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Hugo & Quentin 2024

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Transcription
00:00:00 Je vous souhaite une bonne fin de journée et à la prochaine.
00:00:03 Merci.
00:00:04 Merci.
00:00:05 Merci.
00:00:06 Merci.
00:00:07 Merci.
00:00:08 Merci.
00:00:09 Bye
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00:03:25 Merci, Nicole, Mel.
00:03:27 [toux]
00:03:29 [toux]
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00:03:33 Monsieur le Premier ministre,
00:03:35 Mesdames et Messieurs les ministres,
00:03:37 Mesdames et Messieurs, bienvenue
00:03:39 dans cette maison.
00:03:41 Permettez-moi avant toute chose de vous souhaiter
00:03:43 à nouveau une belle et heureuse année
00:03:45 et de la souhaiter à nouveau
00:03:47 à nos compatriotes qui nous suivent ce soir.
00:03:49 Je ne reviendrai pas dans mon propos
00:03:53 introductif sur ce que j'ai pu évoquer
00:03:55 des fiertés des grands événements de l'année qui s'ouvre
00:03:57 pour donc 2024
00:03:59 que j'ai déjà détaillé
00:04:01 le 31 décembre dernier
00:04:03 ni sur les grands sujets de politique
00:04:05 internationale ou les sujets les plus institutionnels.
00:04:07 Nous pourrons y revenir dans le cadre
00:04:09 des questions qui seront les vôtres.
00:04:11 Mais après 6 ans et demi
00:04:13 d'action
00:04:15 au service des Français,
00:04:17 j'ai tenu
00:04:19 à vous retrouver en ce moment décisif
00:04:21 pour dire au pays
00:04:23 d'où nous venons et où nous allons.
00:04:25 Alors, d'où nous venons,
00:04:27 parce que les dernières années, nous avons
00:04:29 évidemment subi des crises
00:04:31 pandémie,
00:04:33 retour de la guerre, j'y reviendrai, etc.
00:04:35 Mais nous avons
00:04:37 collectivement cherché à suivre une ligne claire
00:04:39 libérer les énergies,
00:04:41 protéger les Français,
00:04:43 unir la nation.
00:04:45 Et nous pouvons compter sur des forces
00:04:47 retrouvées, forces économiques
00:04:49 et sociales.
00:04:51 Nous avons créé plus de 2 millions d'emplois,
00:04:53 rouvert plus de 300 usines,
00:04:55 réussi un chemin à la fois
00:04:57 de création d'activités et de décarbonation
00:04:59 de notre économie,
00:05:01 forces républicaines aussi
00:05:03 de l'État retrouvée, de ceux qui les servent.
00:05:05 Nous avons massivement
00:05:07 réinvesti dans nos armées,
00:05:09 pour nos policiers et nos gendarmes, pour notre justice,
00:05:11 mais aussi pour notre école et notre santé,
00:05:13 pour ne citer que quelques exemples.
00:05:15 Ce qui fait qu'au moment où je vous parle, oui, nous sommes
00:05:17 mieux armés qu'il y a 6 ans et demi.
00:05:19 Mais où allons-nous ?
00:05:23 Et nous le vivons tous.
00:05:25 Au fond,
00:05:27 le monde d'hier est en train de s'effacer.
00:05:29 L'ordre international
00:05:31 que nous connaissions est bousculé.
00:05:33 La guerre revient
00:05:35 sur le sol européen,
00:05:37 avec l'agression russe en Ukraine, il y a près de 2 ans
00:05:39 maintenant. La guerre revient
00:05:41 au Proche-Orient, avec l'attaque terroriste du Hamas
00:05:43 le 7 octobre dernier,
00:05:45 qui a plongé
00:05:47 toute la région dans la guerre.
00:05:49 Nous vivons, nous le savons
00:05:51 aussi, la crise du modèle démocratique
00:05:53 en France, en Europe et dans beaucoup d'autres pays.
00:05:55 La crise climatique provoque
00:05:57 des inquiétudes et pousse
00:05:59 à des transitions qui divisent parfois
00:06:01 nos pays, on le voit partout là aussi en Europe,
00:06:03 et l'irruption de nouvelles
00:06:05 technologies bouleverse beaucoup de nos repères.
00:06:07 Pourtant,
00:06:09 au moment où notre pays
00:06:11 est à la fois menacé par les tensions
00:06:13 du monde, et ces
00:06:15 divisions de l'intérieur que nous avons encore
00:06:17 vécues ces derniers mois, et sur lesquelles nous
00:06:19 reviendrons peut-être,
00:06:21 je suis convaincu
00:06:23 que nous avons tous les atouts pour réussir.
00:06:25 Convaincu que nous n'en avons pas fini
00:06:29 avec notre histoire de progrès,
00:06:31 et que nos enfants vivront mieux
00:06:33 demain que nous ne vivons aujourd'hui.
00:06:35 Et c'est pour faire face à ces défis,
00:06:37 et à ce moment très précis
00:06:39 du mandat que m'ont confié les
00:06:41 Français, que j'ai voulu nommer
00:06:43 un nouveau gouvernement.
00:06:45 Pourquoi ce gouvernement,
00:06:47 le plus resserré
00:06:49 et le plus jeune
00:06:51 de l'histoire de la Vème République ?
00:06:53 Parce que
00:06:55 cette époque de crise, que je décris rapidement,
00:06:57 suppose avant tout
00:06:59 audace, action et efficacité.
00:07:01 Dans les mois, dans les années à venir,
00:07:05 se décidera le destin des
00:07:07 prochaines générations. C'est tout l'enjeu.
00:07:09 C'est tout notre défi.
00:07:11 Voilà pourquoi nous sommes là.
00:07:13 Voilà pourquoi démocrates,
00:07:15 écologistes, républicains
00:07:17 se rassemblent autour d'un même projet
00:07:19 pour agir au service des Français.
00:07:21 Et au fond, avec une ligne simple,
00:07:23 pour que la France
00:07:25 reste la France.
00:07:27 Pour que la France demeure
00:07:29 cette nation
00:07:31 du bon sens, de résistance
00:07:33 et des lumières.
00:07:35 Le Premier ministre
00:07:37 aura à détailler
00:07:39 les jours qui viennent, après un travail
00:07:41 avec les ministres de son gouvernement,
00:07:43 la force politique, et tout particulièrement
00:07:45 sa majorité au Parlement
00:07:47 et les groupes aussi au Sénat.
00:07:49 Le calendrier de l'action
00:07:51 qui est la sienne, il l'exposera lors de sa
00:07:53 déclaration de politique générale. Je veux ici
00:07:55 essayer de dire le sens profond
00:07:57 de cette action.
00:07:59 Rendre au fond
00:08:01 la France plus forte et plus juste.
00:08:03 C'est ça le combat des prochaines années.
00:08:05 Et au-delà, dans lequel
00:08:07 nous devons conduire la France pour
00:08:09 les décennies qui viennent.
00:08:11 La France sera plus forte
00:08:13 dans ce monde de bouleversements
00:08:15 si nous sommes d'abord plus unis.
00:08:17 Si nous réapprenons à partager
00:08:19 des valeurs, une culture
00:08:21 commune, le sens du respect,
00:08:23 dans les salles de classe, dans la rue,
00:08:25 dans les transports, comme dans les commerces.
00:08:27 C'est pourquoi, comme
00:08:29 je l'ai indiqué le 31 décembre dernier,
00:08:31 lors de mes voeux, nous engagerons
00:08:33 un réarmement civique.
00:08:35 Chaque génération de Français
00:08:37 doit apprendre
00:08:39 ce que la République veut dire.
00:08:41 Une histoire,
00:08:43 des devoirs, des droits, une langue,
00:08:45 un imaginaire.
00:08:47 Le sens profond du respect et de l'engagement.
00:08:49 Et cela dès l'enfance.
00:08:51 En renforçant
00:08:53 le soutien et l'exigence vis-à-vis
00:08:55 des parents,
00:08:57 en reprenant aussi le contrôle
00:08:59 de nos écrans,
00:09:01 qui trop souvent enferment
00:09:03 là où ils devraient libérer.
00:09:05 Sur la base de recommandations
00:09:07 que feront les experts que j'ai réunis la semaine dernière,
00:09:09 nous déterminerons le bon usage
00:09:11 des écrans pour nos enfants,
00:09:13 dans les familles, à la maison comme en classe.
00:09:15 Parce qu'il en va de l'avenir
00:09:17 de nos sociétés et de nos démocraties.
00:09:19 À l'école,
00:09:21 ensuite. Depuis
00:09:23 2017, nous avons entamé
00:09:25 un choc des savoirs, le retour
00:09:27 des fondamentaux, l'enseignement, le dédoublement des classes.
00:09:29 Et nous allons le poursuivre
00:09:31 avec des maîtres mieux formés,
00:09:33 mieux payés, une rénovation
00:09:35 des programmes, des évaluations
00:09:37 en chaque niveau.
00:09:39 Dès la rentrée 2024,
00:09:41 l'instruction civique
00:09:43 sera refondée.
00:09:45 Son volume horaire sera doublé,
00:09:47 une heure par semaine dès la 5e,
00:09:49 avec en appui les
00:09:51 grands textes fondateurs de la Nation.
00:09:53 Mais l'école dans laquelle
00:09:57 la confiance aussi se déploie,
00:09:59 où on forge pleinement et on exprime
00:10:01 les talents de chacun,
00:10:03 doit donner une place à la culture
00:10:05 et au sport.
00:10:07 C'est pourquoi nous avons instauré
00:10:09 demi-heure de sport
00:10:11 quotidienne en primaire
00:10:13 et deux heures supplémentaires par semaine au collège.
00:10:15 Mais au-delà de cela,
00:10:17 l'éducation artistique et culturelle
00:10:19 que nous avons déployée
00:10:21 dans nos écoles depuis maintenant un peu plus de 6 ans
00:10:23 va se renforcer. Comme pour
00:10:25 la musique et les arts plastiques,
00:10:27 je souhaite que le théâtre devienne
00:10:29 un passage obligé au collège
00:10:31 dès la rentrée prochaine.
00:10:33 Parce que cela donne confiance,
00:10:35 cela apprend l'oralité, le contact
00:10:37 aux grands textes. Et parce
00:10:39 que la France est aussi une histoire,
00:10:41 un patrimoine qui se transmet
00:10:43 et qui unit, l'histoire de l'art
00:10:45 retrouvera sa place à la rentrée prochaine
00:10:47 au collège et au lycée.
00:10:49 La tenue unique
00:10:51 qui a donné lieu à tant de débats ces derniers mois
00:10:53 dans notre pays
00:10:55 et qui efface les inégalités entre les familles
00:10:57 en même temps qu'elle crée les conditions du respect
00:10:59 sera
00:11:01 expérimentée dès cette année
00:11:03 dans une centaine d'établissements,
00:11:05 tous volontaires.
00:11:07 Cette expérimentation
00:11:09 sera évaluée
00:11:11 méthodiquement
00:11:13 et sur la base des résultats,
00:11:15 s'ils sont concluants, nous la généraliserons en 2026.
00:11:17 Nous instituerons dans chaque collège et dans chaque lycée
00:11:21 dès la fin de cette année
00:11:23 une cérémonie de remise
00:11:25 des diplômes, rite républicain
00:11:27 d'unité, de fierté
00:11:29 et de reconnaissance.
00:11:31 La famille et l'école au font pour faire
00:11:33 des républicains
00:11:35 en même temps que pour transmettre
00:11:37 des savoirs.
00:11:39 Mais avoir une France plus forte,
00:11:43 c'est aussi assurer l'ordre.
00:11:45 L'ordre en contrôlant mieux nos frontières
00:11:47 grâce
00:11:49 aux textes que nous avons pu voter en France
00:11:51 comme ceux que nous avons voté au niveau européen
00:11:53 et la poursuite aussi de ce que nous avons
00:11:55 renforcé ces dernières années.
00:11:57 L'ordre en luttant contre les incivilités
00:11:59 grâce à un doublement
00:12:01 de la présence policière dans nos rues.
00:12:03 C'est le cœur de la stratégie
00:12:05 annoncée il y a quelques années à Roubaix
00:12:07 par les emplois créés et les réformes conduites.
00:12:09 L'ordre
00:12:11 en luttant contre la drogue
00:12:13 qui ces dernières années se déploie
00:12:15 pas simplement dans les grandes villes mais dans des villes moyennes
00:12:17 qui la connaissaient moins, parfois même
00:12:19 dans des villages, grâce à la
00:12:21 multiplication des opérations placenet
00:12:23 frappant les narcotrafiquants
00:12:25 qui se conduiront
00:12:27 dans toutes les catégories de villes.
00:12:29 Et nous allons accroître le rythme
00:12:31 à partir de la semaine prochaine
00:12:33 10 opérations de ce type seront conduites chaque semaine.
00:12:35 L'ordre
00:12:37 en luttant aussi contre l'islam radical
00:12:39 en appliquant méthodiquement la loi
00:12:41 que nous avons votée
00:12:43 il y a maintenant un peu plus de deux ans
00:12:45 qui nous a permis de fermer
00:12:47 des associations, des établissements qui ne respectaient pas
00:12:49 les règles de la République
00:12:51 qui nous a permis aussi de mettre
00:12:53 fin depuis le 1er janvier au système
00:12:55 des imams détachés. Nous tiendrons
00:12:57 cette ligne de fermeté républicaine.
00:12:59 La France
00:13:01 sera plus forte aussi si elle produit
00:13:03 davantage.
00:13:05 La pandémie a montré
00:13:07 que pour nombre de biens essentiels
00:13:09 les médicaments par exemple
00:13:11 nous dépendions trop souvent de l'étranger
00:13:13 et les solutions
00:13:15 technologiques de demain, en particulier pour la croissance
00:13:17 verte ou le numérique, risquent
00:13:19 d'être produites
00:13:21 dans d'autres continents que le nôtre.
00:13:23 C'est pourquoi nous devons
00:13:25 accélérer dans le réarmement
00:13:27 académique, scientifique, technologique,
00:13:29 industriel et agricole
00:13:31 déjà largement engagé
00:13:33 grâce aux réformes conduites depuis six ans,
00:13:35 grâce au plan de relance, puis
00:13:37 au programme France 2030. Là encore
00:13:39 c'est un choix d'indépendance.
00:13:41 Ne plus compter sur les autres puissances
00:13:43 pour écrire notre histoire,
00:13:45 produire l'intelligence dans nos universités,
00:13:47 notre énergie dans nos centrales nucléaires
00:13:49 et nos installations de renouvelables,
00:13:51 notre alimentation dans nos fermes,
00:13:53 nos biens de consommation décarbonés dans nos usines,
00:13:55 en français et en européen.
00:13:57 Et c'est possible.
00:13:59 Nous avons déjà beaucoup fait
00:14:01 et nous ferons beaucoup plus.
00:14:03 D'abord nous poursuivrons les investissements commencés,
00:14:05 les réformes engagées,
00:14:07 mais je souhaite que nous puissions
00:14:09 accélérer, car le monde
00:14:11 est en train d'accélérer. Regardez la Chine
00:14:13 ou les Etats-Unis d'Amérique. Sur ces technologies
00:14:15 ils vont beaucoup plus vite que nous,
00:14:17 européens et français.
00:14:19 Pour cela, nous mettrons fin
00:14:21 aux normes inutiles. Il y a encore trop de
00:14:23 complexités qui découragent les entrepreneurs,
00:14:25 les industriels, les commerçants, les agriculteurs,
00:14:27 les artisans, les maires,
00:14:29 ceux qui font.
00:14:31 Ces complexités bien souvent
00:14:33 protègent des rentes,
00:14:35 des statuts, des situations
00:14:37 établies. Et nous ne pouvons plus
00:14:39 nous le permettre.
00:14:41 C'est pourquoi je demande au gouvernement de supprimer
00:14:43 des normes, réduire des délais,
00:14:45 faciliter encore les embauches, augmenter
00:14:47 tous les seuils de déclenchement d'obligations.
00:14:49 C'est au fond la France du bon sens
00:14:53 plutôt que la France des tracas.
00:14:55 Vieilles anciennes, diront certains.
00:14:57 Je crois effectivement qu'en la matière,
00:14:59 nous avons eu trop de tabous.
00:15:01 C'est pourquoi je demande
00:15:03 au gouvernement de porter
00:15:05 un acte 2 d'une loi pour la croissance,
00:15:07 l'activité et les opportunités économiques
00:15:09 pour permettre de libérer
00:15:11 davantage encore ceux qui font, qui innovent,
00:15:13 qui osent, qui travaillent.
00:15:15 Produire plus,
00:15:17 innover davantage, aller plus vite.
00:15:19 Ceci
00:15:21 et cette indépendance par le travail et la production,
00:15:23 nous pourrons le faire aussi parce que plus de Français
00:15:25 travailleront. C'est le sens d'ailleurs
00:15:27 de beaucoup de réformes conduites l'année dernière,
00:15:29 même quand elles étaient impopulaires.
00:15:31 Mais nous le savons tous,
00:15:33 notre pays, encore aujourd'hui,
00:15:35 manque de travailleurs dans les fermes,
00:15:37 dans nos restaurants, chez nos artisans,
00:15:39 pour aider les personnes âgées ou les personnes
00:15:41 handicapées chez eux. C'est une réalité.
00:15:43 Et il risque de manquer demain de travailleurs
00:15:47 dans les métiers que nous sommes en train de créer,
00:15:49 du nucléaire jusqu'au numérique
00:15:51 et à beaucoup d'autres.
00:15:53 Pour mettre fin à cette anomalie,
00:15:55 nous devons
00:15:57 former davantage selon les besoins
00:15:59 de la nation. Nous avons commencé ce travail
00:16:01 avec la réforme du lycée professionnel,
00:16:03 de nos universités.
00:16:05 Cet effort, nous l'accélérons
00:16:07 cette année et jusqu'à la rentrée prochaine.
00:16:09 Le gouvernement incitera
00:16:11 aussi à la création et la reprise d'un emploi
00:16:13 avec, dès le printemps prochain,
00:16:15 un acte 2 de la réforme du marché
00:16:17 du travail lancé en 2017,
00:16:19 c'est-à-dire des règles plus sévères quand des offres
00:16:21 d'emploi sont refusées
00:16:23 et un meilleur accompagnement de nos chômeurs.
00:16:25 La formation,
00:16:27 mais aussi l'accompagnement à l'emploi sur des choses
00:16:29 très concrètes, comme le logement
00:16:31 ou les transports. Ceci
00:16:33 pour atteindre le plein emploi.
00:16:35 La France sera plus forte
00:16:37 si elle retrouve son indépendance financière.
00:16:39 Nous avons beaucoup
00:16:41 dépensé pendant la crise Covid, nous le savons
00:16:43 tous, et j'assume ces dépenses parce qu'elles
00:16:45 ont surtout protégé nos capacités
00:16:47 de production et une reprise très rapide.
00:16:49 Et les chiffres sont là pour le montrer.
00:16:51 Mais retrouver
00:16:53 notre indépendance financière, c'est
00:16:55 d'abord et avant tout créer
00:16:57 plus de richesses.
00:16:59 Je vais donner un chiffre très simple. Si la France
00:17:01 avait le taux d'activité
00:17:03 et le taux d'emploi de l'Allemagne, nous n'aurions pas de
00:17:05 problème de finances publiques. Et donc le cœur
00:17:07 de la bataille budgétaire,
00:17:09 c'est une bataille pour l'activité et la création
00:17:11 d'emplois et de richesses.
00:17:13 Et à côté de ça, le gouvernement
00:17:15 aura aussi à bâtir une ambitieuse
00:17:17 revue des dépenses pendant ce semestre,
00:17:19 une vraie réforme de l'État pour dégager aussi
00:17:21 de l'efficacité dans nos dépenses
00:17:23 publiques. La France
00:17:25 sera plus forte car elle dépendra
00:17:27 encore moins de l'étranger pour son énergie
00:17:29 grâce à davantage de nucléaire
00:17:31 et d'énergie renouvelable. Le programme que nous
00:17:33 allons accélérer, j'y reviendrai au mois de juin,
00:17:35 et sera armé face aux aléas du
00:17:37 changement climatique. Nos compatriotes
00:17:39 à La Réunion, dans le Pas-de-Calais, mais
00:17:41 il y a quelques mois en Bretagne ou en Normandie,
00:17:43 l'ont encore vécu.
00:17:45 On sait bien que nous devons réduire nos fragilités
00:17:47 face aux tempêtes, aux incendies,
00:17:49 aussi aux canicules et aux sécheresses,
00:17:51 et ceci avec un plan d'adaptation
00:17:53 et de résilience sur nos territoires
00:17:55 bâti avec nos maires, nos élus locaux,
00:17:57 en métropole comme dans nos outre-mer.
00:17:59 Notre France sera aussi
00:18:01 plus forte par la relance
00:18:03 de sa natalité.
00:18:05 Nous étions jusqu'à récemment un pays
00:18:07 dont c'était la force, sans doute
00:18:09 la singularité en Europe, quand on se comparait aux voisins.
00:18:11 Et c'est moins vrai depuis
00:18:13 quelques années. Alors il y a
00:18:15 derrière cela des angoisses qui
00:18:17 vont avec la société, peut-être des choix
00:18:19 pris jadis sur certains
00:18:21 sujets financiers. Il appartiendra
00:18:23 au gouvernement de poursuivre
00:18:25 ce travail, mais je voudrais
00:18:27 insister sur deux points
00:18:29 pour essayer d'améliorer les choses.
00:18:31 Après l'allongement du congé
00:18:33 paternité, je crois profondément
00:18:35 que la mise en place d'un nouveau congé de naissance
00:18:37 sera un élément
00:18:39 utile dans une telle stratégie.
00:18:41 Congé de naissance qui viendra remplacer
00:18:43 le congé parental actuel.
00:18:45 D'abord, il sera mieux rémunéré, il permettra
00:18:47 aux deux parents d'être auprès de leur enfant pendant
00:18:49 six mois, s'ils le souhaitent.
00:18:51 Et surtout, il sera plus court
00:18:53 que le congé parental actuel qui peut
00:18:55 parfois aller jusqu'à trois ans et qui éloigne
00:18:57 beaucoup de femmes du marché du travail,
00:18:59 mais qui aussi crée beaucoup d'angoisse parce
00:19:01 qu'il est extrêmement peu et mal
00:19:03 rémunéré et donc crée des situations
00:19:05 parfois impossibles.
00:19:07 La natalité baisse aussi
00:19:09 parce que l'infertilité progresse.
00:19:11 Et je parle là
00:19:13 d'une forme de tabou du siècle,
00:19:15 mais les mœurs se changent,
00:19:17 on fait
00:19:19 des enfants de plus en plus tard, l'infertilité
00:19:21 masculine comme féminine
00:19:23 a beaucoup progressé ces dernières années
00:19:25 et fait souffrir beaucoup de couples.
00:19:27 Un grand plan de lutte contre ce
00:19:29 fléau sera engagé pour permettre
00:19:31 justement ce réarmement démographique.
00:19:33 Enfin, la France sera
00:19:35 plus forte parce que l'Europe sera plus puissante.
00:19:37 Je n'ai jamais opposé ces deux notions,
00:19:39 je les défends même comme des complémentarités.
00:19:41 Nous avons beaucoup fait ces dernières
00:19:43 années pour une Europe de la santé,
00:19:45 une Europe de la défense, une Europe des technologies
00:19:47 et des grands programmes avec des vrais résultats.
00:19:49 Et on pourra y revenir si vous le souhaitez.
00:19:51 Nous devons encore aller plus loin
00:19:53 sur ce sujet. Les élections
00:19:55 européennes seront un rendez-vous et un moment
00:19:57 de vérité. Mais je crois profondément
00:19:59 que dans ce dérèglement que
00:20:01 j'évoquais, une Europe
00:20:03 plus puissante, plus unie, plus souveraine
00:20:05 est un élément de réponse indispensable
00:20:07 pour notre pays.
00:20:09 La France sera plus forte
00:20:11 grâce à ses objectifs
00:20:15 et à quelques-unes des actions
00:20:17 que je viens ici desquisser.
00:20:19 Et c'est grâce à cela qu'elle
00:20:21 pourra aussi être plus juste.
00:20:23 La première des
00:20:25 injustices, je l'ai
00:20:27 plusieurs reprises évoquées,
00:20:29 c'est, et cela reste
00:20:31 malheureusement, celle du déterminisme
00:20:33 social et familial.
00:20:35 Nous n'avons pas
00:20:37 les mêmes chances, et je dois reconnaître avec
00:20:39 honnêteté qu'après six ans et demi à l'endroit
00:20:41 où les Français m'ont mis, nous avons
00:20:43 amélioré des choses, mais nous ne les avons pas radicalement
00:20:45 changées. C'est-à-dire
00:20:47 que l'avenir des enfants de la République
00:20:49 reste encore pas trop déterminé
00:20:51 par le nom de famille, l'endroit où l'on est né,
00:20:53 le milieu auquel
00:20:55 on appartient. C'est la pire des injustices.
00:20:57 L'inégalité de départ.
00:20:59 La promesse républicaine, c'est celle de l'égalité
00:21:01 des chances. Et au fond,
00:21:03 je veux qu'on mette fin à cette France
00:21:05 du "ceci n'est pas pour moi"
00:21:07 ou "ceci n'est pas pour toi".
00:21:09 De ces enfants qui continuent à se dire que parce
00:21:11 qu'ils viennent de ce quartier, qu'ils
00:21:13 ont ce nom, l'accès à telle formation
00:21:15 ou tel diplôme, l'accès à la culture
00:21:17 ne leur est pas dû,
00:21:19 n'est pas un droit pour eux.
00:21:21 Ça existe. C'est une réalité.
00:21:23 Et aussi longtemps que ça existe, ça vient éroder
00:21:25 l'adhésion à la promesse républicaine et tout ce que je viens
00:21:27 de vous dire sur l'ordre ne sera pas possible.
00:21:29 Tout ce que je viens de vous dire sur la force
00:21:31 sera aussi affaibli.
00:21:33 Vous retrouverez une forme d'en même temps
00:21:35 qui est familier, mais qui n'est pas une faiblesse, qui est une double
00:21:37 radicalité, qui n'est pas une ambiguïté,
00:21:39 qui est une double ambition. Car, et c'est
00:21:41 vrai depuis le début de notre Troisième République,
00:21:43 l'ordre va
00:21:45 avec le progrès. L'autorité
00:21:47 va avec l'émancipation.
00:21:49 Indissociable. Et donc
00:21:51 oui, la réponse à cela, c'est
00:21:53 l'école, l'école, l'école. Là aussi.
00:21:55 Continuer le travail commencé avec encore plus
00:21:57 de force
00:21:59 auprès des enfants les plus en difficulté,
00:22:01 systématiser les devoirs faits au collège
00:22:03 en particulier dans les
00:22:05 endroits les plus en difficulté, c'est
00:22:07 indispensable. Travailler sur les vacances et le temps scolaire.
00:22:09 Premier ministre
00:22:11 Naguer, ministre de l'Éducation nationale, avait commencé
00:22:13 ce travail pour décaler les examens
00:22:15 parce que les vacances longues sont un élément
00:22:17 d'injustice sociale.
00:22:19 Et commencer aussi dès la cinquième
00:22:21 l'accompagnement à l'orientation
00:22:23 qui est un élément
00:22:25 absolument décisif d'une plus grande égalité.
00:22:27 Et c'est tout ce que nous allons conduire
00:22:29 au collège, au lycée et au
00:22:31 premier cycle universitaire avec les
00:22:33 ministres qui sont maintenant en charge de ces sujets.
00:22:35 C'est aussi ce travail que je veux continuer
00:22:37 par un meilleur accès à la culture
00:22:39 et qui sera au cœur du
00:22:41 mandat de la ministre, faire en sorte
00:22:43 que d'où conviennent des
00:22:45 quartiers populaires, urbains
00:22:47 à notre ruralité, on puisse
00:22:49 avoir accès à la culture
00:22:51 dès l'école
00:22:53 et après.
00:22:55 La deuxième
00:22:57 injustice fondamentale
00:22:59 c'est que l'effort et le mérite ne sont pas
00:23:01 suffisamment reconnus. Je crois dans cette France
00:23:03 en effet du travail et du mérite.
00:23:05 Et si nous avons déjà
00:23:07 beaucoup fait pour que le travail paie mieux que l'inactivité,
00:23:09 on pourra y revenir, on a
00:23:11 substantiellement fait et nous sommes
00:23:13 sans doute le pays d'Europe où le pouvoir
00:23:15 d'achat des travailleurs et des
00:23:17 travailleurs les plus modestes a le plus progressé
00:23:19 ces cinq dernières années malgré l'inflation.
00:23:21 Ce n'est pas assez.
00:23:23 Et au fond, il y a
00:23:25 ce que j'appellerais une France de l'angle mort.
00:23:27 C'est tous nos
00:23:29 compatriotes qui gagnent déjà trop
00:23:31 pour être aidés et pas assez pour bien vivre.
00:23:33 C'est la France
00:23:35 populaire, la France des classes moyennes,
00:23:37 la France qui dit quand vous proposez quelque chose, c'est jamais pour moi.
00:23:39 Et pourtant, c'est celle qui tient le pays.
00:23:43 Et donc, au cœur
00:23:45 du mandat du gouvernement,
00:23:47 je souhaite qu'il y ait justement
00:23:49 un travail ardent
00:23:51 pour aller plus loin,
00:23:53 pour reconnaître cela,
00:23:55 pour donner plus de dynamique aux carrières,
00:23:57 pour permettre de mieux gagner sa vie
00:23:59 par le travail, avec l'adaptation
00:24:01 de nos dispositifs fiscaux et sociaux,
00:24:03 mais aussi avec des négociations
00:24:05 dans certaines branches pour que la dynamique
00:24:07 salariale soit au rendez-vous des efforts.
00:24:09 Il en va de même pour nos fonctionnaires,
00:24:11 pour lesquels le principal
00:24:13 critère d'avancement et de rémunération
00:24:15 devra être
00:24:17 à côté de l'ancienneté et également
00:24:19 le mérite, en tout cas
00:24:21 bien davantage qu'aujourd'hui. Ce sera au cœur
00:24:23 d'une réforme qui va commencer
00:24:25 dans les prochaines semaines.
00:24:27 Une France plus juste, c'est aussi une France
00:24:29 qui sait accompagner
00:24:31 les transitions qui sont à l'œuvre. Je le disais,
00:24:33 beaucoup des changements qui sont en cours,
00:24:35 et on le voit partout en Europe, nourrissent
00:24:37 de l'inquiétude, parce que si nous
00:24:39 n'y prenons pas garde,
00:24:41 et la France l'a vécu avec la crise
00:24:43 que nous avons traversée ensemble des Gilets jaunes,
00:24:45 ces transitions sont injustes.
00:24:47 Elles frappent encore plus
00:24:49 ceux qui sont
00:24:51 dans la difficulté, ceux qui ont déjà
00:24:53 à peine les moyens de vivre de leur travail,
00:24:55 qui sont souvent dans les logements les moins bien isolés,
00:24:57 qui, par nécessité, sont obligés
00:24:59 de rouler dans des véhicules
00:25:01 individuels qui sont parfois encore les plus polluants.
00:25:03 Il ne s'agit pas de stigmatiser cette France-là.
00:25:05 Au contraire, il faut l'aider à la transition.
00:25:07 C'est ça l'écologie à la française.
00:25:09 C'est une écologie de justice
00:25:11 et de souveraineté.
00:25:13 Et donc, nous allons accroître
00:25:15 dans les prochains mois, d'abord l'accompagnement de nos
00:25:17 agriculteurs pour les aider, justement,
00:25:19 à améliorer leurs pratiques,
00:25:21 jamais en les laissant sans solution.
00:25:23 Simplification, accompagnement
00:25:25 et investissement.
00:25:27 Accompagner
00:25:29 les Français en investissant
00:25:31 dans les transports en commun, en les aidant
00:25:33 par le bonus écologique, mais aussi
00:25:35 le leasing social pour la voiture à 100 euros à changer de véhicule,
00:25:37 et à les accompagner encore davantage
00:25:39 et de manière plus simple pour rénover
00:25:41 leur logement.
00:25:43 Faire de la transition
00:25:45 écologique
00:25:47 une transition juste.
00:25:49 La France plus juste, enfin, c'est celle
00:25:51 qui accompagne chacun grâce à nos services publics.
00:25:53 En la matière,
00:25:55 beaucoup de Français ont le sentiment légitime
00:25:57 de ne pas en avoir pour leur argent,
00:25:59 si je puis dire. Pas de médecins
00:26:01 disponibles lorsqu'ils sont malades,
00:26:03 pas d'agents au bout du fil quand ils font une démarche,
00:26:05 des délais trop longs
00:26:07 dans les papiers d'identité, et parfois
00:26:09 même le sentiment que ça fonctionne
00:26:11 surtout pour ceux qui ont des passe-droits.
00:26:13 Lors
00:26:15 du premier quinquennat,
00:26:17 nous avons beaucoup fait sur ce sujet. On a réinvesti,
00:26:19 on a déconcentré beaucoup de services publics,
00:26:21 on a recréé des sous-préfectures, ce n'était pas rêvé depuis des
00:26:23 décennies. On a rouvert des trésoreries
00:26:25 sur le terrain, on a rouvert des brigades de
00:26:27 gendarmerie, on vient encore d'enclencher un mouvement pour
00:26:29 en rouvrir 200.
00:26:31 J'avais fait une promesse, ici même,
00:26:33 à la fin du Grand débat,
00:26:35 que dans chaque canton,
00:26:37 il y ait une maison France Service.
00:26:39 Promesse tenue,
00:26:41 même dépassée.
00:26:43 2 700 maisons France Service
00:26:45 existent aujourd'hui partout
00:26:47 sur le terrain, ce qui place chacun d'entre nous
00:26:49 à 20 minutes de l'une d'entre elles.
00:26:51 On habite un quartier populaire,
00:26:53 en ruralité,
00:26:55 dans les grandes villes. Mais soyons lucides,
00:26:57 nous n'y sommes pas encore,
00:26:59 parce qu'on est encore prisonniers, sans doute, de trop de tabous,
00:27:01 de prêtes à penser.
00:27:03 Je demande donc au gouvernement de sortir,
00:27:05 si je puis dire, des codes et des cases,
00:27:07 d'envisager des solutions plus radicales
00:27:09 pour mettre fin à ce qui alimente
00:27:11 ce sentiment de déclassement.
00:27:13 Solution radicale pour mettre fin
00:27:15 au scandale des déserts médicaux,
00:27:17 en simplifiant les règles
00:27:19 venues d'en haut, en permettant
00:27:21 d'adapter ces règles au terrain,
00:27:23 pour permettre des coordinations plus simples,
00:27:25 en dégageant du temps aux médecins,
00:27:27 pour mieux travailler
00:27:29 entre médecine de ville et hôpital,
00:27:31 avec aussi ce qu'on appelle les professions paramédicales,
00:27:33 ce qui sera au cœur du mandat
00:27:35 de la ministre,
00:27:37 afin que chaque médecin, mais aussi paramédicaux,
00:27:39 puissent voir plus de patients.
00:27:41 Mais aussi en assumant,
00:27:43 sur le terrain, de régulariser
00:27:45 nombre de médecins étrangers
00:27:47 qui tiennent parfois à bout de bras
00:27:49 nos services de soins, et que nous laissons
00:27:51 dans une précarité administrative qui est
00:27:53 complètement inefficace.
00:27:55 Solution radicale en taillant enfin
00:27:57 dans le vif des dépenses inutiles, des doublons administratifs,
00:27:59 du millefeuille, comme on l'appelle,
00:28:01 pour permettre un service plus efficace
00:28:03 auprès des Français, et des règles
00:28:05 beaucoup plus simples et rapides, par les simplifications
00:28:07 que j'évoquais tout à l'heure. Au fond,
00:28:09 nous devons avoir la force, l'énergie
00:28:11 dans ce moment d'envisager
00:28:13 ce que nous n'envisagions plus,
00:28:15 d'oser ce que nous n'osions même plus penser,
00:28:17 de retrouver de l'audace.
00:28:19 Vous l'avez compris,
00:28:21 il s'agit de faire
00:28:23 preuve d'efficacité,
00:28:25 de briser même certains tabous,
00:28:27 de ne pas avoir peur de soulever certains mécontentements
00:28:29 au service des Français.
00:28:31 C'est bien sûr au gouvernement
00:28:33 d'insuffler ce mouvement,
00:28:35 et je sais qu'il ne ménagera ni son énergie, ni son talent.
00:28:37 Mais chacun
00:28:39 doit prendre sa part.
00:28:41 L'État, bien sûr,
00:28:43 doit être là pour accompagner, pour impulser,
00:28:45 jamais pour entraver.
00:28:47 Mais la force de mouvement
00:28:49 réside aussi en chacun de nous.
00:28:51 Nous avons besoin d'une France
00:28:53 de l'engagement et de la mobilisation civile.
00:28:55 Parce qu'être Français,
00:28:57 c'est avant tout avoir
00:28:59 des droits et des devoirs,
00:29:01 c'est porter une certaine idée de notre
00:29:03 nation, de son histoire, de son ambition.
00:29:05 C'est pourquoi je compte aussi
00:29:07 sur l'engagement
00:29:09 et la mobilisation de nos compatriotes
00:29:11 en Hexagone et dans nos Outre-mer
00:29:13 pour prendre leur part
00:29:15 de cette mobilisation,
00:29:17 afin de rendre notre pays plus fort
00:29:19 et plus juste,
00:29:21 et de relever les défis du temps.
00:29:23 Vous l'avez compris,
00:29:25 je pense que beaucoup de choses sont possibles,
00:29:27 et je ne cède pas à l'esprit de résignation
00:29:29 que je vois quand même
00:29:31 à l'œuvre.
00:29:33 Il y a beaucoup de choses qui nous inquiètent,
00:29:35 légitimement, parce que beaucoup de changements sont en cours,
00:29:37 parce qu'on a vécu tant de crises.
00:29:39 Mais je crois que si
00:29:41 nous savons travailler ardemment,
00:29:43 avec beaucoup de bon sens, d'efficacité,
00:29:45 sans doute moins de lois, mais plus d'actions
00:29:47 concrètes, avec une détermination
00:29:49 sans faille,
00:29:51 nous aurons des résultats
00:29:53 au service à la fois du quotidien des Français,
00:29:55 mais aussi pour préparer l'avenir de la nation,
00:29:57 et cette France plus forte et plus juste.
00:29:59 De l'audace,
00:30:01 de l'efficacité, de l'action.
00:30:03 C'est ce qui est demandé à ce nouveau gouvernement,
00:30:05 ce à quoi je m'emploierai. Maintenant, je vais répondre à toutes vos questions.
00:30:09 -Bonsoir, monsieur le président.
00:30:11 Mesdames et messieurs,
00:30:13 chers collègues.
00:30:15 Jean-Rémi Baudot, au nom de l'association
00:30:17 La Presse présidentielle. On voulait juste rappeler
00:30:19 quelques petits points pour les personnes qui nous regardent
00:30:21 ou nous écoutent. Rappelez que les journalistes,
00:30:23 c'est une conférence de presse. Les journalistes sont libres de poser
00:30:25 toutes les questions qu'ils souhaitent aux chefs de l'Etat.
00:30:27 Aucune question n'est jamais
00:30:29 soumise en amont aux chefs de l'Etat, c'est toujours
00:30:31 mieux de le dire. Toutefois, dans un souci de lisibilité,
00:30:33 l'Elysée aimerait que cette conférence de presse
00:30:35 soit divisée en trois parties.
00:30:37 D'abord, un premier chapitre
00:30:39 national avec les réformes,
00:30:41 les annonces qui viennent d'être formulées,
00:30:43 puis une partie axée sur l'actualité
00:30:45 plus strictement politique
00:30:47 et enfin, les questions internationales.
00:30:49 Vous le voyez tous, on est très nombreux ce soir
00:30:51 afin que la parole puisse circuler
00:30:53 auprès d'un maximum de journalistes. L'association La Presse présidentielle
00:30:55 vous recommande
00:30:57 de vous encourager à ne formuler qu'une seule question
00:30:59 par prise de parole, question courte,
00:31:01 s'il vous plaît, et de la même manière,
00:31:03 monsieur le président, nous savons pouvoir compter sur la concision
00:31:05 de vos réponses.
00:31:07 Ne riez pas quand même.
00:31:09 Bonsoir, monsieur le président. Bastien Auger
00:31:15 pour TF1 et LCI. Vous avez parlé
00:31:17 à l'instant des classes moyennes et populaires
00:31:19 et de leur pouvoir d'achat.
00:31:21 Est-ce que vous pouvez nous préciser comment vous comptez
00:31:23 vous y prendre, comment vous demandez à votre gouvernement
00:31:25 de s'y prendre pour augmenter leur pouvoir d'achat ?
00:31:27 Est-ce que vous envisagez, par exemple,
00:31:29 d'augmenter le SMIC ? Et quand allez-vous
00:31:31 rendre effectif votre promesse
00:31:33 de baisser de 2 milliards
00:31:35 d'euros les impôts des Français ?
00:31:37 Et puis est-ce que tout cela aura du sens si vous
00:31:39 laissez les Français payer plus cher
00:31:41 leur électricité, comme c'est prévu le mois prochain ?
00:31:43 Je vous remercie.
00:31:45 C'est un tout. Le pouvoir d'achat,
00:31:47 c'est au fond la rencontre d'un coût de la vie
00:31:49 et de la rémunération
00:31:51 d'un travail.
00:31:53 La France a
00:31:55 beaucoup protégé face à l'inflation ces dernières
00:31:57 années. L'inflation énergétique,
00:31:59 nous avons dépensé 100 milliards d'euros pour
00:32:01 protéger nos compatriotes. Donc au moment
00:32:03 où les prix reviennent dans la norme,
00:32:05 il est légitime qu'il y ait en effet
00:32:07 des augmentations. Le gouvernement
00:32:09 y reviendra parce que,
00:32:11 soyons clairs, quand l'État protège, c'est
00:32:13 le contribuable d'aujourd'hui ou de demain qui paye, ce que
00:32:15 le consommateur ne paye pas. L'inflation,
00:32:17 c'est un impôt de l'extérieur.
00:32:19 Alors, oui, il y aura cette normalisation,
00:32:21 mais je le disais, nous avons beaucoup protégé.
00:32:23 Maintenant, pour aider les classes populaires
00:32:25 et les classes moyennes, d'abord,
00:32:27 nous allons tout faire pour
00:32:29 justement retrouver la maîtrise de nos prix.
00:32:31 Les prix de l'alimentation vont
00:32:33 revenir dans des zones qui sont
00:32:35 beaucoup plus raisonnables. On vient de le voir avec la fin
00:32:37 des négociations commerciales qu'on avait anticipées.
00:32:39 Il faut qu'il y ait un prix juste pour que
00:32:41 nos agriculteurs et nos PME
00:32:43 puissent vivre de leur travail,
00:32:45 mais on sera très loin de l'inflation
00:32:47 qu'on a connue l'année dernière,
00:32:49 même l'année d'avant. Et
00:32:51 nous allons être vigilants dans les prochains mois pour
00:32:53 tenir des prix qui permettent à chacun
00:32:55 de vivre et qui aident justement
00:32:57 à ce qu'on maîtrise
00:32:59 véritablement les prix de l'alimentaire.
00:33:01 Sur l'énergie,
00:33:03 on rentre dans une période de normalisation,
00:33:05 et une partie des prix de l'énergie servent à financer
00:33:07 notre programme nucléaire et notre renouvelable,
00:33:09 mais on a retrouvé de la maîtrise.
00:33:11 Et le gouvernement aura apporté un texte qui,
00:33:13 grâce à ce qu'on a négocié en Europe, va
00:33:15 nous permettre de ne plus avoir
00:33:17 la volatilité qu'on avait connue pendant la crise
00:33:19 liée à la guerre en Ukraine, c'est-à-dire
00:33:21 qu'on retrouve une énergie qu'on paye à nos coûts de production.
00:33:23 Et grâce au nucléaire
00:33:25 et à ce que nous sommes en train de développer, ça veut dire
00:33:27 une énergie dont on tient mieux les coûts, et avec
00:33:29 beaucoup plus de visibilité.
00:33:31 Dès cette année, le gouvernement aura
00:33:33 à tout faire pour que le travail paie mieux.
00:33:35 Alors, on a là aussi beaucoup fait.
00:33:37 Quand je regarde ces 5 dernières
00:33:39 années, le SMIC a augmenté de 20%.
00:33:41 20%.
00:33:43 Les smicards ont gagné du pouvoir
00:33:45 d'achat. Un travailleur
00:33:47 qui est au SMIC à temps complet a gagné
00:33:49 depuis 2017
00:33:51 9% de pouvoir d'achat. Et aucun
00:33:53 pays européen ne s'est arrivé. Parce qu'en plus
00:33:55 de ça, on a mis les 100 euros de primes d'activité,
00:33:57 promesse de sortie du Grand
00:33:59 Débat, parce qu'on a baissé l'impôt sur le revenu de 5 milliards,
00:34:01 concentré sur les classes moyennes, parce qu'on
00:34:03 a supprimé la taxe d'habitation.
00:34:05 Il faut continuer ce travail sur
00:34:07 plusieurs axes. D'abord, c'est tout un chantier
00:34:09 qu'on a lancé pour que notre fiscalité
00:34:11 et nos cotisations sociales permettent de mieux
00:34:13 accompagner d'abord ceux
00:34:15 qui reviennent au travail, mais aussi les Français
00:34:17 qui sont au SMIC et un peu
00:34:19 au-dessus du SMIC, parce que sinon on a une
00:34:21 frappe à bas salaire dans notre pays.
00:34:23 C'est ça l'un des problèmes qu'on a. La deuxième
00:34:25 chose, pour que branche par branche on ait des
00:34:27 dynamiques salariales, par
00:34:29 un partage de la valeur ajoutée et de la valeur créée, qui
00:34:31 soit beaucoup plus juste
00:34:33 et fort.
00:34:35 Là aussi on a commencé à le faire, on a 9 millions
00:34:37 et demi de nos compatriotes qui ont touché
00:34:39 les fameuses primes et le partage de la valeur
00:34:41 ajoutée. On va aller plus loin.
00:34:43 Et puis,
00:34:45 dès 2025, ça je vous dis c'est sur
00:34:47 2024, il y aura des mesures de court terme que le
00:34:49 ministre aura à annoncer,
00:34:51 donc sur la rémunération du travail. Il y aura un travail
00:34:53 avec les branches qui continuent de payer sous le
00:34:55 SMIC pour qu'elles réembauchent
00:34:57 davantage et qu'elles attirent plus de travailleurs, qu'elles améliorent
00:34:59 les conditions de travail et qu'elles permettent
00:35:01 d'avoir des dynamiques salariales retrouvées.
00:35:03 Et ça, ça vaut pour les métiers de la
00:35:05 restauration, les métiers du soin, beaucoup de métiers
00:35:07 d'ailleurs manuels et souvent difficiles.
00:35:09 C'est une des raisons pour lesquelles ils continuent à avoir du mal
00:35:11 à recruter. Et, on aura
00:35:13 entre autres dans notre trajectoire financière
00:35:15 2 milliards de baisse d'impôt
00:35:17 sur nos compatriotes qui sont dans ces catégories
00:35:19 en 2025. Et le gouvernement
00:35:21 reviendra sur le détail de la mesure.
00:35:23 Voilà les grands axes de la
00:35:25 stratégie.
00:35:27 Bonsoir
00:35:29 Monsieur le Président, Guillaume Darré pour France Télévisions.
00:35:31 Vous venez de faire de nouvelles annonces
00:35:33 concernant notamment le secteur de l'école.
00:35:35 Vous évoquez la question de l'éducation
00:35:37 civique. Très concrètement, est-ce que
00:35:39 vous êtes favorable par exemple à ce que les élèves de
00:35:41 primaire apprennent obligatoirement la
00:35:43 marseillaise comme chose pour
00:35:45 s'unir avec la nation ?
00:35:47 Est-ce que la généralisation de l'uniforme
00:35:49 c'est vraiment la priorité ? Est-ce que la priorité
00:35:51 c'est pas plutôt qu'il y ait un enseignant
00:35:53 en face de chaque élève ? Ce à quoi
00:35:55 vous vous étiez engagé personnellement
00:35:57 il y a quelques mois. On l'a vu, c'est pas encore
00:35:59 le cas partout. Et on l'a vu aussi ces derniers
00:36:01 jours, ça continue de faire débat et polémique
00:36:03 au sein même de votre gouvernement.
00:36:05 On reviendra sans doute dans le moment plus politique
00:36:07 sur ce sujet, je l'imagine.
00:36:09 Mais il n'y a pas de polémique dans le gouvernement sur le fait
00:36:11 qu'il doit y avoir un enseignant devant chaque élève.
00:36:13 Je vous rassure.
00:36:15 Tout se tient.
00:36:17 C'est-à-dire qu'on a un énorme travail
00:36:19 à faire avec les familles.
00:36:21 J'ai commencé par là.
00:36:23 Mais on a en effet
00:36:25 à l'école, et c'est ce qu'on a commencé
00:36:27 depuis 2017,
00:36:29 à aller au bout de ce choc des savoirs,
00:36:31 l'école primaire avec laquelle vous avez commencé,
00:36:33 c'est là où on apprend
00:36:35 à compter, à écrire, à lire,
00:36:37 aussi à se comporter. C'est là où on apprend des valeurs.
00:36:39 Je suis totalement favorable à ce qu'on apprenne la marseillaise
00:36:41 au primaire. Totalement.
00:36:43 C'est même indispensable.
00:36:45 C'est ce qui nous unit. C'est le fruit de notre histoire.
00:36:47 À ce qu'il y ait donc l'heure sanctuarisée,
00:36:49 si je puis dire, dès la cinquième,
00:36:51 d'instruction civique, avec un programme qui est redéfini
00:36:53 et qui permet de bien mieux connaître
00:36:55 à la fois l'histoire
00:36:57 de notre nation, de notre République,
00:36:59 de nos institutions et de nos grands textes.
00:37:01 Parce que c'est ce qui nous unit.
00:37:03 C'est ce qui nous permet
00:37:05 d'être ensemble en société, ce qui fait que,
00:37:07 et je l'avais dit, je m'en souviens
00:37:09 très bien à la fin du Grand Débat,
00:37:11 c'est ce qui sépare, c'est ce qui différencie
00:37:13 plutôt une nation d'une société.
00:37:15 Une société,
00:37:17 ce sont des individus libres qui coopèrent,
00:37:19 qui s'organisent, etc. Nous sommes une société.
00:37:21 Mais on est plus que ça.
00:37:23 On a un supplément d'âme. On a une langue,
00:37:25 une histoire, des choses intemporelles
00:37:27 qui nous lient. Et un mystérieux
00:37:29 projet commun qui fait que, face
00:37:31 à l'adversité, on se rassemble pour affronter
00:37:33 les événements. C'est ça,
00:37:35 une nation. C'est ça, quelque chose de spirituel
00:37:37 qui nous dépasse. Et ça,
00:37:39 ça prend à travers cette histoire et ces choses
00:37:41 aussi symboliques.
00:37:43 Et il faut retrouver aussi le sens du symbolique.
00:37:45 Et c'est pour ça que la Marseillaise en fait partie.
00:37:47 J'y suis favorable. La tenue
00:37:49 unique, ça n'est pas innocent.
00:37:51 C'est pas innocent, d'abord parce que ça a été un débat
00:37:53 de société. Pendant des semaines, tout le monde en a parlé.
00:37:55 Des semaines, que dis-je ? Dis-moi. Je ne peux
00:37:57 pas vous dire, ça ne sert à rien.
00:37:59 Non. Et moi, j'aime bien la méthode
00:38:01 que le gouvernement a décidé
00:38:03 d'employer, qui est pragmatique.
00:38:05 Ça fait débat.
00:38:07 N'ayons pas des débats,
00:38:09 si je puis dire, théoriques.
00:38:11 Nous ne renvoyons
00:38:13 pas dogme contre dogme, certitude contre certitude.
00:38:15 On expérimente,
00:38:17 on évalue,
00:38:19 on est transparent et on regarde.
00:38:21 C'est un débat. Il y a 100 établissements
00:38:23 qui sont candidats. On leur permet,
00:38:25 dès cette année, certains, je crois, vont le faire dès la sortie
00:38:27 des vacances d'hiver.
00:38:29 Ils le mettent en place, tenue unique
00:38:31 ou uniforme. Pour l'expérimentation, on va
00:38:33 même accompagner les familles. Ce sera pris en charge par
00:38:35 les collectivités locales et l'État.
00:38:37 Et on va mettre
00:38:39 les meilleurs experts. Ils vont évaluer.
00:38:41 Qu'est-ce que ça fait ? Est-ce qu'on apprend mieux ? Est-ce que ça ne change rien ?
00:38:43 Est-ce que ça crée des tensions ?
00:38:45 Le débat public sera ainsi
00:38:47 éclairé. C'est ça une démocratie
00:38:49 adulte.
00:38:51 Et à l'aune de ce qui aura été évalué,
00:38:53 on dira, ça marche, ça ne marche pas, ça ne sert
00:38:55 à rien. Et on décidera de le généraliser ou pas.
00:38:57 Je crois que c'est la bonne manière d'avancer.
00:38:59 Enfin, oui,
00:39:01 j'ai dit dès le début, le choc des savoirs,
00:39:03 c'est avoir des maîtres mieux formés.
00:39:05 C'est pourquoi on va complètement
00:39:07 revoir tout cela. Moi, je crois à un système
00:39:09 en lien avec notre université,
00:39:11 mais où on a
00:39:13 au fond des compatriotes qui veulent enseigner
00:39:15 et qui, dès après le baccalauréat,
00:39:17 puissent être formés au métier d'enseignant.
00:39:19 Je ne vais pas dire tout de suite qu'on va
00:39:21 revenir au vieux système de nos écoles normales.
00:39:23 Ce n'était pas si mauvais en tout.
00:39:25 Là où aujourd'hui, au fond,
00:39:27 on demande des chemins universitaires
00:39:29 qui sont parfois très divers, mais on ne forme pas au métier d'enseignant
00:39:31 tout de suite. Donc on va repenser
00:39:33 la formation et dès ce trimestre, on aura des annonces
00:39:35 fortes avec
00:39:37 refonte complète du système de formation
00:39:39 des maîtres. On les rémunère mieux
00:39:41 avec le pacte enseignant.
00:39:43 Il y a une part de la rémunération qui est
00:39:45 augmentée pour tout le monde qui est inconditionnelle et qui est
00:39:47 historique, on ne l'avait pas vu depuis les années 90.
00:39:49 Et une part qui est liée à l'adhésion au pacte
00:39:51 pour pouvoir faire des tâches supplémentaires.
00:39:53 Accompagner les devoirs faits
00:39:55 qui permettent de lutter contre les injustices,
00:39:57 permettre de mieux accompagner
00:39:59 dans l'orientation et permettre, entre autres,
00:40:01 d'adhérer aux remplacements.
00:40:03 Remplacement, dans notre Code, je le rappelle, c'est censé
00:40:05 être une obligation.
00:40:07 Durant mon premier quinquennat,
00:40:09 on s'est attaqué aux remplacements longs.
00:40:11 Je vais vous le dire parce que moi j'ai creusé le sujet
00:40:13 depuis six ans et demi.
00:40:15 On avait nos fameux objets de la vie quotidienne.
00:40:17 À des conseils des ministres réguliers,
00:40:19 les ministres qui sont là et qui m'accompagnent depuis longtemps le savent,
00:40:21 on passait en vue ces objets.
00:40:23 Et on avait des résultats formidables
00:40:25 parce qu'on a plus de 95 %
00:40:27 des absences qui sont comblées,
00:40:31 telles qu'elles étaient mesurées,
00:40:33 c'est-à-dire les absences de plus de 15 jours.
00:40:35 C'est tout ce qu'on a suivi durant le premier quinquennat.
00:40:37 On est à 95 %, je crois,
00:40:39 en 2022-2023.
00:40:41 C'est le taux de remplacement. On a même atteint
00:40:43 certaines années davantage.
00:40:45 C'est au-dessus de 15 jours d'absence. C'est ça qu'on mesurait.
00:40:47 Moi, j'arrive en fin de mon premier mandat,
00:40:49 je dis formidable, on a quand même un bon résultat.
00:40:53 Il y a 95 % des absences qui sont
00:40:55 comblées. On arrive à mettre
00:40:57 un prof devant les élèves.
00:40:59 Le ressenti sur le terrain n'était pas le même.
00:41:01 Pourquoi ?
00:41:03 Parce qu'on ne faisait pas remonter au national
00:41:05 les absences de court terme.
00:41:07 On ne les mesurait même pas.
00:41:09 Donc on a ouvert le capot et on est allé regarder
00:41:11 le remplacement de court terme. Et on s'est aperçu
00:41:13 qu'il y avait une dizaine de millions
00:41:15 d'heures chaque année
00:41:17 qui étaient perdues.
00:41:19 Ou vous n'avez pas un professeur devant un élève.
00:41:21 Et c'est ça qui est insupportable pour les parents.
00:41:23 Donc on a réussi
00:41:25 à répondre aux problèmes
00:41:27 d'absence longue des professeurs.
00:41:29 Et là, on est en train de s'attaquer
00:41:31 aux absences de courte durée.
00:41:33 Professeur absent
00:41:35 parce qu'il avait une formation.
00:41:37 On a complètement repensé le système.
00:41:39 Et donc là, on est en train de s'organiser, on a commencé,
00:41:41 pour que les formations qu'on les mettre,
00:41:43 ce qui est tout à fait légitime, ne se fassent pas sur leur temps d'école.
00:41:45 Et le temps de travail d'un professeur, c'est pas que le temps
00:41:49 de travail devant les élèves. Il a du temps de préparation,
00:41:51 du temps de correction des copies.
00:41:53 Et il travaille beaucoup, nos enseignants.
00:41:55 Mais on peut s'organiser pour que les formations auxquelles
00:41:57 ils ont droit et que nous encourageons,
00:41:59 ne se fassent pas sur le temps devant les élèves.
00:42:01 Deuxième chose,
00:42:03 on utilisait, si je puis dire, on gaspillait
00:42:05 du temps de professeur
00:42:07 pour surveiller les examens. On réorganise ça.
00:42:09 Et puis, troisième chose, on doit mieux
00:42:11 organiser au sein des établissements le remplacement
00:42:13 de courte durée. Vous avez un professeur
00:42:15 qui est malade tel jour, qui peut pas être là.
00:42:17 Il faut encourager
00:42:19 les autres enseignants qui peuvent être disponibles à reprendre
00:42:21 cette heure et à la faire. Et elle sera payée
00:42:23 en heures supplémentaires ou dans le cadre du pacte.
00:42:25 Je rentre dans les détails, ça paraît être du bon sens,
00:42:27 mais c'est pas ce qui a été fait.
00:42:29 Donc c'est une réorganisation complète.
00:42:31 Le pacte permet de le faire. C'est à ça qu'on s'attaque.
00:42:33 On n'est pas à 100% de réussite,
00:42:35 bien loin. On est passé de 5%
00:42:37 à 15% à peu près.
00:42:39 Donc vous voyez qu'on est loin du résultat. C'est pour ça qu'on a raison
00:42:41 de s'y attaquer, avec beaucoup de force.
00:42:43 C'est de la réorganisation.
00:42:45 Nos professeurs sont nos meilleurs alliés
00:42:47 sur ce sujet-là.
00:42:49 Et c'est aussi pour ça qu'on a décidé de mieux les payer
00:42:51 quand ils adhéraient à cela, par les heures supplémentaires
00:42:53 et par le pacte.
00:42:55 Voilà où on en est exactement.
00:42:57 Je peux vous dire qu'avec le Premier ministre,
00:42:59 la ministre de l'Education nationale,
00:43:01 de la Jeunesse et des Sports, on va continuer de s'attaquer
00:43:03 avec force à ce sujet du remplacement
00:43:05 pour que tous les élèves aient bien un professeur
00:43:07 devant chaque heure de cours qui est prévue.
00:43:09 Monsieur le Président,
00:43:13 ici. Bonsoir. Grégoire Poussière, Légault-les Échos.
00:43:15 Vous avez annoncé une grande loi sur l'économie.
00:43:17 Est-ce que vous pouvez nous dire de façon plus précise ce qu'il y aura à l'intérieur ?
00:43:19 Et concernant le pouvoir d'achat,
00:43:21 est-ce que vous allez contraindre les entreprises
00:43:23 à mieux rémunérer les salariés
00:43:25 ou est-ce que vous souhaitez rester
00:43:27 plutôt dans le domaine de l'incitation ? Merci.
00:43:29 Sur le deuxième point, d'abord,
00:43:31 il y a ce que nous pouvons faire nous qui est à notre main.
00:43:33 On a du fiscal et du social.
00:43:35 Et ça, il peut y avoir des moments de dialogue,
00:43:37 mais c'est des choix qui sont à la main du gouvernement.
00:43:39 La deuxième chose,
00:43:41 sur les salaires, je suis plutôt pour que ça continue
00:43:43 à se faire au niveau de l'entreprise.
00:43:45 C'est comme ça que ça marche.
00:43:47 Mais nous allons encourager les branches
00:43:49 où il y a encore des difficultés de rémunération
00:43:51 à accélérer les négociations pour qu'elles puissent se conformer
00:43:53 aux dynamiques des derniers mois
00:43:55 et surtout à donner plus de dynamique
00:43:57 au dialogue social
00:43:59 au niveau de l'entreprise.
00:44:01 Et puis on va continuer d'avancer
00:44:03 dans ce qu'on a beaucoup fait
00:44:05 durant le premier mandat
00:44:07 qui est de faciliter, d'encourager, de simplifier
00:44:09 le partage de la valeur ajoutée.
00:44:11 De la loi PACTE
00:44:13 aux primes qu'on a mises en place
00:44:15 qui ont bénéficié à près de 10 millions de travailleurs
00:44:17 jusqu'à l'accord national interprofessionnel
00:44:19 de partage de la valeur ajoutée qui a été transposé,
00:44:21 on a énormément simplifié le paysage.
00:44:23 Là, il faut encore encourager de le faire.
00:44:25 Je ne suis pas pour qu'on le fasse
00:44:27 de manière réglementaire, législative.
00:44:29 C'est par le dialogue social.
00:44:31 S'il y a besoin de simplifier des instruments, on le fera.
00:44:33 Parce que sinon,
00:44:35 on met à risque, si je puis dire, notre compétitivité
00:44:37 et surtout, on n'est pas dans une économie réglementée.
00:44:39 Pour ce qui est
00:44:41 d'un temps d'eux, de la simplification,
00:44:43 c'est le Premier ministre qui reviendra
00:44:45 dans son discours de politique général
00:44:47 et c'est au ministre de construire cela,
00:44:49 mais on a beaucoup de choses très simples à faire, très pratiques.
00:44:51 Si l'administration
00:44:53 n'avait pas le droit
00:44:55 de demander des documents qu'elle a demandé
00:44:57 dans les 12 derniers mois ou les deux dernières années,
00:44:59 on changerait l'avis de beaucoup de gens.
00:45:01 Et pour les entreprises et pour les particuliers.
00:45:05 Si la situation de ces derniers n'avait pas changé.
00:45:07 Si on bougeait les seuils,
00:45:09 sur beaucoup de seuils qu'on a,
00:45:11 réglementaires ou légaux,
00:45:13 sur beaucoup de sujets,
00:45:15 en les passant à une étape supplémentaire, on simplifierait l'avis
00:45:17 de beaucoup de gens.
00:45:19 Si on réduisait drastiquement les délais
00:45:21 d'instruction ou autre,
00:45:23 il y a des tas de choses très concrètes qu'on peut faire.
00:45:25 C'est très compliqué de simplifier,
00:45:27 j'en parle d'expérience.
00:45:29 Mais ce que je dis, c'est qu'il faut remettre de l'audace et de l'énergie
00:45:31 dans le système, maintenant.
00:45:33 Et ce n'est pas impossible de le faire.
00:45:35 Et j'ai un très bon exemple pour ça,
00:45:37 c'est les Jeux olympiques et paralympiques.
00:45:39 On nous dit ce qui est vrai.
00:45:41 On y reviendra peut-être dans vos questions.
00:45:43 Le logement est en crise. C'est vrai.
00:45:45 Et une des parties des crises du logement,
00:45:47 c'est un aspect conjoncturel.
00:45:49 La montée des taux qui fait que le logement
00:45:51 reposait en trop dans son économie sur des taux bas
00:45:53 pendant très longtemps. Ça monte, ça fait qu'il y a une contrainte de crédit.
00:45:55 Beaucoup de gens n'accèdent plus au logement.
00:45:57 Les promoteurs sont sous son pression.
00:45:59 Mais on a un système qui est un maquis. C'est très compliqué.
00:46:01 Le fond, c'est trop cher. Les délais sont trop longs.
00:46:03 Tout ça crée du coût.
00:46:05 Pour nous tous, quand on veut acquérir
00:46:07 un logement ou quand on l'ouvre.
00:46:09 Dans un des endroits où c'est le plus compliqué
00:46:11 et le plus long de construire en France,
00:46:13 la région parisienne, parce qu'il y a les Jeux olympiques
00:46:15 et paralympiques, on a pris une loi d'urgence il y a 5 ans et demi.
00:46:17 Les logements vont sortir de terre pour les Jeux olympiques.
00:46:21 La loi, on l'a prise fin 2017,
00:46:23 début 2018.
00:46:25 On a construit, avec plusieurs communes de Seine-Saint-Denis,
00:46:27 un énorme programme de bureaux et de logements.
00:46:29 Il verra le jour à l'heure
00:46:31 pour les Jeux olympiques et paralympiques.
00:46:33 C'est possible.
00:46:35 Et donc on va faire aussi des grosses simplifications,
00:46:37 des grosses opérations d'intérêt national.
00:46:39 On va réduire les choses, simplement.
00:46:41 Il faut réduire les délais, il faut contraindre les procédures,
00:46:43 il faut éviter les recours multiples à tous les étages,
00:46:45 qui ont toujours été faits pour des bonnes raisons,
00:46:47 qui sont sédimentées avec le temps.
00:46:49 Mais qui fait que,
00:46:51 on a tous confronté à ça dans notre vie quotidienne,
00:46:53 très souvent,
00:46:55 ça paraît impossible de faire.
00:46:57 Et au fond, les gens se demandent plus,
00:46:59 qu'est-ce qui n'est pas interdit,
00:47:01 plutôt qu'au fond,
00:47:03 est-ce que je peux vraiment faire et avancer ?
00:47:05 Il faut y aller.
00:47:07 Voilà, c'est tous ces axes-là, les seuils,
00:47:09 les délais, les simplifications,
00:47:11 les procédures uniques, et ça va toucher
00:47:13 nos agriculteurs, nos artisans, nos commerçants,
00:47:15 nos entrepreneurs et nos élus.
00:47:17 Bonsoir, monsieur le Président.
00:47:23 Vous avez évoqué dans le propos liminaire
00:47:25 le problème des déserts médicaux,
00:47:27 et vous avez insisté sur tout ce que vous avez mis
00:47:29 en place pour arriver à y mettre fin.
00:47:31 Mais il y a une chose
00:47:33 dont vous n'avez pas parlé, vous n'avez pas dit
00:47:35 si vous étiez favorable ou pas
00:47:37 à des contraintes
00:47:39 pour l'installation des médecins
00:47:41 dans les déserts médicaux.
00:47:43 Vous qui voulez sortir des codes
00:47:45 et des cases, est-ce que c'est quelque chose
00:47:47 que vous allez mettre en place ?
00:47:49 Le problème, il est simple.
00:47:51 Je redonne le cadre pour nous tous.
00:47:53 On a aujourd'hui un peu moins
00:47:55 de 100 000 médecins généralistes.
00:47:57 On en a perdu 6 000 en 10 ans.
00:47:59 C'est ça la réalité.
00:48:01 Et
00:48:03 malgré le fait qu'en 2018
00:48:05 j'ai décidé de rouvrir
00:48:07 le numerus clausus et donc de créer plus de places,
00:48:09 on met 10 ans à former des médecins.
00:48:11 Et on a environ
00:48:13 25 à 30 % de nos médecins généralistes
00:48:15 qui ont plus de 60 ans.
00:48:17 Ce n'est pas compliqué, on a un problème.
00:48:19 Et à côté de ça, on a une population qui vieillit,
00:48:21 qui a de plus en plus de maladies chroniques.
00:48:23 C'est ça le problème. Il est assez simple.
00:48:25 Et il aurait dû être anticipé
00:48:27 il y a 15, 20, 30 ans.
00:48:29 Donc on doit créer plus de postes
00:48:31 et donc, et ça, ça va se faire
00:48:33 à travers le temps, mais là, pour nous,
00:48:35 les 5 à 7 ans qui viennent,
00:48:37 le seul moyen, c'est d'organiser différemment les choses.
00:48:39 Alors, est-ce que la contrainte, c'est la bonne solution ?
00:48:41 Ma réponse est non.
00:48:43 Je vous parle,
00:48:45 je suis d'une famille de médecins,
00:48:47 je suis le seul mauvais élève de ma famille
00:48:49 qui n'ait pas fait ça.
00:48:51 Quel est le problème aussi qu'on a ?
00:48:53 Pourquoi on n'a pas assez d'offres de soins ?
00:48:55 Parce que les médecins qui font plus de 10 ans d'études,
00:48:57 ils vous disent à juste titre quand ils finissent,
00:48:59 vous me posez des contraintes pour la convention,
00:49:01 pas la convention,
00:49:03 en fait, j'ai contribué à l'effort national,
00:49:05 j'ai fait tourner l'hôpital comme externe et comme interne,
00:49:07 ce qui est vrai dans notre système.
00:49:09 Vous n'allez pas me dire que je vais m'installer là ou là.
00:49:11 Parce que qu'est-ce qui va se passer ?
00:49:13 Je vous le signe. Ils quitteront.
00:49:15 Et l'un des problèmes qu'on a d'ailleurs aujourd'hui,
00:49:17 c'est qu'à cause...
00:49:19 Les habitudes ont changé là aussi, les mœurs se changent.
00:49:21 Beaucoup des médecins qu'on a formés
00:49:23 arrêtent leur activité de médecine.
00:49:25 Ils vont vers le secteur privé,
00:49:27 c'est-à-dire dans l'entreprise, dans des laboratoires,
00:49:29 ils changent d'activité. Quand ils sont à deux,
00:49:31 parfois il y en a un qui se met en activité partielle.
00:49:33 Ils ne veulent pas travailler comme leurs aînés.
00:49:35 Ils ne veulent plus être le médecin de campagne
00:49:37 ou le médecin de ville qui prend des rendez-vous
00:49:39 à longueur de temps, qui est réveillable la nuit.
00:49:41 Et donc il faut qu'on s'adapte au changement d'époque.
00:49:43 Et donc c'est une solution qui paraît plus simple,
00:49:45 mais je n'y crois pas,
00:49:47 compte tenu d'aujourd'hui
00:49:49 la manière dont les étudiants sont formés
00:49:51 et dont l'équilibre même de notre hôpital tient.
00:49:53 Si on voulait faire ça, il faudrait complètement changer
00:49:55 le système des externes, des internes et autres.
00:49:57 Par contre, je suis sûr d'une chose, on a une révolution de l'organisation
00:49:59 à faire. Je crois que ça c'est beaucoup plus audacieux
00:50:01 que de les obliger à aller.
00:50:03 Là aussi où je crois peu à l'obligation d'installation,
00:50:05 c'est qu'il n'y a quasiment plus d'endroits où il n'y a pas de désert médical.
00:50:07 Et quand on pense qu'il y a des nirvana surdotées,
00:50:11 c'est vrai dans certaines zones très urbaines,
00:50:13 très riches, où l'héliotropisme joue
00:50:15 dans certaines spécialités.
00:50:17 Médecin généraliste, ce n'est plus tellement vrai.
00:50:19 Donc qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:50:21 Il faut libérer du temps de médecin.
00:50:23 Un, aller vers une rémunération plus intelligente.
00:50:25 Sans doute,
00:50:27 en fait,
00:50:29 aux patients plutôt qu'à l'acte.
00:50:31 Ce qui permettra de mieux intégrer la prévention.
00:50:33 Aujourd'hui, vous n'êtes pas incité à faire de la prévention
00:50:35 ou du bon travail de prévention. Vous êtes plutôt
00:50:37 incité à faire le maximum d'actes.
00:50:39 Deux, faire beaucoup plus travailler ensemble
00:50:41 la ville et l'hôpital, comme on l'a fait en période Covid.
00:50:43 Trois, déléguer des actes.
00:50:45 On l'a fait pendant le Covid. On a fait ensemble
00:50:47 des petites révolutions. D'abord, on a développé
00:50:49 la téléconsultation. Ça permet de libérer
00:50:51 du temps de médecin et d'aller face aux déserts médicaux.
00:50:53 Permettre que
00:50:55 des vaccinations, des renouvellements
00:50:57 d'ordonnances, dans le cadre d'un réseau de soins
00:50:59 organisé, soit fait par votre pharmacien
00:51:01 ou votre pharmacienne de référence, par
00:51:03 l'infirmier ou l'infirmière,
00:51:05 de déléguer des actes
00:51:07 à des paramédicaux qui permettent de
00:51:09 libérer du temps et de
00:51:11 prendre plus de patients.
00:51:13 Permettre aussi de mieux organiser les choses
00:51:15 dans ces maisons de santé
00:51:17 qui, entre professionnels médicaux
00:51:19 et paramédicaux, permettent de mieux
00:51:21 organiser le travail. Et puis,
00:51:23 on a un vrai problème sur ce qu'on appelle
00:51:25 le soin non programmé. C'est ce qui fait que nos urgences sont engorgées.
00:51:27 Là, il faut mieux organiser
00:51:29 ces accès aux soins.
00:51:31 Là-dessus, qu'est-ce qu'on a fait ? On a déjà
00:51:33 doublé en six ans le nombre de maisons
00:51:35 de santé. On a près de 70%
00:51:37 de notre population qui est couverte par la régulation
00:51:39 téléphonique médicale et la réponse
00:51:41 aux aides d'urgence, ces fameux SASS.
00:51:43 Donc, on a beaucoup progressé. Il faut aller au bout de cela.
00:51:45 Il faut aller au bout de ce qu'on a commencé
00:51:47 à faire. On y est quasiment, on est à 95%,
00:51:49 mais que les patients en affections de longue durée et les plus
00:51:51 âgés aient un médecin de référence.
00:51:53 Et il faut démultiplier cette
00:51:55 logique de terrain.
00:51:57 Et c'est ça ce qu'on fait.
00:51:59 La solution, elle est sur le terrain.
00:52:01 Je l'ai vu
00:52:03 avec plusieurs d'entre vous, vous savez, moi.
00:52:05 Dans un même département, quand vous avez
00:52:07 des gens qui savent coopérer
00:52:09 entre l'hôpital, la ville, les paramédicaux
00:52:11 qui font en fait ce que je suis en train de dire ou qui l'ont déjà développé,
00:52:13 il n'y a pas de désert.
00:52:15 Là où vous avez des mondes qui ne se parlent pas,
00:52:17 où il n'y a pas eu assez de...
00:52:19 On n'a pas assez prévu le changement,
00:52:21 là vous avez un désert qui s'est créé.
00:52:23 Et donc, c'est pourquoi
00:52:25 je crois à ces conseils de la
00:52:27 refondation territorialisée en santé,
00:52:29 on a dans notre pays 1200
00:52:31 bassins de vie. Pas très joli
00:52:33 comme terme. Qu'est-ce que c'est un bassin de vie ?
00:52:35 Ça correspond à peu près à nos intercommunalités.
00:52:37 Mais c'est une réalité physique sensible.
00:52:39 Dans chacun d'entre eux, il faut
00:52:41 une feuille de route de santé
00:52:43 qui va inclure l'hôpital, la clinique,
00:52:45 le médecin de ville, le paramédical, etc.
00:52:47 On va créer des postes,
00:52:49 on les aide, on va les accompagner avec plus
00:52:51 d'assistants médicaux, on a déjà déployé 4600.
00:52:53 Donc vous voyez, c'est une stratégie d'ensemble
00:52:55 au plus près du terrain et au fond
00:52:57 la philosophie de cette stratégie c'est quoi ?
00:52:59 On doit libérer
00:53:01 du temps médical
00:53:03 en enlevant du temps administratif
00:53:05 et du temps médical mal utilisé
00:53:07 pour nos médecins. Et on doit faire mieux travailler tout le monde
00:53:09 ensemble. Et puis on doit,
00:53:11 si je puis m'exprimer ainsi,
00:53:13 débureaucratiser notre santé.
00:53:15 Parce que très longtemps,
00:53:17 pour mieux maîtriser les coûts, on a créé des administrations
00:53:19 fortes au national et en région.
00:53:21 Il y a des gens qui font un travail formidable.
00:53:23 Mais il faut plutôt qu'on mette
00:53:25 ces services
00:53:27 en soutien des équipes de santé sur ces bassins
00:53:29 de vie pour les accompagner à trouver
00:53:31 des solutions. C'est faisable.
00:53:33 Je crois plus à ça qu'à la contrainte.
00:53:35 Après, là aussi, si dans certains endroits
00:53:37 on veut expérimenter ou autre, je veux bien mais
00:53:39 on a besoin que nos soignants
00:53:41 soient surtout mobilisés, qu'ils y trouvent leur compte
00:53:43 et donc cette stratégie elle marche que si on engage
00:53:45 les médecins, les infirmiers,
00:53:47 les aides médicaux,
00:53:49 les auxiliaires de vie parce que c'est
00:53:51 médical, médico-social, les kinés,
00:53:53 les pharmaciens
00:53:55 et les aides soignants.
00:53:57 C'est ce qu'on passe. Voilà.
00:53:59 Monsieur le Président de la République,
00:54:03 Neil Halatrous, BFMTV, vous venez d'évoquer
00:54:05 les urgences engorgées.
00:54:07 Est-ce que, compte tenu des difficultés
00:54:09 qu'a connues l'hôpital encore cet hiver,
00:54:11 vous renoncez à votre promesse de désengorger
00:54:13 les urgences d'ici la fin de l'année ?
00:54:15 Et un secteur aussi prioritaire que la santé,
00:54:17 peut-il se permettre cinq ministres en deux ans ?
00:54:19 Alors, d'abord,
00:54:21 je pense que surtout un secteur comme la santé
00:54:23 exigeait
00:54:25 un investissement historique, ce que
00:54:27 nous avons fait avec le Ségur. Historique.
00:54:29 Jamais dans notre histoire, on n'a autant
00:54:31 réinvesti sur les salaires.
00:54:33 Nos soignants
00:54:35 à l'hôpital ont eu une augmentation de salaire
00:54:37 mensuel de
00:54:39 200 à 480 euros par mois.
00:54:41 Jamais ça n'avait existé dans notre histoire.
00:54:43 Par mois. Et c'est du salaire,
00:54:45 pas des primes qui ne sont pas prises en compte.
00:54:47 Et un peu plus de 19 milliards d'euros d'investissement
00:54:49 pour rénover
00:54:51 nos hôpitaux. Bon. Donc c'est ça dont il y avait
00:54:53 besoin de notre santé. On l'a fait. Maintenant, il faut le déployer.
00:54:55 C'est un énorme travail d'organisation
00:54:57 qui est mené un peu partout en France
00:54:59 avec une mobilisation de
00:55:01 nos équipes hospitalières, administratives
00:55:03 et médicales exemplaires. Et je les en remercie.
00:55:05 Donc oui, on va tenir
00:55:07 l'objectif, bien sûr.
00:55:09 Et on le tient comment ? Avec la stratégie
00:55:11 que je viens d'évoquer pour votre collègue,
00:55:13 on a déjà développé,
00:55:15 pour 70% de notre population,
00:55:17 ce qu'on appelle les SASS, c'est-à-dire ce dispositif
00:55:19 pour le soin non programmé. C'était zéro
00:55:21 il y a deux ans, il y a trois ans. C'était zéro.
00:55:23 C'est-à-dire qu'en fait, il y a trois ans,
00:55:25 comme on avait mis fin,
00:55:27 c'était il y a une quinzaine d'années,
00:55:29 à l'obligation de garde,
00:55:31 vous vous souvenez de ce système qui était quand même pas mal,
00:55:33 où il y avait l'obligation
00:55:35 pour les médecins sur un territoire de s'organiser
00:55:37 la nuit et les week-ends.
00:55:39 On a mis fin à ça au début des années 2000.
00:55:41 Le système, c'était plus organisé.
00:55:43 Et c'est ça qui a renvoyé toute la pression
00:55:45 à l'hôpital. C'est le fait
00:55:47 que vous n'aviez plus de réponse pour ce qu'on appelle le soin
00:55:49 non programmé. C'est-à-dire, au fond, vous aviez le choix
00:55:51 entre prendre rendez-vous chez votre médecin, si vous en aviez un,
00:55:53 ou aller directement aux urgences.
00:55:55 Là, on a recréé un système
00:55:57 en coopérant avec,
00:55:59 justement, les médecins sur le terrain,
00:56:01 qui permet d'avoir
00:56:03 un numéro de téléphonie médicale,
00:56:05 qui permet une demande d'aide médicale
00:56:07 d'urgence pour les soins non programmés,
00:56:09 et qui permet d'organiser le système entre
00:56:11 les infirmiers et les infirmières et les médecins sur un même
00:56:13 territoire, mais en les rémunérant mieux
00:56:15 et en leur donnant un accompagnement administratif.
00:56:17 On en est à 70%.
00:56:19 On va essayer d'aller à 100%
00:56:21 durant cette année 2024.
00:56:23 Si on fait ça,
00:56:25 on désengorge beaucoup les urgences, parce qu'on a une vraie réponse.
00:56:27 Et puis, à côté de ça, il faut qu'on continue
00:56:29 de mieux responsabiliser
00:56:31 ceux qui ont recours
00:56:33 de manière induit aux urgences.
00:56:35 Et ça, c'est quelque chose qu'on est en train de regarder avec les hôpitaux.
00:56:37 Quand vous avez des gens qui, même pour des petits bobos,
00:56:39 après deux, trois fois,
00:56:41 continuent d'aller directement aux urgences,
00:56:43 il faut pouvoir les responsabiliser.
00:56:45 C'est-à-dire qu'il y a un reste à charge, parce que sinon,
00:56:47 ça ne va pas. C'est ça, le système.
00:56:49 Responsabilisation, organisation
00:56:51 du système de soins et donc
00:56:53 d'un système qui évite les urgences en ville.
00:56:55 Donc oui, on tiendra l'objectif,
00:56:57 parce qu'on a réinvesti aussi
00:56:59 massivement sur notre hôpital.
00:57:01 Maintenant, ce qu'on va continuer de faire durant cette année,
00:57:03 c'est d'aider, et surtout dans les
00:57:05 grandes villes où la vie est chère,
00:57:07 à mieux recruter les paramédicaux.
00:57:09 Parce que, malgré ces augmentations de salaires,
00:57:11 une des difficultés qu'on voit dans les grandes villes,
00:57:13 où c'est très cher de se loger,
00:57:15 c'est que pour beaucoup
00:57:17 d'infirmiers et d'infirmières, pour beaucoup
00:57:19 d'aides-soignants, ça reste
00:57:21 très cher d'habiter près de l'hôpital.
00:57:23 Et donc là, on veut engager un travail,
00:57:25 et d'ailleurs nos directeurs et directrices d'hôpitaux le font,
00:57:27 avec les communes,
00:57:29 qui consistent à essayer d'avoir des solutions de logement
00:57:31 pour ces derniers et leurs familles,
00:57:33 et permettre de réengager. Parce que si on a
00:57:35 un problème aujourd'hui, c'est qu'il manque
00:57:37 beaucoup encore. Quand on dit "les lits sont fermés",
00:57:39 c'est parce qu'on n'arrive pas à recruter, malgré
00:57:41 ces augmentations de salaires, et dans les grandes villes,
00:57:43 c'est beaucoup les paramédicaux.
00:57:45 Les ministres y ont répondu.
00:57:49 Les ministres, c'est la vie politique.
00:57:51 Et donc ce qui compte, c'est que le cap ne change pas,
00:57:53 il n'a pas changé d'un iota. La feuille de route n'a pas changé,
00:57:55 l'investissement est là. Je veux vous dire,
00:57:57 mieux vaut ce que je suis en train de vous décrire qu'un seul ministre
00:57:59 sans investissement et sans cap.
00:58:01 - Bonsoir, monsieur le Président.
00:58:03 Jérémy Trottin pour RMC.
00:58:05 Une question toujours sur les consultations.
00:58:07 Vous évoquiez tout à l'heure ce sujet
00:58:09 en indiquant qu'il fallait peut-être réfléchir
00:58:11 davantage aux patients qu'à l'acte.
00:58:13 Il y a aussi un débat qui traîne depuis
00:58:15 la fin de l'été, celui sur les franchises
00:58:17 médicales de doublement, notamment
00:58:19 à la fois sur les consultations, mais aussi sur les boîtes
00:58:21 de médicaments. Aujourd'hui, chaque Français, lorsqu'il
00:58:23 achète une boîte de médicaments, paie une franchise
00:58:25 de 50 centimes. Le débat existe.
00:58:27 Allez-vous le doubler, passer cette franchise à 1 euro ?
00:58:29 Cela permettrait, je crois,
00:58:31 d'un certain nombre d'économies.
00:58:33 800 millions d'euros de recettes en plus
00:58:35 pour les caisses de la Sécurité sociale.
00:58:37 Est-ce que vous pouvez vous priver d'une telle recette ?
00:58:39 Et deuxième question, peut-être,
00:58:41 cette fois toujours sur la question du pouvoir d'achat.
00:58:43 Je n'ai pas très bien compris si les Français
00:58:45 allaient voir leur électricité augmenter de 10 %
00:58:47 ou pas, tout à l'heure, quand vous avez répondu
00:58:49 à la question de mon collègue de TF1.
00:58:51 Je ne l'ai pas formulé comme ça, mais je peux vous dire que je ne me
00:58:53 substituerai pas au gouvernement pour faire
00:58:55 les annonces précises.
00:58:57 Mais ce que je disais, c'est que l'électricité,
00:58:59 le prix va revenir dans la norme, mais surtout
00:59:01 il restera, quel que soit ce que le gouvernement
00:59:03 annonce dans les prochains jours,
00:59:05 substantiellement inférieur
00:59:07 à ce qui est payé en Allemagne, en Espagne, en Italie.
00:59:09 Ça, il faut le regarder aussi.
00:59:11 Et donc là où ça aurait dû
00:59:13 augmenter de plus de 100 %, l'année dernière, ça a dû
00:59:15 augmenter de 25 % l'électricité,
00:59:17 et on va continuer d'avoir un prix de l'électricité
00:59:19 nettement inférieur à
00:59:21 nos voisins. Sur
00:59:23 votre premier point,
00:59:25 nous sommes un pays qui soigne bien,
00:59:27 qui ne prévient pas assez.
00:59:29 Et donc, votre question me permet d'abord
00:59:31 d'insister sur un sujet qu'on n'a pas assez
00:59:33 évoqué, même si on parle de santé, je m'en réjouis
00:59:35 depuis tout à l'heure, c'est que
00:59:37 dans la stratégie de santé que la ministre
00:59:39 aura à conduire auprès du Premier ministre,
00:59:41 et qu'elle connaît bien,
00:59:43 parce qu'elle l'a portée aussi
00:59:45 dans sa ville, dans son agglomération, et puis dans ses
00:59:47 compétences antérieures,
00:59:49 on doit beaucoup mieux prévenir.
00:59:51 Aujourd'hui, on va développer
00:59:53 les diagnostics de santé pour les enfants, les adolescents
00:59:55 et les adultes. On a massivement
00:59:57 développé
00:59:59 la vaccination, et on va continuer,
01:00:01 par exemple, pour le papillomavirus
01:00:03 et d'autres, et donc, on doit
01:00:05 beaucoup mieux prévenir.
01:00:07 Ce qui veut dire aussi qu'on doit conjurer
01:00:09 une forme de fatalité française, qui est qu'on consomme
01:00:11 trop de médecine,
01:00:13 en même temps qu'on a une des médecines les plus socialisées
01:00:15 du monde, c'est-à-dire où ce n'est pas le consommateur qui la paye,
01:00:17 mais c'est toujours pareil, il n'y a pas d'argent
01:00:19 magique quand ce n'est pas le consommateur qui la paye,
01:00:21 c'est le contribuable qui la paye.
01:00:23 Et donc, au moment
01:00:25 où, de manière sérieuse,
01:00:27 je vois ce que nos compatriotes vont se dépenser
01:00:29 pour les forfaits de téléphonie,
01:00:31 la vie quotidienne,
01:00:33 se dire qu'on va passer
01:00:35 de 50 centimes à 1 euro pour un paquet
01:00:37 de médic... pour un paquet, pardon,
01:00:39 pour un médicament,
01:00:41 une boîte de médicaments, je n'ai pas le sentiment qu'on fait
01:00:43 un crime terrible.
01:00:45 Je pense que ça responsabilise,
01:00:47 et que c'est une bonne mesure. Et il faut responsabiliser
01:00:49 sur la consommation.
01:00:51 Par contre, ce qu'il faut garder,
01:00:53 c'est un élément de justice,
01:00:55 c'est que pour nos compatriotes qui ont des affections
01:00:57 de longue durée, c'est-à-dire des maladies
01:00:59 qui supposent des prescriptions régulières,
01:01:01 eux, il faut continuer de les protéger,
01:01:03 et eux, ils sont protégés parce qu'on a
01:01:05 mis un plafond, c'est qu'ils ne sont pas plus de 50 euros
01:01:07 par an. Ça, il faut le garder.
01:01:09 Donc on va faire quelque chose de juste,
01:01:11 je crois.
01:01:13 C'est-à-dire qu'on responsabilise.
01:01:15 La médecine, le soin, les médicaments,
01:01:17 ça ne coûte pas rien.
01:01:19 On prend déjà beaucoup en charge,
01:01:21 quasiment tout. Et donc, oui,
01:01:23 moi, je pense que c'est une bonne chose de passer
01:01:25 50 centimes à 1 euro par boîte
01:01:27 de médicaments. Franchement,
01:01:29 ça ne me choque pas quand je vois
01:01:31 ce que coûtent beaucoup d'autres éléments
01:01:33 de la vie quotidienne qui sont moins essentiels
01:01:35 que le médicament quand il est prescrit
01:01:37 ou quand il est important. Et
01:01:39 à côté de ça, on va continuer
01:01:41 de protéger ceux qui ont un besoin de consommation
01:01:43 régulière parce qu'ils ont des affections
01:01:45 de longue durée, et ils continueront à avoir
01:01:47 cette protection parce qu'ils auront un plafond de 50 euros
01:01:49 par an pour ce reste à charge.
01:01:53 C'est ce qu'il faut responsabiliser.
01:01:55 C'est une bonne chose.
01:01:57 Monsieur le Président, Olivier Bust, RTL.
01:02:01 Je voudrais revenir un instant sur les questions
01:02:03 qui concernent la jeunesse et en particulier
01:02:05 les questions pour les enfants.
01:02:07 Vous avez dit "Nous déterminerons
01:02:09 le bon usage de nos écrans pour
01:02:11 les enfants". Question simple,
01:02:13 est-ce que vous voulez empêcher les enfants
01:02:15 d'accéder à des écrans, mais surtout
01:02:17 comment ? Quels sont les
01:02:19 leviers publics pour cela ? Comment réguler ?
01:02:21 Est-ce que vous comptez sur les
01:02:23 opérateurs ou sur les fabricants de téléphones
01:02:25 pour cela ? Et puis, quel tranche
01:02:27 d'âge visez-vous ?
01:02:29 Des plus jeunes jusqu'aux adolescents, jusqu'à
01:02:31 quel âge ? Merci pour ces précisions.
01:02:33 C'est une question qui est essentielle.
01:02:35 Quiconque a des enfants ou des adolescents
01:02:37 ne peut pas
01:02:41 l'éluder. Ces dernières années,
01:02:43 on a tous ensemble beaucoup avancé
01:02:45 sur le sujet. Avant, il n'y avait quasiment pas de régulation.
01:02:49 D'abord, je constate un fait, c'est que tout le monde voit
01:02:51 que les enfants et les ados passent du temps sur les écrans.
01:02:53 Les usages changent. L'écran,
01:02:55 c'est souvent le téléphone, le sien pour
01:02:57 un adolescent quand ses parents
01:02:59 lui en achètent, sinon c'est celui
01:03:01 des parents eux-mêmes, mais ça commence
01:03:03 très jeune. Et je regarde
01:03:05 les chiffres qui sont donnés par
01:03:07 les scientifiques, les sociologues, les
01:03:09 cliniciens. On a des
01:03:11 enfants de deux ans et beaucoup qui passent parfois
01:03:13 plusieurs heures par jour devant un écran.
01:03:15 On a, et c'est à peu près
01:03:17 établi, des enfants qui, avant six ans, ont une exposition
01:03:19 régulière.
01:03:21 Et on a ensuite
01:03:23 beaucoup de nos adolescents
01:03:25 et de nos jeunes qui ont accès
01:03:27 au savoir, à l'information,
01:03:29 à l'actualité, uniquement
01:03:31 par les écrans.
01:03:33 Tout ça, et pour le coup,
01:03:35 pour avoir réuni, rassemblé,
01:03:37 passé du temps à écouter les meilleurs experts,
01:03:39 ce n'est pas un avis politique. C'est d'abord
01:03:41 - j'aurais demandé un consensus
01:03:43 scientifique - ça a un impact.
01:03:45 Passer du temps devant un écran,
01:03:47 ça a un impact sur le développement affectif,
01:03:49 sensoriel, cognitif
01:03:51 d'un enfant.
01:03:53 Passer du temps devant un écran et accéder à l'information
01:03:55 très jeune,
01:03:57 sans avoir des repères, sans savoir
01:03:59 comment hiérarchiser l'information,
01:04:01 la classifier, avoir des bases, ça nous donne
01:04:03 un rapport à la vérité et à la contre-vérité
01:04:05 qui est un vrai
01:04:07 sujet pour nos démocraties.
01:04:09 Ça revient d'ailleurs à ce que je disais sur le bon ordre,
01:04:11 la manière d'apprendre l'histoire, l'instruction civique
01:04:13 et autres. Et donc c'est un continent
01:04:15 cognitif, affectif, de
01:04:17 construction du savoir, qui est
01:04:19 très important pour l'équilibre de nos enfants et de nos adolescents,
01:04:21 et qui est très important
01:04:23 aussi pour la solidité de nos démocraties.
01:04:25 Parce que si on a des adolescents et des
01:04:27 futurs citoyens dont le rapport à
01:04:29 la vérité a été
01:04:31 mal bâti, en tout cas construit
01:04:33 sur des réseaux sociaux où la différence
01:04:35 entre la vérité et la contre-vérité n'était pas
01:04:37 claire, bonjour
01:04:39 la génération des complotistes.
01:04:41 Et même
01:04:43 pour la génération d'avant, on n'a pas totalement réussi
01:04:45 à le conjurer. On en a tous fait l'expérience.
01:04:47 Alors on a
01:04:49 commencé, on a bien vu que tout ça, et en plus de ça
01:04:51 les écrans évidemment, exposent aussi à des phénomènes
01:04:53 de société qui font souffrir nos jeunes et nos ados.
01:04:55 On en a parlé pour le harcèlement
01:04:57 scolaire et le e-harcèlement, qui continuent
01:04:59 en ligne, on a commencé à faire... Ou on en a
01:05:01 parlé pour l'exposition
01:05:03 à la pornographie et
01:05:05 le mauvais
01:05:07 usage des contenus. Qu'est-ce qu'on a
01:05:09 fait ces dernières années ? On a eu une approche
01:05:11 d'abord par les contenus. Donc on a
01:05:13 défini au niveau européen, la majorité
01:05:15 à 15 ans, on a commencé à bâtir des textes,
01:05:17 on a sanctionné, mis une responsabilité,
01:05:19 et l'Europe est aux avant-postes sur
01:05:21 ce sujet. Les autres continents ne font
01:05:23 pas ça. Mais on a mis une responsabilité
01:05:25 des diffuseurs de contenus,
01:05:27 on a accru justement
01:05:29 la protection de nos enfants, etc.
01:05:31 On a interdit, je vous le rappelle, le portable
01:05:33 au collège, c'était un de mes engagements de 2017.
01:05:35 On a mis en place, grâce à nos
01:05:37 partenaires parlementaires, un contrôle
01:05:39 parental sur les téléphones,
01:05:41 en demandant justement
01:05:43 aux opérateurs et aux constructeurs de téléphones
01:05:45 de mettre en place des forfaits des téléphones
01:05:47 qui ne permettent pas d'avoir accès à certains services,
01:05:49 à supposer que les parents achètent bien un téléphone
01:05:51 pour leur adolescent et ne leur prêtent pas le leur.
01:05:53 Il n'y a pas de système parfait.
01:05:55 Là, ce que j'ai voulu avec
01:05:57 cette commission,
01:05:59 qui est installée et qui rendra ses travaux fin mars,
01:06:01 c'est d'abord établir un consensus
01:06:03 scientifique. C'est-à-dire
01:06:05 qu'on éclaire le débat public.
01:06:07 Qu'est-ce que la science nous dit sur les
01:06:09 impacts sur nos enfants et nos adolescents
01:06:11 des écrans ? Deux,
01:06:13 que de manière scientifique,
01:06:15 les meilleurs experts nous disent
01:06:17 est-ce qu'il y a des règles de base ?
01:06:19 Peut-être vont-ils nous dire avant tel âge, moi je ne peux pas vous répondre
01:06:21 aujourd'hui, je vous le dis en toute humilité,
01:06:23 mais je veux que les meilleurs scientifiques,
01:06:25 il y a à la fois des épidémiologistes,
01:06:27 des cliniciens, des sociologues,
01:06:29 on a pris toutes les disciplines,
01:06:31 puissent nous dire avant tel âge,
01:06:33 ça n'est pas raisonnable de mettre un écran devant un enfant,
01:06:35 entre tel âge et tel âge, c'est pour tel usage,
01:06:37 avec un maximum de temps d'heure par jour,
01:06:39 il faut accompagner les familles. On a laissé
01:06:41 beaucoup de familles sans mode d'emploi.
01:06:43 C'est ça la réalité.
01:06:45 Et on a tous dit,
01:06:47 c'est bien de développer les écrans dès le primaire
01:06:49 pour accéder au savoir, mais on n'a pas mis de limites.
01:06:51 Et donc, il faut
01:06:53 un, qu'on ait un consensus scientifique,
01:06:55 deux, que les scientifiques commencent à nous donner un mode d'emploi
01:06:57 et qu'on éclaire un débat public qui viendra ensuite.
01:06:59 Et donc, il y aura peut-être des interdictions,
01:07:01 il y aura peut-être des restrictions,
01:07:03 il y aura peut-être aussi des restrictions sur les contenus,
01:07:05 et il y aura, je l'espère,
01:07:07 un bon usage de l'utilisation des écrans
01:07:09 pour toutes les raisons que je viens d'évoquer.
01:07:11 Bonsoir, monsieur le Président.
01:07:13 Louis Ouzalter, du Figaro.
01:07:15 Il y a six mois,
01:07:17 de violentes émeutes ont éclaté dans le pays
01:07:19 et ont beaucoup marqué les Français.
01:07:21 A l'époque, vous n'avez pas apporté de réponse immédiate.
01:07:23 Vous avez dit vouloir prendre le temps
01:07:25 de comprendre les ressorts profonds de ce qui s'est passé.
01:07:27 Nous sommes six mois après.
01:07:29 Alors, quelle lecture faites-vous de ces événements ?
01:07:31 Est-ce que, comme la droite, vous faites un lien
01:07:33 avec l'immigration, ou en tout cas avec un échec
01:07:35 de l'intégration ? Et est-ce que vous pensez
01:07:37 que les mesures que vous venez d'annoncer sur la jeunesse
01:07:39 vont suffire à éviter que ça ne se reproduise ?
01:07:42 Ou est-ce que vous comptez apporter des réponses plus spécifiques ?
01:07:44 Je pense, par exemple, au service national universel
01:07:47 et à une éventuelle généralisation,
01:07:49 c'est-à-dire une obligation pour toute une tranche d'âge.
01:07:51 Je vous remercie.
01:07:52 Merci beaucoup d'évoquer cette question.
01:07:53 Et vous avez raison d'y revenir.
01:07:55 J'essaie de qualifier les émeutes
01:07:57 qu'on a eues l'été dernier.
01:07:59 D'abord, je veux redire que ces émeutes,
01:08:01 elles ont eu en face d'elles une réponse implacable
01:08:04 de l'État, des forces de sécurité intérieure,
01:08:07 pendant les trois nuits, et de la justice.
01:08:09 C'est un record d'interpellation et de condamnation.
01:08:13 Donc la réponse a été implacable,
01:08:16 et sans qu'on ait besoin de déclarer
01:08:17 quelque état d'urgence ou autre.
01:08:19 Il n'y a pas eu de molesse.
01:08:20 Maintenant, j'essaie de voir ce qu'il y a,
01:08:21 parce qu'on a voulu tout de suite dire
01:08:22 que c'est un problème d'immigration,
01:08:23 c'est un problème de ceci, de cela.
01:08:25 500 villes ont connu ces émeutes.
01:08:29 La moitié étaient des villes avec des quartiers politiques
01:08:31 de la ville, la moitié, non.
01:08:34 Donc quelque chose s'est passé qui n'était quand même
01:08:36 pas totalement dans notre cartographie habituelle.
01:08:39 Est-ce que c'est un problème d'immigration, comme j'ai dit ?
01:08:41 Je ne fais pas partie de ceux qui disent
01:08:42 qu'il n'y a pas de problème d'immigration,
01:08:43 c'est pour ça que j'ai assumé qu'on porte une loi.
01:08:45 C'est un sujet, il faut mieux maîtriser nos frontières,
01:08:47 lutter contre l'immigration clandestine.
01:08:49 Est-ce que c'est la réalité, ce qu'on a vu sur le terrain ?
01:08:51 Non.
01:08:53 C'étaient des jeunes de nationalité française
01:08:54 pour une quasi-totalité nées en France.
01:08:57 Qu'il y ait un problème d'intégration derrière, oui.
01:09:00 Pas besoin des émeutes pour le savoir.
01:09:02 Oui.
01:09:04 Et qui va des deux côtés, parce qu'on a encore
01:09:05 trop d'assignations à résidence,
01:09:07 et parce qu'on n'a pas été assez rigoureux sur certains points.
01:09:10 Et ce qu'on mène en matière de rénovation urbaine,
01:09:12 en matière d'éducation, en matière d'accès à la culture,
01:09:14 au sport, et en matière justement aussi
01:09:17 d'opportunités économiques, pour moi, doit y continuer.
01:09:19 Mais c'est plus compliqué, ce qui s'est passé.
01:09:22 Quand je fais parler aux maires dans les 500 communes
01:09:24 où il y a eu ces émeutes, d'abord,
01:09:27 elles sont intervenues fin juin.
01:09:30 C'était beaucoup de très jeunes qui étaient dans les rues.
01:09:33 Et c'était des jeunes, c'est une erreur qu'on a commise,
01:09:37 qui étaient souvent sans école depuis le mois d'avril.
01:09:41 Réforme du brevet, réforme du baccalauréat,
01:09:43 l'organisation commune, le système tel qu'il marche,
01:09:47 plus de classe, noisiveté.
01:09:51 Vous savez, les vieux préceptes parfois disent beaucoup.
01:09:54 C'était des jeunes qui n'ont pas la chance d'avoir des familles
01:09:56 qui les emmènent à la mer, à la montagne,
01:09:58 qui justement n'ont pas assez accès à la culture, au sport.
01:10:02 Ils s'ennuyaient.
01:10:04 Il y a eu un événement déclencheur, la mort d'un jeune.
01:10:08 Je ne parlerai pas de ce qui est en cours.
01:10:10 Et c'était dans le cadre d'une opération policière,
01:10:13 on s'en souvient tous, du Jeu de Noël.
01:10:15 Et l'enquête est en cours, donc je ne veux pas en dire plus là-dessus.
01:10:18 C'est l'élément déclencheur.
01:10:19 Mais il y avait ça.
01:10:21 Des jeunes sans activité, très jeunes.
01:10:24 Et ensuite, les écrans ont eu un rôle très important
01:10:27 qu'on n'avait jamais vu.
01:10:28 C'est-à-dire, en quelques minutes, on voyait
01:10:30 des centaines d'actions se déployer,
01:10:32 des rendez-vous donnés sur telle ou telle,
01:10:34 je ne ferai pas de stigmatisation, réseau social par l'écran.
01:10:37 Et il y a eu une forme de mimétisme
01:10:39 qui a conduit à un embrasement totalement déraisonné.
01:10:43 Et ça a été une forme d'émeute totalement nouvelle qu'on a vécue.
01:10:46 Des jeunes très jeunes qui n'allaient pas à l'école,
01:10:48 qui étaient tous derrière leurs écrans,
01:10:50 qui utilisaient les écrans pour se rassembler
01:10:52 et qui, en quelque sorte, se lançaient des défis par écran
01:10:55 et qui étaient cette génération un peu que j'évoquais tout à l'heure.
01:10:58 Donc vous voyez bien que la réponse,
01:11:00 elle ne peut pas être univoque.
01:11:02 C'est pour ça que je n'ai pas voulu céder à l'injonction du moment.
01:11:05 Est-ce que la réponse, c'est l'immigration ?
01:11:07 C'est la lutte contre l'immigration ? Non.
01:11:09 Il faut y apporter, mais ce n'est pas une réponse aux émeutes.
01:11:12 Est-ce que la réponse, c'était plus de policiers ?
01:11:14 Non, on avait recréé déjà et dans ces villes,
01:11:16 elles avaient toutes plus de policiers que deux ans avant.
01:11:19 Toutes.
01:11:20 Est-ce que la réponse, c'était plus d'investissements politiques de la ville ?
01:11:23 C'est ce que me disait de l'autre côté. Ce n'est pas vrai.
01:11:26 On avait plus de programmes de l'Agence nationale de rénovation urbaine
01:11:29 dans toutes ces villes.
01:11:30 Il n'y a jamais eu autant de grues dans ces villes.
01:11:32 Jamais.
01:11:33 Je n'ai plus que doublé le budget de l'ANRU
01:11:35 durant le premier mandat.
01:11:36 Il est passé de 5 à 12 milliards d'engagement.
01:11:39 Donc les réponses faciles de gauche et de droite,
01:11:41 les réponses classiques que j'ai vues selon les orientations des après,
01:11:44 tout faux.
01:11:45 Réponse plus compliquée.
01:11:47 Et donc la réponse, c'est de se dire,
01:11:49 un, on doit réengager avec les familles.
01:11:51 C'est ce que je disais.
01:11:52 Je ne veux pas ici rentrer dans le détail, il y a trop long.
01:11:54 Accompagner les familles pour les aider.
01:11:56 C'est ce qu'on a commencé avec les mille premiers jours,
01:11:58 mais on a besoin d'accompagner certaines familles.
01:12:01 60 % de ces jeunes venaient de familles monoparentales.
01:12:06 Ça, c'est un continent caché.
01:12:08 On a commencé à y répondre dans le premier quinquennat
01:12:10 avec les aides, parce que beaucoup de ces mamans seules,
01:12:12 95 % sont des mamans.
01:12:15 Souvent, on ne leur payait pas la pension.
01:12:16 On a apporté des réponses par nos réformes.
01:12:18 Mais on voit bien,
01:12:21 une famille monoparentale élève un jeune, deux jeunes,
01:12:23 trois adolescents, c'est très dur.
01:12:25 Et donc on doit les aider et les responsabiliser.
01:12:28 Ensuite, on a un sujet sur l'accompagnement des jeunes
01:12:30 qui commence à décrocher.
01:12:32 Avoir une réponse plus adaptée dans le système scolaire,
01:12:35 mais aussi avoir une réponse, je dirais,
01:12:37 pré-pénale puis pénale,
01:12:39 qui est plus claire.
01:12:42 Ça fait partie des choses qu'on est en train de préparer.
01:12:45 On a l'accès au sport et à la culture,
01:12:47 essentiel pour ces jeunes.
01:12:49 On a réorganisé déjà, ça c'est une réponse à ces émeutes,
01:12:52 le temps scolaire.
01:12:53 Ils iront tous jusqu'en juillet.
01:12:56 Il n'y aura plus de temps scolaire qui est perdu en mai et en juin.
01:12:59 Et ça, c'est essentiel de le tenir.
01:13:01 Les écrans, la réponse arrive.
01:13:04 Et donc c'est un ensemble.
01:13:06 C'est un problème beaucoup plus compliqué.
01:13:08 Dans ce contexte-là, oui, le service national universel
01:13:11 fait partie de la réforme.
01:13:12 C'est pourquoi j'aurai l'occasion d'y revenir
01:13:14 dans les prochaines semaines.
01:13:15 Mais nous irons vers la généralisation
01:13:17 du service national universel en seconde.
01:13:20 Il est cohérent avec ce que je viens de vous décrire.
01:13:24 -Bonsoir, M. le Président.
01:13:29 Laurence Ferrari, CNews Europe, Paris Match.
01:13:32 Vous nous avez gratifiés d'un certain nombre de mesures,
01:13:34 de détails.
01:13:35 C'est important.
01:13:36 Ce qui nous intéresse, c'est la vision que vous avez
01:13:37 pour les 3 ans à venir, la fin de votre mandat.
01:13:39 A nos yeux, ce qui est important,
01:13:41 c'est sans doute l'éducation nationale
01:13:43 qui concentre tous les enjeux,
01:13:44 toutes les fractures de notre société.
01:13:46 Nous avons l'éducation nationale la plus chère au monde,
01:13:49 au classement PISA.
01:13:50 Vous le savez, nous ne brillons pas,
01:13:51 notamment en maths, au CAPES de maths.
01:13:53 Nous avons du mal à recruter.
01:13:55 Il y a plus de postes que de candidats.
01:13:57 Vous voulez qu'ils chantent la marseillaise ?
01:13:59 Pratiquement un jeune sur deux
01:14:00 ne sait pas situer la Révolution française,
01:14:03 ne connaît pas la Shoah,
01:14:05 ne sait pas ce qui s'est passé le jour de la rafle du Veldiv.
01:14:08 48% des professeurs disent se censurer
01:14:10 lorsqu'ils enseignent l'histoire dans leur classe.
01:14:14 Un sur deux a peur, en classe,
01:14:15 peur de la violence des élèves, des parents et des terroristes.
01:14:18 Je pense ce soir à Samuel Paty et Dominique Bernard.
01:14:21 Vous voulez restaurer l'autorité ?
01:14:23 La France doit rester la France, bien sûr.
01:14:25 Comment faire de ces jeunes des citoyens éclairés ?
01:14:26 Donnez-moi 5 mesures concrètes pour restaurer cette autorité.
01:14:30 Soutenir les parents, c'est bien.
01:14:32 Les responsabiliser, c'est mieux aussi.
01:14:34 Et puis il y a 17% des parents qui ont fait le choix du privé.
01:14:37 C'est fort honorable, après tout.
01:14:39 Est-ce que la guerre, école privée, école publique,
01:14:41 n'a pas été relancée par votre ministre de l'Éducation nationale ?
01:14:45 Merci pour votre réponse.
01:14:47 J'ai le sentiment de donner une vision et des mesures concrètes.
01:14:51 Je crois que vous venez vous-même de poser une question
01:14:54 et de donner votre vision.
01:14:57 Ceci étant dit, les mesures concrètes, je vous les ai données.
01:15:03 Il n'y a pas d'école qui tienne s'il n'y a pas des professeurs bien formés.
01:15:07 Refonte de la formation des enseignants, des MARS.
01:15:11 On a des concours, on sait qu'ils ne sont pas tous pourvus,
01:15:14 parce que le système aujourd'hui n'est pas adapté.
01:15:16 On a des professeurs remarquables, remarquables.
01:15:18 Et je ne veux pas qu'on aille vers la stigmatisation de nos enseignants.
01:15:21 Loin de là. On doit mieux les payer, ce qu'on a commencé de faire.
01:15:24 On va continuer le pacte, on doit mieux les former.
01:15:26 La deuxième mesure très concrète, c'est de poursuivre le choc des savoirs.
01:15:30 Pourquoi les résultats PISA sont mauvais ?
01:15:32 Parce que les résultats PISA sont faits sur des classes
01:15:35 qui n'ont pas été touchées par les réformes qu'on a conduites au premier quinquennat.
01:15:38 Je veux bien payer pour tout le monde, c'est déjà ce qu'on fait pour la santé et autres.
01:15:42 Ce qui n'a pas été prévu il y a 20 ans.
01:15:44 Mais ceux qui ont été testés à la réforme PISA,
01:15:46 ils ont eu à vivre la réforme du collège qui avait été décidée avant 2017.
01:15:53 Attendons ceux qui ont eu à suivre.
01:15:55 Et les tests nous montrent que d'ailleurs, on a des élèves qui ont beaucoup mieux résisté en primaire
01:15:58 grâce au dédoublement et ce qu'on a eu à faire.
01:16:00 Et le ministre a apporté la réponse.
01:16:02 Donc moi j'assume, vous me parlez de résultats qui ne sont pas liés aux réformes qu'on a faites.
01:16:06 Qu'est-ce que c'est la bonne réponse pour avoir des élèves bien formés
01:16:08 après la réforme de l'enseignement des professeurs, leur meilleure rémunération ?
01:16:13 Finir la systématisation du dédoublement des classes pour les grandes sections de maternelle
01:16:17 après ce que nous avons fait pour CP et CE1.
01:16:21 C'est l'évaluation fin d'année qu'on va progressivement généraliser à tous les niveaux.
01:16:26 On l'a commencé l'année dernière.
01:16:28 C'est essentiel parce que c'est ce qui permet d'éviter le passage d'une classe à l'autre
01:16:31 sans avoir la totale maîtrise de ce qui était supposé.
01:16:36 Et c'est remettre du dédoublement à l'initiative des professeurs dans les classes charnières.
01:16:43 Ce qui a été décidé pour le CM2 et avec un brevet qui a du sens,
01:16:47 qu'il faut réviser et qui est une condition de passage au collège.
01:16:51 Quatrième point qui est indispensable, c'est l'instruction civique.
01:16:55 Et l'instruction civique qui ne soit pas un ensemble de connaissances de nature diverses
01:17:00 et qui est enseignée de manière inégale sur le territoire avec l'heure obligatoire dès la 5e.
01:17:06 Où on apprend les textes fondamentaux, où on apprend, si elle n'a pas été maîtrisée, la marseillaise,
01:17:11 mais je souhaite qu'elle soit enseignée dès le primaire, je l'ai déjà dit,
01:17:14 et où on apprend aussi les grands textes qui font notre histoire.
01:17:17 Ce sont des mesures très concrètes et j'en ai donné d'autres dans mon propos introductif.
01:17:20 Donc oui, il faut continuer d'avancer.
01:17:23 On a depuis 2017 commencé à rebâtir l'école.
01:17:27 On s'est attaqué là au collège. Il y a toute la réforme aussi de l'orientation.
01:17:31 Et on s'attaque aussi au lycée professionnel, dont on parle peu,
01:17:34 mais qui touche un tiers de nos lycéens, qui est indispensable,
01:17:37 et sur lequel aussi on est en train de conduire une vraie petite révolution des savoirs.
01:17:42 Moi, je suis un enfant des deux écoles, comme disent les grands auteurs.
01:17:47 J'ai été à la laïque et à l'école privée sous contrat.
01:17:51 J'y ai vu des professeurs engagés à qui je dois beaucoup.
01:17:55 Donc je pense qu'il n'y a pas de conflit entre les deux écoles à avoir.
01:17:59 Que la France, la République, est forte de tous ces systèmes,
01:18:03 ce qu'il faut, c'est engager tout le monde dans les mêmes exigences.
01:18:06 Et donc il faut que partout, on puisse avoir...
01:18:09 D'abord, on ne juge pas les gens sur leurs choix individuels.
01:18:11 Moi, je pense que le choix de l'école où on met ses enfants, c'est un choix privé.
01:18:15 On n'a pas à juger les gens, à leur faire des procès là-dessus.
01:18:18 Ensuite, on doit tout faire pour qu'on ait une école publique
01:18:21 qui soit au meilleur standard et qui soit forte,
01:18:23 une école privée sous contrat qui soit la plus forte possible
01:18:26 et qui respecte parfaitement les règles de la République.
01:18:28 Et c'est aussi pour ça qu'on a besoin d'une école privée sous contrat
01:18:31 qui s'engage aux côtés de l'école publique pour ouvrir des classes Ulysse,
01:18:34 pour accompagner les enfants en difficulté, pour avoir des secpas, etc.
01:18:38 C'est ça, le bon système.
01:18:41 Donc les polémiques du moment ne doivent pas nous faire quitter
01:18:46 l'axe qui est le nôtre, la réussite de nos enfants et une école forte.
01:18:49 C'est un des fondements de la République.
01:18:52 Bonjour, Monsieur le Président. Justine Guiton-Bouchion pour Reporter.
01:18:56 Vous avez évoqué l'avenir des générations futures.
01:19:00 Depuis que vous avez créé le Haut Conseil pour le climat en 2019,
01:19:04 tous les rapports annuels ont montré que les émissions de gaz à effet de serre
01:19:08 ne baissaient pas suffisamment vite.
01:19:12 Donc comment comptez-vous atteindre les objectifs climatiques européens 2030-2050 ?
01:19:17 Vous avez évoqué ce soir le leasing, la rénovation des bâtiments.
01:19:21 C'est des annonces que vous aviez déjà faites il y a six mois, voire il y a un an.
01:19:25 Donc globalement, quelles nouvelles politiques écologiques
01:19:28 vous pouvez nous annoncer concrètement ce soir ?
01:19:31 Sachant que Gabriel Attal n'a quasiment pas encore évoqué la planification écologique.
01:19:37 Que sauf erreur de ma part, Christophe Béchut n'est pas là ce soir
01:19:40 et qu'il n'y a plus de ministère de la Transition énergétique.
01:19:44 Quelles nouvelles politiques écologiques vous pouvez nous annoncer ce soir ?
01:19:50 D'abord, je plaide l'indulgence pour le Premier ministre,
01:19:53 qui n'a pas pu évoquer tous les sujets, et même celui-ci qui continue d'être dans son titre,
01:19:58 et qui aura l'occasion d'y revenir dans les prochains jours,
01:20:00 dans sa déclaration de politique générale.
01:20:02 Quant au ministre, précisément, parce qu'il est en charge
01:20:04 et qu'il ne vous a pas échappé, qu'on a beaucoup de territoires qui sont touchés.
01:20:08 C'est ça, nos compatriotes de La Réunion, nos compatriotes du Pas-de-Calais.
01:20:11 Il est mobilisé sur le terrain et il avait aussi des obligations parlementaires.
01:20:17 Je vais être clair, parce que là aussi, c'est comme ce que je disais pour la santé.
01:20:21 Moi, je crois au CAP, aux mesures claires et à leur mise en œuvre.
01:20:26 Je ne vais pas vous annoncer aujourd'hui un nouveau CAP écologique,
01:20:29 parce que je pense qu'on a pris des décisions historiques, et quelles sont les bonnes.
01:20:33 On a pris un engagement, d'abord, qui était de faire une nation plus forte,
01:20:37 plus industrielle et décarbonée.
01:20:39 Vous avez cité les rapports du Haut Conseil pour le climat.
01:20:42 Soyons collectivement honnêtes, il nous a dit qu'on n'allait pas assez vite pour les années à venir.
01:20:46 Mais il a reconnu les résultats, ils sont d'ailleurs publics, des années passées.
01:20:49 Durant mon quinquennat précédent, on est revenu sur la trajectoire des accords de Paris.
01:20:55 Et nous avons doublé les réductions d'émissions de gaz à effet de serre.
01:21:01 C'est-à-dire qu'alors même qu'on a recréé 2 millions d'emplois,
01:21:04 qu'on a rouvert 300 usines en net, qu'on a commencé à réindustrialiser le pays,
01:21:08 on a été deux fois plus vite sur la baisse des émissions.
01:21:11 Comme quoi, ceux qui nous expliquent qu'il faudrait fermer telle ou telle activité
01:21:14 pour respecter la trajectoire climat, ce n'est pas vrai.
01:21:16 Ce que nous a dit le Haut Conseil climat, il nous a dit,
01:21:18 pour tenir votre engagement dans les années qui viennent,
01:21:20 il faut aller 2,5 fois plus vite. C'est tout à fait vrai.
01:21:23 Je constate que les chiffres qui sont à ma disposition pour l'année qui vient de s'écouler,
01:21:27 sont dans cette ligne. Il faut passer de 2 % à 5 % par an.
01:21:30 On a été de 2 % par an entre 2018 et 2022.
01:21:33 On est à 4,6 % sur 2023.
01:21:37 Donc ce qu'on a fait pour l'accroître est en train de fonctionner.
01:21:40 La stratégie que j'ai décrite à Marseille, c'est quoi ?
01:21:42 Un Premier ministre qui pilote la planification écologique et énergétique.
01:21:47 C'est toujours le cas, ce sont dans ses attributions.
01:21:49 On a créé pour la première fois dans l'histoire de notre République
01:21:52 une administration qui lui est attachée pour cela, un secrétariat général.
01:21:55 Pourquoi ? Parce que c'est interministériel.
01:21:57 Les efforts se font dans tous les secteurs.
01:21:59 Ensuite, on a travaillé pendant un an à une planification, là aussi inédite.
01:22:05 Et on a défini les efforts à faire et les actions concrètes dans chaque secteur.
01:22:09 Maintenant, qu'est-ce qu'on est en train de faire ?
01:22:11 On la territorialise.
01:22:13 Et donc, dans chaque région, on a mis en place une COP justement de cette planification.
01:22:18 Et on est en train de bâtir des projets avec chaque commune, intercommunalité, métropole, département et région,
01:22:25 pour pouvoir déployer les bonnes actions.
01:22:27 Et donc, il n'y a pas une solution miracle, il n'y a pas une annonce fracassante.
01:22:31 Il y a les dizaines de milliards d'euros qu'on investit chaque année pour accompagner cette transition pour qu'elle soit juste,
01:22:36 et des stratégies locales qu'on va développer.
01:22:39 C'est qui nos fameux services métropolitains de transport collectif,
01:22:44 pour permettre de moins recourir à la voiture individuelle et avoir des transports hydrogène ou électrique ?
01:22:50 Et on est en train de les déployer, on a eu la carte, elle a été annoncée.
01:22:53 C'est accompagner, et on a des records d'adhésion aux véhicules hybrides ou électriques, c'est le changement de véhicules.
01:22:59 Et il faut le faire avec le bonus écologique qui a beaucoup augmenté.
01:23:02 Maintenant, le leasing qui commence à se déployer.
01:23:04 C'est, on le sait, en effet, la rénovation thermique des bâtiments.
01:23:07 Il faut continuer de simplifier la prime qui existe, mais là, on y met beaucoup d'argent.
01:23:11 Et on va continuer de le faire.
01:23:13 Et puis ensuite, c'est secteur par secteur.
01:23:15 Et l'un des secteurs où on a beaucoup investi l'année dernière, c'est aussi celui de l'industrie.
01:23:20 Parce qu'on a identifié que sur 50 sites industriels, si on faisait l'effort, on faisait quasiment la moitié de ce qu'on doit faire sur l'ensemble de notre industrie.
01:23:27 Et donc, on a accéléré les efforts faits pour décarboner nos cimenteries, nos ports, nos assiries, etc.
01:23:35 Et on signe des contrats avec nos industriels et ceci pour permettre justement de continuer d'avoir des emplois et de moins émettre.
01:23:42 C'est une stratégie d'ensemble.
01:23:43 Donc là, aujourd'hui, le temps, il n'est plus aux annonces.
01:23:45 Il est à faire sur le terrain, à évaluer, mois par mois.
01:23:50 Et donc, la priorité dans les prochains mois sur la planification écologique, c'est de déployer le plan qui est le nôtre sur le terrain.
01:23:59 À côté de ça, j'avais à Belfort annoncé une stratégie énergétique.
01:24:03 Et là-dessus, on a une force.
01:24:04 La France est un des pays d'Europe qui a l'énergie la plus décarbonée grâce au nucléaire.
01:24:10 J'ai annoncé, et là aussi en créant les conditions d'un consensus scientifique puis politique.
01:24:16 Tout le monde l'a oublié.
01:24:17 Il y a six ans, personne n'était d'accord sur le nucléaire.
01:24:20 Rappelez-vous les débats qu'on avait.
01:24:22 J'ai demandé un rapport aux meilleurs experts, etc.
01:24:25 J'ai été à Belfort entouré de forces politiques qui s'opposaient sur ce sujet naguère.
01:24:31 On a annoncé une nouvelle stratégie.
01:24:32 On redéploie du nucléaire et on redéploie du renouvelable.
01:24:35 Et là aussi, on est aux travaux pratiques.
01:24:38 J'ai annoncé les sites des six nouveaux réacteurs, les travaux, les investissements.
01:24:43 Et tout le travail commence à EDF.
01:24:46 À l'été, j'annoncerai les grands axes pour les huit prochains.
01:24:51 C'est de la mise en oeuvre.
01:24:52 Et on l'a fait pareil sur le renouvelable avec nos stratégies pour déployer l'éolien en mer, etc.
01:24:58 C'est de la mise en oeuvre.
01:24:59 Mais les résultats des six dernières années sont bons.
01:25:03 Les résultats des derniers mois montrent qu'on a doublé le taux d'effort.
01:25:07 On a une stratégie, une organisation.
01:25:11 Il faut de l'efficacité, des résultats et maintenant la territorialiser, c'est-à-dire travailler avec nos élus.
01:25:21 Bonsoir, Monsieur le Président.
01:25:22 Julien Lécuyer de La Voix du Nord.
01:25:24 Je vais vous citer un chiffre.
01:25:25 98,5%, c'est le pourcentage de la surface de Calais qui pourrait être submergée par la mer dans les dizaines d'années à venir,
01:25:34 quelques dizaines d'années à venir.
01:25:36 92% de la surface de Dunkerque aussi.
01:25:38 Alors, question simple, c'est que vaudra la stratégie de réindustrialisation si les gigafactories ont les pieds dans l'eau?
01:25:46 Que vaudra la politique de décarbonation si ArcelorMittal est noyé sous les eaux?
01:25:53 On a des milliers de nos habitants du Pas-de-Calais qui sont actuellement touchés par les intempéries.
01:26:00 Que leur dites vous?
01:26:01 Dites, comme votre ministre de la Transition écologique, qu'il faudra peut-être à terme déménager.
01:26:07 Merci.
01:26:08 Alors, d'abord, je veux ici redire à nos compatriotes dans le Pas-de-Calais qui vivent depuis maintenant des mois une situation terrible, notre soutien.
01:26:17 J'ai été auprès d'eux il y a quelques semaines.
01:26:19 Ministres de l'Intérieur, comme le ministre de la Transition, y sont allés à plusieurs reprises.
01:26:22 Le Premier ministre y a fait son premier déplacement.
01:26:25 Il reviendra à la fin du mois.
01:26:28 Je veux leur dire notre soutien complet, entier.
01:26:31 Mais c'est épuisant ce qu'ils vivent parce qu'ils ont vu la montée des eaux, les inondations, l'eau qui ne descend pas, puis les précipitations à nouveau.
01:26:38 Et donc, c'est épuisant pour les nerfs.
01:26:40 Ils vivent dans des maisons qui ont parfois un mètre d'eau.
01:26:42 Parfois, ils ont tout perdu.
01:26:44 Et donc, un, on va continuer à intensifier nos efforts pour pomper et pour évacuer cette eau.
01:26:50 Deux, évidemment, on sera à leur côté pour restaurer au plus vite.
01:26:53 Et là aussi, avec de la simplification et un pilotage sur le terrain avec la région, le département et les maires au plus près.
01:27:01 Et puis, on sera à leur côté aussi pour indemniser et mettre la pression sur les assurances et accompagner les particuliers, comme les commerçants, les entrepreneurs et les agriculteurs.
01:27:11 On sera là.
01:27:13 Mais le problème que vous posez est une réalité.
01:27:16 Je l'évoquais de manière rapide dans mon propos introductif.
01:27:18 C'est ce qu'on appelle l'adaptation.
01:27:20 Et c'est tout à fait vrai que, quels que soient les efforts qu'on fait pour baisser nos émissions, pour changer nos manières de produire, de consommer, etc.
01:27:29 et nous mettre en conformité avec la stratégie de Paris, nous aurons à vivre les conséquences du dérèglement climatique.
01:27:36 Il est déjà là.
01:27:37 Et donc, on doit s'adapter.
01:27:38 Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:27:39 Ça veut dire qu'on va devoir changer nos villes, nos paysages, nos régions pour faire face à des événements climatiques auxquels elle n'était pas habituée.
01:27:47 Ça veut dire que dans beaucoup de nos villes, on va devoir faire face aux fortes chaleurs qui ne vont plus être simplement un ou deux jours par an.
01:27:53 C'est les îlots de chaleur qu'on crée, c'est la végétalisation des villes, c'est une organisation différente.
01:27:58 Ça veut dire qu'on va progressivement adapter nos villes, nos paysages.
01:28:01 Et là, il faut le faire avec le beau et le résistant, si je puis dire.
01:28:05 C'est ça, cette stratégie d'adaptation qu'on va bâtir.
01:28:07 Il n'y a aucune fatalité.
01:28:08 Et je le dis très clairement à nos compatriotes des Hauts-de-France, on continuera à vivre à Dunkerque, à Calais.
01:28:13 On continuera à vivre dans l'Eau-de-Maroix et on pourra vivre et être heureux aux marées, comme dans le Montreuil-Oie, qui m'est aussi cher et qui souffre aussi beaucoup.
01:28:23 Comment ? En adaptant.
01:28:25 Il y aura peut-être des endroits où on devra créer des interdictions, mais surtout, on doit repenser aussi ce qu'on avait oublié.
01:28:32 Ceux qui, d'ailleurs, travaillent ou vivent dans le marais à Saint-Omer ou ailleurs me l'ont rappelé quand moi j'y suis allé.
01:28:40 Avant, l'évacuation vers la mer se faisait beaucoup plus simplement.
01:28:45 Les boîtes-ringues fonctionnaient mieux, on curait plus simplement les cours d'eau et on avait un accès à la mer qui allait beaucoup plus vite,
01:28:55 qui évacuait plus de mètres cubes parce que le port était plus adapté.
01:28:59 Et à travers le temps, il y a certains investissements qui n'ont pas été faits.
01:29:03 Nos règles se complexifiant, le coût de certaines opérations augmente.
01:29:08 Et là, on le faisait avec les collègues, où c'était simple et pas cher de le faire.
01:29:12 On a créé de telles normes qu'on ne le fait plus.
01:29:14 C'est ça ce qui s'est passé progressivement.
01:29:17 C'est pour ça qu'on a d'ailleurs confié au maire de Saint-Omer une mission pour s'inspirer des meilleures pratiques européennes
01:29:22 et regarder comment on va faciliter l'écoulement de l'eau vers la mer.
01:29:25 Donc il y a des réponses. L'adaptation, il y a des réponses.
01:29:28 Et parfois, il y a des réponses, vous savez, de bon sens, que les gens qui vivent sur ces territoires connaissent bien mieux que beaucoup.
01:29:35 Je rentre dans le détail très concret. C'est la vie des gens.
01:29:38 Allez dans l'Eau-de-Marois que j'évoquais, dans le Calaisie, dans le Bain-Querquois, les gens, ils savent très bien ce qu'il faut faire.
01:29:43 Pour les plus anciens ou ceux qui y étaient.
01:29:46 Les travaux à faire sur le port, les investissements à faire sur certaines digues,
01:29:50 comment curer certaines rues ou ailleurs, comment améliorer le système des watering ou les pompes, etc.
01:29:56 C'est ce qu'on va faire.
01:29:57 Mais plus largement, on va avoir une adaptation de nos paysages, de nos villes, pour faire face à tout cela.
01:30:02 Et plus largement, on aura une adaptation aussi dans le Grand Ouest qui vit déjà le décalage du trait de côte.
01:30:08 En région Nouvelle-Aquitaine, vous avez déjà aujourd'hui des gens qui, en effet, ont leur maison, parfois leur entreprise,
01:30:15 qui est bousculée par le recul du trait de côte. Adaptation.
01:30:19 Donc on sera là pour accompagner. C'est un investissement de la nation.
01:30:22 C'est un changement de beaucoup de nos habitudes. Mais on sera là.
01:30:25 Et je veux avoir une approche optimiste.
01:30:28 Elle n'est pas naïve.
01:30:29 C'est un investissement qu'on a déjà commencé à faire. On va l'accélérer.
01:30:32 Mais par du bon sens, la simplification de certaines normes, l'innovation qu'on va déployer sur le terrain,
01:30:39 grâce à nos paysagistes, grâce à l'innovation industrielle, grâce à certains investissements,
01:30:45 on adaptera nos territoires en France hexagonale comme ultramarine à l'évolution des risques.
01:30:54 Bonsoir, Monsieur le Président. Benjamin Duhamel pour BFM TV.
01:30:57 En 2017, le soir de votre élection, vous disiez vouloir, je cite,
01:31:01 "tout faire pour qu'il n'y ait plus aucune raison de voter pour les extrêmes".
01:31:05 Et pourtant, la liste menée par Jordan Bardella est en tête de tous les sondages pour les élections européennes.
01:31:10 Marine Le Pen et Jordan Bardella s'imaginent carrément déjà se partageant les rôles.
01:31:14 L'une à votre place, à l'Elysée, l'autre à Matignon.
01:31:19 Quelle part de responsabilité prenez-vous dans cette progression ? N'est-ce pas un aveu d'échec ?
01:31:23 Quant à 2027, ne craignez-vous pas de voir votre héritage politique totalement entaché
01:31:28 si, dans trois ans et demi, vous laissez les clés de l'Elysée à Marine Le Pen ?
01:31:32 D'abord, les ambitions que vous prêtez aux responsables politiques évoquées ne sont pas une nouveauté.
01:31:39 Il m'a semblé que lors des deux dernières campagnes présidentielles,
01:31:43 les intéressés se voyaient au même endroit.
01:31:45 Je les félicite d'avoir pu empêcher cette opération et je ferai tout pour le continuer,
01:31:49 parce que je pense que c'est bon pour le pays.
01:31:51 Ensuite, je regarde autour de nous, dans toutes les démocraties européennes,
01:31:56 y compris chez nos voisins allemands, où on pensait impossible le retour de l'extrême droite.
01:32:00 Elle est là.
01:32:01 Donc, je pense qu'il ne faut pas le voir simplement avec nos yeux franco-français.
01:32:06 Quelque chose se passe.
01:32:09 Moi, je pense qu'il faut, pour éviter le retour des extrêmes,
01:32:12 mais en particulier de l'extrême droite, s'attaquer à ce qui fait voter pour eux.
01:32:16 La première chose, c'était le chômage de masse.
01:32:19 C'était une spécificité française.
01:32:21 Nous étions à coup sûr la grande économie qui n'avait pas réussi à endiguer celui-ci.
01:32:27 On est en train de le faire et on va continuer.
01:32:30 La désindustrialisation, on le voyait dans nos territoires de l'Est comme du Nord,
01:32:33 avait beaucoup nourri le Rassemblement national, le Front national, Naguib.
01:32:37 On est en train d'y répondre.
01:32:38 On améliore d'ailleurs les choses dans ces territoires.
01:32:40 Est-ce que c'est suffisant ? Non.
01:32:43 Deuxième élément, l'immigration.
01:32:48 Lutter contre l'immigration clandestine, c'est, je pense, une des réponses au Rassemblement national.
01:32:54 C'est pourquoi j'assume totalement la politique au niveau européen et français qu'on a menée.
01:32:57 Pas de naïveté, mais le faire dans le cadre de notre République, nos principes, ce que je défends.
01:33:03 Mais il faut s'attaquer à ce qui, dans certaines régions, nourrit.
01:33:07 Puis la troisième chose qui, je pense, les nourrit, c'est une forme de sentiment de dépossession.
01:33:12 Beaucoup de nos compatriotes se disent, au fond, le pays ne marche plus.
01:33:14 On a tout essayé, on ne les a pas essayés.
01:33:17 Et ma crainte, et ce contre quoi je me bats, parce que je ne suis pas là pour craindre, vous me direz,
01:33:22 c'est que tout le monde s'habitue à ça.
01:33:24 Et plus personne ne dit que le Rassemblement national, comme toutes les extrêmes droites en Europe,
01:33:29 c'est surtout et avant tout le pays de l'appauvrissement collectif.
01:33:33 C'est le pays, c'est le pays, c'est le parti de l'appauvrissement collectif.
01:33:37 C'est le parti du mensonge, et ça continue de l'être.
01:33:39 C'est le parti qui a le programme, qui l'a complètement piqué à l'extrême gauche.
01:33:43 C'est le parti qui continue à vous expliquer que la retraite à 60 ans est possible,
01:33:46 sans vous expliquer comment la financer.
01:33:47 C'est le parti qui vous explique qu'il faut augmenter le SMIC,
01:33:49 sans vous expliquer comment ça ne désindustrialisera pas le pays.
01:33:52 C'est le parti qui continue de vous expliquer des choses impossibles
01:33:56 sur le plan économique et social pour affaiblir.
01:34:00 Si on ne s'attaque pas pied à pied à l'incohérence de leur programme,
01:34:04 les gens se disent des trucs faciles.
01:34:07 L'opposition, c'est beaucoup plus facile que le gouvernement.
01:34:10 Donc il faut aller au réel sur ce qu'ils proposent.
01:34:12 Et ça, c'est notre responsabilité collective, ce n'est pas que la mienne seule.
01:34:16 Mais tant qu'on continuera à avoir un discours politique qui, parfois, est déréalisé,
01:34:21 ce n'est pas populaire de faire une réforme des retraites ou de l'assurance chômage.
01:34:24 Mais si on continue à aller voir les gens et qu'on trouve que c'est formidable
01:34:27 et que c'est une réponse politique de leur dire "on va continuer de vous aider,
01:34:31 on va vous remettre la retraite à 60 ans et tout va bien se passer, ou à 62 ans maintenant".
01:34:35 Puis la deuxième chose, c'est le parti du transformisme.
01:34:39 C'est-à-dire qu'il y a 6 ans et demi, t'es pour sortir de l'Europe et de l'euro.
01:34:43 Et maintenant, il est pour y rester mais pour ne plus en respecter les traités,
01:34:47 comme l'extrême-gauche.
01:34:49 Même programme.
01:34:51 C'est le Frexit caché.
01:34:53 C'est l'appauvrissement de la France aussi.
01:34:55 C'est-à-dire que c'est des gens qui vous disent "je ne suis plus trop sûr de vouloir sortir de l'Europe et de l'euro comme Naguère".
01:34:59 Mais enfin, nous on ne respectera pas les traités, avec nous rassurez-vous.
01:35:03 Vous pensez que vous connaissez vos déco-propriétés où on continue à vous payer l'eau et le gaz,
01:35:08 mais vous ne respectez rien ?
01:35:10 C'est ça leur programme ?
01:35:12 Il faut le dire. Il faut se battre.
01:35:14 Et dans un monde en bascule, comme je viens de l'évoquer, face à la Chine et aux Etats-Unis d'Amérique,
01:35:18 vous pensez qu'une France toute seule dans une Europe affaiblie, c'est une bonne chose ?
01:35:22 C'est ça le programme du Rassemblement National.
01:35:24 Mais si tout le monde s'habitue en disant "ils sont devenus sympathiques".
01:35:28 En fait, ils ne disent plus des choses qui nous heurtent,
01:35:31 parce qu'on ne sait plus trop ce qu'ils disent.
01:35:33 Moi je vois le débat public, je ne sais plus trop ce qu'ils disent.
01:35:36 Mais à chaque fois, ils sont contre ce que fait le gouvernement, ça a l'air sympa.
01:35:40 A ce moment-là, on rentre dans une forme de zone de danger
01:35:47 qu'on voit dans tous les pays européens,
01:35:49 parce qu'on ne se bat plus pied à pied sur ce qui est la réalité de nos principes.
01:35:52 C'est pour ça que moi j'assume de continuer à présider au réel, avec un certain sens de l'idéal.
01:35:59 Et de dire quand les gens ont un problème, on essaie de le résoudre, au concret, au réel.
01:36:03 Qu'on essaie de tendre le coup au mensonge.
01:36:05 Qu'on a besoin en effet d'une France plus forte et plus juste,
01:36:07 mais qui s'appuie sur des réalités.
01:36:09 D'une politique économique qui a des résultats parce qu'elle a un sens et une cohérence,
01:36:12 que ne propose pas un Rassemblement National.
01:36:14 D'une politique écologique qui a un sens et une cohérence,
01:36:17 parce qu'elle est compatible avec la création d'emplois.
01:36:19 D'une politique d'ordre républicain, juste et ferme,
01:36:23 et qui respecte nos traités et notre Constitution.
01:36:26 C'est tout l'inverse du Rassemblement National.
01:36:28 Donc on va continuer de se battre, mais je vois partout en Europe,
01:36:30 celui-ci qui monte par une forme de fascination du désastre,
01:36:33 mais par un affaiblissement du débat collectif,
01:36:36 parce qu'on oublie tous de revenir au réel et à la réalité de leurs arguments.
01:36:40 Et là, on va avoir un vrai débat européen.
01:36:43 Je ne suis pas heureux de les voir en tête des sondages.
01:36:46 Parce que moi j'ai beaucoup fait pour qu'on soit plus forts,
01:36:50 nous Français en Europe, depuis cinq ans,
01:36:52 et que notre Europe a beaucoup avancé.
01:36:54 Mais rassurez-vous, l'Europe du Rassemblement National,
01:36:57 ce n'est pas celle qui vous permettra d'avoir les vaccins.
01:36:59 Or, je le rappelle, pendant la crise Covid,
01:37:01 on a eu des vaccins dans notre pays parce qu'il y avait l'Europe.
01:37:04 On a pu faire un plan de relance parce qu'il y avait l'Europe.
01:37:07 On peut aujourd'hui peser face à la Chine aux États-Unis d'Amérique
01:37:10 parce qu'il y a l'Europe.
01:37:12 Parce qu'il y a une Europe qui porte nos valeurs,
01:37:14 où on sait pousser nos projets et notre ambition.
01:37:16 Mais parce qu'elle est là.
01:37:17 C'est l'inverse de ce que porte le Rassemblement National.
01:37:19 Et au fond, le Rassemblement National est devenu le parti de la colère facile.
01:37:26 Du haut, on n'a pas tout essayé, et ça paraît sympathique.
01:37:30 Ne nous habituons pas.
01:37:32 Agissons.
01:37:34 Faisons.
01:37:36 Bousculons les choses et les habitudes pour montrer qu'en effet,
01:37:39 ce bloc central qui rassemble les démocrates,
01:37:42 les républicains, les écologistes, qui croient dans l'Europe,
01:37:45 peut agir et changer les choses et le quotidien des gens.
01:37:48 Ayons parfois l'honnêteté de dire quand ça marche,
01:37:50 la lucidité de dire quand ça ne marche pas, et avançons.
01:37:52 C'est ça pour moi la bonne réponse.
01:37:54 Je ne me suis pas battu jusqu'au dernier quart d'heure.
01:37:56 Je me suis toujours battu comme ça, pas avec des leçons de morale,
01:37:59 en regardant le pays tel qu'il est, en essayant de convaincre
01:38:01 avec des arguments, des actions et du réel.
01:38:04 C'est ça le meilleur moyen d'éviter les extrêmes.
01:38:08 Et j'y crois.
01:38:10 Mais je ne fais pas de politique fiction,
01:38:12 je n'en ai jamais fait en campagne, je ne vais pas en faire ici.
01:38:15 Vous savez, j'ai compris qu'il y avait beaucoup de gens
01:38:17 qui s'énervaient sur 2027.
01:38:20 Mais enfin, j'ai quand même compris aussi qu'il me restait
01:38:22 trois ans et demi à présider.
01:38:25 Et fort des six ans et demi que je viens de vivre,
01:38:30 il se passe beaucoup de choses en trois ans et demi.
01:38:32 Beaucoup de choses.
01:38:35 Monsieur le Président de la République, bonsoir.
01:38:37 Olivier Beaumont du Parisien, aujourd'hui en France.
01:38:40 La question de Benjamin Duhamel me laisse à penser
01:38:42 que nous venons de basculer dans la partie plus politique
01:38:45 de cette soirée.
01:38:46 J'aimerais revenir du coup sur la nomination
01:38:49 de votre nouveau gouvernement.
01:38:51 Nous avons eu quelques surprises.
01:38:52 Tout d'abord, celle de Gabriel Attal,
01:38:54 nommé comme Premier ministre.
01:38:56 Et puis le retour d'une figure sarcosiste, Rachida Dati,
01:39:00 qui avait appartenu au gouvernement il y a une dizaine d'années.
01:39:03 Plusieurs questions me viennent en tête.
01:39:05 Tout d'abord, pourquoi le choix de cette personnalité
01:39:08 à ce ministère-là ?
01:39:10 Deuxième chose, qu'est-ce qui a changé
01:39:12 entre 2017 et aujourd'hui ?
01:39:14 En 2017, François Bayrou, qui avait été mis en examen,
01:39:16 avait dû quitter le gouvernement.
01:39:18 Aujourd'hui, mise en examen,
01:39:19 elle vient d'être nommée au gouvernement.
01:39:20 Et enfin, dernière question, le sujet de Paris.
01:39:23 On laisse à penser qu'il y aurait eu un deal
01:39:25 entre elle et vous concernant les élections municipales
01:39:28 en 2027 dans la capitale.
01:39:30 Merci de nous apporter quelques éclaircissements.
01:39:32 Merci beaucoup.
01:39:33 Merci beaucoup.
01:39:34 D'abord, je vais essayer de dire les choses très clairement.
01:39:37 François Bayrou a pris la décision de démissionner.
01:39:42 Je ne lui ai pas demandé.
01:39:43 En 2017, il était garde des Sceaux.
01:39:47 J'ai eu ensuite plusieurs ministres
01:39:50 durant mon premier mandat qui ont été mis en examen.
01:39:53 Et en effet, ministre de la Culture, les.
01:39:57 Dans une affaire dont je n'ai pas à connaître.
01:40:00 Au fond, je me suis appuyé sur un changement des règles simples
01:40:04 et aussi en regardant l'évolution
01:40:06 de notre vie politique et judiciaire.
01:40:08 Depuis 10 ans maintenant, dans notre pays,
01:40:10 il n'y a plus d'instruction individuelle sur les dossiers.
01:40:13 Il y avait une vieille jurisprudence
01:40:15 qui existait dans notre pays
01:40:16 qui fait qu'en effet, quand un ministre était mis en examen,
01:40:18 il devait quitter la table du Conseil
01:40:19 parce qu'il avait un de ses collègues
01:40:21 qui pouvait donner une instruction individuelle au parquet.
01:40:24 C'est interdit maintenant.
01:40:26 Il n'y en a plus.
01:40:28 Qui plus est, tous les membres du parquet
01:40:31 que j'ai eu à nommer depuis que je suis président,
01:40:32 comme le faisait d'ailleurs mon prédécesseur,
01:40:34 l'ont été conformément aux avis du CSN.
01:40:38 Donc, oui, ce faisant, il n'y a pas de règle
01:40:42 qui fait qu'un ministre mis en examen devrait quitter.
01:40:44 Parce que sinon, en quelque sorte, je reconnaîtrais moins
01:40:46 un responsable politique la présomption d'innocence qu'à d'autres.
01:40:49 Il se trouve que d'ailleurs, j'ai pu avoir des ministres
01:40:51 mis en examen qui ensuite ont été innocentés.
01:40:54 Je m'en félicite pour eux.
01:40:55 Ce qui montre plutôt que c'est assez juste.
01:40:58 Donc la justice va faire son travail
01:41:00 avec sérénité, à son rythme.
01:41:03 Mais je considère qu'il n'y a pas de changement de règles.
01:41:06 Il y a juste là aussi une forme de bon sens.
01:41:08 Pour le reste,
01:41:11 j'ai proposé avec le Premier ministre,
01:41:14 à Mme Rachida Dati de devenir ministre de la Culture.
01:41:17 Parce que son énergie, son talent, sa liberté,
01:41:21 puisqu'elle ne se réduit pas à une appartenance politique,
01:41:25 je crois seront utiles à la culture.
01:41:29 À ouvrir des portes et à permettre au fond de mettre fin,
01:41:35 je le disais, c'est pour moi un de mes grands objectifs,
01:41:37 à cette France du "c'est pas fait pour moi".
01:41:40 Il faut lutter contre celle-ci.
01:41:45 Nous n'avons pas parlé de Paris,
01:41:47 vous aurez du mal à me croire quand je vous dis ça,
01:41:49 mais c'est vrai.
01:41:51 La seule chose que je veux pour Paris,
01:41:54 c'est qu'un électeur puisse avoir les mêmes droits
01:41:57 et compter autant à Paris qu'à Amiens, à Besançon ou ailleurs.
01:42:00 Et donc que le gouvernement et le Parlement
01:42:03 puissent décider d'une réforme en profondeur
01:42:05 de la loi Paris-Lyon-Marseille pour revenir aux droits communs.
01:42:08 Ça, je pense que c'est la bonne chose.
01:42:10 C'est la seule chose qui me concerne pour Paris.
01:42:12 Le reste, je sais qu'elle mettra son talent, son énergie
01:42:14 et tout le reste au service de la culture,
01:42:17 de ceux qui la servent et de ceux qui veulent aussi y avoir droit.
01:42:22 Monsieur le Président,
01:42:29 ici Rachel Garin, Valcarcel pour 20 minutes.
01:42:32 Vous nous avez parlé de l'ordre avec l'uniforme à l'école,
01:42:35 une politique contre la drogue,
01:42:37 alors que certains disent que la prohibition ne fonctionne pas.
01:42:40 Vous nous avez parlé de politique nataliste,
01:42:42 de cérémonie de remise des diplômes.
01:42:44 Est-ce que le gouvernement le plus jeune,
01:42:46 avec le président le plus jeune,
01:42:47 ne vont pas mener une politique anachronique ?
01:42:49 Voir si vous me permettez un peu vieux jeu.
01:42:52 En quoi c'est vieux jeu ?
01:42:54 Cérémonie de remise des diplômes, uniforme.
01:42:56 Est-ce que ce ne sont pas des vieux débats ?
01:42:58 Je vois tous nos jeunes qui regardent les séries télévisées
01:43:00 où il y a ces remises de diplômes, ils trouvent ça super.
01:43:02 Je vois qu'on retrouve des rites.
01:43:04 Quand la République perd ses rites,
01:43:07 d'autres rites sont inventés.
01:43:09 Moi, je ne crois pas du tout que le symbolique soit vieux jeu.
01:43:12 Je crois pas du tout.
01:43:14 Je vais vous dire, je l'expliquais tout à l'heure en disant,
01:43:18 ce qui a fait notre pays, c'est l'ordre et le progrès.
01:43:22 Je crois qu'il n'y a pas de progrès sans ordre,
01:43:24 et pour le coup, là, on est vieux jeu
01:43:25 s'il n'y a que l'ordre et pas le progrès.
01:43:27 Je crois à une autorité juste et une émancipation.
01:43:31 Nos sociétés sont devenues un peu liquides.
01:43:35 Et donc, il faut redonner des repères,
01:43:38 des repères par les savoirs qu'on transmet,
01:43:40 par l'histoire qu'on transmet,
01:43:41 par les valeurs qu'on transmet.
01:43:42 Il faut redonner des rendez-vous, des câbles de passage,
01:43:45 la fin du primaire, le brevet des collèges,
01:43:47 le baccalauréat, les diplomations.
01:43:50 Ce n'est pas vieux jeu du tout, croyez-moi.
01:43:53 Parce que si on passe dans la vie comme ça,
01:43:54 comme entre des courants, tout le monde est perdu.
01:43:57 Et moi, je trouve que beaucoup de gens sont perdus, en vrai.
01:44:04 Et ça ne rend pas les gens heureux.
01:44:07 Et tout ça, pour moi, n'est pas du tout l'ennemi de l'audace créatrice.
01:44:11 Là aussi, je crois, pardon de le redire comme ça,
01:44:13 parce qu'on m'en a beaucoup targué,
01:44:14 en même temps, ce n'est pas une ambiguïté.
01:44:17 Je le disais tout à l'heure, c'est une double radicalité.
01:44:20 Moi, je crois au patrimoine, ça peut vous sembler vieux jeu,
01:44:24 et à la création.
01:44:25 Mais parfois, on peut marier l'un et l'autre.
01:44:27 Et donc, la politique que je vous ai décrite, c'est vrai.
01:44:29 Elle remet parfois de l'ordre républicain une forme d'autorité,
01:44:32 parce que je pense qu'on en a besoin.
01:44:34 Elle remet de l'éducation au cœur.
01:44:35 Et l'éducation, c'est tout à la fois la transmission de savoir,
01:44:40 d'un héritage, et c'est aussi la confiance qu'on vous donne
01:44:43 qui va ensuite vous permettre de créer et de vous en émanciper,
01:44:48 de vous comporter librement.
01:44:51 Mais je crois que ce faisant, c'est ça vraiment qui vous permet
01:44:54 d'avoir aussi l'esprit critique.
01:44:57 L'absence de règles, la liberté absolue,
01:45:02 ce n'est pas la véritable liberté.
01:45:04 Il n'y a de liberté que si des contraintes existent.
01:45:07 Il n'y a de liberté que si des limites à celles-ci existent.
01:45:11 Et il n'y a de véritable émancipation que si un ordre existe.
01:45:15 Je crois par ailleurs que les réformes que je porte
01:45:18 sont aussi celles d'une société de progrès.
01:45:20 Ce qu'on a fait avec les lois bioéthiques,
01:45:22 la PMA pour toutes au premier quinquennat,
01:45:24 ce qu'on va faire avec la constitutionnalisation de l'IVG
01:45:27 ou avec la fin de vie, là, ce sont des lois de progrès
01:45:29 qui montrent que c'est une société qui change, qu'on accompagne.
01:45:32 Mais je crois très profondément que le progrès va aussi
01:45:37 avec une forme d'ordre républicain.
01:45:39 Et si l'ordre n'est pas républicain, le risque que nous courrons,
01:45:43 c'est parce que nos compatriotes chercheront des repères,
01:45:46 c'est que cet ordre devienne réactionnaire.
01:45:50 Regardez ce qui se passe dans beaucoup de pays,
01:45:52 en Europe en particulier, face à des sociétés qui doutent.
01:45:57 Vous avez des dirigeants qui transforment leur histoire,
01:45:59 qui ne disent pas ce que je dis sur l'instruction civique ou l'histoire,
01:46:02 qui la réinventent, qui ont une histoire glorieuse.
01:46:05 Moi, je suis pour enseigner l'histoire toute entière de la République,
01:46:08 universaliste. Ce serait vieux jeu si je vous disais
01:46:10 que je vais réécrire l'histoire. J'espère que je me fais comprendre.
01:46:14 C'est ça. Et donc je pense, oui, qu'il faut les deux,
01:46:18 en même temps, résolument et complètement.
01:46:21 Et c'est comme ça qu'on pourra créer, je le crois,
01:46:24 une jeunesse, mais aussi une nation qui se connaît elle-même,
01:46:30 qui se respecte, qui sait d'où elle vient,
01:46:33 et qui aura une vraie ambition pour où elle va.
01:46:36 Et avec des espaces de contestation, des libertés individuelles,
01:46:39 des voies de progrès, des débats comme nous aimons en avoir,
01:46:42 sur tous les sujets possibles. Voilà.
01:46:46 -Monsieur le Président.
01:46:48 Bonjour. Claire Gatinois du journal Le Monde.
01:46:51 Monsieur le Président, vous défendez la justice sociale
01:46:54 et la lutte contre l'assignation à résidence,
01:46:57 mais depuis l'adoption du projet de loi immigration,
01:47:00 certains enfants d'immigrés non européens seront précarisés
01:47:03 puisque leurs parents devront attendre un délai
01:47:06 pour toucher certaines prestations sociales,
01:47:09 contrairement aux Français, sur la base du principe
01:47:12 de la préférence nationale que défend aussi l'extrême droite.
01:47:15 Comment tout cela se tient ? Quelle est la cohérence de cette action ?
01:47:19 -E. Macron D'abord, je me garderai bien de dire,
01:47:22 comme vous venez de le faire, que ça existe.
01:47:25 La loi a été votée, elle est soumise au Conseil constitutionnel,
01:47:28 et j'aurai ensuite à promulguer un texte
01:47:31 qui sera corrigé de ces censures éventuelles.
01:47:35 Aujourd'hui, ce que vous décrivez n'est pas.
01:47:38 Ensuite, je me garderai bien aussi de faire des raccourciers
01:47:41 avec le Rassemblement national sur ce que,
01:47:44 en reprenant ces termes, vous appelez la préférence nationale,
01:47:47 mais l'accès à des prestations dans notre pays,
01:47:50 il est déjà conditionné à des durées.
01:47:53 Il est déjà conditionné à des durées.
01:47:56 Aujourd'hui, il faut 5 ans pour toucher le RSA ou la prime d'activité.
01:48:00 Et il y a beaucoup d'autres prestations,
01:48:03 contributives ou non-contributives, où il y a des délais.
01:48:06 Il faut que tout cela se fasse dans les règles.
01:48:09 Est-ce que c'était poussé par les gouvernements ? La réponse est non.
01:48:12 Est-ce que c'était poussé par des oppositions ? La réponse est oui.
01:48:15 Est-ce que ça a été mis dans la balance d'un compromis qu'il fallait
01:48:18 dans une majorité relative pour avancer ? Oui.
01:48:21 Est-ce que je pense qu'il fallait avoir un accord sur ce texte ? Oui.
01:48:24 On va attendre d'abord qu'il soit soumis au contrôle constitutionnel,
01:48:27 on en parlera après. Mais ce que vous dites est faux dans les termes.
01:48:30 Aujourd'hui, dans notre pays, il y a des délais
01:48:33 de résidence, parfois de travail,
01:48:36 pour avoir accès à des prestations, y compris au quotidien.
01:48:39 Et est-ce que c'est injuste ?
01:48:42 Ma réponse est non, ce n'est pas toujours aberrant.
01:48:45 Parce que vous ne pouvez pas avoir une démocratie
01:48:48 avec un modèle social aussi généreux que le nôtre,
01:48:51 qui ne conditionne pas à certaines règles l'accès aux prestations.
01:48:54 Parce que sinon, vous n'aurez plus de consensus social.
01:48:57 Parce que sinon, les gens vous diront pour certaines prestations,
01:49:00 "Moi, je suis citoyen français, je respecte toutes les règles, parfois.
01:49:03 Donc quiconque rentre sur le sol, il y a accès."
01:49:06 Ça ne marche pas, vous le reconnaîtrez avec moi.
01:49:09 Donc là aussi, il faut savoir faire les choses de manière très méthodique,
01:49:12 loin des passions. Ce que défend le Rassemblement national,
01:49:15 ce n'est pas ça. Il défend la déscolarisation des enfants.
01:49:18 Plutôt, le non-accès à l'école
01:49:21 de manière systématique pour les enfants
01:49:24 de personnes en situation irrégulière. On ne le fait pas.
01:49:27 On continue de scolariser les enfants, et c'est une fierté de la République.
01:49:30 Il défend des contraintes en matière de logement.
01:49:33 On n'a jamais, au moment où je vous parle, oui, je défends la justice sociale.
01:49:36 Je vais vous dire, il fait froid en ce moment.
01:49:39 L'hébergement d'urgence, on est passé à 200 000 places aujourd'hui.
01:49:44 Quand j'ai été élu, on était à 93 000 places,
01:49:47 si ce n'est pas de la justice.
01:49:50 60 % de cet effort, il est fait pour des familles
01:49:53 et des femmes et des hommes qui sont en attente de régularisation
01:49:56 ou en situation irrégulière.
01:49:59 Donc on va continuer de se battre, mais on va le faire avec des règles.
01:50:02 Le Front National, comme je préfère continuer à l'appeler,
01:50:05 propose quoi ? La préférence sur des emplois
01:50:08 à des Français et des règles plus simples
01:50:11 pour licencier des étrangers. Est-ce que c'est ce qu'on fait ? Non.
01:50:14 Donc si on confond tout, après on me les banalise,
01:50:17 après on dit tout est un tout, tout se vaut. Non.
01:50:20 Oui, je revendique
01:50:23 de lutter contre l'immigration clandestine sur notre territoire.
01:50:26 C'est une nécessité. Oui, je revendique
01:50:29 de pouvoir démanteler les réseaux de passeurs. Oui, je revendique
01:50:32 de pouvoir simplifier les règles pour qu'on puisse plus vite inscrire les dossiers,
01:50:35 protéger ceux qui ont à être là parce qu'ils sont chercheurs,
01:50:38 étudiants, combattants pour la liberté, mais aussi pouvoir
01:50:41 reconduire vers leur pays ceux qui sont rentrés
01:50:44 par des voies illégales et qui n'ont pas resté sur notre sol.
01:50:47 Ça, c'est pas être du Rassemblement National.
01:50:50 Parce que si vous laissez ça au Rassemblement National, je peux vous dire,
01:50:53 vous allez ouvrir la route.
01:50:56 Bonsoir, monsieur le Président.
01:50:59 Adrien Beck, France Info. On a assez peu finalement
01:51:02 parlé de démocratie, des sujets de renouveau démocratique.
01:51:05 Ce soir, il y a toujours ce sujet qui revient de la démocratie
01:51:08 directe et depuis votre arrivée au pouvoir,
01:51:11 depuis 2017, vous n'avez pas utilisé l'outil constitutionnel
01:51:14 du référendum. Vous l'avez souvent évoqué encore
01:51:17 l'été dernier chez nos confrères du Poing.
01:51:20 Vous aviez dit "je compte bien l'utiliser". On est toujours sans
01:51:23 nouvelles de cette question de référendum. Donc finalement,
01:51:26 alors que cela fera 20 ans l'année prochaine qu'aucun référendum n'a été
01:51:29 pratiqué en France, est-ce que vous allez
01:51:32 faire un référendum ou est-ce que vous avez, c'est ce que suggéreront
01:51:35 certains, peur peut-être de cette démocratie
01:51:38 directe ? Et par ailleurs, est-ce qu'il vous serait
01:51:41 possible ou est-ce que vous jugeriez possible et pertinent
01:51:44 de faire un référendum avec peut-être plusieurs questions ?
01:51:47 C'est ce que certains évoquent. Je vous remercie.
01:51:50 Merci pour votre question. Vous avez raison, j'évoquais rapidement au début que les institutions
01:51:53 ne seraient pas traitées, mais le renouveau de la vie démocratique est
01:51:56 importante. On a beaucoup innové.
01:51:59 Un grand débat, qui n'avait pas précédent,
01:52:02 des conventions citoyennes qui ont permis
01:52:05 une loi climat et maintenant la préparation de la loi
01:52:08 pour la fin de vie, une réforme du conseil économique, social
01:52:11 et environnemental, qui l'a complètement transformée. On a fait d'ailleurs
01:52:14 la chambre de ces conventions citoyennes et d'une forme de consultation nouvelle.
01:52:17 On a beaucoup modernisé à cet égard notre démocratie.
01:52:20 Et on a eu un débat dans le format
01:52:23 dit de Saint-Denis, "J'ai rassemblé les forces politiques", sur la base d'une proposition
01:52:26 qui était faite d'élargir le champ du référendum.
01:52:29 J'ai tôt vu à la consultation des forces politiques qu'il n'y avait pas de consensus
01:52:32 pour faire cheminer cette proposition
01:52:35 et l'ouvrir à des questions sociétales, comme je l'avais moi-même
01:52:38 proposé en 2019. La question, c'est maintenant l'usage
01:52:41 du référendum tel qu'il est prévu par notre Constitution
01:52:44 dans le champ de l'article 11.
01:52:47 Oui, je le ferai. Je n'ai pas d'annonce aujourd'hui sur le sujet.
01:52:50 Sinon, je l'aurais faite.
01:52:53 Mais je pense que c'est une bonne chose. Et j'aurais même souhaité,
01:52:56 pour tout vous dire, l'ouvrir aux questions sociétales, mais
01:52:59 le consensus n'est pas là pour le faire.
01:53:02 Monsieur le Président, Francesco Fontemaggi pour l'agence France Presse.
01:53:08 Vous avez fait de l'école la mère des batailles
01:53:11 et vous avez encore annoncé plusieurs mesures ce soir et plusieurs chantiers.
01:53:14 Peuvent-ils être menés à bien par la nouvelle ministre de l'Éducation,
01:53:17 Amélie Oudea Castera, qui est affaiblie d'entrée de jeu
01:53:20 par une intense polémique à laquelle il a été fait référence ?
01:53:23 A-t-elle votre confiance pour continuer dans ses fonctions ?
01:53:26 Merci. Merci pour votre question.
01:53:29 Oui, d'abord,
01:53:32 la ministre a fait un choix pour ses enfants.
01:53:35 Ce sont des choix individuels, personnels, je le disais.
01:53:38 Il faut les respecter. Je trouve que c'est bien.
01:53:41 Et je pense que tous nos compatriotes, d'ailleurs, iront dans ce sens.
01:53:44 Et je pense que ça fait partie de la vie intime,
01:53:47 familiale, que beaucoup d'ailleurs qui s'en indignent
01:53:50 parfois le font pour leurs propres enfants, eux-mêmes.
01:53:53 Et je n'ai pas à rentrer là-dedans. Moi, je le respecte et je l'ai dit.
01:53:56 Moi, j'ai été dans les deux écoles. Je relisais d'ailleurs un texte
01:53:59 de Jean Jaurès qui avait eu à subir en 1901 une polémique absolument
01:54:02 terrible parce qu'il avait fait faire la communion à sa fille.
01:54:05 Et il avait, avec beaucoup d'humilité, dit "je ne tranche pas mieux
01:54:08 qu'un autre ces débats qui sont ceux de chaque citoyen,
01:54:11 individuel et personnel". Ensuite, la ministre a eu
01:54:14 un propos public qui a été maladroit. Elle s'en est excusée.
01:54:17 Elle a bien fait.
01:54:20 Je vais vous dire, j'ai plutôt de l'indulgence
01:54:23 parce qu'il m'est arrivé d'avoir des propos au tout début de mes responsabilités
01:54:26 politiques qui avaient blessé tout particulièrement des femmes
01:54:29 dans une entreprise du Grand Ouest.
01:54:32 Et quand on blesse, surtout sans s'en rendre compte,
01:54:35 on a raison de s'excuser.
01:54:38 Moi, je pense qu'il n'y a pas d'école qui tienne si on n'a pas
01:54:41 tous nos enseignants avec nous. Ils font un travail remarquable.
01:54:44 Et j'ai l'occasion de le dire, ils travaillent d'arrache-pied pour préparer
01:54:47 leurs cours, corriger leurs copies et, devant les élèves, continuer d'innover.
01:54:50 Et donc la ministre réussira sa tâche avec les enseignants.
01:54:53 Après, elle a soulevé un sujet qui est un sujet véritable.
01:54:56 Votre collègue l'a rappelé. Et ce sera une des priorités
01:54:59 qu'elle aura à conduire dans le droit fil
01:55:02 de ce que le Premier ministre avait encore à faire
01:55:05 il y a quelques semaines.
01:55:08 -Bonsoir, M. le Président. Frédéric Aziza de Radio-J.
01:55:17 Que pouvez-vous nous dire de l'opération d'acheminement
01:55:20 des médicaments vers les otages du Hamas ?
01:55:23 Quel a été votre rôle et celui de la France ?
01:55:26 Et puis, avez-vous des nouvelles des trois otages français ?
01:55:29 Enfin, vous avez annoncé qu'un hommage national
01:55:32 serait rendu aux 41 victimes françaises
01:55:35 des massacres du Hamas du 7 octobre.
01:55:38 Êtes-vous en mesure de nous en préciser la date
01:55:41 et aussi la forme que pourrait prendre cet hommage ?
01:55:44 -Merci pour votre question.
01:55:47 Vous avez d'abord raison de rappeler que la France
01:55:50 a perdu 41 de ses enfants
01:55:53 dans les attaques terroristes du 7 octobre dernier,
01:55:56 ce qui fait de ces attaques
01:55:59 l'acte terroriste le plus meurtrier depuis Nice.
01:56:02 Le 7 février prochain,
01:56:08 au monument pour les victimes du terrorisme
01:56:11 au Jardin des Invalides, je rendrai hommage
01:56:14 à ces victimes, aux côtés de leurs proches,
01:56:17 et de tous ceux qui voudront nous y rejoindre.
01:56:20 Ce sera 4 mois jour pour jour après l'attaque terroriste.
01:56:23 Nous avons libéré 4 otages.
01:56:26 Nous avons encore 3 otages qui sont détenus.
01:56:29 Et nous nous battons pied à pied
01:56:32 avec les autorités israéliennes,
01:56:35 avec le Qatar, qui a un rôle décisif en la matière,
01:56:38 avec aussi plusieurs autres collègues pour les libérer.
01:56:41 Je ne veux ici faire aucune annonce
01:56:44 parce que ces matières sont toujours délicates,
01:56:47 et je pense aussi aux familles,
01:56:50 mais nous nous battons, nous ne lâcherons rien,
01:56:53 et j'espère que les prochains jours, les prochaines semaines
01:56:56 nous permettront d'obtenir leur libération.
01:56:59 En tout cas, nous voulons tous les ramener chez nous.
01:57:02 Ensuite, cette attaque terroriste
01:57:05 a déclenché une réaction d'Israël
01:57:08 et des bombardements s'entrèvent
01:57:11 depuis maintenant plus de 100 jours,
01:57:14 en particulier sur la bande de Gaza.
01:57:17 Sur ce sujet, je reviendrai,
01:57:20 si d'autres questions y sont posées.
01:57:23 La France a une approche qui, depuis le début,
01:57:26 a été de condamner de manière intraitable l'attaque terroriste,
01:57:29 d'avoir une réponse qui est la paix et la sécurité pour tous,
01:57:32 lutter contre le terrorisme, l'approche humanitaire,
01:57:35 ce qui nous a conduit à des aides humanitaires
01:57:38 et la solution politique des deux États.
01:57:41 Pour ce qui est de l'humanitaire, qui est votre question,
01:57:44 nous avons mené une action résolue,
01:57:47 et je dois le dire, inédite pour un pays occidental,
01:57:50 depuis le début.
01:57:53 D'abord en déployant des moyens militaires,
01:57:56 et tout particulièrement le Dixmude,
01:57:59 qui restera jusqu'à la fin du mois,
01:58:02 et qui a déjà permis de soigner plus de 1 000 patients,
01:58:05 et qui a été résulte avec un dévouement extraordinaire
01:58:08 des médecins qui se sont relayés sur celui-ci,
01:58:11 et une coopération exemplaire avec l'Égypte.
01:58:14 Nous avons plus de 1 000 tonnes de fret,
01:58:17 de soutien, d'aide, y compris de médicaments
01:58:20 qui ont été livrés.
01:58:23 Et nous avons, en effet, ces dernières semaines,
01:58:26 mis en place des opérations très délicates
01:58:29 pour livrer de l'aide dans la bande de Gaza Mem.
01:58:32 Et, pour terminer, nous avons, avec les Jordaniens,
01:58:35 mené une opération pour larguer, justement,
01:58:38 des rations alimentaires sur la bande de Gaza.
01:58:41 Et nous sommes en train d'agir,
01:58:44 nous avons commencé à agir avec le Qatar
01:58:47 pour, en effet, délivrer des médicaments dans la bande de Gaza.
01:58:50 Et nous continuerons de le faire avec tous les partenaires
01:58:53 de la région qui nous aident pour cette action humanitaire
01:58:56 qui a beaucoup mobilisé à la fois nos militaires,
01:58:59 nos combattants, nos combattantes,
01:59:02 et sur lesquels nous travaillons aussi avec beaucoup d'associations
01:59:05 et d'ONG qui sont absolument exemplaires dans cette action.
01:59:08 -Ava Jamshidi, "Magazine L".
01:59:11 Bonsoir, M. le Président.
01:59:14 Une dernière question, si vous le permettez,
01:59:17 pour clore la séquence de politique intérieure.
01:59:20 Vous avez implicitement évoqué le rôle des femmes
01:59:23 dans le cadre du réarmement démographique
01:59:26 de votre quinquennat. C'est un axe fort de votre politique.
01:59:29 D'ailleurs, la parité est atteinte dans le gouvernement
01:59:32 de votre Premier ministre. Mais pourquoi n'y a-t-il
01:59:35 aucune femme à la tête d'un ministère régalien ?
01:59:38 Deuxième question. La révolution #MeToo a permis
01:59:41 d'aider à une prise de conscience contre les attitudes prédatrices
01:59:44 de certains hommes, une révolution initiée
01:59:47 par les médias qui se sont faits ni pour se substituer
01:59:50 à la justice, mais pour dénoncer
01:59:53 des agissements répréhensibles.
01:59:56 Ces attitudes odieuses, comme celles mises à jour par les images
01:59:59 de nos confrères de complément d'enquête sur Gérard Depardieu,
02:00:02 est-ce que vous comprenez, M. le Président, les moies provoquées
02:00:05 par vos propos sur la fierté que vous inspire
02:00:08 une telle personnalité ? Est-ce que la lutte
02:00:11 contre les violences sexuelles et sexistes reste une priorité
02:00:14 de votre mandat ? Merci beaucoup. -Merci de m'offrir là
02:00:17 l'opportunité de clarifier
02:00:20 ce sujet essentiel.
02:00:23 D'abord, le gouvernement est paritaire, vous l'avez dit, et il sera
02:00:26 complété ensuite et continuera d'être paritaire.
02:00:29 Et il y a eu, depuis le début
02:00:32 de mes responsabilités, des moments
02:00:35 où il y avait plus de femmes
02:00:38 qui étaient dans le carré régalien, d'autres moments où c'était à des fonctions
02:00:41 qui sont clés. Quand j'ai martelé que
02:00:44 la santé, l'école et l'enseignement supérieur
02:00:47 étaient au cœur de mes priorités comme politique publique,
02:00:50 je constate que vous avez une femme
02:00:53 ministre de la Santé, du Travail et des Solidarités,
02:00:56 une femme ministre de l'Éducation nationale et des JO, une femme ministre
02:00:59 de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Et c'est aussi une forme de nouveau régalien.
02:01:02 Je l'assume.
02:01:05 Donc n'y voyez pas là malice ou retrait.
02:01:08 Bien au contraire. Il y a eu beaucoup de polémiques
02:01:11 ces dernières semaines, ça ne m'a pas échappé. Je me permettrai toutefois de dire
02:01:14 que je me souviens
02:01:17 d'octobre 2016.
02:01:20 C'était la conclusion
02:01:23 de ce qu'on avait appelé la Grande Marche.
02:01:26 J'étais alors pas encore candidat,
02:01:29 simplement ministre démissionnaire.
02:01:32 C'était le début d'une longue série
02:01:35 de commentaires politiques où l'on me disait que je n'avais pas
02:01:38 de programme. Ça a duré très longtemps.
02:01:41 Et faisant le compte rendu
02:01:44 de cette Grande Marche, je disais la première préoccupation,
02:01:47 ce sont les violences faites aux femmes, en particulier dans les transports.
02:01:50 Je n'ai pas attendu MeToo.
02:01:53 Et j'ai eu le regard sceptique de beaucoup de gens
02:01:56 et beaucoup de commentateurs aujourd'hui
02:01:59 disant que c'est vraiment un drôle lui.
02:02:02 C'est ça sa priorité.
02:02:05 Les archives sont là pour le montrer. Allez aussi les chercher, celle-là.
02:02:08 Donc moi j'assume de ne pas avoir attendu MeToo pour dire
02:02:11 l'égalité femmes-hommes et les violences faites aux femmes, c'est un problème.
02:02:14 Inadmissible et parfois un continent caché.
02:02:17 Et j'assume en effet depuis 6 ans et demi d'avoir agi avec beaucoup de force.
02:02:20 Et je vais vous dire, je n'ai aucun regret d'avoir défendu
02:02:23 la présomption d'innocence pour une personnalité publique,
02:02:26 un artiste en l'espèce, comme je l'ai fait pour des responsables politiques.
02:02:29 Si j'ai un regret à ce moment-là, c'est de ne pas avoir assez dit
02:02:32 combien la parole des femmes qui sont victimes de ces violences
02:02:35 est importante et combien ce combat est essentiel pour moi
02:02:38 et nous continuerons l'action. Mais on a agi.
02:02:41 On a multiplié comme jamais les crédits aux associations
02:02:44 qui se développent sur le terrain.
02:02:47 On a multiplié par deux et demi les ordonnances de protection.
02:02:50 On a développé plus de 1000 bracelets
02:02:53 qui sont offerts et qui protègent chaque jour des femmes.
02:02:56 On a facilité le moyen de dénoncer les conjoints ou maris violents.
02:02:59 On a formé tous nos policiers et nos gendarmes
02:03:02 qui étaient en école. Le total, 140 000 d'entre eux sont formés
02:03:05 pour prendre les plaintes, ce qui n'était pas du tout le cas avant.
02:03:08 On a développé ces téléphones grave danger qui sont si importants.
02:03:11 Les places d'hébergement sont passées de 5000 à 10 000.
02:03:14 De 5000 à 10 000.
02:03:17 Le 39-19, si important pour toutes les femmes
02:03:20 qui sont victimes de ces violences, a eu des moyens accrus
02:03:23 comme jamais et est passé 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.
02:03:26 Et encore et encore, je pourrai continuer.
02:03:29 Depuis le premier jour et même avant, comme je le rappelais,
02:03:32 le sujet des violences faites aux femmes
02:03:35 est une priorité et nous continuerons
02:03:38 de nous battre contre ce phénomène de société.
02:03:41 Il y a eu des tas de milieux où en effet l'OMERTA a prévalu.
02:03:44 Et je me félicite que la parole se libère.
02:03:47 Et je souhaite qu'elle puisse se libérer au maximum.
02:03:50 Mais je pense que notre rôle, c'est de permettre son cadre,
02:03:53 c'est que la justice puisse faire face à la violence.
02:03:56 C'est de permettre son cadre, c'est que la justice puisse
02:03:59 faire son travail, c'est qu'on protège les femmes qui sont menacées.
02:04:02 Mais que là aussi, on ne le fasse pas en oubliant
02:04:05 les principes constitutionnels qui sont les nôtres
02:04:08 dans la présomption d'innocence.
02:04:11 Monsieur le Président, bonsoir. Ulysse Gosset de BFM TV.
02:04:17 Vous nous avez dit au début de votre conférence de presse
02:04:20 "La France est menacée" et vous avez confié à vos ministres
02:04:23 lors de la 1re réunion du Conseil la mission de tout faire
02:04:26 pour éviter l'effacement de la France.
02:04:29 Alors, quelle est la principale menace pour la France
02:04:32 aujourd'hui dans le monde ? Est-ce que c'est un risque de guerre ?
02:04:35 Est-ce que c'est un risque de guerre en Europe,
02:04:38 si Poutine allait plus loin que l'Ukraine par exemple ?
02:04:41 Est-ce que c'est un risque de guerre au Proche-Orient ?
02:04:44 Est-ce qu'il y a effectivement un risque d'effacement de la France
02:04:47 et comment y faire face ? Et puis un exemple concret.
02:04:50 La maison blanche. Est-ce que c'est une menace ?
02:04:53 Est-ce que Donald Trump est une menace pour l'Europe, la France,
02:04:56 l'Alliance Atlantique, pour la stabilité du monde ?
02:04:59 Et est-ce que vous vous y préparez et comment ? Merci.
02:05:02 D'abord, je ne crois pas du tout qu'il y ait un risque d'effacement pour notre pays.
02:05:05 Je ne vais pas utiliser ce terme pour les ministres
02:05:08 et je ne correspond pas à la réalité, je ne suis pas dans le pessimisme.
02:05:11 La réalité, c'est que nous avons un monde qui est déréglé.
02:05:14 Et ça, il faut le constater.
02:05:17 Il se dérègle, pourquoi ? D'abord parce qu'il y a une tension sino-américaine
02:05:20 qui est structurante. Et donc nous avons un risque
02:05:23 d'être bousculés, nous, Européens.
02:05:26 C'est pourquoi je veux une Europe plus forte. Parce que ce n'est pas la France seule
02:05:29 qui pourra résister à cette tension. Il faut une Europe plus souveraine,
02:05:32 c'est-à-dire qui assume d'avoir un allié,
02:05:35 les États-Unis d'Amérique, mais qui ne veut pas en dépendre.
02:05:38 Et donc, nous, nous devons être en quelque sorte
02:05:41 le troisième pôle de stabilité qui aura à vivre
02:05:44 avec peut-être des tensions qui vont monter, mais ne pas être déstabilisés
02:05:47 par elles. Et rester dans des équilibres du monde,
02:05:50 c'est toujours la voie sur laquelle j'ai inscrit la France, qui correspond d'ailleurs à son histoire
02:05:53 diplomatique, parler à tout le monde,
02:05:56 avoir des alliés, chercher des alliances, être une puissance
02:05:59 qui construit des équilibres et des solutions nouvelles, et qui en particulier
02:06:02 évite cette grande division du Nord face au Sud,
02:06:05 qui serait terrible. Mais cette tension
02:06:08 est structurante. La deuxième chose, c'est que vous avez des membres du Conseil de Sécurité
02:06:11 qui ont décidé de ne plus respecter la Charte des Nations Unies,
02:06:14 la Russie. Et ça, c'est un fait nouveau, des dix dernières années.
02:06:17 Il a commencé en février 2014. Ça change tout.
02:06:20 Et ça fait dysfonctionner l'ordre international
02:06:23 que nous connaissions. Et donc, nous devons rebâtir
02:06:26 des règles ad hoc. C'est ce que la France d'ailleurs cherche à faire
02:06:29 avec le partenariat, justement, et le pacte de Paris
02:06:32 pour les peuples et la planète, c'est-à-dire trouver des réponses
02:06:35 sur ces grands biens communs avec les pays du Sud,
02:06:38 bousculer les lignes pour éviter justement cette grande division.
02:06:41 Pour ça, il faut une diplomatie forte
02:06:44 qui parle à tout le monde,
02:06:47 qui refuse l'alignement systématique.
02:06:50 Il faut une économie forte,
02:06:53 française et européenne, qui ne dépend pas
02:06:56 financièrement, technologiquement, académiquement
02:06:59 sur telle ou telle solution, ni de la Chine, ni des Etats-Unis.
02:07:02 Il faut une armée forte
02:07:05 et un modèle complet d'armée qu'on renforce
02:07:08 sur le plan des capacités, qui innove et qui est robuste. C'est notre cas.
02:07:11 Et avec les deux lois de programmation militaire qui auront
02:07:14 doublé le budget de nos armées, ce sera conforté.
02:07:17 Et il faut une Europe forte qui refuse
02:07:20 la logique de bloc et qui peut
02:07:23 nous permettre, en quelque sorte, de faire face
02:07:26 à des déséquilibres nouveaux. Le plus grand risque,
02:07:29 à mes yeux, est la guerre d'agression russe en Ukraine.
02:07:32 Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner.
02:07:35 Et nous ne devons pas le faire, car alors
02:07:38 la sécurité même de l'Europe et de tout
02:07:41 le voisinage russe serait remise en cause.
02:07:44 Laisser la Russie gagner,
02:07:47 c'est au fond accepter que les règles
02:07:50 de l'ordre international,
02:07:53 telles que nous les avons définies, peuvent ne plus
02:07:56 être respectées. Pour nos amis
02:07:59 baltes, polonais, roumains, c'est
02:08:02 une vie impossible. Je n'oublie pas la Moldavie
02:08:05 et aussi les pays du Caucase. Et donc nous
02:08:08 devons tout faire. C'est le principal sujet, à mes yeux,
02:08:11 de mobilisation et sur lequel le risque est là.
02:08:14 Ensuite, les électeurs
02:08:17 américains auront à se décider en fin d'année. J'ai toujours eu
02:08:20 la même philosophie. Je prends les dirigeants que les peuples
02:08:23 me donnent et
02:08:26 j'engage au service de la France et de ses intérêts
02:08:29 le dialogue avec quiconque.
02:08:32 J'ai eu à le faire avec le président Trump pendant tout son mandat
02:08:35 durant le premier quinquennat.
02:08:38 Nous avons eu des résultats. Nous avons pu faire ensemble
02:08:41 des choses importantes. L'opération Hamilton
02:08:44 le 13 avril 2018, qui a fait respecter
02:08:47 notre ligne rouge face au président Poutine.
02:08:50 Des opérations concrètes, un réengagement sur
02:08:53 plusieurs sujets. Nous avons eu des échecs.
02:08:56 Le climat,
02:08:59 certaines taxations. Mais plus
02:09:02 largement, je pense qu'il ne faut pas s'intéresser aux personnes. Il faut avoir la lucidité
02:09:05 de voir que les États-Unis d'Amérique sont un grand allié
02:09:08 dont nous célébrerons le courage
02:09:11 en particulier lors des débarquements de Normandie en juin prochain.
02:09:14 Ils partagent nos valeurs.
02:09:17 Mais c'est une démocratie qui traverse aussi une crise
02:09:20 dont la priorité première est elle-même
02:09:23 et dont la deuxième priorité est la question chinoise.
02:09:26 Et donc nous devons tous, Européens, être lucides
02:09:29 sur cela. C'est aussi pour ça que je veux une Europe
02:09:32 plus forte, qui sache se protéger elle-même et qui ne dépende
02:09:35 pas des autres. C'est ça.
02:09:38 C'est la manière dont je prépare l'élection américaine
02:09:41 quel que soit son résultat.
02:09:49 Merci.
02:09:52 Bonsoir, Monsieur le Président. Sophie Péter, The Economist.
02:09:55 Vendredi dernier, à Kiev, le Royaume-Uni
02:09:58 a signé avec l'Ukraine
02:10:01 un accord bilatéral de garantie
02:10:04 de sécurité conformément aux engagements
02:10:07 pris lors du sommet G7
02:10:10 où on est la France sur ce sujet.
02:10:13 Et comment est-ce que la France va contribuer
02:10:16 dans les médias à un sursaut
02:10:19 en matière d'aide militaire et stratégique à l'Ukraine
02:10:22 face à l'agression russe ?
02:10:25 Merci.
02:10:28 Merci beaucoup. Nous travaillons très étroitement avec tous nos partenaires européens
02:10:31 et en particulier nos partenaires britanniques.
02:10:34 Nous sommes en train de finaliser un accord de ce type qui sera signé dans les prochaines semaines,
02:10:37 bilatéral, permettant en effet
02:10:40 des éléments de garantie.
02:10:43 Nous allons procéder à des livraisons nouvelles,
02:10:46 une quarantaine de missiles Scalp
02:10:49 et plusieurs centaines de bombes
02:10:52 attendues par nos amis ukrainiens.
02:10:55 Nous avons aussi développé des productions
02:10:58 dans ce cadre de l'économie de guerre
02:11:01 qui vont permettre de fournir beaucoup plus de matériel
02:11:04 à nos partenaires ukrainiens, en particulier des Césars,
02:11:07 qui sont attendus et nécessaires.
02:11:10 Nous allons au fond continuer d'aider l'Ukraine dans ses besoins
02:11:13 de formation,
02:11:16 pour tenir sur le front
02:11:19 et pour défendre son ciel avec les livraisons que j'évoquais,
02:11:22 avec les accords que nous finaliserons.
02:11:25 J'irai moi-même en février en Ukraine.
02:11:28 J'annoncerai la finalisation de ces textes.
02:11:31 Les livraisons de munitions que j'évoque là seront commencées
02:11:34 et à chaque fois que nous nous annonçons, nous faisons quasiment en temps réel
02:11:37 comme vous le savez.
02:11:40 Nous aurons très clairement, nous Français et nous Européens,
02:11:43 à prendre des décisions nouvelles dans les semaines et les mois qui viennent,
02:11:46 précisément pour ne pas laisser la Russie gagner.
02:11:49 Bonjour Monsieur le Président.
02:12:04 Je suis de l'Université de France Inter.
02:12:07 La situation humanitaire est catastrophique à Gaza.
02:12:10 Des dizaines de milliers de morts.
02:12:13 C'est difficile de savoir combien exactement, 25 000 à peu près,
02:12:16 selon le ministère de la Santé du Hamas.
02:12:19 Est-ce que vous estimez en faire assez pour éviter cette situation
02:12:22 humanitaire qui est déjà catastrophique ?
02:12:25 D'abord, vous avez raison.
02:12:28 Merci de me permettre de revenir sur ce sujet.
02:12:31 Lorsque nous avons eu l'attaque terroriste du Hamas contre Israël,
02:12:34 toutes les vies se valent.
02:12:37 Et nous sommes bouleversés par, aujourd'hui, les vies qui sont touchées
02:12:40 à Gaza et qui sont, en quelque sorte, la conséquence de cette attaque
02:12:43 terroriste du Hamas.
02:12:46 C'est la responsabilité immense de ce groupe terroriste qui a déclenché
02:12:49 cette riposte.
02:12:52 Je l'ai dit, nous menons des opérations humanitaires multiples.
02:12:55 Avec nos militaires, avec nos diplomates, avec nos largages,
02:12:58 frettes, médicaments, vivres en périphérie et sur la bande de Gaza.
02:13:01 Mais la priorité est de cesser le feu.
02:13:04 J'ai quasiment chaque semaine le Premier ministre Netanyahou en ligne.
02:13:07 Nous réitérons cela, avec d'ailleurs plusieurs puissances de la région.
02:13:10 Les États-Unis d'Amérique l'ont également fait et nous soutiennent
02:13:13 dans cette approche.
02:13:16 C'est une priorité.
02:13:19 Pourquoi ? Parce qu'après plus de 100 jours,
02:13:22 ce sont maintenant des opérations ciblées qui doivent être conduites.
02:13:25 Il faut concilier la défense d'Israël et la poursuite des terroristes
02:13:30 avec la préservation du droit humanitaire.
02:13:33 Et je le dis parce que c'est aussi l'intérêt sur le plan de la sécurité
02:13:38 à long terme d'Israël.
02:13:41 Et que poursuivre aujourd'hui les opérations telles qu'elles sont
02:13:44 conduites, c'est prendre un risque pris dans la durée compte tenu
02:13:47 de ce que cela fait naître dans toute la région pour la sécurité
02:13:50 d'Israël même.
02:13:53 Donc, je vais prendre une initiative diplomatique, résolution,
02:13:56 discussion pour appeler à un cessez-le-feu.
02:13:59 Et je vais poursuivre le contact bilatéral pour essayer de l'obtenir
02:14:03 de manière très concrète.
02:14:05 C'est ça maintenant la priorité.
02:14:07 Car on le sait, c'est ce qui permettra d'aller au contact
02:14:10 des populations, de les protéger.
02:14:12 Et tout cela est lié à quoi ?
02:14:14 A une stratégie odieuse qui est la stratégie du pire,
02:14:17 celle utilisée par le Hamas, qui met ses réserves d'armes et ses
02:14:20 soldats au sol, cachés dans les hôpitaux,
02:14:23 qui utilise comme bouclier une partie de la population civile.
02:14:26 Mais au moment où nous en sommes, et la France dit cela depuis
02:14:29 plusieurs semaines, nous devons cesser ces attaques
02:14:32 qui sont par trop indifférenciées et nous devons protéger
02:14:35 les populations civiles.
02:14:37 C'est un devoir humanitaire parce qu'il ne peut pas y avoir
02:14:40 deux standards et que toutes les vies se valent.
02:14:43 Donc, on va poursuivre le travail.
02:14:45 Et je ne peux pas vous dire qu'on l'ait réussi aujourd'hui et que
02:14:48 nous avons réussi.
02:14:50 Mais je sais aussi que nous avons réussi.
02:14:53 Je sais aussi que nous avons réussi.
02:14:56 Je sais aussi que nous avons réussi.
02:14:59 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:02 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:05 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:08 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:11 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:14 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:17 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:20 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:23 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:26 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:29 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:32 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:35 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:38 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:41 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:44 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:47 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:50 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:53 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:56 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:15:59 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:16:02 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:16:05 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:16:08 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:16:11 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:16:14 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:16:17 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:16:20 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:16:23 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:16:26 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:16:29 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:16:32 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:16:35 Et je sais aussi que nous avons réussi.
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02:17:02 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:17:05 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:17:08 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:17:11 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:17:14 Et je sais aussi que nous avons réussi.
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02:17:20 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:17:23 Et je sais aussi que nous avons réussi.
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02:17:35 Et je sais aussi que nous avons réussi.
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02:17:44 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:17:47 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:17:50 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:17:53 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:17:56 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:17:59 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:18:02 Et je sais aussi que nous avons réussi.
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02:18:08 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:18:11 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:18:14 Et je sais aussi que nous avons réussi.
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02:18:20 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:18:23 Et je sais aussi que nous avons réussi.
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02:18:41 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:18:44 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:18:47 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:18:50 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:18:53 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:18:56 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:18:59 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:19:02 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:19:05 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:19:08 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:19:11 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:19:14 Et je sais aussi que nous avons réussi.
02:19:17 Et je sais aussi que nous avons réussi.
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