 Votre combat n'est pas perdu d'avance ?
00:16 Non, pas du tout. Je tiens à rappeler que je préside le BDF de la région.
00:21 Donc le sujet qui m'intéresse, c'est défendre l'entreprise et l'emploi dans la région.
00:27 Donc la question de l'attractivité est posée.
00:30 Et quand on parle d'attractivité, la question des infrastructures est très importante.
00:35 Que nos territoires soient connectés, interconnectés, durablement, c'est très important.
00:39 Oui, mais qu'est-ce que vous pouvez faire contre le mastodonte SNCF ?
00:43 Quand on parle de connexion et d'interconnexion, c'est un sujet beaucoup plus vaste que celui de la SNCF.
00:48 Il s'agit bien sûr de tout ce qui est accès au GSM, accès à Internet, la fibre,
00:54 accès aux aéroports, accès aux structures routières, autoroutières, etc.
00:59 C'est tous les sujets qui nous permettent d'être déconnectés durablement pour préserver l'activité.
01:04 Alors sur l'ensemble des sujets, on est plutôt pas mal en Mayenne,
01:08 notamment sur le sujet de la fibre puisque notre département a été remarquable dès le début.
01:12 Oui, mais sur la SNCF, là, on veut parler de cette ligne.
01:16 Sur le sujet des infrastructures routières, autoroutières, il y a encore des sujets à travailler.
01:21 Je pense à l'accès... - Mais vous ne voulez pas répondre en fait à la question ?
01:25 - Si, si, si. Et sur le sujet de la SNCF, il y a plusieurs questions qui sont posées.
01:30 Pour l'accès aux aéroports, nous avons une question en cours depuis 5 ans
01:37 qui est l'interconnexion au niveau de Massy, pour que Massy-Valenthon,
01:42 pour que nous puissions accéder à l'aéroport directement de la Mayenne à Orly sans passer par Paris.
01:47 Donc c'est un sujet que nous avons posé sur la table et qui est en cours de travail.
01:52 Et effectivement, nous avions un contrat pluriannuel avec la SNCF qui nous garantissait ces 8 desserts.
01:59 Et on nous annonçait récemment, ça a été annoncé au conseil départemental,
02:03 qu'il y aurait potentiellement une desserte de moins au prétexte que le trafic aurait baissé.
02:08 Ce diagnostic n'est pas partagé par les usagers mayennais.
02:13 - Mais vous avez des chiffres pour avancer ?
02:16 - On avait le sentiment dans les années passées qu'on avait plutôt une progression de 20% du trafic.
02:21 Là on nous annonce -6% depuis la période Covid de trafic.
02:24 - En même temps, il y a de plus en plus de gens qui font du télétravail.
02:27 - Oui peut-être, mais il y a aussi un trafic qui a augmenté parce que l'usage du train a augmenté.
02:33 Et puis on a aussi le sentiment parfois que quand on veut accéder au train,
02:38 les trains sont pleins, les réservations sont compliquées.
02:41 Et donc la question qui est posée est très simple,
02:43 c'est que nous avons un interlocuteur unique qui est la SNCF,
02:47 pour le moment, puisque le marché va s'ouvrir,
02:49 et on espère qu'il y aura de nouvelles compagnies pour desservir notre gare de Laval.
02:55 Mais en attendant, nous discutons qu'avec la SNCF,
02:57 puisque ce sont les seuls à nous proposer une offre.
03:01 Et aujourd'hui, ce qui est important, c'est de regarder le nombre de desserts par jour,
03:07 desserts directs, je rappelle qu'il y a un petit délai différent
03:11 entre les trains qui arrivent directement de Paris et ceux qui s'arrêtent au Mans.
03:16 Et il faut discuter avec l'ensemble des parties prenantes,
03:18 parce que sur ce sujet-là, il y a les intérêts de la SNCF,
03:21 qui est une démarche commerciale, ils ont plutôt intérêt à commercialiser des billets
03:25 au départ de Capers, de Saint-Malo ou de Brest plutôt que de Laval,
03:28 puisque les tarifs sont faits en fonction de la distance.
03:31 Et puis il faut qu'on discute aussi avec nos amis bretons,
03:34 parce que les bretons sont pressés que les trains arrivent en Bretagne,
03:38 sans s'arrêter bien sûr à Laval.
03:40 Et puis parfois, nous avons aussi besoin de discuter avec les mensaux,
03:44 parce que les mensaux sont aussi pressés.
03:46 Pour eux, c'est important que le maximum de trains s'arrête au Mans,
03:49 là où nous, on aurait évidemment intérêt à ce que les trains ne s'arrêtent pas au Mans
03:54 et viennent directement en 70 minutes à Laval.
03:57 - Alors en tout cas, vous savez quel train est concerné par... ?
03:59 - Pour le moment, on est plutôt sur des trains.
04:02 Au-delà de la quantité, ce que je veux dire,
04:04 ce qui est important, c'est aussi les horaires qui sont concernés,
04:08 parce qu'effectivement, avoir 8 dessertes,
04:10 il y a des horaires qui ne nous conviennent pas pour pouvoir aller travailler...
04:12 - Donc en fait, il faut revoir les horaires...
04:14 - Là, vous avez un train, par exemple, au départ de Paris à 18h15,
04:19 il y en a un à 18h43, ce sont des horaires très proches.
04:23 Au final, ce qui est important, c'est le nombre de desserts,
04:27 mais aussi les horaires pour qu'on puisse aller travailler à Paris,
04:30 ou venir travailler depuis Paris, en Mayenne,
04:33 à des horaires corrects qui permettent de commencer une journée à 9h et partir.
04:37 A partir des 8h, le soir de Paris ou de Laval.
04:40 Donc, il y a aussi la qualité de la desserte par rapport à ses fuseaux horaires.
04:45 Et puis, on a potentiellement aussi un autre sujet,
04:47 qui est celui de l'interconnexion avec la région,
04:49 puisqu'il pourrait y avoir un petit peu plus de trains
04:52 qui pourraient s'arrêter au Mans,
04:55 mais qui seraient interconnectés avec un TER,
04:58 pour nous permettre de faire une correspondance au Mans,
05:00 plutôt que d'aller faire aujourd'hui, ce qui est le cas,
05:02 une correspondance à Rennes.
05:04 Donc, on fait Paris-Rennes pour pouvoir revenir au Mans par la suite.
05:07 - Mais, est-ce que vous savez, Samuel Tchol,
05:09 quel train est concerné par cette suppression ?
05:11 - Pour le moment, le sujet n'est pas figé.
05:13 Ça se joue dans les jours à venir.
05:15 Donc, la prochaine réunion du club LGV
05:17 aura lieu le 12 février prochain,
05:19 donc, c'est tout prochainement.
05:21 La décision sera arrêtée courant février,
05:23 pour 2025.
05:25 Et au-delà de l'actualité du moment,
05:29 il y a aussi, bien sûr, la sécurité pour l'avenir.
05:31 Ce qu'on aimerait, c'est pouvoir
05:33 contracter durablement,
05:35 pour avoir de la visibilité,
05:37 puisque c'est vrai que c'est un peu inconfortable
05:39 d'avoir à subir, comme ça,
05:41 des injonctions de calendrier
05:43 sur des périodes aussi courtes.
05:45 Ce que je tiens à préciser, aussi, c'est que
05:47 il y a vraiment un front uni sur cette question.
05:49 J'en présente les entreprises.
05:51 Alors, sur le sujet en question,
05:53 le club LGV est animé
05:55 directement par Bruno Lucas,
05:57 le président du MEDEF de la Mayenne,
05:59 puisque c'est un sujet local.
06:01 Bien sûr,
06:03 avec l'ensemble du collectif
06:05 Made in Mayenne, qui est derrière, donc,
06:07 présidé par Erwann Kota Dera.
06:09 Et nous sommes au total soutien de nos élus,
06:11 le premier, en l'occurrence, c'est Olivier Richefou,
06:13 qui, évidemment, est en première ligne là-dessus,
06:15 et qui a le soutien aussi de l'ensemble des élus,
06:17 et notamment de l'agglomération
06:19 de la vague. - Merci,
06:21 Patrick Sabier-Tual, patron du groupe actuel,
06:23 président du MEDEF, pays de la Loire,
06:25 et membre du club LGV d'avoir été notre invité ce matin.